"ite de R4kladion: A. BELIC (Beograd), N. EXARCHOPOULOS (Ath~nes), ~ lia}, N. IORGA (Bucarest), M. F. KOPROLOZADE (Istanbul), L. SKENDO Directeurs: P. SKOK (Zagreb), M. BUDIMIR (Beograd)•
;eANNEE
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BEOGRAD 1938
TOME II
Sommaire du VIe tome Articles de fond: Noles relatives a l'histoire du droit des peuples balknniques l N9tules I et 11), 'par M. Fuad KoprUlU (Istanbul) . . . . . . . . . . I ' • Le mOllvement panhalkaoique et les diiferents aspects des relations in~r balkaniques dans Ie e (Indications de methode et aper~u des faits), par Henryk Batowski (Cracovie) . . . . . . . . . . . . . . Landschaft und Geschichte im albanisch-epirotischen Raum, par Georg Stadtmiiller (Breslau) •• . . . . . . . . . . . . . . . Les figurines anthropomorphes en os du Sud-Est de I'Europe, pendant la periode eneolithique (avec 6 figures hors texte), par Vladimir Dumitrescu (Bucarest) ..•• . . : . . . . ' Obex:- di ~ Bedeutung aer mjttelaltefli~hen Bergbaukolonien fiir die s18vischen Balkanvolker, par Arno NIehlan (Sofia) . . . Ancient minu;.g in 't he central Balkans (avec ' 6 figures ), par O. Davies (Belfast) ••.•••• ... Trasitus und Sedatus. Uber ewe venneintliche und ewe problematische antike Gottheit, par Karl Kerenyi (Budapest) . . . . . . . . . . Notes comparees sur les i(orbacis chez les peuples balkauiques et en particulier chez les Bulgares I -VI, par S. S. Boblev (Sofia) . .' . . . Alhansis et roumain commun, par J. .$iadhei (Jassy). . . . . . . Sur l'expression grecque moderne. ~ aO'lAEuEl 6 tlAlO;, par M. Kriaras (Athenes) ••••. r . . . . . . . . . Les peuples balkaniques dans Ie folklore roumain, par Artur Gorovbi (FAlticeni) •••••• .... . . . . . . . .. . Balkanische Betrachtungen. Erster T eil I -III, par G. Gesemann (Prag) . . The Albanian and Yugoslav immigrants in America, par Joseph S . Roucu (New York) • • • • . . . . . . . . . . . . . Des mouvements vers les Balkans a la fin du neolitique (avec 6 figures), par Sltndor Gallus (Budapest) • . . . . . . Zur Semasiologie des Kuckucks im Balkanslavischen I-III, par P. Bulat (Beograd) •••••.• . . . . . . . . . .. Bogii ic en Bulgarie (1877), par Alexandre Solovjev (Beograd). . Albaner und Slaven in Siiditalien, par Eqrem Qabej (Gjinokaster)
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,515-519 520-545 545-570 571-582 585-404 '405-418 419-427 428--445 446-461 462--468 469-485 484--498 499- 519 520-550 551-557 558-554 555-~66
(Suite 1I la paie 3 d e la couver/ure)
La
"Revue internationale des Etudes balkaniques" parait une fois par an en tome de 30 feuilles d'impression de grand format in 80 Un tome broche se vend au prix de 200.dinars. - Le prix doit etre envoye par mandatposte international ou par cheque sur Beo!;lrad, a I' Ins tit u t b a I R11 n i que, Be 0 !;l r a d, 17, Knez Mihajlova, YOU!;loslavie. Editeurs: R. Pareianin 'ef S. Spanacevic
Notes relatives ill I'hisfoire du droit des peuples balkaniques I Notule sur Ie droit proto-bulgare
ans son important ouvraqe inlitule In t rod u c t ion a I' e t u d e comparative de l'histoire du droit public des D p e u pIe I a v e Paris 1933, Ie professeur Karel Kadlec, parlant 5 5
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du droit proto-bulqare et apres avoir etabli I'existence du titre .souverain par la qrace de Dieuc, titre donne par les sources qrecques a Omurtaq et a Malamir, continue ainsi qu'il suit: .On en peut conclure que, des Ie VIII< siecle, il y avait des Chretiens a la cour des Rhans bulqares. Le cas de Malamir, il est vrai, est troublant: Ce prince persecutait les Chretiens en meme temps qu'il usait d'un titre chretien (il fit mettre a mort son !rere Nravota a cause de son penchant pour Ie christianisme c. [Po 63J. II se pose la question de savoir si Ie titre des sources qrecques est da aUx chroniqueurs qrecs qui les donnaient aUx princes bulqares sous I'influence des conceptions juridiques byzantines bu bien si c'est un titre protocolaire, respectivement la traduction qrecque d'un titre proto-bulqare ayant une Signification juridique. Vu les preuves epigraphiques provenant de Madara, la premiere possibilite ne saurait etre prise en aucune discussion, mais, d'autre part, je considere aussi comme tout a fait invraisemblable la tentative de mettre en rapport I'existence de ce titre avec I'influence de ces Chretiens qui auraient pu se trouver au VIII' siecle a la cour bulgare. Etant donne Ie fait que Malamir, d'apres ce qu'en dit I' auteur lui-meme, persecutait les Chretiens, Kadlec formule lui aussi de doutes au sujet de I' exactitude des conclusions auxquelles il arrive.
D'ailleurs, voici les facteurs qui peuvent influer sur Ie changement des titulatures officielles et, sous I'empire de nouvelles conceptions juridiques, provoquer la creation de nouveaux titres: I' adoption d'une nouvelle religion, I'influence spirituelle d'une nouvelle civilisation ou bien la suite de quelque profond changement susceptible d'avoir des repercussions sur la vie materielle et morale des classes dirigeantes. Les Proto-Bulgares, issus de la souche turque comme d'autres peuples du meme groupe, ont hel;te les institutions publiques communes a ce groupe des peuples, c-a-d. its ont transporte une tradition juridique assez developpee. II est, par consequent, tout naturel d'ettre que chez eux existaient deja les titres royaux ainsi que les connaissent d'autres peuples turcs. En consideration de cet etat des choses, pretendre que les princes qui n'avaient pas encore embrasse Ie christianisme, et, a plus fOlie raison, ceux qui, . d' apres I' opinion meme de Kadlec, etaient ad versaires des Chretiens, ont adopte, sous I'influence des court.isans chretiens, un titre chretien, c'est une assertion qu'on ne saUl'ait soutenir du point de vue de I'histoire juridique. Pour la solution de ce probleme it faut s' adresser au concours que peut fournir I'histoire du droit lurc. Etant malheureusement profane aux etudes de slavistique, je ne sais pas si, apres I'etude de K. Kadlec, it y en a d'autres parctes recemment sw' cette question, mais dans I'ouvrage connu de M. Geza Feher intitule Les monuments de la culture protobulgare, Archaeologia hungarica, VII, Budapest et dans I' article du meme auteur publie dans Ie volume L' art by zan tin c h e z Ie s S I a v s, premier recueil dedie a la memoire de Th. Uspenskij, Paris 1930, p. 3-8: (L e tit red e s K han s b u I ga r e s d' apr e s I'i n s c rip t i o n d u C h e \1 a lie r d e Mad a r a) cette question a ete h'aitee d'une maniere comparative et en liaison avec la titulature des khakans turcs. Geza Feher a traduit Ie titre grec de I'inscription par . souverain institue par Dieu< et I'a tres justement rap proche de ceux que portaient les khans kok-turcs mentionnes sur les inscriptions d'Orkhon, car, sur ces inscriptions des anciens Turcs, les khakans lurcs avaient Ie titre • Tangti tag tangti yaratmy~; Tangri tag tangrida bulmy~ <, titre dont les termes peuvent etre rendus par . institue par Dieu. sembI able a Dieu<, traduction acceptee par M. Feher. Pour ne pas entrer dans les details trop subtils de la philologie turque, je ne veux pas ici examiner ni critiqueI' les dilferentes traductions proposees de ces titres dont s'o.ccupaient les savants tels que Thomsen, Radloff, Melioranskij et d' autres. En raison des analogies qui existent enh'e les titres que les inscriptions d'Orkhon
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donnaient aUx RhaRanS ROR-turcS et les titres \Irecs des RhaRans bul\Iares, M. Gela Feher traduit ceux de Madara de la meme fa~on: .Melemir (inslitue) Rhan par Dieu, semblable a Dieu<. Non seulement dans les inscriptions d'OrRho n, mais aussi dans les sources chinoises relatives aux KOR-turcs, o n peut trouver de pareils titres qui exprimaient la provenance celeste de leurs RhaRans, c-a-d. que Dieu 'du ciel les a crees (Po Wie\Ier, Texte s historiques, 3' edition. p. 1247). Au sujet de ces titres montrant que la souverainete est d'ori\Iine divine, provenant du ciel, d'pres la conception turque, on peut remonter aUx temps plus anciens, ce qui n'est pas necessaire pour notre question. Les conceptions juridiques qui ont en\Iendre de pareils titres etant liees aux systemes reli\Iieux, nous nous contenterons de noter que, au temps des KOR-lurcs, leur pa\Ianisme avait deja atteint Ie de\Ire d'un pseudo-monotheisme. Pour etayer la comparaison tout a fait juste de M. Geza Feher, nous ajoutons maintenant que dans les titres officiels des khans oUY\Iours du VIII< siecle, relIne la meme conception, c'est-a-dire qu'eux aussi portaient les titre >Tan\Irida qout bulm y~, Tan\Irida bulmy~< ce qui veut dire .par Ie ciel, ayant obtenu la majeste« (Ed. Chavanes et P. Pelliot, Un tra it e mani c h ee n ret r ouve en Ch i n e, Paris 1913, p. 189). Lorsque les RhaRans uY\IUI'S avaient embrasse Ie manicheisme, cette titulalure ne subit aucun chan\Iement, 'seulement, sous I'influence de la nouvelle reli\Iion, on substitua .Ai Ta n\Iri . a . Tan\lri <, (F. W. K. MUlier, Ui \I uri sc h e GIosse n, Fest'schrift fUr F. Hirth, p. 189; mais cette explication est rejetee avec raison par des savants comme Alfoldi). D' a pres la formule initiale qu' on rencontre dans les pieces officielles, on peut deduire que les princes mon\Iols du XlII' siecle, eux aussi, avant de s'islamiser tiraient 1'0ri\Iine de leur souverainete du Ciel (W. Kotwicz, En mar\Ie des l e tt res des ii-Khans de P erse, Lw6w 1933, p. 4-5; pour plus de details, consulter aussi I'etude Ires interessante du meme auteur, Formules initiales des documents mo n.\l 0 I s a u x XIII< et XIV' ss., RoczniR orjentalistyczny, To m X, Lw6w' 1934, p. 131-157).
De toutes ces comparaisons iI suit que la conception sur l'ori\Iine de la souverainete chez les Proto-Bul\Iares, respectivement les titres qui I' exprimaient, ne sont pas dus au christianisme, ainsi que I'affirme K. Kadlec, mais que c'est la plutot, et cela s' e nsuit d'une fa~on absolument sure, une manifestation des conceptions juridiques e t reli\Iieuses qui re\Inaient dans tous les empires lures a partir de Hion\I-nou jusqu'aux Mon\Iols.
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II Division de boYars proto-bulgares en -Interieurs« et en -ExhSrieurs«
Constantin Porphyrogenete dit que les boiars des Proto-Bulgares se divisaient en deux classes, en exterieurs et en interieurs. K. Kadlec, dans son bel ouvraqe dont nous avons parle plus haut, apres avoir dit qu'on ne sait tien sur Ie sens de cette division, expose sommairement les conclusions des etudes que Drinov et Blagoev ont consacrees d cette question. Drinov affirme avec surete que les boiars interieurs etaient employes dans la cour et dans les hautes fonctions istratives, tandis que les boiars exterieurs servaient comme fonctionnaires provinciaux. D'apres Blagoev, les boiars interiew, etaient fonctionnaires civils ou militaires qui, dans la capitale, participaient au gouvemement central et istraient les provinces interieures de la Bulgarie; quant aux boiars exterieurs c' etaient officiers et fonctionnaires des provinces-frontieres de I'etat bulgare. La charge d'istrer les tel1'itoires situes aUx frontieres ayant ete importante et grosse de responsabilite, elle etait confiee aux plus considerabIes boiars occupant les hautes situations et s'etant acquis la confiance du prince, cod-d. les boiars exteriew, etaient commandants des troupes protegeant les frontii~res (K. Kadlec, ibid, p. 67- 68). Donc, d'apres Drinov, c'etaient les boial, . interiew,« qui occupaient les plus hautes fonctions, tandis que d'apres Blagoev, c'etaient, au contraire, les boiars exterieurs qui remplissaient les fonctions de beaucoup plus impoliantes. Resumant ces deux theories opposees, K. Kadlec ne dit tien de que I cote il se range lui-meme. Malheureusement je ne suis pas informe sur les etudes que sur cette question ont faites les specialistes s'occupant de l'histoire du droit des Proto-Bulgares. De plus, je ne canna is non plus les preuves historiques sur lesquelles les representants de ces deux theories tout d fait opposees, resumees brievement par Kadlec, basaient leurs assertions. Seulement, considerant, d'un cote, ces opinions differen!es et opposees, et de l'autre, I'indecision de K. Kadlec, on eprouve la necessite d' autres etudes d ce suje\. Comme· dans beaucoup d'autres questions ayant trait d histoire du droit des Proto-Bul<,rares, je crois que les etudes de l'histoire generale des Turcs preteraient un grand concours d la solution de eette question aussi. II 5' agit de sa voir si pareille division en .interieurs« et .exlerieurs« existait aussi chez d'aulFes peuples lures. Si j'ecris. ces lignes sur I' existence ella signification de eelte division, c'est que je suis convaincu qu'elles seront utiles pour notre sujel. 316
II faut tout d'abord remarquer qu'il y a bien peu de materiaux que l'histoire et l'ethno~raphie peuvent nous fournir sur cette question ne~li~ee par les turcologues jusqu'a present. .Le livre de Dede-Korkut< nous trace Ie tableau de la vie des tribus - O~OU2 qui vivaient au XIV' siecle dans l'Anatolie orientale, livre qui, en outre, renferme aussi les traditions sociales remontant aux temps encore plus anciens. Dans ce qu'il parle de 24 beys des O~OU2 qui etaient au service du khan on voil qu'il se divisaient en deux, en .beys des O~OU2 interieurs< et en . beys des O~ouc exterieurs<. Mais toutes les anciennes sources historiques confirment qu' ils se divisaient en , B0l.-ok< et en . Uo;;-ok<, done en deux parties. Dou2e tribus de .B02-ok< conslituaient l'aile droite et dou2e tribus des . Uo;;-ok < l'aile ~auch e. Ce n'est que dans un seul age du Livre de Dede-Korkut qu'on renconire les termes de . B0l.-ok, U<;-ok<, a savoir dans Ie conte XII. Dans tous les autres ages on emploie les termes . io;; O~ouz:O~ouz ihterieurs- dy~ O~ouz:O~ouz extetieurs<. Mais a lire aUentivement Ie conte XII, on arrive facilement a comprendre que .it;; O~ouz < et >dy~-O~ou2< equivalent a .B0l.-ok, Uo;;-ok< (KoprUlU Zade Fuad, T Ur k i yet a r i h i, Istanbul 1922, au cinquieme chapilre intitule O~ouz Turklerinin t a rih ve e t nolo ji si). La classification en . io;;- (interieur) < et en . dy~ (exterieur) < que nous voyons dans la confederation des tribus O~ouz, nous la rencontrons aussi dans l'organisation de la Itibu Salour, l'une de ces 24 tribus 0~OUl. (Voir notre article Salur dans l'Encyclopedie de l'Islam). Une source du commencement du XVI' siecle parlant d'une partie des Turkmens dits Salours etablis dans la Peninsule de ManRi~laR contient la notice suivant laquelle les Salours interieurs habitaient les cotes de la mer, tandis que les Salours exterieurs etaient places a l'est de ceux-Ia. D'apres Abul ~azi Bahadour khan, l'autre partie d es Salours habitant Ie Turkmenistan meridional etait soumise a la meme di'Visioll. Les Turkmens de Chorasan etaient consideres comme .Salours interieurs< et lestribusappelees Teke, Sarik, Youmout comme .Salours exterieurs«. Toujours d'apres la me me source, les Salours interieurs etaient au XVI' siecle de beaucoup plus nombreux et de beaucoup plus importants en raison du fait qu'ils payaient aux sultans de Khvarezem deux lois plus d'impots (Voir l'atiicle tres important, en russe, de W. Batihold, Esquisse d' une histoire du peuple turkmen dans Ie recu~il TUrkm e ni s tan, Lenill~rad 1930). La meme di'Vision en . io;; (interieur)< et en .dy~ (exterieur)< nous la voyons au temps d e~ Osman lis o u I'on appelait deux ~randes pro'Vinces de l'Asie Mineure du nom . 1<;-11 (pays interieur)< et .Ta~ [d y~J II (pays exterieur). 3/7
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Ces explications quelque courtes qu' elles soient montrent que a la division en ~ interieure c et en . exterieure. des Proto-Bul\1ares correspondaient les memes expressions dans l'er\1anisation politique et sociale des Ogouz. Le sens de tout cela doil etre cherche dans la division en deux qui se trouve chez les tribus turques et mon\1oles a paliir de Hion\1-nou jusqu'a aujourd' hui. Etudiant la formation de la royaute chez les cavaliers nomades de I' Asie septentrionale, notamment dans son article consacre a la royaute double des turcs, (A. Alfoldi, A kett6s kiralysa\1 a nom adok nal, Budapest 1933), Ie professeur A. Alfoldi a ouvert de nouveaux horizons dans I'elude de ce probleme. lci, je ne peux pas entrer dans les details de I'etude du sens de cette division qui est en rapport avec les plus anciennes representations reli\1ieuses, details qui m'entraineraient trop loin du sujet que j'examine. Ie me contente ici d'etablir les consequences qui vont jeter une lumiere sur la si\1nification de pareille division chez les Proto-Bul\1ares. a) Cette division en deux des Proto-Bul\1ares n'est autre chose que Ie c1assement politique et social en deux, phenomene qu'on observe chez toutes les branches turques a partir de Hion\1-nou jusqu'a aujourd'hui. b) Quant a leur sens inttinseque, les denominations .iC; (interieur). et . dy~ (exteriew·)c ne se rap portent pas a la position \1eo\1raphique, mais aux conceptions relilJieuses et sociales. Les termes . droite. et ' lJauche. etaient les expressions synonymes pour la meme conception. Plus tard, les orlJanisations politiques et militaires se faisaient sous I'influence de cette fac;on seculaire de pensee relilJieuse. Dans les anciens Etats lurcs, les tribus de I'aile droite, par exemple, occupaient aussi I' aile droite au temps de la \1uerre, les ttibus de I' aile \1auche formaient, par c~ntre, I' aile lJauche de I' armee. Aux festins officiels, les chefs des tribus de I' aile droi te etaient assis a droite du prince et ceux de I' aile lJauche a \1auche de celui-ci. Le betail qu'on abattait pour. Ie festin - ce qui, a proprement parler, n'etait qu'une espece d'offrande offelie a la divinile -, etait disttibue d'apres ce c1assement. On observait Ie me me ordre pour la repartition des ttibus dans un pays conquis. Les tribus proto-bul\1ares sont sans doute dislribuees de la meme fac;on lors de la conquete de leur nouvelle patrie. Chez differents peuples lurcs Ie fait que, tan,t6t c'etait la droite qui jouissait de la preeminence et tant6t c'etait la lJauche est lie a Ia question de I'orientation reIi\1ieuse qui constitue un tres important probleme de l'ethnoIo\1ie culturelle. [W. Kotwitz, Sur Ies modes d'orientations en Asie Centra I e, Rocznik orjentalistyczny, Tome V, 1929, p. 68-91]. 318
c) D'apres les explications ci-dessus, iI va sans dire que les boiars interieurs, en consideration de la place qu'i1s occupaient, avaient la preference devant les boiars exterieurs et que ceux-Ia possedaient une influence de beaucoup plus considerable aupres du prince et dans Ie centre de l'Etat que ceux-ci. Vu les mots d'lbn fadlan que -Chez les Bulgares de Volga, avant de s'islamiser, I'aile gauche avait la preference«, iI parai! que c'etait I'aile gauche des Proto-Bul gares qui avait la preference lors de leur arrivee dans les Balkans. Partant de ce point de vue, on peut dire que les boiars interieurs ainsi que les tribus interieures qu'i1s menaient constituaient I'aile gauche. Comme une forte preuve pour notre explication peut servir Ie fait que Ie neveu 'du prince bulgare Kroum nomme Toukous, qui, peu de temps apres, lui succede au trone, a obtenu Ie titre .itzourgou (i~irgu) bouliac [M. H. Gregoire, Byzantion, IX, p. 784]. M. ruad Koprulu Istanbul
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Le mouvement panbalkanique et les differenfs aspects des relations interbalkaniques dans Ie e (Ind ications de methode et aper~ u de s faits)
Avant-propos ne hisloire du mouvemenl panbaiRanique n'a pas encore ele . ecrile. Nous avons, il esl vrai, quelques essais sur ce sujel: l'ouvrage de M. Slevan Pelrovic,l) une elude due it MM. Misev el PelRov,2} el enfin un abrege des fails Ires concis par M. O. BicRe\.3) Tous ces Iravaux, quelque consciencieux qu'il soienl, onl cependanl un meme defaul: ils melenl des fails de nature differenle el de valeur Ires inegale. Aucun de ces auteurs n'a eu !'idee d'examiner les faits historiques du point de vue vraiment pan b a IRan i que. On a recueilli sans discrimination des faits Ires dissemblables, on a allegue presque lous les cas d'alliances bi- ou Irilaterales, sans se demander si elles ont vraiment vise it une union ou confederation posterieure des peuples balRaniques. On a neglige entieremenl Ie classement des faits, en qualifia nt de mouvemenl >u nilairec louie lentative de rapprochement entre deux (!) ou - ce qui est plus rare trois peuples de la Peninsule, . meme dans ies cas ou un lei rappro-
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I) Stevan Petrovich : l'Uni on ct la Conference Balkaniques. Paris 1934. Cf. notre compte-rendu dans Ie :.Kwartalnib: Hislorycznyt: (Lw6w) XLIX, 1935, pp. 208-2 15. 2) D. Mi chev c t B. Petkov: La Federation Balkanique. Orig in e, de-
veloppement et perspectives actuelles. Sofia 1930. 3) Dr. Otto Bic kel: Russland und die Entstchung des Balkanbundes 19 12. Ein Beitrag z ur Vorgeschichtc des Wcltkrieges, dargest e llt auf Grund des amtlichen Aktenmaterials von ... (Osteuropaische Forschungc n ... Neue FoIge, Bd. 14). Konigsberg-Berlin 1933 (I'abrege..en question: pp. 3-6). Le·s premiers essa is de federation dans Ie Sud-Est Europeen ont ete exposes par M. Iorga dans I',Europe du Sud-Este, aout 1933.
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chement aurait ete, par ses consequences, contra ire Ii !'idee de I'entente de to u s les peuples balkaniques. II nous para i! done indispensable de poser d'abord la question primordiale: Qu'est-ce que c'est Ie mouvement panbalkan i que? II n'y a Ii cette question qu'une seule reponse possible: C'est Ie mouvement visant Ii I'union ou tout au moins Ii un rapprochement de tOll s les peuples balkaniques. En tout cas on ne peut qualifier de ce nom des alliances entre deux ou plusieurs nations et dirigees c~ntre les autres Balkaniques. Les actes de rapprochement ou les tentatives d'union entre deux (ou plusieurs) nations peuvent etre considerees comme manifestations du mouvement unitaire entre des nations voisines ou amies eng e n era I. Mais cela n'interesse pas sensu stricto - I'histoire du mouvement panbalkanique. Or, ayant etabli cette distinction, nous verrons, en examinant, d e ce point de vue, les rapports interbalkaniques dans Ie e que les manifestations d'un vrai caractere panball:lanique ont ete assez peu nombrellses. D'une fa<;on generale, on pourrait dasser les actes de rapprochement dans Ie e de la Peninsule de la maniere suivante: 1. Les tentatives susmentionnees de caractere vraiment panbalkanique - action s'etendant Ii tous les peuples de la peninsule. 2. Rapprochement ou alliance de tous les Etats (peuples) chretiens des Balkans, Ie plus souve!!t c~ntre la Turqllie. 3. Rapprochement de tous les Slaves ball:laniques, ayant souvent Ie caractere d'un mouvement unitaire de tous les Slaves du Sud. 4. Alliance d'une partie des peuples chretiens c~ntre les autres peuples chretiens. 5. Alliance de la Turquie avec une partie des peuples chretiens c~ntre les autres Ball:laniques. 6. Tentatives d'union entre deux ou plusieurs peuples (Etats) ball:laniques. 7. Enfin, tentatives de rapprochement ou meme de federation avec les nations non-balkaniques. Nous nous proposons de donner un apen;u des faits les plus importants d'apres Ie dassement ci-dessus. Dans cet expose des faits les simples projets ne seront mentionnes que s'ils doivent leur origine Ii un homme d'Etat et ont done eu, du moins en theorie, des chances de realisation. Les projets des particuliers, quelque interessants qu'ils soient, ont ete deliberement laisses de c6te. 4} 4) Quelques projets dus a des particuliers se tro.uvent resumes dans Ie tres interessant ouvrage de T. G. Djuvara: Cent projets de part age de la Turquie (1281 -19 13), Paris 1914.
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Le premier projet de reunir toutes les nations balkaniques doit etre altribue au prince Adam Czartoryski, Ie \1rand homme d'Etat polonais. Ainsi que no us l'avons montre dans notre article intitule Un pr ecu r se ur polonai s de l'Union bal kaniq ue,S) Czartoryski, quand il <'tait minis!re d es affaires etran\1eres de Russie, desirait surtout ameliorer Ie sort des Chretiens soumis au \1ouvernement turc et ensuite seulement · prevoir Ie parti que I'on pourra tirer pour la bonne cause de ce \1ouvernemenl. .. «6) II est vrai que Ie prince eltait aussi la possibilHe de la liquidation des possessions turques en Europe et, dans ce cas, il aurait voulu voir les nations balkaniques s'or\1aniser en Etats independants, . lies par une fed eration commune".7) Mais on ne doit pas conclure de cela qu'il eut ete en principe oppose a l'existence d'un Etat turc en Europe. En parlant de la liquidation des possessions europeennes de la Turquie, il ne pensait qu'a une eventualite, comme Ie montre clairement Ie texte du memoire en question qui fut ecrit en 1804. Les memes pen sees reparaissent chez Czartoryski au mois de janvier de l' annee 1806. Dans son aide-memoire presente a Alexandre Ie" Ie prince ectivait alors: -II semble donc que Ie seul plan convenable a suivre pour la Russie sur un chan\1ement futur dans l'Empire Ottoman, serait d'etablir des Etats separes, jouissant de formes de l'independance quant a leur re\1ime interieur, mais sous la suzerainete de la Russie et sous l'e\1ide de sa protection. cS) Le meme homme d'Etat ettait trente sept ans plus tard que les peuples balkaniques pussent rester en bons rapports avec la Turquie, une fois introduites les reformes necessaires dans l'istration des provinces europeennes de cet Empire. Dans ses -Conseils sur la conduite a suivre par la Serbiec dates de l' annee 1845, il recommande aux poli ticiens serbes de ne pas renoncer a une entente avec la Porte, mais au contraire - de solliciter sa bienveillance et meme son appui pour l' action unitaire you\1oslave. Les idees qu'un \1rand collaborateur de Czartoryski, Ie celebre homme d'Etat serbe, Ilija Garasanin, exposa son .Nacertanije« ne prechent pas non plus une haine absolue contre la Turquie. 9) Gara5) Voir Ie tome III de ceUe revue, pp. 149~156: Un precurseur poionais de I'Union balkanique- Ie prince Adam Czarloryski. 6) Cf. Memoires du prince Adam Czarloryski et correspondance avec I'Empereur Alexandre rer, PariS 1887, vol. II, pp. 39- 40. ') Ibid., pp. 65- 6. :tSbornik Russkago Istoriceskago 0bscestvdc, LXXXII, 1892, p. 254. 9) Les conseHsc de Czartorysni furent pubHes par M. Marcel Handelsman, dans les :tSeances et travaux de I'Academie des sciences morales et politiques c , 8) VOir:
sanin etait Ie premier homme d'Etat serbe qui ail elar\li la question de l'independance serbe dans Ie probIeme de l'independance \11'nerale des Balkans en formuIant la devise ' Les Balkans aux Balkaniques« - dit I'eminent juriste you\losIave M. Slobodan Jovanovic.IO) Et nous pouvons ici repeter notre affirmation de I'article precite, paru dans Ie lIl' volume de cette .Revue. - a savoir que ce fut d'abord C2artoryski qui vouIut appliquer Ie dit mot d'ordre dans toute son etendue, bien qu'il ne I'ait pas encore formulee explicitement. Dans Ia deuxieme phase de la politique de Garasanin, nous voyons Ie prince Michel Obrenovic ne conclure cependant que les alliances avec les nations chretiennes de Ia PeninsuIe contre Ia Turquie. Toutefois, nous pouvons supposer que si les plans du prince et de Garasanin avaient ete realises, les libres Etats balkaniques seraient bient6t entres en bonnes relations avec une Turquie reduite a son terriloire ethnographique. Cela nous est prouve par les opinions uIterieures des politiciens serbes qui ont desire une entente avec la Turquie et son entree dans la confederation balkanique. Nous en parlerons dans la suite. Une Confederation balkanique aurail e\lalement ete conforme aux plans des patriotes bulgares revolutionnaires. Le programme con<;u en 1872 par Ie . Comite revolutionnaire central des Bulgares«, organise par Ljuben Karavelov, II) nous Ie dit clairement dans son article 3): .Nous autres Bulgares desirons vivre en relations amicales avec tous nos voisins et particulierement avec les Serbes et les Montene\lrins, qui suivent nos efforts avec bienveillance, ainsi qu'avec les Roumains auxquels notre sort est etroitement lie; nous desirons etablir avec eux une federation de pays libres«. Bien qu'on n'y parle explicitement que d'une federation avec 'les autres Slaves du Sud et les Roumains, on peut conclure des mots .avec tous nos voisins« que meme les Grecs et Ies Turcs n'en devaient pas etre excius, ce qui s'ensuit a la fois des articles 9) e! 10) dudi! programme: 9) .Nous acceptons aussi les Grecs parmi nos amis et allies s'ils renoncent a leurs aspirations panhellenes e! a leurs pretentions novembre-decembre 1929: La Question d'Orient et Ia politique yougoslave du Prince CzartorysRi apres 18.40. IB) Siobodan Jovanovic: Druga vi ada Milosa i Mihaila, Beograd 1933 2, p. 359; d. du flleme auteur: Spoijasnja politika Ilije Garasanina, Politi cRe i pravne ra sp rav e II (:tSabrana dela« III), Beograd 1932, pp. 215-234. II) Sur Lj. Karavelov iI existe une vasle Iitterature en bulgare; d. J'article de
G. Konstantinov sur K. dans I'edition :tBiilgarski pisatelic, fasc. III. Sofia s. a., PP· 1- 63, suivi d'une riche bibliographie. Un article special de Mich. Dimitro v, intituh~: Ljub e n Karavelov i Sarbija. parut dans la revue :tBalgarsRa misal't:, fasc. 4 et 5 de 1936, pp. 238-245 et 270-6 (nous en avons eu connaissance ' grdce M. Ie Dr. Nicolas Bobcev qui a bien voulu nous envorer cet article).
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historiques<; 10) .Nous ne s~mmes pas hostiles it la nation turque mais seulement au lilouvernement turc et it ceux des Turcs qui aident ce lilouvernemen!. Bref, nous considerons comme amis toutes les nations qui simpathisent avec notre oeuvre sacree el lil1orieuse, sans distinction de religion ou de nationalite«.12) En 1894 eurent lieu des prises de entre la Serbie et la Turquie, arra'ngees par Vladan Dordevic, alors minislre de Serbie it Istanbul. Dordevic proposa au roi Alexandre Obrenovic de soumettre au sultan Abdiilhamit II son projet d'une alliance panbalkanique presidee par la Turquie. Le sultan ne croyait pas cependanl qu'it fOt possible de .gagner lous les Etats balkaniques it cette idee «.!3) L'opinion publique dans la Serbie d'alors commen<;a it redouler toute protection des grandes puissances, surtoul celie de la Russie et de I'Autriche-Hongrie et on revinl it la devise .Les Balkans aux Balkaniques«. De cette epoque date p. ex. I'ouvrage fort interessanl de Vladimir Karic (qui fut consul de Serbie it Skoplje) .Srbija . i bali
une alliance panbalkanique« (Balkanbund) so us la presidence de la Turquie, en enumerant les avantages de eette conception pour tous les participants et pour la Turquie en particulier. Pour rendre possible une telle alliance beet considere que des reformes profondes doivenl etre accomplies dans I'istration interieure de I'Empire, surtout dans ses provinces europeennes - .nous devrons, pour aUeindre ee but, nous gouverner <1' apres les principes de la justice et des lois« - eonclut ce brave lileneral, qui fut aussi un homme politique clairvoyant.! 5) 12) VOir: N. Stanev: Balgarija pod igo, vazrazdane i osvobozdenie (1398-1878), Sofia 1935' , p. 380- 1. 13) VOir: VI. Georgevitch, Die serbische Frage, Stuttgart-Leipzig, 1909, p. 145 - 6; plus amplement dans !'ouvrage du meme auteur: Das Ende der Obre~ novitch, Leipzig 1905, p. 74, et surtout en serbe: Srbija i Tursb:a (Jildiz-Porta-
Fanar) 1894 - 1897, p'. 21 et suiv. 14) V. Karica: Srbija i Balkanshi Savez, Beograd 1893, p. 16 et suiv. 15) Denb:wurdigheiten des Marschalls Izzet Pascha ... Ein kritischer Beitrag zur Kriegsschuldfrage ... Leipzig (1927), p. 86 et suiv.
Puis nous retrouvons cette idee formulee de nouveau en 1908. D'un cote les nations chretiennes virent alors dans Ie changement constitutionnel en Turquie I'annonce d'une ere nouvelle et la pos' sibilite d'une entente generale, et de I'autre aussi les Turcs s'etant entend u momentanement avec les Grecs, avant deja quelques liaisons avec les Roumains, voulurent s'allier aussi avec les Serbes et les Montenegrins c~ntre I'Autriche·Hongrie apres I'annexio n de la Bosnie.1 6) Mais I'abstention de la Bulgarie, dont I'independance prociamee en meme temps que I'a nnexion susdile n,e fut pas tout de suite reconnue par la Porte, empechait la realisation d'une entente ge nerale des BalRaniques si bien que finalem ent la Turquie s'entendit avec Vienne. Neanmoins, !'idee d'alliance et d'etroite collaboration de tous les Etats balRaniques fut de nouveau soulevee a cette epoque. Ce furent N. V. CarYRov et apres lui A. P. IzvOl'sRii, deux diplomates russes, qui formerer,t Ie grand dessein d 'une alliance de tous les BalRaniques sous I'egide de la Turquie.t7) L'historique de ce projet echou<~ ayant deja ete exposee de fa~on assez detaillee dans I'ouvrage susmeritionne de M. BicReI,IS) iI no us semble inutile de la raconter a notre tour. Nous nous bornerons seulement a constater que celie suggestion venant de I'etranger et visant avantto ut les buts de la politique russe, n'avail pas de chances de devenir !'instrument d 'une vraie colla boration panbalRanique, profitable a tous les participants. On doit neanmoins reconnaitre qu'lzvol'sRij a su aiguiller la marche d es evenements dans la Peninsule sur la bonne voie, en paralysant Ie projet primiti! d'une alliance serbo-turque dirigee a ussi bien c~ntre I'Autriche·Hongrie que c~ntre la Bulgarie. Ainsi la politique russe facilita-t-elle ensuite Ie rapprochement serbobulgare destine a devenir Ie pivot d 'une future alliance de tous les Etats balRaniques. Or, un peu plus tard, la Serbie se decida pour I'entente et I'alliance generales des Etats balRaniques, y compris la Bulgarie et la Turquie, malgre les d ifferends qui diviserent Belgrade Hi) Cf. Bicke l, op. c it., p. 23 et suiv. Des details interessants mais de pell. d'importance sur I'attitud e de la Turquie aussi chez Dtm. P o povi c, Borba za narodno ujedinjenje 190 8- 19 14, Beograd 1936. p. 39 - 40. Sur I'attltude des Albanais voir ; M. Boghitschewitch, Di e auswa rt ige Politib Se r hie ns 19031914,
Berlin 1928, vol. I, No. 45.
17) Bicb el, op. cit., p. 34 et 5uiv .• d'apres Jes Memoires de CarYRov: N. V .. TscharYRov, Gl imps es of Hi gh Pol i ti cs, London 1930. 18) Neanmoins il faut faire remarquer que I'ou vrage de M. Bick e l, malgre· toute la richcsse de mal eriaux utilises, pourrait Clre encore plus com plct si I'auteur avait puise dans les sources et ouvrages russes et balkaniques. Cf. notre compterendu susmentionne.
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et Sofia a cette epoque. 19) Pendant toule celie periode entre les annees 1908 et 1911, nous voyons Ie developpement presque parallele de deux conceptions: l'une panball?anique et l'autre n'embrassant que les Etats chretiens de la Peninsule. D' abord, il est vrai, la Russie ne sonqeait qu'a l'alliance entre les Slaves ball?aniques et la Turquie, l'acces de la Grece ne devant venir que plus tard.20) II faut faire remarquer que la conception panball?anique fut eqalement appuyee par Ie cabinet de Londres, surtout, il est vrai, dans les capitales des Etats chretiens, mais aussi, quoique moins nellement, a istanbu1. 21 ) Les visites des souverains bulqa re et serbe sur Ie Bosphore en 1910 22) ainsi que celie qu'y avaient faite deux ans plus tot les princes qrecs 23), semblaient creer une athmosphere favorable a l'entente des Etats chretiens avec la Porte. Celie fois il paraissait d'abord que Ie pivot de l'entente panball?anique pouvait etre forme par Ie rapprochement qreco-turc,24) qui, d epouillant son caractere primordial antislave et combine avec l'entente turco-,erbo-bulqare, aurait realise a la fois les plans de la politique russe et ceux de quelques hommes d 'Etat turcs particulierement prevoyants. Malheureusement ces derniers ne representaient alors qu'une infime minorite au sein de leur nation .25) 19) Cette contradiction est chez: Bickel decrite en des couleurs trop sombres. Cf. p. ex.: St. Stanojcvic, SrpsRo-turski rat 1912 god., Beograd 1928, p. 42- 3; A. To scv: Balkanskite vojni, Sofia .1928, vol. I, p. 215 suiv.; K. Kra c unov, Vansnata politika na Balgarija (Kabin etat Malinov 1908-1911), .sofia 193 1, p. 129. 20) Le discours en qu estion d'!zvol'skij, tenu
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Chambre ru sse Ie 25
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cembre 1908, ne mentionnait que les trois Etats slaves des Balkans et la Turquie. Cf. ,B iebe l, ap. cit. p. 41, et To sev, ap. cit., J p. 214. 21) Bickel, ap. cit., 31, d'apres les documents anglais. L'opinion contraire d'Ahmet iz zet, pacha, op. ci t., p. 152, nous semble eire insuffisamment motivee. 22} L.l. dessus on trouve beaueoup de details chez Tosev, op. cit., I, p. 263 I .et suiv.; d. izz e t, op. cit., 151. 23) Cf. E. Driault & M. Lherjtier, Histoire diplomatique de la Gr ece .de 1821 no s jours, vol. V, Paris 1926, p. 5; un reci t detaille dans l'ouvrage curieux d'Hercule Diamantopoulo: Le reveil de la Turquie, Alexandrie s. a. (mai s 1909), p. 119 et suiv. 24) E. Dr ia uIt, op. cit., p. 6 et suiv. Plu sieurs details dans I'ou vrage cite de Diamantop oulo. Cf. l'article anonyme: L'Ent e nte balbanique et l'Organosis de Constantinople, dans la Revue :.Les Balbans « NO.6 de 193 1, avec des details inedits sur "activile des partisans du rapprochements panbalkanique, base sur I'entenle greco-turque. 25) Cf. chez Izz e t, op. cit., p. 151 - 2. T osev, op. cit., I, p. 263, cite une .declaration caracteristlq ue d'Ahmet·Riza bey, presideht du comite jeune-ture, qui -devait dire au correspondant du , Russboe Slovo« (en 1910 1) que la confederation balbaniq ue esl deja en phase de realisation; cela eonfil'merait ce qu'eerit Biebel
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La conclusion de l'alliance entre la Serbie et la Bulgarie, son extension a la Grece et l'activite du Montenegro, ont oriente les tentatives visant a l'entente balRanique dans un sens entierement different de celui qui avait ete propose par CarYROv et ]zvol'sRij. La premiere guerre balRanique eclata. Mais aussitot apres l'armistice de Cataiea, au commencement du mois de decembre 1912, les hommes d'Etat grecs ont envisage la participation de la Roumanie et de la Turquie a la future confederation balRanique - dans l'expose hellenique pour la conference de la paix qui devait etre convoquee a Londres. 26) Il s'agit 1.'1 d'un des plus importants projets con.;us dans ce sens. Mais les evenements ulterieurs bien connus ont rendu iIlusoire a cette epoque to ute pensee de collaboration panbalRanique. En vain voulait la soutenir encore Ie celebre hom me d 'Etat roumain TaRe ]onescu, qui en parlait au mois de janvier de 1913 au charge d'affaires de Russie a Paris, en proposant la formation d'un bloc de tous les Etats de la Peninsule, Y compris la Turquie. 2 6') Pour toute cette epoque - jusqu'a 1913 et meme jusqu'a 1923 - nous avons parle de l'entente panbalRanique presque sans mentionner la Roumanie et l'Albanie. Le premier de ces pays ne s'i nten!ssait guere aux questions de la communaute balRanique, se bomant a la sauvegarde de ses interets particuliers 27) et de son en se basant sur des documents austro-hongrois mais qui se rapporte au janvier de 1909, d. . cit., p. 76, note 360. Tosev, . c it., I, p. 324, racontc qu'en 1911 Ie depute mace:donien Vlahov, presenta la Chambre turque Ie projet d'une Confederation balbanique et d'unien douaniere. Toutefois pendant la guerre Halo-turque en 1911 on songea en Turquie it une entente avec les Balkaniques: chez Boghit schewitsch, . c it., I, No. 154, nous trouvons un rapport bien interessant du istanbul sur une conversation avec Ie grand vizir KiiC;lib Said ministre de Serbie et Ie ministre des affaires etrangeres ASlm bey. Les deux dignitaires tures ont insiste sur la necessite d'une entente panbalkanique, ASlm bey a meme dit qu'i1 fallait faire Sdvoir aux :tEuropeensc que :tIes nations balRaniques etaient une noix durec I 26) E. Driault, op. cit., V. 86. 26 a) VOir: Der Dipiomatische Schriftwechsel IswolsRi s 1911-1914, ... h e rausgegeben v. Friedrich Stieve ... Berlin 1926, vol. III, p. 35-6 (No. 688). 27) L'alliance roumano-austro-hongroise ctait dirigec aussi bien c~ntre la Russie que c~ntre la Bulgarie. Avec cette dern iere il y avait touiours des querelles a cause des Aroumains en Macedoine. La politique roumaine de ceUe epoq ue etait caracterisCe par :tunc hautaine reservec it I'egard des questions balRaniques. En 1913 l a Roumanie ne voulait qu 'affermi r son hegemonie dans les Balkans, d. Iorga, Hi stoi r e des Etats balkaniqucs jusqu'a 1925, Paris 1926, p. 486. - L'expose de politique exterieure roumaine avant Ja guerre mondiale dans I'ouvrage de L. Cia ld ea: La poiitica eslera della Romania nel quarantennio prebellico, Bologna 1933, traite des questions balRaniques d'un~ maniere Ires superficielle. Un article de Mich. Emincscu intituJe, Planul unci confederatluni baleanice de 1876 (?) ne nous a pas ete accessible.
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influence (1913). Quant it I'Albanie, nous savons qu'avant 1912 les Shqipeiars eux-aussi ne sonqeaient qu'it leurs propres inten! ts pour la defense desquels ils luttaient aussi bien contre Ie pouvolr ottoman que contre les Slaves et les Grecs. jusqu'it I'epoque jeuneturque les Albanais etaient meme, en qualite d'allies du reqime ottoman, plus ou moins hostiles aux autres nations ball?aniques, dont les aspirations etaient pour la plupart contraires it celles des Albanais. 28) L'Etat independant albanais, proclame en 1912 et ayant re(u des frontieres contestees aussi bien par ses citoyens que par ses voisins, constituait it cause de cette circonstance une enlrave pour I'entente panball?anique - jusqu'au moment OU les deux partis opposes ont mod ere leurs aspirations et ont reconnu definitivement Ie statut actuel. Des ce moment les Albanais ont pris, eux-aussi, une part active dans les preparatifs du rapprochement panball?anique. Leur adhesion coincide avec celie des Roumains. Cela se a quelques annees apres la querre mondiale. Ce n'est donc qu'apres la s;rrande querre que nous verrons s'echafauder des nouveaux projets panball?aniques. Les mieux con(US etaient ceux proposes par les orqanisateurs des Conferences Ball?aniques (1930-1933). lis ont ete partiellement realises en 1934 par la conclusion du Pacte de I'Entente Ball?anique. II
Le deuxieme qroupe de faits da ns I'histoire du rapprochement ball?anique est forme - ainsi que nous I'avons elabli - par les tentatives d'alliance de tous les chretiens ball?aniques dans Ie but de combattre Ie pouvoir ottoman. Ce mouvement liberateur des peuples chretiens diriqe contre I'envahisseur musulman etait un phenomene tout it fait naturel dans les conditions creees dans la Peninsule par I'istration turque, par les si nombreux actes d'injustice commis sans cesse du cote des qouverneurs, prefets etc., par la neqation enlin des droits nationaux jadis reconnus. Les nations chretiennes commencer\!nt it identifier Ie qouvernement ctes sultans et ses aqents avec la nation turque, Des lors une haine reciproque surqit qui ecarta it plusieurs reprises la possibilite d'une 28)
On sait que les aspirations territoriales des Serbes, des
Mo n h~negrins
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des Grecs sur Ie sol de I' Albanie actuelle auraient reduit ce pays a un tiers si elles avaient realisecs. Par c~ntre, la conception de la grande Albanie qui devait occuper plus de 80.000 b:m 2, revendiquait presque tout Ie territorire de la Turquie d'Europe avant 1912 ainsi qu'une partie du territoire de la Grece avant 191 2 et du Montenegro (d.: A. Balda cci, L'Albania, Roma 19~1, et notre article: Rozw6; te rytoriainy panstw baikanskich w XIX i XX wieRu, dans Ie ,Czasopismo Geograficznec:, Lwow 1936).
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entente panbalRanique. Les exceptions it ceUe regie etaient rares nous en avons vu une dans Ie programme national bulgare de 1872 si bien qu'on etait meme tente pariois d'identifier I'idee panbalRanique avec Ie desir de I'expulsion des Turcs de I'Europe. Le premier apotre de cette tendance resolument anti-turque fut Ie celebre Rhigas de Velestino ou de Pheres. Son aclivite et ses chansons de combat anti-turques, adressees it tous les chretiens balRaniques sont bien connues.29) Rhigas voulait unir >Bulgares et Albanais et Serbes et Grecs .. . d'un commun essor. pour >mettre Ie feu dans toute la Turquie •.30) II a con<;;u une entente chretienne balRanique comprenant aussi les Albanais et les >Epirotes c qui sont ici peut-etre les Koutwvlaques. M. !or\la dit cependant que Rhi\las ettait aussi une union plus vaste, correspondant it I'idee panbalRanique actuelle: .son [i1 s'a\lit de Rhigas] projet de ,Constitution democratique' concernait toute la Roumelie et I'Anatolie, I' Archipel et les pays roumains c •3 l ) Et d'apres M. Driault, Rhi\las . avait la bonne volonte de croire it la possibilite d'une re\leneration de la Turquie par quelque dynastie nouvelle. 32) ce que para!t confirm er Ie fait de relations amicales entre Rhigas et Pazvan-oglu, fameux pacha de Vidin. Neanmoins, nous croyons qu'on doH considerer ce grand apotre de I'hellenisme renaissant pluto t com me un champion des .BalRans chretiens«. Des projets d'unir les chretiens balRaniques furent attribues aussi au prince valaque (et mo mentanement aussi moldave) Constantin Ypsilanti. Les idees de ce dernier embrassaient certainement toute la Pen insule - iI etait toutefois Grec d'origine et I·epresentant du Phanar byzantin ; en gouvernant les pays roumains, iI entretenait des s bien etroits avec !'insurrection serbe. Or it d:tte epoque, Roumains, Serbes et Grecs representaient pour beaucoup d'observateurs toute la Peninsule balRanique, en dehors des Turcs. L'existence des Bulgares et des Albanais etait sou vent encore ignoree ou negligee, les Bulgares furent identifies avec les Serbes etc. C'est pourquoi on peut classer les idees de Constantin Ypsilanti, qui sont bien proches de celles de Czarto·rysRi, parmi les plans d'union de tout les chretiens balRaniques. 33) 29)
E. Dri au lt , ap. eit., I, p. 115 ct suiv.
30) D'apres I'ouvrage cite de M. Misc v ct P ctkov, p. 7. 31) N. l orga, Byzan1ce apres Byzance, Bucarest 1935, p. 240. 32) E . Driault, op. cl io, I, p. 120.
33) Sur les relations de Canst. Ypsilanti avec Czartorysni, les Serbes etc. voir Ics documents publies par VI. Dordev i c dans 1a revue serbe ~O tad 2"b lna ( en 1887,article Karadorde i Rus ija (anonyme)et relmprimes dans l'ouvrage de Sp. Gopcevic: Rus sl an d und Scrbien 1804-19 15 ... • Miinchen 1916; une autre
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Ces idees trouverent un continuateur, ou plutot de continua_ teurs au sein de la PhiliRi Eteria. La tentative de liberation des chretiens de I'Empire Ottoman preparee par celie societe a coate Karadorde la vie en 1817. 34) L'insurrection d'Alexandre Ypsilanti en 182 1, a la tete d'une armee composee de Grecs, d'Albanais, de Serbes, de Bulgares et de Sou mains, peursuivait pomiant un autre but que celui d'une union des nations balRaniques libres. Ypsilanti voulait la renaissance de I'Empire Byzantin. Ses vraies intentions furent devoilees par Ie patriote roumain Tudor Vladimirescu qui opposa a Ypsilanti Ie mouvement national roumain.3 5) A !'idee d' alliance et meme de confederation des chretiens balRaniques devait servir par contre l'interessant projet du comte Capo d'/stria de I' an 1828 que celui-ci exposa dans une lettre adressee a I'empereur Nicolas /ee de Russie et dont delibera Ie co mite secret charge de s'occuper du probleme oriental a l'occasion de la guerre russo-turque qui venait de se terminer (septembre 1829). On sail que Capo d'/stria proposait Ie patiage de la Peninsule parmi cinq Etats chretiens: la Dacie (comprenant les principautes roumaines), la Serbie (composee de la Serbie proprement dite, la Bulgarie et la Bosnie), la Macedoine (avec la Thrace), I'Epire (eet Eta t aura it compris la plupar! de tetTes peuplees par les Albanais) et I'Hellade dans les limites Penee-Ati a. istambul avec un hinterland de DerRos (TerRos) sur la Mer Noire jusqu'a Silivri sur la Mer de Marmara, avec l'ile de Tenedos (Boz.;aada) et deux villes sur Ie Bosphore du cote de I'Asie, devait former tine ville libre et etre la capita Ie commune de la confederation des cinq Etats balRaniques.3 6) Capo d'/stria developpe donc ici Ie projet de CzartorysRi de 1804 avec celie difference que I'ho mme d'Etat polonais etlait I'a nnexion par la Russie des deux rives des Detroits lurcs. D'apres M. S. Th. LasRaris, l'idee du rapprochement des chretiens balRaniques et de leur action commune c~ntre la Turquie ressuscita apres la guetTe de Crimee, grace a I'initiative de la Grece qui l'exposa d'a.bord au cabinet de Paris. II etait question d'une edition d'a pres les minutes des archives CzartorysRi a
ete
Pan aitesc u : Coresponctenta a lui Cons t. Ypsi lanti 1806 -
18 10 . .. Bucarest 1933.
34) Cf. Gr.
JaRsic, Ev ropa
donnee par M. P. P. e ll
guvern ul ruse sc .
i vaslus Srbije,
1804-1834, Beograd Cf. dUSS! J'ouvrage du M. Mich. Lisbaris. "EA)..Ilvcc; Kat LE:,p~m
1933", p. 254. KUta. '['o u~ aJTeAEU~ Ep\KOU~ 't"WV aywvuc; 1804·1830, 'A.:}iivcu 1936, p. 60 ct suiv. 35) Cf. I orga, H ist. d. Et. baIR. 2, p. 212 et. suiv., et du meme a ut eur: Geschi c h te des Osmanisc h en Reic hes, Gotha 1913, vol. V, p. 238 et su iv. 36) Cf. S. Zigarev, RussRaja politiRa v vost oc n om voprose, Moskva 1896, I, p. 355-6; S. Gorjainov, Bosfor i Dard a n e lly, Spb. 1907, p. 22 ; DJuvara, op. cit., p. 38 1-2.
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entente .entre Grecs, Serbes et Montenegrins avec l'adhesion eventuelle des principautes danubiennes <.37) Ce n'est qu'apres 1860 qu'on commen~a a preciser cette idee. Elle trouva dans Ie prince Michel Obrenovic un ardent protagoniste. Sur I' activite de ce prince et de son ministre Garasanin on a deja tant ecrit qu'i! nous semble -superflu d'en parler ici en details. Qu'il nous suffise de souligner Ie fait que c'est grace au prince Michel que fut realisee pour la premiere lois !'idee d'une entente de tous les Chretiens balRaniques: Slaves du Sud (Serbes et Montenegrins comme Etats autonomes et Bulgares en tant que nation mOre pour la liberation), Grecs et Roumains 3B) (la question de I'adhesion roumaine etait cependant moins claire que Ie reste). La mort du prince Michel paralysa Ie developpement de toute action dans ce sens. On sait qu' apres la mort de ce prince la ·Grece se considera Iibre de tout engagement; les Bul gares s~n t, il est vrai, restes attaches a I'idee de l'entente avec les voisins 39) (comme 37) Cette assertion (non motivee) de M. S. Th. LisRa.ris se trouve dans son article: La premi e re allianc e entre l a Grece et l a S e rbie, )Le Monde Slave < 1926, p. 392. - M. Mich. Lheritier dans Ie lie vol. de J'Histoire d iplom. d e 1a Gd:ce (publ iee avec M. E. Driault), Paris 1925, p. 456 et suiv., nous dit par contre que la oe voulait pas aprcs 1859 des troubl es dans les BalRans. Cependant, dans !'ouvrage susnomme de M. Petrovic, p. 18, est cite un article de M. Vas. Popov ic dans I' ) Echo de Belgradec du 13 sept. 1933 Oll iI ·est question ' ) d\m proiet de Confederstion des petits Elats libres · des Baikanse, · con~u par Napoleon III. eel article nous etant inaccessible, nous ne pOU\1ons pas -exposer ici son contenu. - Dans I'ouvrage de M. Vas. Popovic, Politika _Francusbe i Aus tri je na Balkanu u vreme Napoleona III, Beograd 1925, p. 112, nous trouvons des donnees c0ntrai res a. ladite these. 38) La !literature sur la politique balkanique du prince Michel est assez vaste. -Nous ne mentionnerons que quelques-unes des sources les plus importantes. II 'i a surtout deux brochures de polemiq ue: M. Plrocanac, Knez Nihailo i zajednicka radnia balkanskih naroda, Beograd 1895, et J. Risllc, Poslednja go·dina spoljasnje politibe bneza Mlhaiia, ibid., replique aux assertions de Pirocanac, qui donna encore en 1896 un lt Dernier mot e (ZavrSna rec). L'ouvrage 'susnomme de M. SI. Jovanovic, Druga vlada Milosa i Mihaila contient une .appreciation de principes de l'aCtivite de Michel. L'etude citee ci-haut de M. S. Th. Laskaris en contien! une critique du pOint de vue grec et dans I' el ude de M. Gh. _Bratianu: Politica exter na a lui C uza Voda ~i desvoltarea ideii de unltate nap ona la, lt Revista istoridi romana e 1932, pp. 115-163, on Irouve une critiq ue du point de vue roumain. Cf. aussi Stanev, op. cit., p. 357, et Tosev, ·. c it., I, p. 68 et sulv., ou nous avons un e critique bulgare. Ce qui merite une attention particuliere c'est Ie fait que Ie traile d'alliance greco-serbe, conclu it V6slau Ie 14-26 aout 1867 parle expressement d'une future confederation balkanique (art. 7). Quant au role des Roumains voir encore plus loi n, dans Ie chap. 4. 39) lei il faut ciler les opinions emises par L. Karavelov dans son organe ltSvobodae de Bucarest, en 1872. Karavelov procl~ma alors un programme national vulgare ou iI mit en avan t un projet de la ltconfederation liberale e de tous les inh~ressant
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nous I'avons vu dans Ie chapitre precedent), mais la question de l'Exarchat avait deja seme la discorde entre eux et les Serbes, et enfin Ie nouveau prince de Roumanie, Charles I", avant de son\1er a toute action exterieure, voulait reor\1aniser son armee. L'idee d'lIne alliance antitllrque des chretiens balRaniques est encore defendue par Ie prince Nicolas de Montene\1ro 40) qui cependant ne trouve pas un echo favorable chez les autres souverains de la Peninsule, p. ex. en 1882. La communaute d'interets cesse de faire objet de preocupations serieuses dans les capitales balRaniques. La Roumanie semble meme se desinteresser entierement de ce qu i se e au dela de sa frontiere du Sud. 41 ) Ce ne sont encore que deux Serbes de Vojvodina, appartenant a la Hon\1rie a cette epoque, Svetozar Miletic et apres lui Michel Polil-DesanCic qui prechent la necessite du rapprochement et de confederation de tous les chretiens balRaniques, y comprenant leur connationaux soumis a la monarchie habsbour\1eoise. 42) Un curieux projet de . federation militaire < des Etats chretiens de la Peninsule fut conc;u en 1889 par l'homme d'Etat italien Franc;ois Crispi, qui proposa de lier d'abord la Roumanie, la Bul<"arie et la Serbie par une alliance militaire, diri\1ee surtout contre la Russie, vue la politi que anti-russe du roi Charles I", celie de Stambolov en Bul\1arie et celie de Milan I" en Serbie. Crispi ne mentionne pas ici la Grece, mais quand on connait son sincere attachement pour ce pays et qu'on sai t en outre qu'il etail depuis 10n\1temps partisan d'une confederation balRanique, on ne peut douter que cette . Le\1a militare ' des trois Etats susmentionnes qu'il proposait, aurail dO etre bient6t completee par l'adhesion de la Grece et celie du Montene\1ro. 43) chreliens balkaniques qui ne devront avoir rieo de commun avec les Turcs et les Hon grois. Cf. M. Dimitrov, ap. cit., p. 242. 40) Cf. Driault & Lheritier, ap. cit., IV, p. 178. 4 1) Mais Ie sorl des Aroumains preoccupait touiours Je cabinet de Bucarest, ce qui constituait une cntravc sericI;lse dUX boones relations bulgaro-roumaines, surtout apres 1900. Cf. l orga, Hist. d. Et. Balk 2" p. 440. On pensait toujours en Roumanie it. une rectification strah~giq ue de la frontiere du cote de 1a Bulgarie, en Dobroudia (d. la Iillt.~rature enumeree la suite de notre article Dobrudza, paru dans I'Eneyblopedja Naub Polityeznyehc, fase. 6. Varsovie 1936). 42) Vas. Popovic, I stocoo pitanje, Beograd 1926, p. 131; du memc auteur: I stocno pitanjc u Politovoj po liti cboj ideologiji, :.Letopis Matiee 5rpsReC 1933, fase. 337; M. JaRsic, Politova I stocn a Svajearsba i Kosutova Dunavsba Konfederaeija, ibid., fase. 338; K. N. Milutinovic, Polito va interpretaeija istocnog pitanja, Beograd 1931. 43) Voir: F. Crispi, Politiea estera, memorie e doeumenti, Milano 1912, pp. 314- 318. Cf. aussi 51. Jovanovic, Vlada Alebsandra Obrenovi ca,. Beograd 1934 2, vol. I, p. 143.
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La Grece dans ses querelles avec la Porte chercha a plusieurs reprises: en 1877, 1891 et 1897 I'appui des Slaves du Sud. Mais toutes ces tentatives subirent un echec, les nations chretiennes ne pouvant se mettre d' accord sur Ie probleme des fronlieres futures, des >spheres d'influences< etc. Meme pendant la guerre greco-turque la Bulgarie et la Serbie prefererent abandonner les Grecs a eux-memes et a lirer ensuite des avantages de la neutralite, en obtenant du sultan reconnaissant des berats episcopaux en Macedoine ... 44) Ce ne qu' en 1911-12 que nous voyons enfin, mais toujours sans la Roumanie,45) l'entente des chretiens balRaniques non seulement se realiser mais aussi entreprendre une action commune contre la Turquie. Les resultats obtenus par Ie traite de Londres du 30 mai 1913 tournerent bientot a I'avantage de la Turquie qui regagna une partie au moins de ce qu'elle aurait dO. perdre (Ie traite bulgaro-turque du 29 septembre 1913 rendait aux Turcs la Thrace Orientale). Les tentatives de reconstruction de I'entente des Etats chretiens, faites par Venizelos et TaRe Ionescu et appuyees par l'Angleterre et la Russie qui y gagna aussi I'appui de la Franc@,46) se prolongeant de 1913 jusqu'a 1915, c-a-d. jusqu'a l'entree en guerre de la Bulgarie contre la Serbie, resterent sans result at. Ce furent d' ail leurs les derniers efforts deployes dans ce sens. L'hostilite et la mefiance entre les Bulgares et les Albanais d'un cote et leurs voisins de l'autre n'ont pas permis la renaissance de cette idee apres la guerre mondiale. Et lorsque la Tur44) Cf. Driault & Lheriticr, "op. cit., vol. III, pp. 434- 5 ct vol. IV, p. 290; Tosev, ap. cit. I, p. 287-8; VI. Dordevic, Srbija i TursRd, im. M. St. Danev, Edna istoriceskd spravkd, revue :JOtce Paisijc: VIII, 1935, p. 377 et BaikanSRY SVdE a 'valkd 5 Tureckcm 1912 - 1913, Praha 1935 ()Prednasky Slovanskeho UstdVUC: VII), p. 7, pretend que les demarches de Trikupis dans ce sens auraient ete en 1897, ce qui cst tout a fait impossible, Trinupis etant deja mort (t 1896).
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45) Sur l'aWtude de la Roumanie la veiJIe de la guerre de 1912 voir Ies documents officiels publies Bucarest en 19 13 (Livre ve rt roumain), ensuite les vol. IV- V des documents austro~hongrois et I'importante ~tude de M. Iorga: Comment la Roumanie s'es t detachee de la Triplice .. . Bucarest 1932. Du cote bulgare d'interessantes observations sont presentees chez Tosev, op. cit., vol. II, p. 31 et suiv. (Sofia 1931) ainsi que chez G. KalinRov, Romanija i nejnata p o· liliR a spremo Balgarija prez 1911-1912 i 1913 god., Sofija 1917. Hi) Sur I'activite de Venizelos d . E. Driault, op. cit., V, p. 65; sur celie de TaRe Ionescu ses Souvenirs, Paris 1919, p. 191; I'attitude des milieux britanniques est exposee dans Ie livre de N. Buxton et C. L. Leese, BaiRan Problems and European Peace, London 1919, p. 170 et suiv.; sur les nombreux efforts d'Izvol'skij voir Ie recueil Iswolski im Weltkriege, publie par F. Stiev e, Berlin 1926, p. ex. nros 74, 110 etc.
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quie apres la paix de Lausanne fit definitivement son retour en Europe, cette idee n'etait plus necessaire a personne. 47) En son lieu ressuscita !'idee de l'entente panbalkanique. III
Dans Ie present chapitre , qui sera, comme les autres qui Ie suivront, plus brei que les deux precedents, nous allons enumerer quelques tentatives d'union des Slaves Balkaniques ou meme de tous les Slaves du Sud (.du Tris;
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un tel mouvement unitaire youqoslave, meme si la Russie l'avait exiqe a Cetinje. L'echec de ce projet de Karadorde fit abandonner !'idee d'union des Slaves du Sud. CeJle-ei ne ressuseita qu'en 1832 - cette annee marque I'aurore du mouvement . illyrien <, qui prit naissance parrili les Croates. 51 ) Comme l'histoire de ce mouvement a deja ete exposee d'une maniere detaillee dans plusieurs ouvraqes, nous nous bornons iei a la constatation que l'Illyrisme n'embrassa que partiellement les Youqoslaves d'Autriche-H onqrie, que les Serbes de la prineipaute observerent a son eqard une certaine reserve et que les Bulqares etaient bien loin de vouloir s'interesser a ce mouvemen!.52) Les idees de CzartorysRi et !'influence que des 1843 eJles exercerent sur Garasanin ont deja ete mentionnees plus hau!. Nous tenons a ajouter que leur pOliee pratique etait sUliout qrande pour les Slaves du Sud, dont Ie rapprochement lut avant tout vise par CzartorysRi et dans Ie • Nacertanije < de Garasanin. Un autre protaqoniste de l'union des Slaves du Sud lut a cette epoque Ie princeeveque Pien'e II de Monteneqro, Ie plus grand poete youqoslave. Ses n'lations avec Ie prince Alexandre Karadordevic et sa prise de avec Ie ban croate jeJlaCic en 1848 Ie prouvent suffisammen!.53) La meme politique yougoslave mais ne visant que les Serbes des deux prineipautes, puis les autres soumis encore a la Porte ainsi que les Bulgares, forma Ie noyeau de la qrande conception unitaire et Iiberatrice du prince Michel Obrenovic. A ceUe epoque ;It jusqu'a la formation de l'Etat bulqare, en 1878, on defendai t I'idee de l'unite ethnique des Slaves balRaniques, comme Ie montre Ie texte du deuxieme accord serbo-bulqare de 1867 ou la designation ' d'Empire serbo-bulqare < employee dans Ie premier accord, est remplacee par ceJle de > l'Empire Yougoslavec.54) 51) Le principal ouvrage su r \'Illyrisme reste toujours celui de OJ . ~urmin: Hrvatsh:i
preparod,
Zagreb
1903-4, 2 vol.; I'attitude des Serbes envers ce
mouvement est decrite par I. Mamuzic, Illri zam I S rbi, ,Rad )ugosl. Al?ad.c ~ 247, Zagr. 1933; d. plusieurs' interessants articles consacres au centenaire de ce mouvement dans les fascicuies de juin et de juille! 1935 de ta revue ,Le Monde Slavec. 52) Les Bulgares conlinuaient a subir )'i nfluence de la Russie et auss! celie de la Serbie, mais loute visee plus lointaine leur etait encore impossible. 53) Cf. M il. Resetar, introduction it ia IXe edition du Gorski vijenac de
Njegos, Beograd 1998, pp. XVII - XVIII. !H) Les textes de ces accords ontete publies par Pir oca n ac et Tos ev (voir plus haut). La traduction fran~aise chez StranjaRovic, op. cit. Dans ia :.Revue historique du Sud-Est Europecn« 1926, pp. 246 - 9, M. i orga parle en termes Ires elogieux du livre de R. Mladenowitch: tiber den historischen Ur sp run g der sildslavischen Slaatsidee. Die zweite Regi'erung des Fiirsten Michel Obr enow it sc h II I, Berne 1922. eet ouvrage ne nous a pas ete accessible.
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Apres l'echec de ces plans !'idee de ['unite sud-slave est vivante plutot dans la litterature que dans la politique. 55) L' affermissement de la conscience nationale chez les Bul!lares eloi!lnait de plus en plus la possibilite de n~aliser cette idee. Elle est soulevee cependant dans Ie domaine de la civilisation spirituelle: en 1867 fut ouverte a Za!lreb I' Academie You!loslave des Sciences et des Arts, dont les buts scientiliques en!llobaient aussi les Bul!lares.56) Les !lrands Croates a'iant des conceptions 'iou!loslaves, comme l'historien Racki et ['eveque Strossma'ier,57) etaient partisans de I'entente de tous les Slaves du Sud. On peut noter aussi un autre evenement interessant a cette epoque: en 1870 un con!lres 'iou!loslave lut tenu a Ljubljana, OU on discuta 11"5 problemes de ['unite sud-slave. Les consequences pratiques en etaient d'ailleurs tres modestes. 58) Dans la Peninsule proprement dite nous v0'i0ns tan tot des essais de rapprochement entre la Serbie et Ie nouvel Etat bul!lai·e, tantot une hostilite ouverte qui aboutit a une !luerre fratricide en 1885. Le patii radical serbe lut partisan de l'entente avec les voisins slaves (I'influence de Pa~ic, qui sejouma comme exile en Bul!larie 'i etait pour beaucoup).59) Le roi Alexandre Obrenovic et Ie prince ferdinand de Bul!larie eurent des entrevues dans leurs capitales en 1896-7, mais la possibilite d'un accord durable fut paral'isee par , les querelles eclatant sans cesse autour de la propa!lande en Macedoine et par des influences exterieures. Le traite de collaboration politique, conclu entre la Bul!larie et la Serbie Ie 19 lev55) Cf. Ie chap. IV dans Ie me volume d'Jstorija na novata b oIiteratura par B. Penev, Sofija 1933.
aiga rslu
56) Le celebre historien croate Franjo Racki dans son discours d'inauguration tenu Ie 28 juillet 1867 indiqua comme but principal de l'Academie Yougoslave:
I'unite
Iith~raire
de tous les Slaves du Sud: Serbes, Croates, Slovenes et Bulgarcs.
Cf. V. NovaR, Antologija iugoslovenske mi sli i narodnog j ed in stva, Beograd 1930, pp. 335-7.
57) Leur correspondance fut publit~e par F. 515fc en 4 volumes: Korespon~ dencija Rack! -Strossmayer, Zagreb 1928-1931. Cf. aussi deux etudes sur Racki et Strossmayer par SI. Jov anovic dans ses PoliticRe i pravne rasprave, II (:tSabrana deJa' , III), Beograd 1932. 58) Cf. l'etude d'l. Pr ijatelj : Siovensb:o, slovansko in jufnosJovansRo vprasanje pri Siovencih na prelomu 60-ih in 70-lh let, :t Razprave Znanstvenega Drustva za humanisticne vede v Ljubljani', IV, 1928, pp. 57- 138. 59) Cf. Ie recueil publie en honncur de Pasie en 1937: Ninola P. Pasle. Izdala redakcija :tSamoup ra ve' povodom desetgodisnjice Pasieeve smrti, Beograd 1937. Quelques details se trouvent aussi chez Tosev, op. cit. , I, pp. 27-8.
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rier (2 mars) 1896, dans lequel I'adhesion du Montenegro fut sollicitee par les pal-ties contractantes, resta sans resultats pratiques.60} Ce n'est qu'en 1904 et 1905 que nous voyons la Bulgarie et la Serbie se rapprocher de nouveau. Un traite d' alliance et un autre d'union douaniere sont conclus Ie 12- 13 avril 1904, mais leur realisation echoua. Les dessous diplomaiiques de cette question dont pas encore ete tires au c1air. 61 } Et ensuite vinrent les evenements connus de 1912-3 et de 1915-8. L'union des Serbes, Croates et Slovenes fut realisee. Mais les essais et conceptions d' apres la guerre mondiale visant a une entente durable et meme a une union entre la Yougoslavie et la Bulgarie se heurtaient toujours a des Ires nombreux obstacles, qui pouvaient longtemps paraitre insurmontables. Enfin Ie 24 janvier 1937 la conclusion du pacte >d'amitie etemelle « entre les deux Etats semble creer pourtant de nouveau une athmosphere favorable pour l'idee de rapprochement sud-slave dans Ie vrai sens de ce terme.
IV Ce petit chapitre que nous desirerions encore plus brei qu'it ne I'est, n'enregistre que quelques faits. Si I'on reflechit d la discorde balkanique on constate qu'elle a eu pour cause les aspirations imperialistes que les nations de la Peninsule ont parfois manifestees dans Ie e au detriment des leurs voisins balkaniques, elle a cependant ete due plus souvent d des suggestions venues de I'exterieur. Aussi penibles qu'its soient du point de vue actuel, ces fails doivent pourtani etre, eux-aussi, classes dans notre apen;;u. Dans cet ordre d'idees it laut d' abord mentionner Ie pretendu traite serbo-roumain de 1868 qui aura it prevu Ie paliage de la Bulgarie entre ces deux Etats. Nie et dementi par la diplomatie serbe et roumaine, ce texte apocryphe, pub lie pour la premiere lois par E. Engelhardt en 1892, a servi a quelques auteurs bulgares 60) SI. Jovanovic, Vlada Aleksandra Obrenovica, vol. II, Beograd 1935 2, pp. 133, 188, 200 et suiv.; Tos ev. ap. cit., I, 93 et suiv. - La lettre du roi Alexandre au prince Nicolas de Montenegro, relative ce fraite, fut publiee dans la revue historique , Zapisic, paraissant ecHoje, 1936, tome XVI, p. 162 et suiv.
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61) L'historique de ccs accords n'a ele exposee que du cote bulgare: Tosev, ap. cit. I, p. 151 ct 5uiv. Du scrbe les donnees sont extrememcnt rares; p. ex.
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M. St. Stanojevic o'en dit rien dans son apen;u des rapports serbo-bulgares et interbalkaniques, op. cit. (Srpsko-turski rat 1912), p. 39, au il est question des rapports entre les deux pays en 1904-5. - Tout recemment a paru un article de M. V. Corovic dans la 'Politikac de Belgrade, ]W de Paques 1937: Balka-nski savez 1904 god., ou l'auteur parle de ces accords d'apres ToseV'.
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d'arme prefen!e dans leurs polemiques avec les Serbes. 62) L'affirmation du roi Charles Ie< de Roumanie. contenue dans ses Memoires que l'accord avec la Serbie etail de caractere »platonique«63) doit etre consideree comme suffisante. Neanmoins il parait qu'il y avait aussi des choses plus secretes. 64) Ensuite nous voyons quelques tentatives d' alliance entre la Grece et la Serbie dirigee c~ntre les Bulgares. Des pourparlers. concrets furent menes en 1885, apres Ie coup d'Etat en Roumelie Orientale. 65) On revint a ceUe idee en 1912- 3. C'est Ie trait<" de Salonique du 1 juin 1913 qui en donna la forme n!elle. 66) Celie entente subsista meme apres la "uerre mondiale jusqu'a une epoque toute recente, quoiqu'elle ne fut plus aussi nettement formulee. La garantie mutuelle des frontieres balRaniques conienue dans Ie Pacte de l'Entente BalRanique du 9 levrier 1934 en lut un elargissement. Ce pacte y a "a"ne aussi la Roumanie, avec laquelle les Yougo( 2) L'articied'Endel h ardt, intitule La Confederation Balkanique, a pam dans la :t Revue d'histoire diplomatigue t:, VI, 1892, p. 29- 55 (Ie traHe: en question: pp: 36-9). Cf To sev, . cit., I, p. 84. (3) Cf. S1. Jovanovic, Druga vlada Milosa i Mihaila, p. 348- 9; d. dussi J. Ristie, . cit., p. 17; M. Iorga ecrit dans son compte·rendu du livre susnomme de R. Mladenowitsch, tiber den hist. Ursprung etc., , Rev. hist. du Sud-Est Europ . . : 1926, p. 246, qu'il serait dans ce livre question d'un traite serboroumain )donne lei pour la premiere fols. II n'y est question que d'une defense comm-Une de l'autonomie des deux pays. On se demande si ce fut toui <. 64) Si M. lorga ecrit qu' ton se demande si ce fut lout < (voir ci- haUl), i resuite en tout cas d'un rapport roumain de Belgrade de I'annee t876 qu'il devait y avoir que!que chose en plus. L'agen! roumain y ecrU: >J'ai appris indirectement que Ristitch a fait parler par son representant a notre president du conseil d'un traile d 'amitie qui serai! conclu entre la Roumanie e! la Serbie du temps du prince Michel. La reponse de notre president du conseil a rendu furieux Ristitsch et il veul publier par les journaux etrangers Ie susdit traite <. II semble que si quelqu'un peut menacer avec la publication d'un traile apres n'avoir pas oblenu son application, ce document pourrait conlenir aussi des choses autres que >!a defense commune de I' autonomie < ... Le rapport cite se trouve dans la Correspondance d.ip!omatique roumaine sous Ie roi Charles I~r (1866 - 1880), publiee par M. iorga, Paris 1923, Xz 343. 65) Cf. S. Th. Laskaris, ap. cit., p. 395-6. Frere dudi! historicn el diplomate grec, Ie professeur M i c h e I Las ka r i s, qui etudie louie l'histoire- des relations grecoserbes depuis Ie moyen-age en donne une diviSion conr;ue en ce sens, appelant la troisieme periode de ces rapports >L'entente contre la Bulgarie< - voir son resume intitule: Les rapports entre la Grece et la Serbie au XIXe siecle, dans les >Resumes de communications presentees au Vile Congres international des sciences historiques <, Varsovie 1933, vol. II, p. 227-8. En particulier II faul nom mer lei I'article du meme auteur: Oreece and Serbia during the War of 1885, >The Slavonic Review< 1932, XI, No. 31, pp. 88-99. 66) Les evenements precedant la conclusion de ce traile sont exposes chez Driault, op. cit., V, p. 115 et suiv.; d. Tosev, op. cit., II, im.
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slaves s'etaient entendus auparavant contre une eventuelle menace bulgare dans Ie traite de la Petite Entente de 1921. Heureusement-c'est tout dans ce triste domaine des relations interbalRaniques. V
Parfois c'etait la Turquie qui voulait s'entendre avec un ou plusieurs Etats chretiens de la Peninsule, conclure une alliance defensive ou meme avoir des contads plus efroils encore. Parfois aussi des initiatives de ce genre etaient prises par des Etats chretiens. Or, en 1892, c'est justement la Bulgarie que nous voyons faire de telles tentalives, a I'epoque de la dictature de Stambolov, qui, dans sa lutte contre la predominance de la Russie, chercha I'appui de la Potte. 67) Ensuite comme reponse aux demarches serbes visant un but panbalRanique, dont nous avons parle plus haut, nous VO)7ons une proposition tUI·que d'alliance avec la Serbie, concnWsee mais non signee en 1897. 68) La contradiction des interNs grees et slaves men a un peu plus tard Ie cabinet d'Athenes aux essais d'entente avec la Turquie, . contre Ie panslavisme". Mais les questions pendantes entre la Grece et la Turquie etaient toujours aussi graves qu'elles ont rendu tout arrangement impossible. Les seules chances effedives de realisation de cette conception apparurent en 1908, mais pour une periode tres breve. 69) A I'issue de la guerre interbalRanique de 19 13 on parla beaucoup d'une entente turco-bulgare contre la Grece et la Serbie.70) II est 67) Les avances de Stambolov it la Porle commence rent bienla! apres que la Russie eut decide de ne pas reconnaitre i'eJection du prince Ferdinand au trone bulgare. En 1892 Stambolov proposa la Turquie un vaste programme de collaboration po litique et militaire, visan! presque it. un condominium entre les deux
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Elats sur les possessions europeennes de la Turquie. Cf. N. Stanev, Is torija na nova Balgarija 1878- 1928, Sofija 1929, p. 94-5. izzet mentionne cette tentative dans ses Memoires, p. 87, avec une certaine inexactitude. (8) Cf. les ouvrages susd its de VI. Dordevic. Srb ij a i TursRa, p. 335 et suiv., ains i que Das E nde der Obrenovitc h, p. 73 et suiv. 69) Les details les plus caracteristiques sont donnt~s dans Ie livre susmentionne de Diamantopoulo; voir aussi Driault, op. cit., V, p. 5 et suiv. (On y dit meme que la possibilile d'une collaboration militaire greco-turque c~ntre la Bulgarie etait un instant possible, p. 18), ce que Diamantopoulo declare tout expressement. Cf. de meme les Memoires de Mabmut Muhlar pacba, qui en parle de maniere bien caracteristique: :. ... ccs Grecs qui ne demandaient pas mieux que de s'enlendre avec no us contre les aspirations slaves dans les Balbans( - voir: M. Moukhlar pacba, L a Turquie, l'Allemagne et l'Europe depuis I e Iraite de Berlin jusqu'a l a guerre mond i ale, Paris 1924, p. 145. 70) Cette idee naquit du desir de vengeance :" les Bulgares voulurent recon. querir la Macedoine et les Turcs louie la Tbrace et Jes Jles. Cf. Tosev, op. c it.,
II, chap. XIX.
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vrai que les Turcs onl songe a une espece du · Pacle oriental balkanique<, comprenanl la Turquie, la Bul garie ella Roumanie.71) Le grand \'izir Talaal pacha esl meme alle sondeI' Ie terrain a Sofia el a Bucaresl, mais c'esl chez les Ro umains qu'il se heurta a une opposilion absolue, quoique les prises de conlacl lurco-roumaines fussenl bien Iradilionnelles: elles dalaienl de la fin du XIX· siecle. La Turquie proposa a plusieurs reprises une alliance a la Roumanie rna is a Bllcaresl on declina ordinairemenl cE'lIe ofire, comme enqa: qeanl la Roumanie dans un sens qui ne l'inleressail pas alors.12) Apres Ie Iraile de Lausanne el Ie pacte d' amitie lurco-bulqare conclu en 1925 nous voyons la Turquie entrer de nouveau dans la polilique balkanique. L'enlenle qreco-Iurque de 1930 depla~a bienl61 Ie centre de qravile de la po lilique turque dans les Balkans sur celie enlenle el les relalions d'amilie lureo-bulqares en subirenl meme quelque affaiblissemen!. Le Iraite greco-lure conclu a Ankara Ie 14 seplembre 1933, conlenail une qaranlie muluelle des frontieres communes qui elail consideree a Sofia comme diriqee conlre la Bulqarie. La meme opinion elail exprimee en Blllgarie au sujel du Pacle d'Alhenes de 1934, qui lia la Turquie definilivemenl a la politique d'entenle balkanique. Neanmoins, l'amelioration sensible d es relations entre la Bulllarie el ses voisins a fail que beaueoup de ses objections sonl mainlenanl d enuees de fondemen!. VI.
Les projels d'union politique (confederation) des Elals balkaniques onl ele peu nombreux. Le premier projel de ee qenre doil eire altribue a Nicolas Ish·ali, minislre moldave avanl l'union el candidat a la dillnite princiere de ee pays, hoslile done a I'union des deux principaules roumaines. II publia en 1856 une brochure en fran\;ais el en roumain, inlilulee . Sur la question du jour en Moldavie< ou • Despre 11) Voir les Memoires d'Ahmct i:;:: zet pacha, p. 231. 72) D es bruits sur un e alliance turco-roumalne cQuraient assez souvent: en 1897, en 1902, parliculieremen t en 19 10 (d. R. Pinon, La R o u manie dans la p o liti q ue danublenne c t balb:anique, .Revue des deux mondest: du 15 juin 1911 , elude reimprimeedans Ie receuil d u meme auteu r intituie L'Europe ct l a leune Turqui e, Paris 1911: aussl chez G. K a linho v, ap. cit., pp. 76- 84), en 1912- 3 etc. L'ouvrage cite de Cialdea n'cn dit rlen. Les tentatives de la Turqu le en 1912 (d . Li v re ve rt rouma ln de 1913, No 1) de rapprochemen t avec ia Roumanie n'eurent pas de succes. Apres ia guerre interbalhanique de 1913 il y avait en ROll·
manie des tendances en faveur d'un rapprochement de la Turquie avec les Etats vlctorleux et en vue d'une alliance generaie contre la Bul garle; cl. N. Stefanescu· lacint, Razboiul romano·buigar, Bucure~ll 1914, p. 125-3. '
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cvestia zilei in Moldova« oit il dit entre autre: ' pour que nous form ions une etroite confederation avec la Valachie et la Serbie, dans I'interet de la Turquie et des Principautes ... sa voir une vraie union de paix •.73) Cette idee ne trouva d'ailleurs point d'echos. A plusieurs reprises on a envisa\1e une union entre la Serbie et Ie Montene\1ro. Le traite conclu en 1866 par Ie prince Michel Obrenovic avec Ie prince Nicolas Petrovic Njf'\1os prevoyait la renonciation de ce dernier au trone et I'union des deux principautes serbes sous Ie sceptre de Michel. Mais, dans Ie cas de la mort de Michel Nicolas serait devenu lui-meme prince du nouvel Etat. Nicolas I" posa aussitot sa candidature au trone de Serbie apre" I' assassinat de Michel, mais il ne reussit pas a realiser son ambition. 74) II n'y renonc;a meme pas plus lard et les relations assez tendues qu'il entretenait avec les deux derniers Obrenovic semblent avoir eu pour origine les desseins de I'auteur de I'. lmperatrice des Balbans «. L'avenement de Pien'e Karadordevic au trone de Serbie aneantit definitivement les plans de Nicolas. Une union politique avec Ie meme monarque lut aussi envisa\1ee dans les projets d'entente serbo-bul\1are de 1867, dont nou" avons deja parle. Presqu'en meme temps on conc;ul du cole bul\1are (il parait que ce lut suivant les conseils des Polonais) un plan d'union personnelle bul\1aro-turque, en demandant au sultan Abdlilaziz de prendre Ie titre de tsar des Bul\1ares. 75 ) Et une autre conception d'union personnelle serbo-bul\1are apparait en . 1885. Le" exiles serbes, Pasic en tete, qui sejournaient alors en Bul\1arie, tramerent avec des poliliciens bul\1arf's mecontents du prince Alexandre Battenberfl Ie plan d'une revolutionsimullanee dans les deux pays, en vue de detroner Alexandre el Ie roi Milan et de proclamer Pierre Karadordevic monarque de deux pays reunis. 76) L'adhesion de Battenberfl a I'union de deux Bul\1aries et son attitude ulterieure, qui lui \1a\1na une tres \1rande popularite dans son pays, paralysa ce dessein. Mais quand il dut s'eloi\1ner de la Bulgarie a cause de 73) Voir: Acte ~i documente relative l a i stor ia rena~terii Romaniel, vol. III. Bucure~ti 1890, p. 134. Cela aurait ete deja la dcuxj(~me conception d'une union entre la Roumanie et la Serbie, car en 1807 on a attribue cetle idee a Const,.
Ypsilanti (d. Mich. Lcisb:aris. Le role des Grecs dans l'insurrection serbe sous Carageorges, Athenes 1933, extrait de la revue . . Les Balbansc, p. 3). 74) Sur Ie traite serbo-montenegrin d. Pirocanac, . cit., p. 37-8. Sur les ambitions du prince Nicolas apres la mort de Michel Obrenovie voir: 51. Jovanovic, Druga Vlada Milosa i Mlhaila, p. 452. 7'S) VOir: N. Stanev, B~Ugarija pod igo, p. 358; sur l'lnfluence polonaise: N. Milev, Istoriceski vdizbi mezdu Balgari i Poljaei, dans Ie reeueil PolSa,. Balgarlja i slavjanstvoto, Sofiia 1923, p. 78. 76) Voir Ie reeueil en honneur de Pasie (deja cite), p. 80.
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l'hos!ilite de la Russie, les Bulgares voulurent offrir Ie trone de leur pays au roi Charles I" de Roumanie qui cependant ne l'accepta point.77) Stambolov pensait aussi it une union personnelle bulgaroturque, mais Ie sultan de meme deciina cette offre. 7S) Comme derniere tentative de ce genre nous devons mentionner les projets de confederation (. union diplomatique, douaniere et miIitaire c) entre la Serbie et Ie Montenegro, faits en 1913. 79) La guerre mondiale en empecha la realisation, mais !'issue de celie guelTe amena enlin l'union complete des deux Etats dans la Yougoslavie unifiee.80).
VII. Pour achever cet aper~u nous devons encore parler de trois conceptions plus larges qui envisageaient l'union (la confederation) des pays oalRaniques avec d' atttres territoires dans une federation qu'on pOUiTait qualifier de danubienne ou slavo-hungaro-roumaine. En 1843, c'etait un echo des idees de CzartorysRi. Le politicien serbe A vram Petronijevic qui etait en relations avec I' agent polonais it istanbul, CzaYRowsRi, et prit connaissance des . Conseils sur la conduite it suivre par la Serbie< de CzartorysRi, ecrivit it CzayROWSRi qu'il prevoyait Ie rapprochement lutur d'une . Illyro-BulgaroSerbiec avec la Grece, la Hongrie, la Boheme et l'Autriche et meme la Pologne et l'ltalie.S1 ) Apres l'echec de la revolution hongroise de 1848-9, ses chefs exiles, avec Kossuth en tete, irent la creation d'une -Confe77) Cf. Gehelme DORumente der russisch en Orlcnt~PolitiR 1881 1890 ... h-erausgegeben. von R. Leonow, Berlin 1893, p. 150 ct suiv., 155 etc. M. iorga, Hisl des Et. balh: 2., p. 422, qualifie ce projet de :tfunesfe aux vrais interc~ts des deux nations«.. . (!). Quelques details encore du cote bulgare chez K. Kra c unov, Velihlte sili I BiiIgarija 1886:---1887 (Dipl omaticna istorija na Balgarija), Soflia 1928, pp. 166- 171. En parle aussi T. lonesc u dans ses Souvenirs deja cites, p. 234, et mcntlonne egalemcnt une tentative pare ilte du cote serbe (ibid.), mais n'en indique point la date. II semble que cela avait pu avoir lieu avant l'assasinat du demier Obrcnovic, mais nous n'cn trouvons pas d'indlces dans l'ouvrage fondamenla1 sur les evenements de 1903, ecrit par D. VaSic, Devetsto tre ca -Majsbl pre v rat, Beograd 1925, et rlen non plus dans Ie IIIe vol. de V iada Alcbsandra Obrenovica par SI. Jovanovi c, Beograd 1936'. 78) C. Stanev, Istori ja na nova Ba l garija, p. 85. " ) Cf. 5. M. ~tedlmllja, Crna Gora u jug os lavl jl, Zagreb 1936, p. 22 el suiv. 80) Voir quelques documents rclaWs a l'unlon entre les deux Etats serbes dans Ie recueil publie par M. ~iSlc: Dob:umenti ~ o postanbu KraIjevlne Srba, Hrvata I Sloven.ca 1914-1919. Zagreb 1920. 81) Cf. notre article deja cite, dans Ie IIIe vol. de cette »Revuec, p. 155.
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deration Danubienne, qui devait reunir la Hon«rie, la Roumanie' et les Slaves du Sud. C'etait un echo des efforts de la diplomatie polonaise faits au printemps de 1849 pour mettre d' accord les Hon«rois avec les Croates, les Serbes et les Roumains et preparer la reconstitution de rElat hongrois en une fed eration libre de toutes ses nations. Le prince Michel Obrenovic lut informe sur les plans de Kossuth en 1859. 82) Enfin, il faut mentionner encore les idees peu concretisees du commencement du XX, siecle, visant une reconstruction complete de l'Autriche-Hon«rie dans une espece des Etats-Unis ou d'une confederation qui aut·ait en«lobee aussi les deux royaumes balRaniques: la Rouma\1i~, au«mentee de la Transylvanie et peut-etre de la Bucovine, ainsi que la Serbie, peut-etre meme Ie Montene«ro avec une paliie de l'Albanie .. . Ces projets, provenant aussi, de l'entourage de l'archiduc Franc;ois-Ferdinand, n'eurent pas d'echo pratique. 83)
• • • Nous avons termine ce brei aperc;u des faits. Nous y avons vu les difierents aspects de l'unite balRanique et du mouvement panbalRanique. L'histoire detaillee et comparee de ces questions, quand elle sera un jour ecrite, reveh;ra peut-etre d'autres faits qui actuellement se cachent encore dans les archives diplomatiques. Mais nous esperons que la classification donnee ci-dessus pourra neanmoins toujours servir. Cracovie Henryk Balowski 82) Cf. Piro canac, ap. ell, p. 22-3. Sur I'activite de ta diplomatic polo.. nalse en 1848- 1849 voir notre article: Dol acy, Chorwaci i Wegrz'{ w 18481849 T., dans la revue ::.Polityba Narod6wc:, Varsovle 1937.0. lendral Zamoyskl 1803-1868, vol. V. Po.nan 1922, p. 300. 83) Cf. A. Popovlci, Ole Vereinigten Staaten von Gross-e>st e rrelch, ... Leipzig 1906, p, 403 et suiv., ou est cite un livre serbe de N. S. Plrocanac, Medun a tedn! polozaj Srbife, paru en 1892, avec la meme conception. Voir aussl: O. Czernln, 1m Weltbriege, Berlln-Wlen 1919, chap. IV. et N. Iorga, le Probleme Danubien et les Roumalns d e 1913 a 1918, »Revue d'hlstolre de la Guerre Mondialec, avril 1934.
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Pelastica Man hat schon vorgr. !yrannos . Herr, FUrs!, Despot«, das zuers! bei Archiloch tyrannis vorRommt und angeblich del' homerischen Dichtersprache fehl!, mit dem philisteischen FUrs!entitel seren PI. s e l' ani m verglichen (s. F. Stahelin, Die Rhilister 25 mit Anm)• • An del' Spitze del' Stadte stehen die FUrsten, die mehrfach RolleRtiv handelnd auf!reten«. Tyrannos erscheint bei Aischylos als Beiname des Zeus und Ares und bei den Lydem wurde del' Mondgot! als Men ! y l' ann 0 s verehr!. Wenn schliesslich bei Herondas 5, 77 die Hetare Bitinna mit dem AusdrucR >OU ten t y rannon « schwort, so muss man an die vorgriechische Liebes\!ottin denRen, da sie auch sons! als . Herrin« odeI' ·Konigin« angerufen wird. 1m Griech. bezeichnete dies manchmal auch adjeRtivisch verwendete Fremdwoti auch die . FUrstentochter, Prinzessin« sowie auch den .ZaunRonig«. Doch schein! del' altere Gebrauch des Wortes mehr del' hieratischen Sprache eigen gewesen zu sein. Da Heronclas wie auch sonst der volRsttimlichen Sprache neigt, muss man dem Schwur der Bitinna besondere AufmerRsamReit schenRen, wei! die VolRssprache manchen Schatz aus del' pelastischen d . h. vorgriech. Epoche treu bewahrt hat. Die einfach als .Herrin« angerufene Liebesgottin ' Aphrodite heisst bei den maRedonischen Pelastern Zeiren odeI' Zeirene (Hes.), womit auch schon K. Os til' den etrusRischen Venusnamen Turan verbunden ha!. Diese ganze Namenreihe Tyrannos, seren, Zeiren (e), Turan und die Hesychglosse titenaj .Prinzessinnen c sowie del' inschriftlich bezeugte Beiname des Apollo E/O-teudaniRos mussen mit dem Namen del' ill. Konigin Teuta, die eigentlich mit del' Vollform Teutana hiess, identifiziert werden. Diese Wortgleichung zeigt, dass vorgr. tyrannos und philis!. sera /en in del' Stammsilbe die furs Ill. charaRteristische Monophthongierung entbalten und dass die Formen mit r ebenso wie la!. meridies aus medidies aufzufassen sind. Die Dissimilation del' RoatiiRulierten Denlalreihe t~t~n war beinahe unausbleiblich. Dasselbe gilt auch fUr vorl a!. dubenus dubius . dominus«. Die expressive DoppelRonsonanz ist bei den GoUer- und Menschennamen (Vgl. Posittes usw.) ganz naturlich Vorgr. titax .K-nig« und vorla!. titus . senator« mussen demnach gleich wie Teuta (vgl. Teutamias, Teutamidas, Teutiaplos und den oSRischen meddix touticos) auf eine durch die Hochfrequenz hervorgerufene Kurzform zurUcRgefiihrt werden.
1>1. Budimir
Beograd ;'44
• landschaft und Geschichte 1m nisch -e pi rotischen Raum.
alba-
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S
eit einem halben Jahrhundert gibt es eine albanische Frage im Bereich der Po litik. Als auf dem Berliner Kongress (1878) die Aufteilung des gesamten ba lkanischen Besitzes der Tlirkei zum ersten Male zur Frage gestellt wurde, da meldeten die Nachbarstaaten ihre Ansprliche auf dieses Land an: Griechenland, Montenegro, Serbien. Da hinter standen die Grossmachte O sterreich·Unga rn und italien, ·weiter im Hintergrund auch Russland. Aber dama ls sind zugleich auch zum ersten Male die Albaner mit einer Verlautbarun!,l ihres poli tischen Bewusstseins hervorgetreten und haben die Abtren· nung albanischen Gebietes all Montenegro verhindert (Liga von Prizren 18 78). Wahrend der fol!,lenden Jahrzehnte ist d ie ·Fra!,le nach d em SchicRsal Albaniens nicht mehr zur Ruhe gekommen. Die Fra!,le, ob es eine eigene albanische Natio n gib t, die das Rech t hat, fu r ihre Heimat einen ei!,lenen Staat zu fordern, wurde durch den Spruch der Grossmachte (1 912) mit einem Ja beantwortet. Die Be· strebun!,len anderer Staaten auf eine v611ige oder teilweise Aufteilun!,l Albaniens waren vereitelt. Die kommenden zwei Jahrzehnte des jungen Staates zei!,lten eine fast unaufh6rliche Ketle schwerer innerer Erschlitterungen. Die Entwicklun!,l schien oft denjenigen Recht zu geben, die immer behauptet haben, dass es Reine albanische Nation, so ndern nur einzelne a lbanische Stamme gabe, die an ein Leben in einem geordneten Staatsrahmen liberhaupt nicht zu gew6hnen seien. Die starke Anlehnung an ita lien, die geradezu zu einer WirtschaftsI) Diese Studie 1st die Vorarbelt zu eiDer zusammenfas~enden Darstellung der albanischen Geschichte, \vomit ich selt Jah ren beschaftlgt bin. Ein ble iner Teil der folgenden Ausfii hrungen 1st bercits veroffentllcht in albanischer Sprache unter dem Titel >lnfluRsi I vendit mbi hlstorln e Shqipnisc: (Oe r Einfluss der Landschaft auf dIe Geschichle Albaniens) In der albanischen Zeitsch~Ht .LeRa« 7 (1935) 14()-145. 313-321.
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3
und Finanzunion geftihrt hat, schien die Anschauung von der politischen und wirtschaftlichen Lebensunfahiqkeit des albanischen Staates zu bestatigen. Anderseils zeuqen die wiederholt hervorgetretenen Bestrebungen zu einer selbstandigen Politik auch qegenliber Italien von dem politischen Selbstbewusstsein Albaniens. Die zweitausendjahrige Geschichte Albaniens zeigt dasselbe Bild wie das Albanien von heute. Albanien hat es nie vermocht, in die Geschichte der Nachbarlander aRtiv einzugreifen. Die geopolitische Betrachtung der albanischen Geschichte lehli uns begreifen, dass dieses Land durch die nattirliche Gestaltung des Raumes dazu vennieilt is!, in der Politik eine ive Rolle zu spielen. Diese geopolitische ivitat aus der geschichtlichen Entwicklung zu er~ennen und aus den natlirlichen Gegebenheiten der Landschaft, des Bodens und der Verkehrslage zu erRlaren, ist der Zweck der folgenden Ausftihrungen, die zugleich auch die verwicRelte politische und volRerrechtliche Lage des heutigen Albanien besser verstehen lassen.
• • •
Der Begriff > Albanienc ist seiner Entstehung nach ethnographisch. Er bezeichnet den von Albanern bewohnten Siedlungsraum. Die Reisenden aus der ersten Halfte des 19. Jhs. verstehen darunter das ganze Gebiet von den nordalbanischen Alpen im Norden bis zum Golf von Alia im Sliden. , >Albanien c war damals fast gleichbedeutend mit >Epirus c. Erst mit der Entstehung eines selbstand igen albanischen Staates (1912) und mit der Angliederung des stidlichen und mittleren Epirus an Griechenland (1913) schieden sich beide Landschaftsbegriffe Rlar von einander. Der >Begriff >AIbanien « engte sich auf das Gebiet des neuentstandenen Staates ein, unter Epirus versteht man seitdem gewohnlich (nicht ausschliesslich) die griechisch gewordenen Landschaflen. Das albanische Staatsgebie(2) zerfallt nach seiner landschaftlichen Gestaltung ganz eindeutig in zwei Gebiete: Nordalbanien und Slidalbanien, die beide nach Bodenbeschaffenheit, Klima und P!lanzenbedecRung sehr verschieden sind. Slidalbanien bildet nach seiner gamen nattirlichen Beschaffenheit mit dem benachbarten Mittelund Slidepit1Js ein unzelirennliches Ganzes. Die landschaftliche 2) Zur Landestmnde von Atbanicn vgl. vcr altern: E u g e n loB arb a ric h, Albania (Monografia antropogeografica). Roma 1905. H er b e r t Lou i 5, A lbanien. Elne LandesRunde vornehmlich auf Grund eigener Reisen. Stuttgart 1927. De r s., Karle von Albanlen 1m Masse 1:200.000. Berlin 1928 (2 Blatter). Antonio Baldacel, L'Albania. Roma 1930. Roberto Almagla, L'Albania. Rema 1930. Fur das benachbarte Epirus vgl. A I f red Phi lip P son. Thessalien und Epirus. Reisen und Forschungen 1m nordHchcn Griechenland. Berlin 1897.
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Gliederung und die Bodenbeschaffenheit ist hier wie dort dieselbe. Eine Reihe von parallelen Gebirgs!?etten durchzieht in nordsUdlicher Richtung das ganze Land und bestimmt die Richtung der Wasserlaufe. An der KUste bilden diese GebirgszUge machtige Querriegel, die den schmalen, aber gut gegliederten KUstensaum von dem Hinterland fast volllstandig abschliessen. Das lnnere ist durch eine Anzahl meist ansehnlich breiter Zonen von Kal!?stein (Eozan, Kreide und Lias) und Flysch (Eozan), und zwar vier Kal!?stein- und drei dazwischen liegende Flyschzonen in von Nordwesten nach SUdosten verlaufende Gebirgs- und HUgelstreifen gegliedeli. Die Kal!?zonen sind im wesentlichen grosse Schichtsattel, die m<,;hr oder weniger star!? nach Westen hin Uber!?ippt odeI' Uberschoben sind, teils f1achwellige, ver!?arstete Hochflachen, teils langgestrec!?te RUc!?en ohne ausgesprochene Gipfel. Zwischen ihnen ziehen sich die Faltenmulden des · Flysch als sanftgeformte, wasserreiche und Uppig bewachsene Hugelstreifen hin. Wasserlaufe und Wege folgen dieser Richtung. WasselTeiche Bache durchstromen das sanfte, aber durch zahlreiche gewundene Talchen unregelmassige und unubersichtliche Hugelland. Die Hugel sind meist von dichten Buschwaldern uberzogen oder, wo diese ausgerottet sind, tragen sie in del' feuchten Jahreszeit grune Weideflachen. An einzelnen !?Ieinen Flec!?en bildet sich in Mulden und Talauen fruchtbare Erde, die fur den Ac!?erbau benutzt wird. Ausser Kal!?!?etten und Flyschzonen erscheinen als dritte Landschaftsform die Schwemmlandebenen, teils Bec!?en- und Talebenen, teils Deltaebenen an del' Kuste. Del' Boden ist meist, soweit er nicht versumpft ist, sehr ertragreich. Grosse Teile, namentlich in den hoheren Bec!?en, werden von trefflichen Weideflachen eingenommen. Diese Ebenen besitzen zumeist eine dichte BevolRerung, deren Siedlungen vorwiegend auf den Terassen am Gebirgsrand liegen. Ein grosser Teil der Bevol!?erunq pfleqt sich in einem qrosseren Hauptoli zusammenzuziehen. Die bedeutendsten dieser Kulturebenen sind auf dem Gebiete von Sudalbanien das BecRen von Konitsa an der, oberen Vijosa, das obere Vljosa-Tal, die BecRen von Kolonja und Kor\;a, das obere Drinos-Tal (Dropoli, Ebene von ArqyroRastronl, die Doppelebene von Delvinon und Murzi nordlich und sudlich .des Butrinto-Sees, die Kernlandschaft der anti!?en Chaonen. Die Ebenen und Stiidte bilden, obwohl sie nul' einen !?leinen Bruchteil des Landes einnehmen, die MittelpunRte del' Kultur und des Ver!?ehrs. Die Flyschzonen mit ihren !?Ieinen Dorfern Rommen erst in zweiter Linie. Die KalRgeblete daqeqen sind Rultur- und verRehrsfeindliche SchranRen, allerdinqs auch in Zeiten der Bedranqnis die Zufluchtsstatten der Freiheit. 347
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Das Hinterland wird von der Kliste durch die querstreichenden Gebirge abgeriegelt. So Rommt es, dass das Meer in der Geschichte der slidalbanisch - epirotischen Landschaften niemals eine Rolle spielen Ronnte, obwohl die gut gegliederte KUste zahlreiche brauchbare Hafen besitzt. Das Binnenland mit sdnen fruchtbare n Flysch- und Sch\vemmlandzonen gab dem Bewohner auch a lles, was er brauchte. So fehlte der Anreiz "um wagemutigen Ubergreifen auf reichere Nachbarlander oder auf das Meer. Die natii:'liche Abgeschlossenheit des Landes und die zahlreichen langgestrecRten VerRehrsschranRen der KalRgebirge im lnnem unterstiitzen noch diese SelbstgenligsamReit Vor der rauhen FelsRliste des in sich verschlossenen Berglandes von Slidalbanien und Epirus liegt die Wunderwelt der lonischen lnseln KerRyra, LeuRas, im Alterlum noch a ls Halbinsel mit dem Festland zusammenhangend, Kephallenia mit lthaRa und im Sliden ZaRynthos. Erdgeschichtlich gehoren sie mit dem westbalRanischen Fallengebirgsland zusammen. Sie sind die Kuppen einer t is auf di ese Trlimmer im Meer versunRenen GebirgsRette. Das Meer zwischen den lonischen lnseln und der FestlandRliste, die einstige Talmulde zwischen lwei Gebirgsialten, erreicht daher auch nur geringe Tiefen. Auch stimmt der Gebirgsbau der lonischen lnseln mit den GebirgsRetten von Slidalbanien und Epirus liberein. Der im a llgemeinen von NO:'dwesten nach Sudosten streichende GebirgsrlicRen ist nach Weskn liberRippt. Die WestRliste zeigt daher mit wenigen Ausnahmen ein schwer lugangliches Steilufer, wahrend sich nach O sten d('r Gpbirgssattel allmahlich zu Hligelwellen senRt, die dann in das flache Klistenmeer auslaufen. Die grossere Osthalite ist daher auf ieder einzelnen lnsel der wirlschaitlich wichtigste Teil. DOli liegen seit den altesten Zeitpn die Siedlungen, in denen sich Handel und VerRehr Ronzentriert. Die Beziehung zum nahen Festland war daher das SchicRsal der Insf'ln. Am glinstigsten ist die Lage von KerRyra (Korfu). Es liegt der Kuste nahe genug, um mlihelos Handel l U treiben. Gegenliber der Kalamasmlindung und den beiden Handelsstrassen, die von Hagioi Saranda (Onchesmos) und Sagiada ' aus in das Binnenland fiihren, hatte es als Stapelplatz an der WestRliste von Epirus Reinen Wettbewerb zu fii rchten. Die vorgeschobene Lage im aussersten Nordweslen von Griechenland machte KerRyra auch zum Sprungbrett zwischen ltalien und Griechenland. Daher spielte die lnsel in den Kampfen zwischen Osten und Westen stets eine entscheidende Rolle als erstes Ziel des Angriffs und als wertvollstes BollwerR der Velieidigung. Eine nattirliche Grenze zwischen Slidalbanien und Epirus fehl!. Nur auf die geschichtliche EntwicRlung ist die Entst,.hung von zwei verschiedenen Namen flir den nordlichen und slid lichen Tei! der 548
Siidalbanisch-epirolischen Landschaft zUrUc!?zufiihren.3) Die !?ahlen Kal!?!?elten von Siidalbanien qehen am a!?ro!?eraunischen Vorqebirqe mil jahem Abfall in die M a I a!? a sir a, ein ftuchtbares Hiiqelland von Flysch!?ammen mit ansehnlicher Hbhe (urn 1000 m), iiber. Nach Norden \verden sie niedriqer und tauchen schliesslich selbsl unler in der wei len Aufschiittunqsebene der Mu lOa!? j a. Noch weiler nach Norden verenqert sich diese Ebene durch das Heranlrelen der GebirlilszUqe des Mal-i-Shpalil, Mal-i-Dajlil und der Ktuja-Kelte mil dem vorqelaqelien Krabe-Berqland, die eine scharfe Grenze bildel zwischen dem niederalbanischen Kiislenqebiel und dem inneralbanischen Hochqebirqsgebiel, das einen qanzlich anderen Chara!?ler als die siidalbanisch-epirolischen Kal!?gebirge aufweist. Westlich von der Ktuja-Kette und parallel loU ihr lauch en aus der Adria mehrere Fallensb·anlile auf und bilden langs der KUs!e ein niederes HUgelland von tertiaren Sandsleinen und Tonen. Zwischen den HbhenzUqen dehnen sich breile Aufschiiltunqsebenen aus. Bei Alessio hal die Kiislenebene nurmehr eine Breite von 5 !?m. Nbrdlich davon erweilert sich das Gebiel der niederalbanischen Ebene lOur Zadrima, die dann in die weiten Ebenen von S!?ulari {Fusha shloH und Podgorica (mil dem Zela-Tal) iiberqeht. Einen schroffen Geqensalz loU Niederalbanien, das aus Aufschiitlunqsebenen und Hiige1!?etlen beslehl, bildel das HochqebirlilsI/ebiel Inneralbaniens. Es beqinnt im Norden mil den nordalbanischen Alpen, einer lanl/en Reihe machliqer KalRRlbtze von 2000 bis 2600 m Hbhe, die den Unterlauf des Orin beqleilen. Sie entslanden durch die Knic!?ung der Fallunl/srichlunl/ des Dinarischen Gebirges aus der rein nordwesilich-sudbstlichen in die mehr nordnordwest-sudsiidbstliche Albaniens. An der KnicRstelle \vurde infollile einer Aufwblbung in der Quere die KalRtafel der nordalbanischen Alpen loU dem heutiqen Massiv aufgebolilen. Siidlich von den nordalbanischen Alpen beginnt mit den Landschaften CURali und Merdita ein lanliler nordsUdlich geslreCRI€r Slrejfen Landes von sehr verwicRellem qeo!ol/ischen Bau und sehr verschiedenen Oberflachenformen. Hohe Mitlelgebirl/e und Hochgebirl/e, I/elrennt durch Furchen tieferen Landes, erfiillen ihn in mannisjachem Wechsel bis zum Oberlauf des 3) tlber die Entstehung des Land5chaftsnamens Epirus uod tiber die Ausdehnung des damit bezeichneten Gebietes vgl. Han s T rei die r, Epirus 1m Al~ tertum . Studien zur historischen Topographie. (Diss. Lelp;:dg). Leipzig 1917. S. 11-45.
tiber die geschichtHc he Entwicklung des Land5chaftsnamens Albanien vgl. Mil a n v. Sufflay. Die Gre-nzeo Albaniens fm Mittel al~er. In: lIlyrisch-albanlsche Forschun gen. Zusammengestellt von L u d wig v. T h a 116 c z '{ 1 (MUnchen und Leipzig
1916) S. 288-293.
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ShRumbi. Nur e i n einheitlicher Zug lasst sich in ihm erRennen: das allgemeine nordsiidliche Streichen seir.er Leitlinien. Die Bodenschatze von Alba nien und Epirus sind nicht unbedeutend. Die nordalbanische Eruptivzone (Serpentinzone), vor allem die Landschaften DURagjin und Merdita besitzen sehr ausgedehnte Lager von SchwefelRies (P',71it), Eisen-, Kupfer- und Arsenerzen. Unbedeutender sind die ErzvorRommen in Siidalbanien : Eisen-, Kupfer- und Chromerze. Ausgedehnte BraunRohlenla\l"er linden sich bei Tirana, zwischen Mema liajund Tepdena,bei Kon;a und Pogradec, machtige Kaolinlager bei Valona. SalzbergwerRe in C:umerRa. Reich sind - besonders im Gebiet um Valona und urn Ko ...;a - die VorRommen an natlirlichen Kohlenwasserstoffen : Erdpech (Bitumen), Asphalt und Erdo\. Asbes! Rommt bei Kon;a und in del' Landschaft Malja vor. Gewaltige Gipslager treten im unteren Korabgebirge, ferner in dem Gebiet von Valona, Kavaja und Elbasan auf. Bereits in den altesten Zeiten wurden diese Bodenschatze ausgebeutet. In gtiechischer Zeit waren die Asphaltlager bei Selenica an der Vijosa und die brennbaren Erdolausstromungen bei Resulan und auf ZaRynthos wohlbeRannt. Die Erzlager Nordalbaniens wurden schon in vorromischer Zeit durch den iIIyrischen Stamm der Pirusten ausgebeutet. Die Ro mer setzten dann in den Landschaften DURagjin und Merdita diesen Bergbaubetrieb fort, der ein lahliausend spater von den Venezianern wieder aufgenommen wurde. Die ber\l"mannische Ausbeutung der Bodenschatze hat in antiRer und friihmittelalterlicher Zeit sicherlich nur in Nordalbanien einen Einfluss auf die WirtschaftsstruRlur auszuiiben vermocht. Den Ubrigen Landschaften von Albanien und Epirus blieb jeder Ansatz zur Industrie fremd. Sie standen wie noch heute auf del' Wirtschaftsstufe von Viehzucht und AcRerbau. Bezeichnend fUr Klima und Pflanzenwelt 4) von Albanien ist das Vorhandensein von zwei verschiedenen Klima- und Pflanzenzonen. In Niederalbanien und an der KUste von SUdalbanien herrscht das MittelmeerRlima mit seinem ausgesprochenen Gegensatz zwischen einem bestandigen, heiteren, warmen, trocRenen Sommer und einer sehr unbestandigen, regenrei<;hen Witterung im Winter. Das Klima des Innenlandes zeigt dagegen bereits starR Rontinentale ZUge und zwar in dem abgeschlossenen SUdalbanien starRer als in Nordalbanien. Die Sommer sind nicht mehr regen los. Die bezeichnenden Holzgewachse fUr das Gebiet des Mit!elmeerRlimas sind Olive, .) Vgl. W. B. T uri II, The Plant.llfe of the Jlalkan Peninsula. A Phylo·geographical Study. Oxford 1929. Antonio Baldacct. Ole Pflanzengcographlsche Karle von Mitlelalbanien und Epeiros. In: Petermanns Mitteilungen aus Justus Perthes Geogr.phlscher Anst.1t 43 (1897) 163- 170. 179- 183.
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Mi'lcchien (immergriine Hartlaubgewachse) und Shibljak (Dornhecken). 1m Innenland von Siidalbanien, wo sich beide Klimagebiete ganl' scharf von einander abheben, treten Eichen und (in hoherer Lage) Tannen auf. In Nordalbanien S) aussern sich die kontinentalen Einfliisse in Klima und Pflanzendecke nur mittelbar und stufenweise. Man kann dort vier grosse Hohenwnen unterscheiden. Das Ma cchien-Shibljak-Gebiet (bis etwa 600 m. ii. d. M.) mit seinem verschlungenen halbdunklen Dickicht beschrankt sich auf die Kiistenebene und das Hligelland. W0 die Macchie nicht mehr fotikommt, in der Hohe iiber ihr, aber auch an weniger geschiitzten Stellen neben ihr, stellt sich T rocke n w a Id ein: Eichenwalder, Karstwalder (Mischlaub und Stauden) und Schwarl'kieferwalder, unterbrochen durch Staudenfluren und Wiesen. Damit sind die Flanken des Hligellandes und die unteren liange der hoheren Gebirge bekleidet. In grosserer Hohe (900-1000 m) beginnt die Hochregion der Feuchti g keit s lieb enden W a ld e r. Auf Kalkuntergrund herrschen in Nordalbanien lippige Rotbuchen- und NadeIwalder, stellenweise unterbrochen durch Hochstaudenfluren und saftige Bergwiesen, die wohl meist durch Rodung entstanden sind (Wolkenwaldstufe). In Slidalbanien tritt an Stelle des Wolkenwaldes die Med ite rra ne N ad e I w aId s tuf e. Vorwiegend sind riesige Tannenwalder, daneben kommen auf Kalk lichte Panzerkie-, ferwalder, auf Serpentin lichte Schwarl'kieferwalder vor. 1m feuchtigkeitsarmeren Slidalbanien mit seinem langeren trocllenen Sommer beginnt die Nadelwaldstufe schon in einer Hohe von 700 m. Der Iichte Nadelwald mit seiner dlinnen Humusdecke macht dort einen arm lichen Eindruck. Viele Gebirgsl'lige sind ganl'lich entwaldet. Dadurch steht die slidalbanisch-epirotische Gebirgslandschaft im schroffen Gegensatz zu del' reichbewaldeten Hochregion Nordalbaniens. Die Besiedlungsfahigkeit von Slidalbanien ist infolgedessen auch 'Viel geringer, da die Walddeclle, die durch Aufspeicherung der Niederschlaqe die Wasserverhaltnisse regelt. fUr die Bewohnbarkeit des Landes von ausschlaggebender Bedeutung ist. tiber der oberen Baumqrenze, die von 1500-2000 m schwankt, liegt die Baumlose Hohenstufe, die im Norden und Sliden ebenfalls verschiedenes Geprage zeigt. In Nordalbanien breiten sich tiber dem Wolkenwald saftige Alpenmatten in dicht geschlossenem Rasen aus, den ganl'en Sommer libel' qrun; sie wachsen auf oft machtigen Schichten von schwarl'braunem Alpenhumus, manchmal unterbrochen durch Schut!- und Felsfluren (Mitleleuropasche
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') VgJ. Friedrich Markgraf, Pflanzengeographle von Albanlen. Stuttgart 1932 ( = Blbllotheca Botanlca 105). Mit Vegetatlon,karte.
Matlenstufe}. In Stidalbanien und Epirus dehnt sich tiber dem Nadelwald die Mediterrane Mattenstufe aus mit offenem Rasen, trocRenheitsliebenden Grasern, Zwergstrauchern und gerin\1erer Humusbildung, unterbrochen durch Rlimatisch bedingte Felsfluren. Albanien besitzt zahlreiche fruchtbare Anbauflachen. In Stidalbanien sind die Schwemmlandebenen im Inneren und an der KUste Sitze einer zahlreichen BevolRerun\1 und BrennpunRte des staatlichen und Rulturellen Lebens. Noch grosseren Siedlun\1sraum bietet die niederalbanische Kustenebene. Sie Ronnte bei richtiger Bewirtschaftun\1 nicht nur den Bedarf Albaniens decRen, sondern auch eine KornRammer des nahen Italien sein.6} Die trauri\1eli Zustande, die Versumpfung der MuzaRja und der Um\1ebung des SRutari-Sees sowie der Man\1el an den nol\vendi\1en VerRehrswe\1en hindern bisher jede AufwartsentwicRlung. Besser bebaut ist seit der ramischen Zeit nur das MUndun\1sgebiet des Mati und Ishmi und die hoher gele\1ene Ebene von Tirana. Unter den inneralbanischen BecRen bietet nur das BecRen von Korc;a eine \1rosse Anbauflache, die heute von einer zahlreichen BevolRerung bewirtschaftet wird. Der Rleine Kessel von Elbasan ist ebenso wie das Valbona-Tal fleissig bebaut. In dem grosseren Mati-BeCRen ist die EntwicRlung des ACRerbaues dadurch behindert, dass die Anbauflache durch tiefe Talfurchen in zahlreiche Riedel zerschnilten ist. In Niederalbanien ist das Haupthindernis eines Aufschwun\1es das Vorherrschen des aus der tlirRischen Zeit stammenden Grossgrundbesitzes (TschifliRS). Die friedliebende slavische ACRerbaubevol Rerun" wurde im Miltelalter durch die einbrechenden albanischen Bergstamme unterworfen und zu Hori\1en <,lemacht. Der Anbruch der TUrRenherrschaft brachte nur einen Wechsel der HelTen, die Lage besselie sich nicht. Die tibermassi<,le Belastun,, ' der Kleinbauern mit 6) tiber die landwirlschaft AJbaniens vgl. E. C. Sed l mayr, Die Land. wirlschaft Albaniens. In: Illyriseh·albanischc Forschungen 2 (Miinchen und Lei pzig ' 1916) S. 3-44. G i ovan ni Lorenzonl, La questione agraria albanese. Stud!Inchi este e proposte per una riforma agraria In Albania. 2. cd. Bari 1930. - Lui g i M. U go 1i n i , Ltantica Albania nelle ricerche archeo)ogiche italiane. Roma 1928. S. 80 behauJ;tet, in r6mischer Zeit ~e i die Muzakia cine Kornkammer gewcsen (:til granaio i1Iirico dl Roma..:). ohne dafiir eincn Beweis zu erbringen. In \Virklichkeit
Ronnten je-doch auch neucre elngehende archaologische Forschungen Reine anUken Siedlungsspuren nachweisen. Man muss daraus schliessen, dass die Mu::akia im AUcrtum noch mehr als heute ein weites Odland gew~e n ist. Vgl. Cami ll o Prasch~ n ik e r, Mu::akhla und Mahkadra. Archaolog ische Untersuchungen in l'1itt e lal ba~ nlen. In: lahreshefte des Osterrelchischcn Archdologischen Institutes In \Vien 2 1- 22 (1922-1924), Beiblatt, Sp. 17. Georg Veith, DcrFeld:wg von Dyrrhachium zwischen Caesar und Pompejus. Mit besonderer BcrilcRslchtigung der historischen Geographic des albanlschen Kricgsschauplah:cs. Wlen 1920. S. 77 f.
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Abgaben liess ihnen gerade eine Rilmmerliche DaseinsmoglichReit. Ein Aufschwung der Landwitischaft, eine Erschliessung des versumpften Odlandes war unter diesen Bedingungen naturlich unmoqlich. 7) ACRerbau und Hauswitischaft sind ilber die Zustande einer primitiven Wir!schaftsstufe noch nicht hinausgeRommen. Ein Holzpflug, vielfach mit einer Eisenspitze versehen, der den Boden gerade aufri!z!, wird noch heute allgemein zur Feldbestellung verwandt. Daneben ist die HacRe das wichtigste ArbeitswerRzeuq. Mancherorts wird Dilnqunq durch Schaftrieb anqe\vandt. In Siljalbanien hat die Landwitischaft unter griechischem Einfluss eine hohere EntwicRlungsstufe erreicht. Der Obstau wird dort eifrig gepfleg!, und weitqehend wird Rilnstliche Bewasserung angewandt. 1m allgemeinen wird der ACRerbau in Verbindung mit der Viehzucht betrieben. Ais ausschliessliche Witischaftsform Rommt er nur in Rleinen besonders fruchtbaren Gebie!en vor. Reine Viehzilchter sind die nomadisierenden Aromunen in Sildalbanien, die jahrlich zwischen ihren Sommer- und Winterdorfern mit den Herden hin und her wandern. Ais Sommerweiden dienen die Mallen der Hochgebirqe, als Winterweiden die Niederungen in den Tallandschaften und Kilstenebenen. Diese durch die Landschaft bedinqten Witischaftsformen haben sich seit der aites!en Zeit bis heute fast unverandeti erhalten. Die qriechischen HandelsRolonien an der Kilste hatten als typische FaRtorei-Kolonisation Reinen Einfluss auf eine Umgestaltung der binnenlandischen WitischaftsstruRtur. Anders die romische Aqrarsiedlung. Sie erschloss die Kilstenebene tlnd das Bergland im Innern durch Anlaqe eines Strassennetzes. Die in der Ebene angeleqten romischen Bauernsiedlunqen und Militarlager vermillelten der einheimischen BevolRerunq bessere WerRzeuge des ACRerbaues und der Hauswitischaf!.S) In DURa\ljin und Merdita entstanden · BergwerRe, die den Wohlstand Nordalbaniens machti\l hobt'n. Die ACRerbautati\lReit der romischen Siedler schob zum ersten Mal die Grenze der Kulturlandschaft vor. Den machtigen Eichenwaldern im Milndun\ls\lebiet des Mati, Ishmi und Arzen und auf der Ebene von Tirana wurde durch Rodun\l Siedltlngsland abgewonnen. 9) Die 7) Das neue K6nigrcich Albanicn will dutch cine grossziigige Agrarreform diese Misstandc beseltigen. V gl. das angefiihrtc \Verb: von Lo r enzo nl. 8} Unter cler heutigen Sachlwltur cler Albaner gehcn folgende Elemente auf Entlehnung von den Romem ZUI'UCR: Ziehbrunnen, BacRofen, gemaucrtcr Herd,
eisenbeschl3gener Pflug, Drcschstangc, Miihlc , Olivenquetsche und C:::llpresse. Vgl. Fran.:: Nopsca, Albanien. Bauten, Trachtcn und Gcrate Nordalbanlens. Berlin und Leipzig 1925. S. 237. 9) Zu Beginn der R6merhcrrschaft hatte das \Valdgeblet einen grosseren Umfang als spater und heute. Vgl. Ve i t h a. a. O. 76 f.
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Slaven haben im friihen Mittelalter diese Rodetiiti\lkeit in der Ebene fOli\lesetzt, ohne dass es ihnen \lelun\len wiire, ihre Siedlun\len in den \V ald\liirtel des Ber\llandes vorzuschieben. Die steile Kruja-Kette bildete einen uniiberstei\lbaren Wall. In der Hohenre\lion der Gebir\le wurde dem Wald manches kleine Gebiet durch Rodun\l fiir Weidezwecke ab\lewonnen. Besonders die aromunischen Wanderhil-ten haben in dieser Weise ihre sommerlichen Weidepliitze auf den Ber\len erweitert. Die Benutzun\l der Wald\lebiete als Weide sc'liidi\lte weith in den Nachwuchs. Heute breiten sich in oder Einformi\lkeit weite Buschwiilder aus, wo vielfach noch im Mitlelalter raqender Hochwald stand. Die Hand des wiIischaftenden Menschen hat das Gebiet del' Klilturlandschaft an ein"e!nen Stell en allch durch Entwiisserun\l der KUstenebenen erweiteli. VOl' allem scheint dies in del' Muzakja der Fall zu sein, die im Anfan\l der Romerherrschaft ein noch trostloseres Bi ld \leboten haben muss als heute. 1o) In SUdalbanien wurde die Naturlandschaft dllrch Bewasserun\lsanla\len vielerorts in Kulrurland verwandelt. J I) Die Siedlun\len J 2) tra\len in den einzelnen Landschaften recht verschiedenen Charakter. In den Ebenen linden sich iibenvie\lend geschlossene Haufendorfer. Bevorzugt ist die Terrassenla\le am Rand del' HohenzU\le, wo an del' Grenze von Kalk und Flysch im allgemeinen die Quellen entspringen. Die erhohte Lage bietet gleichzeiti\f Schutz vor tlberschwemmun\len. Auf stark zerschnittenem Geliinde (wie im Mati-Becken) Uberwiegt das Einzelgehoft, das oft besonders wenn ein Wohnturm (Kula) vorhanden ist - einen burgartigen Eindruck macht. Der Austausch del' Landwilischaftserzeugnisse, die Entwicklun\f eines re\fen Handels und Verkehrs, ist durch die Natur des Landes sehr behindert. Die ganze Landschaft ist durch Bergketten in einzelne Siedlungsriiume zerschnitlen, zwischen denen ein Verkehr nur auf mUhseligen Saumwegen moglich ist. Ebenso stellen die Siimpfe in den Ebenen schwer libers.chreitbare Hindemisse dar. Die FlUsse haben a ls Verkehrslinien bis heute iiberhaupt keine Bedeutung. Die epirotischen Fllisse Aspropotamos (Acheloos), Arachthos, G lykys, Kalamas sind unschiffbar. Die Steilufer d el' in den Flysch tief eingeschnittenen Flusslaufe und die zahlreichen kanjonartigen Durchbruchsschluchten machen den Ober- und Miltellauf bis zum Verlassen der Randkelten unschiffbar. Auf dem kurzen Unter10) Veith •.•. O. 77 f. II) tiber Natur~ und Kulturlandschaft vgl. T u r r 111 a. a. O. 188- 239. 12) Die siedIungshundliche Erforschung 1st bisher noch nleht In Angrlff ge. nommen.
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lauf in der Ktistenebene wird die Schiffahrt durch SandbanRe, Deltalagunen und durch die standigen Laufanderungen erschwert. In Albanien liegen die Verha ltnisse nicht viet gtinstiger. Zwar fehl en, ausser bei dem Drin und dem Mati, die Ranjonartigen Durchbruchsschluchten, die auf den FILissen des benachbarten Epirus eine Schifffahli unmoglich machen, auch fLihren die albanischen Fltisse, vor allem die Vijosa, "iemliche Wassermengen. Daflir bieten die niederalbanischen Sumpfgebiete des Unterlaufes grosse SchwierigReiten, die bis heute Reine Flusschiffahrt aufRommen liessen. Auch die Ktistengestaltung erweist sich dem VerRehr sehr unglinstig. In SLidalbanien und Epirus bietet· die gut gegliedelie Ktiste "war zahlreiche gLinstige Hafen in geschLitzten Buchten. Diesen fehlt es jedpch a n EntwicRlun',1smoglichReit, da das Binnenland durch die hohen und nur . auf langwieri',1en Wegen w iiberschreitenden Querrie',1el der KalRgebirge von d er Kliste abgespeni is!. 1m Altertum wiesen nur der ambraRische Golf und O nchesmos (Hagioi Saranda) lebhaften SeeverRehr auf. Die weite fruchtbare Klislenebene urn AmbraRia Ronnte die Erzeugnisse des ACRerbaues ausflihren, daw flihrte von AmbraRia aus der nachste Weg in das mol03sische HochtalbecRen (joann ina). Hagioi Saranda war der Hafen der chaonischen Doppelebene (Delvi non und Murzi), von wo eine Strasse in das obere Drynos-Tal (Dropoli) und w eiterhin in das molossische HochtalbecRen (joannina) flihrte. In Niederalbanien scheint die weite Schwemmlandebene "war den ungehindelien Zutritt ins Binnenland zu offnen, doch bietet die Kliste mit ihren Salzsiimpfen und Strandseen nur schlechte HafenmoglichReiten, und die Ebene mit den weiten weglosen SumpfstrecRen bereitet dem VerRehr gewaltige SchwierigReiten. Die KListe ist im Gegensatz zu SLidalbanien eine ausgesprochene FlachRiiste. An manchen Abschnitlen gibt es sandige StrecRen mit bescheidener DLinenbi!dung. Der grosste Tei! bi!det infolge des tonigen Bodens SalzsLimpfe mit SchlicR-HalophYten. An vielen Stellen finden · sich flache Haffe, nach der Binnenseite umrahmt von ShibljaRgestriipp oder vom Uferwald der FlussLiberschwemmungsgebiete und SLisswasserslimpfe. So Rommt es, dass sich an der ganzen etwa 250 Rm langen Kiiste von Niederalbanien nur drei Hafen entwicReln Ronnten: San Giovanni di Medua (Shen Gjin; Nymphaion), Durazzo (Dyrrachion) und Valona (Au Ion). Durch diese ungLinstige Kiistengestaltung verwehrte die Nalur dem Bewohner den Weg auf das Meer. Schiffahrt und Seehandel mussten ihm auch an den eigenen Kiisten fremd bleiben, sie blieben fremden VolRern Liberlassen: im Altertum den Griechen, im Mittelalter und in der Neuzeit den Venezianern. 355
Die unllUnstille KUstenllestaltunll und die UnwellsamReit der GebirgsRetten wurden daher von schicRsalhafter Bedeutung liir die geschichtliche und witischaftliche EntwicRlung des Landes. Es zeigt sich an dem Beispiel von Albanien, wie sehr die Landschaft ein entscheidender SchicRsalsfaRtor in der Geschichte eines Landes is!. Die Natllrgegebenheiten der Landschaft sind die Voraussetzungen, an die aile geschiehtsgestaltende TdtigReit des Menschen gebunden bleibt. Sie zwingen den Mensehen nicht, so oder anders zu handeln, aber sie veranlassen ihn daw. Sie weisen ihm bestimmte We<;Ie der Betatigung lind verschliessen ihm andere Raumgliederung, Bodengestalt, Bodenbeschaffenheit, Bewasserung,VerRehrsmogliehReit und KustengestaItung entseheiden liber die Rulturellen und staatliehen EntwieRlungsmoglichReiten. Sie ziehen dem Handeln des Menschen Grenzen, die er nicht Uberschreiten Rann.13} Folgensehwer liir die geschichtliche EntwicRlun<;I war we iterhin die innere Gliederung des landsehaftliehen Raumes. Er zei<;It sieh dureh zahlreiche GebirgsRetten in einzelne Siedlun<;Israume, Talebenen und Berglandsehaften, zerlegt, die gleichzeitig wirtsehaftHehe und stammesstaatliche Einheiten bilden. 14} Eine Staatenbildun<;I musste von einem dieser Siedlungsraume ausgehen. Die geringe Ausdehnung jedes einzelnen hindetie freilich eine bedeutende Maehtentfaltung. Dazu waren der Grosse naeh nur die beiden weitraumigen niederalbanisehen Klistenebenen, die MuzaRja (Myzeqeja) und die Ebene von SRutari, berufen gewesen. Der weile, landsehaftlich gesehlossene Raum der MuzaRja scheint aile Vorbedingungen daliir zu besitzen. 1m Besitze der FlussmUndungen des Anen, ShRumbi, Semeni und der Vijosa, Ronnte eine HelTschaft weil in das Bergland Inneralbaniens ausgedehnt werden. Die SenRe des ShRumbi-Tales offnet sogar den Zugang nach MaRedonien. Die Versumpfung und die dadurch bedingte geringe BevolRerungszahl hinderte jedoeh die 13) Sehr schon 1st der Einfluss def Landschaft auf die Gcschlchte an dem Beispiel des ungarischen Tieflandbechens dargelegt: J 0 5 e f P f i 5 t e r, Pannonien in politisch - geographischer Betrachtung. In: Ungarischc Jahrbuchcr 8 (1928) 114 ~ 163. 344-363. 14) Die Zer~plitterung der Landschaft in blcine und hlclnste Siedlungsraume ist be~eichn end fur die gam:e Balb:anhalbinsel (vgl. Nor b crt K reb s, Die anthropo-geographisc hen Raume der Ba lkanha lbinsel. In: Festband Albrecht Pend~ zur Vellendung des sech:;lgsten Lebensjahres gc\vldmet von seinen Schulern und der Verlagsbuchhandlun g. Stuttgart 1918. S. 296-323). Aus dem Fehlen grosser Siedlungsraume als beherrsch.ender Ausgangspunkte der Staatsbildun g 1st auch die politische Unruhe zu erkLiren, die der Balkanhalbinsel von jeher eigen war. \Vie schr die Djffcrcnzl e~ rung der Serbokroatcn in starn ausgepragtc Sondertypen durch die landschafiliche Zergliederung bedingt ist, wurde jtingst In farbenprachtlger Darstellung geschil::lert von Gerhard Gesemann, VoiR, Landschaft und Kultur. In: Das K6nigrelch Stidslawien. Lelp.lg 1935. S. 19- 68.
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MuzaRja daran, MitteipunRt einer Staatenbildung zu werden. Sie blieb stets Durchgangsgebiet der starRen Nachbarn. Dies war ihre Geschichte seit lahrtausenden. GOnstiger ist . die Lage del' Ebene von SRU tari. 15) Wasserreichtum und FruchtbarReit gaben seit den altesten Zeiten einer dichten BevolReru ng Siedlungsraum. 16) Die Gunst der VerRehrslage machte das Gebiet zum natiirlichen BrennpunRt von drei grossen VerRehrslinien: Nach Nordweslen durch das Ze ta-Tal nach der Herzegowina, nach O sten durch die Landschaften DURagjin und Merdita nach der Metohija und nach NordmaRedonien und Serbien, nach SOden durch die Zad rima (Alessio, Durazzo) nach der MuzaRja und ins ShRumbi-Ta l. Die Romerstrassenl7) wie auch die heutigen Autostrassen fol gen dem Verlauf dieser von der Natur vorgezeichneten VerRehrslinien. Der Ktiste fehlt der verRehrsfeindliche LagunengtiIiel der MuzaRja, und die breiten Flusslaufe des Drin und der Bojana offnen bequeme Zugange ins Innere. Die VerRehrslage und die FruchtbarReit des Bodens machten so die Ebene von SRutari zu einer reichen und vieibegehIien Kulturlandschaf!. Schon in vOiTomischer Zeit ist sie die Kernlandschaft der drei grossen iIIyrischen Stammesstaaten, die sich in der Herrschaft liber Albanien abgelost haben: der Taulantier, Dardaner und Ardiaier. In romischer Zeit wird sie dann MitlelpunRt der Provinz Praeva lis mit den wichtigen Siadten Scodra und Do clea (am Zusammenfluss von Moraea und Zeta). 1m Mittelalter gehorte das ganze Gebiet zum serbischen Staat. 1m 9.-12. lh. lag hier der MitlelpunRt des altserbischen Staates von Zeta (DioRlitien). 1m clem grosserbischen Staat des 13. und 14. lhs. war diese Landschaft wichtig a ls Zugangsgebiet Eur Adria. Nach dem Zusammenblu ch des grosserbischen Reiches (1356) bildete sich um das SRutaribecRen a ls MitteipunRt del' Staat del' Balsici (1356-1427), der Montenegro und Nordalbanien umfasste. Doch 'ling die Staatenbildung wiederum nicht von 1S) V gl. dariiber: Andrlja )ovi cevic, Shadarslm iezero I ribc lov na njemu. In: Srpski Etnografsb i Zborn ib 13 (1909) 155-257. Kurt Kay s er, Westmontenegro. Eine Ruiturgeographi sche Darstellung. Stuttgart 1931. S. 103 - 109. 16)
Die hcutl ge Versumpfung weiler Teile der Ebene und die regelmasslgen
tlberschwemm ungen gehcn erst auf die Laufanderungen des Orin zuriiCR, der 1m
Winter 1858/59 zurn Flussbett der Bojana durchbrach und seitdem durch seine machli gen Ablagerungen den Abflu5S des Sees verstopfte.
17) Eine zusammenfassende _ archiiobgische Untersuchung tiber die Romerstrassen in Albanien fehtt noch. Die wichtigsten Beitrage liefert das angeftihrte Wert? von Veith, femer: Cami ll o Praschniber, Muzabhia und ~1ahRa~ tra. Archiic logische Untersuchungen in Miltel31banlen. In: Jahreshcfte des esterrcich ischen Archaologischen Institutes in Wlen 21- 22 (1922- 1924), Beiblatt,Sp. 1-224. Elne tlbersichtst?arte der R6merstrassen In Albanlen gibt: "A n ton i 0 B ai d a c c I, L'AlbanIa. Rom. 1930. S. 412.
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der Ebene selbst aus, sondem wle 10 illyrischer Zeit von dem beherrschenden Bergland im Norden. Die fruchtbare und verRehrs\lUnsli\le Ebene bot dann den erobernden Ber\lstammen den besten MillelpunRt ihres Herrschaftsbereiches. Von der Mille des 18. lhs. ab hat das SRutaribecRen nochmals fast ein lahrhundert lan\l (1750 -1832) unter der ehr\leilOi\len Paschafamilie del' Busatlija die tatsachliche Unabhan\li\lReit besessen. Die osmanische Zentralgewalt hatle damals Uberhaupt Reine Macht Uber dieses Gebie!. Durch diese nalUrliche Ei\lnun\l des Raumes als MillelpunRt und Kernlandschaft einer Rleinen Staatenbildun\l und durch ihre VerRehrsla\le hat die Ebene von SRutari in der Geschichte stets eine bedeutsame Rolle \lespielt, bald als staatlicher MittelpunRt, bald als ZanRapfei machti\ler Nachbarn. ledoch erst die Vereini\lung mit dem Ber\lland im Norden erhob sie jeweils lOU selbstandi\ler polilischer Bedeutun\l. Urn Aus\lan\lspunRt einer \lesamtalbanischen Staatenbildung lOU werden. daw la\l das SRutaribecRen w weit enHernt vom MillelpunRt und SchwerpunR!. Es Ram dazu, dass es freilich ebenso wie aile Ubrigen Teil: \lebiete Niederalbaniens immer im militarisch-polilischen Kraftfeld des nordalbanischen Gebir\lslandes la\1. Die Rrie\1erischen Starn me d es Inn ern betrachteten d ie Klistenebene als ihr Beute\lebie!. Standi\1e Einfalle beunruhi\1ten die fri ed lichen ACRerbauer Niedera lbaniens. Es ist dies eine \lelaufi\le \leopolitische Erscheinun\1: .Ein Gebir\lsund Felsenland, das von fruchtbaren Ebenen umgeben wird. drangt lOur Ausbreitung und wird daw \lelocR!' Wir Ronnen jedem Gebir\le ein Gebiet zuweisen, das das Gebiet seiner WirRUn\1 nach aussen is!. Die im Innern der Gebirge vielfach \lehemmte Staatenbildun\l \lreift ebenso vom Gebir\lsrand in das flachere Land hinaus •. I S) In Zeiten, da Niederalbanien unter der Herrschaft einer starRen Adriamacht - erst Rom, dann By-zanz, dann Venedi\l - stand, war es notwendi\l, die Einfalle der Bergstamme des Innern durch Sperrforts lOU verhindern. Der weite Raum Niederalbaniens scheidet somit als Keimzelle einer Staatenbi!dun\1 aUs. Das nordalbanische Gebir\lsland Romml ebensowenig in Betrach!. In zahlreiche winlOi\le Landschaftsraume lOenissen, musste es im Ge\lenteil einzelne, voneinander starR verschiedene Stamme hervorbrin\1en. leder eim elne dieser Siedlun\ls- und Stammesraume ist rur sich lOU Rlein, urn die Herrschaft liber die umlie\lenden Landschaften lOU en·in\len. Infolge des Rleinen Umfan\ls Ronnten auch die fru chlbare III)
Friedrich Ratzel, Dolitische Geographie. 3. Auf! . Milnchenund Berlin
1923. S. 549 (§ 343).
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Talebene der Valbona l9) und der fur eine '1eopolitische Kraftentfaltun'1 sehr '1linsti'1 '1ele'1ene Kessel von ElbaSdn keine staatenbild ende Rolle spiel en. Die dritle Beckenlandschaft Nordalbaniens, das Mati-BecRen (Matja)20), wurde da'1e'1en von hoher '1eschichtlicher Bedeutun'1 als ei'1entliche Widerstandsinsel des Albanertums '1e'1en aile fremden Einfllisse. Diese Rolle lie'1t in der natiirlichen Ab'1eschlossenheit von der Aussenwelt be'1rlindet. Die breite Furche des Mati bietet einen fUr albanische Verhaltqisse ausserordentlich '1rossen Siedlun'1sraum (heute 24.000 Einwohnerl. Durch zahlreiche Nebenbache in einzelne '1e'1en die Flussmulde starR abfallende Streifen zerschnitten, ist die Landschaft von der Natur zur Anla'1e bur'1artil/er Adelssitze vorherbestimmt und ist in der Tat noch heute die Hochbur'1 des albanischen Adels. Nach aussen ist das Mati-BecRen allseitil/ durch Gebirqt: abqeschlossen. 1m Sliden bildet das machtiqe Massiv der CermeniRa eine schwer libersteiqbare Grenze qeqen das ShRumbi-Tal. 1m Westen erhebt sich ein dreifacher steiler Gebirqswall qeqen die niederalbanische Klistenebene: Kruja-Ketle, SRanderbeq-Gebirqe und ein dahinter lieqender Streifen qrosserer Erhebunqen. Der schluchtartiq einqesaqte Mati-Durchbruch lasst Reinen Platz fur eine Strasse, der Weq in dem weniqer enl/en FaniTal muss auf einer Rurzen StrecRe neunmal den Fluss durchfulien. NUl" ein lanqwieriqer und mlihsamer Saumweq (Tirana - Dibra) liberwindet heute diese Gebirqszliqe. Sie sind >ein fast unbewohnter vielfacher Wall zwischen dem dichter bevolRerlen Niederalbanien und der ebenfalls starRer besiedelten Matjafurche < (Louis).21) Die einziqen weniqer beschwerlichen MoqlichReiten des VerRehrs mit der Aussenwelt bieten sich nach Nordwesten liber die Schwelle von Unl/rej durch das Gjadri-Tal in die SRutari-Ebene und nach Osten liber den Qafa-e-Bul<;izes in das Tal des schwarzen Drin. Auf dem ersten WeI/ ist die Rulturelle Berlihrunl/ mit dem Romertum und die teilweise Romanisierunl/ erlolqt. Die nlichtemen Romer hielten es nicht fUr lohnend, die vollil/e Unterwerfunl/ des MatiBecRens zu erzwinl/en. Sie bel/nUl/ten sich mit der Anlal/e eines Kastells im Gjadri-Tal, das wohl die Aufqabe hatte, die fruchtbare Ebene I/eqen Einfalle der rauberischen Berl/bewohner w schlitzen.22) 19) 20)
Von den Romem wcgcn der Fruchtbarkeit »Vallis bonae genannt tiber das Mati-Bect~cn und die westlichen Randketten vgl. K a r 1St e I 0-
metz, Von der Adria zurn schwarzen Orin. Sarajevo 1908. Herb ert Louis, Albanien. Elne Landeslmnde vornehm lich aufgrund eigener Reisen. Stuttgart 1927.
s.
126- 132. 21) Louis a, a. O. 130. 22) Vgl. T h. Ip pe n Ole Geblrge des nordwcstllchen Atbaniens. Wien 1908. S. 54 ( = Abhandlungcn der K. K. Geographischcn Gesellschaft 7,1) Franz Nopcsa, Aus SaJa und Klementl. Albanlsche Wanderungen. Sarajevo 1910. S. 81. De r s. In:
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Hinter ihrem Gebir!;!swall widerstanden die Bewohner des MatiBeckens jahrhundelielan!;! den Einfltissen der Romanisierun!;!, dann jahrhundelielan!;! den Einfllissen der slavischen Umwdt, doch dran!;! der kulturelle Einfluss von Nordwesten durch das Gjadri - Tal und von O sten liber die Qafa-e-Bui<;izes ein und hinterliess in der albanischen Sprache unverRennbare Spuren. 1m Spatmittelaiter quoll dann die auf!;!estaute VolRskraft des Ber!;!stammes tiber die Rander des Mati-BecRens hinaus und besiedelte die Landschaften im Slidwesten, die Ge!;!end um Kruja und Tirana und die Malakastra, um dann nach dem Zusammenbruch des !;!rosserbischen Reiches (1356) in unaufhaltsamem Ansturm !;!anz Epirus und Akarnanien sowie !;!rosse Teile Mittel!;!riechenlands und der Peloponnes zu tiberfluten. Dabei traten die Albaner teils als selbststandi!;!e Kleinrursten, teils als Soldner frankischer Hen'en auf. Nach del' Unterwerfun!;! der albanischen Ftirstenttimer durch die TlirRen war es wiederum das Mati-Becken, das unter dem Nationalhelden SRanderbe!;! den letzten Widerstand leistete. 23) Es spieite kraft seiner ab!;!eschlossenen La!;!e in del' albanischen Geschichte immer die Rolle eines nalionalen Sammelpunkles und Widerstandszenh1.lms. 24) Die Aufrichtun!;! einer dauernden !;!esamtalbanischen Staatenbildun!;! mit dem Mati-Becken als SchwerpunRt ist da!;!e!;!en niemals !;!eiungen. Die Landschaft war zu klein, um eine soIche Macht nach aussen en!falten zu konnen. Um einiges !;!linsti!;!er ist die raumliche Entwicklun!;! von Epirus und Stidalbanien. 25) Die Landschaft ist durch die langgestreckten Ketten del' KaIR!;!ebir!;!e in mehrel'e Talstreifen zerschnit!en. Wichti!;! \VissenschaftUche Mitteilungen aus Bosnien uod der Hcrzegc wina 11 (1909) 82 f. P r a s c h n IRe r u. A. S c h ob e r, Archaologische forschungen in Albanien und Montenegro. \Vien 1919. S. 12 f. 54- 57,
c.
23)
Mar j nus Bar I el i U 5, De vita, moribus ae rebus, praec ipue adversus Tur-
cas gestis Georgii Castrioti ... Argentorali 1537. S. 4: auctores genUs Castriotae ex Aemathiae nohili ortu fiuxisse... G i 0 van n j 1'1 usa chi. Breve memoria de Ii djs~ cendenti de nostra casa Musachl. In: C h a r I e 5 Hop f, Chroniques grecQ· romanes in ed ites ou peu connues. Berlin 1873. S. 274: Scanderbegh figlio del Signor Giovanni Castrioto, qual signoreggiava 13. Malia in Albania ... Vgl. auch J. G. von H a h np Reise durch die Gebiete des Orin und Wardar I. Wlen 1867. S. 22 f. (= Den~~ schriften der Kalserlichen A~ademle der Wissenschaften. Phil cs. hist. Cl. 15 (1867, II. Abt.). Durch das Zeugnis des Mus a chi wird die manehmal geausserte Ansieht, unter der von Barletius ,Aemathia< genannten Landschaft sci tatsachlich das antibe Emathia (Untermakedonlen zwischen Altios und HaUakmon):w verstehen, hlnfallig. tiber die Gesehiehte der Familie Castriota vgl. ietzt vor aHem: A t ha~ nase Gegaj, L'Albanie et I'Invasion turqueau XV~ sieclc. Louvain 1937. S. 31-47. 24) Es isl bezeiehnend, dass auch Achmed Zogu, der Konig des neuen Albanien, aus dem Mati~BeeRen slammt. 25) Vgl. Alfred Phllippson, Thessalien und Eplrus. Reisen und Forsehungen im nordli chen Griechenland. Berlin 1897. S. 256-273.
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ist es, dass sich die Gebir\lSzlige gegen Sliden einander nahern. Die fruchtbaren dazwischen liegenden Talmulden verschmalern sich und verlieren sich schliesslich ganl. Der gan ze Raum von Slidepirus zwischen der Ebene von Paramythia und dem Alia-Fluss bildet ein wildes, verkehrs- und siedlungsfeindliches Kalkgebirge. Dadurch wird Miltelepirus mit seinen volkreichen Tallandschaften und Becken vollstandig abgespeni von der ftuchtbaren ambrakischen Ebene. Epilus besitzt daher verschiedene Brem;Jpunkte der Verkehrswege, zugleich rivalisierende geschichtliche Mittelpunkte des Landes und Ausgangspunkte der Staatenbildung. 1m no rdlichen (albanischen) Epirus sind vier Siedlungsraume von Bedeutung: die Malakastra, die Dropo li (Ebene von Argyrokastron), das obere Vijosa-Tal mit dem Becken von Konitsa und das Becken von Kor,;a. Das Hligelland der Malakastra 26) bildet das Mittelglied zwischen den Kalkketten von Epirus und der niederalbanischen Ebene der Muzakja. Bei der Dlirftigkeit der Vegetationsdecke liegt der feinfiedlig zerschniltene Flysch oft nackt zutage. Stellenweise hat schon die Verkarstung der Kalkflachen begonnen. 1m Altelium fehlten der Malakastra noch diese Verodungserscheinungen. Es war ein bluhendes ftuchtbares Hligelland mit volRreichen Stadten und ragenden Burgen. Die kerkyraisch-korinthische Kolonie Apollonia an der Vijosa war das grosse Einfallstor der griechischen Kultur, die Stadte Amaotia und Byllis die Brennpunkte der soriechisch.iIIyrischen Mischkultur, die von hier aus nach allen , Seiten ausstrahlte. 27) Der Gau Dropoli28) ist das Hochtalbecken am oberen Drino (Drynos), eine ftu chtbare Aufschuttungsebene mit dem Mittelpunkt Argyrokastron (Gjinokastra, Hadrianopolis). Schon in vorromischer Zeit \var es als Stammesgebiet der Atintanen dicht besiedelt und in romischer Zeit scheint es das Schicksal der allgemeinen Verodung, dem die Landschaften des mittleren und slid lichen Epirus zum Opfer fiel en, nicht geteilt zu haben.29) Flir eine selbstandige staatliche Machtentfaltung war der Raum freilich zu klein. Wichtiso aber 26) Ern s t Now a C R, Beltr~ge zur Geologie von Albanlen. Stuttgart 19221926. S. 1- 175, Die MalaRas!ra. 27) Veith a. a. O. 78. 28) Dieser moderne Name 1st nlehl durch elne Verktirzung aus Hadr[lanJopoli s entstancten, \VIe Hans Tr e ider, Eplrus im Altertum. Leipzig 1917. S. 84 f. annimmt. sondem durch Verkiirzung aus Drynopolis (nach dem Drynos benannt), das in friihmlHelalterlicher Zeit als Bischofssitz erschelnt (Notlliae eplscopatuum 13, 474 (ed. Parthe" 1866). " ) J. G. von H a h n, Albanesische Studlen I Oena 1854) 115- 118 .ablt .ohl· relche in der Ebene von Argyrokastron gelegene vorromische und r6mlsche Ruinen auf. Auf der Talsohle Bnden sich auch zahlreiche GrabhiigeJ (L 0 u I 5 a. a. O. 90).
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4
war die Ebene von ArgyroRastron stets als Durchgangsland zwischen del' lruchtbaren MalaRash'a und der chaonischen Doppelebene von Delvinon und Murzi. Von geringerer Ausdehnung und Bedeutung ist der schmale Siedlungsraum des oberen Vijosa-Tales. Wichtig ist die VerRehrslage a n der grossen Sh'asse aus Niederalbanien (Apollonia-Valona) nach Innerepirus (joannina).30) Siidostlich und ostlich davon Iiegen die BecRen von Konitsa und Kolonja, Rleine mit SchuttRegeln bedecRte Talebenen. Sie bildeten zusammen mit dem oberen Vijosa-Tal in antiRer Zeit das Stammesgebiet der Parauaier. Das Bernen von Kolonja setzt sich nach Norden, nur durch eine Gebirgsschwelle getrennt, in dem wei ten BecRen von Kor~a lort. Die wassen'eiche Ebene ist mit zahlreichen stattlichen Dorlern besiedell und grossenteils mit Getreideleldern bedecRI. 1m nord lichen, niedriger geiegenen Teil dehnen sich weithin gute WeidelJacHen aus, die schliesslich in Sumplgebiet und in den lJachen, vom Devol durchlJossenen Maliqsee iibergehen, der erst in jiingster Zeit durch das forlschreitende SinRen der Grabenbruchzone von Korc;a entstanden isl.3 l ) Das fruchtbare Gebiet war schon im Allertum dicht besiedelt und ein standiger ZanRaplel der Kample zwischen IIIyriern (Dassareter) und MaRedonen. Mit dem allen Epirus hatte das BecRen von Korc;a Reinen politischen Zusammenhang, es gehorte zu der maRedonischen Landschaft Ores tis. Wahrend es den Siedlungsraumen des nord lichen Epirus durch den geringen Umlang und die ungiinstige VerRehrslage versagt blieb, in die SchicRsale der Nachbarlandschaften bestimmend einzugreilen, besassen unler den Ebenen des mittleren und siidlichen Epirus einige die Vorbedingungen dazu durch ihren VolRsreichtum und ihre Lage: die Doppelebene von Delvinon und Mur:i (Kestrine), die Ebene von Paramythia (Thesprotia), die Ebene von loannina und Rapsista (Hellopia) und die Ebene von AmbraRia. Nur diese Ronnten berufen sein, in der Geschichte von Epirus eine staatenbildende Rolle zu spielen. Die Ebene von Paramythia trat zuerst hervor als Kernlandschaft des thesprotischen Stammesgrosstaates, der in der Zeit der Odyssee wohl den weitaus grossten Teil von Epirus umlasst hal. Die Thesproter wurden in der Vormachtstellung spatestens im 5. lahrhundert V. Chr. von den Chaonen abgeiost, deren Hauptgebiet die Ebene von Delvinon und Murzi nordlich und siidlich des Butrinto-Sees isl. PhoiniRe und Buthroton sind die befestigten Haupt30) Am Ende der Talebcne, beim Elntritt der Strasse In die cnge Talsch lucht del" Gryl?a Kelcyres lag die romlsch-byzantinlsch,e Sperrfestung K/\.cu::mupa., das hcuUge SUidtchen
Kelcyra.
1I) Lou I s a. a. O . 122 I.
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sladle ihres ReiChes. Schon zu Ende des 5. jahrhunderts v. Chr. geht dann die Vorherrschaft an die Ebene von joannina und Rapsista, das Gebiet der Molosser, liber, das durch seine zenlrale Lall'e der natlirliche AusgangspunRt einer Slaatenbildunll' ist. Von hier gehen slrahlenformill' die von der Natur der Landschaft vorgeschriebenen VerRehrs\vell'e aus. Die Pindose flihren liber den Zygos naeh Thessalien und liber Milia naeh MaRedonien. Naeh Norden gehl ein natlirlieher VerRehrsweg ins BeeRen des oberen Kalamas und von hier einerseits wr oberen Vijosa, zu den dessaretischen Seen und naeh HoehmaRedonien (Monastir) , anderseits libel' den Zaravino naeh Nordwesten zur Dropol i und del' albanisehen Kliste (Valona). Eine dritle Abzweigung flihli libel' den Muzina- zur Ebene von Delvinon und dem Hafen von Hagioi Saranda (Santi Quaranla, Onehesmos). Eine zweite natlirliche HauptverRehrsstrasse zieht von joannina aus naeh Westen, seitwalis des Kalamas-Tales bergaufberll'ab naeh Philiatai und dem Hafen Sagiada. Eine dritte natlirliehe VerRehrslinie geht naeh Slid\vesten libel' Paramythia und MarIl'ariti naeh dem Hafen Parga und nach d em unteren Aeheron. Die vielie wichtill'e Strasse geht naeh Sliden an den westliehen Abhangen des Xerovuni entlanll' nach Alia. Diesel' slidliche Weg zieht trotz del' natlirliehen SchwierigReiten heule den HauplverRehr der Landschaft von joannina an sich, weil die westlichen Wege als Querwell'e liber die GebirgsRetten noeh mlihseliger sind und weil das slidliehe Kulturll'ebiet der ambraRisehen Ebene eine starRere Anziehunll'sRraft auslibt. Hier befinden sich daher aueh die bedeulendsten Hafenplalze des Landes: heute Salaehora und Prevesa, in romiseher und byzantiniseher Zeit NiROpolis. Die ambraRische Ebene hal dureh ihre fru ehtbarReit und dureh die Gunst der VerRehrslall'e von jeher die Rolle eines BrennpunRtes des wirlschaftlichen und politisehen Lebens gespielt. Die dorisehe Koloniegrlindung AmbraRia enlwicRelte sich zu einem machtvollen All'rarstaat und wurde der natlirliehe Rivale von KerRyra. Mit del' Angliederung an das molossisch-epirotische Reich wurde es die Il'lanzende Hauplsladl des Konigs Pyrrhos und Il'elanll'te so flir Rurze jahrzehnte zu weltgesehichllieher Bedeutunll'. Nach dem Niederganll' AmbraRias liess die Gunst der Lall'e in diesem Raume andere VerRehrsmitlelpunRle enlslehen: im ausll'ehenden Altertum NiROpolis, die stolze Schopfunll' des Augustus, und im byzanlinisehen Miltelalter ArIa, dieses wiederum an der Stelle von AmbraRia Il'elell'en. Die Il'esehildelien landsehaftliehen Verhaltnisse maehen das Hochlalgebiel von joannina auf Grund seiner wit1sehaftliehen Kraft zur natlirliehen Keimzelle eines epirotisehen Gesamtstaales. Dazu Romml als wichlill'es Moment die mililariseh schwer angreifbare Lall'e. :56:5
4'
Von fast allen Seiten (ausser im Nordwesten, zum Drynos- und Vijosa-Tal) mit hohen, nur auf beschwerlichen liberqanqen tibersehreitbaren Gebirqswallen umqeben, war es vor dem Zuqriff einer fremden Macht sicher. In der Tat war jedesmal, wenn Albanien und Epirus einen einheitlichen Staat bildeten, das fruehtbare BecRen 170n joannina AusqanqspunRt und MitlelpunRt qewesen. Dreimal hat bisher diese Landschaft ihre staatenbildende Kraft offenbati. Das erste Mal unter Koniq Pyn'hos, der von dieser Ebene, dem Stamm land der Molosser, aus Epirus und qanz Mitlel- und Nordqrieehenland unterwarf. Dann im Besitz der Kliste und ihrer Inseln, liess er sich durch Rlihne Herrschaftstraume liber das Meer 10cRen nach ltalien zum Kampf qeqen die Romer. Das zweite Mal im 13. jahrhundeti n. Chr., als sich nach dem Auseinanderbrechen des ostromischen Reiches im UnqliicRsjahr 1204 aus dem allqemeinen Chaos in Epirus ein nationalqriechischer Staat unter dem Despoten Michael DURas (1204-1214) bildete. Als MitlelpunRt wurde mit sicherem BlicR wnachst joannina qewahlt, das inmitlen qewaltiger BerqRetten 170r dem Angriff eines Kreuzheeres sicher war. Das dritte Mal im 19. jahrhundeIi, als sich der albanische Rauberhauptling Ali Tepelenli wm Pascha von joannina machte und von hier aus nach und nach durch Gewalt, Bestechunq und Hinterlist das qame festlandische Griechenland unter seine Herrschaft brachte. Die Oberhem;chaft des Sultans wurde wr juristischen FiRtio n. Die europaischen Grossmachte verhandelten mit Ali Pascha wie mit einer selbstandiqen Macht. Der Kampf zwischen Napoleon und England spiegelte sich in dem Geqenspiel der franzosischen und enqlischen Diplomaten am Hofe von joannina. 32) Die innere Schwache di~ses Staates zeigte sich aber darin, dass er, als es zum offenen Ausbruch des Kampfes mit der Pforte Ram, SOfOli in seine Einzellandsehaften auseinanderbrach (1820). Diese Grosstaatenbildungen mit Molossien als Kernlandschaft haben qeopolitische Grundzlige qemeinsam, die durch das Gesetz des landschaftlichen Raumes vorgeschrieben sind. Sie sind in Zeiten entstanden, da in den umliegenden Gebieten ein machtpolitisches VaRuum herrschte, das 'die ' militarisch-politische AusdehnungsRraft des Berglandes Epirus anlocRte. Zur Zeit des Pyrrhos war es das Durcheinander der Diadochen, im 13. nachchristlichen lahrhundert die vollstandige Auflosunq des ostromischen Reiches in seine nattirlichen Landschaften, im 19. lahrhundeIi das Versagen der tiirRischen Zentralgewalt. Der Kernlandschaft Innerepirus werden zunachst die Nachbarlandschaften angegliedert: die chaonische, thesprotische und ambraRische Ebene, ARarnanien und Aitolien (beim ") A. Boppe, L'Albante et Napoleon (1797- 1814). Paris 1914,
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Fehlen einer feindHchen Adria\1rossmacht auch die lonischen Inseln), ThessaHen, das westliche MaRedonien und Albanien. In dem \1ewalti\1 erweitelien Rahmen des neuen Grosstaates (.Gross-Epirus c ) Rann nunmehr die Kemlandschaft nicht mehr SchwerpunRt und MittelpunRt sein. Die wirtschaftliche Kraft ist zu \1erin\1, die VerRehrsla\1e fUr eine Hauptstadt zu un\1Unsti\1. Die reiche und nach allen Seiten verRehrsoffene Ebene urn den ambraRischen Golf bot sich zunachst als natilrlicher neuer MittelpunRt. Dorthin verle\1ten Pyrrhos ttnd die Despoten des 13. lahrhunderts ihre Residenzen (AmbraRia bezw. Arta). Ali Pascha Ronnte sich aus militarischen GrUnden nicht dazu entschliessen, weil die \1anze Landschaft damals von den Franzosen beherrscht wurde, die als Nachfol\1er der Venezianer in dem festen Preveza la\1en. Die zwan\1slaufi\1e Notwendi\1Reit der Erweiterun\1 und Abrundttn\1 des Herrschafts\1ebietes \1in\1 jedoch noch tiber die Ge\vinnttn\1 der Nachbarlandschaften hinaus. Die Richtun\1 dieses weiteren Strebens war in den einzelnen Fallen verschieden. Pyrrhos dachte wohl an ein Adria-Reich, den Despoten des 13. lahrhundelis n. Chr. war Konstantinopel und die Wiederherstellun\1 des ostrbmischen Reiches das ersehnte Zie!, Ali Pascha schuf sich einen nur dem Namen nach von der Pforte abhan\1i\1en Staat, der von Mittelalbanien bis zur Peloponnes reichte. Wenn er qlaubte, diesen Besitzstand im Ernstfall verteidiqen zu Rbnnen, so ist dies nur ein Beweis fUr seine politische KurzsichtigReit. Das Streben, >Gross-Epirus c zu einem Grossreich zu erweitem, \var in Reinem Fall von Edol\1 belohnt. Beim Zusammenstoss mit einer benachbarten Grossmacht zerstoben die phantastischen Herrschaftsplane. Die Schuld daran tra\1t die innere landschaftliche und vblRische UneinheitlichReit, das Fehlen eines natilrlichen MittelpunRtes, der eine straffe Leitunq ermb\1licht hatte, und das Fehlen natilrlicher Grenzen. Diese Man\1el Helen entscheidend ins Gewicht qe\1enUber einem feindlichen Grosstaat (Rom bezw. Bulqarien). der landschaftlich und vblRisch eine qeschlossene Einheit bildete. >Gross-Epirus c musste in einem solchen Kampfe schliesslich ttnterlieqen, selbst wenn es sich zunachst im Felde als Uberle\1en erwies. Eine entscheidende Niederlage, die den Grossreichsplanen ein Ende machte, fUhlie dann zwanqslaufi\1 Uber Rurz oder lang 2U dem Auseinandedallen von .Gross-Epirus c in verschiedene Einzellandschaften, die im engen Rahmen ihr eigen\1eschichtliches Leben ftihlien, bis eine benachbarte Grossmacht sie an\1liederte. So zei\1t die Geschichte von Albanien und Epirus drei mb\1Hche Formen staat lichen Lebens. Bei dem Fehlen einer starRen benachbarten Grossmacht spielt sich die Geschichte in zahlreichen Rleinen Stammesstaaten ab, entsprechend der Zerrissenheit des land365
schaftlichen Raumes. Nur in Zeiten des Chaos kann dann eine groSS6 Hand vorlibergehend naeh der Hen"Schaft liber die Nachbargebiete greifen. Der so entstehende Grosstaat ist ein Eintagsgebilde, das beim Zusammenstoss mit einer in sich gefestigten Grossmacht in seine natlirlichen Bestandteile auseinanderbrechen muss. Damit kehli der ul"Sprlingliche Zustand vel"Schiedener kleiner Stammesstaaten wieder - Geschichte ausserhalb der Weltgeschichte. Dieser Zustand findet mit dem Eingreifen eines starken Nachbarstaates ein Ende. Anreiz zu einem solchen Eingreifen bieten weniger die Reichtlimer des Landes, sondem vielmehr die geopolitische Verkehl"Slage. Albanien is! das grosse Durchgangsland des Balkan nach der Adria. Die Senke des ShRumbi-Tales bilde! die bequemste Verbindung zwischen d er Adlia und Makedonien, und die Strasse von der Skutari-Ebene nach der Metohija stellt den nachsten Weg in das Gebiet der mittleren Donau dar. lede benachbarte Grossmacht musste versuchen, urn dieser wichtigen VerRehl"Swe!l"e willen die Hand auf Albanien lOU legen. So tobt seit liber lOwei lahrtausenden der Kampf urn Albanien jeweils zwischen der herrschenden Adriamacht und der herrschenden Balkanmacht. In der doppelten Bedeutung als Brlickenkopf der Balkanhalbinsel und als Sperriort der Adria liegt das geschichtliche Schicksal Albaniens beschlossen. Das adriatische Meer 33) mit seiner geringen Breitenausdehnung fordeli von Natur lOur Bildung eines zirkummarinen S!aates auf. Am vollstandigsten - abgesehen vom romischen Reich - ist der Versuch dazu in dem venezianischen Reich gelungen, dessen Tradition Napoleon I. (Konigreich Italien, I11yrische Provinzen, lonische Inseln) und dann das neue Ita lien wieder aufgenommen haben. Die verwundbare Stelle jeder Adriahen"Schaft ist die Strasse von Otranto. Daher \vird die herrschende Adriamacht immer versuchen mlissen, beide Gestade der Adria in ihre Hand zu bringen. Auch die herrschende Macht in Unteritalien hat ein Lebensinteresse daran, die gegenliber liegende Kliste Albaniens zu besitzen. Es wurzelt dieses Streben schon in dem !l"eopolitischen Gesetz der Nachbarfeindschaff. Die hen"Schende Macht in Unterita lien will sich !l"e!l"en gefahrliche Angriife sichem dadurch, dass sie die einzig mogliche Ausgangsbasis des Gegnel"S in Besitz nimm!. Eine Balkanmacht braucht einen Angriff weniger zu flirchten. Die albanischen.. Klisten mit ihrem Dlinen- und Lagunengliliel und die versumpfte Klistenebene erschweren ein rasches Vordringen des Feindes. Nach tlberwindung der 33) Uber die Adrlafrage in der Gesch ich te vgl .••• I = O. Ran d i], L' Adrialice. Studio geograflco, storieo e politicO. Mlhno 1914. S. 6l-295. Josef Mar:?:,
Die Adriafrage. Berlin-Grunewald 1933 ( -
5.209-318.
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Zeitschrift fur Geopolitib. Belheft 11).
schwierigen niederalbanischen Ktis!enebene !riff! der Sloss immer noch nicht das Herz der Balkanmacht, sondern es beginnt erst ein ebenso beschwerlicher Marsch durch das inneralbanische Bergland. So erklart es sich, dass die Stossrichtung im Kampf urn beide Gestade der Strasse von Otranto tiberwiegend von Westen nach Osten verlauft. Fas! ununterbrochen 'ling der Kampf. Die ursprtingliche Herrschaft der IIIyrier wird durch die der griechischen Koloniegrilndungen abgelost. Am Anfang des 4 . vorchristlichen Jahrhundetis gliedeti Dionysios d. Aeltere von Syrakus die O stkliste der Adria durch Btindnisse und Koloniegriindungen voriibergehend seinem politischen Einflussgebiet ein. Ein Jahrhundert spater denkt Pyrrhos an die Schaffung eines Adriareiches durch die Unterwerfu ng Unteritaliens. Am Ende des 3. Jahrhunderts v. Chr. beginnt das Eingreifen Roms, der jungen Grossmacht des Westens. hn 2. Jahrhundert werden AIbanien und Epirus romisch, die Adria ist romisches Binnenmeer. Der Kampf urn die Adria ruh! von da an. Nur die entscheidenden Kampfe urn die Alleinherrschaft zwischen Caesar und Pompejus und dann zwischen Oktavian und Antonius zeigen Albanien von neuem als Schauplatz weltgeschichtlicher Kampfe zwischen Westen und Osten. In Albanien und den Nachbgrlandschaften fie! beidesmal die Entscheidung. Damit verslummt der Kampf urn die Adria auf mehr als ein Jahrtausend. Die Sturme de::.-Volkerwanderung und die Raubzuge slavischer und sarazenischer Korsarengeschwader vermochten es nicht, die sichere Herrschaft Ostroms uber die Strasse von Olranto zu erschtittern. Erst die Entstehung der normannischen Grossmacht in Unteritalien im 11. Jahrhundert stell!e den Zustand des Kampfes wieder her. Die Normannen griffen im Laufe des 11., 12. und 13. Jahrhundetis wiederholt (1081, 1146,1185) nach Albanien. Ihre Absicht war dabei weniger, sich gegen etwaige Angtiffe zu sichern, als vielmehr ihre HetTSchaft tiber die Balkanhalbinsel aufzurichten. Der Zusammenbruch des ostromischen Reiches im Jahre 1204 liess ein Despotat Epirus mit dem Miltelpunkt Joannina (spater Aria) entstehen, das auch Albarrien umfasste. Dann Ram wieder ein Stoss von Westen. Urn die Mille des 13. Jahrhundetis besetzte Karl I. von Anjou Mittelalbanien, das von da ab ein .Konigreich Albanien « mit der Haup!stadt Durano bild ete (1271-1368). Das 14. und beginnende 15. Jahrhundert ist die Zeit der Kleins!aaten, die, mehr oder weniger von Venedig abhangig, unter sich meist in Handeln leben. Der Turkensturm fegte aile dann hinweg. Damit war AIbanien wieder auf ein halbes Jahrtausend der Balkanmacht angegliedert. Der Kampf zwischen Westen und Osten ruhte. Erst seit der Schaffung eines eigenen Staates Albanien (1912) lebte der Kampf 367
wieder auf in der Form des Geqenspiels zwischen Italien und OestelTeich-Unqam bezw. luqoslavien. Albanien war weqen seiner La\l'e immer umkampfles Durchqan\l'sland von Westen nach Osten. Der Kampf qinq urn zwei Dinqe: urn die KUste, deren Besitz die Strasse von Otranto sichert, und urn die Verkehrsweqe durch das Shkumbi-Tal und das Drin-Berqland, die den Weq in das Hen der Balkanhalbinsel offnen. LinRS und rechts vom Shkumbi-Tal lie\l'en die zwei Spen1orts: das sUdalbanisch-epirotische und das nordalbanische Bergland. Sie sind in ihrer Ei\l'enschaft als aklive Raume von entscheidender Bedeutun\l' fUr das qeschichtliche Schicksal des i ven Raumes von Niederalbanien. Ein auf Grund seiner \l'eopolitischen SchlUssellage ahnlich umstrittenes Gebiet wie Albanien sind die lonischen Inseln. Sie sind vor allem das nach Norden vorgeschobene Korfu - wichti\l'e Stationen auf dem Seewe\l' von Griechenland nach Italien und aus dem lonischen in das Adriatische Meer. In del' Hand einer starRen Seemacht entscheiden sie Uber die Vormachtstellung im lonischen Meer und bedeuten in ihrer Flankenstellung eine stiindi\l'e gefiihrliche Bedrohunq jeder fremden Hell'Schaft tiber Albanien und die Strassse von Otranto. In allen Kiimpfen zwischen Weslen und Oslen urn diese Herrschaft spielten sie daher eine bedeutende Rolle. Die herrschende Macht musste stets suchen, die Inseln in ihre Hand zu brin\l'en. 1m Besitz del' Inseln losen sich so im Laufe del' lahrtausende aile herrschenden Seemiichte ab: Zuerst die Illyrier, dann Korinth, Dionysios d. Altere, Pyn'hos, Rom, Ostrom, im spaten Mittelalter und in der Neuzeit (1401-1797) die Venelianer, denen die Franzesen (1797-1799) und E!J\l'liinder (1809-1863) fol\l'len. Eine Ausnutlung der beherrschenden Laqe, eine selbstiindi\l'e \l'eschichtliche Rolle, war den Inseln durch die Enge des Siedlun\l'sraumes verwehrt. Nur in Zeiten del' kleinstaatlichen Gleich\l'ewichtsla\l'e- im 6. - 3. lahrhundert v. Chr.-erfreuten sich die Inseln staatIicher Selbstiindi\l'keit, die sie freilich nur durch den diplomatischen Anschluss an eine starRere Macht (Athen, Spalia) oder an eine Koalition behaupten konnten und oft teuer belahlen mussten. Aus unserer Betrachtung er\l'ibt sich, dass das Staatsgebiet des heutigen Albanien Reine nallirliche Raumeinheit is!. Nach Landschaftsqliederung, Bodenbeschaffenheit, Klima und PflanzendecRe zerfallt es in lwei \l'rosse Teile: Nordalbanien und SUdalbanien. Nordalbanien weist iihnliche Verhaltnisse auf wie die Nachbarlandschaften Montenegros und AItserbiens. SUdalbanien bildet in geoqraphischer Hinsicht mit Epirus ein unzertrennliches Ganle. Eine Grenzziehunq zwischen SUdalbanien undo Epirus auf Grund geo368
qraphischer Talsachen ist unmoqlich. Eine Betrachtunq der qeschichllichen Enlwicklung beslatigl d ieses Ergebnis. Nord- und Siidalbanien haben in der Geschic,te ein verschiedenes Schicksal gehabt. In der Shkumbi-Senke, der Gren2e zwischen beiden Landschaften, verliel lasl immer eine Staats- oder Provinzf,lrenze. Nordalbanien blieb bei dem Fehlen einer starRen Nachbarmachl dem Kleinstaalenchaos iiberlassen. Unter den verschiedenen Berf,lkantonen Nordalbaniens ha tte keiner ein so starkes naliirliches Uberf,lewicht, dass er zur Kemlandschalt einer Slaatenbildunf,l wurde. Eine besondere Rolle spiel Ie nur das abf,leschlossene Mati-Becken als politisches und qeistif,les Widerslands2enlrum des Albanertums f,lef,len auswartif,le Bedrohung und Iremde Kultureinfllisse. Eine f,lesa mlalbanische Slaatenbildung Ronnie a ber auch vom Mati-BecRen nichl ausf,lehen. Der machtpolilische Einlluss des Stammesslaales im Mati-BecRen ist nie liber reqionale Reichweile hinausgelan\ll. Die nordlich angrenzenden La ndschaflen, das Bergland am Drin und das Berf,lland der nordalbanischen Alpen lagen ausserhalb seines Einllussbereiches, sie qehoren schon in das politische Kraltleld der altserbischen Beckenlandschaften. In Slidalbanien ist die Landschaft in ahnlicher Weise von schicksalhafter Bedeutunf,l liir das f,leschichtliche Schicksal f,leworden. Auch hier isl der auf den einzelnen Bergkanton beschrankle Stammesslaat die gewohnliche politische Lebensform. Das Schwergewichl des miitelepirotischen Hochlalbeckens von joannina \var jedoch so starR, dass auch die siidalbanischen La ndschallen sich seinem Kraltleld nichl enlziehen konnten. Wenn es von diesem Mitlelpunkl aus zu einer f,lrossepirotischen Staalenbildung kam, dann gehotie Siidalbanien immer in den Rahmen dieses SlaaleS. Die La ndschaftsgrenze der Shkumbi-Senke bedeulele dann auch die Nord\lrenze einer solchen qrossepirolischen Slaaisbildung. In den Zeit en, da Nord- und Siidalbanien politisch in e i n e m Staale vereini\ll waren, bildete die ShRumbi-SenRe weni\lstens eine Provinzund Verwaltungsgrenze, in romisch-friihbyzantinischer Zeit zwischen den Provinzen Epirus Nova . und Praevalis, in liirkischer Zeil zwischen den Vilajels joannina und Skutari. Erst das Erwachen des albanischen Nationalbewusslseins (Enlwicklung einer albanischen Schriftsprache im 19. jh.; Lif,la von Prizren 1878) hal es vermocht, diesen slarRen natiirlichen Trennungsstrich durch den Gedanken der volkstumsmassif,len Zusammengehori\lkeil zu iiberbrticken oder auszuloschen. . Der nalionale Gedanke hat in Albanien allen natiirlichen Ge\lebenheiten des Landschaftsraumes zum Trolz, die immer wiederwie die Geschichte zeif,lt - dieses Land in zwei verschiedene poIitische Einflussgebiele - nordlich und 'siidlich des Shkumbi geleilt haben, de n qeographisch ' und wirtschaftlich durchaus un ein369
heitlichen Siedluns;:sraum des albanischen VolRes in e i n e n Staat zusammens;:efasst. Diese polilische Losuns;: wird so lans;:e von Bestand sein, als das nationalstaatliche DenRen den polilischen ZuRunflswillen des albanischen VolRes beherrscht. Der Tas;:, an dem dieses nationalstaatliche DenRen durch e in politisches DenR en nach anderen \V ertmasstaben abs;:elost wiirde, ware der letz!e Tas;: des albanischen Einheitsstaates. Die na!iirlichen Ges;:ebenheiten d es Landschaftsraumes wiirden zwans;:slaufig wieder die alte Zweiteiluns;: in ein Nords;:ebiet mit dem MittelpunRt Skutari und ein Siids;:ebiet mit dem MittelpunRt joannina herbeiftihren.
Georg 8tadtmiiller
Breslau
3 70
les figurines anthropomorphes en os du Sud. Est de l'Europe, pendant la periode eneolithique·) a plastique anthropomorphe et zoomorphe est assurement caracteristique pour les civilisations neo-eneolithiques du Sud-Est de L I'Europe. En dehors de l'E\l"ee et de I'Asie Anterieure - avec lesquelles Ie Sud-Est de l'Europe a ete toujours en rapports pendant les epoques prehistoriques - aucune autre res,rion de I'ancien monde n'a foumi une plastique si nombreuse et d'une telle variete que Ie Sud-Est de I'Europe. Cependant, tandis que les fi\l"urinesen ar\l"i1e se retrouvent dans tout Ie Sud-Est de l'Europe et remontent jusqu'au centre de notre continent (Tchecoslovaquie) pendant la periode eneolithique, iI semble qu' au contraire les representations plastiques en os ne soient pas caracteristiques pour toute cette re\l"ion. Les decouvertes faites jusqu'a present, soit par hasard, soit dans les fouilles systematiques, ont montre que pend ani cette peri ode les fi gurines en os sont plus specialement repandues dans la re\l"ion balkano-danubienne - civilisation eneolithique de type Gumelnita l ). Cette re\l"ion s'etend de la . ) Cettc etude a ete ferite au mols de janvier 1935, mats - par suite de differentes circonstances - eUe n'a pu etre publiee jusqu'a present. Son point de depart etail un article ecrU par nous, en rournain, it 'i a sept aos (d. Vhdimlr Dumitrescu, Figurlne l e anthr opom orfe de as din civiliza!ia e neolifica ba l cano-danublana, dans Ie volume dnchlnare lui N. Jorga::eo , Cluj, 1931, p. 156-166). Nalls avons respecte lei Ie tcxte de 1935, sauf quelques petites retouches que nous avons jugees absolument necessaires. I) Les figurines en as de Bulgarie ont ete jadis etudlees par Ie regrette archeolague buigare A. Tchillnghirov (Ko s tl Idoli ot praistoricnoto seliSte, dans SborniR, XXX, 2, Sofia 1909, p. 1- 54; Izve stila-Bull e tln, I, Sofia 1910, p. 105- 110 ; ibidem , II, 1911, p. 81 - 84;- Zwel Marmorfiguren aus Bulgarlen, dans la Prc'ihl s t. Zettschrift, VII (1915), p. 215 et suiv. Malheureusement la principale ehtde de A. Tchillnghlrov est ecrlte uniquement en bulgare.
371
plaine valaque, au nord du Danube, jusqu'au Sud des BalRans (bassin du f1euve Maritza). Au Nord et a l'Ouest de cetle region balRano-danubienne, les idoles en os sont de beaucoup plus rares: jusqu'a present les fil6urines anthropomorphes en os manquent presque totalement dans la civilisation eneolithique a ceramique peinte de type Cucutenj2). A 1'0uest, en Yougoslavie 3), on a decouveli quelques exemplaires assez contestables; a CORa it para!t qu'on a trouve quelques pieces pareilles a celles de Vinca. Quant au Sud de la peninsule des BalRans, on peut dire que les figurines en os decouvertes en Thessalie 4) sont des apparitions isolees.
• Les figurines en os decouvertes jusqu'a present sont exclusivement anthropomorphes 5); elles sont toutes tres schematiques. On peut les diviser en quatre groupes, dont un seulement tient plus ou moins compte de la realite; les figurines des autres groupes poussent Ie schematisme si loin qu'elles remplacent completement la forme a reproduire par une autre qui n' a rien a voir avec la rea lite. Au fait, la reproduction plastique du corps humain (ou du moins de la divinite anthropolnorphe, ce qui revient au meme) Recemment, M. V. MiROV a c§.tudle les Idcles prehistorlques de Bulgarlc, mats son article est ecrlt lui-aussl en bulgare, avec un tres court resume en fran~als (d. Le 5 Idoles pr e historiques en Bulgari~._ dans Iz vestl ia, VIII (1934), p. 183-214). 2) La seule exception est un fragment de fi gurine plate en os decouvert a Koszylowce, en Galicie, qui differe totalement des figurines decrltes plus loin. La t€:te est ronde et petite, Ie cou trc:s court, deux trollS aux angles. (Jes epaules): la partie Inferleure manque. C f. Ch. Hadaczeb:, Lac 0 Ion j e In d U 5 t r I e 11 e de Kosz\"lowce, A l b um des fouilles, Lwow 1914, pI. V, no. 26. 3) M. M. Vasl c, Ole Ha uptergebnlsse der prahlst. Ausgrabun g In Vin ca 1m Jahre 1908, dans Drahlst. Ze lts c hr., 11 , 1914, p. 23 et suiv., pI. 9, no. 1. VOir aussl M. M. Vasic, Pre 1st 0 r Is b a Vi n ca, I, Belgrade 1932, p. 40- 41, pI. XVI, nos. 80- 8S. 4) Cf. Chr. Tsountas, Ai 7tpo"lafopu
(Tsountas, l oc. cit.) n'ont pas ete des figurines, mals bIen d'autres objets. S) La seul e figu rine zoomorphe en os (une tete de boeuf plate) que nous connaisslonsdans Ie Sud-Est de I'Europe a ete trouvee a Bilcze-Zlotc; d. Ch. Hadaczeb:, op. cit., pI. V, no. 23. Toutefois, M. 1. Nestor pense que deux des figurines prismatlques en os trouvees a Glina (Ro uman le) representent dcs animaux, parce que «elles gardent leur equllibre quand 00 les pose debout, sans avolr subl aUCllne modification a cette fin> (Fou ill es d e G iln a, dans Dacia, III- IV, p. 233). NOlls croyons cepcndaot qu' il s'agit de figurines anthropomorphes, parce Qu'elles sont pareilles aux autres idoles de ce type.
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impose les formes en relief, en ronde-bosse. Les fi\1urines en os du groupe Ie plus crealiste' sont presques toujours plates ou tout au plus un peu bombees, par Ie fait qu'elles ont ele ta illees dans un os arque. Pa r consequent, elles ne reproduisent que les co ntours de la forme humaine. Celie deformation qui rend les volumes par des formes plates, doit etre expliquee par Ie materiel subjectif (I'os), mais aussi par Ie schematisme accentue qui est un des traits caracteristiques aUx civilisations eneolithiques du Sud-Est de I'Europe. Les stations prehistoriques de Roumanie et de Bulgarie, dans lesquelles on a decouvert des fi\1ilrines anthropomorphes en os, appartiennent a la civilisation eneolithique balRano-danubienne de type Gumelnita. Presque toutes ces stations ont deux o u plusieurs couches de culture. Grace aux donnees de la stratigraphie, on a pu etablir que les figurines des groupes nos. I et III appartiennent tant a la phase A qu'a la phase B de la civilisation Gumelnita, tandls que les figurines dp IV· groupe appatiiennent exclusivement a la phase plus recente, B. Les exemplaires decouverts a Vinca appartenant au groupe no. II - ont ete trouves seulement dans les couches profondes de la station, entre 9,1 m. et 6 m. de profondeur. II faut remarquer qu'on n'a pas trouve jusqu'a present aucune fi\1ilrine en os parmi les restes de la civilisation de type Boian A; celle-ci est la plus ancienne civilisation m'o-eneolithique connue sur Ie ten·iloire balkano-danubien. D'ailleurs, jusqu'aux demieres fouilles de 1934, la plastique en argile y faisait egalement defaut6) .
• l. - Le premier groupe (v. fig. 1) est represente par des exemplaires assez nombreux decouverls dans plusieurs stations de Roumanie 7) et de Bulgarie S). Toutes ces figurines appatiiennent a la civilisation de type Gumelnita, a I'exception d'une seule piece decouverte a Bod-Priesterhiigel pres de Bra~ov9) (en Transylvanie), 6) On n'a trouve aucune figurine anthromorphe ou zoomorphe - en argile ou en as - pas meme dans la station de Vidra, dans laquelle 1a couche Boian A a l ie explon!e sur une etendue asse:c vaste (ef. D. V. Rosetti, Sapaturile dela Vldra, raport prelimlnar, Bucure~ti 1934, p. 18). 7) A Calomflre~ti, Baiacl, Atmageaua - Tiilarasca (inedltes, au Musee National des Antlqu ites de Bucarest) ; it. Cascioarele (Gh. ~tefan, L e 5 f 0 U 11 t e 5 dee if 5cioarele, dans D ac ia, II, p. 184-185 et fig. 44 nos. 4-8); a GUna 0, Nestor, 10 c. cit, p. 233), etc. ') V. Mikov, I. ve 5 t II a, 1926/1927, p. 269, fig. 101; etc. 9) H. Schroner, Ein Knochenldol vorn Prlesterhilgel beJ Brenn~ do r f, S I e ben b ii r g e 0, dans Man n U 5, VI, ErganzupQ:sband, p. 232-235; d. aussl H. Schroller, Die Stetn- uod Kupferzelt Siebenbiirgens, Berlin 1933, p. 57. pI. 40, no. 6.
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dans une station a ceramique peinte de type Ariu~d-Cucuteni A. Elles sont en forme de prisme triangulaire, etant taillees dans les os de la patte du sanli/lier IO); I'os a ete toujours poli, mais on n'a fait presque aucune retouche. Sur la partie superieure - qui represente la tete - iI yale nez cen bec d'oiseau >; quelques fili/urines portent I'indication des yeux: un point incise de chaque cote du nez ll ) . D'autres exemplaires ont deux trous lateraux, indiquant probablement les yeux, sinon les oreilles I2). II ya meme des pieces avant deux paires de trous 13). Les fili/urines de ce li/roupe, decouvertes dans les deux phases (A et B) de la civilisation eneolithique de type Gumelnita, representent une forme propre a cette civilisation I4). D'autant plus, que Ie seul exemplaire decouvert dans une station qui ne soit pas de type Gumelni(a (Ia fili/urine de Bod; v. note no. 9), ne peut en aucun cas etre plus ancien que les premiers exemplaires de la civilisation baIRano-danubienne. Par consequent, la presence de ce\te fili/urin e en Transylvanie doit etre expliquee par la diffusion du type danubien au Nord des Carpathes I5).
• II. - Le deuxieme li/roupe est forme par quelques fili/urines plates (v. filii. 2) decouvertes en Bulli/arie I 6), Roumanie I7), Yougo10) H. Schroller, Ole Steln- und Kupfer ze lt Siebenblirgens, p. 57. 11) Gh. Stefan, op. c it., p. 185 (d. fig . 44, no. 6, p. 188): ). Nestor, loc. cll.
") Gh. $tefan.
0
p. cit., fig, 44, no. 4.
V. Mibov, Les Idoles prehlsloriques, fig. 134, no. 3. 14) Dans la couche Vidra II A ( = Gumelnita AI), qui est b. plus ancienne de la phase Gurnelnlta A, on n'd tfouve jusqu'a present aucune figurine de ce t'i'pe; elles apparalssent seulement des la couche Vidra II B (d. D. V. Rosetti, loc. cit., p. 40). 15) L'analogie etablle par H. Schroner (Eln Knochenidol etc., p.235) entre les figurines prismatiques en os et une des figurines schematiques de Cascioareie (d. Dacia II, p.179, fig. 40, no. 4) estexacte. Cependant,h correspon~ dance entre les figurines en os de ce groupe et les figurines en argile est plus etroite, si on compare les premieres aux figurines en argile trouvees it. Kodjadermen (I z ve s ti Ia, 191 611918, p. 139, fig. 144), auxqueltcs cites sont tout-a.-fait pareilles. II n'cst pas Impossible que les prototypes de ces figurines en os solent les fi gurines en argile. IYautrc part, les dernieres decouvertes de Chypre semblent montrer qU'on pourrait rechercher l'o ri glne de ce prototype en argile dans 1.1 Medlterranee orientale (d. Vladimir Dumitrescu, La plastique anthropomorphe en argile de la c ivilisation eneollthiqu e de type GumelnJta, dans Jpen , 1932/1933. p. 49-72: d. p. 72). 16) R. Popoff, Le tumulus de Devebargan, dans Godisnlb na M u z e i.192211925, p.84, fig. 143. Quelques excmplalres qui pourralent appartcnir it. ce groupe ont He decrits par M. Mlnov dans Ie prem~er groupe des idoles plates (t ype II, 1): Les idoles prehistoriques, fig. 135. 13)
Iry
D. V. Rosetti, 10 c. cit., p. 20, fig. 31-33.
374
slavie l8) et Hongrie I9). Les exemplaires de Roumanie (Vidra) ont ete trouves dans la couche II A ( = Gumelnila A 1), tandis que les figurines de Yougoslavie (Vinca) appartiennent aux couches profondes (de 6 m. 11 9,1 m. de profondeur). Les figurines de Vidra (Roumanie) et de Devebargan (Bulgarie) ont la tete en losange, avec un point incise juste au milieu, et Ie corps terminI" en pointe 11 la partie inferieure; cependant, Ie corps est quelquefois rectangulaire. On a me me trouve 11 Vidra une figurine ou la separation des trois parties: tete, trone, partie inferieure du corps, est indiquee par des entailles laterales. Quelques-unes des figurines de Vinca ont la partie superieure arrondie - ce qui pourrait figurer la tete 20); Ie corps (ou Ie cou?) est parfois tres mince, jusqu'1I mi-hauteur,ou les contours s'arrondissent legerement de deux c6tes: ce sont peut-etre les bras 21 ). La moitie inferieure du corps est plus large et presque toujours arrondie 11 la base. Un autre exemplaire, 11 tete rhomboidale et 11 corps rectangulaire 22), ressemble tres bien 11 une des figurines de Vidra. D'autres sont entailles 11 la partie superieure 23). II faut cependant noter que la plupart des figurines de ce groupe est contestable, puisque leurs formes ne respectent meme pas les contours du corps humain. D'ailleurs Ie prof. Vasic doute lui-meme que les exemplaires de Vinca soknt des figurines: il se demande si nous ne sommes pas en presence de spatules plut6t que d'idoles 24 ). Toutefois, quelques-unes ressemblent aUx figurines en os decouvelies 11 HissarliR - analogie signalee par M. Vasic apres ses premieres dt'couvelies de Vinca 25). D'autre part, les exemplaires 11 petits bras et 11 long cou ressemblent 11 queiques-unes des idoles plates en pierre trouvees en Tb.fSsalie 26) .
• III. - Le troisieme groupe comprend un nombre tres grand de figurines en os decouvertes dans presque toutes les stations de la civilisation balRano-danubienne de type Gumelnila 27) (v. fig. 3, IS) M M. Vaste, ies deux cu'wages cites. 19) D. V. Rosetti, 10 c. cit., p. 52. 20) M. M. Vaslc, PrelstorisRa Vinca, I, pI. XVI, no. 87. 21) Ibidem: d. dussl I'artlcle de ta Prahlst. Zeltschrlft, JI, pI. 9, no. 1. 22) PreistorisRa Vinca, I, pI. XVI, no. 81. 23) I bid e m, pI. XVI, nos. 80, 82; etc. 24) I bId e m, pI. 40-4 1. 25) H. Schmidt, Schllemann's Sammlung, p. 280, no. 2624; M. M. Va~ sic, Prahist. Zeitschr., 1910, p. 28. 26) Chr. Tsountas, 0 p. cit., pI. 37, no. 12; pi, 38, no. 3. 27) Seure~D egrdnd. Exploration de quelques tells. dans Ie Bull. corr.
hell., 1906, p. 415, fig. 57; A. Tchillnghirov, SborniR, loco cit. et Izvestlla,
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4 et 5). Elles ont ete trouvees dans les couches appartenant aux deux phases - A et B - de cette civilisation; I'affirmation de H. Schrolier 2S), selon laquelie ces figurines appartiend raient exclusivement a la couche plus recente, B, ne correspond pas a la rea lite ; s'i1 y a des stations dans lesquelies les figurines du groupe no. !II ont ete trouvees seulement dans la phase B, iI y en a d'autres stations dans lesquelies les figurines en os de ce groupe ont ete decouvertes dans les deux couches - A et B (Gumelnita,29) Sultana 30), Vidra 31 ); iI faut cependant preciser que dans la couche Vidra II A, qui correspond aux debuts de la phase A de Gumelnita, ces figulines manquent jusqu'a present. Par consequent, il n'est nullement exact que les figurines plates de ce groupe soient plus recentes que les figurines prismatiques du groupe no. I, comme I'affirme M. Schroller; elles sont, au contraire, tout-ii-fait contemporaines. Seules les figurines plates du groupe no. II sont plus anciennes que celles des groupes nos. I et Ill. Toutes les fi gurines de ce type sont plates, c'est-a-dire qu'il ne s'agit ja mais de representations en ronde-bosse, meme si quelques-unes de ces figurines sont plus ou moins bombees 32). Elles ne deest jamais 15 em. de hauteur; la plupali o nt meme moins de 10 cm. de hauteur. On peut dire sans exageration qu'i1 n'y a pas deux exemplaires identiques. Mais iI est evidemment impossible 1911, p. 81- 84; R. Popov, I.v estl la, 1916- 1918, p. 93, fig. 82; Hoernes-Menghln, Urg esc hi ch te d. blldend. Kun s t, p. 317, fig. 1-3; M. Ebert, Reallexlkon d. Vorg., VII, pl. 92; R. Popoff, Bcitrage ,ur Vorgeschichte Bu l garie ns dans la Drah. Z e it sc hri f t, IV, p. 88 ct su!v., fi g. 13; G. Kazarov, Vorge~ sc hl c htli chcs aus Buigarlen, dans la Wien er Drah. Ze lt schr.,XII,1925, p. 37- 39, fig. 3; V. Mikov, Izvestiia, 1926- 1927, p. 279, fig. 102; Les i do l e s preh ls t oriq ue s, p. 203, fig. 135 et p. 204, fig. 136. - J. Andrie~ escu, Fouilt es de Sultana, dans Dacia, I, p. 104- 106, pI. XXXVI -XXXVII; Vladimir Duml· trescll, D eco uv e rt es de Gume1nlta, dans Da c ia, I, p. 339, fig. 10 no. 7, et Fouill es de G umeln if a, dans DaCi a, II, p. 88, fi g. 66 nos. 2-5; Gh. ~Iefan, o p. cit., p. 190, fi g. 44, nos. 1-3; ,. Nestor, loc. cit., p. 232, fig. 5, no. 3; D. V~ Rosetti, 10 c. cit., p. 22 ct 28, fi g. 36 el 40; D. Berciu, 5 apat uri I ear c h e 0logi ce dela Tan ga ru, dans Buletlnul Muzeulul Vla~ca . I (1934), p. 34, fig. 41. Oulre celle~el, II y en a beaucoup d'autres encore tnedites. 28) Eln Kno chen idoJ, p. 235. 29) Vladimir Dumitrescu, Fouilles de Gumelnqa, l oc. c i t., p. 88, fi g. 66, no. 2. 30) J. Andrle~escu, 0 p. c I I., p. 104- 105. 31) D. V. Rosetti, loc. cit. 32) Et on De pcut pas dire qU'OD ait trouve une cfigurine en os, rendue plastlquemenb (D. V. Rosetti, 0 p. cIt., p. 22), d.'abord parce que toutes les flgu~ rlnes sont par definition meme plastiques et ensuite parce que les figurines en ronde-besse fonl completement delaut dans cette categorle. Cest seulement Ie devant de la figurine qui est un peu plus bembe.
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a, Routnanie: b, Soultall (Bulga rle) : c, Glina (Roulnanie).
Fig. 2. -
a, b, c, VinCa (Yougoslav ie); d, e, t; Vldra (Roumanie); 9. Deveba rgan (Bu lgarie): Ii, Soultan (Bulgarle).
fig. 3. -
a, Sultana (Roumanie); b, RusciuR (Bul garle).
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Fig. 4. - a, Ru sc illl~ (Bulgal'i e): b, Gaha rC\70 (Bul~drieL c, G lina (Roumanie); d, Sultana (ROliIlMllie).
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Fi g. 5. - a, Ru sci ul" (Bul garie): b (13ulgarlc): c, Soulldn (I~lIJ garie), Fi g. 6. G umelni!a (Roul11<1nic).
q.
de donner la description de toutes ces figurines; par consequent, il faudra indiquer les categories principales dans lesquelles rentrent toutes les figurines de ce troisieme groupe. II y a deux types bien dislincts et un troisieme intermediaire. Les figurines du premier type sont tres eloiqnees de la rea lite qu'elles devraient representer; celles du deuxieme type en sont plus proches. D'ailleurs il s'agit seulement des contours, parce qu'il etait impossible a l'artiste prehistorique de rendre dans I'os plat les formes rondes du corps humain. Le type intermediaire constitue la transition du premier au deuxieme type. Cependant, toutes ces fiqurines sont stylisees: la cause doit en etre recherchee non seulement dans Ie materiel, qui ne permet pas d es formes plus libres et plus arrondies, mais aussi dans la tournure d'esprit propre a ces populations 33). a. - Parmi les quelques figurines appartenant au premier type (v. fig. 3), la plus caracleristique a ete decouverte a Sultana (Roumanie 34). Elle est taillee dans une plaque en os tout-a-fait rectangulaire. haute de 8 cm et large de 2 cm. Deux entailles faites de chaque cote de la plaque divisent la figurine en trois parties ineqales: La paliie superieure, qui desiqne la tete, est deux fois plus haute, en'Viron, que celie dti milieu, qui represente Ie torse; enfin, la partie inferieure du corps, des hanches a la pointe des pieds, est plus haute que les deux autres ensemble. De chaque cote du visage il y a trois petits trous disposes en liql1e verticale. Les yeux en sont marques par deux points incises; une ligne horizontale et quatre points incises au-dessous, indi33) A. Tchilinghirov, dans son
~tude
de Sbornik (v. plus haut, note no. 1)
dlvisait les figurines pidtes de Buigarie en cinq groupes (p. 33). Cependant DOUS croyons que les tro!s types etabUs por nous peuvent tres bien comprendre tOllles les figurines plates en os du groupe no. III. Le quatrieme type de Tchilinghirov, par ex. (pI. II, nos. 8-9) et un des exempiaires du cinquieme type (pI. II, no. 11) De sont que des pieces Inachevees. C'est seulement Ie troisleme type de Tchilin~ ghlrov (pI. II, no. 7) -
avec la partie superieure reduite
a une
simple barre ver-
ticale - qui parait representer une variete a part. On pourrait dire la m~me chose d'une figurine du Verne type de Tchilinghlrov (pI. II, no. 10) a formes ovales, mais je crois que c'est plutot un exemplalre inacheve. II est difflcile d'ettre qu'li constitue Ie point de depart dans l'evolutlon typologique des figurines qui appartiennent a notre troisieme groupe. M. V. Mikov, dans son recente etude sur les Idoles prehistoriQues, divise les figurines plates en os en quatre types, qui correspondent, plus ou molns - d'apres les exemplaires caracteristiques des fig. 134146, aux divisions adoptees par nous-memes. 34) I. Andrie~escu. loc. cit., pI. XXXVI - XXXVII, no. 2- 2 a. Cependant, 1a plus primitive figurine de ce type a ete decouverte ~en Bulgarie (d. A. Tchilinghlrov, Sbornib, artic l e cite, pI. II, no. 8): elle a ete polie sur une seule face et manque completement d'ornementatlon (lignes, points, etc.).
377
5
quent la bouche. Le nez n' est /amais indique sur les exemplaires de ce type, du moins sur ceux que je connais. Deux autres trous percent la partie centrale de la fiqurine. Sur la poitrine, entre les deux trous, iI y a trois autres points incises. A la partie inferieure du corps on dislinque Ie trianqle du sexe, ainsi qu'une profusion de points incises - soit pres des cotes du trianqle, soit plus bas. Chez d'autres exemplaires on trouve quelques points incises meme dans Ie dos. La plupart des points incises A la moitie inferieure du corps ne paraissent pas avoir de sens bien precis 35). ~. - Les fiqurines du deuxieme type sont de beaucoup plus nombreuses (v. fiq. 4); les plus belles ont ete trouvees A Rusciuk 36) et A Sultana 37); I'exemplaire de Glina 38) est Ie plus qrand. Le corps est divise en trois parties ineqales, tout - A- fait comme chez les fiqurines du premier type. La tete en est patiois arrondie ou me me pointue. Le torse est travaille de la meme maniere; la partie inferieure est cependant beaucoup plus ouvraqee: les cuisses sont fortes et arquees; les jambes sont reellement separees. La plus caracleristique figurine de ce type a ete trouvee A Rusciuk. La tete, ovale, est percee de quatre trous, deux de chaque cote; deux points incises indiquent les yeux; la bouche est indiquee par une Iiqne horizontale incisee et par quatre points incises, dont trois places parallelement a la Iigne et Ie quatrieme au-dessous. Le torse a ete perce de deux trous; sur la paliie infelieure on a trace Ie triangle du sexe et on a incise quelques points qroupes par six ou par quatre, soil tout pres du trianqle, soit plus bas. Les autres exemplaires n'en different que par quelques details insiqnifiants. y. - Les fi qurines de type intermediaire, sans alleindre a la petieclion de celles qui appartiennent au second type, sont mieux executees que les fiqurines du premier type. La separation des jambes par une Iiqne incisee qui descend de la pointe du trianqle jusqu'en bas est Ie trail caracleristique de ce type (v. fiq. 5). Le visaqe d'une fiqurine trouvee en Bulqarie est partaqe en deux par une saillie verticale, qui J'epresente sans doute Ie nez 39). D'autres fiqurines ont la bouche marquee par trois points incises en liqne
a
35) II nous semble hors de propos de dlscuter cette occasion Ie probleme de la signification de I'ornementatlon des figurines en as et en argile; il suffit de
rappeier les trois explications donnees jusqu'a present : simple omementation; repri!sentatJon du tatouage; r epresentation des v€tements.
"l R e all exlk. d. Vorg., II, pI. 92, nos. 4-6. ',)1. AndTle~escu, loc. cit., pI. XXVVI-XXXVII, nos. 1-1. et 3-3 •. 38) f. Nestor, 10 c. cit., p. 232. fig. 5, no. 2. '9) A. Tchll1nghirov, Sbornib, article cite, pI. I, no. 1.
378
horizon tale; un quatrieme point au - dessus, pourrait etre lui-aussi I'indication du nez (?)40). Les figurines anthropomorphes en os de ce \1roupe (no. 111), nous l' avons deja fait remarquer, appartiennent exclusivement a la civilisation eneolithique balRano-danubienne de type Gumelnita. Les trous perces se retrouvent sur les fi\1urines en ar\1ile de la meme civilisation, ce qui nous permet d' affirmer que la plastique en os a subi I'influence de la plastique en ar\1ile. D'autre part, les fi\1urines anthropomorphes en ar\1ile de la civilisation a ceramique peinte de type Cucuteni 6 moldavo-ucrainienne pn!sentent e\1alement, presque toujours, plusieurs trous sur la tete, sur les epaules et me me aux hanches. Par c~ntre, les fi\1urines de la phase plus ancienne, Cucuteni A, ont la tete tres petite et rarement percee de trous, ce qui prouve une fois de plus que la civilisation de type Gumelnita a ete contemporaine non seulement a la phase Cucuteni A, mais aussi a la phase Cucuteni 6 41 ). Ce rapprochement entre les fi\1urines en os de la civilisation eneolithique balRano-danubienne et les fi\1urines de la deuxieme peri ode de Cucuteni a ete, d' ailleurs, deja si\1nale 42). On peut en meme temps etablir des analo\1ies avec quelques fi\1urines en marbre trouvees en Bul\1arie 43), bien qu'il ne soit pas sur qu'elles appartiennent a la meme civilisation eneolithique de type Gumelnita 44). Ces analo\1ies ont ete etablies par A Tchilin\1hirov 45) et par M. R. POpOV 46). Au fait, la tete d'une figurine en os de RusciuR est taillee exadement de la meme maniere que la
n
.0) Ibidem, pI. I, no. 4; D. V. RoseW, ap. cit., p. 28, fjg. 40. D'atlleurs, n'est pas tout-a-fait certain que Ie point sltue en dessus de la ligne qui indique la bouche, solt la representation du nez: d'abord, parce qu'il aurait
ele
plus naturel
d'indiquer Ie ne=: par deux poi nts ; ensuite, parce qu'aD trouve sur certalne figurine
de Bulgarie (d. V. Mibov, Les Idoles prehistoriques, p. 206, fig. 138, no. 4) quatres points dtspo~s en rhombe. dont un en haut: taus ces points semblent Indiquer la bouche de la figurine. En tout cas, meme s'll s'agit de la representation
du nez, on dolt constater qu'elle est tres rarement rencontree. 4I) Ceci concorde avec les synchronlsmes etablls par nous dans notre etude La cronologia della ceramica dlplnta dell' Europa orientale, dans Ephemeris Dacoromana, IV, 1930, p. 257- 308. 42) Hoernes-Menghln, Urgeschlch!e, p. 310-312; V. G. Childe, The Dawn of European civilisation, 2eme ed., p. 167; G. Wilke, dans Ie Realtexlbon d. Vorg., Xlll, p. 121 - 122. 43) R. Popov, Idoles en marbre prehlstorlques trouvees en Bulgarle, dans Izvestlla, 1925, p. 91-110. 44) M. V. Milwv afflrme (Les Idoles prehlstoriques, p. 214) que les Idoles en marbre ne se rencontrent que dans les c01fches superieures des statJons. 45) A. Tchillnghirov, Zwcl Marmorflguren aus BuJgarlen, loco cit. 46) R. Popov, Idoles en marbre, etc.
ti! ~e
d'une idole en marbre trouvee a Stara-Zagora 47). Le torse des fi gurines en os a ete taille de fa.;on a do nner I'impression qu'i1 s'agit de mains posees sur la poitrine: car, si on represente les fi gurines avec les mains posees sur la poitrine ou sur Ie ventre, les coude5 deent de deux cotes la Iigne du corps. De celte maniere, I'artiste prehistorique s'est contente de tracer seulement Ie contour de la silhouette humaine, les deux trous du torse representant, com me I'a deja remarque M. R. POpov 4B), I'espace menage entre les bras replies et Ie corps. Cependant, nous ne pouvons partager I'opinion de M. R. Popov, selon laquelle iI n'y aurait pas de rapport de filiation entre les figurines en marbre trouvees en Bulgarie et la plastique en marbre de l'Egee 49). Nous croyons que les figurines en marbre de Bulgarie ont ete imitees des modeles importes de I'Egee 50). Les ressemblances avec les figurines en ivoire de Nippur - Mesopotamie 51 ) _ . ne peuvent indiquer, a notre avis, des rapports directs entre ces demieres et les figurin es en marbre de Bulgarie, et d'autant moins avec les figurines en os dont nous nous occupons. D'ailleurs, iI faut signaler que les figurin es en marbre de Bulgarie ont emprunte quelques elements de la plastique locale en argile: les trous lateraux et les trous qui indiquent la bouche sur la face d'une figurine de Stara-Zagora 52). Cependant. si I'on tient compte de I'affirmation de M. V. MiRov, selon laquelle les idoles en marbre de Bulgarie appartiennent toutes aux couches superieures 53), iI n'est plus possible d'affirmer que les idoles en os de ce groupe aient ete copiees d'apres les figurin es en marbre. II est certain, d'autre part, que les modeleurs ont utilise quelques -uns des procedes propres a la plastique en argile de la meme region baIRano-danubienne.
•
IV. - Le quatrieme groupe est represente seulement par trois exemplaires decouverts a Gumelnita 54) ; ces figurines sont 47) Ib idem, p. 93, flg.1. <0) Ibidem, p. 109.
" ) Ibidem, p. 109- 110. 50) Voir a ce propos non seutement ta position des bras sur Ie ventre ossu sur la poitrlne, mais aussl ta facture du nez chez certaine figurine de Stara-Zagoraj Ie nez est exactement parell it celu i d'une figurine en marbre de Syros (Egee); d. R. Popov, Idole s en marbre, fig. 1 et 8. ") Re a llexlR. d. Vorg., VII , pI. 173. ret t. 52) R. Popov, Id o le s en marbre, fig. 1. 53) Les idoles prehlstorlque s, p .• 214. 5") Vladimir Dumitrescu. D eco uvertes de Gume lnita. Dacia I, p.338340, flg. 10, no. 1; Fouilles de Gume lnl\a, Dacia II, p. 88, Jig. 66 no. 1.
380
toules it I'etat fragmentaire, mais leur forme est parfaitement reconnaissable 55}. La section hori?'ontale en est tres convexe it cause de 1'05 dans lequel les figurines ont ete taillees (v. fig. 6). La tete est arrondie it la partie superieure et se prolonge dans Ie bas, des deux cotes, par des oreilles demesurement longues et pointues; un cou assez long relie la tete au corps parfailement rectangulaire. On a perce trois trous sur la tete et quatre sur Ie corps - un trou dans chaque angle 56}. La plus grande de ces figurines a 22 cm . . de hauteur et 7,5 cm. de longueur. Ce sont des apparitions isolees dans Ie Sud-Est de I'Europe. Les seules analogies qu'on puisse trouver sont les figurines <en violon . de HissarliR 11- V57}, certainement plus anciennes que la phase B de Gumelni(a, it laquelle appartiennent nos figurines SS}. Par consequent, nous crayons que ces dernieres figurines sont derivees du type <en violon> de l' Anatolie.
•
Apres avoir examine les faits concernant les figurines a nthropomorphes en os du Sud-Est de I'Eurape, nous croYOl1S pouvoir formuler les conclusions suivantes : 1. En ce qui concerne l'ori gi ne des figurines en os, il est presque certain que les figurines prismatiques du premier groupe sont un produit local, dQ it l'inventivite des populations eneolithiques baIRano-danubiennes. Les figurines du deuxieme groupe si ta nt est qu'elles soient des figurines - pourraient etre ou d'inspiration locale, ou bien imilees d' apres les figurines en os des couches II-V de HissarliR et des figurines plates en pierre de Thessalie. Les figurines du mem, groupe pourraient eire imitees, comme type general, des prototypes egeens en marbre, bien que celie filiation n'est pas certaine. Elles pourraient eire aussi bien dues it l'inventivite locale. En meme temps ces figurines revelent quelques emprunts it la plastique en argile de la region balRano55) line des figurines lncertaln es de Vinca (M. M. Vasic. Pre i 5 tor I 5 R a Vin ca, I, pI. XV" no. 85) est assez ressemblante a. celles du groupe no. IV, sans avoir les oreilles allongeesi par centre Ie cou est tres long. 56) line des figurines presente un clnquieme trou, a la base du cou. 57) H. Schmidt, 0 p. c! t.. p. 279, no. 7521. 58) On a decouvert tout recemment a Vidra un fragment en os que M. D. V. Rosetti attribue a un objet ayant l~ forme des figurines decrites par nous dans ce quatrU~me groupe. L'auteur pense que Ie fragment de Vidra, aussi bien que les exemplaires de Gumelnita ne seraient point des figurines, mais qu'elles <servaient plutot aux archers de plaques protectrices du poignet> (ioc. cit., p. 45). L'exemplalre de Vidra est trop fragmentaire pour qu'on puisse verifier l'hipothese de M. D. V. R. Mais les exemplaires de Gumelnita sont certainemen( des figurines · du type <en vioion', trop proches des figurines trouvees en Anatolie pour qu'il soil possible de leur donner une autre interpretation.
:581
danubienne. Les quelques figurines du groupe no. IV derivent presque certainement des figurines <en violon> de l'Anatolie. 2. - Du point de vue de la chronologie, toutes les figurines en os dec rites plus haut doivent etre datees de la peri ode eneolilhique; en eifel, dans toutes les stations et les couches dans lesquelles ont ete decouvertes ces figurines, on a mis au jour des objels en cuivre. Les pieces du deuxieme groupe trouvees a Vidra sont les plus anciennes, parce qu'elles ont ete decouvertes dans la couche II A, ou on n' a trouve aucune figurine en os d'un autre type. Cette couche est la plus ancienne de la civilisation Gumelnita A. D' autre part, la date inHiale de la civilisation Gumelnita A doH etre placee vers 2500 avo J.-Chr.s9); par consequent, les figurines incetiaines du I1'm, groupe doivent eIre datees de la meme epoque et aussi un peu plus recemmen!. On peut dire la meme chose pour les figurines de Vinca; elles appartiennent aux couches profondes (Vinca I, selon V. G. Childe) et sont posterieures a I'an 2500 avoJ.-Ch60). Les figu rines des groupes nos. I ei III appatiiennent aux phases Gumelnita A et B. Cependant elles manquent a Vidra II A (Gumelnita A 1), -de sorte qu'elles apparaissent apres celles du groupe no: II, c'est-a-dire quelque peu apres 2500 avo J.-Chr. Les analogies elablies avec les figurines en argile de Cucuteni B semblent meme indiquer que les figurines en os du groupe no. III apparaissent a peine vers 2000 avo J.-Chr. Elles se retrouvent jusqu'a la fin de la phase B de Gumelnita, c'est-a-dire jusque vers 1600-1500 avo J.-Ch61). Le groupe no. IV est circonsrit aux Iimites de la phase B de Gumelnita (de 1800 a 1500 avo J.-Chr.). 3. - II faut finalement noter que toutes les figurines etudiees ici n'ont pas ete con~ues en tant qu'oeuvres d'ar!. Elles representent !'image anthropomorphe de la divinite feminine loute-puissante, divinite chtonienne, d'origine medHerraneenne-orientale. Vladimir Dumitrescu
Bucares!.
59} Vladimir Dumitrescu, La cronol ogla della ceram ica dlplnta, etc.,loc. cit., p. 30i voir dUSS! VI. Dumltrescu, A propos de la peinture de quelques vases de Gumelnqa, dans Revlsta Istorlca Ramana, 1,1931, p. 403-
415, et Betrachtungen fiber die c:Stecbdosen» cler rumanlsch-bulgarischen BOlan-A-Kultur, dans la Wiener Drahist. Zeltschr., XXIII (1936), p. 142-150. 60) Dour les motifs que nous exposerons ailleurs, nous preferons les dates etablies par V. G. Chllde (The Danube in Prehistory. p. 68 et suiV'. et tableau chronologlque) aux dates proposees par M. M. Vaslc (Preistorlska Vinca, I, p. 87 et ,ulv.). 61) Vladimir Du'mitrescu, La cronologla della ceramlca dlplnta, p . 307.
38fl
Ober die Bedeutung der miHelalterlichen Bergbaukolonien fUr die slavischen Balkanvolker 7\ Ile bedeulenden Bers;:bauzentren in Bosnien, Serbien und Buls;:arien
f i waren im Millelalter von Fremden besiedell. FUr Kre~evo, Olovo und Kratovo sind Kolonien von Deulschen urlmndlich beles;:t; in Oslruznica, Hvojnica, Srebrnica, Br5Rovo, Zajeca, Koporice, Kucevo, Ciprovci, Zeleznica und Tarnovo haben Deulsche und Ras;:usaner, in Rudnik, Trepca, Novo Brdo und janjevo ausser Deulschen und Ras;:usanern auch Caltarenser, Spalaliner, Tras;:uriner sowie Zaraliner s;:ewohnl; und in Zvornik, Krupanj, Plana, Kovaci und O slraci befanden sich ebenfalls Dalmatiner und Italiener. 1) Mitten im slavischen W ohnraum s;:eles;:en, scheinen diese Kolonien von Fremden relaliv stark besiedell lIewesen zu sein; denn die Orte erhielten vom Volke und in den erhaltenen Aufzeichuns;:en die Benennuns;: . Ialeinische«. Am zahlreichsten waren wohl die Ras;:usaner, etwas weniller zahlreich anscheinend die Deutschen, die sich iiberdies ziemlich schnell durch Auswandern in unruhis;:en Zeilen verminderlen, und indem sie durch Mischheiraten in den anc\eren Fremden aufs;:ins;:en.2) Die Deutschen waren vom Siamme der Sachsen. Aus der Zips, 1) Jireceb: c.: Staat uod Gesellschaft im mittelallerlichen Serbien I, Wien 1912, 5. 66/7. ders.: Die Handelsstrassen uod Berg\verkc von 5erblen und Bosnien, Prag 1879, 5. 45, 49/54, 56/7. ders.: Geschichte der Serben II, Gotha 1918, S. 278, 30. ders.: Archaologische Fragmenle aus Bulgarien, Prag 1886, S. 76.
Kanitz, P.: Das Konigreich Serbien uod das SerbenvoJb I, Leipzig 1904, S.
240, 378, 398. Tomaschek W.: Zur Kunde der Hamus-H a lb i n s~el II, Wien 1887, S. 90. 2) jlreceb, c.: Staat uod Gesellschaft 1m mittelalterlichen Serbien I, Wlen
1912, 5. 66.
383
also aus Ungam - seit der bayrischen Gisela, der Gemahlin Stephans, und Andreas II. schon deutsches Kolonialland 3) - waren sie nach Bosnien, etwas spater dann nach Serbien eingewandeli 4) und mit den vordringenden Serben b i s n a c h K rat 0 v 0 (1282) vorgestossen 5). CremOSniR5a) will aus dem Namen BrsRovo, den er auf Breisgau resp. dessen alte Form Brisacowe 2uriicbfUhrt, folgern, die dort tatig gewesenen deutschen Bergleute seien direRt aus dem Breisgau nach Serbien iibergesiedelt, ohne erst in Ungam Aufenthalt zu nehmen. Demgegeniiber weist CoroviC 5b) mit Recht darauf hin, dass diese Theorie unhaltbar sei, weil die Bergleute sonst Schwaben gewesen sein miissten, wahrend man in allen Quellen nUr von Sachsen lies!. Auch mir erscheint es reichlich gewagt, wie CremoSniR5c) empfiehlt, die Bezeichnung . Sachse« als Synonym fUr > Bergmann« zu halten. In den ErzdistriRt um Ciprovci dagegen waren Siebenbiirger iibergesiedeIt 6), deren Vodahren nach EnszeJ7) aus Meissen und nach Stanev S) aus Bayem szeRommen waren, urn in der neuen ungarischen Heimat den reichhaltiszen Edelmetalladern nachzuspiiren 9). In allen drei BalRanlandern worden die Sachsen von der alteingesessenen slavischen BevolRerunsz ausdriicRlich Saxones oder Sassii genannt IO). Wann sie in diese 2ugewandert sind, steht nicht einwandfrei fes!. Wenn wir uns auf verhaltnismassig spat entstandene Annalen sliitzen diiden, waren sie in Serbien schon unter Stephan Vladislav (1234-1240)11) anwesend; urRundlich ist es jedoch erst liir die Regierunszsjahre Stephan Uros I. (1243-1276) beleqll2), wie jireceR angibt, und CremosniR 12a) weist auf zwei DORUmente, vom 10. 9. 1280 und aus dem Jahre 1285, hin, in denen als in Brs3) .) 5) 1912, S.
lung, J.: Romer und Romanen in den DonauUindern, InnsbrucR 1887, S. 329/31. JlreceR, c., Geschichte der Serben II, Gotha 1918, S. 28. Jireceb, C.: Staat uod Gesellschaft im mittelalterlichen Serbien
I,
Wien
68. sa) Cremosnik: Razvoj srpsRog novcarstva do Kralja Milutina, Beograd 1933, S. 719. sb) Carovic, V.: BrsRovo. in Glasnib geografsRog drustva, Beograd, S. 43/4. scl Cremosnib: Razvoj srpsbog novcarstva do Kralja Milutina, Beograd 1933, S. 10, 6) Pejacevic, J.: P~ter Freiherr von Parchevlch, Wien 1880, S. 7. 7) von Engel, J. Chr.: Geschichte des Ungrischen Reichs und seiner Nebenlander, Halle 1797, S. 192. 8) Stanev, N.: Geschichte der Bulgaren II, Leipzig 1917, S. 28. 9) Nistor, J.: Die auswartigen Handelsbeziehungen der Moldau im 14., 15. und 16. Jahrhundert, Golha 1911, S. 3/5. !O) Farlali VIII, 73, 245. II) Jjreceb, C.: Geschichte der Buigaren, Prag 1876, S. 400. 12) ders.: Staat und Gesellschaft 1m mittelalterlichen Serbien I, \Vien 1912, S. 65. 12a) Cremosnib: Razvoj srpsRog novcarstva ' do Kralja MiluUna, Beograd
1933, S. 135.
384
kovo ansassl\l Deutsche unter Namensnennun\l (Do minikanerfratres Thodor und Hermann, Heinz von Biberil erwahnt sind. In diese Zeit wird die Neuerschliessun\l der serbischen Silberber\lWerke verle\ltI 2t». Die Ansied lun\l in Bulgarien verle\lt Safarik l3) in das zweite Carenreich (11 86- 1396) und meint damit allem Anschein nach die Herrschaftszeil Ivan Asens II. (1218-1 24 1), der die ersten bulgarischen Kupfermiinzen pragen liess, sowie der Carin Irina und ihres Sohnes Michail (1 246-1257)14), von den en d ie a llesten bulgarischen Silbermiinzen stammen, wahrend Urkunden l5 ) erst zur Zeit der Tiirkenherrschaft (1386-1878) von ihnen sprechen. Beziiglich Bosniens fehlt uns jegliche t1berliefelUn\l, den Termin der sachischen Ansiedlung betreffend. Einwandfrei steht nur fest, dass vor ihnen schon die Ra\lusaner dort sesshaft gewesen sind. Bosnien war deren Tatigkeitsfeld, seil Bulgarien byzantinisch \leworden (101 8); nieht viel spater hatte man ihnen daselbsl auch das Exploilationsmonopol der Goldund Silberininen eingeraumt I6). Vor a llem unler Ban Kulin (11 681204) waren sie ins Land gekommen 17). Die Ragusaner sind demnach die alteren Kolonisten. Urn der ErneuelUn\l des Ber\lbaus willen, d. h. dam it sie die Erdschalze abbauten und verwertelen, waren die Fremden von den La ndesrurslen ins Land \lelUfen und der iibrigen BevolkelUng \legeniiber unabhangig und bevorreehlet hingeslelll worden I8). Die Urkunden dariiber sind leider niehl erhalten; wir wissen nur, dass man iiberall in den Bergbauorten naeh besonderen Sladlreehten \le1ebt hat I9), fiir welche die in Bohmen und Ungarn den fremden Kolonisten eingeraumten Reehte die Vorla\len \lewesen sein mogen 29). Die Bewohnersehaft der Orle war damals noeh nicht zu einer einheitliehen Biirgersehaft versehmolzen; im Ge\lenteil: eine jede Vo lks\llUppe hatte ihre eigenen Sonderreehte 21 ). Da es Wr Ciprovci iiberliefert is(2 2) und es d er damali\len Gewohnheit enlsprich( 23), diirfen 12b)
dlo. S. 3/5.
Kanitz, P.: Donau·Bulgafien und der Ban~an II, Leipzig 1882, S. 294. 14) Saba zov. I.: Bulgarlsche Wirtschaftsgeschichle, Berlin 1929, S. 169. 15) Jireceb, C.: Die Handelsstrassen und Bergwerbe von Serbien und Bosnlen, 13)
Prag 1879, S. 44. 16) Luccarl, G.: AnnaB di Ragusa I, Venezia 1605, S. 16. 17) Thoemmei, G.: Beschreibung des Vilaiet Bosnien, \Vlcn 1867, S. 7. 18) Smiljanlc, M.: Beitrage zue Siedlungsbunde Stidserbiens, \Vien 1900, S. 39. " } )irecek, c., Geschichte der Serben II, Gotha 191 8, S. 31. defS.: Staat und Gesellschaft im miUe lalterlic he n Serbien I, \Vien 1912, S. 68. 20) ders.: Das Gesetzbuch des serbischen Caren Stephan DUSan, Berlin 1899,
S. 166, 187. 21) ders. : Staat und Gesellschaft im mitte lalterlic hen Serbie n I, \Vien 1912, S.65. 22) Pejacevic, J.: Peter Freiherr von Parchevic h, Wien 1880, S. 7. 23) Wilhelmy H.: Hochbulgarien II, Kiel 1936, S. 52.
385
wir vennuten, dass auch in den anderen Berl60rten eine jede von ihnen besondere, von denen der Altein\1essenen abl6esondelie Quartale bewohnt hat. Indem liberdies die fremden in ihrer beruflichen Betatil6un\1 miteinander RonRurrierten, er\l'ab es sich als eliorderiich, dass ihre Beziehunl6en zueinander einer bestimmten Abl6renwnl6 unterwolien werden mussten; so wissen wir z. B., dass das Verhaltnis der Ra\l'usaner w den Sachsen durch Stephan Uros II. Milutin l6enau l6erel6elt war und dass die Ra\l'usaner mit den Cattarensern ei\l'ene spezielle Vertral6e liber die beiderseitil6en Zustandi\l'Reiten ein\l'el6an\l'en sind 24). Eine ver\l'leichende Prlifun\l' der Privilel6ien hinsichtlich ihres Ausmasses und Inhaltes, soweit wir liber sie orientiert sind, \l'estattet uns den Schluss. dass am stiirRsten die Stellun\l' der Ral6usaner l6ewesen sein dlilfte. Das Recht, den Wald zu roden und un\1ehindert neue Siedlun\1en anzule\l'en, wo Erzadern entdeci:1t wurden, war schon von Nemanja (1186) den Ral6usanern l6el6eben und spater dann auch auf die Sachsen aus\l'edehnt worden 25). Von diesem hatten die fremden anscheinend so aus\l'edehnten Gebrauch l6emacht, dass die Walder durch das Entstehen neuer Kloster und Siedlun\l'en sich starR Iichteten und die Jal6dbeute \l'efahrdet war26). Deshalb beschranRte es Stephan Qusan (1349) fUr die foll6ezeit auf den Bedar! der Hochofen 27). Das VOITecht, eil6ene Kirchen haben zu dlilien, stand allen fremden in l6leicher Weise W; die Geistlichen an ihnen waren bezeichnenderweise nicht Ra\l'usaner oder Sachsen, sondern Cattarenser und Albaner 28). 1233 waren die francisRaner nach Bosnien l6eROmmen 29), hatten sich von da aus liber Serbien und bis nach Bull6arien hinein verbreitet und liberall in den bedeutendsten Abbauzentren Kloster l6el6rlindePO). Auch Minoriten l6esellten sich ihnen bei diesem WerRe ZU 31 ). Kloster sowohl wie die Kirchen (IatinsRi crRvi oder sasRi crRvi) unterstanden zuerst dem Bischof von Cattaro, spater dem von Antivari 32) und im 17. Jhrh. dem von 24) HreteR, c.: Die Handelsstrassen und Bergwerke von Serbien und Bosnicn, Prag 1879, S. 4617, 69. Corovic, V. : 5rskovo, in Glas~iJ
25) Hretek, c.: Geschichte der Serben II, Gotha 1918, S. 29. 26) ders.: Staa t und Gesellschaft 1m miUelalterlichen Serbien II, Wien 1912,S. 22, 27. 27) dlo I, S. 66. 28) ders.: Geschichle der Serben II, Gotha 1918, S. 29. 29) R6skiewicz, J.: Studien fiber Bosnien und die Herzegovina, Leip.::ig 18G8, S. 78. 30) Jirecek, c.: Die Handelsstrassen und Bergwerke von Serbien und Bosnien, Prag 1879, S. 49/52. 31) Huetz, J.: Beschreibung der Europaischen TUrkel, Munchen 1828, S. 191. 32) Jirecek, c.: Die Handelsstrassen und Bergwerke von Serbien und Bosnien, Prag 1879, S. 48. ders., Geschichle der Serben, II, Gotha 1918, S. 22, 277.
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SRoplje 33). Auf diese Weise bildete sich mitten im orthodoxen Bereiche eine Ratholische Kirchenor\1anisation heraus. Ein drittes wichti\1es Privile\1 der Fremden bestand darin, dass sie ei\1ene Richter, Notare und Urburare hatten. [n Serbien ist die GerichtsbarReit der ber\1baulichen Stadt\1emeinden durch Stephan Dusan dn\1efiihrt worden 34 ). Die 50\1. curia Teoton icol1.1111 selzle sich zusammen aus dem Stadlrat und dem vom Caren ernannten und mil einem dem Siabe del' ilalienischen Biir\1ermeisler oder dem Silberslabe des Richlers von Pressbur\1 ahnlichen baculus iudicis re\1is aus\1eslaltelen Roni\1lichen iudex, von Nationalital ein Dalmatiner, meist ein Caltarenser. Er war a ls richlerlicher Beamler (Rnez) ein Or\1an del' Provinzialverwaltun\1, neben dem militarischen Stadthaller (Kefalija), del' stets ein Serbe war, und dem Finanzbeamlen (CariniR, Drauelius), in der Re\1el auch ein Cattarenser oder Ra\1usaner 35). Die Vorran\1slellun\1 der Ra\1usaner ist weilerhin daraus ersichtlich, dass del' slandi\1e ra\1usanische Konsul \1emeinsam mit zwei von Ra\1Usa aus ernannten ra\1usanischen Nobiles (oder aber Konsuln mit SpezialfunRlionen) die innern An\1ele\1enheiten d ieser VOIRs\1l1.1ppe entschieden, und dass nur diejeni\1en Ra\1usaner zur Verleidi\1un\1 del' Ber\1stadte verpflichlel waren, welche in diesen Grundbesitz erworben hatten 36), wahrend die iibri\1en VolRs\1mppen in Nolzeilen unein\1eschranRt an der Seite del' anderen Bewohner zu slehen hatten. Dass die Ra\1usaner eine die slavische VolRsmasse und auch die anderen Fremden derarl iiberra\1ende Slellun\1 einnehmen Ronnten wird wohl als die Fol\1e ihrer schon traditionellen Beziehun\1en zu den Zaren und des sie fordernden Ansehens ihrer Heimalsladl zu werten sein. Die dalmatinischen und die italienischen RepubliRen waren wahrend des Mittelalters die fli~renden Handels-, Induslrieund Finanzmachte auf der BaIRanhalbinse13 7). Da wir ausserdem wissen, dass in den Ber\1orten vornehmlich \1erade die reichslen und vornehmsten Sohne dieser Siadle sich ansassi\1 \1emachl hatten 38), \1ehen wir Raum fehl mil del' Vermutun\1, dass sie allen Kapilal erfordernden Belali\1un\1en, nach\1e\1an\1en sein werden, In ihrer, d. h. ra\1usanischer und cattarensischer 39), Hand befanden sich die 33) ders.: Geschichte der Bulgaren, Drag 1876, S. 465. 3.) ders.: Das Gesetzbuch des scrbischen Caren Stephan DuSao, Berlin 1899,
S, 176, 187/8, 3S)
jireceb,
c.:
Staat und Gesellschaft im rnittelaterlichen Serbien I. Wien
1912, 5, 65, 36) ders.: Die liandelsslrasscn und Bergwerhc von Serbien und Bosnien, Drag 1879, 5, 45/7. 37) dto, S. 58/9, 64, 38) defs.: Die Beziehun ge n def Ragusaner .tu Serblen, Drag 1885, S. 9. 39) JireceR. C.: Die Handelsstrassen und Bergwerkc von Serblen und Bosnien,
Prag 1879, S. 45'7,
387
bosnischen und serbischen Zollamter 40), aus denen sie qrosse Einnahmen zogen, und auch die dortigen Miinzamter (zeccha). Unter ihrer (dohaneri, gabellotti) sowie der landesfiirstlichen Vojvoden Leitung und Aufsicht stellten Goldschmiede (aurifices) - Ragusaner, Cattarenser, Venezianer und eingesessene Slaven - mittels eiserner Formen die GeldstiicRe her41). Die um 1300 lebhafter einsetcende Miinzpragung dieser Staaten lehnte sich deshalb auch eng an fremde Vorbilder an; die grossi bossnienses tl1.lgen c. B. das Bild des Ban Stephan II. und des hI. Blasius, des Schutzpatrons von Ragusa 42), und die serbischen grossi de Rassa aus BrsRovo waren den venezianischen Miinlen sehr ahnlich 43), was Venedig mehrmals 2U energischem Protest Veranlassung gab 43,). Die anderen rohstofflich vom Ercbau abhangigen HandwerRscweige zahlten nur vereinlelt ita lienische Meister; in ihnen betatigten sich vor allem Einheimische. In Bosnien verarbeitete man das gewonnene Eisen fast ausschliesslich zu Geraten (aber nicht landwilischaftlichen) und Waffen; die bosnischen Eisen- und Waffenschmiede waren so belilhmt, dass sie haufig in die Dienste der Stadt Ragusa berufen wurden44). Ciprovci war das bedeutendste Zentrum 20r Herstellung feinerer Gegenstande aus Gold, Silber und Bronze von ganz Bulqarien; von dort Ramen Tassen 45) und andere Gebrauchsqeqenstande auf die Tische der hohen tiirRischen Beamten, von dorther bezoqen die bulgarischen Kirchen und Kloster Kreuze, Hostienschalen und andere Erzeugnisse des KunsthandwerRs und der EmailliertechniR46). Vielfach zeigen diese auffallende tlbereinstimmungen mit den WerRen der Sachsen in Siebenbiirgen, der friiheren Heimat der Ciprovcier Sachsen. Die Dalmatiner und Italiener, und zwar die Venezianer, Cattarenser und Traguriner, in erster Linie aber die Raqusaner, beschaftigten sich jedoch vor aHem mit dem Grosshandel in gefordertem Gold, Silber, Blei, Kupfer und Eisen; neben ihnen spielten 40) dto, S. 50, 70. 41) dto, S. 48. ders.: DdS Fiirstenthum Bulgarien, Prag 1891. S. 206. 42) ders.: Staat uod Gesellschaft im mittelalterlichen Serbien II, Wien 1912.
S. 63/4. (3) ders.: Geschichte der Serben II, Gotha 1918, S. 66. "3a) Vgl. die interessanten Ausfiihrungen von Cremosnik (Razvoj srpslwg novcarstva do Kralja Milutina, Beograd 1933, S. 35f70), in denen er den jugoslavischen Standpunkt gegenGber der Anschuldigung einer Verfalschung eingehend darlegt, der darln besteht, dass die BrsRovoer grossi den anderen curopaischen Mtinzen ihrer Zeit an Qualitat n icht nachgestanden hatten. H) Roskiewicz, J.: Studien tiber Bosnlen unddie H~rzego vina, LeipElg 1868, S. 72. H) Archiv von Resti, fo!' 38, 74. 46) Filov, B.: Staro balgars~oto IZRustvo, Sofia 1924, S. 98.
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die einheimischen LandesRinder nur eine geringere Rolle, liessen sich, um der Vorrechte gleichfalls teilhaftig zu werden, gern in Ragusa naturalisieren 47). Weil sie direRt bei den Gruben die Forderung aufRauften 48), hatten die fremden Kaufleute ihre FaRtoreien in allen wichtigen Bergbauzentren. t1berall, wo abgebaut wurde, waren sie vertreten, entweder standig ansassig oder nur vorUberqehend dort verweilend 49). Aber es bildeten sich auch, unter ihrem Einfluss, in mitten des Bergbaugebietes, spezielle Handels- und MarRtorte heraus; bei einigen von ihnen (Prizren, Pee) wurden in nachster Nahe der orthodoxen Kloster sogar bedeutende JahrmarRte abgehalten50). t1berwiegend war d er ErzRauf noch ein Tauschhande\, indem Erze gegen Silberbarren 5I ) oder gegen fUr die Bergarbeiter lebensnotwendige Bedarfsgegenstande 52) eingehandelt wurden oder, wie in Ciprovci, Silbeliassen gegen Tuche und Da mastzeug (siehe Fussnote 45). In Serbien hat sich beim AufRaul des Silbers zeitweise ein Wettbewerb zwischen Ragusanern und der ebenfalls von den Grubenarbeitern Raulenden staatlichen MUnze entwicRelt; wir erfahren namlich, dass 1442 der Silberpreis seitens des Landesfiirsten auf eine bestimmte Maximalhohe festgelegl worden ist S3). Zu Gunsten des Inlanjsbedarfes sind dort sowohl wie auscheinend auch in Bosnien zeitweise BeschranRungen der seit 1253 beleglen und sonst im allgemeinen ungehinderten Ausfuhr eingefiihrt worden, z. B. von Stephan Dusan und Stephan Lazarevie 54), weswegen mit der Stadt Ragusa ernste KonfliRte ausbrachen. Vom Gewinnungsort wurde das Erz mittels Karawanen von Lasttieren, also auf die darna Is Ubliche Verfrachtungsart nach Cattaro und Ragusa gebracht 54 .), wo es vollstandig gereinigt - die Affination des Kupfers geschah mehr in Venedig - und verarbeitet wurde und von wo es dann nach Sizilien oder zurlicR in die BalRanhalbinsel transportiert wurde 55). ") Jire':ek, c., Ge,chlchte der Serben II, Gotha 1918, S. 58. 48) ders.: Die Handclsstrassen und Bergwerbe von Serbien und Bosnien, Prag 1879, S. 46. 49) ders.: Staat und Gesellschaft im mlltelalterlichen Serblen II, \Vien 1912, S.47.
50) dto I, S. 5516, 68. ders.: Geschichte der Serben II, Gotha 1918, S. 31. 51) dto, S. 65,284. 52) ders.: Staat und Gesellschaft im mittelalterlichen Scrbien 11, Wie n 1912, 5.44. 53) Jjrecek, C.: Die Handelsstrassen und Bergwerbe von Serbien und Bosnien, Prag 1879, S. 46. 54) ders.: Slaat und Gesellschaft im mitte1alterlichen Serbien II, \Vien 1912, S. 56. ders.: Die Handelsstrasscn und Berg\vcrne von Serblen und Bosnlen , Prag 1879, S. 4617. 54a\ Corovlc, V.: BrsRovo, in Glasnib geogl'afsRog drustva, Beograd, S. 48. 55) JireteR. C.: Die Handelsstrasscn und Bergwerke von Serblen und Bosnlen, Prag 1879, S. 4718. 57, 69.
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Nicht allein Bosnien und Serbien, auch Bulgarien und die asiatische TlirRei verbrauchten, als die Halbinsel in die osmanische Gewalt geRommen war, relaliv grosse Mengen von Erzen, viel Blei vor allem und Kupfer zum DecRen von Palasten, Kirchen und Karawanseraien; vielfach tralen Reisende damit beladene Karawanen aul dem Wege nach Konstantinopei 56). Gelordert wurden die Erze durch die Sachsen. An Reiner Stelle ist uns iiberlielert, dass allch Ra gusaner talige Bergmanner gewesen seien. Aber mit Kapital, als Eigner von GewerRschaftsanteilen haben sie sich hervorragend betaligl 57); die von den Landesherren, in Bosnien schon von Ban Kulin und in Serbien z. B. vom Despoten Georg BranRovic, qepachteten Minen erhielten von den Fremden die Form von Gesellschafisuntemehmen, deren Anteile - es waren bis Zl1 64 - Irei und unbeschranRt iibertragbar waren 5S). Sachsische Grubenbesilzer hat es dagegen nur vereinzelt und zeitweise gegeben; 2.B. hat Ban TvrdRo die Si!berminen von Ostruznica 1364 dem Chanussius Petri Saxinouich Uberiassen, der sie anlangs zusammen mit zwei Ragusanern betrieb, spater jedoch an diese ganz abqab 59). Soweit die Gruben sich nicht in Handen von Ragusanern befanden, geholien sie Einheimischen 60) oder weiler den urspriinglichen Eignern, d. h. den Landesfiirsten 6 1), andere waren Klostern zu eigen gegeben - wie Rogozno von Uros II. dem Kloster BanjsRa - oder solchen zu Metallieferungen - wie Kloster Deeani dUl'ch Uros III. - verpflichtet 62); in deren Diensten haben also die Sachsen gestanden. Wei! ihr Beruf ganz an die Erzgewinnung gebunden war, linden wir Kolonien von ihnen nirgendwo in MarRtotien; allein in Sofia sah der franzosische Gesandte des Hayes de Courmenin 1621 unter den dotiigen Kanitz, F.: Das K6nigreich Serbien und das SerbenvolR It Leipzig 1904, S. 460. Huet:!, J.: Beschreibung der Europaischen Tiirkei, Miinchen 1828, S. 96. JjreceR,
c.:
Die Beziehungen der Ragusaner zu Serbien, Drag 1885, S. 9.
56) Hans Dernsrh\vam's Tagebuch, Mtinchen 1923, S. 256, 259. Jirecek. c.: Die Handc1sstrassen und Bergwerbe von Serbien und Bosnien. Prag 1879, S. 62. ") dlo. S. 44. 5S) dlo. Boue, A.: Die Europaische Turkei I, Wien 1889, S. 240. lirei'e)" c., Geschichle der Serben II, Gotha 1918, S. 56. 59) ders.: Die Handelsstrassen und Bergwerbe von Serbien und Bosnien, Prag 1879, S. 46. ") dlo, S. 44. ") ders., Geschlchle der Serben II, Golha 1918) S. 163/4, 268, 283. 62) ders.: Staat und Gesetlschaft irn mitlelalterlichen Serbien, Wien 1912, I, S~ 67, II. S. 44.
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150 KatholiRen auch elnIge bulgarisierle Sachsen 63), und aus dem gleichen Grunde, weil sich der Bergbau nicht mehr recht lohnte, suchten Btirger von Ciprovci und Zelezna im Handel einen eintraglicheren Erwerb, durchquerlen mit P!erden und Maultieren die Halbinsel, zogen mit ihren Karawanen auch in die Walachei, wo ihnen seitens der Vojvoden gegen eine bestimmle Abgabe von erst 130, spater 400 und zur Zeit 'von Konstantin Bessarab dann 250 DURa ten freier Handel zugesichert wurde durch spezielle DeRrete tiber die Organisation des Ciprovcier Handels, die an den Vorsteher der Ciprovcier Btirgerschaft adressierl waren und mehrmals (1665, 1669) erneuert worden sind 64). Es Rann daher, weil die beruflichen Interessen der !remden VolRsgruppen derali scharf geschieden waren, als selbstverstandlich vorausgesetzt werden, dass die Sachsen in engerem Konnex als die Ragusaner mit der einheimischen Bev61Rerung gestanden haben und dass aus diesem Grunde auch ihr Einfluss au! die slavischen BalRanvolRer starRer gewesen sein dOOte. Aile Fremden haben sich - wie sollte es auch anders sein? - ihrer eigenen Sprache bedient. Von den 'Ragusanern in Ciprovci wissen wir, dass sie epirotisch gesprochen haben 65). Das Italienische muss wohl, wie es aus allen urRundlichen Belegen und aus den noch heute erhaltenen Sprachresten hervorgeht, mit dem Deutschen in regem Wettbewerb gestanden haben, der sich in der Regel zugunsten derjenigen entschied, die der slavischen BevolRerungsmasse gewohnheitsmassig oder am haufigslen zu Gehor Ram. Weil in den Bergbauorten Kolonien aller Fremden sich be!anden, wurden die BUrger sowohl mit dem italienischen AusdrucR borghesani wie auch mit dem deutschen purgari genannt 66). Die Pachter der Zoll- und MUnzamter hiessen, entsprechend ihrer volRlichen ZugehorigReit, dohaneri oder gabellotti 67). Auch die Bezeichnung flir die Bergleute war durch die Vermittlung derer, welche die finanzielle Macht tiber die Gruben aus:ibten, aus dem Italienischen ubernommen: valturchi, valturzi, vaoturchi 68), wie JireceR meint, wahrend SRaric 68 .) es als 63) Jirecek, K., Diiluvanlja po Biilgarija, Dlovdlv 1899, S. 26. ") Fermen. 93, 94, fol. 401: 6S) Pejacevic, J.: Peter Freiherr von Parchevich, Wlen 1880, S. 7. 66) Ureteb, c.: Die Handelsstrassen und Bergwerbe von Serbien und Bosnten, Drag 1879. S. 44. 67) dlo, S. 48. 68) ders.: Staat und Gesellschaft im mfttelalterUchen Serbien II, Wien 1912, S. 45. 68a) Sbaric, V.: Starl tursbl rubopls 0 rudarsbfm poslovima I termlnoioglji, In Spomenlk 79, Beograd 1936, S. 22.
:59/
von Wal!werR herRommend erRlaren zu Ronnen glaubt. Das;res;ren war deutsch bis 1600 bei den Bers;rwerRen die vorherrschende Ums;rans;rssprache und viele s;reos;rraphische, s;reolos;rische und technisch- bers;rmannische Termini sind aus ihr ins Slavische iibernommen. Bei Sase, Vi~es;rrad, Studenica, Kratovo, Plevlje, MajdanpeR, Srebrnica linden sich Spuren von ihr in Olis- und Flurnamen69); i. B. das Dor! Sase seIber heisst . die Sachsen c , bei Plevlje Iies;rt ein Sa~inpolje, bei MajdanpeR und Srebrnica fliesst die SaSRa ReRa, bei Srebrnica s;ribt es ein Dor! Kvarc 70). Aus dem Wort Zeche sind s;rebildet die F1urnamen Ceovine (ein Abhans;r bei Plana) und Ceovci im Bereich des KopaoniR bei den alten Gruben von Koporice und Socanica 71 ). Viele Bergspitzen und Scheideplatze urn RudniR haben Namen, die auf deutsche Bezeichnuns;ren zuriicRzuftihren sind72). Die meisten Termini des Bers;rbaus sind in Bosnien crus dem Deutschen in die Landessprache eins;regans;ren: u. a. ~Ias;r, ~Iege\j, ~iber, orat, hutman, Raran 73). In Serbien waren es vor all em iols;rende: h, ~ljaRna, ~ljaRni5te, Rvarc 74). In Buls;rarien leben fOli: !;\aRno. hutman 75). Besonders reichhaltis;r ist der Bestand an deutschen Worten im damalis;ren Bers;rrechl: hutman, Rilave, Rluhta, lemset, litIoh, marsajl, muloh, pruh, ~tolna, ~urf, treibar, varR oder RivarR, 20176). Das sind die von JireceR ans;res;rebenen bers;rbaulichen Terminolos;rien deutschen Urspruns;res im tJrRischen Bergrecht. Vor Rurzem hat SRaric 76a) die aus der Zeit 1751 /2 stammende Handschrift eines persisch-tiirRischen W orterbuches im W Olilaut veroffentlicht und aus ihm eine Lisle von 171 bergmannischen Termini aufs;restellt. Dieser entnehme ich die folgenden als hauptsachlichste und am einwandfreisten aus dem Deutschen stammende: muloh (Mundloch), stolna (Stollen). ~ajbina (Scheibe), ~torat (Stollenoli), 201 (Soh Ie), Roruna (Krone), ha~pula (Haspel), hagunat (Hans;rende eines Gans;res), Iis;runat (Lies;rende dnes Jlreceb, c.: Geschich le der Serben Il, Gotha 1918, S. 30. TO) ders.: Staat uod Gesellschaft im mlltelalterlichen Serblen I, Wlen 1912, S. 66/7. 71) dto. II. S. 46. 72) Kanitz, P.: Das K6nlgreich Serblen und das SerbenvolR I, leipzig 1904, 5.444. 7:)) Jirecek, C.: Die Handelsstrassen uod Bergwerbe von Serbien uod Bosnien, Prag 1879. S. 44. 7~) ders.: Geschlchte der Serben II, Gotha 1918, S. 57. 75) ders.: Staat und Gesellschaft 1m mlttelaIterllchen Serbien II, Wien 1912, S. 46. ders.: das Ftirstenthum I~ulgdrien, Prag 1891, S. 215. ders.: Archiiologische Fragmente aus Bulgarien, Prag 1886, S. 76/7. " ) ders., Geschichte der Serben II. Gotha 1918. S. 29. 69)
76a)
Skaric, 5.: Starl turskl rukopls 0 rudarsklm poslovima i
In Spomenlk 79. Beograd 1936, 5 13/24.
592
lerminologijl,
Ganges), slag (Schlag), ort (Ort), Rluhla (Kluft) spad (Spat), Rvarac (QuarE), borovCica (Bahre), plinal (Flint), letloh (Lichlloch), slam (Schla mm). relinica (Renl), hemplaR (Hengebang), lurnica (TursloCR), pos (Pfoslen), cimrovi (Zimmerung), slube oder slupe (Stufen), Rasna (Kaslen), RoeaR (Kol"e, TragRorb). RriR (Krieg), bruh (Bruch), tanab (Damp£), surf (SchUli), marsajal (MarRscheide), sluvnja (Slufe), haubolac (Bo lzen), sluhunja (SIOCR), haodina (Halde), svad (Schwaden), sumsad (Sumpfschacht), glera (Gero lle), Rrmesnica (Kermesit), grinal (Grind), vania (Wand), Rara n (Karn, Fels)' ba la r (Bad), ganaR (Gang), slaRnja (SchlacRe), slos (Sloss), varaR (Ge\VerRe), hulman (Hultenmann), safar (Schaffner), lemsadniR (Lehenschaft), lenhvar (Lehenhauer), hunta (Hund), drum (Trum), Rilavica (Keilhaue), horan (Horn), pulhina (Bulge), zaRna (SacR), rat (Rad), dajizna (Deichsel), linjaR (Ring), Ravna (Kaue, Zechenhaus), hub (Hub), sturac (Sltirzen), RiSna (Kisle), buza (Buse, Pause), sinla (Schichl), branal (Brand), zamRos (Sam meROSt), Rlubslain (Klaubslein), valrug (WaltwerR)' lezvaraR (ausloschen), rosnjaR (Roslbelt), rost (Rosien), fitrar (Futtern), Ribil (Klibel), smiocar (Schmelzer), drilava (Treibseil), pliRa (BlicR), spur (Spur), ranla (Ranft), glela (Glalte), maza (Mass), tribovac (Treibbolzen), omRos (Kosten), finjat (Feinen, Reinigen). Bei Spah0 76b) fand ich ausserdem noch fersle (Firsle). Daraus sowie aus der Tatsache, dass das ei\lene Gerichl der fremden Kolonislen die Benennung curia Teolonicorum lrug, darf man bereils mil gulem Grunde schliessen, dass der Einfluss der Sachsen auf das Rechlsleben nichl unerheblich gewesen sein dlirfte. Es sei weiterhin hoch einmal daran erinneli, dass die Bergbausladle - und zwar nur diese neben den Klislensladlen - Sonderrechle gehabl haben, ahnlich denen, die man in Ungarn den fremden Kolonislen einwraumen pflegle. Das oben erwahnle serbische Benzrecht, oas UllS in turRischer tlberselzung (Ka nun-Sas) vorliegj17), scheinl, wenn man den Hauptinhalt seiner 133 ArtiRel ins AU\le fassl, dem Bergrechl von Schemnilz (20 ArliRel) so\vie der BergwerRs\lerechIi\lReil von Kremnilz (26 AliiRel) nach\lebildet zu sein. Eini\le seiner Be~timmungen: Diebslahl ziehl eine Geldbusse in Hohe von 25 Perper nach sich; ein Bergmann, der eine Grube absichtlich zU\lrunde richlel, wird in diese hinabgesltirzl; einen Schurf, in dem seil drei W ochen nichl gearbeilel ist, einen Schacht, der seil sechs Wochen leer siehl, sowie eine Grube, die seit einem Jahre und sechs Wochen verIassen isl, darf jedermann wieder in Betrieb selzen 78}. Auch die 711b)
Spaho, P.: Turski rudarsbi zabon!, in Glasnlb: zemaljsbog muzeja, 1913, S.167.
77) Glasni~ bos. Ihrg. 1913, S. 133/94. ") lirece)" C" Geschichte der Serben II, Gotha 1918, S. 29, 40, 56.
J9J
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Einflihrun\1 der Todesstrafe in Serbien liir das zu damalil/er Zeit in \1rossem Stile von den Kaufleuten vor\1enommene Falschmlinzen ist den Sachsen zuzuschreiben. Zu Ra\1usa und Spalato erlitt der Schuldi\1e nur den Verlust der rechten Hand 79), ebenso zunachst in Serbien, wo die Todesstrafe - analo\1 der Entwicklun\1 in Byzanz unter den Komnenen - vollkommen un\1ebrauchlich \1eworden war. Das Gesetzbuch von Stephan erhohte die Strafe dann auf die von den Rechten der Ber\1stad t Deutsch - Brad von 1278 her bekannte 80) poena i\1nis. Auf die Sonderrechte der sdchsischen Ber\1leute ist es also wohl zurlicRzuflihren, dass man in Serbien zur ursprlin\1lichen, romischen Bestrafun\1sform zurUcRkehrte, die bei >de fal sa moneta_ den Goldschmied, der ins\1eheim MUnzen pra\1te, mit flammarum executione und Vermo\1enskonfisRation bedrahte S I ). Und schliesslich ist, soweit es wiederum Serbien betrifft, auch in der Or\1anisation der Rechtssprechun\1 sachsischer Einfluss bemerRbar. Der Landesherr wurde in seiner FunRtion als oberster Richter schon seit Stephan Dra\1utin durch WUrdentra\1er seines Hofes verb'e!en, in der Zupa durch die Kefaliji, und bei der von Stephan DlIsan 1349 durch\1efUhr/en Justizreform wurde die Rechtspfle\1e eiqenen Raiserlichen Richtern libertraqen, \1enauer \1esaqi: drei Beamte bildeten zusammen mit dem ebenfalls adli\1en Kefalija den Gerichtshof. Zu Fallen, die, wie Rechtsstreite liber Grund und Boden, Raub, Totschlaq, Mord, Viehdiebstahl, weiterhin Reservate der landesherrlichen Kompetenz blieben 82), sprach sich die porata liber die Schuldfraqe durch Mehrheitsbeschluss aus. Das war eine dem en\1lischen Geschworenen\1ericht sowie den aus den Berqrechten von Un\1arn und Bohmen her bekannten iurati montanorum nach den Satzun\1en des Sachsenspie\1els 83) ahnliche Institution, bei der unter dem Vorsitz eines Pristav des Landesherren 6-24 - je nach der Bedeutunq des Rechtsstreites - Geschworene, von denen seit Stephan Uros II. Milutin in Streitfallen mit Fremden die Halite aus den Reihen von deren Standes
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seiner Behauptung, es hahe sich zu Ende des Mittelalters bereils mehr an das mitteleuropaische angeglichen gehabt. Urn die wirlschaftliche Enhvicklung der Balkan lander erwarben sich die Sachsen ein besonders hervorragendes - und auch in den Begleiterscheinungen nachhaltiges Verdienst, indem sie dem Bergbau zu neuer Blute verhalfen. Gewiss haben die Ragusaner, indem sie ihre Kapitalien zur Verfugung stellten, die Aufschliessung der Lagerstatten so\vie den Abbau erst erm6glicht; aber gerade ihr fin anzielles Interesse war es, das sie leicht dazu verieitete, nur den reichsten Erzadern nachzugehen und sie auch mit geringerer Rticksichtnahme auf bergmannische Rationalitat bearbeiten zu lassen 86). Dagegen brachten d ie Sachsen aus den ungarischen Gebieten ihre Kenntnisse und Erfahrungen mit und modernisielien durch ihre Verweliung das noch von der R6merzeit her in alten t1berlieferungen gebundene Verfahren. Sie gruben, wie es schon seinerzeit in der Antike geschehen war, nur nach Erzen, und zwar im wesentlichen an denselben Olien und nach denselben Arlen, nur mit dem Unterschied, dass im lusammenhang mit der mittelalterlichen Bedarfsrichtung Silber und Blei mehr im Vordergrund gestanden haben. Die Goldbergwerke Bosniens, urn Novo Brdo und Ciprovci sind auch von ihnen, jedoch nur in geringerem Masse, ausgebeutet worden, denn wir wissen, dass seit 1253 Gold aus diesen Gegenden ausgefiihrl worden ist 87). Vorzugsweise lieferten die Balkanminen aber Silber. Hadzi Kalla erwahnt Gruben dieses Erzes urn Berkovica 88), und in Serbien .und Bosnien unterschied man im Hinblick auf die Legierung zwei Sort en, das argento biancho von Srebrnica und das urn Novo Brdo gefundene argento de glama, das nach einer ragusanischen Analyse 16,67 0/0 Gold enthalten haben 5011 89). Um KreSevo, Kucevo, Rudnik und Kralovo war die Sibergewinnung mil gleichzeitiger F6rderung von Kupfer 90), um Hvoinica, Kucevo, Kopaonik und Ciprovci von Eisen 91 ) und um Olovo, Srebrnica, lvomik, lajaca, Rudnik, Kmpanj, Jagodnja, Plana, Kratovo und Zeleznica von Blei 92) 86) Boue, A.: Ole Europaische Tii r~ ei I, Wien 1889, S. 241. JireCCR, c.: Die Handelsstrassen und Bergwerbe von Serbien, Prag 1879, S. 47.
81)
88) ders.: Geschichte der Bulgaren, Drag 1876, S. 463. ") ders., Ge,chlchle der Serben II, Gotha 1918, S. 58. 90) dlo. ders.: Die Handelsstrassen uDd Berg\\1'crke von Serbien und BosnIen, Drag 1879, S. 49. OJ) dto, S. 49150, 53. ders.: Staat uDd Gesellschaft 1m mlttelalterllchen Serblen II, Wlen 1912, S. 44.
ders.: Das Fiirstenthum Bulgarlert, Prag 1891 , S. 217.
der,., Geschichte der Serben II, Gotha 1918, S. 58. ") dlo, S. 283, 58.
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6'
verbunden. Auch das Blei kam in zwei Sorten vor 93): in Olovo als plumbum dulce und in Srebrnica als plumbum durum. Dass weiterhin auf Zinn gegraben worden ist, muss man daraus schliessen, dass ein Kaufmann in Zvornik diese Erzarl auf Lager gehabt hat 94). Schliesslich lieferte Zajaca Antimon 95), und Ostruznica und der Berg Avala liefetien Quecksilber und Zinnober96). Die technischen Betriebssysteme wurden ,lurch die Sachsen im Vergleich wr R6merzeit modernisiert; das dar! man bereits aus den oben klargelegten sprachlichen Einfliissen schliessen, aus denen hervorgeht, dass vornehmlich solche Bezeichnungen aus dem Deutschen libernommen worden sind, welche irgendwie mit der Technik des Abbaus oder mit der Kenntnis der Erze zusammenhangen96a), wahrend so gut wie aile mit der Reinigung und Aufbereitung der F6rderung verbundenen Ausdrlicke anderen Ursprunges sind 96b). Durch wie strenge Vorschriften man dafiir son;lte, dass die Abbauarbeiten keine iibergebahrliche Unterbrechung erfuhren, ist schon durch Beispiele einiger Bestimmungen des Bergrechtes belegt worden. Besondere hutmani hatlen die Aufsicht liber die Werke und urburare waren zur Verbuchunll aller Verb'age und Zahlungen eingesetzt97). Bevor man mit dem Bau bellann, pflellten die Laller erst auf ihre Erlliebigkeit untersucht zu werden 9S). Wie aus den bis in die GeIlenwart hinein erhaltenen Resten von Anlallen erkennbar ist, Ilewann man in mitlels Feuersetzens vorgetriebenen 99) Stollen mit Seitenganllen oder in Quadratischen Schachten, also vorwiellend in lrockener Grubenarbeil. Jedoch wissen wir iiber den Eisenbau urn Hvojnica, dass man nur mit Reisiggeflecht stiitzte und die Einllangs6ffnungen viereckig und so schmal anlegte, dass fiir einen Mann nur gerade Platz zum Hinabsteigen war tOO), und iiber das Bleigraben Kanitz, Po: Das Konigreich Serblen und das Serbenvolb I, Le ipzig 1904, S. 240. ders.: Serbien, Le ipz ig 1868, S. 106. TomascheR, W.: Zur Kunde der Hamus-Halblnsel II, Wien 1887, S. 90. UreteR, C.: Die Handelsstrassen und Bergwerbe von Serblen und Bosnlen, Prag 1879, S. 50/2.
93) dlo, S. 48. ") dlo, S. 49. ") dlo, S. 51. ders.: Staat und Gesellschaft 1m mltlc1alterlichen Serblen II , Wlen 1912, S. 45. 06.11.) Cremosnlb: Razvoj srpsRog novcarstvd do Kralja Milutlna, Beograd 1933,
06)
S. 12/5. 96b) Sbarle, V.: Star! tursbi rURopis 0 rudarsblm poslovima I termino!ogiji, in Spoment~
79, Beograd 1936, S. 23/5. ") Jirece~, c., Ge,chichle der Serben II, Golha 1918, S. 57. !l8) ders.: Staat und Geseltschaft 1m mlttelalterlichen Serbien II, Wlen 1912, S. 44. 99) Radoslavov, B.: Das Bergwesen Bulganens, Sofia 1931, S. 6.
100)
Boue, A.: Ole Europiilsche Tiirb:el II, Wien 1889, S. 39.
396
,
im Jaqodnjaqebirqe wird uns berichtet, dass man in einem runden Schacht auf die Laqerstatte niederqinq, das qehobene Erz mit Krticken wusch und dann in runden Lochern mit Blasebalqen schmolz IO I). Es kann daher nicht verwundern, dass wir von Stollenzusammenbrtichen und, trotzdem die Ltiftunq und \V asserableitunq, wenn auch noch primitiv, so doch weniqstens qereqelt war I02), auch von Grubenbranden in Serbien erfahren und dass es, wie uns die erhaltenen Schlackenhalden lehren, den Sachsen nicht moqlich qewesen is!, die Me!alle restlos aus den Erzen herauszuziehen I03), !rotzdem man im allqemeinen bereits Stampf- und Hammerwerke sowie Schmelzofen, die mit der \V asserkraft der Gebirqsbache qe!riebenen carri der Raqusaner, verwendet hat l04); in L:iprovci hat es z. B. 1640 noch 12 qrosse Eisenhammer und ausserdem andere Aufbereitunqsanlaqen qeqeben, 1660 waren es aber nur noch einiqe weniqe I 05). So tiberleqen die Sachsen auch den Romern qewesen sind, ihre Tatiqkeit hat doch nicht den Erfolq qezeitiq!, der nach der Reichhaltiqkeit der Laqerstatten erzielbar qewesen ware. fast saqenhafte Berich!e tiber die Machtiqkeit insbesondere der serbischen und bosnischen Erzadern lieqen uns vor: dass Gold und Silber formlich aus dem Boden wie aus natiirlichen Quellen hervorqebrochen seien, und dass die Berqleulc ununterbrochen damit beschaftiqt seien, es zu qewinnen. Der Jahresertraq der serbischen Berqwerke wurde auf 100.000 Dukaten qeschatzt I06), und die Bleiausbeu!e im jaqodnjamassiv 5011 1000 Zentner betraqen haben 107). Broquiere horte, dass die Gold- und Silberminen allein von Novo Brdo soqar jahrlich 200.000 Dukaten abqeworfen hatten 108). Und aus den bosnischen Laqerstatten bezoqen die Raqusaner eine Jahresrente von 250 0/0 109). Zu damaliqer Zeit, in der das Gold in Europa bereits knapp wurde und die iiberseeischen Laqer noch unbekannt \varen, 10:lnten auch weniqer machtiqe Vorkommen, zumal die Qualital eine relativ qule war: das bosnische Eisen z.B. 10 1)
Kanitz, P.: Das K6nlgrelch Serblcn und das SerbenvoIk I, Leipzig 1904,
S. 406.
" ') Jire"e".
c.,
Geschichte der Serben II, Gotha 1918, S. 56/7.
10 3)
Radoslavov, B.: Das Bergwesen Bulgariens, Sofia 1931, S. 6.
104)
Jirecek,
c.:
Die Handelsstrassen und Bergwerne von Serbien und Bosnlen,
Drag 1879, S. 47. IDS)
106) 107)
Wiener Staatsarchiv Bulgaria I. I, f. 59. Boue, A.: Die Europ~ii s che Turkel I, \Vien 1889, S. 241. Kanitz, F.: Das K6nigreich Serblcn und das Serbenvolk I, Leipzig 1904,
S. 406. IDS) Jirecck, c.: Die Handelsstrassen und Bergwerne von Serblcn und Bos-nien, Prag 1879, S. 55. 109) Luccarl, G.: Annal! di Ragusa I, Venezia 1605, S. 16.
397
soli besser als jedes andere eW'opaische \rewesen sein II oJ. Zum qrossten Teil f10ssen die Gewinne ill die Taschen der Ra\rusaner als der Finanziers des Ber\rbaus; davon zeu\ren die hohen Pachtsummen, die sie zahlten. Ciprovci hatte Ell reichen Biir\rem die Familien Parcevic, Knjazevic, Pejacevic III); in Kopilovci wird 1678 ein \1ewisser Peter erwahnt, der Geld zu 48 0/0 verlieh 112}. Jedoch werden auch die Sachsen teil daran \1ehabt haben. Durch die Pachtsummen, welche sie von den Fremden fur die liberlassun\1 der Gruben sowie der Zoll- und Miinzamter forderten, bezo\1en die serbischen und bosnischen Landesfiirsten erhebliche Einnahmen als wichti\rste Stiitze ihres Etats113} -, die sie zur Schaffun\r einer starken Heeresmacht \re\ren By-zanz verwendetenII 4}. Zu \rross \varen diese namlich, als dass sie hatlen durch die Hofhaltun\1 verschlun\ren werden konnen, \1ross qenuq, urn aus ihnen auch noch Kloster (z. B. Panteleimon und Chilendar auf dem Athos, Decani) mit Anteilen zu bedenken I15}. Aus Novo Brdo sollen sie zum Beispiel 20).000 Dukaten, aus Srebrnica ca 30.000 bezo\ren haben 116}. Der Despot Brankovic soli 1440 beispielsweise 500.000 Dukaten besessen haben 117). Bosnien und Serbien sind durch die mitlelbaren und unmittelbaren Auswirkun\ren der erneuten Bliite des Ber\rbaus wohlhabend und ihre Biirqer reich \reword en. Die Abbauolie waren Statten eines LUXUS IIS}, dfr einerseits die Fremden Ell unmoralischem Lebenswandel verleitet l19} und andererseils die leitenden Manner der Balkanstaaten in ihren Bann \1eZOllen hat. Finanzminister Serbiens und Bosniens waren Biirller von Srebrnica und Novo Brdo I20}. Zu Kre~evo, Zajaca, Brvenik, Rudnik und Novo Brdo pfleqten die bosnischen Bane und serbischen Zaren zu residieren I21 }. Bekannt ist 110) Spencer, E.: Travels In European Turkey in 1850 I, London 1851, S. 365. 111) Archiv na mina Pernik I, SoHja, Heft 5. S. 36. 112) Ragusaner Archiv, fase. No 1859. 113) lirecek, Co, Ge,chlchle der Serben II, Golha 1918. S. 162. "') dlo I. Gotha 1911, S. 327. liS) ders.: Die Handelsstrassen und Bergwerb:e von Serblen und Bosnien, Prag 1879, S. 54. ders.: Staat und Gesellschaft 1m rnittdalterllchen Serblen II, Wlen 1912, S. 44. Kanitz, F., Serbien, Leipzig 1868, S. 626. 116) Itreee". c., Ge,chichl. der Serben II, Gotha 1918, S. 283. 111) Kanitz, P.: Serblen, Leipzig 1868, S. 491. 11 8) UreceR, C.: Die Handelsstrassen und Bergwerke von Serblen und Bosnlen, Prag 1879, S. 53. 11 9) ders.: Staat und Gesellschaft 1m mittelalterlichen Serblen III, Wlen 1914, S. 32. 120) ders.: Ole Hande1sstrassen und Bergwer~e von Serblen und Bosnlen, Prag 1879, S. 46. 121) dto, S. 49, 5112, 54/6. ders., Geschlchte der Sorben II, Gotha 1918, S. 270.
:598
KantaRuzenos' Beschreibunq der Roniqlichen Pfalz von Pristina. Auch Prizren hatte ein SchlosSI22). Berllbausiedlunqen waren Hauptorie der Zupa, der niederen Verwaltungseinheit in Serbien, deren jede zum Schutze der Gruben ihre Hauptburq hatte I23). In qleicher Weise war der Amtssitz des Kefalija der Berqgemeinden eine bis in 300 m Hohe Ilelellene Burll, in die sich die Einwohner der urn so viel tiefer gelellenen Orte bei Gefahr zurilcRzuziehen pflellten; denn deren holzerne Ha lallen, unqeschiltzt durch eine Mauer l24), weit verstreut in nachster Nahe der BerllwerRe, urn einen Hauptplatz, den MarRtplatz mit Maqazinen und VerRaufshiltten, herum anqelegt I25). Nirllendwo auf der Halbinsel haben die Fremden auf offenem Lande Ilelebt, vielmehr immer nur in Stadten I26). Der Berqbau der Sachsen und mehr noch der Handel der Raqusaner mit ihren Bellleit- und Follleerscheinunqen brachten Serbien - in Bulqarien war Ciprovci eine Kleinstadt l27) - den tlberqanq von der dorfischen zur stadtischen Siedlunqsform; denn noch 1332 hatte Guillaume Adam berichtet, es Ilabe dOli so \lUt wie Reine befesti\lfen Orte, sondern nur Landsitze und Dorfer I28). Mit der wechselnden Bedeutunq der einzelnen Abbauzentren verschob sich auch die Ran\ifolqe sowohl der BergwerRs- wie der MarRtstadte. 1244 war Ban-Brdo der Sitz des Bischofs und Bans von Bosnien, nach ihm Ram ViSORi auf und im 15. Jhrh. wurde zum nellen Zentrum Bosniens Hvoinica und daneben noch Dezevice, Dusina und Kresevo 129). In Serbien hatte zu Anfanq des 13. Jhrh. BrsROVO den Vorrang I29 ." Rurz darauf trat RudniR hervor, im 14. Jhrh. bliihte Prizren auf und zwischen 1350 und 1450 war Novo Brdo wohl die meistgenannte Stadt auf dem Ba1Ran 130), dann erschien Srebrnica als KonRll1Tent und im 15. Jhrh. hatten Trepca und Pristina ihre Bliltezeit I31 ). 122)
Curipeschitz. B.: Itlnerarlum der Botschaftsrelse nach Konstantinopel 1530,
InnsbrucR 1910, S. 29. 123}
12~)
Kanitz, P.: Das K6nigrelch Serbien und das Serbenvo lR I, Leipzig 1904, S. 446. Jireceb, c.: Staat und 'Gesellschaft 1m mlttelalterllchen Serbien I, Wlen
1912, S. 65. 125) ders.: Ole Handelsstrassen und Bergwerbe von Scrbien und Bosnlen, Prag 1879, S. 44. 126}
ders.: Geschlchte der Buigaren, Prag 1876, S. 400.
121) Kanitz, F.: Donau-Bulgarlen und der Balban II, Letpzill 1882, S. 295. 128) Jlreceb:,
c.:
Staat und Gesellschaft 1m mittelaJterlichen Serblen I, \Vlen
1912, S. 65. 129 11 )
130)
Corovic, "Y.: Brsbovo, In Glasnlb geografsbog drustva, Beograd, S. 46. Jlreceb, c.: Staat und Gesellschaft 1m tpittelalterlichen Serblen I, Wlen
1912, S. 61177. ''') dlo, S. 5014.
599
Diese festen Bergstadte waren wegen des in ihnen pulsierenden Lebens und der in ihren Mauern herrschenden Wohlhabenheit beides, urn es noch einmal ausdriicklich hervorzuheben, die Folgen des blUhenden Bergbaus - Jahrhundelie lang ersehnte Angriffsziele. Die Nachbarstaaten suchten sich gegenseitig deren Besitz streitig 2U machen, bei ihnen kam das Vordringen der Tiirken nach Westen fUr eine Zeit zum Stocken und in ihnen hatte die Gegenoffensi\1e der christlichen Westmachte ihre wesentliche Stiitze. Dahlr einige Beispiele. In den Besitz der Gruben am Pec haben sich die Byzantiner, Bulgaren und Ungarn abwechselnd gesetztI32). Rudnik geh6rte 1302 Uro~, 1313 dem rex Stephan us, 1323 wurde es erneut umstrilten 133), 1458 ging es in ttirkische Hande Uber l34) und 1737, als die OstelTeicher angriffen, wurde es von den Tiirken niedergebranntI35). Ciprovci wurde zweimal eingeaschert, einmal 1596 von den vereinten Serben und Albanesen 136) und das andere Mal bei dem Eindringen der Osterreicher im Jahre 1688 137). Bei derselben kaiserlichen Offensive \vurde auch Kacanik zerstort I3S), wie 1788/90 Zajaca I39). Zvornik war bis zum Untergang des Despotats serbisch, danach wurde es von den Tiirken und Ungarn umkampfjI40). Srebrnica wurde 1410 durch Konig Sigismund den Bosniern entrissen, 1411 dem Stephan Lazarevic, .unter dem von einem Aufruhr der Bergleute gegen fiirstliche Beamte berichtet wird 141), geschenkt, 1440 wurde es tiirkisch, 1443 nahmen es anlasslich d es gliicklichen Feldzuges Vladislavs gegen die TUrken die Bosnier wieder in ihre Gewalt und von da an blieb es ein standiges Kampfobjekt zwischen Stephan Toma und Dorde Brankovic I42), bis es 1464 nochma ls die Ungarn und 1520 endlich wieder die Tiirken nahmen I43); genauer gesagt, allein zwischen 1411 und 1463 war diese reiche Stadt einmal ungarisch, filnfmal serbisch, einmal bosnisch und dreimal WrKanitz, P.: Das K6nigrelch Serbicn u. das Serbenvolb: I, Leipzig 1904, S.238. JireceR, c.: Geschlchte der Serben I, Gotha 1912, S. 348, 356. 134) v. Hammer, J.: Geschichte des osman. Reiches I, Pesth 183416, S. 446n. 135) Kanit;:, P.: Serbien, Leipzig 1868. S. 60. 1Jti) Jorga , N.: Geschichte des osmanischen Reiches III, Gotha 1908/13, S. 280. 137) Jirecek, c.: Das Fiirstenthum Buigarien, Prag 1891, S. 416. 138) Boue, A.: Die EU,ropaische Turkel I, \Vien 1889, S. 546. " 9) Kanitz, F., Serbten, Leip,lg 1868, S. 88. HO) )ireceb:, c.: Die Handelsstrassen und Bcrgwerke von Serblen und Bosnlen, 132)
1l 3)
Prag, 1879, S. 51. 141) ders.: Das Geseh:buch des serb. Caren Stephan Dusan, Berlln 1899, S. 190. 142) ders.: Geschlchte der Scrben II, Gotha 1918, S. 148. ders.: Die Handelsstrassen und BergwerRe von Serbicn und Bosnien, Prag 1879, S. 50. In) Jorga, N.: Geschlchte des osmanlschen Reiches II, Gotha 1908/13, S. 385.
400
hischI44). Am ernstesten scheint jedoch das Rinlien um Novo Brdo beulieili worden zu sein. 1413 und 1428 wehlien die Serben, Sachsen und Ralillsaner vereint monatelanlie Belalierunlien des Sultan Musa und Murad II. ab, aber beim erneuten Anliriff 1441 mw;ste es vor dem Eunuchen Schehabeddin kapitulieren, nur fUr wenilie Jahre, denn 1444 Ram es wieder an Georli Brankovic; jedoch schloss es 1455 Mohammed II. erneut ein, bombardielie es 40 Talie lanli und nahm es trotz taplerster Gelienwehr ein I45 ), woran auch ein Aulstand der Minenarbeiter (1456) nichts andern !:wnnte I46). Der serbische Despot benachrichti\ile den K6nili von Unliarn von Brdos Fall 'und nannte die Stadt dabei >caput patriae et ob mineras nervus belli «147). Diese Nachricht wurde in Unliarn und ltalien mit tie fer Trauer auflienommen, weil man die Stadt als eins der lestesten Bollwerke der Christenheit betrachtete 148). Nach ihr fi elen schnell auch Trepca l49) und Prizren (1458)150) in die Gewalt der Osmanen. Zusammenfassend ist lestzustellen, dass der Berlibau zwischen 1439 und 1444 vollkommen darniederlielelien hat l51 ) und wahrend der lianzen Kamplzei! arli lielitten hat, aber wahrend der osterreichischen Zwischenherrschaft (1717 - 1739) um Majdanpek und Rudnik wiederauflienommen worden istI52). Die Krielie der damalilien Zeit scheinen also von der Sehnsucht nach dem' Besitz der Berliwerke mit veranlasst gewesen zu sein. Die Tlirken sind sOliar berei! liewesen, tir eine Zeit noch von der Einnahme von Berlistadten abzustehen, solern ihnen ein Tribut "ezahlt wurde. Auch daWr einilie Beispiele. 1389 war eine der Friedensbedingunlien Bajasids mit dem Sohne Lazars ein jahrlicher Tribut aus den Silberber\iWerken IS3). 1438, als sie lielien Novo Brdo
c.: Geschlchte der Serben II, Gotha 1918, S. 267. ''') dlo, lSi, 175, 178, 183, 202. v. Hammer, J.: Geschichte des osmanischen Reiches I, Pesth 1834/6, S. 345, 435. Jorga, N.: Geschich te des osmanischen Reicbes II, Gotha 1908/13, S. 65/7. 146} Zinkcisen, I.: Geschichte des osmanischen Reichcs in Europa If, Gotha 1840/62, S. 78, 111. 147) Boue, A.: Die Europaische Turkel r, Wien 1889, S. 241. US) Jirecck , c.: Die Handelsstrassen und Bergwerkc von Serbien und Bosnien, Prag 1879, S. 56. . 14' ) dto, S. 54. 150) v . Hammer, J.: Geschichte des osmanischcn RCiches I, Pesth 183416, S. 44617. l!iI) Boue, A.: Di e Europ~iische Turkei I, Wien '1889, S. 241. 152) jirecek, c.: Das Furstenthum Buigarien, Prag 189 1, S. 215. ders.: Die Handelsstrassen und BergwerRe von Serbien und Bosnien, Prag 1879, S. 52. Kanitz, F.: Das K6nlgreich Serbien und das Serbenvo lk I, Wien 1904, S. 238, 242, 444. 153) v. Hammer, J.: Geschichle des osmanischcn Relchcs I, Pesth 1834/6, S. 183. 14-4) JireceR,
.
401
zogen und Bosnien bedrohten, z\vangen sie Tvrdko zur El'hohung del' Zahlungen I54). 1453 hat. eine serbische Gesandtschaft dem Sultan eine hohere Karadsch von 12.COJ Dukaten ilberbracht, wodurch der Car sich freie Hand in der Primorje siche111 woIlte I55). 1458 hat der Sultan anscheinend Stephan den Besitz von Sl'e brnica gegen 9.000 Dukaten bestatigl I56). Wahl'end der lahrhundelie der osmanischen Herrsc'Jaft hatten die Bergleute die bekannte Rajaabgabe zu zahlen, die fj r die Hohe Pfol'te eine nicht unbedeutende Einnahme darstellte. Wie hoch die gesamten Einkilnfte der Sultane aus den Balkanminen gewesen sein werden, vermogen wir leider niellt genau zu bestimmen, weil aIle Berechnungen auch die alls den asiatischen mitenthalten: 1590 brachten aile Bergwerke 500.000 Dukaten ein l57), 1646 die G o ld- und Silbergruben 2,888.000 Kronen 158), im 18. Ihrh. sa mtliche Gruben 100.000 Dukaten l59) und 1763 3,610.000 Reichsta ler I6o). Ausser dem finanziellen hatten die nirRen a n den Minen aber auch ein milital'isches Intel'es5e I61 ); das e rsieht man daralls, dass in ihl'er Nahe Waffen- und Munitionsfabriken errichtet waren - z. B. Hvoinica l62), Novo Brdo l63), Samokov l64 ) -, dass sie zweitens allmahlich die Forderung in Bosnienl 65) - erst 1840/1 bereiste Dr. Schulze im Aufil'age des Vezirs das Land und veranlasste die 0ffnung einer Grube bei Sutjeska l66 ) - lind auch in Serbien l67) so gut wie ganz eingehen liessen wegen der gefahrlichen Nahe del' feindlichen Grenze lind das blligariscne SamoRov zum neuen Abbau- 168) lind Tatar-PazardziR zum Handelszentrum fur Eisen 169) erhoben lind dass sie drittens die BergbaubevolRerung urn . ''') dlo, S. 345. 155) Jorga, No: Geschichte des osmanlschen Reiches 11, Golha 190811 3, S. 55. IS' ) dto, S. 108. 157)
Z inbeisen,
J.:
Geschlchte des osmanischen Reiches In Europa III, G otha
1855, S. 779. ISS) Ttirklsche Staats- uod Reglments~Beschreibungen o. O. 1664. 159) Zinbelsen, J.: Geschichte des osmanlschen Relches in Europa III, Gotha 1855, S. 349. 160) Neue und vollstandi ge Beschreibung des Ottomanischen oder des Turkl. schen Retchs, NUmberg 1763, S. 213. 161) Sabazov, I.: Bulgarische Wlrtschaftsgeschlchte, Berlin 1929, S. 215. 162) Ungewittcr, F.: Die TUrbei in der Gegenwart, Zubunft und Verqangenhetl, Erlangen 1854, S. 34. "') dlo, S. 238/41. 164) Boue, A.: Die Europaische TUrkel II, Wien 1889, s. 39. 16S) Huetz, I.: Beschreibung der Europalsche n TUrkel, MUnc hen 1828, s. 163. 166) Robert, c.: Die Slaven der TUrkel II, Dresden 1844, S. 25. R6skiewlcz, J.: Studien tiber Bo snlen und die Herzegovina, Leipzig 1868, S. 71. 16 7) BOlle, A.: Die Europaische TUrkel I, Wlen 1889, S. 238. 168) Sakazov, J.: Buigarlsche Wirtschaftsgeschlchte, Berlin 1929, S. 234 . "') dlo, S. 235. .
40£
des Bergbaus willen geschont haben. Die Bergleute durften in den Stadten bleiben, nur aus ' Novo Brdo verschicRte man sie nach Konstantinope\l70), aber trotzdem zOlien sie vie lfach aus Furcht die Auswanderung vor, d. h. aus Bosnien und Serbien gingen sie auf Einladung des Herzo\1s von Ferrara und des Konigs Alfons von Neapel nach Italien l71 ) oder die Ra\1usaner in ihre Heimat und die Sachsen mit d iesen dorthin, vor allem aber zurlicR nach Ungaro 172). Die in Kratovo verbliebenen genossen Privilegien, unter denen sie sich so \1ut \vie frei fiihlten I73), desgleichen die Ciprovcier, die unter dem direRten Schutz der Sultan in mutter standen 174), sie haben unter den TlirRen als KatholiRen freier \1elebt als d ie Orthodoxen; ihre Kloster erhielten Schutz, Sicherheit und G laubensfreiheit zugesicher!1 75). Durch d en Wiener Frieden 1615 erhielten die KatholiRen die Erlaubnis, in der TlirRei Kirchen zu elTichten und ihren ei\1enen Gottesdienst abhalten zu diiden. Seitdem begann erst die ei\1entliche Ratho lische Propaganda. Ciprovci wurde ihr bedeutendstes Zentrum, an dem aueh die unter Forderung des Herzogs Christoph von Wiirttemberg vom Monchshof in Urach ausgehende reform atorische ARtion zerschellte I76). Unter den Erzbischofen von Sofia, die i'1ren Sitz in Ciprovci hatten, ragte Peter Parcevic besonders hervor, dem es z. T. zu verdanRen ist, dass der Wunsch nach Befreiung ins bulgarische VOIR hineingetra\1en worden is!. Auf seinen Reisen nach Warschau, Wi en und Venedi\1 suchte er die Hille der christlichen Flirsten 171), leider ohne Erfolli; aber sein WirRen hatte immerhin doch die WirRung, dass sich die Ciprovcier, unter der Flihrung von Georg Pejacevic 1688 den Kaiserlichen anschlossenI 78). Wer bei dem Rachegericht, dem die Stadt zum Opfer fie I, von den TlirRen nicht ermordet wurde, f10h nach Siebenblir\1en und erhielt von Leopold I. Sitze und Privilegien, die von Karl VI. besta tigt wurden I79). Als in Serbien alles Sinnen und Trachten reif fiir den BefreiungsRampf war, rief ein orthodoxes Kloster zu ihm auf. Melantie, 170)
Jlrecck,
c.:
Geschlchte der Serben II , Gotha 1918, S. 202/3.
''') dto. S. 282. 172) ders.: Staat und Gesellschaft 1m mittelalterlic hen Serbien I, Wien 191 2, S. 66. 173) Sahazov, I.: Bulgarlsche \Virtschaftsgeschlch le, Berlin 1929, 5. 215. 114} Archiv der Katholischen Propaganda in Rom, Vol. 219, fol. 63. Bibl. casanat in Rom, No 2670, fol. 4118. I7S) R6skiew icz, J.: Studien tiber Bosnien und die Herzegovina, Leipzig 1868, S.78. 170) MurRo, M.: Ole erslen V ersuche der Verbreitung westeuropaischer Gelstesstromungen uoler den Bulgaren, Leipzig 1928, S. 29, 31/2. 111) Hajeb, A.: Bulgarlen unter der TllrbenheM'schaft, Berlin 1925, S. 45/6 48/51. 17 8) dto, S. 55n. 179) Kanitz, P.: Donau-Bulgarien und der BaU~an II, Leipzig 1882, S. 294/5.
40:;
der Archimandrit von Vracev~nica im Rudniker Gebirge, rill mit Kreuz und Schweli den kampfeslustigen Scharen voran und fiihrte sie Knez Milo~ W I 80). Das Blei von )agodnja hat ihnen die Kugeln geliefeli '81) und das Kupfer aus fl~Jh er von Sachsen ausgebeuteten Bergwerken wurde zu Kanonen l82) verarbeilet; Karadorde halte die Gruben um Majdan und Rudnik durch einen Banater Werkmeister, den er gegen den Willen der osterreichischen Regierung mit Hilfe von gewonnenen Grenzsoldaten tiber die Grenze in sein Land brachte, wieder in Betrieb nehmen lassen I 53). Seit Serbien fre i geworden, hat wieder eine systematischere Forderung eingesetzt. Nachdem v. Herder schon 1836 im Auftrag von Milo~ das Land bereist und auf die Lagerstalien aufmerksam gemacht halte I84), wurden Majdanpek 1848 185), Kucajna 1863 186), Rudnik 1868 187) und spater Ripanj185) wieder erschlossen. Das aIle Zenb"Um der mittelalterlichen fremden Bergbaukolonisten war also auch das Abbaugebiet des jungen serbischen Staates geworden. Sofia.
Arno Men/an
180) ders.: Die Kloster und ihr Verhaltnlss zurn Volk in Serbien, W ien 1863, S. 313.
181) ders.: Serbien, Leipzig 1868, S. 106, 199. 182) Urq uhart: La Turquie. ses ressources II, BrUssel 1837, S. 254. 183) Kanitz, P.: Das K6 nigrc lch Serblcn und das Serbenvolb: I, Leipzi g 1904,
S. 444/5. Boue, A., Die Europalsche TtirRei I, Wien 1889, S. 238. IS~)
dto.
Robert, c.: 185) Kanitz, S. 242/9. " ' ) dlo, S. "') dlo, S. 188) dlo, S.
Die Slaven der Turkei II. Dresden 1844, S. 25. F.: Das K6nigreich Serbien und das Serbenvolb I, Leipz ig 1904, 250/2. 44415. 12415, 235.
404
Ancient mining in the central Balkans·) ld Serbia. The eastern edge of the Dinaric Alps is extensively mineralised, mainly with deposits of argentiferous lead. To the north-west are the important Roman mines of Srebrenica and the probably medieval worRings of Olovo and Celebic.I) Pw·ther south was the famous medieval mint of BrsRovo and the enormous worRings of KopaoniR; smaller scattered mines are Rnown between Novi Pazar and Andrijevica. 2) PU!1her south again are Novo Brdo and Janjevo. Medieval records also mention mines in N. Albania, and here lived the Pirustae, who were dispatched by Trajan to worR the goldmines of Dacia;J) but the exploration of this country is so bacRward that nothing is now Rnown of them .
O
•) Introductory note. This paper is mainly based on explorations carried oul,
in 1934 in Jugoslavia and in 1935 in Bulgaria. It is not an exhaustive survey, and I have included a great deal of material gleaned in earlier years in my book, RO'" man Mines in Europe (referred to as RME). r would like to thank the various governmental authorities In both countries, embassies railways and police, for their
great kindness in assisting my travels in all respects, and in addition Prof. Filov and the Bulgarian Archaeological Institute for help in countless ways. 1) RME. pp. 189- 191; Truhelka, W, M. B. H. II p. 235; Savle, Rudarskl i
topiontcbt Vesnik V (1933) p. 99. 2) E. g. Rudo Brdo and Rudeci by Andrljeviea, Rudnik between Pee and
Kos~
Mltrovlca, Sas by Bukovica. In the Bukovica valley I found one piece of iron slag, and scattered slag above Kovac and Rude between Novi Pazar and Tutinj. w here the name Kovaci in the valley suggests majdans. But these workings were small and are now forgotten. Evans (Archaeologia XLIX p. 1) saw Rudnik, which he calls Mokra Gora; the spaced pitting here suggests exploration without result, and the sharpness of the contours of the lips points to a fairly recent date. Elsewhere I saw no remains.
') SuHlay, Arhiv za arbanasku Starlnu II (1924) p. 217. Ugolini (Albania anllea I) mentions old copper workings north east of Sku tari. Trajan probably also dispatched other tribes to the Dacian mines. The IlIyrlan name of the husband of a Roman
lady from Aequum (Co I. L. III 1262 from Alburnus' Malor) shews that he hardly came from the Roman colony. but from the Interior.
405
The mines of BrsRovo appear to be entirely medieval. There was apparently extensive pittin\l at the outcrops; but the hillside is so overgrown that it is difficult to determine details. Fra\lments of timber and iron tools have been found in the worRings.4) Most of the slag is riverside; but there are a few scattered pieces o n the sadd le below the castle, which I re\lard from analo\lies in CehoslovaRia as early medieval rather than Roman; there is a little similar slag at Vojelin. The castle itself shews no si\lns of Roman worR. Nor is it possible to consider the majority of the mines on KopaoniR as pre-Saxon. By the courtesy of Trepca Mines Ltd. and the associated companies I have been able to carry out a thorough examination of many of the mines of this district. One of their most marRed characteristics is extensive pittin\l, which was used both for exploration and, at Vojetin, for exploitation. s) This is paralleled at Saxon mines such as Schemnitz (BansRa Stiavnica) and Kremnitz, and is probably due to the small concessions, in each of which a shaft had to be sunR. Place-names also indicate that many of the mines between Kursumlija (Bela-CrRva ) and the Ibar were Rnown to the Slavs. Trepca itself was exploited for three centuries after the battle of Kosovo Polje, and the name Kursumlija shews that it was a marRet for lead under TurRish rule, thouqh no mines are nO\v Rnown in the district. The minin\l district of KopaoniR was not however discovered by the Saxons. The name of the mountain occurs in early Serbian literature, and there are traces also of Roman worR. The ' centurio officinarumc at Rudnica 6) may have been a mine-manaqer. A short way south of Socanica are a few small slag-heaps.6a) The ore was probably transported from a mine hi\lher up the mountain; the easiest explanation of this is the proximity of the Roman town, as fuel and water-power are abundant nearer the mines. The pieces of sla\l are small and have not been tapped. The furnaces were built of stone lined \vith clay; I found also one piece"of white concrete, liRe that at Tn!pca. There are some pieces of bricR on the heaps, which may have been brou\lht from the Roman town in later times. A stained stone could have been used for poundin\l ore. The situation of the slag indicates water-driven bellows or a .) BosRovic, GlasnlR SRopsRog, naucnog druslva XII (1933) p. 147. 5) In addition to the style of the VoJetln W'orRlngs, which Is medieval, there are a few hutRfoundatlons. In one of them I found a piece of medieval glazed ware just below the turf.
.) C. l. L. 111 14606. tia) A specimen contained
10'410f0 lead 18"04% Iron, no copper.
406
(
hand-blast; there are uncertain traces of a water-channel. Water was however used by the Romans, not for bellows but for washin\l the ore and coolin\l the heated sla\l, as is seen by fra\lments of pipes on heaps at Rudniil jezero, Rio Tinto and elsewhere. There is therefore a presumption that the Socanica slagheaRs are Roman. though it cannot be proved. The extant remains at Novo Brdo and the objects thence in the Zvecan Museum are entirely medieval. The castle itself is of this date, and the broilen brieils used occasionally in its construction may have come from a buildin\l not very much earlier. The lar\le number of Turilish coins found there indicates that the to\vn prospered for a time after the occupation: Roman remains are reported near the mine of janjevo, but perhaps from the site at Gracaniea, which is less than 3 ilms. distant; at janjevo itself are no si\lns of Roman woril, and I could find no metallur\lieal remains at Gracanica. Nor need the town of Ulpiana, wherever it lay, have depended on mineral resources for its prosperity, which was derived mainly from the a\lriculture of the Kosovo Polje. Coins were issued in II century A. D. inscribed Metallum ulpianum and Dardanici. 7) It is hence presumed that at least one of the mines east of Pri~tina was then exploited. But the former may not be connected with Ulpiana, and the . Dardanian Mines' may have been at Kratovo. When we consider the wide distribution of Roman mines in the Balilans, we are the more surprised at their ne\llect of western jU\loslavia. This district was civilised by them; towns are ilnown at Plevlje, Novi Pazar, Socaniea, Gracanica and elsewhere. Considerations of transport can hardly have wei\lhed heavily, as fuel was abundant on the mountains, and many Roman mines in other provinces are equally remote. The inhabitants may have been unenterprisin\l; but Dardania produced more than one Roman emperor, and the Roman \lovernment could have sent officials and labourers from elsewhere !o exploit the district, if it had so de-sired. One consideration however striiles us, that this district, from Celebic to Novo Brdo and from Brsilovo to Kur~umlija, approximately corresponds \vith the old Serbian ilin\ldom of Ras. It may be therefore that its mines were so extensively exploited in the middle a\les that all Roman remains have been destroyed; it may also be that the same conditions operated in Roman times as enabled the Serbs to develop their own culture in isolation for several centuries. It cannot be denied tha.t thou\lh the Romans built 1) Mowat, Re vue numlsmatlque frant;aise (1894) p. 373.
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roads and cities in this district, its mountains and rivers are difficult to cross; and it is si\lnificant that we l:mow the ancient name of practically none of the sites here. Hi\lhways for through communications were not here developed before the middle ages, and then lar\lely because of the mines. The Roman trunk-roads ran either north of Old Serbia from Salona, or south of it from Drac, or east of it from the Danube and the Aegean. . Krajina. Archaeolo\lists and historians have in the past emphasised the ancient minin\l of the Krajina. The mountains of this province form a continuation of the Carpathian fold, and are extensively impre\lnated with ore-veins, especially of \lold and copper. That the Romans exploited parts of this district cannot be denied. But we must now doubt Kanitz' localisation of numerous Roman forts throu\lhout the minin\l areaS). The meanin\l of these forts is difficult to determine; many of them, from their remote and inaccessible situations, probably belon\l to the justinianic period or sli\lhtly later, when the population of the Balkans was returnin\l to the hilltop settlements lar\lely abandoned in Roman times.9) Others may have formed a defence in depth for the Danube frontier, created in the late Roman empire. When allowance is made for Kanitz' exa\l\lerations, we see that there are two principal lines by which the Romans penetraded the Krajina, the valleys of the Pek and the Kri'lovirski TimoR. In the former there was copper-workin\l even in prehistoric times. Some sherds from a ringwall near Majdanpek which I shewed to Prof. Vasi': were pronounced by him to be of la Tene date. The numerous stone hammers from Majdanpek and from jasikova point to a continuation of native methods and traditions, thou\lh the evidence from Spain and Britain makes it clear that these tools continued to be used in the early Roman period; 10) their absence however from the lar\ler Roman mines of jU\loslavia, such as Babe and Rudnik, proves that they be~ame obsolete in the Balkans, a t least in state-directed enterprises, by the end of the I century A. D., as we should expect kom the use of up-to-date mechanical appliances · in the Dacian mines of this period. At the same time prehistoric men almost certainly washed the alluvia of the Pek and its tributaries for \lold. 8) Denkschri ften der philosophisch-historischcn Klassc dcr R. Akademic der Wissenschaft in \Vicn (1892) Ii.
' ) o especially Mutavciev, CTapH rpaAI1W;a H APYMOBe Ha CTpBMa H TononHHl1a (MaTepl1anl1 3a apXeOnOrH4eCKa KapTa Ha DhnrapHH II) 10) RME pp. 36- 38; Transactions of the instrtute of Mining and Metallurgy
XLIli (1933- 4).
408
The of finds which I received at MajdanpeRII) maRes me thinR that this mine was at least partially abandoned after the Flavian period, probably in consequence of one of the raids of Decebalus. It may be that the district was too remote for the profitable production of copper and the gold percentage was too low; or, as the history of VerespataR shews, if the mine was once abandoned in the Dacian Wars, it would become flooded, and the ancients had no pumps sufficiently powerful to drain it. Roman remains are however frequent on ' the .middle PeR, where the auriferous alluvia were probably still being worRed; and the most important mine of the period was Kucajna. Here there are the remains of a considerable Roman town; and numerous galleries demonstrate the active exploitation of gold and silver ore. Here probably lay Aelia Pincensia, for which coins were issued in the II century A. D.1 2) The other avenue of Roman penetration into the Krajina was by the valley of the KrivovirsRi TimOR, where are traces of an important fortified road. Probably in this region should be located the mines of Aureliana and Argentares.I 3) The gold and copper of Bor 14) were worRed by the Romans, perhaps also the gold and silver of Zlot. Roman remains have been found on the south-eastern side of Deli lovan; near Rusman are rows of pits some six metres apart, which may be Roman as medieval mines more normally used extensive areas of pitting. I doubt however whether the Romans exploited the central Krajina to any extent. There is no Roman fort on the between Tanda and LURa; Miloseva Kula, despite Kanitz' claims, is medieval. Nor are the reports of prehistoric finds satisfactory. Stone hammers and querns are said to have been discovered on Deli lovan,IS) copper tools at ValaRonje. The name of the R. SasRa indicates that we must attribute much of the mining to the medieval period. Most o f the slag in the Krajina is riverside, and so should be dated after the XV century. The wealth of Kucajna is celebrated in Serbian poetty, MajdanpeR was exploited under the Austrians. IS.) 11) RME pp. 218-221. 12) Mowat, Revue numismatique franr;aise (1894) p. 373. 13) Procopius, Aedif. 4 4; , Mowat, I. c. 14) Antula, Rudarski Glasnik II (1904) p. 2. Vasic (Zapisnlci srpsRog geolosRog Drustva III xv 5 (1905) p. 5) mentions from the mines of Bor some sherds believed to be prehistoric. 15) JovanOVIC, Rlchesses mlnerales en Serbie. 15a) Hofmann, Godisnjak rudarsRog Odeljenja Ministarstva narodne Prfvrede
I (1892) p. 149.
409
7
But though we must be cautious of attributing too much of the underground mining o f the southern Krajina to the Romans, there can be no doubt that they worRed the gold-placers in the TimoR, the Bela ReRa, and other streams north and south of Zajecar. 15b) Casual remarRs in ancient literature shew that alluvial gold was once widely distributed in the BalRans, and was obtained in Macedonia,16) Thrace, Dardania l7) and Bosnia. IS) One of the principal centres must have been Rhodope and the upper Marica,19) where lived the Bessi whose name was to become equivalent to . gold-washer « and to lose a ll topographical significance. 20) They were however migratory, and the mission o f Nicetas was largely among them. 21 ) As his see was at Remesiana (Bela PalanRa), the miners whom he converted perhaps worRed mainly on the upper TimoR. There would have been unceliainty in Roman times as to the localities of gold or magnetite placers; for under the pI;mitive economic conditions which then prevailed and still survive in the SancaR, the marRet-town whither peasants periodically brought their produce would have played an important pali. 22) The late empire . procuratores metallorum «23) were probably supposed to acquaint themselves with the activities of miners; but it would have been difficult to Reep a checR on a semi-nomadic population in the virgin forests of the Roman period. The territory of Pautalia. A number of early III century medallions of Pautalia (Kjustendil)24) extol its gold-washing and silver-mining. The territorium of the city extended as far north as ISb) o lite, ZaplsnicJ SrpSROg geolosRog Drustva III xv 7 (1905) mont, Revue archeologique (1868) it p. 407.
p.
3; Du-
Hi) Ps.-Aristotle, Mfr. Ausc. 45.
17) Plln'{, N. H. XXXIII 3 39; o lireceR, Geschlchte der Serben. t8) Florus IV 12; Pliny, N. H. XXXIII 4 67 ; Statius, Silv. I 2 153, III 3 90, IV 7 14-16; Martial X 78 5; C. I. L. III 1997. On stylistic grounds the Romans seem to have worked in the valleys of ,the Vrbas and probably the Lasva, but not the FojnicRa.
>0) o SRorpil. TIplolpoAHIoi 60raTCTl3a Bb l1tnoKynHa 5bnraplolH. 20) Pacatus, Paneg. Theod. 28 ; Vegetlus, R. M. II 11, IV 24; Epitome Codicis regii parisiensis. Similarly among the inferior troops of the Roman army :tBessus
" ) RuzieRa, I13BtcTIoIH Ha 5bnrapCKIoIH VII (1 932/3) p. 1, no'. 360, 473, 634.
4/0
apXeOnOrlol'-IeCKIoi I1HCTlolTYTb
Caribrod,25) and probably some way west into what is now JUlloslavia. The \1old was mainly derived from the sands of the Struma 26). There are recent placers at Razdavica at the mouth of the \1or\1e, but it is believedt tha those on the south slope of Vitosa are earlier.27) At an unidentified place called CaRljano was discovered an iron hooR for \1rippin\1 and leverin\1 up boulders in deposits of auriferous sand. Gold was also mined in ancient times near KjustendiI. A coin of Domna was found in a \1allery at G. Ujno. 28l. The mines south of Trn are partly for \1old, partly for lead and silver; as much Iithar\1e has been found, lead seems mainly to have been thrown away. The discovery of early IV century coins 29) in a \1allery at MilRovci dates the exploitation as Roman, thou\1h there was probably also medieval worRin\1, as many of the tips at Businci have sharp profiles, and from Jerul 1'1r. Ahtarov shewed me a shield-shaped silver disc with arm-quarterin\1s.30) There is said to be a \1reat deal of hi\1h-Ievel sla\1 on the plateaus; it is not found beside the streams. There are a few small silver-deposits on both sides of 050\1ov,31) but they should almost certainly be ascribed to the · middle a\1es. Haci HaIfa mentions silver from this district. More important was Kratovo. TurRish writers speaR of a mint there; Roman remains have also been found, and the worRin\1s at Dobrevo can without hesitation be ascribed on stylistic \1rounds to the Roman period.3 2) further north there are a few worRin\1s for \1alena or " ) Dimitrov, 26) JireceR,
rOAHWHHKb Ha HapOAHHSI MY3el! VI (1932'4) p. 123.
Arch.~epigr.
21) o VanRov,
Mitt. aus Osterreich~Ungarn X p. 43.
C60PHHKb 3a HapOAHH YMOTBopeHHSI XVIIXVII
(1900) iii p. 38. ") Zahariev, C60pHHKb 3a HapOAHH YMOTBOpeHHSI XXXII (1918) p. 269. 29) RadosIavov, Bergbau in BuIgarien; Id., MHHH KapHepH H MHHepanHH BOAH Bb COHlIcKHSI OKPa.n.. Some of the coins he ascribes to Magnus Maximus; but as he writes Maximlus, and the other coins are all of the early IV century. there may here be a confusion with Maximin Daja. 30) It measures about aX2 t/2 cms., but seems clipped. On one side a triple
castle and lion rampant quartered;
'on
the other a central shield with dots; the left
upper quarter is quartered with single castle and lion, the right upper quarter halved
with vertical bars and an object resembling a thunderbolt vertical. 31) In Bulgaria. a small riverside slag-heap at Srebreno Kolo, a mine at Stradialovo etc. o Jlrecek, Arch.-epigr. Mitt. aus 0sterreich-Ungarn X p. 75; Boncev, CnHCaHHe Ha 5bnrapCKaTa AKaAeMHSI Ha HaYKHTt XIX (1920) p. 1. On the Jugoslav side some pitting and unskilful grubbing at Petrovobrdo, with a smal1 riverS ide slagheap containing lumps of fused and reddened schist; on a spur a deserted settlement with about twenty houses: for medieval date o the name of the neighbouring village of Sasa. A slag-specimen coptained 1.2% lead, 24.83% iron. no copper. 32) RME p. 227.
411
l'
pyrites near Ruplje. Stylistically they are undatable, but this is the minin\l-district of Zaplanina o r Zablana, known in the middle a\les and as late as the XVI century.33) I have been told of other leadworkin\ls at Glo\l near Krivafeja a nd a t G. Tlamino south of ' Bosile\lrad. At Musulj many veins of ar\lentiferous \lalena have been attacked. The method of work is not Saxon, as there is no extensive pittin\l, but the exploitation is by adits followin\l the veins and occasionally by opencasts. The adits are of ra ther irre\lular section, often with rounded roof, from 1-2 metres hi\lh by '/2-1 broad; sometimes they follow the footwall of a vein. I saw no lamp-niches, such as characterise Roman mines, fo r instance, at Babe. The ad its attacked the vein-outcrops at various levels; in one case the vertical interval is not more than 5 metres. This use of superposed \lalleries is perhaps Roman, bein\l paralleled at Verespatak. At short distances from the ad it-mouths shafts were often sunk to reach lower levels. This combination of adits and shafts is paralleled at the Roman mines of Dobrevo and Openica,34) and is due .to the difficulty of proppin\l a wide slopin\l stope; at Babe this difficulty was overcome, but by makin\l the stapes so low hat haula\le must have been almost impossible. On one ad itwall at Musulj are many rope-marks, shewin\l that the are was ransported in trays. These are usually considered medieval in the Balkans; one from Rudnica seemed too fresh to be Roman, another was found at Vojetin, where Roman remains are unknown.35) On the other hand, trays of Roman date are reported from Srebrenica,36) Vulkoj - Korabia,37) and the western provinces,38) Musulj 33) Vinbo, Rudarsbi i topion icb i Vesnib I (1929) p. 539. 34) I regard Openlca as probably the ancient Damastium (Strabo 326). It suils the ancient topographical description better than any other silver-mine, o RME p. 239, and it is difficult to believe that the ancients did not discover a mine lying not
more than 100 m. from the Via Egnatia. The absence o f riverside slag shews that
t is not Saxon or Turkish. The objection is the comparative insignificance of the workings; but they appear largely waterlogged, and probably extend a long way underground.
35) Th is tray is made of a single plank, 160 X 40 ems. The sides are 5 ems. higher than the centre, giving a sli ghtly curved section. One end is square, the other rounded. It is a little worn and scratched on both sides. The objection to conSidering It a tray is that it appears to have no hole or nails at the end for the attachment of a handle; but there are no ancient worR in gs at Vojetin w here a shoot could have been used. 36) Bordeaux, Revue universelle des Mines IV vi (1904) p. 121.
37) Raboe.y, Banyaszali os Kohaszali Lapob XLII (1906) p. 529. 3S) RM E p. 30.
412
has yielded ·little sla.. in comparison with the tonna ..e of ore extracted, and much was probably smelted elsewhere. There are a few small heaps near the stream. 39) The furnaces were lined with clay, ar,d are perhaps medieval or more recent; on one heap I found a brieR. This sla .. may however represent secondary worRin .. ; for though I cannot parallel all the features of these mines, I obtained a strong impression that they are largely Roman. Stara Planina. The Stara Planina is the most comprehensive name for the range of mountains whieh borders the lower Danube plain on the south. It contains many small deposits of copper and argentiferous lead ore, mostly worRed in ancient times; they lie between the TimOR valley and Etropole, but do not seem to extend east of the latter. 40) North of the mountains and not far from Vidin is an iron-working area, with scattered sla..-heaps at Medesevci, Cicil,41) Milcina Luka 42) and Vodna. 43) The slag occurs high up the valley slopes, usually on a north face, and neither on the plateaus nor by the streams. The furnaces were probably thus located to obtain an adequate fuel-supply. The pieces of slag are small a nd badly smelted; there is little ore locally, and it is believed to have been brought from Car Petrovo. This slag cannot be accurately dated; it is clearly earlier than the late medieval and Turkish majdans; Dr. Atanasov, who told me of it, would connect it with a series of small towers, probably late Roman. South of BelogradziR is a large series of worRings at G. Lorn Ciporovci and Zelesna. At the first a vein of copper-ore 44 ) has been extracted by an ad it and shafts; there is a socReted ..ad from here in Vidin Museum (fig. 5). Close by is a slagheap within easy reach of water; some of the pieces are large, the furnaces were 39) A specimen contained 4. 88% lead, 30.18% iron, no copper. <1 0) There are ancient lead warnings at Osenovlab: and Breze (Radoslavov,
MHHH KapHepl1 H MHHepanHH BOAH Bb COqJl1ncKH5I OKpH.rb),
copper
wornings at Ovci Grb, Villa Glava and Gcrane by OSiROVO. At Vitia Glava are very deep ancient shafts; an orc-specimen contained 47.45% copper, 11.26 % iron, .16% lead, .49% zinc, no niebel cobalt antimony arsenic bismuth or silver. On a tip at Gerane I found a piece of a porphyry millstone and some hard wheel-made sherds, certainly post-Roman but perhaps contemporary with the tip itself; an orespecimen contained 9.18% copper, 2.63 % iron, .63% lead, .21% zinc, no nicRe cobalt antimony arsen ic bismuth or silver. At G . BelarecRa are slag· heaps probably from lead w orking, and apparently ancient, as the heap is completely denud ed; a glassy specimen contained 1.29% lead, 6.64% iron, .46% copper. 4 I) A specimen contained 60.31 % iron and no copper. 42) A specimen contained 12.55% iron and no copper. The iron percentage is remarkably low, and the piece cannot be considered a proper iron·slag. 4:t) A specimen contained 57.55 % iron and no copper. 44) A specimen of schist with malachite and pyrites contained a little copper, 39.96% iron, .47 % zinc, no ni cRel cobalt antim ony arsenic lead bismuth or silver.
413
clay-lined. The ore-output here must have been several thousand tons. Ciporovci-Zelesna is a much bigger mine, and may be Compared with the great worllings of Old Serbia. The vein, containing argentiferous galena, has been attaclled along almost its entire length of j 6 Ilms. There are many large stopes, and where the ore was less profitable it was exploited by rows of shafts 20 m. apart, which descend as far as 16 m. below stream-level; presumably some form of pumping was Ilnown. The rocll was brollen by firesetting. The smelting tooll place along the stream. The slag-heaps are large, one of them lies within the town of Ciporovci, lille the one at Kremnitz. There can be little doubt that most if not all the mining in this district is Saxon;45) it is probable that Ciporovci is the most south-easterly Saxon settlement in the Balilans. The chalcopyrite-lode of Plallalnica north of Sofia was the . scene of an intensive Roman exploitation, probably mainly of the oxydised surface-ores. Finds have been made from time to time. A coin of Anastasius is reported from a gallery.46) In the office is what seems to be the wooden barrel of a suction-pump (fig. I), an iron chisel-ended hammer-gad (fig. VI), and a coarse handle of a jar. Part of a granite quem that I found on the tips seemed to have been used for fine pounding. I heard of a copper-lamp, of which the deSCription sounded Roman. Round the mine are numerous small slagheaps, sometimes near streams, sometimes in dry valleys. Beside one were remains of a settlement, with a good deal of probably Roman coarse pottery. There are large ancient worllings at Etropole, in the higher levels for argeniiferous lead, lower down probably for gold. The are was mainly atlaclled by horizontal adits. In one was found part of a beech-wood panning-bowl, nearly circular and 25-30 cms. across (fig. 11); this is of a simpler type than the cradle from Leca near LesRovac (fig. IV), a mine which may be dated by a Roman site in the vicinity, while the cradle itself is paralleled from the Roman mine of Dolaucothy (Wales).47) The Etropole adits are approached by cross-cuts through solid granite or following subsidiary veins; these normally slope inwards, and so were not used for drainage, though it is unllnown how this was managed, as the worRings are sometimes a 'metre or two below the valley bottoms. I piclled up part of a red porphyry quem with three grinding") o SRorpil, C60PHHK'h 3a HapOAHH Y MOTBopeHHSI VIII (1892) p. 59. <0) Musmov, 113BBcTHSI Ha 6'hl1rapCKHSI ap-xeonorH4ecKH I1HCTHTYT'h V (1928/9) p. 385. H) Archaeologla Cambrensis (1936) p. 51.
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levels (fig. III); the process seems to have been rubbing to and fro rather than grinding with a circular millstone. Near the mine and in the plain is a certain amount of lead-slag. I suspect that Etre- , pole is Roman. I heard of a pottery lamp being found in the mine, and it is said that lamp-n iches have been discovered, a regular Roman feature. Dr. Mikov believes that the mine originated in preRoman times, from the number of Thracian fibulae found at Lala. Camsadinovo. About 200 m. south of Verinsko Sta. near Ihtiman are some old shafts, about 6 m. deep to judge froIT) the size of the tips, and a few roughly-cut adits 1'/2-2 m. high x 1 m. wide. I found no specimens of ore, save a few fragments of ferruginous quartz,4S) but it is believed that silver was exploited. On the tips I discovered three fragments of porphyry millstones and one quem. The mills were probably circular. The ore was perhaps washed in the stream below, near which are six oblong mounds unconnected with adits but not resembling grave-tumuli. Dr. Mikov would assign this working to the medieval period, especially as there is an important site of this date near the station. 48a) Rhodope. In add ition to some iron-smelting in majdanfurnaces,49) a few ancient workings are Imown in the heart of Rhodope. 50) An old noticeS ') speaks of gold at Despotovo; the name is probably that of Dospat DalI, and the mines seem to be a series of washings, for gold or iron, along the south side of the Kriva Reka near Ta~ BolIal!. On Giimii~~al is a large group of workings for silver, undated but probably post-Roman. No slag is known near by, so the ore was probably can'ied some distance for smelting, traditionally to Beglik. At Sarasin, about 10 Rms. south of Hvojno, is a rich mine of argentiferous galena with some gold in ochre. The ancient workings are not very large, but there seems to have been two periods, the earlier for exploHation, and the later for prospecting. To judge by the richness of the ore left, the earlier period must have ended suddenly. Stone hammers are said to have been found at the entrance. to one of the galleries. The mine has yielded copper coins of Philip 1\ Alexander and Claudius II. 52) 48) A specimen contained .11 0/0 lead, 1.87% Iron, no copper or Einc. I w as unable to identify the two old mines claimed to exist near VaRarel
48a)
(BeSleviev. rOAlIlllHIIKb Ha cocj:m~CKlIlI YHIIBepCIITeTb, IIcr.-cj:mn. ¢aK. XXVIIl (1 93112). 49) At Pestera and probably at Banja Cepinska. SO) The silver mines at Lakavnlca and Dreanovo are apparently unimportant, if they were
wo r}~ed
anciently at all.
51) HIrschfeld, Arch.-ep'gr. Mitt. aus C>slerreich-Ungam I (1877) p. 63. S2) Mattingly & Sydenham, V I Claudlus GOtrucu5, no. 163.
415
The finds of the Macedonian period are interestin<;1, because the place lies close to the road from Xanthi to Philip's colony at Plovdiv. The iron industry. There are a few notices in classica l authors about Thracian metallur<;1y, especia lly of swords and da<;1<;1ers. 53) This points to a <;1reat antiquity for the be<;1innin<;1s of the Balkan iron-industry. The ore \vas sometimes mined, but more frequently magnetite derived from disintegrating granite was washed in the streams. Thus the \vorking of iron and gold were closely connected. It is known that the latter was a lso wide-spread in Bulgaria in Roman a nd medieval times, but owinl,l to the lack of remains it is difficult to trace fo rmer deposits. 54) The chief iron-working centres were Samokov Bozica and Demir-Koli between Nevrokop and Sidirokastro; but magnetite was also smelted at Etropole, though it does not seem to have been mined in the vicinity.55) In the plain of Samokov, south of the town, are a number of small slagheaps beside a water-channel, in addition to the large heaps of the XVll-XVlIl century. The former may be derived from furnaces which were used but once, being thus more primitive than the majdans. In addition, I found scattered pieces of slag on ei<;1ht sites on the hills bounding the plain east of the Isker. They can be derived only from hilltop furnaces, though I doubt whether they are extremely ancient. On one site the slag lies in the turf, above a prehistoric layer 80 cms. thick. This represents an early period in the Samokov iron-industry, not previously observed. 56) In Demir-Koli I discovered similar high-level slag derived from hillside furnaces. On one site it was associated with prehjstoric and Roman remains.57) Haci Haifa mentions iron from the district of Vlasina Ruplje and Bozica. Magnetite sand was sometimes used, but ore was also obtained from small grubbings in the neighbouring hills, and there seem to have been extensive deposits of bog-iron in L. Vlasina. In Turkish times the smelting was carried out in clay-lined riverside 53) Homer, II. XIII 577, XXIII 808; Thucydides VII 27; Clemens Alex., Strom. I 16 75; Pollux I 149. o Tomaschek, Sit:c!:ungsberlchte der R. Akademie in Wlen, ph il.-his!. KI., CXXVIII (1893) p. 4. 54) o S~orpil, 113KonaeMH 60raTcTBa H3HaMBpeHH B'b l.\BnoKy nHa
5'bnrapHSI, 55) o Zlatars~i, DepHOAH4eCKO CflHcaHHe Ha D'bnrapCKOTO KHH)KOBHO APY)KeCTBO B'b BAel1'b, I (1882/3) iii p. 84, 56) Semerdziev (CaMOKOB'b 11 OKOnHOCT'hTa MY) mentions without de-
tails hi gh-level slag in the forests. 57) I hope to publish a detailed of the eart y slags at SamoRov and Demi r Koll shortly in a Bulgarian periodical.
416
majdans, of which many traces remain. These mines seem however to have been Imown also to the Romans. Procopius SS) speaRS of a place called Ferraria near Remesiana. A Roman fort is Rnown at Kara\1uwv Dol, and other remains in the district. The older sla\1 has probably been mainly carted away to be resmelted, and the rest is concealed beneath the turf. At Popova I found two small heaps in an exposed position,58a} with fra\1ments of fused clay and part of a coarse hand-made cup, perhaps post-Roman. Ma\1netite sand is also found in Serbian Macedonia, especially at Poree on TresRa and at SamoRov near Grasnica. I have found iron sla\1, probably derived from smithies, on many ancient sites in the BalRans, such as Soeanica,58b) Stobi,s8c) SCUpi,5Sd) Heraclea Lyncestis,S8e} Nicopolis as Istrum, Varna, and the castle of V. Trnovo. Iron was doubtless produced from time to satisfy local needs. The KopaoniR silver-mines contain much iron ore, and names liRe Kovaei Kovaeevac and Gvozdac indicate its exploitation. Novo Brdo in particular was rich in iron. JireeeRS9) mentions medieval mines near Deeani and at Gluhavica by Novipazar; we hear of others at Kl,'ajiSnica south of Tetovo, Zeljesnica near Kicevo, and Morihovo near Bitolj.60) Near SusiCa is the sU\1\1estive name Rudina Planina, arid on a hill just to the south of the prefJistoric site is some sla\1 alon\1 with bricRs and pottery which appears to be post-Roman. I found iron-sla\1 also at Care near Kocane. At Damjan near RadoviSte is primitive worRin\1 by itTe\1ular shafts about 1 m. X 3/4 m.; they were cut with \1ads and are without foot-holes or rope-marRs. At the bottom of one were found bones of sheep or deer, one adult and one youn\1, which had probably fall en in accidentally. On the Maden Dere is a majdan sla\1-heap with some fused clay. Thou\1h finds have been made at Damjan which sU\1\1est a Roman site, the similarity of this worRing to those at VareS indicates a Turkish date for it. In what appears to be the annexe of a darR-age fOli at CerRavista near Pirdop is a little iron slag with fused c1ay.61) Close by are ruins of a church which do not 58) Aedlf. IV 4. A specimen contained 59.840/0 iron. specimen contained 35.060/0 iron. 58e) A specimen contained 37.480/0 iron. 58d) A specimen contained 47.770/0 iron. 58~) A specimen contained 51.820/0 iron. 59) Geschichte der Serben. 60) Jirecek, Arch.~ epigr. Mitt. aus Oslerreich-Ungam 58a)
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75; Cvijic, Geologie von Macedonien und Altserbien; Boncev, CIlHCdHHe Hd 5'bnrapCKdrd AKa~ AeMI1)1 Ha HaYKI1Ti; XIX (1920) p. I. •
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417
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seem very ancient. The slag cannot with certainty be connected with the fort, but is undoubtedly earlier than the introduction of water-driven bellows, in probably the XV century.
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1. Pump, Plabalnica; 2. Wooden bowl, Etropole, 3. Millstone, Etropole; 4. Gradle, Leca; 5. Gad, G. Lorn; 6. Gad, Plabalnlca.
We thus see that the Romans exploited intensively the mines of eastern Jugoslavia and Bulgaria. 62) Bosnia and the Sumadija they also explored; we find traces of them at Srebrenica Krupanj Babe and RudniR. It has often not been possible for me in this article to present full details, and I have had to give conclusions without the evidence which justifies them. This is however only a preliminary , neglecting the mines of E. Bulgaria such as the Strandza Planina, those near Burgas, and the gold and copper worRings of Altan-tepe in N. Dobrudza, which are also claimed as ancient. I hope that it may be possible for me later to publish more fully the results of my researches, and especially to supplement the meagre remarRs on Bulgaria in my bOOR on Roman Mines, whose brevity was largely due to the lacR of printed sources then available to me.
0. Davies
Belfast
CTpBMa H TOnOnHHlja (MaTepHanH 3a apXeOnOrH4eCKa KapTa Ha B"bnrapHSI II). A specimen contained 65.12 % iron. ") o Ammian XXXI. 6 6.
418
l
"I
Trasitus und Sedatus IJber eine vermeintliche und eine problematische antike Gottheit
ine grosse Autoritat in der Erforschung der romischen Kaiserzeit, E von Domaszewski, mass den Tragem zweier ratselhaften Namen: dem Trasitus und dem Sedatus provinzialer VotivinschrifA.
ten, eine hervorragende Bedeutung zu. In jenen beiden erblickte er diejenigen pannonischen Gotlheiten, die auch im romischen Heere verehrt wurden, und zwar verehrt unter einheimischen, oder doch oberflachlich latinisierten Namen, ohne in jedem Fall durch interpre tat i 0 rom a n a mit irgendeiner klassischen Gottesgeslalt der romischen Religion gleichgesetzt zu werden I}. Es kann heute - ja es konnte eigenllich schon seit der Entdeckung wichtiger Kultmonumente der Mithrasreligion in Poetovio (Ptuj, deutsch: Pettau) leicht gezeigt werden, dass die zwei Namen nichl nach dem gleichen Masstab zu beurteilen sind.
Ein T r a sit u s ist nur aus pannonischen Inschriften bekann!. Davon geht Domaszewski aus. Er stell! fest. dass der Name lediqIich auf zwei Altarsteinen vorkomm!. Der eine ist aus Petronell, also wohl aus Camuntum 2}• . C. Cassius custos armorum hatle ihn aufgestell! in h 0 nor e m coIl e g i i. Domaszewski vermutet, der Ort des Altars ·sei die s c hoI a arm 0 rum gewesen. Die genaue Lesunq des Namens auf dem Steine is! eher Transito 3}. Auf den anderen Steinen steht nur Trasito, der Dativ des angeblichen GotJ) A. v. Domaszewski: Ole Religion des romlschen Heeres, Westdeutsche Zeitschrlft 14, 55 R. ') ClL. III 4444. 3) Vgl. ClL. III 11092. KubltscheR lies! elne Ligatur, danach 0 In rasura, eln Buchstabe, den man nach Ibm wieder herstellen wollte und ebendadurch ging eln 5trich vorn N verloren.
419
tesnamens 4). Der Fundort ist Tomord-puszta bei Tata (deutsch: Totis) in Ungarn. Aus diesem Umstand schliesst Domaszewski, Trasitus sei die Gottheit eines panno nischen Stammes, der A z a Iii. Der Name klingt freilich lateinisch. la, er klin'lt so sehr lateinisch, dass wir die Form, die a uf den Inschriften vorkommt, als den Dativ-Ablativ des lateinischen Wortes t r a n s it u s auffassen dGrfen, mit der im spateren Vu\garlatein gewohnlichen Vermengun'l der 2. und 4. Deklination 5). Die Schreibung tras- rur tr a ns- ist ebenfalls gewohnlich 6). Fraglich ist nur, wie ein Altar dem tr a n sit u s, d em 't1bergan
Gbertritl«. Es wurde sogar ein Altar dem Transitus auf Grund einer Visio n aufgestell!. Davon zeugt die eine Inschrif!: Invict(o) Mithrae et transitu dei Theodorus (publici) p(ort or ii) sc rut(at o r) stat (ioni s ) P oe t(ovien sis) ex visu 9). Die andere Inschrift bezeugt, dass das Heiligtum zu Ehren des T ran s it u s zurGckgekauf! und wiederher'lestellt wurde: T r a ns i t u C. C ae cin a Calpurnius lemp(lum) redemit el r es tilu(it).I O) T ran s it u s isl also nur insofern eine pannonische Gottheit, als eI\Va der Lowe (I eo), ein Grad in den Mithrasml"sterien, dessen Altar in Aquincum gefund en wurde ll ), oder die Natur des Golles (n a t u r a dei), die nach einer Inschrift von Poetovio ebenda ver.) elL. III 109t3. 5) Beispiele bel Diehl : Vulgarlateinische Inschriften Nr. 1092, 1094 ff. Aus Pannon ien: Luzsenszky: Egyctemes Philologiai K6:: lony 57, 229. 6) Beisplete bel Die hl 6 f. usw. und bel LU2sensz RY 98. 7) Vgl. C umon t : Textcs et Monuments relatifs aux mysteres de Mithra I 171. 8) M. Abramlc : Poetovio, \Vien 1925 Abb. 118 f.
9) e lL. III 14354, 27. ") elL. III 14354, 28. 11) Vgl. auch das Material bei R. grad 1933, 110, 35.
~1 aric :
420
Anticni kultovi u nasoj zemlj! , Beo-
ehrt wurde, wo der heilige Transitus. Solange beweisRraftige Funde diesen Namen nicht in anderem Sinne beleuchten, mUssen wir ihn fUr ei.n lateinisches Wort hallen. In seinem Hintergrunde steht Reine dem pannonischen Boden entsprungene Religion, sondem eine noch immer wirRsam empfundene mythische Tat eines grossen altpersischen Gottes : des Mithras. II
Sedatus ist z\veifellos der Name eines Gottes. Deo Sedato steht auf einem Votivstein, der in Saint-Maurice en Valais, in der Schweiz gefunden wurde I2}. Der Gebrauch des Wortes deus neben dem Namen wird allgemein 50 a ufgefasst, dass dadurch der einheimische, nicht romische CharaRter der betreffenden Gollheit zum AusdrucR Rommt I3}. In diesem Fall hat jedoch die Betonung der GottlichReit noch eine besondere Bedeutung: durch solche Bezeichnung wird der Gott Sedalus unterschieden von gewohnlichen Sierblichen, die gleichfalls den Namen Sedalus Iragen. S e d a tus und die davon abgeleilelen Bildungen Sedatius, Sedatianus, Sedalinus, Sed a lin ius sind im ganzen romischen Reiche als Personen"amen verbreilet I4}. Man Ronnte auf G rund des VorRommens und der Verbindung mil cog nom in a feslstellen, dass Sed a t u s sowohl fur einen ilalischen als fUr einen Reltischen Namen gehallen werden darf I5}. Als Name eines Golles Rommt er auf einem viel mehr beschranRten Gebiele vor. FUnf Inschriften erwahnen den Gott Sedatus. Am westlichslen wurde die schon erwahnle Inschrift in der Schweiz, in der Gegend der Alpes Poeninae gefunden. Nach SUdosleuropa fuhrt uns der ostlichste Fund: eine Inschrift aus dem Kastell Ratiaria (heute: Arced am bulgarischen Donauufer in Moe s i a sup e rio r. Nach diesem Zeugnis wird Sedatus mit dem Genius des collegium labrum zusammen verehrI'6). Die Ubrigen drei Inschriften bezeichnen gleichsam die Verbindungslinie zwischen diesen beiden. Eine isl aus Raetien, aus dem Limes-Kastell bei PIUnz. Hier war es die co h 0 rs I. Breucorum, die ein GelUbde an Sedalus getan hat I7}. Ein weiteres Kultmonument von alpinem Gebie! gehor! schon Pan non i a superior an: diese Inschrift wurde nich! allzuweil von Raetien in KrsRo (deutsch: GurRleld) gefund en. Ein gewisser P. Pacon ius hat 12) Vgl. Keune: Sedatus, in Pauly-WissO\va-Krolls Realcncyclopadie; die neueste und beste Zusammenstellung des Materials. . 13) Keune a. O. 14) Nach Holde r: AltceJlischer Sprachschatz zusammengesteUt von Keune a. O. 15) Keune a. O . 16) CIL. III 8086. ") CIL. III 11929.
42/
nach ihr Tempel und Altar dem Sedalus versprochenI S). Es wurde mil Rechl bemerRI, dass der Name des Slifiers, der noch von Reinem co sz nom e n beszleilel wird, eine verhaltnismassisz frUhe Zeit bezeuiiil' 9). Pan n on i a in fer i 0 r hat bis jetzt eine einzisze Sedatusinschrift iiieliefert. Sie wurde in 1874 in SZO;:Resfehervar (deutsch : Sluhlweissenbursz) in einem millelalterlichen Turm eingebaul gefunden. Sie be\vahrl das Gedachlnis dessen, dass Publius Aelius Crescens, m agisler des collegium centonariorum in 210 n. Chr. sein GelUbde dem Sedatus hieI1 20). Die Annahme von A. v. DomaszewsRi, Sedalus sei eine einheimische pannonische Goltheil gewesen, grUndele sich auf die Inschriften von Pftinz und KrsRo und insbesondere auf die von SzeResfehervar. Die cohors Breucorum, die bei PfUnz slationierle, wurde namlich reRrutieri in Sud pan nonien, wo der Stamm der Breuci an den beiden Ufern der Save zuhause war. Andererseits suchte man seit Mommsen an der Sielle von SzeResfehervar den KultmitielpunRI von ganz Pannonien. Dies war der Grund davon, dass zulelzl" noch auch die MoglichReit bezweifell wurde 21 ), der Sedalus-Slein Ronnie von Aquincum nach Szekesfehervar verschleppt worden sein. DomaszewsRi liess noch diese MoglichReil szelten,• da der Sitz des in der Inschrift erwahnlen collegium centonariorum beRanntlich Aquincum war22). Die Annahme eines KultmillelpunRtes von besonderer Bedeutung in SzeResfehervar isl dann neuerdings nach sorq!altiger Priifung und Lesung der dorligen Sieine zusammengebrochen 23). Doch hatte DomaszewsRi noch einen besonderen Grund, urn zu glauben, dass Sedatus · ein pannonischer, mit dem romischen Volcanus gleicher Got! war. Der besondere Kult gerade des Volcanus war im romischen Heere nichl ublich. Es fallt umsomehr auf, dass im nordostlichen Tei! von Pan non i a in fe rio r an Ewei einander naheliegenden Orten: in Aquincum 24) und in Cirpi 25) (bei Dunabogdany) Monumente des VolcanusRultes erhalten blieben. DomaszewsRi set"t diesen Umstand in Verbindung mit dem SedatusRult und erblicRt in dem romischen Gottesnamen eine interpret a lio romana der pannonischen Gottheil Das collegium fabrum und centonariorum diente ja als Feuenvehr und Sedatus wurde IS) CIL. III 3922. 19) Keune a. O.
20) CIL. III 10335. 21) Von Keune a. O.
") tlber dieses co li e g I u m vgl. L. Nagy, Egyel. Phil. KeEl. 56. 93 RO. ") Vgl. Alfeldi, Pannonia, I, 185 f. " ) CI L. III 3505. 25) CIL. III 3646.
4QQ
sowohl in Moesia superior wle In Pannonia inferior von diesem colle\lium verehrt. So spricht alles dafiir, dass das Wesen von Sedatus und Volcanus weni\1stens in diesem einen ZUlle \1leich war. In del' Tat ist die Verwandtschaft von Sedatus und Volcanus nicht zweijelhaft. Es ist schon weni\1er sicher, dass sich der pannonische Volcanuskult ausschHessHch auf diese Verwandtschaft \1liindele, und es steht keineswe\1s fest, dass die an\1enommene Gleichsetzun\1 erst pannonischen Ursprun\1s ist. Dass Sedatus in diesem Lande ebenso wie an der unteren Donau die GoUheit von Handwerkerkolle\1ien war, zeu\1t vielmehr davon, dass sein Kult hier ebensoweni\1 eine dem Boden entsprun\1ene ReH\1ion bildete wie die des Trasitus. Als Analo\1ie stehl in diesem Fall der christHche Kult des Heili\len Florianus besonders nah. Doch entbindet uns eine solche Analo\1ie nicht der Pflicht, dem Ursprun\1 der problematischen GoUheit, weni\1stens versuchsweise, nachzu\1ehen.
III Die Zahl der Sedatussteine ist in den Alpenlandem \1rosser als in Un\1am und in Slidosteuropa, und der Kult erscheint dort nicht in ausschliessHcher Verbindun\1 mit Hand\verkerkolle\1ien. Hinzukommt noch, dass die Inschrift von Krsko verhaltnismassi\1 alt is!. Das alles sind Zeichen daliir, das!? der Punkt, von dem aus dieser Kult so weil bis naeh Slidosten ausstrahlte, in den Alpen zu suchen is!. Die pannonisehen Breuci konnten ihn ebensowohl von ihrer alpinen Statio.. in ihre slidpannonische Heimat mitbrin\1en, wie dies um\1ekehrt mO\1Hch war. Flir die Richtun\1 vom Slidosten nach Nordwesten spricht nichts Entscheidendes, liir die ent\1e\1en\1esetzte Richtun\1 auch das, was wir vom Namen Sedatus von sprachHchem GesichtspunRte sa\1en Ronnen. Keine bloss mO\1Hche Etymolo\1ie ist hier entscheidend. Holder - nach Zeus - leitet den Namen von einer an\1eblichen Reltischen Wurzel sed- ab. Dieser Auffassun\1 schliesst sich auch Keune an26). Die angenommene Wurzel sed- soll mit lal. pax \1leichbedeutend sein, also Sedatus soviel, wie pacatus, pacificus, eine euphemistische, beschwichti\1ende Benennun\1 des Feuer\1ottes. Das Suffix -a t 0- ist auf Reltischem Gebiet sehr haufi\127). Zum Sed at u s als cO\1nomen sind andere \1leichbedeutende lateinische cO\1nomina anzuliihren, wie Quietus, Tranquillus, Pacatus 28). Diese Ety26) A. O.
''J Vgl. E. Norden, AU-Germanien 133. 78) Keune A. O.
molo\lie is! so Rlar und einfach, dass dies an sich schon Verdaehl erweeRen muss, zumal man weiss, dass im \\7 orte weni\lslens "wei Sehiehten erhallen sind. Keune selbst sprieht hier vom . Zusammenfliessen von un\lefahr \lleichlautenden lateinisehen und Reltisehen Wortern oder Namen <, von einem . Zusammenfallen, welches in unserem Fall be\lunsti\lt wird dureh die Verwandtsehaft in Ableitun\l und Bedeutun\lc 29). Es ist erstaunlieh, mit wie. vielen UnbeRannten man in d iesem Faile w arbeiten wa\lt. Unsicher ist ja schon die Reltisehe Wurzel sed- und unbeRannt ihre Bedeutun\l. Unsicher ist aueh die ErRlarun", des italisehen Personennamens Sedatus aus dem Zeitwort 5 e d 0, -a r e. W. Sehulzes beruhmte Studie wr Gesehiehte lateinischer Ei\lennamen 30) hat eine \lanze Reihe solcher Scheinetymolo",ien zunichte \lemaeht. 1m all\lemeinen ist die Etymolo\lie eines Namens, besonders der Gollernamen, immer unsieherer als Beobachtun\len, die einen Sinn des Wortes zwar nicht aussehliessen, sich jedoeh ledi\llieh auf formale Ei\lenheiten stlitzen. Eine solche Ei",enheit des Namens Sedatus sprin~ uns \leradezu in die Au",en: er ist auf einem riesen",rossen Gebiet in uberwalti\lender Men\le Personenname und nur auf einem verhaltnissmassi", Rleinem Gebiet, ",anz sparlich, Rommt er als Gollesname vor. Die vielen Sedati, SedaIi i usw. in Liindern, wo von einem SedatusRult Reine Rede ist wie in Italien - duden unmo",lieh so auf\lefasst werden, dass sie den Namen eines Golles tra\len. Das Um\leRehrte ist hier das MO\lliehe: \lerade in Italien Rommt es vor, dass ein Golt den Namen einer Mensehen",ruppe - einer \Ie ns oder Familie - erhalt. Ein nahelie\lendes Beispiel bietet sieh im Namen des Volcan us. Der Ver\lleieh von V 0 I can u 5 mit ai. u I Ra 'Flam me' stammt noeh von A. W. Schle\lel. Bei der Ableitun\l aus einer \lemeinsamen id\l. Wurzel blieb Kretsehmer 31 ), obwohl inzwisehen eine a ndere Auffassun\l sich unter italisehen Verhaltnissen als ebenso bereehti~ erwies. Der Zusammenhan\l des Gollesnamens mit etrusRiseh-Iateinisehen Personennamen, wie: .Volca, Volceius, Volcanus, elr. velxa vel xa i, velxanei dar! heute als \lesichert \lelten 32). Danaeh war Volcanus Gentil\loll der \lens Volea, er tru\l diesen Namen in dieser Beziehun\l. In anderer Beziehun\l war der \lrieehisehe Hephais!os, den er in Ita lien darstellt, bei den EtrusRern als 5 e,') I a n 5 beRannt. .l'i.hnlich Ram die Beziehun\l einzelner Gollheiten w den von ihnen besehutzlen \lentes wahrseheinlieh aueh im Namen, " ) A. O. 30) Abh. Gotlingen 1904. ") Glotla 20, 201 If. 32) Vgl. F. Altheim: Griechische Gotter im alten Rom, Giessen 1930, 172 ff.
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Saturnus und Mercurius vor. Der eine Rann aus dem Namen der g ens Sat urn a, der andere aus dem einer anzunehmenden gens Mer c u ri a 33) abgeleitet werten. M6glieh ist aueh, dass der Gottesname und der Gentilname Weiterbildungen einer gemeinsamen Wurzel sind 34). Auf dem Gebiete etrusRiseh-italischer Kultur ist jedenfalls eharaRteristiseh eine Verbindung von G6ttemamen und Gentilnamen, die entweder so aufzufassen ist, dass der Goltesname vom Gentilnamen stammt, oder so, dass beide aus derselben Wurzel I abgeleitet sind. Soviel ist im allgemeinen festzustellen. In unserem besonderen Fall geht uns niehl so sehr der Name Volcanus, wie gerade se"lans an. Dieser Name driicRt wohl, ebenso wie Voleanus, eine gentilizische Beziehung des Hephaistos, der griechischen - ja wahrscheinlich schon der vorgriechisch-altmediterranen - Gottheit des Feuers und der mit Feuer arbeitenden HandwerRe aus; die Endung -ns (aus -a nus) dar! in diesem Sinne aufgefasst werden. In solcher Beziehung geh6rt se"lans zu einem Gentilnamen se"la, der nach Analogie von Maeula: Maculanus, Vaeeula: VagelI an u s angenommen \verden dar!35). Gestiitzt wird diese Annahme durch Rleinasialische Namen, wie :l:ei),.oc; und :l:emc;, und besonders dadurch, dass Selhlos wahrscheinlich der Heros eines hephaistischen HandwerRs: der GoldschmiedeRunst war36). Eine ganze Reihe von italischen Namen Ronnte angefiihrt werden, die aile die Wurzel von seJlans enthalten: Set iIi us,S e d i I ius, Setu IIi us, S etu lei us, Sed u I a t u s sind solche Beispiele 37.) Nehmen \vir hinzu, dass das Element -1- ein Rleinasiatisch-elrusRisch-allilalischer Formans isf3 8), so geh611 auch die Gruppe sei)na-Setinius hierher 39 (ebenso wie derschon angefiihrte pisidische :l:emc;) und zuletzt aueh Sed-atus. In Raetien, in dessen UmRreis auf alpinem Gebiet der AusgangspunRt des SedatusRultes zu suchen ist, stehen wir sozusagen auf ebusRischem Boden, oder doch in einem historisch bezeuq!en SchlupfwinRel des EbusRertums. Die Raeter sind nach Livius V 33 in die Alpentaler zuriicR\1edranq!e EtrusRer. Ihre beRannten Inschriften 40) wurden verschiedentlieh beudeilt. Ob wir ihre Sprachen jedoch mit Thurneysen 41 ) fiir elrusRisch oder mit Wathmou\1h 42) und Kretsch") ") ") ") 31) 38) ") 40) ") ")
Altheim 45 f. Altheim 46 f. Altheim 206 ff. Vgl. Altheim ebenda. Bei Altheim 173. Vgl. Thurneysen, Glotta 21, 6.
W. Schulze a O. 231. Herausgegeben von J. \Vathmough: The jJrae-iiallc Dialects of Italy II. Glotia 21, 1 RR. Glolla 22, 31 RR.
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mer 43) filr eine etruskisch-indo\lermanische Mf$cnsprache halten: jedenfalls besteht eine Verbindun\l mit Etrurierl nicht nur in der \lemeinsamen, die Alpentaler einschliessenden italischell Kuitur, sondem auch in der Sprache. Nicht se ,'} I an s ist die einzi\le elruskische Gottheil, deren Spuren wir im Norden Iialiens be\le\lnen: im > Winkel der Veneter< \libl es noch andere Beziehun\len 44); urn von den \lrossen Entdeckun\len in der Val Camonica, wahrscheinlich dem Schlupfwinkel eines hinlerlassenen Teils des einwandernden Latinertums, hier nicht zu sprechen 45). Die Richtun\l der Beziehun\len zwischen den Alpentalern und Mitlelilalien isl nicht immer die \lleiche. In diesem Faile entscheidet aber wohl der altmediterrane Charakter des Hephaisloskultes. Der Name se,'} I a ns scheinl in ltalien nicht weni\ler als der in verschiedenen Sprachen dem V 0 I can u s entsprechende verbreitet zu sein. Als Name des Feuer\lottes Sethlrano, Selirano, Sethano ist er an\leblich bis zu den letzten Zeiten im italienischen Volks\llauben erhalten \leblieben47). Dadurch werden auch die etruski5chen Namen se,'}ra und se ,') rna 46) zu denschonan\leftihrtensprachlichen Varianten \le20\len. Sedatus ma\l seine Bildun\l im keltischen Oberitalien erhalten haben und diese Form war auch \lerade die, die dem sich zunachsl aus\lleichenden Sprach\lebrauch des \lrossen romischen Reiches am meisten entsprach. Neben dem Sprachlichen kOlllmt hier aber auch noch elwas Anderes in Betracht. Es isl wohl kein Zufall, dass der Personenname Sedatus \lerade unler Topfern, in einem mil Feuer arbeitenden Handwerk, so ofl vorkommI 48). Unler dem Schulz des Hephaislos - oder wie er immer genannl \var - sland die Kunst der antiken Topfer nicht weniger als die der Schmiede und Erz\liesser. Auf terra si\lillala-Gefassen von Aquincum fallt eine Darslellung des schmiedenden Feuer\lottes unter den sonst \laoz anders geatielen Themen sehr auf49). Dass die Feuerwehr. die mil deratiigem Handwerk oft verbunden war, eine Rolle in der Vel·breitun\l des Sedaluskultes spielte, war immer ein nahelie\lender Gedanke. Die Bearbeilun\l des Erzes komml hier aber auch un mittel bar in Belracht. Man wird wohl mit Altheim eine Bedeulung dem Umsland beimessen mtissen, Symboia Danielsson, Upsala 1932, 134 If. H) Auf die rnogll chc Idenliliit von venet. C a utus und clr. cau.()a (Sonnengoltheit) we ist Krahe, IF. 53, 308 f. hin. 43)
45) Vgt. Alth cl m und Trautman, Die \Velt als Gcschi chtc, 3, 83 f. 46) E. Flesel: Sethlans, bel Pauly-Wissowa-Kroll. 47) A. Trombclti: La lingua etrusca 57. 48) Keune a O.
49) B. Ku::sinszRy. Budapest regisegel 11, Abb 101, 6. feh \vurde darauf von melnem SchUler, Dr. A. Brelich aufmerbsam gemacht.
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Karl Kerenyi
50) Brie fli cher Himvels. Auch darauf macht Altheim aufmerRsam, dass Sedatus Sedata, Sedatlna als Gentilnamen bei den Venetern ebenfalls 'rortwmmen; vgl. Praeit. Dial. III 135. 51) Praelt. Dial. II 28; Altheim, Die \Velt als Geschichte 1, 413, 1. 52) e lL. III 5799. 53) elL. III 10875 und Marif a. O. 104, 63 f. 54) elL. III 11699, Marie a. O.
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Notes comparees sur les ~orbacls chez les peuples balkaniques et en particulier chez les Bulgares I. Le terme <;orbaCI
e terme ~orbaCI est connu plus ou moins chez tous les peuples balRaniques. Ce terme vient du mot c;orba, mot arabe qui, avec Ie suffixe turc -c I, devient c;orbacl. Le c;orbaci etait celui qui faisait la c;orba, potage prepare avec diHerents legumes, du riz et de la viande. Ce mets etait I'aliment essenliel de chaque repas chez les turcs aises. Dans Ie corps des janissaires (yanic;eri) on servait toujours une c;orba. Celui qui la preparait portait Ie nom de c;orbaci. Il y avait aussi un c;orbacl-ba~i, chef qui controlait la preparation et la distribution de cette soupe. D' ailleurs, non seulement dans Ie corps des janissaires, rna is dans tous les regiments de l'armee ottomane . c'est la <;orba qui etait !'aliment de faveur, puisqu'e\le etait tres facile a preparer, pouvait etre servie chaude et etait agreable au goOt, sans coOter beau coup d'argent ni d'efforts. Consultant quelques dictionnaires turcs (luliatname), comme par exemple ceux de Sami-bey et de Ahmet-Vetil? pa~a nous trouvons I'explication suivante du terme: cc;orbaci est celui qui prepare la c;orba; on donne Ie nom de c;orbaci egalement aUx notables dans les villages et bourgs pour les distinguer des autres membres de la population>. Malouf (dictionnaire turc-fran<;;ais) explique : c<;;orbaci - celui qui prepare la <;;orba; maitre d'une maison, magasin ou boutique; (autrefois) commandant d'un regiment de janissaires>. Dans Ie nouveau diclionnaire turc illustre de Ali-Seidi, au mot <;;'orbacl, nous lisons : titre donne aux notables des villages dont les maisons servaient comme aulSerges aux agers, aUx maltres de maison, aUx maires et anciens des villages, aUx pro-
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prietaires des maqasins et aulres etablissements. Dans I'orqanisation des janissaires ce titre etait porte par les premiers lieutenants, par les chefs des officiers. Comme on Ie verra plus loin, cette denomination est devenue tres populaire parmi les Bulqares et est employee souvent non seulement parmi eux, rna is aussi dans les relations des fonctionnaires ottomans avec les notables et proprietaires des biens immeubles en Bulqarie. Quant au mot <,;orba il faut souliqner qu'il est reste dans la vie et les relations quotidiennes de tous les Ball?aniques jusqu'a ce jour. II. Origines des <,;orbacls La denomination de <,;orbacI est tres n:'pandue parmi les Bul\1ares. Cette denomination apparait pendant la domination ottomane. Faisant des recherches detaillees sur I'emploi du terme chez tous les Ball?aniques nous rencontrons Ie mot chez les Serbes, les Grecs, les Koutzovalaques, les Albanais' et les Roumains. Pourtant pour Irouver les ori\1ines de la denomination <<,;orbacl ' il me semble qu'il faut avant tout exposer ce qui est connu sur les <;orbacls chez les Bulqares. Je ne puis accepter l'opinion de I'historien K. Jireeel? que les <,;orbacls d'Elena (deparlement de Trnovo) etaient des descendants des anciens boliars (notables) du royaume de Trnovo (cf. K. lireeel?, His t 0 ire d u p e up I e b u I gar e, trad. russe, ed. d'Odessa, 1878, p. 508). En effet, dans les environs d'Elena il y a deux villages: Gorni-Bolierci et Dolni-Bolierci ou les habitants sont installes depuis des temps assez recules. mais tout de meme apres la conquete du pays par les Ottomans. Pourlant aucune trace, aucune preuve, aucun document ou tradition qui pourraient coofirmer l'opinion de Jireeel? D'apres moi, entre les petits boliars de Trnovo et les <,;orbacI d'Elena et d'autres bour\1s et villaqes, il n'y a aucun rapporl, aucune liaison. Les <,;orbacls de I'epoque de la domination ottomane sont des notabl~s plus ou moins aises, plus ou moins influents, respectes par la population a cause de leur honnetete, influence et la defense qu'ils prenaient du peuple au pres des autorites ottomanes (suba~ls, l?adls, naibs etc.) devant lesquels on avait une affaire quelconque. Les Turcs, surtout les orqanes du hul?umat (qouvernement), dans leur avec les bour\1eois qui les accueillaient souvent dans leurs maisons ou ils trouvaient une chambre a coucher et Ie repas, appeiaient ces proprietaires de maison <,;orbacls. L'emploi frequent du terme attira l'attention du ' peuple qui commen<;a it donner Ie meme nom it ces notables qui donnaient l'hospitalite 429
aux meymours - fonctionnaires turcs. Par extension, les Turcsr organes de la police e\ surtout du service du fisc, qui visitaien\ les villa\1es et bour\1s pour recouvrer les impets, les taxes et les corvees, donnaient a tous les contribuables Ie nom \:orbacl qui, dans ce cas-la, signifiait proprietaire qui paie un impel. Le peuple, s'habituant a considerer chez les personnes les plus riches de ses anciens et notables les vrais \:orbacls Hnit par composer bon nombre d'adages, proverbes et locutions proverbiales concernant Ie \:orbacl:
; en vaut mieux etre <;;orbacl dans Ie village que charbonnier dans la ville>; en se pavane comme un <;;orbacl>;
etc. Corbacl siqnifie de meme Ie maItre, Ie patron dans les or\1anisations corporatives (esnafs) et, en general, dans Ie domaine des metiers; les apprentis disent: cUn tel est mon <;;orbacl (patron». Pendant la domination ottomane, les \1ouvernants (pa~as), Radis, ayans, miidiirs, voevodes (suba~ls); etant en avec les populations, sentirent Ie besoin d'arbitres, d'intermediaires, d'une sorte d'adts, pour faciliter l'exercice de leurs fonctions, surtout celles concernant Ie fisc, les corvees, les amendes pecunia ires etc. etc. Par consequent, its s'adressaient aux notables bien connus ou influents auxquels ns proposaient differents emplois et services, comme par exemple ceux de percepteurs d'impets, de corvees etc., de manda-' taires (veRils), designes pour recevoir les zabits ou meymurs, venus pour les besoins du service d'etat etc. De ceUe maniere ces notables, choisis ou nommes, se ranqeaient dans la serie des employes d'etat et pOliaient differentes denominations: <;orbacls (Rocaba~ls, RabaR<;;IS etc). De meme Ie bailli local (suba~1 ou miidiir) trouvait commode de s'adresser a ces notables pour s'en servir soit comme conseillers dans les affaires des corvees et des impets, soil comme ' adts pour reqler certains differends, plaintes, querelles ou petites actions civiles. Bien des fois Ie SUbd~1 (bailin, ainsi que Ie Radi (ju\1e de ~el1) meme s'adressaient aux anciens, aux notables et leur disaient: <<;;orbactlar, occupez-vous de ces affaires, plaintes, querelles, consultez-vous et jugez-Ies d'apres vos us et coutumes (adetiniz-mucebince)· . Mutatis mutandis, ces notables (<;;orbacls) etant si influents, lurent tres respectes de la part de la population qui commen<;;a, et pour cause, a les considerer comme patrons et defenseurs de leurs droils et inten~ls. Plus les <;orbacls etaient intelligents, eloquents et zeles dans la defense de ceux qui s'adressaient au hURumat (\1ouver4>30
nement), plus ils \1a\1naient de popularite parmi la population. Tous ceux qui avaient besoin d'aller devant Ie jU\1e, suba~l etc. cherchaient dans quelque ~orbacl un arbitre et un defenseur. Et cette defense etait presque toujours celie d'une cause juste, car ordinairement les plai\1nants etaient persecutes sans motifs. Les \1ouvernants turcs trouverent qu'il etait bon et sa\1e d' avoir com me arbitres, entre les populations et Ie \1ouvernement, des <;01'bacls elus par les populations memes. Ce besoin du \1ouvernement correspondait au desir des populations, d'autant plus qu'ils avaient la coutu me de se servir d'anciens <;orbacls choisis, ayant leur confiance pour \1ouverner leurs affaires co mmunales, ecclesiastiques, locales etc. etc. Ordinairement I'election du <;orbacl se faisait pour un an, apres quoi on pouvait reelire Ie meme <;orbacl si, par ses capacites, sa conduite honnete et ses services devoues, il meritait la con fiance de ses electeurs. Ces <;orbacls n'etaient pas toujours desi\1nes ou elus pour etre percepleurs des imp6ts et des corvees. Pour ce service il y avait des employes speciaux, quoique parfois on char\1edt quelques-uns des <;orbacls de cet emploi, mais alors ils etaient appeles kocaba~ls, anciens chefs. Notons ici qu'il y avait des <;orbacls des villa\1es et bour\1s et des <;orbacls elus pour un deparlement entier qu'on appelait memleket -<;orbaclsi (<;orbacls du district). L'election des <;orbacls se faisait d'une maniere solennelle de la part de toute la population ou de la part des dele\1ues de ceUe population quand il s' a\1issait du memleRet-<;orbaclsi. Une fois elu, celu-ci devait se presenter au chef-lieu, par exemple it Trnovo ou Ie pa~a, voevoda, ayan, recevait Ie nouveau <;orbacl et lui donnait un baton, en si\1Oe de pouvoirs, lui disant eVa et sois <;orbacl de tel ou tel villa\1e •. C'etait une sorle d'investiture qui se faisait dans Ie chef-lieu de la province. III. Le lerme .;orbacl chez. les differenls peuples balkaniques Ie dois n!peter que la denomination de ~orbacl a ete tres repandue parmi les Bul\1ares, comme cela est evident par Ie chapitre qui precede. Sutiout on ne peut pas trouver de documents prouvant plus ou moins que parmi les autres balkaniques, excepte les Bul\1ares, il y ait eu l'institution des COI'bacls a) comme maires, b) comme representants du peuple devant les autorites istratives et c) comme representants d'un district entier (memleket-<;orbaclsi) terme tres repandu dans les rappolis des autorftes istratives judicia ires, feodales. 431
!I est interessant · de rechercher en premier lieu si !'institution des c;;orbacls dans ses trois categories, comme je viens de les enumerer n' existait pas aussi parmi les autres peuples balRaniques et non seulement parmi les Bulgares. Car les termes c;;orba et c;;orbaci ont ete bien connus chez tous les BalRaniques sans exception. VUR Karadzic dans son dictionnaire de la langue serbe (ncKIi Pje4HIIK), rappelle les mots suivants concernant les termes sur Ie sujet qui nous occupe: y6p6a -I. Die Suppe. jus, jusculum, cf. (vide) (jyxa). OA jeBTliHa Meca yop6a 3a nnOT; 40p6al)IIja m. der Brotherr, dominus, (vide rocnoAap II 60raryH), d. ra3Aa, 40p6al)lIjllH, -a, -0, des Brotherrn, domini; 40p6al)HjHHl1a, f. die Broth'au, domina; 40p6eTIIHa, augm. v. 40p6a; (d. 40p6YPHHa); 40p6Hl1a f. dim. v. 40p6a. Tous ces mots publies par Karadzic ont leurs equivalents . dans Ie dictionnaire bulgare de Najden Gerov - PtYHHKb Ha 6norapCKHH e3HKb 1895-1904 et de Duvernoy: Cnonapb 60nrapcKoro H3bIKa, MocKBa, 1885-1889, ainsi que dans Ie dictionnaire de Nestor MarRov, se trouvant en manuscrit, depose dans les archives de I' Academie bulgare des sciences. Je trouve superflue la repelition de ces mots, quoique la redaction n'y soit pas tout a fait identiq ue a celie de VUR. Dans Ie livre de Dorde Popovic, TYPcKe H APyr. HCTOY, peYH Y HaweM je3HKY, rpal)a 3a BenHKH nCKH pjeYHHK, 5eorpaA, 1884, p. 255 on rencontre Ie mot 40p6al)Hja m. du mot turc c;;orba, celui qui prepare la c;;orba et qui la distribue: c'est ainsi que l'on appelle Ie chef d'une bande de janissaires; aujourd'hui ce mot signifie un chretien distingue. Ainsi, comme on Ie voit, en Serbie aussi Ie mot <;;orbaci correspond au mot notable, employe beau coup chez les Bulgares. Pourtant dans les districts de NiS et en Macedoine <;;orbaci est employe de la meme maniere qu'en Bulgarie. Mes recherches sur les c;;orbacls en Roumanie me permettent de donner sur Ie sujet qui m'occupe ici les renseignements suivants: Ie mot <;;orbacl, ainsi que Ie mot <;;orba sont assez repandus parmi les populations de quelques bourgs et villages. Le c;;orbaci en general est un hom me aise, peut-elre pas Ires riche, mais disposant tout de meme de tout ce qui est necessaire pour un bon menage. Dans Ie Dictionaru'l Universal al limbei romanei VI-e edition de Lazar $aineanu a la page 133 nous rericontrons les notes suivantes sur Ie mol ciorbagiu: «1. commandant d'un regiment de janissaires ... 2. seigneur, un homme riche et de marque: 3. aujourd'hui en Turquie on donne ce nom aux maires de villages. Presque les memes explications du mot c;;orbaci se trouven! dans Ie «Dic!ionarul Enciclopedic !lustrat. Carte Romaneasca de J. A. Candrea et G. Adamescu, publie il y a deux ou trois ans: 1. commandant d'un regimen! de 432
· janissaires: 2. notable, homme aise, - proprh~taire de marque: 3. maire de village (en Turquie). On trouve des details tres interessants sur Ie mot c;orba et Ie titre c;orbacl dans Ie Dictionnaire de la langue roumaine, edition <:Ie l'Academie Roumaine des Sciences. Sous Ie nom ciorba on rencontre des citations de grand nombre d'ecrivains, historiens, 10lRloristes. II resulte de ces citations que Ie mot <;orba, tres repandu en Roumanie, y est employe depuis les temps les plus recules de la domination ottomane jusqu'a nos jours. Le <;orba signifie: 1. soupe, potaqe (aiqre); 2. neiqe boueuse; 3. morlier. On y note aussi que c;orba vient du mot arabe <sorba>, d'ou sorbet (Ir.), sarab (vin-turc), sciroppo (fr. sirop). Les renseignements donnes sous Ie mot ciorbagiu sont encore plus interessants pour nous. lei Ie Dictionnaire cite les differentes siqnifications du lerme: 1. commandant d'un regiment de janissaires; 2. maire (ture); 3. notable ; 4. lermier etranger; 5. maitre, patron; 6. un district en Moldavie. Enfin Ie mot ciorbagiu est donne aux distributeurs de la soupe dans Ie corps des janissaires d'apres I'idee que c'est au nom du Sultan qu'est distribue ce mets, Ie sultan etant Ie grand nOllrrieier du corps de janissaires. Le Diclionnaire rappelle que Ie mot tend a disparaitre de nos jours. Ces constatations lexicographiques indiquent que Ie terme <;orbaci en Roumanie et Serbie est connu et employe dans un sens ou dans l' autre et que qUelquelois Ie <;orbaci roumain rapelle Ie <;orbaci bulgare, c'est-a-dire que c'est un notable, homme de marque, etc. etc. comme en Bulgarie. Concernant les Grecs habitant la Bulgarie, et surtout, autrefois, la Roumelie Orientale, la Thrace et la Macedoine, je possede nombre de donnees d'apres lesquelles Ie c;orbaci grec avait Ie meme etat que Ie <;orbacl bulgare. Ajoutons que parmi les qre<;s, memes des iles et d' Anatolie, iI en est celiains qui portent Ie surnom de c;orbacloglu (fils de <;orbacl), tchorbadjides etc., ce qui est employe aussi chez les Bulgares en generaL Une question non eclaircie est la suivante: esl-ce que les Ottomans se donnaient entre ' eux Ie titre de <;orbacl? Nestor MarRov, dans son dictionnaire deja cite, dit que Ie titre de <;orbacl ne peut pas etre donne aux Ottomans. Cependant, d'apres mes recherches, iI y a des Ottomans qui portent Ie surnom de c;orbacloglu. Quand j'ai demande ce que cela signifiait on m'a donne une reponse pure et simple: ce surnom est porte par des descendants des commandants des janissa ires, commandants qui portaient Ie titre de <;orbacl et ,orbaclba~i. En ce qui concerne les Albanais je ' dois dire que Ie mot <;orba et Ie titre de <;orbacl, sont tres peu connus parmi les differentes 4:J:J
tribus de I'Albanie du Nord et du Sud, en tout cas c;;orba et c;;orbacr sont des mots employes. Une autre question interessante a resoudre est celle-ci: pourquoi les quatre calegories des c;;orbacls - comme maitres de maison, comme riches el nolables, comme anciens et maires des villages et villes el en lin comme arbilres des communes el du gouvernemenl - ne se rencontrenl-elles pas egalemenl chez lous les BalRaniques? Avant toul it faut remarquer qu'avec la proclamation de l'independance des Serbes el des Grecs el la constitution de la Roumanie les c;;orbacls comme anciens el maires, comme arbilres entre les communes et Ie gouvernement ne pouvaienl plus porter ce litre el cette nomination. D'aulre pari, les aulorites islratives el judiciaires turques pendanl I'epoque de la domination ottomane n'onl pas exerce et manifesle une inlervention si grande dans la vie communale des aulres pays que cela a ell" Ie cas dans les relations avec les populations bulgares. En effel, les mots turcs onl ele emprunles par lous les BalRaniques: les Serbes Sll1iout ont emprunle bon nombre de mots usites jusqu'a present, rna is la langue bulgare a emprunle des lennes islratifs, judicia ires, de droil criminel, quoique lous ces lennes empruntes aient eu dans la lange parlee el ecrile leurs synomes employes ab antiquo. Nous pourrions citer ici une longue serie de ces lermes. EI si nous evilons de faire cette citation c'est dans Ie but de ne pas tirer en longueur noire expose $ur les c;;orbacls balRaniques. Done; I'existence des differenles calegories de c;;orbacIs el leur nomination parmi les Bulgares sonl dues principalemenl au immedial et prolonge des autorites ottomanes avec Ie peuple bulgare. Apres cette excursion dans les differenls domaines de la vie des BalRaniques, nous allons conlinuer notre expose sur les c;;orbacIs bulgares. IV. Les c;;orbacls bulgares comme pionniers de la Renaissance et defenseurs du peuple J'ai remarque que parmi les c;orbacls - notables - dans les villages et les bourgs bon nombre s'etaient donne la tache de faire Ie possible pour c"~fend re les pauvres et en general les necessiteux devanl les aulorites ottomanes. Ces memes c;;orbacis s'elaienl dislingues par les grands services rendus a la cullure spirituelle du peuple, culture qui commenc;;ait a f1eurir parallelement avec la Renaissance nalionale. Elanl plus ou moins aises el independants, ces c;;orbacls, toujours influents, sacrifiaienl souvenl leur repos et risquaient leur situation en servanl les causes nalionales et les causes des populations. Ces c;;orbacls n'elaient pas de la cale!6'orie de ceux 434
qui elaienl choisis el nommes com me arbilres el comme employes islralifs dans les villages el les bourgs. Soil comme commer~a nls, soil comme aliisans, ces <;;orbacls visilaienl les grandes villes el les marches de la Roumanie, de l'Aulriche, de la Bessarabie el leur attention elail altire par Ie progres des aulres na tions. Ce progres, la haule culture qu'i1s voyaienl It I'elranger encouragaeail les <;;orbacls It recommander les mesures indispensables pour Ie relevemenl economique el national de leurs localites nalales. Ceux d'enlre eux qui elaient plus riches, \lract! 11 quelque entreprise commerciale Ott grace aUx rachats des dimes el impots qu'i1s recouvraient pour Ie fisc (beyIiR<;;is) ou qui comme celeps, fournissaient Ie betail pour I'armee, enfin com me fournisseurs de draps el d'aulres materiaux necessaires It I'armee, elaient en etat de faire des sacrifices au profit de I'inslruction des ecoles, des eglises et des monasleres bul\lares. C'est ainsi que nous les voyons a u rang des plus impoIianls collaborateurs soit dans Ie domaine culturel, soit dans Ie domaine des lultes patriotiques pour \lagner la Iiberte spiriluelle et politique de la patrie. Des legendes plus ou moins mal fondees Ott tendencieuses ont induil en erreur RaRovsRi et, apres lui, d' aulres publicistes revolutionnaires qui ont altaque les ~orbacls en ' general. C' etail une \lrave injustice qui devint populaire et qtti ne put eIre completement refutee meme devant la realite des choses et les innombrables services patriotiques et nationaux des <;;orbacls. On ne peut nier que parmi les <;;Ol'ba~ l s (notables) iI y ait eu quelques-uns dont les abus de confiance, favorises par leur situ ation, a insi que ceux de leurs clienls ou de leurs subordonnes compromirent Ie nom, la dill'nite et Ie prestige des c;orbacls. D'autre paIi RaRovsRi meme It cite parfois des ~orbacls bienfaiteurs, defenseurs des pauvr~s, apotres de la Renaissance nationale et bien des fois martyrs pour la cause dtt peuple. Parmi les <;;orbacis j'en citerai ici quelques-uns qui incontestablement se sont distingue~ par leurs sacrifices, \lrands ou petits, et par leurs bienfaits soil aux particuliers, soit It leur commune, soit enfin dans un domaine beaucoup plus large, culturel ou national. A Plovdiv (Philippopoli) I'altention est retenue par les grandes figures des <;;orbacls Goliam et MalaR ValRo, Stojan CalaRa, <;;orbacl Salco (tous les quatre natifs de Koprivstica). Ces <;;orbacls se distinguent par les \lrands services rendus a la cause nationale, par la defense des interets ecclesiastiques de leurs compatriotes et enfin par leur lulte - franche et ouverte - cO!ltre les abus et oppressions du haut der\le grec a Plovdiv et dans toute la Thrace orientale. Les trois premiers ont apporte leur contribution It la Zavera
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de 1821 (insurrection pour la delivrance des chretiens grecs), des Ie commencement de cette Zavera (litteralement 'pour la foi» . Des donnees concernant cette paliicipation sont relevees dans les annales familiales des contemporains et dans les renseignements ou plut6t les allusions de quelques voyageu:"S en Bulgarie. Rappelons, parmi ces derniers, Ie cas rap porte dans les journaux
et oZora. no. 4735 du 7. IV. 1935 par M. Simeon Radev. M. Radev, dans ses recherches et citations de l'histoire de Philemon, ainsi que de la correspondance de M. Bris Ie Comte, revele Ie nom du ~or baci Stojan CalaRov. On relate beaucoup ' de choses favorables sur l'activite bienfaisante des ~orbac i a Sofia et a Samol?ov, tels Hadzi-Mano et DenRoglou (Sofia). Ce dernier eta it devenu tres riche grace a son commerce en Russie. A yant sa residence provisoire it Moscou, ses services culture Is, les bourses qu'il donna it it des eleves sotiotes et et aux ecoles nationales lui ont valu une reputation tres grande. Quant a Hadii-Mano, il fut un grand bienfaiteur local. Rappelons ici les <;orbacis de SamoRov -SrebarniRa et Mano <;orbaci dont les avis etaient des lois pour les autorites locales. On raconte que ces deux <;orbacIs, a la veille des plus grandes fetes chretiennes de I'almee, allaient au marche acheter un grand nombre de chaussures, de fez, de bas, meme d'habils dont ils remplissaient quelques sacs ou grands paniers et ils chargeaient leurs domestiques de les distribuer aux pauvres ou y alia lent personnellement. De vieux SamoRoviotes, qui me vantaient leUl"S bienfaits, parlaient avec enthousiasme de ces <;orbacis et m' assuraient que les pauvres benissaient toujours ces bienfaileurs sur lesquels se propageaient beaucoup de n~cits. A KazanliR on connait Kololou et la grande fi gure de Grouioglou, dont la renommee rayonnait dans toute la Thrace et Ie vila yet d'Andrinople. lis pouvaient faire destituer par un rappoli ecril Oll oral tel ou tel fonctionn aire: suba~i, RaimaRam, etc. dont la populatio n avail des causes serieuses de se plaindre. Le pa~a d'Andrinople meme, craignait Grouioglou, qui voyagaeait - escorte d'une dizaine de gardiens, armes de pied en cap. II t'tait privilegie et inviolable. Les privileges et l'im munite de Grouioglou etaients reconnus par Ie sultan avec un berat qui Ie pla~ait au rang des grands m'gociants europeens - Evropa Hicarlara (v. des details dans mon recueil des coutumes juridiques bulgares, t. Ill. DrZavno pravo, p. 206/a). A Elena, on cite plusieurs <;orbacis qui se sont distingues par leur grande influence devant les autorit!!s turques non seulement dans leurs bourgs natals, mais aussi a Trnovo et dans tout Ie de436
partemen!. Les c;orbacis d'Elena etaient les createurs et les premiers protecteurs de I'instruction populaire. Grace a leurs soins et a ceux des esnafs (corporations), I'ecole bulqare a Elena fut orqanisee a I'exemple de celie de Gabrovo. Les c;orbacis et les Esnafs du comite-directeur de I'ecole avaient reussi a enqaqer comme instituteurs les bien-connus en leur temps NiRola MihajlovsRi, Ivan Momcilov (plus tard fondateurs d'une librairie a Tmovo, editeur d'un qrand nombre de manuels pour les ecoliers) et NiRifor P. Konstantinov, pere du premier Ministre de la querre bulqare, NiRiforov. Ces inslituteurs avaients qaqne une grande popularite dans toute la Bulgarie du Nord, de sorte que des eleves de Tmovo, SviStov, Kotel, Koten etc. venaient a Elena pour completer leur instruction. Parmi ces eleves on cite Ie poete et publiciste PetRO Racov SlavejRov, ainsi que I'homme d'etat Draqan CzanRov. SlavejRov avait donne a I'ecole d'Elena I'epithete cdasRalolivnica. (Ia fonderie des maUres d'ecole). Parmi les c;orbacis d'Elena meritent d'etre notes Hadzi Ivan Kisjov, Hadzi Stojan MihajlovsRi, Hadzi Todor etc. Sur Hadzi Ivan Kisjov on raconte jusqu'a present des actes tres interessants ayant un caractere de reformes pour Ie bourq. II avait ordonne que les femmes cessassent de pOlier des monnaies d' or en colliers a leur cou. Motif: ces monnaies d'or attiraient I'attention des representants du fisc ottoman et cela leur servail de base pour augmenter !'imposition de differents impots et corvees. Comme quelques femmes d'autres c;orbacis ne voulaient pas se soumettre a I'ordre de Hadzi Ivan un jour it prit place a la pOlie de I'eglise et avec I'aide des serviteurs de I'eqlise il enleva par force les colliers de monnaies d' or de celles qui persistaient a en porter. II faut noter que les c;orbacis d'Elena avaient pris une part considerable aux preparatifs de la Zavera en 1821 (pour la delivrance des chretiens qrecs), de meme pour la Zavera de 1835, appelee Velcovata zavera pour laquelle une vinqtaine de c;orbacis et d'habita nts d'Elena avaient prete serment. Dans ces deux . Zaveras. Elena se Iivrait a une activite secrete: on avail prepare des fusils, de la poudre, des sabres et d' autres munitions. A la tete de la Zavera de 1835 etait Hadzi Jordan Bradata, qui fut pendu a la veflle de Paques a Trnovo, Ie complot etait denonce d'apres la leqende d'Elena par une femme (v. mon Drzavno pravo, p. 200). L'activite de Hadji Ivan Kisjov a Elena rappelle un autre c;orbaci de Brezovo (departement de Plovdiv), Radnjo AdarsRi, qui joua Ie role de reformateur, surtout dans la question du costume des femmes et Ie port des colliers en monnafes d'or qu'il arrachait lui meme du cou des femmes soit a I'eglise, soit au horo (lieu ou 437
l'on se reullit pour danser les danses populaires bulliares qui portellt ce nom). Pour clore I'enumeration de ces quelques <;;orbacls, qui se distinlluerent it des dellres differents da ns leur activite socia Ie, n'oublions pas les <;;orbacls de Troovo, Hadzi NiRoli en tete, les <;orbacls de RoustchouR, Hadzi Ivanco Pen co vic en tete, les corbacls de Koprivstica avec Ie vieux PetRo DOllana, dont I'influence efait si IIrande que, d'apres Ia lellende, la population ne pouvait ·croire la nouvelle de I'appel sous les drapeaux des conscrits chretie ns bulliares dans I'armee oltomane, etant donne que la femme de PetRo DOllana n'avait pas donne son consentement it ce\a. En lIeneral les <;orbacls ayant pour collaborateurs les <esnafs> {corporations) et les obstinas (communes, c'est-it-dire conseils des villalles et bourlls) tenant beaucoup it leur autonomie, ont developpe toujours une activite remarquable dans la lulte pour conquerir la tiberte ecclesiastique et obtenir une elilise independante nationale. -Ce sont eux qui ont envoye it Constantinople des representants ~Ie docteur CornaRoI', PetRo SlavejRov et autres), lesquels pendant un celiain temps recevaient des subsides, quoique tres petits, de leurs mandataires. On accuse it tort les <;orbacls d' avoir ete sourds -
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V. Les premisses du RanUnname de 1857, organisant I'institution des <;orbacls dans Ie sancaR de Troovo Les autorites oltomaneS, tres larlles dans leurs rapports avec les Bulliares dans les villalles et bourlls, reconnaissant toujours une 'certaine autonomie aux communautes ecclesiastiques ou nationales, ne pouvaient illnorer la IIrande sillnification des <;orbacls demeurant ,et allissant partout en Bulilarie. Ces autorites sentaient toujours I'utilite de la part que les <;orbacls prenaient dans leurs rappo rts ,avec les rayas. Soit it cause de la facilite avec laquelle les <;orbacls -lIouvernaient et expediaient leurs' affaires de service, les lIouverna nts -ottomans co mptaient beau coup sur eux. lis les invi taient pour etre .consultes sur les coutumes et traditions du vieux temps, i1s les 438
consultaient aussi sut les differends ou Iitiges qui se presentaienf pour etre juges et Iiquides. L'autonomie communale, transmise de generation en \1eneration pendant des siecles, etait gardee par les Bulgares avec beaucoup de zele. Dans les anciens (starei) les populations voyaient leurs vrais representants, patrons et meme instituteurs. Groupee autour de ses anciens, la population trouvait qu'i1s avaient une \1rande .autorite pour sauvegarder ses droits, ses interets et quelques-uns des privileges qui lui etaient conserves comme un herita\1e des temps 'les plus recul&.;. Ces anciens etaient toujours les repn'sentants d'une -sorte de self-\1overnement, jaloux de garder lesdits droits et interets du peuple. Un grand nombre d'occasions avaient prouve aux .populations que leurs ~orbacis meritaient bien leur respect et leur reconnaissance. Par tradition, douze anciens formaient un conseil, .celui de 1'0Mtina, qui s'imposait aUx autorites ottomanes, lesquelles devaient, bon gre mal gre, les reconnaitre comme tels. Entre autres considerations iI y en avait une tres importante, qui obligeait les autorites ottomanes a s' adresser aUx ~orbacis. C'etait la grande necessite de recouvrer les differents imp6ts, corvees et taxes au profit du fisc . • Ce service n'etait pas facile a executer de la part des p'ouvernants. En effet, ces gouvernants disposaient de \1ardes champetres et agents divers comme les ~au~, les boltiRba~ls, seyme ns et autres, qui parcourraient villa\1es et bour\1s, mais la conduite de ces a\1ents de police etait si provocante que partout ils s'attiraient les justes plaintes des populations. Voila pOUl'quoi les ;.\Iou vern ants irouvaient commode d'inviter aUx differents services -du fisc et de la police les anciens ou d'autres membres de la commune et de les char\1er de quelques emplois, comme celui de per.cepteur des imp6ts et taxes. On choisissait dans ces milieux des mandataires, veRils, qui accueillaient les employes ottomans, visitant ·villages et bourp,s, et leur indiquaient un RonaR (en bulgare stan) .dont les proprietaires etaient desi\1nes sous Ie nom de s tan jan i n. En me me temps les \1ouvernants trouvaient indispensable d'avoir' . parmi ces anciens quelques ' personnes qui etaient des arbitres olli.ciels entre les populations et les autorites locales. Voila pourquoi ,ce besoin leur avait dicte de nommer ou de faire t'lire quelque ~orbaci comme ~orbaci special, <;orbaci du village ou <;orbaci du memleRet (district). Tres 10Ul'de et h'es responsable etait la fonction des <;orbacIs, arbitres, representant d'une pali la population et d'une autre ' Ie gouvernement ottoman. Ces <;orbacis au service du peuple et du gouvernement ottoman devaient bien des lois perce voir des imp6ts ..qui n' etaient pas toujours prevus dans les reglements, etant donne 459
qu'ils devaient, avec quelques sommes prelevees sur ces impots, racheter quelques actes de violence ou d'oppression dont des allents de la police s'etaient rendus coupables. Cela etant, Ie peuple s'indillnait sou vent contre ces <;OI'bacIs et une Ilrande serie de plaintes etait formulee contre ces demiers. Ces plaintes devinrent Ires frequentes, surtout pendant la Iluerre de Crimee (1854-1856), car c'est alars que toutes ,Sortes d' allents de police imposaient aUx <;orbacIs de payer ce qui leur etait indispensable pour leur voyalle et pendant leur sejour dans les bourlls et villa"es. Ces allents exi"eaient des corvees, de l'ar"ent, de la nourriture et ne s'inquietaient Iluere si les <;orbacIs pouvaient ou non trouver ce qui leur eta it necessaire et meme ' indispensable pendant leur a"e d'un bour" a l'autre. Les plaintes se multiplierent apres la "uerre de Crimee et eurent leur repercussion jusqu'a Istanbul. Consulats et ambassades avaient appris qu'elles venaient principalement de ce que les <;orbacIs devaient donner satisfaction aux abus et arbitraires des orllanes du Ilouvernement dans les provinces; mais les accuses n'osaient pas toujours se justifier en exposant les vraies causes de leur abus de pouvoir. Porter des plaintes contre les or"anes de la police, en Ileneral contre les orllanes du Ilouvemement, etait risque et meme dan"ereux pour les plai\l"11ants. Voila pourquoi en meme temps que contre les <;orbacIs arrivaient a Istanbul des plaintes contre les eveques, archeveques et autres chefs relillieux phanariotes, connus par leur cupidite qui ne tenait aucun compte de la situation des pauvres et necessiteux. Parmi les eveques et archeveques "recs il y avait cependant de braves Ilens, loy au x et meme indul"ents, qu'on estimait et louait meme; neanmoins la Ilrande majorite etait composee de phanariotes c'upides, ne se Ilenant en rien pour percevoir les impots et taxes ecclesiastiques, . permises ou non, car eveques et archeveques devaient payer les dettes qu'ils avaient contractees chez les banquiers du Phanar pour payer les Ilrandes taxes llt!cessaires pour leur nomination. Les plaintes des populations bulllares devenues tres frequentes, ne furent pas connues seulement a la Sublime porte. Elles arriverent jusqu'au palais du sultan, alors Abdul-Mecid, car les plai"nants avaient la possibilite de faire parvenir leurs petitions par l'intermediaire des Bulllares, serviteurs au palais du sultan, sauvent de Ilrands palefreniers, cuisiniers, jardiniers etc. Voila pourquoi la Sublime porte devait preter attention aux dites plaintes et s'empressait de delelluer un envoye special dans Ie sancak de Trnovo d'ou elles emanaient en majorite. Alors I'ancienne capitale de la Bul"arie, Tmovo etait Ie chef-lieu d'un "rand departement (sancak) et eta it souvent visitee par des touristes europeens, curieux de voir ce 440
centre jadis culturel du deuxieme royaume des Assenides et des Chichmans. Comme envoye extraordinaire lut nomme et envoye Ie jeune intellectuel turc Mithat Efendi qui devait, dans un temps pas tres lointain, jouer un qrand role dans I'empire ottoman soit comme vali (qouverneur qeneral de la Bulqarie du Nord, appelee vilayet du Danube, Tuna vilayetil soit com me ministre, membre du conseil d'etat et qrand vizir, toujours comme un qrand reformateur. Comme on Ie sait, c'est lui qui prepara et fit octroyer la constitution ottomane de la fin de 1876. L'an·ivee du jeune homme d'etat Mithat Effendi it Trnovo lut accueillie avec un qrand interet par toute la population bulqare. On parlait de lui comme d'une personne tres enerqique, avant les pleins pouvoirs, meme sans avoir besoin de consulter Istanbul, de faire tout ce qui est necessaire pour apaiser et tranquiliser les plai'lnants et leur donner satisfaction en proclamant des mesures promptes tendant it prevenir it I'avenir les abus et les forfaitures non seulement des c;orbacIs, mais aussi des organes de la police. Mithat Effendi lui-meme ne cachait pas les pleins pouvoirs qu'on lui avait donnes it Istanbul et proclamait qu'il pouvait meme creer et publier un l?anunname sur Ie c;orbacllil? alin de Ie reglementer et prevenir les abus des aqents de la police. II avait me me declare quel serait Ie contenu de cette loi qu'il preparait et qu'il devait publier. De cette maniere Mithat Effendi voulait probablement relever la necessite criante de supprimer les abus fiscaux dont souffrai ent ks populations en Turquie et pour la supression desquels les sultans du XVIII< siecle et de la premiere moitie du XIX's. avaient octroye et publie paliout des berats et firmans speciaux. Une correspondance de Trnovo dans Ie journal bull/are «CariqradsRi vestnil? >, publie alors it Constantinople (19 juillet 1857) relate les principales dispositions de ladite loi (l?anunname). On y voit que Ie n'qime des c;orbacIs au service istratif est reqle d'une maniere assez raisonnable. Dans la dite correspondance on voit que parmi les dispositions de la loi on prevoit la nomination des c;orbacIs pour un an, · leur obliqation de donner un compte- ' rendu de leur revenus et de leurs depenses, la maniere de leur election et leur nomination, les sanctions contre les al/ents de police coupables etc. etc. II est interessant de rappeler ici la tradition, selon laquelle se faisait I'election des c;orbacIs. surtout dans Ie departement de Trnovo. Au mois de mars, chaque annee, on se preparait it ces elections. cLes chats miaulent, on doit faire l'election du c;orbacl', et la procedure de cette election etait la suivante: Les villaqeois s'assemblaient sur la place publique (meydan ou meqdan). Un des notables bien 441
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connu et respecte prenait la parole et proc1amait ce qu'on devait faire : Eh bien, disait- il, nous devons faire I'election de notre corbadzija. Ie vous propose de reelire liadzi Miho, etes-vous contents de lui? Dans Ie cas positif, on criait : tres bien, tres bien! Dans Ie cas contraire, un autre des anciens proposa it Hadzi Stojan. Les villageois acceptaient la proposition et I'election etait consideree comme definitive et prise it l'unanimite. Le droit coulumier ne connait pas la majorite. C'est I'ancienne coulume et la tradition slave en general qu'on soi t unani me et dans Ie cas contraire si I'on ne pouvait obtenir I'unanimite, on ajournait l'election it un autre jour, o rdinairement au dimanche suivant. Mais en general par respect pour l'ancien (stareia) on tombait d'accord et l'election se faisait en une seance. L'ancien et Ie nouveau c;;orbacI, apres l'election faite, accompagnes de quelq ues notables allaient a u chef-lieu du departement, dans notre cas it Trnovo, et exposaient au pa ~a (ayan ou voevoda) Ie fait et Ie resu ltat de I'election. Le representa nt de l'autorite allait dans la salle ou se trouvaient un grand nombre de batons et en en prenant un Ie donnait au nouvel elu en lui disant: - Var Elena Rariesine c;;orbacI ol- ! (Va et sois Ie c;;orbacI du vi llage d'Elena). Comme on Ie voit, c'etait une sorte d'investiture primitive que la tradition avait gardee et transmise depuis des generations. La loi redigee par Mithat Effendi venait comme une grande reforme disposant une procedure plus rationnelIe, prevoyant Ie temps du service, I'obligation de tenir compte des recetles et depenses, de ne toucher d'autres taxes sous quelque appelation que ce soit, etant donne que Ie c;;orbacI recevant ses appointements lixes ne pouvait toucher d'autres honoraires. Notons, pour achever ce chapitre, que la lutle des popu lations co ntre les mauvais c;;orbacls, dans les temps les plus recules, linissait quelqttefois pa r Ie meUlire de quelqu'un qui ne voulait pas rendre co mpte de sa gestion comme c;;orbacl. Dans les annales d'Elena on cite les insurrections des populations contpe de tels c;;orbacls, lues sur la place publique. On ne jugeait pas ord inairement ces insurlles. jusqu'it ce jour on montre · les tombeaux des c;;orbacls tues. VI. Dispositions prises en 1857 par Ie cKanunname ' et concernant les c;;orbacIs du departement de Trnovo
Le Kanunname pour les c;;orbacls du sancaR de Trnovo de 1857 est connu chez notts par la traduction de son texte et sa publication dans la revue BiilgarsRi Rnizici (livrets bulgares) de fevrier 1858. Ie n'ai pu trouver Ie texte- turc dans Ie recueil des codes et lois. r ai consacre it ceUe loi une etude speciale dans la 442
revue de l'Academie bulgare des sciences, livre XXIX pour 192:7. Ce Kanunname contient 10 aliicles. D'apres l'article 1, la fonction du c;orbacl est prevue pour un · an. D'apres l'aliicle 2, personne ne peut eire reelue, I' annee suivante it la meme fonction, Ie c;orbacl peut etre elu une seconde lois seulement apres un an. L' article " oblige Ie c;orbacl it presenter ses comptes une vinglai ne de jours avant l'echeance de son service et it inviter la population it proceder it l'election du nouveau c;orbacl. L'art. 4 prevoit les dispositions suivantes : Ie peuple elit son c;orbacl it I'unanimite ou par majorite des vois et I'elu rec;oit des appointements; s'it est caissier des deniers publics ou communaux, it doit presenter un qarant solvable; l'elu se presente au meclis qui confirme son election. L'article 6 du Ranunname contient des dispositions tres importantes: a) Ie c;orbac l etant pave par appohtements fixes, n'a Ie droit de recouvrer aucune taxe it son profit; b) tout organe de police (zaptie, gendarme) qui vi site Ie village et y sejoume doil payer pour sa demeure un groche s'it est pieton et deux groches s'it est it cheval, soit qu'it demeure dans un han (auberge), soil dans une maison privee ou it est installe par Ie c;orbacl; c) it est rigoureusement defendu aux organes de I'autorite d'acheler n'importe quel produil agricc\e et surtout du ble ou de la soie it des prix plus bas que ceux du marche; d) Ie c;orbacl ne peut imposer de son pro pre chef aucune corvee. Les aliicles 7 et 8 pn!voient des sanctions contre les abus de tous Ies organes de I' autorite publique ainsi que des c;orbacls. Personne ne peut imposer n'impolie quelle taxes, corvees etc., autres que celles prevues dans les lois et reglements publics. Pourtant Ie Ranunname prevoit expressement des taxes ou imp6ts pour l'entretien des ecoles et eglises ainsi que pour les appointements fixes du c;orbaci. Le meme Ranunname prevoit des peines pour ceux qui enfreignent la Ioi en meme temps que pour les juges qui osent prendre des taxes plus elevees que celles prevues. La loi prescrit une punition severe et its sont juges pour leurs aeles iIIicites devant la cour superiere de justice it Istanbul. Enfin I'aliicle 10 oblige Ies citoyens it veiller it I'execution striele de ce Ranunname et it faire connaitre aUx autorites competentes les contrevenlions evenluelles. Neanmoins les faux den onciateurs sont prevenus qu'its seront poursuivis et pun is.
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Le Ranunname de 1857 pour Ies c;orbacls dans Ie departement de Tmovo est important comme source de droit usuel et d'histoire 443
9·
du droit bulgare et balRanique pendant I'epoque de la domination ottomane au XIX' siecle. Le document dont nous parlons ici vient temoigner et confirmer que les c;orbacis mutatis mutandis sont devenus une institution officielle ayant un caractere social-istratif. II prouve aussi que les gouvemants turcs en Bulgarie devaient, pour les besoins de leur cause et la facilite de leurs fonctions, recourir a \'intervention des notables bulgares en les chargeant officiellement de quelques fonctions, SUliout ayant pour but de servir d'arbitre entre I'autorite et les institutions autonomes, ainsi que les communes, les comites directeurs des eglises, les corporations (esnafs) etc. Donc, ce Ranunname vient une fois de plus temoigner d'une maniere positive I'existence d'un self-govemement bulgare dans la personne des communes, des eglises et des esnafs. II prouve de meme que la Sublime POIie et en general les autorites superieures a Istanbul devaient au moins de temps en temps preter attention aux plaintes et petitions qui venaient des provinces contre les nombreux abus de pouvoir, actes iIIicites et contraventions ·aux lOis, afin de temoigner des soins a la population souffrante. Dans notre cas Ie document constate I'intention serieuse du gouvernement central de defendre les populations sur lesquels pesaient les abus des organes de police. Voila pourquoi Ie gouvernement d'Istanbul ne se contente pas de la maniere formelle: de juger et publier un reglement ou une loi et I'envoyer pour etre executee en province. Cette fois-ci on envoie un des meilleurs fonctionnaires d'etat, independant et severe, Mithat Effendi, auquel on donne de pIe ins pouvoirs tres larges dans Ie but de faire I'enquete la plus minutieuse, d'en tirer les conclusions sur place et meme de publier de suite les mesures prevues dans une nouvelle 10L Car, si Ie Ranunname se donne pbur tAche de regler d'une maniere serieuse \'institution des c;orbacls, iI ne se contente pas de ce sujet, mais d'une maniere habile et pratique iI prevoit certaines prescriptions touchant les abus des pouvoirs et les contraventions de tous les organes de la police (meymurs et zabits) les menac;ant de sanctions et de responsabilite reelles, probablement par delicatesse et pour ne pas charger Ie Ranunname de prescriptions plus ou moins etrangeres a la matiere. Le Ranunname n'intervient pas dans Ie domaine des abus et actes iIIicites des organes du haut c1erge phana~iote, contre lequel les plaintes etaient tres nombreuses, ainsi que cela est constate dans la correspondance de Trnovo, pUbliee dans Ie CarigradsRi vestniR (7-19. VIlJ (857).
En achevant ces notes, nous devons' ajouter que Ie Ranunname de 1857 peut, par son importance pour les c;orbacls, etre range 444
dans la serie des documents qui caracterisaient Ie regime juridique, social et communal de l'empire ottoman n<'n seulement du point de vue negatif. On y voit en relief, et constatee officiellement, la corruption dans les spheres gouvemementales qui, entre autres, avaient cause la decadence de I'empire, circonstances qui maintenant sont reconnues et avouees par les hommes d'etat de la nouvelle Turquie. Sofia ,§. ,§. BobcerT
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• commun') Albanais et roumaln es plus simples questions, etivisagees a plusieurs points de vue, arrivent sou vent - malgre toules les donnees connues jusqu'a present - a des interpretations insuffisantes, meme insolubles. Ainsi, I'absence des sources historiques plus nombreuses sur les transformations ethniques operees dans l'Empire d'Orient et au Nord du Danube pendant Ie moyen-age, est de nature a compliquer a I'infini les problemes qui se posent a chaque pas aux historiens et aux linguistes; et, en I'absence des sources certes et nombreuses, les solutions sont souvent des hypotheses qui varient d'apres les savants qui s'en occupent, ou des interpretations incompletes des donnees dont nous disposons. On considere separement, et de cet1e maniere on a explique presque toujours la question que nous essayons de presenter dans les pages suivantes, deux series de faits: d'une part les faits historiques, les faits lin"uistiques de l' autre. Mais, les faits linguistiques ne sont que les consequences des faits historiques, et bien des fois les seuls temoins pour les temps qui o nt sui vis les evenements. L'in!erpretation abstraite don nee aux faits Iinguistiques, en dehors du cadre ou its se SOllt produits, s'eloigne plutot de la realite. Car 011 ne doit jamais oublier que tout fait Iinguistique a une cause; et celle-ci n'est que la .consequence d'un fait historique qui I'a precede. I. 1. - On est d'accord que la plus importante caracteristique, distinguant Ie roumain, I'italien, I'element latin de I'albanais et les
L
*) Sur Ie sens que nous donnons a rexpression de «rournain commun', ainsi que pour la chronolog:;e de eet eht du deveioppement de la langue roumaine, nous renvoyons Ie Iccteur
a
notre livre rournaln
Probl eme l e vocabularului
romtn comun, la~l , 1934, p. 3-4 et it l'etude S"ur le s plus a n c ienn es sources de rhi s to i re des Roumai ns, publiee dans I'Annu a lr e de I'Inslltut de Phll o logie e t d' Hlstoir e orientales (M e l anges Bldez), t. II. 1933-34, Bruxelles, 1934, p. 861 et sulv.
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restes du dalmate de toutes les autres langues ro manes, c'est I'amuissement de I' -S final latin. Le phenomene est tres ancien, et, nota mment pour la flexion, a eu de l,lrosses consequences. Ce fut d'ailleurs I'une des particularites qui determina Oiez it classer Ie roumain et I'italien dans un seul l,lroupe de l'Est O'autre part, Ie roumain et les dialectes ita liens meridionaux ont conserve sans aucun chanl,lement les sourdes latines P, T, C; S entre deux voyelles. M. Bartoli (Oas Oalmatiscl,e, I, § 160-5) constitua notamment d'apres ces deux chanl,lements Ie l,lroupe apennino-balRanique, forme par Ie roumain, I'italien central et merid ional et Ie dalmate; Ie reste des lanl,lues romanes, l,lroupees sous Ie no m de la nl,lues pyn!neo-alpines, s'opposant d'une maniere neUe aux deux faits de phonetique mentiones ci-dessus. II est difficile pourtant d'atlribuer la meme valeur probante it ces deux phenomenes: Ie premier, celui de I'amuissement de I'-S final latin, montre de fait un developpement commun des domaines italien et roumain; quant au second phenomene, il est en rapport avec I'articulation plus ou moins intense des pl,onemes, et apparait me me dans les parlers espal,lnols (d. Saroihandy, Revue des Etudes basques, VII, p. 475), ou de l'ltalie du Nord (v. J. T. ClarR, Romania, 32, p. 93 sqq.). P.1rmi les cinq phenomenes phonetiques qui ont servi it M. Bartoli it la constitution du l,lroupe apennino-baIRanique, on treuve aussi la palatalisation des occlusives l,lutturales C, G sui vies d'une voyelle palatale e, i. M. Barloli affirmait (0 as 0 a Im a li s c h e, I, col. 298) que Ie l,lroupe apennino-balRanique dans Ie traitement des occlusives C, G + voyelle palatale, reste .dans Ie voisinal,le de la phase K', G'.· Pour nous limiter a u latin d'Orient, on peut etire que cette phase caracterisait Ie latin dans les provinces danubiennes, aussi bien que Ie latin parle dans toutes les autres provinces (v. A. Meillet, Bull. Soc. Linl,l., XXlll, p. lS1). II est vrai que I'albanais et Ie dalmate (pour I'occlusive l,lutturale + e, i) maintiennent dans la pluspali des cas ceUe phase K', G'. Mais 11 est douteux que la conservation est due au m~dio-l,lrec, qui conserve toujours Ie phoneme K', comme Ie voulait M. Bartoli (Oa s Oalmatische, I, col. 313; d . dalm. ce, ci < CE, cI; alb. du Nord IS, Grundriss 2, I, p. 1051); e t il est plus difficile encore de supposer que les phases K', G' seraient de simples rel,lressions phonetiques. 1) De ceUe phase K', G' Ie domaine pre-roumain s'est eloil,lne de bonne heure, par un developpement qui lui est propre 2). Le deveI) V. Mcyer·Liibbe, Mitteilungen d. rum. In st. Wien, I, p. 13 ; M. L. Wagner, literaturblatt f. germ. u nd r oman. Phil., 1918, col. 130. 2} Sur cc deveioppement, voir notre art icle dans la Rom a ni a, t. 56, 1930, p. 336- 7.
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loppemenl du roumain vers les mi-occlusives serait difficile a co mprendre, en ettanl l'unile lerriloriale et de frequents rapports entre loules les provinces romanisees de l'Orient. Une Ielle separa tion lerriloriale exisla, en verile, a parlir de 379, lo rsque Gratien partagea la praefeclura praelorio Ill yr ici, cedanl a I'Empire d'Orient les dioceses de Dacie el de Macedoine. Des ce temps l' istration de I'IIIyrie occidentale etail depend ante de la pr a e f e c t Ur a praet o ri o Italiam, I1l y ricum et Africam 3)' et ainsi s'explique la dependance direde de I'eglise el de l'istralion dalmale aUx auloriles d'ltalie 4). En 424 ou 437 apres J.-c. les provinces pannoniques onl e aussi sous la juridiction du praefeclus praelorio Illyrici; elles onl forme avec la Dacie nouvelle I'ensemble den om me Jus tin ian apr i m a, dont la residence etait a Scupi 5). Les provinces du Nord du Danube qui appartenaient encore a l'Empire, ainsi que la Dalmatie, ont donc eu des rapports plus prolonges avec I'Empire d'Occidenl; et ce n'est que plus lard que ces provinces, moins la Dalmalie, onl ele rattachees aux provinces du Sud du Danube. Les rapports des provinces romaines qui apparienaienl dans l'Europe orientale aux deux Empires, d'apres ce que nous savons aujourd'hui, n'onl pas ele Ires frequents; on connaft une inscriplion Irouvee a Salones (c. I. L., III, 9551), indiquanl un emigre de Sirmium au VII' siecle. Les aulres sources sonl assez peu precises, nolammenl parce que la separation des deux Empires lut suivie du age des peuples nordiques el des invasions des peuples de la sleppe, des Slaves et des Bulgares 6). It suit de la que Ie territoire romain dans I'Empire d'Orienl lut limite des Ie V, siecle aux deux Mesies et aUx provinces qui, pend ani Ie regne de Justinien, lormaienl la J u sli n ian apr i rna: la Dardanie, Ie diocese de Dacie 3) Cf. J. Zeiner, Le s origines c hretl e nnes dans les pr o vinces danubl e nn e s de I'Emplre romain, Paris, 1918, p. 5-6. 4) Jire ~eR. Ole RomaDen, L p. 1. - Done, l'lncertitude affirmee autrefois par ~1. Charles DIehl dans ses Etudes sur P ad ministration b y zantine dans l' exa r c hat d e Ravenne (56 8 - 7 5 1), Paris, 1888. p. 170 n'exlste pas. Suivant M. Diehl, des que V aientinien III ce:da I'lII yrle occidentale a Theodose II, la Dalmatie n'apparl int plus au diocese d'ltalic; ct, par suite, la Dalmatle c depen ~ datt du p rae fee t us III 'i ri c i:.. Mais, on salt que l'lllyrle occ identale appartenaH a 1'Italie, de sorle que l'afflrmation de M. Diehl: cOn est done etonne de voir, dans les Jettres de Gregoire Ie Grand, !'exarque de Ravenne Intervcn lr dans les affalres de cette province» , trouve dans ee fait son explication. S) ZeilJer, ouvr. cit., p. 6- 7. 6) Niederle, Manuel d e I' anttquit e s lave-, t, Paris, 1923, p. 50. sqq.; Ch. Diehl, Justlnien et l a civilisation byzantine au VI-e slecl e, Paris, 1900, p. 218 et sulv., 406- 408.
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et les Pannonies (peut-etre sans la Pannonia I et Ia Sa via). Aces provinces, il convient d' ajouter les regio ns du Nord du Danube qui n'appalienaient plus en realite a rEmpire, bien que justinien ait allirme que son autorit€' s'imposait sur les deux rives du lIeuve 7). La lrontiere des deux Empires romains etait lormee par les montagnes qui se trouvent entre Ie golfe de Cattaro jusqu'a rOuest de Belgrade 8). L'histoire du mot BASILICA, dont rex tension comme terme chretien s'est eifectuee apres la seconde moitie du IV' siecie, nous offre egalement un point d'appui pour cette chronologie. M. Kretschmer a etudie de pres la question 9); iI a montre que dans les langues romanes BASILICA est plus recent qu' ECCLESIA, et Ie point de depart du premier mot a ete Ie centre de I'Empire d'Orient. Tandis que Ies provinces danubiennes ont connu partout ce terme (ef. dr. IO) biserica, mr. basear(i)cii, meg!. baserica (bi-), istr. baseriRe), aussi bien que Ies provinces rom~nes du Nord-Est (rh~t. bas'elgia, veg!. basalca, valteli. baseIga; comme nom de lieu en Toscane), I'albanais a Ie mot roman ancien provenant du grec EKKA~cr(( (ita!. chiesa, provo gieisa, Iran~. eglise, esp. iglesia, pOli. i g r e j a). Quant d la diffusion du mot BASILICA dans Ies autres domaines romans, ou iI est atteste par des noms de lieu (au Rhin, V. jud, Herrig's Archiv, 127, p. 429; en Espagne, dans I('s documents des IX' et X' siecles, v. Revue hispanique, X, p. 351; en Portugal et en , V. Kretschmer,!' cit.), on ne peut pas decider si elle appartient a Ia meme epoque II). L'extension de quelques autres mots en rheto-roman et en roumain (el. INCIPERE, roman de I'Ouest: INCEPTARE, etc. v. jaberg, Revue de lins;:; romane, I, p. 121, etc.), et les faits historiques dont nous avons parle ci-dessus, nous montrent done I'existence des rapports entre Ie domaine pre-roumain et Ie reste de Ia Romania jusqu'a Ia moitie du Vc siecle. 2. - II ne saurait etre question, en consequence, de .I'unite. du latin au VI' et meme au VII' siecles, comme Ie croyait autrefois 7) V. Nov. Xli Procoplos, COrpus juris civilis, Berlin, 1895, Ill, p. 94: .Cum Igitur in praesenti, Dec ductore, ita nostra republica duda est, ut utraque ripa Danubll jam nostrls civilatibus frecventaretuf et tam Vlmlnaclum quam RecIdava et Litterata que trans Danublum sunt, nostrae !terum dicioni subactae sint>, 8) Jirece l?, Ol e Romanen, I, p. 17.
9) Kuhn's Zell. f. vergI. Sprach., XXXIX, p. 539 sqq. Les abrevlations employees slgnlfient: r. comm. = fournaln commun i dr. daco-rournain ; mr. -- macedo-rournain; meg1. =- megtenite; Istr. = istro-roumaln. 11) On ne peut pas ettre, par des raisons de ph oneUque. que dans les noms de lieu Bl eska se Merlsc, etc., on a coh ne Zweifel» BASIliCA, tel qu'afflrmait C. Jirecek (Die Romanen, I. p. 52); en "albanais - SR - suppose un tat. - SC -, etc. Nous croyons qu'on a lei Ie mot femlnln blesk 'montagne' 10)
=--=
(v. O. Meyer, Alb. Wort, p. 58).
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Schuchardt (VoRalismus, I, p. 101) d'apres l'assibifation du C devant e, i et la diphtongaison de e, 6. En ce qui conceme Ie demier phenomene tardif, d'apres lequel ·Schuchardt faisait durer l'unite romane jusqu'a l'an 700, if est necessaire une distinction. La diphtongaison de e est connue tant par Ie roumain que par l'element latin de l'albanais. D'apres un exemple comme Ie mot roumain vine < VENIT, a cote de l'alb. vien, ou en roumain e + implosive nasale a ete ferme en e sans aboutir a une diphtongue, on voit tout de suite que Ie changement s'est produit inctependamment. D'autre part, d'apres Ie traitement different d'un e tonique provenant du lat. AE dans un mo t comme HAEDU[S:-V[M (> dr. ied, 11 cote de l'alb. e
alb. greR, etc.), ou d'apres les diphtongues ie en albanais pour Ie latin E (d. alb. tiegule, riet < TEGULA, RETE; ital. tegola, rete, elc.), on voil que les co nditions de la diphtongaison ont ele en' albanais lout autres qu'en roumain, et, par consequent, que Ie pheno mene s'est produit d'une maniere indepelldante dans ces deux domaines. A la meme conclusion mene l'analyse oe quelques mots paroxytons latins avec E + N, en albanais et ell roumain: tandis que E to nique dans un mot comme TENE[T s'est diphtongu~ en roumain (tine; tout comme l'ital. tien e) en albanais no us avons la voyelle velaire e, comme pour tout E, E latins + n, m: n den, n d ej (d. Meyer-UibRe, Mittei I un <::e n, I, p.31), Cette conclusion est d'aulant plus evidente, si I'on compare J"italien et Ie roumain; en italien ESCA, -A[M, HEDERA, -A[M, PELU[S, -E[M, PECTUrS, -U[M, PERDERE, etc. sont devenus: esca, ede r a, pelle, petto, perdere, a la difference de HERI (> ital, ie ri), PEDIcA, -A[M « vital. piedica), etc. qui ont en roumain Ie meme traitement ie: iasca « 'ies~a), iedera, pie Ie, piept, pierdere, ieri, piedeca, etc. - Enfin, cette innovation produite d'une maniere independante dans les domaines albanais et roumain, a provoque da ns Ie derniet une modification essentielle des occlusives dentales et des sifflantes l 2); ces changements ne sont plus connus de I'albanais, et apparaissent parfois, comme on peut Ie voir, en d'autres conditions ou avec d'autres resuliats, dans quelques langues romanes occidentales. Quant a la diphtongaison de 6, malgre l'exemple atteste par une inscription dalmate (SUORA, c. ' I. ' L., Ill, 13845), elle n'est pas connue par Ie domair:e roumain. Selon Meycr-LiibRe (Revi s ta Filologica, I, p. 32), c'est toujours d'une maniere independante que
ete
a
12) Le phenomene a ls comme postt!rieur l \~tdt du roman commun, , suivant d'autres considerations que les notres, aussi par v. Ettmayer, Ge sc hicht e der lndog. Sprachwlssenschaft, hgg. v. W. StreHberg, I, p. 260 sqq.
450
s'est produite en roumain la diphtonqaison d'6 - en ii6 -; rna is ce phenomene est, sans doute, tout a fait recentI3). La diphtonqaison de 6 manque dussi en albanais, car les cas de - 0 + I > - u 0 I > -ual, queq. -uel ou-ul, connus aussi par I'element italien (len<,uolo > alb. lentsuel, etc.; d. Grober's Grundriss, 2, I, p. 1045) nous montrent l'aqe recent du traitement. ' II s'ensuit donc, que les chanqements tardifs attribues par Schuchardt au developpement commun des lanques romanes jusqu'a I'an 700, et par d'autres jusqu'au VI-e siecle, apparaissent dans Ie latin oriental comme produits d'une maniere independante, ou sont completement iqnores. 14 ) Et meme dans Ie latin oriental, a partir d'un moment qui coincide avec la separation definitive des deux Empires romans, les changements se sont produits d'une maniere differente, quoique leur point initial ait ete probablement identique (d. PIS CIS > roum. pes t e, alb. pe s R; PLUMBU[M > roum. pl'umb, alb. plump, comme GULA > nqr. yo u),a, et roum. gura, etc.). 3. - Ces differences pnoneliques ont ele accentuees apres la separation des deux Empires. Nous donnerons ici quelques faits, qu'on peut deduire de la comparaison de l'element latin de I'alhanais et du roumain, sans avo ir la pretention d'epuiser la matiere. II est tres interessant a remarquer, que dans ces divergences l'element latin de l'albanais connait en general Ie me me developpement que dans Ie reste de la Romania, en s'opposant au domaine roumain. Tandis que Ie mot roumain commun *Ram ease (> adr. Ramea se, -a; dr. Ramase,-a, Ramesa; mr. Ra~ease; meg!. RamE<sa; istr. Ramese) suppose une forme originaire' CAMISIA,-A[M, avec 1" devenu e, d[phtonque ensuile en ea sous I'influence d'- A de ia syllabe sUivante; en albanais, la forme Remi se demande une forme avec i fermI", comme presque 15) dans toutes les aulres langues romanes (ct: A. Thomas, Romania, XXX, p. 420; Ascoli, Arch. glolt. ila!', XIV, p. 469). II semble qu'a cette divergence prenait egalement part Ie roman de Dalmatie, qui montre plutot dans Ie veg!. Ramajsa Ie traitement normal de I. Un autre exemple remarquable, c'est·la place de l'accent dans Ie mot SECALE. Les formes dialedales roumaines (adr., dr. s eRa13) Cf. aussl Mikloskh, Beitr. Lautgr., p. 61: <1m Anlaut vorkomrnende u6 fur 6 hat mit der romanlschen Dlphthonglerung wahl nlchts zu thunl>. .... H) La supposition de Philipplde, OrIginea Rominilor, II, p. 73 suivant
>
Idquelle Ie t ournain aurait connu dUSS! Ie phenomene 6 ~ 6, sorti de J'usage par des traitements phonetiQues c; ulterieursl> (?), n'est pas~ retenir. 15) Dans Candrea-Densusianu, 0 i c t. e t 1 In 0 I., 235 on cite encore friu!' k' ame e et bellun. Ram e 5 a comme remontant la forme avec I bref.
a
z
a
451
ra, sao; mr., meg!. SiRara, istr. se R6re) remontent a la forme commune · SeRara (pour la finale, d. ven., tries!. s e gala, seRala, etc.). L'accent a la meme place dans quelques dialectes de l'ltalie septentrionale (v. Pu~cariu, E t. Wort., No. 1493). L'albanais, eomme toutes les autres langues romanes a I'aeeent sur la sy\labe initiale: 8 eRere, eomme ita!. s egale, provo seguel, afro soi(g)le, fro seigle, eata!. segol. D' autre part, dans Ie traitement du groupe latin CT devenu en roumain commun ·pt, l'albanais presente Ie meme traitt'ment que les autres langues romanes, a savoir la vocalisation de I'oeclusive gutturale sourde: PACTARE "> alb. pa i toj. TRACTARE > alb. traitoj, etc. Pour Ie traitement It en albanais du Ilroupe CT, Meyer-LubRe a montre qu'iJ depend de la voye\le labiale precedente: alb. lulte, trolte, etc. (v. Zeit. f. rom. Phi!., 43, p.643-4). Tout Ie domaine latin oriental a pris part a qUt'lques innova-. tions comme: la metaflese de la liquide dans la forme PADULEM (Schuchardt, Vo R., Ill. p. 8) pour la forme classique PALUS,-UDEM (c!. rhe!. p a lu (d), afro p a lu, proVo p a lu t, etc.), ou ·PLOPPU[S, -U[M (Candrea-Densusianu, Dict. etimo!., No. 1412); I'albanais ne connait pOlll·tant pas ce phenomene dans Ie mot CING[U]LA: tandis que Ie roumain commun ·RI'inga (> adr., dr. R'inga, meg!. R l'inga), montre que la metathese dans la forme ·CLlNGA, -A[M (v. R. E. W., 1926,2) s'est produite avant Ie age de Cl (= R') a la mi-oeclusive, l'albanais R'i n ge I e. ita!. c i n gh i d, cigna, log. I?'inga, fro sangle, provo sengi a prouvent un meme etat, sans aucun changement. Du developpement phonetique de ce dernier mot, on peut deduire que la separation du domaine latin oriental de ct'lui d'Occident s'effectua pendant que tout C + I etait a la phase K'; car c'est apres la separation de deux domaines et avant Ie age de R"a la mi-occlusive qu'eut lieu la meta these de la liquide. II
4. - Les considerations precedantes etaient necessaires pour apporter un peu de lumiere sur la \lrande incertitude concernant les rapports des domaines albanais et roumair., et les plus anciennes influences entre les deux peuples 16). 16} L'etat actuel des problemes concernant ces questions est presenie dans 1a belle elude de Matthias Friedwagner, tlber die Sprache und Heimat der Rumanen in ihrer Frtihzeit. (Sonderabdrucb aus Zeit. f. roman. PhiL, 54, Halle (Saale), 1934, p. 682- 687) et dans Kr. Sandfeld, Lin g u f s t I que b a I Ra· n i que, Paris, 1930, p. 70- 2; 124- 45. Les plus nombreux faits de vocabulaire et de grammaire 50nt signales et dlscub!s aussl par A. Philippide, 0 rig i n eaR 0 m inilor, t. II.
452
, On a propose d("tJx explications pour les mots communs It I'albanais et au roumain, ay-ant dans celie derniere langue des traitements phonetiques tres anciens: suivant la premiere, ces elements seraient des vestiges pre-romans dans les deux langues; d'apres la seconde, ces mots sont des elements indo-europel'ns et meme latins de I'albanais, empruntes au roumain It une epoque assez tardive (apres Ie VIe siecle). La premiere explication suppose I'l'xistence d'une seule langue qui ait donne cet element pre-roman au roumain et a I'albanais; la langue orighaire a ete, suivant les 1105, Ie thrace (Hasdeu, C i n e si n t A I ban e z i i, Bucure$ti, 1901, dans A n a I e Ie Ac adl' m i ei Romine, 2e serie, t. XX III, p. 103- 113; Hirt, Festschrift fUr H. K i ep e rt, Be:·lin, 1898, p. 178-188 et In doge rm a n. G ra mm a ti tz, I, Heidelberg, 1927, p. 32); l'iIy-rien, suivant II'S autres (Mitzlosich, DenRschriften, Wien, phil.-his!. CI., XII, 1862, p. 5 et sui v.; Densusianu, Hi s t 0 ire del a I a n g u e r 0 u m a i n 1', I, p. 28-30 et Revue critique, LIII, p. 239); ou meme Ie melange du thrace et de l'iIIy-rien (d. Palsch, l ahresb . d. osterr. archaolog. In stituts, X, p. 169 et suiv.; .loRI, Ebei"l's ReallexiRon der V 0 r g esc h i c h t e, I, Berlin, 1924, p. 86 sqq). La question de I'origine de ces elements, comme on peut Ie voir, se prete a des interpretations diverses, qui mont·l'nt, en meme temps, I'elasticite des conclusions resultant des faits incertains et peu nombreux. Laissant de cote I'origine thra ce ou iIIy-ril'nne, la theorie ise par Gustav Weigand (B a I Ra n-A r chi v, JII, p. 208), d'apres laquelle les plus anciens mots seraient des elements braces a n albanais, pris par II'S Roumains a leur epoque commune, nous semble encore moins probable. La seconde theorie suppose, pour Ie roumain commun, Ia posibilite de traiter certains phoneml's, dans les mots d'emprunts, de Ia meme maniere que dans les elements provenant de I' epoque pre-roumaine; toutes nos rl'cherches ont donne, pouliant, a celie assertion une repo nse negative. 5. - L' analy-se suivante est limite aux elements se trouvant aujourd'hui au moins dans Ies dialectes daco- et macedo-roumain, et a ceux attribues au roumain commun par G. Weigand, dans son etude A I ban is c h e E i n wan d e run g i m 5 i e ben b ii rgen (BaIRan-Archiv, JII, p. 209-218). G. Weigand ettait la theOl·ie de Hitil7); mais iI laissait de cote Ie fait important que cet element thrace meme constitue, cer17) II sort de n"otre but, de montrer iei sur qUOi se fonde cette opinion exclusive; de meme, 11 o'y a pas lieu de faire ressortir comblen d'impreclsion se trouve
453
tainement, Ie substrat du roumain. Expliquer, par consequent, I'albanais m 0 a u Ie du dace m 0 z u I a (atteste par Dioscoride), et ensuite, reconstituer des formes thraces d'apres les mots albanais vie a u I e, Il a I e, etc., n'est pas moins arbitraire. La disparition de la forme pre-romane I 8) dans Ie domaine roumain ne peut etre ise, parce que Ie mot ma(d)zare 'pois' se trouve aujourd'hui en daco- et macedo-roumain; et Ie roum. comm. -' r e, prouve par les formes roumaines, ne peut pas etre explique que par -'I e ou -' r e pre-roumains. En effet, si nous considerons les memes formes latines developpees par l' albanais et Ie roumain, on voit que de - LL - gemine entre deux voyelles resuite: en roumain - 1-, en albanais - l' -: CABALLUS > rum. ' ca Iu, alb. Ra!'; et de - L - latin enlre deux voyelles resulte en roumain - r -, en albanais - I -: FILU[M > roum.' fi rl!, alb. fit. Le traitement de -1- > -r- en roumain montre que Ie lat - Letait, en pre-roumain, dental (d. Grammont, Bull. Soc. Lin g., XXIV, p. 58). Donc un I velaire albanais, provenant d' apres Weigand d'un I vela ire thrace (B a I Ran - Arc h i v, III, p. 209) ne pouvait pas aboutir, apres Ie VI-e siecle, a un roumain commun -' r. Dar c~ntre, Ie roumain - r - et I' albanais - I - ont resulte dans Ie mot roumain ma(d)zare et l'albanais moilule du meme prototype commun -' I -, comme dans les mots latins. De meme, on a des grandes difficulles pour deriver la forme roumaine d'une forme primitive albanaisemall u I a (p. 209), tout en ettant que I'alb. m 0- provient d'une forme plus ancienne m a - (d. alb. mol r e 'soeur'; vind. mat e r, lit. m a I e r, etc., avec l'indo-eUl·. it > alb. 0): - u - de cette forme devait etre maintenu (d . 1i n gura > LINGULA), ainsi que -a proven ant d'un -a precede de liquide non-palatale. Mais la plus grande difficulte, de nature a infirmer la these de Weigand, c'est Ie reflet double de I'alb. Il en roumain, comme (d)z et d: - thrace (dace) m 0 Z u 1a > alb. prim it if 'mailule > roum. ma(d)zar e d'une part;thrace 'urdza > alb. u r Il- a > roum. u rd a (a cote de bar(d)za) d'autre part. On voil bien ici, Ie grand role de I'equation personnelle. Les mots dr. bU(d)z a et mr. budza, alb. buze et valb. bull e 'levre' ont dans la deuxieme syllabe - d z a, qui s'explique dans tel. theorie contraJrc, sur la descendance ilIyrienne. D'ailleurs, rtmprecislon est iei presque totale, parce qu'on doule 51 i'iIl yrl en appartenail au groupe ind o~e u ro peen (d. Meillet, Bull. Soc. Ling., XXXl, p.64: cL'illyrlen parai! eire une
langue indo-europeenne»). 18) Attestee par les ecrivains, aJnsl que les ,. autres noms de planles, d'une maniere plus qu'incertalne (d. Gustav Meyer, Bez. Belir., XX, 1894, p. 117: cForm
und Bedeutun g sind hle r glelcherwelse fragwiirdig»).
454
par - ° d i a ou - ° g i a primitives (cf. Baric, A r. arb. s tar., I, p. 8 I, et G. Meyer, Bez. Beitr., XX, p. 121). D'autre part, Ie lat. RADIA est arrive en roumain et en albanais a la meme forme - d z a (dr. r a (d) z a, alb. r e z e, v. G. Meyer, . A I b. W 6 r t e r b., p. 36~). II s'ensuit que dans des cas com me: dr. b u (d) z a , mr. bud z a alb. b u z e (dont I'etymologie est loin d'etre c1aire I9), ou d'elements latins com me SPODIA > alb. 5 p u z e, dr. s p u (d) z a, meg!. s p u z a (s p r u z a > s p u z a s p run a; d. Pu~cariu, E t y m. W 6 r t e r b., 1630), on ne doit pas conclure a un emprunt de I'albanais, parce que 6 « lat. 0) se ferme jasqu'a u en roumain aussi dans d'autres mots d'origine latine, qui n'ont jamais ete expliques par I'intermede de I'albanais: roum. comm. ' kurle « °k urte = OCORTE[M; d. G. Paris, Romania, X, p. 56 ; lal. class. COHORS-RTEM) > vdr., dr. kul'te, mr. ku rte (Kav., No. 204); roum. comm. om ura « om ura = MORA = lat. class. MORUM) > vdr., dr. mura, mr. (a)mura; roum. comm. °nume « °num e = NOMEN) > vdr., dr. nume, mr. numa, meg!. numi, istr. lum e. Le meme traitement se trouve dans Ie mot dr. k ute « COS, - TIS). Le age de 6 a u dans la racine de quelques verbes, doit etre explique comme da a I'influence des formes atones: vdr., dr. k ud zet « COGITO), m u rsek « °MORSICO-MORDERE), roum. comm. °urdillll «ORDINO; cf. vdr., dr. urdin , mr. urdin, Papahagi, Bas m e, p. 727); et I'explication de u, provenant d'un 6 latin (= 0), est sans doute la meme: roum. comm. ok u I RU « C6L~ L[O]CO) > vdr., dr. R u I R, mr. k u I k u, Papahagi, Bas m e, p. 570), d'apres °RuIRare, °RuIRatu, etc. La forme roumaine commune de I'adverbe et de la conjonction °kumu « °k6mo = QUOMO[DO; vdr., dr., mr., meg!., is!r kum) est due a I'emploi du mot comme atone dans un groupe rythmique (v. Candrea-Densusianu, Dict. etim., no. 443). Mais quelle est I'explication des autres formes citees ci-dessus? D'abord, on doit observer que dans tous ces mots 6 etait suivi dans la syllabe immediate de -a, -e ouvrants; pOUliant la diphtongaison en oa ne s'est pas produite, et ce fait nous montre que Ie age 6 ;; u I' a precede. Le phenomene a e!e reconnu comme pre-roumain deja par MiRlosich (Beitr., Voc., II, p. 66:
+
19) Cf. G. Meyer, A lb. W6rterb., p. 57, Pu~cariu, Etym. W6rterb., No. 242; Philippide, Originea Rominllor, II. p. 702 : Ie mot albaoals est auto-
a
chtone. II n'v a aucun motif de conclure un emprunt pour Ie mot rournaln, quoiqu'il soil ccertalnement Ie meme mot que l'albanais:.,
455
cvorrumanischen Zeit»; mais il met sur Ie me me plan des mots Ires anciens avec des fo rmes recentes et n'a pas essaye de donner aucune explication. Suivant G. Meyer (Ze it f. r o m. Phil. , XII, p. 546), Ie mot mr. urdin < ORDINO serait un f'mprunt fait a I'albanais; mais nous avons vu que la vraie explication est tout autre. Pour Ie mot • R u rt e, la forme albanaise R u r t no us montre I'etat ·u meme pour Ie latin d'Orient (d. aussi Ie vsard. R u r t e). Les formes connues par les autres l an~ues romanes nous montrent aussi pour Ie mot m u r a, des Ie latin vul~a i re, une forme • MURA a cote de MORA: on a d'une part les formes: rhet (a) m ura, sardo lo~. m u r a, vIr. m 0 u r e, fro m 0 r e; les formes: ita!. m 0 r 0, prov., cat., port. (a)m 0 r a, esp. m 0 r a d'autre part. Enfin, pour Ie mot • n u m e, on trouve en vsard. I u men e Ie me me traitf'ment d~ la voyelle tonique. O'apres M. M. Candrea et Oensusianu (0 i c t. e tim., No. 1258) Ie chan~ement sereit dO a I' a nalos;rie du mot n u mar; ils supposent I'existence d'une form e de s in~u lier · n oa me, substituee par num e, qui s'est modele d'apres Ie pluriel numere (= num e ne < NOMINA). II est pourtant difficile 11 ad mettre une forme · n oa m e pour Ie sins;rulier; la persistance de cette forme jusqu'au temp's ultelieur a la diphtonSJaison de 6-e, aurait empeche que la substitution soit ~enera le dans tout Ie domaine roumain. On pOUl·rait voir plutot une influence analo~ique de la pali des formes accentuees sur les desinences, du verbe NOMINARE > roum. comm. "n u m er a re (> vdr. n u ma r are, mr. n u m ira r e) a I'epoque pre-roum aine. II y a encore a noter I'existence d'un ·u tonique a l'initiale resultant de 6 (= lat. class. 0 ), dans Ie mot roumain commu n ·u s e (> vdr. dr. u se (-a), mr. u se, Papaha~ i, Ba s me, p.729); les formes ita!. usc i 0, proVo u i s montrent que Ie chan~ement est un phenomene du latin vuls;raire. Par consequent rien ne s'oppose que la forme roumaine spu(d)"a represente directement SPOOIA par la forme intermediaire "SPUDIA, anterieure 11 la diphton~aison 6 - a (phenomene du roumain commun). On a encore deux transformations pre-roumaines ises par Wei~and dans deux mots attribues par lui a I'albanais: d'abord, a + n implosif > In; et ensuite, Ie traitement ~ + i u > dz, dans les mots dr. briu, mr. brin (birn, b a rnu), et dr. (d)ium a t a te, mr. dzumit a te (-
forme albanaise brenc, demande une forme plus ancienne 'bran + z, proven ant, d'apres Weigand, du thrace *bran-; la forme simple de ce mot a ete conservee par Ie roumain. En ce cas, on ne voit pas pourquoi Weigand considerait Ie mot parmi res elements albanais du roumain. En ce qui concerne la forme roum. comm. *d z u met ate, restituee par nous ci-dessus, la seule partie discutabl e c'est Ie commencement du mot. Selon la vieille opinion de MiRlosich (Beitr., Cons., II, p. 12, 76), celui-ci ne serait autre que I'alb. g'times,-e demi', et Ie mot roumain serait Ie croisement du mot albanais avec Ie lat. MEDIETATE. G. Weigand ettait (I. c., p. 212) cette opinion, en pro'posant une forme gjumetate anterieure a la forme roumaine. A quelle epoque ce croisement de formes a-t-it pu avoir lieu dans les provinces danubiennes romanisees? Weigand considerait (I. c., p. 208) com me terme initial de ces influences Ie Vie siecle A cette epoque-Ia, pOUliant, MEDIETATE etait devenu *medzetate; et apres Ie VIe siecle, la semi-occlusive d z ne pouvait plus resulter dans I'albanais g'times (si I'u etait deja transforme en ti; d. vdr. dzint < GENTE[M, a cote de mr. g'imta < alb. g'int). Par consequent, beaucoup plus avant la date etablie par Weigand, on doit envisager circulant dans Ie latin d'Orient, avec la meme frequence, Ie lat. MEDIETATE et une forme *dyum-, y'um- ou yum-. De la forme *yume(di}etate (ou bien *Y'U-, *d'yu-), peut resulter vraie' ment la forme du roumain commun, avec la syncope de la syllabe atone d i, Ii, comme dans d'autres mots latins (d. PARTICELLA > *parcella > dr. parcea, fro parcelle, proVo parcela, port. parce II a, etc.). Mais qu'etait ce °d yu m-, *y'um-, *yum- ayant Ie meme emploi, comme Ie lat. MEDIETATE, dans Ie latin vulgaire d'Orient avec Ie sens 'demi'? Est-ce \'illyrien ou Ie thrace *g'- {car it ne peut eire question, a celie epoque, de I' albanais}, representant un indoeurop. *s- {eI. vind. sami, g1'. ij)ll', lat. SEMI, vhall. sami-l, com me Ie croyait autrefois G. Meyer {Bez. Beitr., VIII, 1884, p. 192}? Ou est-ce plutot, Ie rellet du vgr. ij)llaU, avec '1 devenu y au deuxieme siecle de I'ere chretienne (ir. Brugmann, Griechische GrammatiR3, Mlinchen, 1900, p. 21 et 29), et, sous \'influence de la labiale, change en *yum- dans Ie territoire latin de l'Orient europeen? Gustav Meyer (Alb. W6rterb., p. 143) expliquait I'albanais g'times du gr. ~)llaUC;, eltant I'a pparition d'une spirante entre \'article et Ie mot (6 ~)l' > 0 ji'm-). D'autre part, A. Phitippide affirmait la meme origine grecque pour la forme roumaine 20}. En ce cas, it ne s'agit plus 20) V.
0
rama~qa
din timpuri stravechi,
Ia~i,
1914, p. 11. Dans
Origlnea Romfnilor, II, p. 719, Philippide et I'origine ",obscure> du mot,
niant en meme temps Ie rapport entre les formes roumaine et albanaise.
457
10
d'un element albanais en roumain; mais, iI reste encore I'incertitude si c'est la forme qrecque introduite en brace. ou Ie mot thrace meme avec Ie sens de 'demi'. II resulte de I'analyse pn!cedante, nous Ie croyons du moins, I'imposibilite pour les formes roumaines - de provenance preromane - d'etre considerees comme des emplUnts faits a I'albanais apres Ie sixieme siecle. De la meme maniere que Ie mot roumain mazare, analyse plus haut, en ce qui concerne Ie phenomene -1- > oro, s'expliquent, aussi les mots dr. viezure a cote de I'alb. vieBule, muqur(e) -alb. muqul, m~qura21) -alb. maqule, queq. qamule, stmbur(e) -alb. tosc. ~umbul, queq. sumul, -a. De me me que Ie mot dr. buza (v. plus haul), en ce qui concerne (d)z a cole de I'alb. B, s'expliquent les mots dr., mr. b a r(d) z, -a a cole de I'alb. bar B el ledr.,mr. qruma(d)z a cole duvalb. qrumadz. alb. qrumaz, (qur-). Quanl au mot dr., mr. (d)zara, dr. (d)zar, iI ne peut provenir d'un Ihrace ·dzalla (propose par Weiqand, BalRan - Archiv, Ill, p. 209), qui expliquerail aussi I'alb. Bale; car iI eSI plus probable que I'-r- roumain soil originaire, que provenu d'un ·*1- (-11- propose par Weigand esl inissible). Car I'elymologie proposee du thrace ·zera = sara - zara 'eau' (e!. Germisara 'eau chaude' et les aulres noms en -sara !-zara), par A. Philippide, malqre les difficultes insurmonlables, esl preferable aUx autres 22). 6. - II y a tout un depart a faire entre les mots communs a I'albanais el au roumain. Un exemple sera suffisant pour montrer la necessile d'une elude autanl detaillee que possible. Pour Ie dr. vatra, mr., megl. N, islr. valra « roum. comm. 'valra), alb. vatre, votre, volere et ruth., nOsl., cr., serb. valra, russ. vatruha, -usRa (de Cihac, Diclionn.,II, p. 721),lUSse, polon., morave et siles. vatra, I. RozwadowsRi a propose une origine iranienne; d. aves!. atar 'flamme'. La voie d'emprunt serait, suivanl RozwadowsRi: iran. > slave; ou iran. > thrace > roumain; iran. > slave > rou· main; ou meme: iran. > roumain. M. 10RI a essaye de montrer que les formes slaves onl e'le Iransmises par les bergers roumains; que la forme roumaine proviendrail de I'alb. losc., parce que va· > iran. a I· ne peut eire explique que par I' albanais (toul comme I'aflirmail de Cihac, I. c.); que I'alb. losc. valre < iran. alar, ou une forme apparenlee 23). 21) SelOD Ov. Densusianu (Ordi ~I S ufl et, I, p. 351) Ie mot roumain serait clndubilablement albanais:t: mais en albanais Ie mot est Ires recent, comme on peut te voir d'apres Ie -g. Inlervocalique conserve. 22) V,. Originea Rominilor, I, p. 444 - 7. 1
23)
Albanisch-iranlsc h e BerGhrungen, dans Wiener Zcltschrlft
f. Kunde des Morgenland e s; XXXIV, 1927, p. 31 sqq.
458 (
Nous croyons pourtant necessaire, avant toute decision sur l'ori\line de ce mol, de preciser quelques faits remarquables: les formes alb. losc. va- ou v e - ne sont pas tres anciennes; elles derivent d'une forme v 0 -, conservee en \lue\lue, et celle-ci provenant a son tour de ·wo-. On a bien des raisons a croire que celte forme esl la forme albanaise commune. Elle resulte de tout O-initial tonique latin: OVUM > \lue\l. vo, losc. ve; ORFANUS > gueg. vorf, tose. varfere; OLEUM > \lue\l. voj, lose. va j. En consequence, les formes albanaises lose. vatre, vater, gueg. voler proviennenl de formes plus anciennes: ·w o tr e < ·6ter, · 6 tr e. Ces formes ·ot er- ·ot re sonl a cole de l'iran. alar, comme I'alb. moIr e en face du vind. mal a, grec p.6.r~p , etc., c'esl-a-dire indo-europ. .1- > alb. 0- (d. G. Meyer, D ie 5 I e II u n g des A I b. im Kreise der indo g. Sprachen, dans Bezzenberger's Beitrage, VllI, p. 193). Mais Ie roum. comm. 'valrd ne peul eire considere comme derivanl d'une forme albanaise recente (apres Ie d\le 0- > 'wo> 'vo- > tosc. va-); la forme roumaine commune esl au moins du meme lemps que l'albanais commun ·wo-, el par consequanl, doil eire expliquee par autre voie que les formes albanaises. Le roumain, ainsi Que les formes slaves, suppose une forme iranienne 'valra 24) ayant un v- comme dans la langue des Alains, doni Ie nom etait prononce par eux Valani (v. TomascheR, Die Go len in Taurien, Wien, 1881, p. 49). 7. - Un autre aspect du probleme esl represenle par les empronls que l'albanais aurait fail au roumain commun. On comprend aisemenl, que tout element d'empronl a celie epoque du roumain, doit avoir les caraclerisliques de I'elal de la langue reslilue par la methode comparative. Philippide eltail comme elements roumains (cincertains.) en albanais les mots ciocan, minzal el toacd, ayant en albanais les formes t s 0 Ra n e, m e z a I, lOR ( 25). le premier mot, malgre sa presence en mr. (ciocap) et me\ll. (ciucan), n'est pas un element ancien en roumain, parce qu'it contienl -a n conserve. Les mots min za l el alb. mezal onl la meme racine, suivie de suffixes d'ori\line probablement diverse. Comme Ie mot dr. toa Cd, mr. t oac it « roum. comm. ·Ioacd < onoma!. loc-, Meyer:Liibke, R. E: W3., 8767), l'albanais 10Ri! doit eIre lui-meme a l'ori\line une onomalopee, 2~) L'etymobgle de Fr. Dlez, G ra m m d t i R, I (et dcceptee par Philippide, Orlginea Rominilor, II, p. 741) du grec. ~a~ pov, n'est plus retcnir. - Sur les mots iraniens en ro umain commun, v. Siadbei, Problemele. p. 41 - 48. 25) Origin e a Romini l o r, II, p. 749.
a
459
to·
comme Ie reconnait aussi Philippide, l. c., p. 737, et, sans doute, independant du mot roumain. Jl n'est pas clair Ie moyen de transmission du roumain bruma «BRUMA), en l;1uel;1. brum (G. Meyer, Alb. W6rterb., p. 49), a cote d e l'albanais brilme; de meme Ie al;1e du mot cucuta « CICUTA) en albanais RURUte (v. Candrea-Densusianu, Dicj. etimol., No. 67). L'emprunt fait au macedo-roumain (bruma et cucuta), ne saurait etre exclus, si I'on prend en considera tion les deux formes differentes: brilme et l;1uel;1ue brum 26). Les autres mots albanais expliques par Ie roumain sont des form es recentes, dues a !'influence des Macedo-Roumains habitant jusqu'a nos jours en Albanie. II resulte de ces faits qu'il n'y a pas d'influence roumaine commune en albanais, com me I'ont deja affirme, sans la justification necessaire et pour des epoques ulterieures, Treimer et Kr. Sandfeld 27). Par quelle merveille aut'ail pll se produire une forte influence d'un scul cote, sans que l'autre 28) - au moins dans Ie meme etat de civilisation, ne montre plus les traces d e ces rapports? III
8. - Les conclusions de la presente etude concernant les rappOlis de I'albanais avec Ie !"Oumain commun peuvent se resumer de la maniere suivante : 1. Les differences des traitemen ts phonetiques dans I'element latin de l'albanais et du !"Oumain commun, montrent, jusqu'a I'evidence, qu'on n'a ja mais eu lot <symbiose. 29) des Roumains et des Albanais, doni pari ail Kr. Sandfeld (Lin l;1 ui s tique balRanique, PariS, 1930, p. 74). 2. Les formes communes a I'albanais el au !"Oumain qui ont eu dans cette derniere langue des tra itements anlerieurs a I'epoque du roumain commun, ne sont pas des emprunls fails a I'albanais
-<
26) Le mot albanals rut e RUT A etait explique par G. Meyer - McyerliibRC, dans Grober's Grundris s 2, I, p. 1 04 7, comme provena nl du roum.
ruta.
Le nom de ta plante en daco-rournain n'cst pas paurlan! conn u par Ie peuple
dans ccttc forme savante (R uta g r a v co l ens). 27) V. Zeit. f. rom. Phil., XXXVIII, p. 388; Sandfeld, Linguistique balRaniqu e, p. 64. 28) Et queUe sera l' explicatlon satisfaisanle. si )'on consldere 1a grande receptivite de J'al banals pour les mots d' origine grecque, slave ct turque?
29} Nos conclusions sont d'ail leurs en concordance avec les etudes anthropologiques et ethno)ogiques de M. Eugene Pittard, exposees brievement dans l'oeuvre de synthcse Le s races et I' hist o ire, Pa ris, 1924, p. 110 - 111, et dans ses autres recherches sur les Roumains et les Albanais. 1,1 est demontre que Ie peu p)e roumain appartient it la race - ainsi nomm ee - c e I t i que, tandis que les Albanais font partie de I'ensemble constituant la race dinarique,
460
(v. Baric, Ar. arb. star., 1I2, p. 393: cgewiss in die urrumanische Epoche fallen. ). Les formes roumaines supposent des formes identiques aUx formes conservees par l'albanais. Ces formes idenliques on peut les nom mer pre-romanes, sans les atlribuer au thrace ou it l'illyrien, dont la connaissance nous est encore si imparfaite. 3. L'existence d'un mot dans tous les dialecles roumains, remontant it l'epoque du roumain commun, et d'une forme idenlique dans les dialectes de l'albanais, ne constitue pas une preuve de l'influence albanaise en roumain (d. No.6). 4. Enfin, on chercherait vainement en albanais la preuve certaine d'une influence du roumain commun. jassy J Siadbei
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Sur I' expression grecque moderne .6UCl'lABUBl 6 i'jAlOS"
e nombreux savants se sont occupes de I'origine de la curiD euse expression du grec moderne 6 Ie soleil se c·ouche. .6UCl'lABUBl
i'jAlO<;' =
Nous avons longuement expose nos vues sur ce sujet dans la revue .'Aihjvd', vol. 47, p. 79-93, en meme temps que celles d'un grand nombre de savants que nous avons refutees. Nous nous bornerons ici a resumer notre interpretation- afin de la faire connaitre aux savants des pays balkaniques, qui s'interessent a la question, en ajoutant quelques nouvelles remarques sur Ie sujet. Ce qui nous y a engages, c'est I'article de feu V. Bogrea, savant Roumain, dont nous n'avions pas connaissance au moment de la publication de notre elude et dont nous remercions profondement M. Ie professeur N. Car t 0 jan, de Bucarest, de nous avoir signale I' existence. Nous exposerons d'abord nos remarques sur l'article de B 0g rea, puis nos propres points de vue sur Ie sujet. Dans un article intitule cSemantism romanesc ~i semantism balcanio (in .0 mag i u lui I. B ian u din partea colegi!or ~i fo~ti!or sai elevi., Bucure~ti · 1927, p. 51-69), Bowea, etudiant des expressions roumaines relatives au lever et au coucher du solei!, consacre quelques pages (59-69) a I'expression grecque moderne C6UCl'lABUBl 6 i'jAlO<;>, qu'il considere comme repondant a I'expression roumaine csoarele asfinte~te> ( = Ie solei! est sanctifie). A propos de ce rapprochement, l'auteur croit (p. 59) que I'expression ~recque signifie cabit ad sanctos> et y voit un rapport e) Je dois lei signaler que Ie resume de mon "' Interpretation, donne dans une notice bibliographlque de la cByzantinische Zeltschrift~ (vol. 37, p. 517), De correspond pas tout a fait it. roes propres vues sur Ie sujet en quesUon.
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avec la tradition romaine, d'apres laquelle les empereurs etaient divinises a leur mort t ) . Bogrea, considerant ensuite les expressions albanaise «dieli perEndon> et neogrecque «6U(nAEUEl " ijAlO<;" analogues a son avis, expose, en les discutant, It's principales interpretations proposees. Se fondant sur Ie fait qu'en O rient et en Egypte la notion de roi est presque toujours con fondue avec celie de soleil, iI trouve nature! que chez les Grecs et les Romains I'empereur - meme quand iI s'agit de Neron - soit appele: Ie solei!. De la iI conclut que !'identification du roi au soleil est sans nul doute une conception orientale. II est donc plus vraisemblable, se!on lui, que I'expression soit ee du grec en albanais plutot que Ie contraire 2). Cependant dans cette explication iI se heurte a une difficulte: on ne trouve pas d'expression analogue, concernant Ie coucher du solei! en grec ancien; en plus, I'auteur se demande pourquoi Ie soleil couchant seul a Ie privilege d'etre considere comme roi. Au debut iI et I'opinion de Hesse lin g3) sur I'expression, mais iI ajoute qu'on y pOUl'l'ait sous-entendre quelque element de majeste da au fait que ceux qui I'employaient (Ies Grecs sous la domination turque) songeaient a la splendeur des empereurs byzantins a leur declin. Mais iI ne s'arrete pas a ce point de vue, etant donne que, deja en 1365, on rencontre dans un texte grec I' expression en question et qu'i1 trou>'e ailleurs en roumain une expression analogue a I'expression neogrecque. Suivant I' opinIon de T. Pap a ha g i,4) i! croit trouver dans Ie nom de lieu aroumain cJm p ira t 0 a r e a', qui se prononce en realite M p i r it o ar e, (ou n Pi r ito a r e), un adjectif derive de p er ir e (= perte, disparition, declin), signifiant «occidental> et iI et I) Signal )ns que L. 5 pit z e r donne de cette expression une explication differente ddns h Revue internalionale des Etudes baJRanlques (I1~ aonee, tome 1= 11 (3- 4), p. 225) et la rend par: cbebommt elne Glorlole wie der HeiIi geJ , en ajoutanl: <Mit dem ruman ischen AusdrucR wird die Lichterschelnung chrlst lieh aufgefasst als efn felerlicher AugenbllcR des Elngehens cines Heili gen in himmlische Glorie>.
2) On salt que N. Jok l, dans son etude: Eine albaneslsch-neugrlechische Wortparalleie (Mit teilungen des Rumanlschen Imtituts der Unive rsitat \Vien I, 1914, 298-308), consldere I'expresslon f3UO'lAEUEl 6 'lAWS commc une traduction de I'expression albanai:;e analogue : di e 1i p e r e nd 0 n. Cf. K.. San d f e Id, Llngulstique balkan ique, PariS 1930, p. 67. 3) D. C. Hesseilng (Le coucher du soleH en Grece, Neophilologus 5[19201, 165- 169) soutient que dans les pays meridionaux et notamrnent en Grece cle dieu de l:t lum lere acheve son parcours dans ia plenitude de son bonheur; en qulltant la terre, il montre sa majcste, sa. f3ucHAeiu. S'il ne regne plus, U est rol plus que jamals' , 4) T. Papahagl, 0 problema de rornanltate' sud-ilirlca, vol. I, 1923, de cGrai Suflet1 , p. 72 suiv.
,I
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une autre forme plus ancienne 'mpiritor (i! s'a,.it du ide I'anl, parait it Bo,.rea suffisante pour expliquer it la lois les expressions ,.recque et albanaise, dans lesquelles se confondent les sens de se coucher et de regn er. Dans ces conditions Bogrea croil impossible de nier que ces deux expressions aient pour source commune une form e roumaine archaique de la paliie meridionale de la peninsule des Balkans exaclement comme les synonymes ,.rec . "ouppomrwVel> et albanais s e r p 0 se t proviennent du roumain so are a pun e et i I finit par accepter comme plus vraisemblables les opinions de H es s eli n g et J0 k I sur Ie .6M,AeUel " fjAlO<;>. II prefere I'opinion du second, par laquelle, selon lui, I'expression roumaine a~finti trouve une explication. Discutons maintenant les opinions de Bogrea. Tout d'abord nous devons exclure Ie point de vue, d'apres lequel les Grecs sous la domination turque voyaient dans Ie solei! couchant Ie dedin des empereurs byzantins et par la suile consideraient Ie solei! it son coucher comme >re,.nant<. Outre que les Grecs connaissaient, deja avant la prise de Constantinople, cet emploi du verbe 6MlAeUUJ, nous pensons qu'en aucun cas, en voyant Ie solei! se coucher, meme dans sa plus ,.rande splendeur, ils ne pouvaient penser aux empereurs byzantins. Cette identification est par trop poetique et ne nous semble ,.uere conforme a la mentalite des Grecs des premiers temps, si obcurs, de la domination tUl'que, Mais une autre difficulte se presente e,.alement: Les a,.es cites, qui justifieraient I'identification entre I'idee du roi et !'idee du soleil, no us semblent inutiles du moment que nous ne pouvons expliquer pourquoi on n'identifie au roi que Ie soleil couchanl. 5) D'ailleurs, si les Grecs et en ,.eneral les peuples de l'Orient et de I'Egypte avaient considere leurs rois comme des soleils, ils auraient pu dire d'eux qu'ils se levaient et qu'ils se couchaient, mais en 'a ucun cas que Ie solei! regne du moment qu'il n'est pas appele roi, comme Ie laisse entendre Bogrea, qui ne cite pas les ages attendus. 6) En dehors de ce point, trouver un toponyme en rapport avec Ie verbe, qui en roumain signifie: sec 0 u c h er, susceptible d'avoir ete confondu avec i mper a tor e m, ne peut suffire, it notre avis, a demontrer Ie rapprochement de sens des verbes sec 0 u c her et r e ,. n e r, etant .!i} Cf. plus loin l'explication de ce fait. 6) Voir plus lOin Ie age de PlutarQue ~VlOXE.UEt:..
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ou
. Ie so lell <~a.
donne qu' en aucun lieu les verbes qui, en roumain, signifient s e eoucher ne peuvent etre rapproches du verbe signifiant regner. 7) En outre l'idee de G. Meyer (Neugr. Stud. II, 78), ad mise par Bogrea, que Ie verbe grec <1ouppourrwvw provient du roumain so arel e ap un e = Ie so le i! s'es t coucheS) n'est pas issible, parce que Ie coucher du solei! est une chose differente du crepuseule! Par les substantifs <10UppOU1fw}J.u et <1o uppourro, les Grecs designent Ie moment de la JOUl'nee OU, apres Ie coucher du solei!, i! reste dans l'atmo3phere un peu de lumiere. L'influence de soarele a pun e sur la formation de <10UPPOU1fWVW est donc inacceptable. Remarquons egalement que l'etymologie du verbe <1ouppourrwvw qui - soit dit en an! - dans certaines regions, s' applique egalement a I'aubt', a deja ete proposee par des savants Grecs. C'est sUliout SI. Xanthoudides,9) qui a etudie ce mot et qui en explique l'origine par *<1uppurrw. Ie voudrais maintenant essayer de retracer l'evolution semantique du verbe OU<1lAEUW dans l'usage qui nous interesse. j'estime que nous devons, pour expliquer I'expression, partir du sens du verbe OU<1lAEUEl (6 ijAW,) = se trouve a son apogee, tel qu'on Ie rencontrait a Oenoe, ville naguere du Pont. C'est sur ee sens que G. HatzidaRis aussi a appuye sa propre explication. tO) Nous devons de plus rapprocher de I'expression d'Oenoe I'expression paralleIe qu'on rencontre encore aujourd'hui en Crete: 6U<1l' AEUEl6 &'Ero,"= Ie cerf-volant se trouve suspendu en I'air d' u n e fa C;; 0 n s tab I e, i I est, po u r a ins i d ire, I e I' 0 i d u fir m arne n t. Mais nous rencontrons egalement un usage transitif de ce verbe: 6UCJlAEUU; rov &'Ero = je fais . regner. Ie ced-volant, e.-a-d. je lui fais prendre une place stable, la place du roi du firmament tt ) Ie crois que I'usage ac!uel du verbe OU<1lAEUW raltache au 7) Ce n'est que dans un seul age d'une chronlque roum alne inedite que l'on trou Q'e au lieu du verbe rournain, qui signifie se coucher, Ie verbe impadip. Mais Bogrea attribue Ie f.alt a un h:Wenisme du chroniqueur d'autant plus que cette chronique, selon R u s S 0 et Car t 0 jan, a
e"te
.traduJte du grec.
8) Celte meme opinion est soutenue par C. Nicola i dis, l'auteur do 'E'ru}J.oAOYlKOV AESlKOV r~, KO Ur<100AUXlK~, yAW<1<1~" Athenes 1909, s. v. o'KCurtTOU. (Cf. dans Ie meme dictionnaire Ie verbe (jQUPoutuiO'TE. (5. v.) qui, selon nous, provient du grec c)Ouppounwvw). Mais - doit-on ajouter - Nicolaidis manquait de competence sur les questions linguistiques. 9) 'Ail~vd 38 (1926), 137- 38. ' ") 'ErrEr~pL, nUVE""'r~}J.(ou 'Ail~vwv, 1911- 1912, p. 1- 2. Cf. 'Ail~yd 28 (1916). AESlKOYPU
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subslantif cerf-va I a n I pravient de I'expression bien connue et jadis tres usilee 6acHAEoEl 6 1]l-10<; = Ie sol e iI r e gn e, i! est Ie roi, Ie maitr e du firmament. II elait facile d'identifier au solei! Ie cerf-volant qui plane. 12) Mais revenons it l'expression d'Oenoe, qui, selon nous, devait eire autrefois plus couramment employee_ On sait qu'en grec I'aotiste ne marque pas seulement une action accomplie une fois, mais aussi tantot Ie commencement de l'action verba Ie tantot la fin de cette action. Ainsi nous avons, outre les aoristes du premier type, deux autres aoristes differents, 13~ p. ex. c",,,,')avEv, EYEvviJ,')~, TeO"aUTa E(",bv b rauO"aTe. Bien entendu, certains verbes ont d'a pres leurs sens un aoriste inchoatif, d'autres un aorisle terminatif. Mais i! an·ive souvent que Ie meme verbe, suivant son emploi dans la phrase, forme tantot un aoriste inchoatif, tantot un aoriste terminatif. Le sens que I'expression OMll-, OZI 6 ~l-IO<; possede II O enoe pourrait aboutir II la signification: Ie s 0l e i I set r 0 u v e auf i r m a rn e nt, etant donne qu'i! est impossible de determiner exactemenl Ie moment OU Ie solei! se trouve au zenith pour que la signification du verbe ail pu rester fixee. Mais nous ne pouvons no n plus negliger une aub·e evolution semantique, d'apres laquelle oaO"Il-EuEl 6 ij \ lO<; primitivement signifiail: «il es t Ie roi du firmam e nl, il se t rouve au firmamen h; cette expression elail par la suile employee it Oenoe par excellence au sens litteral (6aO"IAEoE1V TOV ijl-lOv - se It·ouver au zenith = p.EO"oupaVelv). Si cette derniere hypothese est plus vraisemblab Ie, nous devons considerer Ie age de Plularque qui suit comme contenant pour la premiere fois Ie verbe 6aO"Il-,U]) au sens de se trouver au firmament (pour Ie soleil) : Plut. 2,155 A, «~ p.ovo<; (sc. 6 ijl-IO<;) ii P.Ul-10"Ta TWV ,')EWV EAEu,')epo<; EO"n Kai aUToYOP.O<;, Kai KpaTEl rruvrwy, Kparelrm 6t 'm'OU6EYO<;·
fir m arne n t, i I set r 0 u v e auf i r m arne n I, montre que nous avons it faire ici II un aoriste terminatif. En ce qui concerne Ie verbe 6Mll-Euw on devail dire autrefois : Ie sol e i I «r eg n e' p e ndan t to ut e I a j 0 urn e e. Quant au solei! couche, on devail 12) A Conlslres de I'ile d'Eubee (M. Ph a vis a bien voulu nous donner cette Information), les (nfants emplolent entre eux "exp ression: Co. UTOC; T~ 6:::U:HAEUEL T~V 1r6fpa. TO U = ce lu i- la fait cregner::t sa pierr e, c.·a.-d. it la l a n ce t res h au t. Dans eet emplol Ie sens du verbe ~ct(nAE6w dolt eire conslderecomme voisin du verbe P.et'Ewp t~ElV) sens qui es t egalement d'usage dans Ie ca!;
du cerfMvolant. 13) Cf. 1. N. Xar):'16uKl, 'AKU6'1P.E1Kcl 'AvuyvwO")lara, vol. 2, p. 230, note I.
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dire q u' it ne ere gn e> pi u s, q u'i I ea regne> et que de mai n it eregnera > de nouveau. Ainsi C6::""lA6U"6 prit Ie sens de, i I a a c com p lis 0 n t r a v a i I quo Ii die n (comme un roi), par consequent: il s'est couche. Mais quand par I'usage I'aorisle t6""'lA6U"6 concernant Ie solei! a signifie es' es t co u c h e<, Ie present a pu tres facilement prendre Ie sens .s e co u c her>14). II est arrive que Ie verbe 6""'A6UW (dans I'usage en question) a pris une signification contraire a celie qu'i! avait auparavant du fait qu'une fois Ie solei! couche, i! se produit un eta! de choses nouveau, oppose au precedent (L'usage et Ie sens de I'aoriste ont exerce une influence, comme i! a ete dit plus haut!; la nuil succede au jour. D' ordinaire, les autres verbes ne subissent pas pareille evolution semantique, a cause de leur signification. Pour cetle raison, bien que plusieurs verbes forment des aOl·isles terminatifs, cependant ces aorisles n'influencent nullemenl leur present au point de vue semantique I5). Neanmoins, nous pouvons trouver dans Ie grec moderne certains verbes qui, par une influence analogue de leur aorisle lerminatif, on! change de sens. Ainsi Ie verbe 1tAayuJ.;w ( = se coucher, se metlre au lit) qui, en certaines regions, a egalement Ie sens d'elre dans son lit 'd' eire couche, doit cetle seconde signification a son aoriste "'[Auy,a"a, qui signifiail: j erne suis couche, je me suis mis au lit. Ie crais avoir trouve l6) une evolution semantique analogue pour Ie verbe llaKpevw (Erotokrilos, edit. Xanthoudides, IV 351-2: p.a SWVTUVi) a p.' a
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Tandis que Ie verbe lHIKpBYW siqnifie ordinairement: j em' e10 i q n e, dans Ie aqe ci-dessus on ne peut Ie com prendre que dans Ie sens de: je suis lo in, c.-a.-d. que Ie verbe p.aKpByW a subi la meme evolution semantique. De I'aoriste t p.a Kpuva = j erne suis eloi q ne, j' ai ele lOin, Ie present p.aKpevw a pris Ie sens de: je suis l o in. L'evolulion semanlique (due a. l'aorisk) de ces d eux verbes rend, a. notre avis, plus vraisemblable I'explication presenlee plus haut, que nous proposons pour l'expression 6CI,n· AEUEl " ~ ),. lO<; (= Ie so lei! se couche).
• Tandis que je publia is dans l'A,')~Yd I'elude precilee, m~n colleque M. N. And rio tis, redacteur du Dictionnaire historique de la langue qrecque moderne, faisait imprimer dans la <2 e i I s c h r i It f ii r ve r q lei c hen d e S p r a c h for s c hun g. un ali icle, que je n'ai connu qu'en epreuves et dans lequel i! donne une explication du verbe 'Kp.a:c,ou (
'Kp.a:c,ou a. Imbros rappelle celle de ~CI cn),.Euw. Par cons~quent, nous pouvons egalement ajouter ce verbe a. ceux que nous avons mentionnes dans noire elude, com me ayant subi une evolution semantique analoque. En terminant, nous insisterons sur la necessite des recherches relatives aux langues balkaniques qui ne sont pas limitees simplement a. la connaissance de la langue a. laquelle se rapportent les observations faites. En tout cas nous considerons comme indispensable du point de vue methodoloqique que les savants, qui s'occupent des questions pouvant avoir un interet commun pour les langues balkaniques, soient au · courant des recherches de leurs colleques dans d'autres pays des Balkans. Ce n'est qU'd celie condition que I'on poun'a eviter des erreurs scientifiques et que la recherche poun'a etre plus feconde. Mais ce resultat ne sera atteint que lorsque les langues balkaniques seront accessibles aux savants des Balkans et lorsque les relations intellectuelles entre les pays de la Peninsule seronl plus develop pees.
M Kriaras
Athenes
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Les peuples balkaniques dans Ie folklore roumain es relations economiques et sociales des Roumains avec les L peuples voisif)s, ont influe naturellement sur leur esprit et determine des appreciations sur les traits caracteristiques des individus d'autre nationalite, avec lesquels its sont venus en . Les gens du peuple ont exprime leurs appreciations dans des proverbes, des anecdotes, des chansons, - en un mot dans tout ce qui constitue Ie folklore du peuple roumain. Certains des peuples balkaniques sont frequemment mentionnes dans Ie folklore roumain. Tel n'est pas Ie cas des Serbes dont it )7 est rarement question. Citons un jeu de mots - ou plutot une eph"ramme - que les jeunes gens lancent pendant la danse: Sur Ie coteau fleuri, Le Serbe fait paitre les moutons, Et sa f emme les chevres. Le Serbe a perdu son sarrau, Et sa femme Ie tahlier ,I)
C'est une raillerie, motivee par la conviction du pa)7san roumain qu'it est plus sagace que les representants des autres peuples ... Pour la meme raison on trouve souvent, dans les dictons des Roumains, des appreciations defavorables sur I'intelligence des gens d'autre nationalite : »On n'a jamais vu un cheval vert ni un Serbe prudenh,l)
est Ie dicton Ie moins sarcastique, en comparaison dit sur les Bulgares et sur les Grecs:
a ce
que ['on
1) ~ez a toarea, re'\7ue de folRlore. Direch;uT: Arthur Gorovei. PoWeenl. 2) J. A. Zanne: Proverbe1e Romanilor (Les provcrbes des Roumains). VI, p. 308. Bucure~li, 1901.
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.On n'a jamais vu un cheval vert ni un Bulgare inuHligent« ;') .On n'a jamais vu de Bulgare intelligent, ni de Juif qui ne trompe pas, ni de Grec sot«; .D n'existe pas de Grec genereux, ni de Jui! sot ni de T'Zigane
.n y a
honn~te « ;
deux choses que Pon ne trouve jamais: un cheval vert et un Grec
raisonnable«.
• On trouve, dans Ie folRlore roumain. beaucoup d'anecdotes dans lequelles les Bulgares sont decrits ironiquement. Dedou Ivan est Ie personnage caracteristique qui symbolise Ie manque de sagesse des Bulgares. Ecoutons: Une bande de Bulgares, conduite par Dedou Ivan, traversait un ehall1P, pendant une nuit OU la lune pleine brillait splendidement. Pres d'un puits, ils s'arreterent pour puiser de l'eau, mais ils remarquerent que la lune etait tombee au fond du puits. Que faire pour remonter la lune it sa place, au ciel? - C'est toujours it moi que vous demandez des conseils, dit Dedou Ivan. Que iaire? Eh bien, introduisez vos crocs dans Ie puits, enfoncez-Ies dans la lune et tirezl Les erocs s'acerocherent aUx madriers du puits, les Bulgares tirerent it toute force et tomberent, la face en haut. En voyant la lune dans Ie ciel, ils etaient bien fiers de leur .oeuvre 4}.
• Les Bulgares avaient seme du sel, comme si c'etait de !'oignon. Le sel ne p'Oussant pas, ils eroyaient qu'on leur avait vole les graines de sel, et ils installerent des veilleurs, pendant la nuit. Un de ces veilleurs s'endormit. Une corbeille s'assit sur la tete du veilleur endormi 5}.
• Une dizaine de Bulgqres, sur la proposition de Dedou Ivan, se promenaient dans un champ; tout it coup pamt un lievre, qui ~e perd.it dans les broussailles. Comment faire pour !'attraper? Dedou Ivan trouva Ie moyen: Allons chez nous pour prendre des pies, et revenons ici pour fouiller les btOussailles; de ceUe maniere nous trouverons Ie lievre. 3) Zanne, op. cit., p. 24 (Ja meme note pour to,ute la serie des pro'Verbes cites). .f) Zanne, op. cit., p. 27. 5) Zanne, op. cit., p. 27.
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l
- Bravo! Vive Dedou Ivan! Les pies sous les bras, les Bulgares se disputaient au sujet du iranchant de leurs outils. - Le mien est Ie plus aiguise, dit run d'entre eux. - Ce n'est pas vrai, repondit un autre, c'est Ie mien. Comme ils etaient sur Ie point d'en venir aUx mains, il a pres d'eux un pretre montant sur une jument, dont Ie poulain trottait a ses cotes. Pourquoi vous querellez-vous? demanda Ie pretre. - Voila pourquoi ... - Eh bien, je va is trancher Ie differend. Demontez les pies; retenez les bois et mettez les lers dans mes besaces; je vais courir .a toute hate: Ie plus aiguise des pies sera celui qui brisera mes besaces. - Bravo! crierent les Bulgares. Le pretre partit et ne revint plus. Comment ce venger? On proposa de tuer Ie poulain qui s'etait attarde parmi les brousailles. Mais comment y proceder? Dedou Ivan trouva la solution: - Deshabillons - nous completement, charqeons Ie poulaln de ·tous nos habits; ecrase sous ce lardeau il tombera mort. - Bravo, Dedou Ivan I Charge de tous les habits des Bulqares, Ie poulain prit la tuite, 'sur les traces de la jument 6).
• Et, maintenan!, apprenons comment les Bulqares ont conquis Constantinople. Les Bulqares, sous Ie commendement de Dedou Ivan, ont decide de conquerir Constantinople; mais, comme ils ne connaissent pas I'usage des outils de guerre, ils se sont armes de gros poi reaux, qui leur servent en meme temps de nourriture. Arrives sous les murs de Tzarigrad, les Bulgares s'arretent -contraries: comment proceder pour les demolir? Dedou Ivan trouva Ie moyen: tout Ie monde va pousser les murs, jusqu'a ce qu'i1s tomberont sur les Turcs. Dedou Ivan, a la tete de son armee, donna Ie si\!nal: - Oudri, brei (Allez-yl) - Oudri, oudri, repondirent ses fideles, qui poussaient de toutes leurs forces. 6) Zdnne, op. cit., p. 73.
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Pendant la nuit, la terre, tout Ie long des murs, mouillee par les gouttes de pluie qui tomberent, prit raspect d'un terrain glissant, ce que fit croire a Dedou Ivan que les murs avaient deja ete deplaces. lis recommencerent a pousser. - Oudri brei - OUdl;, oudri! Les Turcs, alarmes par ces cris, monterent sur les murs, et comme, dans ces murs, il y avait des trous par lesquels coulait de l'eau fralche, les Turcs remplacerent I'eau par du vin. Les Bulgares, fa tigues, burent de ce vin, s'enivrerent et s'endormirent. C'est de cette maniere que les Bulgares ont conquis Tzarigrad 7)•
• Du temps de la domination des P;lanariotes dans les pays roumains, les paysans, qui souffraient de la rapacite des agents charges de recueillir les imp6ts excessifs dont ils etaient accables, composerent des d ictons qui survivent encore de nos jours. On peut entendre des appreciations comme celles-ci : cLe Grec est une maladie pernicieuse qui penetre jusqu'aux 05. 8). «Le Grec a la langue noi;-e. 9) . Pour ex primer I'indifference des Grecs aux soufs du peuple, on disait: «Le 'Grec a allume sa pipe a la lampe suspendue devant les saintes images de l'eglise. I O). Pour expliquer la ruse des Grecs, on disait: ~ Un juif trompe deux Roumains; un Grec trompe deux juifs, et un Armenien trompe quatre Grecs. II). D'autre part, on reconnait la superiorite des Grecs, en affaires de commerce, par Ie dicton: «Faites bouillir un juif, il en sotiira deux Grecs>. Faites bouillir deux Armeniens, il en sotiira trois juifs» 12). La politesse des Grecs est raillee par Ie proverbe: «lis s'invitent comme . des Grecs it. l'entree de la prison. 13)•
• Comme les paysans ne pouvaient pas com prendre les mots que les Grecs prononc;aient rapidement, ils ont invente une anecdote pour expliquer la cause de ce qu'its appellent
4'lfl
Dieu et Saint Pierre se promenaient sur la terre et rencontreren t un Grec. Dieu dit a Saint Pierre: - Pierre, ote les entrailles de cet homme, lave-Ies bien et remels-Ies a leur place. Saint Pierre ota les entrailles du Grec, les lava, mais, au moment ou iI voulait introduire les entrailles da:1s Ie ventre du Grec, Dieu I'endormit profondement. Pendant Ie sommeil de Saint-Pierre, les c.'1iens devorerent les enlrailles. que Ie Saint rempla<;a par les entrailles d'une chevre. - As-tu execute mon ordre? demanda Dieu. - Si, Seigneur, je lui ai lave les entrailles. - Dis-lui de se lever I Le Grec se leva. - Dis-lui de parler! Le Grec comm~n<;a a beler comme les chevres l4).
• Comme les Grecs, partis pauvres de leur pays, s'enrichissaient rapidement en Rountanie, on raconte I'anecdote suivante: A la veille de la nouvelle annee, Ie menage grec ramasse tous les objets de la maison et en forme un amas au milieu de la chambre. Le mari, assis d'un cote de I'amas, demande it sa femme qui Ie regarde du cote oppose: - Est-ce que tti me vois? Et la femme de repondre: - Qui, je te vois. A qooi Ie mari replique: - Celie annee-d, tu me vois, mais I'annee prochaine, tu ne me verras paslS).
• Le paysan roumain tenail les foncfionnaires grecs du lemps e pour des individus Ires rapaces. Une chanson parle d'un Grec qui a vendu sa femme: George, enfant de Gree, Avait ete bien riche, Et puis il devint pauYJ'e, Et traversa It's desert. Avec sa femme, Cherchan t de,; affaires.
H) Sez atoarea, IV, p. 6. 1.5) $ezatoarea. VII, p. 88.
473
II
II arriva dans une foire. Les Turcs lui demandtkent: - Est-ce que ta femme est ~ vendre? . - A vendre, la pauvrette. - Et a combien veux-lu la ceder? - Une centaiue et quelque chose de plus. Les Turcs commencent . a compterj Elle commence a soupirer j On Ia vend sans regret, Comme si elle n'eta.it pas sa femme. Et eUe dit: - Je D'ai jamais pu croi re Que I'amour ait une fin : Je o'ai jamais pu penser A boire Ie verre jusqu'a 1. lie.lI)
• De tous les peuples balRaniques, ce sont 11'5 Turcs qui occupent Ie plus de place dans Ie folRlore du peuple roumain. ma is, fait CU1;eux et difficile 11 expliquer, I'on ne trouve, dans Ie folRlore roumain, aucune trace de haine contre les Turcs. qui ont ete, de tous temps, les ennemis les plus achames des Roumains et de leur religion chretienne. Aucune raillerie sur les Turcs dans les proverbes roumains; quand iI y est question d'eux, on pourrait croire qu'i1 s'agi! de gens qui ont traverse Ie pays en voyageurs et n'ont exerce qu'une tres faible influence sur les moeurs et la mentalite du peuple. Voici les proverbes les plus COUl'ants: «Tel Tun:, tel pistolet •. «Le Turc te bat, Ie Turc te juge •. «La justice n'existe plus du temps des Turcs •. «Donne au Turc de I'argent, et 'arrache-Iui les yeux •. «L'amour du Turc est. sur les qenoux •. Le souvenir des invasions turques se maintient vivant, encore de nos jours, dans un ancien dicton: «II se hate comme si les Turcs arrivaient·. Et quand on di!: «rai mange comme un Turc pauvre· 18), on veut exprimer que Ie plus pativre des Turcs se nourissait, en Roumanie, comme un richard du pays.
.
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" ) ~zaloarea, III, p, 58. 17) Zanne, pp. 413-416. 18) ~zatodrea, 1, 218.
474
II 'i a beaucoup de chansons populaires ou I'on exprime la terreur qu'inspirait au peuple la possibilite de tamber en esclava~ chez les TurC5' Non, non, mon cheri~ La J ustice va eD decider!
A travers Ie coteau nrdn Pnssen t deux amants: Lui est vaillan t et cHile, En e est blonde et belle. En marchant, il lui rut.:
Le vaillant meurt dans la Ior~t, Et sa belle est eruem. En marchant a pied pres de. )ut Ene se {atigue e1 lui dit.: - Seigneur, laisse-moi monler lUI' le
- C1tante to. chanson, rna mis, Car je l'aime de tout mon coeur.. - Je chanternis, mon cheri, Mais l'kho de Ia (or~ Pourrait attirer Ie ,brigand. - Tant que tu seras a mon bras. Ne crains pas Ie dangcd
t:heval~
Lei pieds ne me soutiennent plus_ - Je Ie {eraIs ,'olonders, 1\1a petite, Mais je crains 18 {aute-~ · Man conrsier est encore jenne, Ses pieds lont minces, C'est a pein e qu'i1 me porm Avee taus me!. p~e~ Et nvec mes armes 10urrla - Moi,. je vais le maUllire-: Que tu te sechcs conlln~ les bon, Que tu trembles comme l'herba, Que tu de,-jennes esclave che~ 1es Turcs.'"}
EHe a chante 18 chanson. Le brigand se present&, Et Ia lutte s~engagea) Leurs annf!S se bri seren~ Leurs ceintures se d~ nou erenL Viens nouer rna ce inture, Et que Dieu te protege.
Pour ne pa5 devenir I'esclave des Turcs, une Jeune fille se Jette dans la riviere. La cour tu halayn,
Au sommet de In mon tagne Chante Ie petit du coucon; La -bas siegent Irina avec Pintea. J rina se coucha, De bon matin eIle se leva, LeI yeux noin eUe se Java, La COUT cUe balayn, D es Jarm es eBe versa, L eI balayures elle porta La ou dansent Ies jeunes gen.) Ou tiennent conseil les vieiUards, Daus ttl eour elle entra) Du fond du coeur elle soupirn, Et toule Ja cour trembta. . - La ch~rie de ton perc) lrinn., De bon matin tu Ie levas, 'T es yeux noirs tu lavas, 19) ~zatoarea, II, p.
Les balayures tu portas ou dan sent les jeu ne! gens, OU tiennent conseil les · vieillnnls; E t dans Ia cour quand tu reHtra~ Du fond du coeur tu soupiras, Et toute 10. cour trcmbla. - Comment De pas soupirer, Quand je vois In grM:e Qui nous menace. - La ch~rie de ton pere, lril'l'B, Ce n'est pas un nuage portant la g l,"~le-; Ce sont les Tures qui nous envnhissent, Et ils viennent pour l'enlever. Mais, moi ie De te Iflcherai T ant que la ti~te r estera sur mes ~paules.
La
5.
475
fEt, -regard8.Jlt -en mTi~re, :Us :direut : - Je ne ,ais pas: Cest Ie saleH qui se I ~ve, Ou e'est [rina ..qui ;paralt. En se retournant, lls tro u v~ rent Irina
'Il ne fi ~i t pas sa parcS1e. Et les Turcs nrri\'ertt. Irina se cache . L es Turcs en trent dans In chambre : - Bonjour. onele vi ew:. - I e vous prie: ,veuel .dlner. - Nous ne sommes pas venus pour
Qu'ilt. enlev~ren\, Et partirent A gI:And .trot . Irina dit : - Tures, payens. Laissez-moi rentre.r;, Car j'ai .onhlie Mon ouvroge.ell bard de la . len~t~~1 Et la bourse sur ta .table. Conune tes 'Iures 1a IAcUren~, Elle se ¥eci'pita dans .10 .J;th.; iere . Et eria : - PlutOt que d'~tre l'elclave des Tures,
diner, N 6us sonunes venus ,pour .demander .en marioge. - Mais qui d.emander en manage? Irina est mort,e. - Ce n'est pas A croire . - Venaz ,Yoir son :tombeau.. Je l'ai enterree A la fontaine oil pousse L'herbe vieille.
Je prer~re ~tre In nourriture Des grenouilles,eJ. .de. poissons.-4
Us ont monte spr Jeurs jCoursie.rs Et partirent b. la hAtf;,
• On redoulail l'esc1ava!;l'e chez les Turc~, parce que Cf'Ux-ci avaiefll la .repulation d'etI·e crUels: d'apres une ~royance populaire ns elaienl les descendants d'un chien, comme faffirme ·Ie conle suivanl: II elail. ~ ·Tzari!;l'rad, ·un \)'rand Empereur qui ri'availqu'une seule fille, qu'n aimail beaucoup, el doni n satisfaisail taus les C3prices. II lui aUt·ail donne du lail d'ois~au, si elle lui en avait demande. Nalurt'liemeri\. ,'Empereur avail l'int~ntion de marier sa fiHe 11 un fils ,d~empereur .comme lui, et .de la .doter de .Ia moitie de son .empire. La fille de 1'Empereur ·aimait ionnement les -chiens d, par malheur, elle devint enceirite d'un de ses chiens. Desole, I'empereur assembla un !;l'rand conseil, qui decida que fa pecheresse soil chassee.· . L'Empereur fail monter -sa fille dans un navire bien approvislonne qtl'i1 Iivra 11 ~a merci des venls. .Le navire accosta
$e. 'Hoare..
I. p. 43.
Arrives a · 1'3
•
Dans une chanson iI s'agit.des relations sentimenlales entre une jeune fille de Moljavie et un Pacha lure, dont e1le elait la fian cee. Lorsque 18 IeuilIe- de l'arbre: Est camme Wle. petite. monnaio... La forl!t est cambl e de vaillants~-. Quand la. feuille ell,.. comme une grand1r, monnaie, La forl!t est camble de brig.andsi. Quand I'herhe est. de 16: grasseur. d?~ 8iguille Et 10 [euilIe camme une mannaie). Tout brave est. comme.' ·le Mtre. Pres duO ' hUre Ie phis. grand; Un Pncha est couch~ mala de" Et it ses pied, veille:- sa· bien aimee Qui lui dit: - Menrs, m ~m, fiance. ch~~ . Ou hien leve-toi,. Car j'en ai assn De toumer tes. coussins Tant6t a l'ombre,
TantOt au soleit. lui rlpondit: - Ma bien cherie maitTessea: J e sera; gu~ri Lorsque tu m'apportaas. Des mures a Ia Mi· Carcme, Du [ramage blanc a L!Epiphani8j..
n
Des gla~on.s pendant Phiver- Mon bien petit. cheri" Tu peuJ( vivre,. til pew: mounr,. Je ne trouverai pas de tell es chose.. - Ma bi en. p.etite ch~riell J\.,ya bien aim~e- maitresS8,., Tu n'es plu.! un enfant, Et~ I10urtant tu: ne com~rends rien : . . Les mures, sont tl!s. ):eux., ~ he fromage blanc. est ton tune-'I Les gJa~ons sont. ta bouche, . Tu me consoles. avec cUe."l
• " ) $ezatoarea, III, p. 73, XI, p. 188. 22~ ~ atoarea, . 1.. p. 115..
4.7'1'
On raconte encore, dans I~ villalles, les combats des Roumains ave: les Turcs, auxquels on altribue parfois de3 sentiments de franchise, comme dans Ie conte suivant: Apres une guerre entre I ~ Roumains et les Turcs, les deux armees se mirent d' accord . pour elire chacune un representant parmi ses combattants. Les deux soldats elus devaient se blasphemer I'un I'autre et dorenavant, l'armee representee par Ie combattant dont Ie blaspheme sera it moins oulralleant, devait etre considen!e comme vaincue pour toujours. Le combattant turc de maudire: - Q u'i1 vous pel;sse tanl de combaitants que vous aballez de porcs pour les fetes de NoH. Et Ie Roumain de repliquer: - Que parmi vous perissent tant de combatlanls que nous cassons d'oeufs pendant Paques. Comprends-lu, Turc? - Oui,bre, je comprends. Trop, trop, bre Roumain, c'est trop23) .
• II y a, dans Ie folklore roumain, beau coup de ballades cele. brant les exploits de certains heros qui luttaienl bravement contre Turcs, qu'i1s allaient attaquer meme 11 Constantinople. Citons les ballade3 «Novac> et «Gruia, Ie fils de Novac> qui sont les plus caracteristiques.
res
NOVAe Dans les temps anciens n'y avait pas de fusils Ni d'epee! Qui pussent nbattre Novae. Sur Ie coteau ,'enli. Au b~.lcon de sa maison, Novae dine de poisson i D boit et Se distrait. Groin reste rAche, n De boit, il ne mange pas, I.e chapeau lui cache Ies yeux. - Pourquoi es-tu rAche, Gruin, sans boire ni manger, I.e chapeau sur Ies yeux1 As-tu envie de te marier, as-tu la riostalgie de Tzarigrad? - Je 0' ai pas envie de me marier, Parce que t01,ltes Ies fiUes me repoussent, Mais j'ai la nostalgie de Tzarigrad. - Groia, Gmin, mon fils cheri, Ne va pas a Tzarigrad,
n
au
"') ~.3toarea, XVI,
p.
Car Ie yin des Turcs est dang-erem.; Tu en boiras, tu t' enivreral, Le, Turcs te d~couvrirOllt -Et te 'lieront. Mais Groin n'obeit pas, Son coursier it etrilla, . Rapidement il Ie monta Et partit pour T'larigrad . A l'auberge de l' Empereur, n s' assit il la table Et commanda du vin A la "adraH ) Qu'i1 va payer avec son schako Plein d'argent. Anitn, la cabaretiere lui rut: - Mon brave, Tu boi' depui, troi, joun, Tu as dejA vide trois ruts, Et tu n'as rien paye. - Toi, Anitza la cabaretiere, Es-tu jeune fine, au bien es-tu epouse?
125.
24) Ancicnne mesure de capaclte ~ pour les IIquides, equlvalente au deca1 itre.
Donne-lui du vin vieux de neuf ans, Comrue nux fils de l' Empcreur: Une g outle pour un thaler, Une vadrn pour un ducat, Et demain j'enverrai Sept mille Turcs braves, Lei plus choisis j lIs vont Ie Iier Et l'enfermer dnns la pIns forte prison Qui n'a jamais reliu d'esclaves.
- Je ne suis ni jeune fille Ni I!pouse: Je suis une fleur sur Ia mer, Et je fais mettre les braves en prison. - Si tu es une !leur sur 13 mer, Moi, je suis Ie grand bromaire, Je tombernis sur toi, fleur, Jusqu'a midi prochnin, Si je ne craignais pas rna perte. En entendant, elle s'e!fraya j Elle se v~tit de bla nc, Se chaussa de pantoufles jaunes, Et courut chez I' Empereur - Toi, Aniha Ia cllbaretiere, Tu es depuis neuf ans a mon ,enice, Et tu ne t' es jamais presentee Tant eIIrayee. Es·tu venue pour me paye:r: de I'argent, Ou n'as·tu plus de vin it vendre? - Le vin n'est pas fini, Je n'apporle pas d'argent, Mais, dans mon cabaret, II se trouve un joli jeune h omme Qui a III taille d'lln soldat, Et Ie visage d'une ~Tande dame ! Son visage est comme l'ecume du Jait, Ses yeux son t comme Ia rlUre du champ Cueillie au Crais, Que Ie sol eiJ n'a pas touchee; Cueillie a fleur de terre, Et que Ie vent n'a pas agiMej Et de voir ses sourcils Qui sont comme Ia plume du corbeau! So. petite bouche Est surmontee d'une moustache noire, Comme celie de l'ecrevisse Qu'il fait nouer a la nuque. II pousse des cris comme un ours; n t 'eCfrnye en te regardant. - Je te prie, pour l'amour de Dieu, Ne lui dis pas OU je demeure. C'est Groia, Ie Iils de Novac; II a deja trois fois pille Ie pays, Et s'n se CAche n ne me menagera pas. Rentre chez toi, Donne-lui it bohe tant quil vondra, Et De lui demande par de pnyer.
Gruin a bu et it s'est enivre, a couche sur les nes de la mer. QUAnd les Turcs npprocherent, Le vent lui remuait Ia chevelure; Les Turcs s'enfuirent. Mais nn vieux Turc A Ia barbe de payen, Avec nne corde de soie Six fois ent relacee, Grosse comme rna main, Le surprit et Ie Jia Et l'enfenna dans Ia prison. Au-lIeuus de la prison. La Coarb a :l5) croassait. Gruia lui dit : - Ohe, Coarba, rna cherie Dieu ne te sera pas favorable Si tu te nounis de mon corps, Et si tu bois de mon sang. - Je ne suis pas venue avec cette intention; J e suis envoyee par ton pere Pour te pr~ter mon secours. - Si tu es justieiere, Coarba, Descends chez moi, Apporte-moi un bout de papier Et une plume, pour ecrire Amon pere et l'avertir Que demain les TurcI vont me pendre. La Coarba repartit. . Elle trouva Novae au diner, Et lui dit: - Novae, grand brave, Laisse Ie d1ner au coin du feu Et jette la cuillere: On va pendre ton fil ii. n jeta Ia cui11ere, Prit ses armes,
n
25) La femelle du corbeau; en roumaln c:corb:t.
479
.It. la prison, il dit a Gruia : - Gruia, Gruia, mon enfant, Tu n'as pas sllivi mon consei l, Et Dieu t 'a puni. Veux-tu lutter nux flnncs Ou au milieu du groupe? - Je vais lutter au milieu. - Gruin, Gruia, mon enfant, L a prison t'a affnibli, Je ne peux pas compter sur t oi; Tu vas lulter aux £lanes Et moi au milieu. Par ou ait Gruia, La rue resta deserte, Par ou ait Novac, Le vide se fit. Aprh une heur e et demie 11 n'y avail plus de 'l'ures combattants.-)
Se travestit en moine, E t aHa a Tzarigrad Chez I'Em pereur turc, A qui i1 dit: - J'ai oui dire, Grand Empereur, Que tu as des esclaves a executer, E t il n'est pD.S permis , De les faire pendre Sans qu'ils aient communie, E t i1 n'est pas permis de Ies perdre Snns qu'i1s soient confesses. - Bien, je vais les confesser , Mais je ne leur pardonnerai pas. Novae,en allant vers la prison, des ducats dans les rues, Que les Turcs cueillaient. Lnn ~ai t
• GRUlA, PILS DE NOVAe ET SA
Tu labourerss Ies champs avec six
Au pays de Hat?:eg, Dans l'nuberge de I' Empereur, 00. les bergen boivent l'argent, L es freins, les massues Et jusqu'aux troupeaux, Gruia boit avec les jeunes femm es : Vune lui r end Ie vin doux, L'autre lui prepare Ie lit. Et la troisiem e Ie cajole. Le jour e, la nuit e, Gruia s'amuse avec eUes. Mais lorsque Ia mere entendit Que son Gruia cheri Etait toujours a l'allberge, EUe courut vers lui Et lui dit : - Gruin , mon fils, Tn cedes toujOUT! A t es caprices ; Q uitte l'auberge et Ie! filles, Car tu perds m~me tes habits, Et pars pour Belgrade P our t 'acheter des boeues. E change ton cheval contre deux hoeu!s, Tes annes contre deux autres, Et comme chez nous it y en a encore deux, 26) ~:zatoarea,
ME~E
boeu!s. Puis Gruia oMit, II courut a la ~ille, n vendit son cheval pour deux boeu!s, Les annes pour en acheter encore deux, Et cowrue chez lui it y en avait encore deux, n sortit au champ avec six boeu fs. En rentrant a la maison n dit it sa mere: - Voici, j'ai achete des boeufs, Mais a vee qui labourer? - Ne questionne plu s, Gruin: Avec ta soeur Roxandre. - Mais de quoi me faire un fouet? - Avec les cheveux de ta soeu r , Car eUe a nne chevel ure A six meches, Du temps 00. eUe etait fillette. Gruia partit pour Ie champ commen~a it labourer; n lnbours au printemps Jusqu'.1l m idi et jusqu'au soir. Mais, parIois Roxandre Et
I. p. 107.
480
T out d'un coup je l'ai reconnu, Car j'ai lutte avec lui Quand il a pille notre pays. Les Turcs alon de ceindre Groin, Et un Turc de lui crier : - Dis done, cochon de Grui3, De queUe m ort veux-tu mour ir: Que je t'etrangle avec des cordes, Ou que je te reduise en cendre, Ou te pique avec la lance, Ou t e coupe avec l'epee ? - Nobles Turcs, Tuez-moi comme vous voudrez, Mais permettez-moi d'ehord D'ecrire une lettre; De man chapeau je tirerai Vne feuille de papier, De rna poche une plume, Et j'ecrirai a rna mere, Afin qU'elle sache Que je me rends mort a. vous, E t qU'elle ne m'attende plus.
Sen allait lui apporter de l'eau; Elle cUl!iIlait de beJles £l eurs E t en {o...isait une couronne D on t elle fit endeau n Groia: _ Gr uin, mon petit frere, Qunnd tu te marierns Je vnis te parer de ectte eouronne. Alors Gruia I'ernbrassa Et lui dit : je te ferai danser . En apportant de l'eau, Roxandre fut surprise de ce qU'elle \'oyait: Gruin, man petit frere, R egurde les nuuges noirs qui nvnneent, Et les boeufs qui quittent Ie sillon; 11 va pleuvoir et it fait nuit. - Ma soeurette, que tu es intelligente! Ce que tu r egardes, Ce ne sont pas des nuages: Ce sont les Tures payens Qui vienncnt pour tuer les Rouma.ins; I1s viennent pour m'egorger, Paree que je. ne leur fais pas du bien. - nOnjOllr, laboureur, N'as tu pas vu er a cheval Groia de Novae Ie Grand? - Mais oui, je l'ai vu , 11 est e comme un diable.
Alors les Tures lui permirent D 'ecrire a sa mere. II fourra la main dans sa poche, Mais au lieu d'en tirer la plume, 11 sorti t Pepee aigui see, Au tr anchant empoisonnli. II en a tue tant qu'il a pu, Les Tures tomberent en nmns. Un seul Turc il epargtl8, Pour (aire porter Ia nom'elle au village. - Ma petite soeur, Fais sortir les boeufs, Car il (ait soir, Et nous rentrerons, Car nous avons laboure, Nous avons seme, Nous avons fa it murir Et nous avons moissonne." )
Et iIs ont COUnt Gomme Ie vent Vers Ie pays de Hatzeg, A l'auberge de l'empereur, OU les bergen boivent leur argent. Mai s un Turc, un brave soldat, D it a ses compagnons : - Vous ~ tes I ous, Tures; Arr~tez -vous, ne courez pas, Car vous ne trouverez pas Gruia; Si vous voulcz l'attraper, G'est celui-ci mt'!me; liez-Ie; Des que je Pai apercu,
Quoique redoutes, les Turcs avaient la reputation d'etre honnetes eUustes. Un petit conte veu! qu'i!s aient eu une conception speciale sur J'education que les parents devaient donner it leur enfa~ts. Du temps ou les Turcs etaient tout-puissants dans notre pays, un Turc demand a J'hospitalite it un Roumain, pour diner et er la nuil.
" ) ;;C, atoarea.
XXII, p. 118.
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Le Roumain avait un enfant de six ans, h~~s mal eleve: iI ne man\1f'ait que sur la table mise sur Ie sommet de la tete de son pere. Pendant Ie diner, I'f'rfa~t pleurait. Pourquoi ton enfant pleure-t-i1? demanda Ie Turc. - II n'a pas de raison p:lur pleurer, repondit Ie Roumain. - C'est impossible, «bre \1hiaour>. Ie ne man\1e plus. Va voir PQurquoi I'enfant pleure. Fais tOlit Ie possible pour Ie tranquilliser. Afin de contenter Ie Turc, Ie Roumain s' assit sur Ie plancheI', mit la table sur sa tete, I'enfant mall\1ea et ne pleura plus. Le Turc, pour punir Ie pere qui ne savait pas donner une bonne education it son fils, lui coupa la tete 28) •
• Dans une ancienne coutume, une espece d'exhibition it I'occasion dps felf's de Noel, un pel'Sonna\1e comique, «I'Oncle Turc', joue Ie role principal.
La Brezaia A la veille du jour de Noel. Un tzi\1anf', que I'on appelie -I'Oncle Turc>, c'nduit la «Brezaia>: un autre tzi\1ane de\1uise en animal qui rappelie une espece de chevre. Celui qui joue Ie role de Brezaia, 'se couvre la tete d'un morceau de toile; iI s'arran\1e la . bouche en bec de ci\1o\1ne et pOlie au-dessus de la tete ainsi qu' aux \1enoux un cercle \1arni de lubans el de c1ochetles. L'Oncle Turc esl vetu de deux peaux de moutons, les poils en dehors, entoures de quatre cloches. La Brezaia penelre dans toules les maisons, ou I'Oncle Turc recite un certain cantique de NoH (colind), el re~oit des cadeaux: un \1ateau, des pommes, du roti, de l'ar\1ent, etc. Pour la maison ou iI y a une jeune fille a marier, Ie cantique recite par I'Oncle Turc a Ie conlenu suivanl: Les saints demanderent aDieu De quai est fait Le vin et l'huile 'acree. Le maitre de ceUe maison A une jeune fjIle Que Ie Grand Serdar Demande en mariage. Quand elle partit pour la danse, Et que Ie Grand Serdar l'apcr~ut. La dot de Ia jeune fille
Diminua de mille brehis. La jeune fille rentra chez cUe, Et Be cachant dans Ie cellier, EIle se mit du blanc sur Ie visage,
Et du rouge aux Ievres, Et se crayonna Ies cils et Ies sourcib. Ene partit pour In danse;
Le Grand Serdar In vit, Et In dot diminua Otune dizaine de btHiers.
24) $e?atoarca, XU, p. 181.
482
Quand In jeune rille rentra chez cUe, Se cacha dans se cellier, Se mit du blanc sur Ie visage Et du rouge aux It'!vres, Et se cro.yonnn. les cils et les .ourcils. Quand el1e partit pour 10. danse, Et que Ie Grand Serdar 10. vit, La dot de In jeune rille diminuD. Du cheval brun de I'ecurie, Qui est bon a mouter.
L'Onde Turc et la Bn!zaia fonl des dr6~eries, pour am les audi/eurs, que rOnde Turc tache de frapper avec une massue de laiche 29). Arfur (Jorouei fiilticeni 29) Mircea Gorovei, dans la revue c;~zatoarea., XXIlI, p. ,1.
Faule d'impression. P. 470, apres 10 Ugne 28 d'en haut ajouter:
cCesl Ie voleur>, se dil son compall"non el, liranl sur la corbeille, it lua Ie veilleur endormi. 483
Balkanische · Betrachtungen Erster Teil
I.
ine Gruppe balkanisc'1er Freunde hat in Beoqrad ein Buch Vetoffentlicht mit dem Tite! . Der Balkan und die BalRaner,< ohne im einzelnen ihren personlic':!en Anteil am Gedankenqute und seiner sprachlichen Auspraqun!;! abzu!;!renzen. Wenn sie sa!;!en 'der Balkan und die Balkaner<, so meinen sie natlirlich: der Balkan den Balkanern. Diese politische Forderun!;! ist durchaus verstandlich, nicht nur aus einer Art von politischem Naturrecht heraus, sondern auch aus der besonderen Geschichte des Balkans und den bilteren Erfahrun!;!en der Balkaner im letzten lahrtausencl, zumal im letzten lahrhundert der sogenannten orientalischen Fra!;!e. Um diesen politischen Grundsatz mit Erfol!;! erheben zu konnen, mUssen sic':! seine VorRampfer nach zwei Seiten wenden: einmal an den Balkan und die BalRaner seiber, dann an Europa und die Europaer. Sonderbarerweise Iiegt die Sache so, dass sie beiden Parteien dasselbe saqen. Das pfleqt sonst bei politischen und Rulturellen Ideoloqien nicht immer del' Fall zu sein. Es ljlibt da oft ljlewisse Unterschiede f1r den Hausqebrauch und fUr die Ausfuhr. Es zeugt jedenfalls von einem !;!uten ljleistiqen unJ moralischen Gewissen, wenn man zwischen diesen beiden Seiten Reine wesentlichen Unterschif'de feststellen kann, im Geljlenteil, die Worte, nach verschiedenen Seiten ljlerichtet, erljlanzen einander polar; so erst erljleben sie den letzten Gehalt der Gedanken. Was dem einen recht ist, ist dem anderen billiljl. Wenn andere ihre Ideololjlie haben, z. B. eine panslawistische oder eine des ewiqen Fortschrilts der euroamerikanischen Zivilisation oder eine, nach welcher del' Staat Ein und Alles, Volk und Volkstum wenig und die Summe del' Staatsbiirger ljlleich der Nation is!, oder eine, nach welcher das VOiR alles und del' Staat nur die politische Form des
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• VolRes ist, warum sollt\'n die BalRaner nicht das Recht auf ihre eigene, ihre balRanische Ideologie haben? Sie brauchen nur zu beweisen, dass sie wirR!ich BalRaner und sich seIber als solche bewusst sind, sie mlis~en nul' beweisen, dass sie unter gewissen GesichtspunRkn eine balRanische Einheit bilden, eine eigenstandige und eigenweliige Einh.eit sowohl unter sich wie, als Ganzes genommen, gegenliber anderen Rulture lien und politischen Grossraumen, etwa gegenliber -Europa. oder Slideuropa oder Milleleuropa oder • Westeuropa oder O steuropa . ode, dem Pontus oder dem vorderen Orient, der Levante. Ich flige gleich hinzu, dass ihnen diesel' Beweis nicht schwer fallt. Die SchwierigReiten !ies;!en wo anders. WeI' sich von deutschen Lesern in b:i ndiger Klirze liber diese balRcnischen GemeinsamReileri unterrichten will, der braucht nur Doelgers Aufsatz in del' .Ge istigen Arbeit. IV,Nr. 14, zu lesen: .Dis RulturgC"schichtlichen Grundlagen del' po!itischen Einigungsbestrebungen des BaIRans •. Welcher Ali nun diese Ideologie sein wird, das hangt von zwei faRtoren ab: 1. von einem objeRliven, von dem Material an sicheren Tatsachen, das als Eeweis flir die AngC"messenheit (nicht .RichtiqReil.) dC"r Ideoloqie dient, und 2. von einem subjeRtiven, von dem Ziele und ZwecRe, den die Beqrlinder der Ideologie mit dieser vertolqen. Eine Ideolos;(ie ist niemals 'richtiq' im logischen, wissenschaftlichen Verstande. Wen n sie es ist, so ist sie es ausserdem. Mit dem Wesen der Ideologie als solcher hat das an sich nichts :cu tun. Eine Ideologie ist darnm auch niemals .falsch. im logischen Sinne. Wenn sie .fehlel: c .aufweist, so tut ihr das noch Reinen grossen Abbruch oder braucht es weniqstens nicht zu tun. Eine Ideoloqie muss aber immer bi.s 'zu einem qewissen Grade .richtiqc sein, dh. zum mindesten miissen die Tatsachen, auf denen sie fusst, in hohem Grade objeRtiv einwandfrei sein. Einen gewissen qrosseren Grad von .falschhC"it. vertragt Reine Ideologie auf die Dauer. . Man. muss bei feder Ideologie unterscheiden zwischen den Tatsachen, auf denen sie . baul, und zwischen den folqerungen, die sie aus die,en . Tatsachen zieh!. Manchmal stimmen namlich wohl die Tatsachen, aber nicht die folgerungen, manchmal sind die ideologischen Enderqebnisse nicht unrichtig, aber die GrundTatsachen stimmen nicht. Das R!ing! nul' flir logische, aber unwissenschaftliche Kopfe siimlos. Die geforderte Unterscheidurig zwischen dem Baumaterial und der Baugestaltunq ist ihrem'its wieder allzulo$sch. In der WirR!ichReit der Ideo-LogiR hang! namlich die Auswahl des Tatsachenmaterials, noch mehr seine Bewertung und Ausdeutung, ja die blosse MoglichReit 485
und FahigReit, solches Material zu entdecRen, von dem ZwecRe und Zkle ab, den der Ideo-LogiRer vf'rfolgt. Damit ist wiederum noch langst nicht gesag!, dass das Material oder seine Auswertung wissenschafllichen Ansprlichen nic." t genlige. Oft im Gegenteil: Augen mit ira et studio sehen manchmal scharfer, manchmal sogar richtiger als solche, die dem taciteischen Ideal entsprec:1en.• Scharf- ist librigens nicht immer auch .richtig c • Manchmal erhalt man die RichtigReit erst bei einem ge\vissen Grade von Unscharfe. Maler wissen das mitunter besser als Gelehrte. Man llano auch sagen: eine Ideologie spricht also noch langst nicht gegen die Richtiglleit der von ihr benutcten Tatsac:,en oder deren Ausweliung, nur gehort die Richtiglleit nicht cu ihrem·philosophischen Wesen und Wert. Und noeh dieses, ehe wir weiler sehen: Die Moglichlleit, gewisse Tatsachen, die bisher unbemerRt oder unbeachtet brachlagen, liberhaupt cu sehen und der Betrachtunq flir wertcuhalten, hanqt oft von dem erwachten Eifer - es ist sehr schon, dass das deutsche Wort Eifer im weitesten und tielsten Sinne ira un d studium in sich begreift - eines baulustigen Ideologen ab. Wie mancher Stein, den die hochnasigen Baumeister der Zunft einst verworfen hatten, ist auf d iese Weise zum Ecmtein geworden. Eine Ideologie, d ie in der Geschichte der Menschheit Bedeutung gewonnen hat und liber die nachzudenllen sich verlohnt, verflig! liber andere Kardinaltugenden als Li ber wissenschaftliche Richtiglleit, selbst wenn sie von dieser .noe:1 so viele Prozente besitz!. Ihre Kategorien bewegen sic:, nicht auf der Linie Richtig: Falsch, sondern auf einer Linie Wirllsam: Unwirllsam, Schopferisch: Unfruchtbar. Eine Ideologie braucht gar nicht «evUent wa!1r> zu sein, es genlig!, dass sie liberzeugend wirll!. Tut sie das, und daeu ist nur ein gewisser Grundstocll von einwandfreien Tatsachen und SchlUssen notig, so setzt sie sci10pferisch neue Tatsachen und neue Werte, die ihr eigenes Leben- leben. Man wird eimvenden, das seien Kategorien, die fUr anderes auch gelten, z. B. fUr die Reillame, fli r jede Art von Werbung, sagar fUr die bewusste, Iiiqnerisc.'1e Irreflihrunq des Eineelnen und der Massen. Stimm!. Aber desweqen ist die Reillame noch lange lleine Ideologie und die Ideologie noch lange lleine LUge. Es gibt Reillamen, die mit pseudowissenschaftlichen Materialien arbeiten. Die Absicht der Tauschunq lieg! au f der Hand. Ein Vergleich mit der Ideologie auf dieser Tiefebene ware fU r die Ideologie beleidigend und dumm dazu. Mit Urtcilen liber die WellreIiqionen wie: Moses, Christus und MQ!1ammed seien die qr6ssten Betrliger der Weltgf'Schichte, oder: die Religion sei eine Erfindunq der Priester, llomm t man lleiner Ideologie bel. 486
Ideologie ist auch nicht Utopie. Nur popularen MPinungsstreitereien ist es erlaubt, ideolo\1ische Z i e I e, deren ErfUllun\1 nicht ,.ewiinscht oder nicht \1e\1laubt wird, «utopisch. 2U nennen. Wenn sich der resllosen Ernillun\1 ideolo\1ischer Ziele uniiberwundene, ja uniiberwindliche Hindernisse in den We\1 stellen, ist darum die Ideolo\1ie noch Reine Utopie. Und eine Utopie noch lan\1e Reine Ideolo\1ie. Die Utopie unterscheidet sich unter anderm dadurch von der Ideolo\1ie, dass sie statisch, abstraRt ist und sich in dieser statischen AbstraRtheit hundertprozenti,. \1ebardet. Die Ideolo\1ie ist dynamisch. Da das Leben seIber nicht hundertprozenti\1 is!, ist es auch die Ideologie nicht. Sie ist elastisch, wandelbar. Wehe darum der IdeolO\1ie, wenn sich einmal ein Utopist ihrer bemachti\1t: er hetzt sie zu Tode wie der Bettler bei ShaRespeare das \1eschenRte Plerd. Ich sa\1e dies alles darttm, weil ich mich spaterhin nicht mit dem Einwuli abgeben moehle, die Ziele der «an sich gewiss richti\1en tlnd loblichen balllanischen Idee. seien unerreichbar,
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wissenschaftlichen Grundlagl"n der Idee ziemlich unabhangig ist. Und wenn man einer Ideologie auch eine ganze Reihe von pseudowissenschaftlichl"n Er5chleichungen nachsagen Ronnte, so dati das die Wissenschaft nic:,t hindern, dil"se Ideologie als einl"n hochst wichtigen Gegenstand ihrer Bemiihungen anzusehen. Ha t eine Ideologie erst einmal eine AuswirRung grosseren Ausmasses oder langerer Zeitdauer hinter sich gebracht, dann Rann man nur raten, sie so ernst wie moglich zu nehmen. Sie ist in zwischen eine Rulturgeschichtliche Tatsache geworden, <'in wundertaliges HeiligenbilJ, gegl"n das der Holzklotz im Walde, aus dem es abgespliltert wurde, vergeblich mun·t. Das ist die SchwierigReit, die sich bei del' wissenschaftlichen Betrachtung von Ideologien einstellt, - dass man zunachst einmal mit der Ideologie in ihrer eigenen Sprache reden muss, auf der gleichen Eben€', die sie als ihre wissenschaftliche Grundlage beansprucht, und dann noch einmal auf jener hoheren Ebene, von del' wir zuletzt sprachen. liber der Erorterung einer jeden Ideologie stehl das Wort des Gamaliel: >Denn wenn der Plan oder das WerR von Menschen ist, so wird es zu nichte werden, ist es aber von Golt, so vermoget ihr nichl sie zu vernichten c. Ich sehe noch heute das betroffene Gesicht unseres prolestantischen Pastors vor mir, als ihm von den findigen Primanern vorgehalten wurde: 1m Verhaltnis zum sadduzaischen und pharisaischen ludentum hat der Sprecher wohl recht: die Lehre der Apostel hat sich erhalten, also war sie von Gott. Aber warum hat sich dann in denselben Landern des Orients das Christentum nicht gehallen gegen den schon nach sechs lahrhunderten siegreichen Islam? War es nicht von Got!? Aus der religio5en Sprache in die profane iibersetzt: Es wird doch wohl so sein, dass der Islam fiir jene Volker und Lander wenn auch nicht die crichtige' , so doch die angemessenere Ideologie war. Der Islam war fur sie dann eben doch mehr von Golt und weniger von den Menschen als der unterliegende Teil, und dass er in Sizilien und Spanien halt gemacht und zurJcRgewichen ist, das scheint doch weniger an der Religion als am fremden Lebensraum und seinen VolRern gelegen zu haben. Woraus sich vielleicht del' Schluss . ergibt, dass eine Ideologie nicht nur einiges mit Tatsachen und del' wissenschaftlich einwandfreien Auswertun\r von Tatsachen
lIe~chaffenen Boden und aus dem von ihm lIesc;affenen Wesen der VolRer, so vel1nollel ihr niehl es zu verniehlen. Es isl ein lanller Well vo:! der Tiefebene der Talsachen und Ausdeulungen dieser Talsachen bis zu jener Hochebene des Archimedes, und ich werde froh sein, wenn ieh in den foillenden zwanlllosen, oft aphorislischen Bel:'achtun\!en auch nur ein paar jrner Fragen elwas er:lellen Rann, die mir im Gesprach mit den balRanischen Freunden eines besonderen NachdenRens weli zu sein scheinen.
II. Es handell sieh im wesentlichen und zunachsl urn drei Grundaufgaben, die erfiilll werden miissen, urn der balRanischen Idee AnerRennung, Erfolll und Rulturelle oder polilische Geslall geben zu Ronnen. Erslens der Abslempelunll Rultureller MinderwerligReil, die in Europa bisher iiblich war, wirRsam, d. h. mit wissenschaftlich einwandfreien Griinden und eindrucRsvollem Aulzeigen balRanischer Werte enlgellenzulrelen. Zweilens die BalRaner seiber der Unwissenheil iiber ihre VoIRs- und Kullurwerte und den MinderweliigReilsgefiihien zu enlreissen, die sich bei ihrem ZuriicRgebliebensein hinler dem euroameriRanischen • Fortschrittc einllenislel haben. Drittens dds Gefiihl der balRanischen Solidarilal durch die . wi5senschafllieh einwandlreie Herausarbeilunll und praRtisehe Bewusslmachung balRaniseher GemeinsamReiten zu wecRen. Diese Aufgaben erscheinen auf den erslen BlieR lIerade heule nichl unlosbar. 1m Gegenleil, es gibl zahlreiehe Anzeiehen, die eine Erleiehterung dieser Vor-Aufllaben verheissen. So hal die balRanophobe offenlliche Meinunll Europas jn lelzler Zeit viele unj wir!?same Siosse erfahren: sie hal seil der Erledigunll der orienlalisehen Frage dureh BalRan- und WeltRriell manehen Anreiz verloren, in der Rullurellen und moralise:len Verlaumdunll des BalRans fOlizufahren, ja im Gellenteil, einige Slaalen und VolRer des BalRans sind heule politisch und wirlschafllieh so umworben, dass sie aueh urn RUItUrelle Komplimenle niehl ersl lange zu werben brauehen. Mogen sieh PoliliRer und Wilischaftler mil solchen billigen Komplimenlen zufrieden geben, der BalRaner, der dauerhaftere Grundlagen fiir seine Idee verlangl, darf es niehl. Er iiberlegt sieh heule, anders als frJher, wieviel diese naehiralllichen Ehrenrettunllen und LiebeserRlarungen jenseils und ausserhalb der polilisehen Absichl wert sind; er missl bereits, wie man aus maneherlei Zeiehen erRennen Rann, den Grad der EhrlichReil dieser balRanophilen Siromunllen nichl mehr am polilischen und wirtschaftlichen Nulzen, den sie dem fremden oder auch seinem eillenen VoiRe bringen, sondern an der
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ErnsthaftigReit der Rulturellen, besonders d er wissenschaftlichen und RUnstlerischen Bemlihungen, die von europaischer Seite eingesetzt werden, urn d ie balRanischen Werte zu erRennen und ihre AnerRennung auf dem Bal Ran und ausserhalb des Bal!?ans durchzusetzen. Der BalRan, besonders der slidslawische, hat ja ein untrligliches Kriterium dalir, \vie eine solc,e polilisch selbstlose BemUhung ausschaut, wenn er sie misst an der Haltung und Ausflihrung, wie sie vor hundeli jahre n von den besten Geistern Europas betatigt wurde, von Herder, Goethe, jaRob Grimm und RanRe. Die Erinnerung an diese Manner flih rt zu einer wichtigen ErRenntnis. So sehr die balRanische Idee die EigenstandigReit und EigenwertigReit des BalRans betonen wird, muss sie sich auch darliber Rlar sein, dass sie sich nicht von Europa scheiien dad, im Gegenteil, der Weg zum BalRan fUhrt, auch fUr die BalRaner, gerade fUr die BalRaner, liber Europa, aJlerdings tiber ein Europa Herders, Goethes, Grimms und Ran!?es, nicht tiber ein Europa balRanophober PublizistiR, aber auch nicht liber eine europaische Geistesali, die den Exotismus des BalRans spielerisch zu aJlerlei, wenn auch noch so geistreichen MystifjRationen benutzt, wie sie im Gefolge der d eutschen EntdecRung der balRanischen Patriarchalitat aufget'eten sind. Der ' volRsbewusste Slowene und politische ostelTeichische Slawe, der Wiener BibliotheRar und Bticherzensor Kopitar hat gam genau gewusst, warum er sich solche Muhe gab, Uber jaRob Grimm den alten Goethe an die grosse EntdecRung seiner herderisch beeinflussten jugend zu erinnern und ihm jenen Mann zuzuspielen, der damals allein imstande \var, das erste richtige, wenn auch noch nicht vollstandige Gemalde des wahren BalRans zu malen: VUR Karadzic. Erst als die Hand des grossten damaligen Europaers, die vaterliche Hand Goethes die schuchterne sich ihres Welies noch 50 wenig be\vusste balRanische Muse - Milica srpsRa djevojRa - vor das europaische PubliRum zog, war der Erfol\( fUr aIle Zeiten gesichert. So stehl die Betonung der EigenstandigReit und EigenwertigReit des BalRans in einem unlosbaren Zusammenhang mit der ErRenntnis und der Aufnahme dieser Werte durch die gesamte europaische Kulturgemeinschaft. Diese damals angebahnte Kulturgemeinschaft, die Europa und den BalRan umfasst, solI ja \(erade jenen anderen, auf die Dauer fUr beide Teile untragbaren und schadlichen Zustand der RultureJlen Ausschliessung ablosen, in die der BalRan infolge der tiirRischen Eroberung geraten war. So wie es beiden Teilen zurn Schaden gereichte, dass sie voneinander qetrennt waren und sich fremd wurden, 50 wird es beiden von Nutzen sein, wenn sie sich wieder vereim!n. Oder wer mochte fUr Europa leuqnen, dass die qeistige ErRenntnis und Rulturelle Elnver490
leibung der balRanischen Patriarchalita t wm mindesten das deutsche Geistesleben der KlassiR und Roman!iR wesentlich bereichert hat, nicht nur mit den Zuschiissen vonseiten der ExotiR her, sondem, was immer wichtiger is! als jeder Exotismt:s, mit der veliieften ErRenntnis eigenen deutschen W<'sens, der eigenen germanischen Patriarchalitat und des eigenen VolRstums. Was die balRanische Idee aber auf ihrem eigenen Boden urn so bewusster vermeiden will, wenn anders ich sie recht verstehe, das ist das RritiRlose, unwiirdige und oft schadliche Nachahmen der jeweils herrschenden europaischen Kulturstromungen und Zivilisationsmoden, besonders des europaischen Rationa lismus und Materialismus. Man Rann die balRanische Begdsterung fiir den Rationalismus, fiir die AufRlarung durchaus verstehen bei VolRern, die infolge d er vierhunderljahrigen Abschniirung von Europa die Renaissance, das BarrocR, das RORORO gar nicht oder nur an ihrer Peripherie erlebt haben; man dar! d ie Erziehung, die der Rationalismus, der Rulturelle und der politische, dem BalRan geliefert hat, nicht unterschatzen, man darf sie aber nicht zur ewigen Grund- und Genera llinie machen, zumal dann nicht, wenn sich satlOn in Europa die Anzeichen. mehren, das uns vor unserer eigenm Kultur bange wird. Das ist der Sinn von EigenstandigReit und EigenwertigReil. Wer nic:, t Eigenes mitbringt, der wird eine Riimmerliche Rolle in der grosseren Gemeinschaft spieien. III. > Die balRanischen VolRer und Rassen« heisst ein besonderes Kapitei des Buches. - Ein haufiger Einwand gegen die balRanische Einheit weist auf die grosse Zahl der verschiedenen VolRer des BalRans hin. Frii:, er pfiegte man in diesem Zusammenhange auch die sprachliche Zersplitterung zu betonen. Das zieht heute nicht mehr; die auffalligen GemeinsamReiten der Hauptsprachen, die verschiedenen Sprachgruppen angehoren, erweisen sich als urn so eindrucRsvoller, je verschiedener die Sprachgruppen unter sich sind. Aber wie hilft sich der BalRanideologe aus den ethnischen und ' anthropologischen SchwierigReiten? Ich glaube bei den Veliretem der balRanischen Idee eine gewisse Besorgnis zu bemerRen, es Ronne die Vielheit ihrer VolRer (von den e ingemischten VolRssplittcm nicht zu redenl durch ein zweites Koordinatensystem, das anthropologische namlich, noch mehr aufsplittem. Aus Furcht vor soleh einer AufsplitterunlJ der oft erst nach lausendjahriger Arbeit miihsam erreichten volRlichen Einheit is! schon mancher zum Gegner ' dessen geworden, was er d ann Rassentheorie nennl. tiberdenRt man das Problem aber gerade
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im enqsten Zusammenhanqe mit der balRanischen Idet', dann qe~ winnt diese dnen n€'uen Bundesqenosst'n, den anthropoloqisc!1en. Die BalRan:lalbinsel beherberqt folqende Voll:1er: !uqoslawen, Bulqaren. Griechen, Ruma:len, Alba:1ese:1, TJrl:1en, - immerhin sechs Hauptvoll:1er. Diesen Voll:1ern entsprechen sechs balRanische Schriitsprachen, aber anthropoloqisch teilen sich die sechs VolRer im wesentlichen auf vier Rassentypen auf: auf die armenoid€', die lapponoide, die nordische und die mittellandische Hauptrasse. Ich leqe, wie man sieh t, die Einteilunq von CzeRanowsRi zuqrunde, warum qerade d iese, Rann ich hier nicht erortern. Die ant:lropoloqische Betrachtunq vereinfacht also das VolRerproblem, statt es zu verwicRe In. Naher betrachtet sehen die Dinqe so aus: auf dem qanzen Gebiete der Halbinsel qibt das armenoide, beziehunqsweise das dinarische Element die verbindende Einheil, den Un!er\1rtln:! des rassischen Gewebes ab. Die Auslaufer und Fransen dieses Unter\1lundes erfassen noch Nordspanien, SUdfranRreich, Siiddeutschland, besonders den bayrischen Stamm, das venetische und adriatische italien, die ehemaliqehabsburqischeMonarchie.Rumanien.Griechen land, Bulqarien, die europaische TiirRei, Stidrussland. Das dinarische Kernqebiet in diesem armenoiden G}rtel ' erstrecRt sic;' von Istrien bis Mitlelqrkchenland, indem es d ie os!adriatischen Ktistenqebirqe entlanqs!reicht. Dieses Kernqebiet des d inarischen Elements ist zwei balRanischen VotRern qemeinsam: !uqoslawen und Albanern. Das dinarische Element bil:!e! aber zugleich die a nthropoloqi 5che Verbin:!unq aller balRanischen VotRer untereinan:!er. Es qibt Rein BalRanvolR, das nicht mehr odeI' weniqer starR d inarisch unterbaut ware. Das dinarische Kernqebiet von Istrien bis Nordqriechenland spielt auf dem BalRan dieselbe Rolle wie d as nordische Kernqebiel fiir d en Kanal- Nordsee - BaltiRumqJtiel: Reservoir stetiqer Ausstreuunq vom Kernqebiet zu den Randern. Das dinarische Element ist auch das einziqe, das aile BalRanvolRer mileinander verbindet, denll das nordische fehlt z. B. (als wesentlich) in Mittel- und Siidqriechenland, im ostlichen Bulqarien und im Pontus, und das lapponoide (alpine) Element fehlt (als wesentlich) wieder dem dinari~chen Westen wie dem hauptsachlich mediterranen Osten der Halbinsel. Andererseits herrscht das medilerrane Element (Kernqebiet Unteri!alien, Sardinien, Is:orsiRa, Spanien) auf d er BalRanhalbinsel, als wesentlich, nur in Siidqriechenland, Bulqarien und dem Pontus, nicht aber in der Rontinentalen Mitte und nicht im Westen. Daraus schein! hervorzuqehen, dass die sechs VolRer des BaiRans eine naturhafte, anthropoloqische GemeinsamReit aufweisen, 492
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eine dinarische Konl:1ordanz qleichsam, die im Westen der Halbinsel zur Dominante wird. Die anthropoloqische, die dinarische Profillinie qe-ht also in einem qrossen Boqen von der ostadriatischen Kilste bis zum Kaul:1asus, ilber den 1:10ntinentalen Blocl:1 des Ball:1ans und den Pontus hinweq, sodass die Enden eine absolute armenoide Majoritat haben, das Mittelstilcl:1 aber eine Verdilnnunq des armeno iden Elements aufweist. In diesem Mittelstilcl:1, in Bulqarien und im Pontus, herrscht das mediterrane Eremenl, wahrend sich zwischen dem dinarischen Westen und dem mediterranen O sten der Halbinsel, qenau in der Mitte zwischen dem serbischen und dem bulqarischen Voll:1e, namlich im Morava-Vardartale, eine filhlbar starl:1ere no rd ische Beimischunq einschiebt, die zum besseren Verstandnis des soqenannten Schoplul:1 beitraqen l:1ann. Jeh weiss nicht, o b man diesen sanften Einschub mehr eine Zasur oder mehr eine Diarese im Verse de-r Rassen und Voll:1er nennen sol1. Jedenfa11s qehoren auf diese Weise, d. h. infolqe der starl:1eren nordischm Beimischunq, Mazedonien und "Slowen ien enqer zueinander als man ohne der\lleichen anthropologische Betrachtungen wissen w]rde, - eine neue, erst durch die Arbeiten der I?olen zu erl:1ennende Ko nl:1ordanz. Die ball:1anische Bilanz, die man aus diesen Tatsachen ziehen l:1ann, ist also qarnicht so un\llinsti\l. Es lohnt sic:" diese Dinge qril~dlich durc:, zudenl:1en unj alles daran zu setzen, die Anthropoloqie der ba lilanischen Voll:1er wissenschaftlich auf die Hohe und Breite zu bri n"en. die sie haben muss, d a mit sie als " sicherer Baustdn der ball:1anischen Ideologie dienen l:1ann. Wir brauchen darum ein ilbersichtliches Buch, in dem aile bisher bel:1ann!en und qesicherten Tatsachen anthropologischer Ball:1anforschun" verzeichnet und im ball:1anischen Zusammenhanqe qewilrdiqt werden, damit wir andern, anthropoloqische Laien, nicht Dinqe reden, ilber die nachher die fa chleute d ie Kopfe schiltteln, wie vielleicht liber die vorstehenden Betrachtunqen. Wenn die Anthropol9qie eine schwieriqe Wissenschaft ist (u. a. weil sie den Nichtfachmann mehr zum Kombinieren reizi als den fachmannl, so gilt dasselbe nicht minder von der VOIRsWissenschaft, die, wenigstens in Deutschland, schon niemand, der etwas auf Klarl:1eit seiner Beqriffe halt, mehr mit Voll:1sl:1unde, Ethnoqraphie, Voll:1erl:1unde und derqleichen verwechselt. So \Vie ein Serbol:1roate noch lanqe l:1ein Slawist und ein Deutscher noch lange l:1ein Germanist is!, so qenilqt die geflihlte und qewusste Zuqehoriql:1eit zu dem, was Vo 11:1 ist, noch lanqe nicht, urn einen Vo ll:1swissenschaftler zu machen. Jeh sage das, weil ich immer wieder sehe, dass man o stlich und sildostlich von Deutschland heute noch immer bei He r-
der steht, genau da, wo vor mehr als 100 Jahren die Herderschen volRswissenschaftlichen Ideen zahlreiche Volker aus der Unbewussthe it ihrer Volkstlimer in die Bewusstheit v01klichen und nationalen Seins gehoben hat. Die ba lkanischen Volker, die keinen Grund haben, ihren Hauspatron zu verIeugnen, wie es a ndere Patenkinder Herders zu tun belie ben, haben ihn wenigstens nicht vergessen, aber Herder allein genUgt nicht. Man darf nicht bei Herder stehen bleiben, wenn man sich nicht d es geistigen Rlistzeugs berauben will, urn eine europaische Unterhaltung zu flihren. Man wird sich von Herder zu Justus M0 5er und von W. H. Riehl bis zu den heutigen deutschen Volkswissenschaftlern durchzulesen haben und sich bei diesem Nachlernen da mit trosten konnen, dass man in guter Gesellschaft ist: Leo Tolstoj und Jovan Cvijic haben die Riehlsche NaturlIeschichte des deutschen Vo lRes mit llrossem Gewinn lIelesen. Man wird dann u. a. auch die Anlls! vor der Anthropolollie verlieren, weil man liar nicht meh r in die Gefahr Rommt, zwischen VoIR und Ras$e Gellensatze zu Ronstruieren, die 'ileei'ilnet sind, entweder das eine oder das andere in MissRredit zu brin'ilen. < VolRer sind historische Schopfun'ilen, die durch lIemeiJsamen Raum, lIemE'insames (historisches und Rulturelles) SchicRsal, lIemeinsame Sitte und lIemeinsame Sprache verbundep sind •. Dirse Definition unserer Freunde, die die Tatsache ausschaltet, dass neben den vier llrossen S der Siedlunll, des SchicRsals, der Sitte und der Sprache noch das Wnfte des St a mmes steht, der Abstammunll, enthalt lIenau so viele Fehlerquellen, wie sie von Herder bis zur heuti'ilen deutschen VOIRswissenschaft und Soziolollie auflledecRt worden sind. Ich Rann sie hier nicht anfiihren, ich will nur betonen, das ma n auch im Rahmen der BalRanideolollie nicht die Erwallunllen liber VOIR und VolRer von denen Uber die ihnen zu'ilrundeliellenden Rassen trennen Rann. Man muss eine Synthese suchen und wird sie linden. Man kann nicht auf der einen Seite clas Unite llrosse S aus dem Bellriff Volk ausschal ten, auf der anderen Seite aber das Hohelied des Djnariers sin'ilen (vollkommen mit Recht Ubrillens, aber z. T. mit GrUnden, die nicht stichhalten, dariiber bei BE'trachtung der Volksmusik), und man kann nicht auf de r einen Seite den Dinarier als die Dominante der rassischen Hie rarchie des Bal kans preisen, ohne den anderen Elementen des anthropologischen Aufbaus, dem nordischen (das scho:J im dinarischen stecRt), d em lapponoiden, dem mediterranen die gleiche Iiebevolle AufmerRsamkeit zu wid men. Und ferner: man ka:Jn nicht einerseits die Dinarier als das balRanische UrvolR bezeichnen, das auf dem Ba lkan noch eine wichtige Rolle zu spielen habe, und dann im nachsten Abschnitt plotzlich von den S Iawe n sprechen: Man Rann nicht, wenn man 494
eben die balRanischen Gebirge als Refugium und Multerschoss (utoRa i rastoRa) des dinarischen Menschen bezeichnet hat, der seit undenRlicher;t Zeiten auf diesem Raume lebt, p13tzlich die Sla we n, die eine ganz andere rassische Zusammensetzung haben, von den Karpathen herunter marschieren und in gewaltiger Zahl in diese Gebirge, dieses Refugium und diesen Mullerschoss des dinarischen Menschen einwandern lassen, in diese Gebirge, die dann trotz der massenhaften Einwanderung der slawisch sprechenden Ansiedler ihren Gberwiegend dinarischen, aile anderen rassischen Elemente Gberlagernden CharaRkr behalten. Das gleiche gi lt mutatis mutandis natGrl ich auch vom Gberwiegend mediterranen Bulgarien. Die slawisch sprechenden VblRer, die auf den BalRan einwanderten, si nd d ie einzigen, die sieh von den germanischen und asiatischen VblRern der VblRerwanderungszeit auf dem BalRan dauernd sesshaft gemacht und sich bis zum heutigen Tage erhalten haben. Das Ronnten sie, wie man oft gesagt hat, auf Grund von drei Tatsachen: 1. Ihrer grossen Zahl, 2. der langen Dauer und Steti\1Reit ihres EinsicRerns und 3. ihrem starRen Streben nach aCRerbauerischer, nicht eroberischer und ausbeuterischer Landnahme in einem bauerlich starR gelichteten Lande mit einem schon zerfallenden Urbanis1TIus. Aus den u1TI\1ei<ehlien GrGnden seien die slawisch redenden Zuwanderer in der JX\1ais und dem Peloponnes als eigenstandi\1es VolRstum zU\1runde \1egan\1cm, wahrend sie im Rontinentalen BloCR ihr slawisches VolRstum samt der Sprache den romanisierten und grazisierten Einwohnern aufgezwun<jlen und den balRanischen BlocR slawisieli hallen. Wir halten fest: <slawisch> ist ein sprachlicher Be\1riff, Rein anthropolo\1ischer. Man Rann nicht in einem Atem von
und <slawisch· und <sGdslawisch> reden. Unter diesem Vorbehalt fahren wir fort: Wenn das a lles so ist, wenn diese slawisch sprechenden Einwanderer so zahlreich, so aCRerbauliebend, so dem Ideal der Sesshafti\1Reit en.eben waren (wie etwa die Goten alles dies nicht waren), wenn sie dazu. wie die alten Quellen sa\1en, im grossen Durchschnilt \1astilch, fried· und musiRliebend waren, dann waren sie doch wohl in a nthropolo\1ischer Beziehung nordi s ch und lapp onoid bestimmt, wie ihre Urheimat noch heute? Wenn sie aber so zahlreieh waren, wie man a nnehmen zu mGssen glaubt, um i:1re dauernde Sess:1aftigReit auf dem BalRan zu erRlaren, wie Rommt es dann, dass sie nieht . imstande \1ewesen sind, die neue Heimat auch ras sis ch zu bestimmen, die im Westen armenoid, im Osten mediterran blieb? Waren sie also nicht so zahlreich? Waren d er Ureinwohner mehr ? Wenn sie abel' nicht so zahlreieh waren, warum Ronnten sie dann den Zahlreicheren ihre Sprache aufnb-
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tigen? Aber selbst wenn wir uns hier nicht weiter in die noch ganz dunRlen Fragen der serbischen, Rroatischen, bulqarischen VolRwerdung einlassen, steht doch wohl eins fest : diese cSlawen. haben das Land genom men und bebaut, sie haben dem Neulande ihre Sprache qeqeben, aber sie haben sich offen bar anthropologisch an die ursprlinglichen Besitzer der neuen Heimat verloren, - anthropologisch, das aber heisst mit Leib und Seele. Denn es ist doch nicht so, dass erst die slawische Einwanderung die armc>noide UrbevolRerung durch den Zusatz von nordischem Blut aus Armenoiden zu Dinarie111 qemacht habe. Diese Nordisierunq der Armenoiden zu Dinarie111 hat doch wohl, schon durc'l die sRytisch, illyrisch, griechisch, mazedonisch redenden Mc>nschen der indollermanischen Einwanderung staitllefunden. Die spateren slawisch redenden Landnehmer haben hochstens die no:·disc:le Beimischung der bereits bestehenden Dinarier verstarRt, aber das heutige Kerngebiet der Dinarier mit a bsoluter und relaliver dinarischer Me:lrheit haben sie im wesentlichen rassisch unangetastet lassen m'jssen. Anthropolollisch. das hc>isst mit Leib und Seele. Wenn das auch im Bellriff der Rasse noch nicht lage und viele die Sc>ele im Begriff der Rasse nicht zu Worte Rommen lassen moc:lten, weil f1r sie (oder fJr die exaRte Wissensc'laft, wie sie sagen) seelische Dinge nic:lt greif- und beweisbar seien, - wen~ also aue:l der rdn biololiischeBeliriff der Rasse Rein Wissen vom seelischen Wesen einer bestimmkn anthropologischen Gruppe einschlosse, so mag uns hier das Ergebnis genligen, das die Erfahrunll lehrt: diese Slidslawen, besonders die SerboRroaten und Buillaren, unterscheiden sich anthropologisch und charaRterologisch so wesentlich lInj so auffallen::l von den anderen nordlicheren und ostlicheren Angehorigen der slawisc'len Sprachgemeinschaft, von den Tschechen, den Polen, den Gross-und Weissrussen, dass es Reinen Sinn hat, heutzutage noch von etwas anderem als eben einer slawisC:len Sprachverwandtschaft zu reden. Anbropologisch sind die slawischsprechenden VolRer ins0weit verwandt, als sie .mehr oder weniger die Prozente des ant:lropologisC:len Aufbaus teilen, lind die sind sehr verschieden. So biUet z. B. t ir d ie Tseheehen nieht die dinarische sonde111 die alpine Rasse das Grundllewebe (fast die Halfte), wahrend (nach MatiegRa) die dinarische und subdinarise:le sowie die baltische mit je 20 0/0 und die nordische mit hoehstens 10 0/0 lind die in Bulgarien vor:lerrschende mediterrane mit Raum 1% vertreten is!. Aber man hlite sich vor der Meinu ng, man habe mit einer wenn auch noch so lIenauell anthropologischen StatisliR (so genau, wie wir sie in WirRlic:1Reit niemals haben werden) nun clas Rlare Rezept fUr das seelische Wesen eines V 0 IRe s ojer fjr die c:laraRterologische 496
Differenzialdia\inose zwischen den V 0 IRe r n, nein, der Herdersche Herr\iott, der die VolRer schuf, is! Rein Apo!heRer und lass! sich auch von ApotheRern bei der Arbei! nicht iiber die Schulter schauen. Denn es Rommt noch hinzu, welc!le Gruppe nun in der anthropolo\iischen Hierarchie den charaRlerolo\iischen Ton an\iibt. Das Rann die MinderReit sein, das Rann die Mehrheit sein, hier ist vieles mOl,1lich. Und nun Rommen eben zu dem einen SJrossen 5 des S!ammes noch die anderen der Siedlunl,1, der Sippe, des Schic!?sals, der Silte und Gesiltunl,1, aber ein bestimmter Grundton is! doch horbar fJr den, der Ohren hat zu horen, und ein bes!imm!er hen'schender Grundtypus is! erRennbar, - fJr den der AU\ien hat zu sehen und den Willen dazu. Und wenn diese Dinl,1e noch so dunRel, noch so verwicRelt sind, verzen'! durch der Parteien Hass und Guns!, so miissen sie strenl,1 durchdacht und mit allen anderen Dinl,1en verl,1lic'len werden, die hier ein Wort zu sprechen haben. tiber dem anthropolol,1ischen . Grundwesen der Menschheit spannt sich eben die Klammer jenes l,1eheimnisvollen und unerbittlich in seinen Bann zwinl,1enden Wesens, das wir V 0 I R nennen. Da Rann es Rommen, dass z. B. zwei VolRer den l,1leic:len Raum teHen und in dem ersten l,1rossen 5, der Siedlunl,1 und Besiedlunl,1, auseinanderl,1ehen, - dass sie auch das historische SchicRasl auf wei ten StrecRen der Geschichte teHs frehvillil,1, teHs l,1ezwunl,1en teHen, - dass das dne von ihnen, \vas Silte und Gesittunl,1 anlanl,1!, ausserordentlich viel von dem anderen entlehnt, ja sich bis zu einem sehr hohen Grade im Lebensstil dem anderen anl,1el,1lichen hat, ja, dass sie in ihrer anthropolol,1ischen Zusammensetzung eine sehr grosse AehnlichReit aufweisen (bei beiden hen'scht das alpine und baltische Element vorl, und doch VOIRlich so VO:1 einander l,1eschieden sind - wie Tschechen und Sudetendeutsche. Man dar! sich nicht scheuen, aile balRanischen VolRer, einzetn und als balRanische Gesamtheit, in dieser Weise anthropologisch durchzudenRen und die dynamische Spannung, die zwischen ihrem rassischen und ihrem volRlichen Wesen hen"Scht zu fiihlen und zu erRliiren, nur schein! mir, es geholi, ausser einer herben EhrlichReil auch noch viet mehr an!hropologisches Wissen dam als das ist, iiber welches wir verfiigen, - 2um mindesten wir Laien. Ic!l will m!ch gerne von den Anthropologen einen Ignoranten 'schelten lassen, wenn ich die Gewissheit habe, dass sie das noch fehlende Material beschaffen und es nachher im Zusammenhange mit all den Fragen, die uns arme Laien so tief beunruhigen, durchdenRen werden. Sind die noch heute der Gentilitiit nicht gam entwachsenen balRanischen Dinarier das iibrigens nicht ' ihren eigenen Vorvatern schuldig, die, wie Raum ein anderer Menschenschlag in Europa, seit 497
vielen Jahrhunderten, so weit wir ihr Werden und Wesen verfolgen Ronnen, auf eine zwar nicht wissenschaftliche, wohl aber auf dne praRtische und instinRtsichere Erfahrung und Betatigung in anthropologischen Dingen zurticRschauen Ronnen? Neben der anthropologischen Arbeit harrt die vielleicht noch schwierigere Arbeit an den dunRlen Pragen der VolRwerdung der einzelnen BalRanvolRer ihrer Meister. Sprechen wir nicht von Meistern, wir werden schon die Lehrlinge und Gesellen danRbar beI1rtissen. Wenn wir tiber die VolRwerdung der Albaner, Neugriechen, Bulgarm, Serben, Kroaten, Rumanen einigermassen sicher unterrichtet sind, werden wir Rlarer sehen. 6. 6esemann
Prall
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The Albanian and Yugoslav immigrants in America e!;linnings of immi!;lration. - The beginnings of the Albanian immigration to the United States belong to that late period when the South and East European national groups began to immigrate to America. Mr. FaiR Konitza, Albanian Minister to the United States, believes that the first 'Albanian immigrant to America was Kol (Nicholas) Kristofor, now Albanian Orthodox priest in Southbridge, Massachusetts, who came here in 1885. He stalied the thin inflow of the Albanians l), \vhich began to strengthen in the late eighties. In general, the pre-war Albanian immigration was composed of two distinct groups: those who decided to leave their native country because of economic reasons, and those who tooR this step for political reasons. In the lalter case the civil wars and feuds in Albania, the insurrections of 1904-1 905, were the main factors. From May 1909 to the outbreaR of the first BalRan War in October 1912, Albanian history is merely a chronicle of oppressions and revolts caused by the nationalistic policy of the young TurRs. which utterly disillusioned the Albanians. Many came here then and during the BalRan Wars of 1912-1913 and in the summer and fa ll of 19 14 as a result of the devastation of Southern Albania at that time.
B
I) Rev. T. Burgess in his »Report on the Albaninns« in Protl'stant Episcopal Church in the United States, The People 0/ the Eastern Orthodox Chu rches~ The Se·
parnted Churches of the East, and Other Slavs (n pamphlet, Spingfield, Mass., 1915), states (p. 102): »About twenty· five years ago two Albanians came to America, and settled in Cambridge, Mass. Ten years ago a few more began to come. But it was not until five or six years ago that immigration proper of the race began.« Some in· formation on the pre·war Albanian immigration can be found in C. A. Chekrezi, AI. bania Past and Present (New York: The MacMillan Co, 1919 ), pp . 227-53, which is most extensively utilized in J. Swire, Albania (Lond9n: Williams and Norgate, 1929), especially pp. 38, 69, 223, 265, 284-6, 296-7, 401, 556. See also: ~ Our Albanian Population«, Literarr Digest, Oct. 18, 1919, p. 37.
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Political refuqees, however, predominated. This is a very important fact as it explains why a very considerable number of Albanians have returned to their native country. Estimates of Albanian immigration. - We have no reliable American statistics for the pre-war period, for the simple reason that m'arly all of the pre-war Albanians were allowed to enter this country on TurRish ports; others were classified as GreeRs as they belonqed in many cases to the Eastern or GreeR Orthodox Church. Quite obviously the figures of the United States Census Bureau which state that 2.312 foreiqn-born spoRe Albanian as their mother tonque in 1910, 5.515 in 1920, and 7.586 in 1930 are misleadinq. The same criticism applies to the census figures statinq that in 1900 or earlier 128 Albanians landed here, 1.807 between 1901-1910, 1.528 between 1911-1914, and 694 between 1915-1919. The fiqures for the period of 1920-24 are probably more acceptable; they show that 2.410 Albanians had been allowed to enter, 1.074 between 1925-1930, and 959 between 1931-1935. All in all, Mr. Konitza 'estimates that some 80.000 Albanians landed here bet'Xeen 1885-1914. 2) He appraises that there are in America now some 30.000 Albanians, some 50.000 havinq returned to their native country in the post-war years, especially alter the re-establishment of normal civil conditions by Kinq Zoqu. QUite obviously, the estimate 01 the 1920 census showinq 5.608 forei\1nborn Albanians in America is inadequately low just as' that of 1930 which shows that we had 8.814 foreiqn-born Albanians with 4.409 Albanians of mixed or native parentage - a total of 13.223 Albanians of forei gn white stocR.3) National bac!?ground. - There are several interesting points about the Albanian immigration. One of them is that nearly all of the Albanian immigrants have come from the southern palis of Albania. The northern parts are inhabited by a socio-tribal system that is no t so clearly defined. Only 2000 to 3.000 came from the northern re\1ions, while the rest had their ori\1in in Southern Albania. Occupational bac!?ground. - Another interestin<;1 point is that to a most unusual degree have the Albanians given up their former pursuits as soldiers, sheep-herders, livestocR Reepers, and farmers; they are chiefly employed as unsRilled worRel'S in facto') Burgess, op. cit., p. 102, places the figure at 50.000. 3) According to the figures provided by the Bureau of Immigration, which ill the case of Albania begin only in 1924, between 1921 - 1930, 1.3i9 Albanian aliens departed from the United States, 23 in 1951, 122 in 1952, 105 in 1955, 56 in 195+, and 2 1 in 1955.
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des or industrial plants of varied p:'oduclion. As tradespeople they may be found in co~siderable number, proprietors of restaurants, lunchrooms and candy stores. 4 ) In fact, almost unanimously they have been seeking work in factories, mines, or established small shops. Thus in 1930, out of 8.814 foreign· born Albanians, 8.179 lived in urban areas, 576 in small towns or Villages of less than 2.500, and only 59 lived in [le rura l districts. Only a few professional men can be found in Massachusetts. Settlements in America. - As the fi rst immigrants settled around Boston, their friends fo llowed them there, whence they spread to other palis of Massachusetts, and then to Pennsylvania. Comparatively few were in New York. There was a colony in Jamestown, N. Y., and another at Saint Louis, Missouri. A few went to other western cities. To-day the American Albanians are scattered mostly in New England (Maine, New Hampshire, Massachusetts, Rhode Island, and Connecticut, with the exception of Vermont), the remainqer being located in Michigan, Wisconsin, Ohio, Illinois, Indiana, notihern New York, Minnesota, Utah, Pennsylvania: Mi;souri, Washington and California. According to t:le 1930 census figures, the largest numbers were settled in the following states: foreign born
foreign while stocb
2.938 1.206 728 577
4.557 1.748 1.100 733 726 406
Massachmetts New Yorb Pennsyivdnia Mi chigan
Ohio
,
56 ! 243
Maine
The official census of 1930 shows which of those cities of over 25.000 the Albanian-speaking foreign-born mostl y prefer: Boston
741 113 521 125 120 271 510 453 212 364 225
Somerville, Mass. Worcester, Mass. . Brid geport,
Conn.
Waterbury, Conn. Jamestown, N. Y. New Yorb Philadelphia Chicago Detroit
5t. Louis.
4) As unskilled workers, they are, or were, ~ migrant population; [or example, the needs of war industry brought some 3.000 Albanians to 'Waterbury. Connecticut, where no group of Albanians had ever been before.
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In addition, the Albanians are dispersed in the following settlements: Massachusetts: BrocRton, New B"dford, Lynn, East Cambridge, NaticR, Hudson, Southbridge, and Fitchburg; Rhode Island: WoonsocRet and Pro\7idence; Maine: Bidd"ford, Portland, Augusta, RocRland, Lewiston; New Hampshire : Manchester, Concord; New YorR: Buffalo; Ohio : Canton, ARron, Cle\7eland, and Massillon; Pittsburgh, Pa., Seattle, Washington, and North Gros\7enordale, Connecticut. Disproportion of sexes. - Of interest is also the enormous discrepancy in the propoliion of men and women. The trend becomes apparent when we learn from the census of 1920 that there were 4.905 men and only 703 women (443.6 males to 100 females) and in 1930 6.549 men and 2.265 women (or 294.2 males per 100 females). This can be ed for by three causes. First of all, the primiti\7e conditions in Albania and the Moslem as well as GreeR Orthodox heritage do not encourage the independence of women's status. Secondly, many Albanians came here for political reasons and left their wi\7es behind hoping that they would return home sooner or later. Thirdly, the Albanian GO\7ernnient until quite recently was opposed to emigration, and prohibited the women to lea\7e the country in order to sustain the much-needed increase in the population. This lack of Albanian women in America is also reflected in the percentage of marital relations. In this resp~ct the official American figures indicate the trend, but differ from the Albanian estimates. Whereas the official American statistics in 1930 show that of 6.425 forei\rll born Albanians of fifteen years of all"e or o\7er, 2.430 (37.80/0) were single, and 3.727 (57.90/0) marriedS}, Mr. Konitza estimates that out of 100 Albanian men only 15 ha\7e wi\7es; that from the total of some 30.000 American Albanians, only 1.000 are women, while the rest ha\7e their wi\7es in Albania. Naturalization trends. - This marital situation is also reflected in the trends of naturalization in this qroup. As can be expected the number of those who ha\7e become natut"alized is extremel y low. On the other hand, the Albanians contributed their share to America's World War acti\7ities and it is estimated that more than 3.000 Albanians ed the American military forces. Ne\7ertheless, in 1920, out of 5.608 Albanians, only 413 (7.40/0) had become naturalized; 517 had had their first papers; 4.551 had retained their foreign citizenship; and 127 were unknown. With the I) On the other hand, out of 2.149 females, 15 years of age or oyer, only 199 (9,3% ) were single, 1.700 (79. 1%) married, and 247 (11.5 %) widowed .
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departure of those Albanians who had wanted to return to their country sooner or later, the figures for 1930 are more favorable in this respect: out of 8.814 foreign -born Albanians, 2.797 (31.7 % ) had become American citizens, 1.510 . had had their first papers, 4.315 were sllll aliens and 192 were unRnown. At any rate, these figu res are very low; in 1930, for instance, only the American Mexicans had a lower rate lor naturalization and in 1930 only the immigrants from Spain, Portugal, Cuba, Mexico, Central and South American and Azo:'es sured the Albanians in their lacR of interest to acquire citizenship. An explanation of this «moral island of isolation » is that the Albanian IS before all else proudly an Albanian, dominated b y an intense nationalistic and ethnic spirit, the result of centuries of oppression and sltuggles as well as of the geographical isolallon of his home. We must that the modern Albanian is the direct descendant of the ancient lII yrian, who has persisted for more than 4.000 years. Goth, Slav, Venetian, and finally TurRish invasions beat about the edges of his land, and only partly or never wholly conquered il. The Albanian rarely intermarried or became assimilated with the invaders, althoug:l he often furnished their armies with the best fighting men. The traditions of his patriarchal and feudal sy,tem, which was prevalent in Albania until recently, is sllll a social force with him. Literacy_ - One would expect that most Albanians were illiterate on their arrival to this country, and especially so because unlll recentLy education among the Albanians was practically nonexistenl. 6) This high degree of illiteracy was reflected in a very marRed degree in the Albanian immigrant, so that an Albanian observer remarRed that -in 1906 there were hardly more than ten or twenty persons who could read and write their native language;·7) and, yet, when we examine the official statistics of illiteracy, we find that out of 8.683 Albanians in America, ten years of age or over, only 1.579 (18.2 0/9) were illiterate in 1930. It is even more surprising to learn that the immigrants from Poland, Italy, Lithuania, Portugal, Syria, and Azores have higher percentages of illiteracy The Albanian immigrants, in this respect, show another very interesting characteristic. Although they are not very desirous of becoming naturalized and assimilated in America - a process which is usually conected with the decline of illiteracy - the movement I) See: J. S. Roucek, ».Recent Albanian Nationalist Educational PolicJ«, School and Societr, October 7, 1933, vol . XXXVIII, pp. 467-8; and ,.The Albanian Educational Progress., Ibid., February 4, 1933, vol. x..UVII, pp. 149-51. ') Chekrezi, op. cit., p. 250.
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for adult educal io:1 among the Albanians in the United ' States was originated really by their own leaders, independently 01 t:le American influences, The Albanians of the pre-war days were lucRY to have a few able leaders poweIiul enough to convince their compatriots that their nationalistic sentiment could be expres,ed in constructive channels only by learning more about Albanian history, language and culture, The first nationa listic organization was founded at Jamestown, New YO:'R, around 1905, named <Motherland',S) The real spuli was given to the movement by the an'ival of FaiR Bey Konitza to the United States in 1908, Konitza is a qraduate of two universities: Universite de and Harvard. He moved to London and Brussels w:lere he published a monthly A I ban i a, a review of Albanian literature, folRlore, po litics, and history, in French and Albanian, which contained a mass of valuable historical documents, the result of scrupulous research. 9) His literary abilities and causltc writings made Konitza feared by the TurRs, the masters of Albania at that time. To Konitza the Albanian nation owes the expurgation of foreign words from Albanian and its reconstruction. In 1908 Konitza came to America, and began to put the smouldering Albanian nationalistic spirit into more constructive clfannels by founding a year later the Pan-Albanian federation of America. This Vat I' a (The Hearth) united some fifteen Albanian societies and grew up into an organization embracing some fifty branches 10). Its objects were educational, as well as nationalistic; it taught Albanian and English, published inexpensive literature, and above all fostered the national Albanian traditions. ThanRs to its effOlis, the hiqh degree of illiteracy of the Albanian immigrant was reduced to a remarRable degree, not so much as a pali 01 the desire to «Americanize,> as rather a part of the process which had in its view the eventual freedom of Albania 11), Koni!za's Career. - Konitza returned to Albania in 1911 , and went to the London Conference in 1912 as an Albanian delegate. During the World \V ar he . was interned in Vienna with Ahmet I) Chekrczi , p. 228 . •) See: J. S. Roucek, ltCharacteristics of Albanian Politics«, January, 1935, vol. X, 76-78.
Social Science,
10) The Vatra had its office at 10 Ferdinand Street, Boston. For a Greek attnck on the claims of the Valra and the leadership of Konitz8, see: N . Y. Cn ssavetes, The Question of Northern Epirus at the Peace Conferencl:! (New York: Oxford, 1915),
pp. 5-8. 11) There were (lther educational Albanian organhations. For instance, the Educational Society of Korcha had for its object the spr;ading of national education in the city of Korcha, wherefrom most of the immigrants had come.
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ZOlfu, the present Kinlf of Albania. At the end o f the World War he was released; for a while he opposed the conservative tendencies of ZOlfU, but the sincerity of ZOQ"u's patriotism brouQ"ht Konitza to his side. ZOlfu knew the value of Konitza as the real head of the Vat r a, an orlfanization which had loaned one qualier of a million of dollars to the Albanian Government after the World WarI2). In 1925, Zo,.-u, President of his country at that time, sent Fazli Frasheri to Boston to confer with him as the head of the Vatra. A year later Konitza was appointed the Albanian Minister to the United States, a position which he has occupied with much distinction until to-day. The Vatra. - With the realization of the independence of Albania, the main rai so n d'etre of the Vatra is Ifone. The most enthusiastic have returned to Albania, and, in fact, today some 15.000 Vat r a are back in their native country. Those who have remained in America keep its nominal existence more as a matter of sentiment than for any other definite reason. Social divisions. - With the realization of the independence d Albania, the American Albanians divided into severill factions. In Ifeneral, the main line can be drawn between those who uphold the present relfime of Kinlf ZOlfU in Albania and those who oppose it. In fact, the latter Ifroup is subdivided into some twenty or more factions, which recently lost their leadership in Fan Noli. Fan Noli started his career as an actor in Athens, became an Eastern Orthodox priest in Boston in 1908, and Ifained his ecclesiastical title of Bishop by founding the Christian Albanian Church in Boston which separated the Albanien Olihodox Church from the Greek Orthodox Patriarchate in Consta ntinople. He was Ifraduated from Harvard in 1921, was Albania's first delelfate to the League of Nations, and then became a member of the Albanian lelfislature and assumed the position of the relfular Olihodox Archbishop of Durazzo. In May 1924 Fan Noli led the revolt alfainst Ahmed Zogu and was in turn overthrown in December 1924. Exiled, for a· while he played with the communistic activities in Central and Eastern Europe, and tried to orlfanize the Albanians of America alfainst King ZOlfu in opposition to the leadership of Konitza, who had thrown the of the Va tra to the new ruler IJ). In May 1930 Noli toured the Albanian settleIf) As Konitla was interned in Austria at the end of the 'Wor1d War, the Yatra had commissioned his brother, Mehmed Bey Konitza, to uprcsent it in I.ondoD. See: M. Konit'Za, »Delegate of the Pan-Albanian Federation of America, Vatra t: , The .Albanian Question (London, 1918). 11) Fan Noli was one of the founders of the J1~tr4 and one of the most en.ibu.iulie workers for the Albanian cause with Konitza before the World War.
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ments in America on a poti issued by the Leaque of Nations. 1932 he returned to America, was detained at Ellis Island, and eventually released. In 1933 he applied for financial aid from King Zoqu, which was granted on the promise that he would abstain from all political activities. He now heads one Albanian Orthodox Church in Boston. In addition to these factions, stained with political coloring, each larger Albanian settlement in America usually has its mutual benefit society. Newspapers. - The Vatra still publishes ils weekly, the Dielli (Sun), the first American-Albanian newspaper published by an organization in America. The first Albanian newspaper was the K 0 m b i, started in Boston in 1906 by Solir Petsi. The Dielli statied in 1909, appeared as daili in two editions between 1916-1923, and is now opposed by the newly started Bot a (The World), which as a weekly of Boston ' represents the personal factionalism of the Vat r a since 1936 14 ).
In
Religious differences. - From the religious standpoint, the Albanian immigrants are divided into two chief denominations Orthodox Albanians and Moslems. There are some Catholic Albanians and some Protestant Albanians, but the first named classifications are by far the largest. The large majority are Eastern Orthodox Tosks. The MO:lammedans are concentratd for the most part in Saint Louis, Missouri, Biddeford and New Bedford, Massachusetts. Only a few are Roman Catholics and they live mostly in Chicago, Indiana, and New York. The principal bulk of the Albanian immigrants were those of the Greek Orthodox failh. They were prohibited before the World War from using the Albanian language by a decree of excommunication by the Greek Patriarch of Constantinople, which, if broRen, would work hardships on their families in Albania. In 1908, a convention held in Boston, proclaimed the religious independence of If) For the list of the Albanian periodicals, publisht'd in Am~Tica from 1906 to 1918, in Boston, St. Louis, New York, Jamestown, N. Y., DClH'er, Colorado, Chicago, Framingham, Waterbury and Worcester, Massachusetts, see Chekrezi, op . cit'1 p. 250. Altogether fourteen periodicals were started at one time or another during that period. 7'he Albanian Era (P. O. Box 93, Denver, Colorado), pnblished. by Jo}m Adams (Ian Adam in Albania) between January 191 5 and September 1916, is a very interesting example of the interest of the Europcan authorities in the publiC opinion of their immigrants. In this case, Adams, whosc periodical was published in Albanian and only partly in English, was ing the cause of \ViUiam I ( ~'illiam of "Vied). Some of the editorials, trying to reconcil; the royal dominatIOn with th~ new democratic outlook of the American Albanillns, are often quite naive.
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the Orthodox Christian Albanians and formed an independant Albanian Ortho:iox Ciurch unjer Fan Noli, who 'received his investiture a t the hands of the Russian Bishop of New York. There are altoll'ether nine Albanian Olihodox Churches in America; three in Boston, two in Philadelphia, and one each in WorcE'S ter and Southbridll'e, Massachusetts, Jamestown, New York and Saint Louis, Missouri. All these churches, however, cannot suppOli their priests, who visit their conll'rell'ations on circular travels. In some communities the oldest member of the Church reads the services to the conll'rell'ation. The total hip was 1.993 in 1926, comprisinll' 1,135 males and 858 females. The Church is d with the Russian O rthodox Church and has it, headquarters in Boston. It follows the doctrine and ritual of the Olihodox Church, the only difference beinll' that it officiates in the Albanian lanll'uall'e. There are no Albanian Catholic and Moslem churches or priests, a lthoull'h the Moslem National Alliance ed a rell'ular school at Waterbury, Connecticut. before the World War. Many Albanian Moslems are of the Unitarian churches. Whatever the relill'ion of the Albanian he is never strictly orthodox. Tribal and communal loyalty, the codes of ancient customs, and the national pride are far more important to the Albanian than reJill'ion. Second generation. - As is usually the case with other immill'rant ll'roups, the second ll'eneration is a real problem to the Albanians.!s) In spite of the stronll' pro-Albanian nationalistic feeJinll' of the foreign - born Albanians, the American - born generation tends to ll'ive up its father's background as quickly as possible and tries to imitate to an excessive dell'ree the .American ways •. The Albanian churches are trying to teach Albanian in their Sunday shools without, however, much success. Returned American Albanians in Albania. - The Albanians who have returned to their native country are settled mostly in Southern Albania, around Korcha, where they cultivate their properties, follow trades and business, and exercise a considerable influence in the introduction of the more modern methods, leal11ed in America. Some of them have obtained ll'ovel11mental positions. Ill) Notice, however, that the birth·rate is not vpry high, proportionately, for the Albanians, in spite of their low cultural leveL While, for instance, the Albanians had 8.814 foreign born and 15. 225 Albanians :»o f t}le foreign white stock. , the Ita· lians, on the other hand, had. in 1930, 1,790.429 foreign born Italians and 4,546.877 American·born Italians.
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13'
Outstanding American Albanians. - There are only a fe\v really outstanding Albanians in Amt'rica. The mo;t successful and the best Imown Albanian is FaiR Bey Konit2a, the Albanian Minister to the United States, an accomplished philologist and historical scholar, whose unobltusive but scholarly qualities have done much to promote the good reputation of American Albanians and oI his country. Professor La Piana of Harvard, who is a specialist in early Church history, traces his roots to an Albanian family w:1ich had settled in Italy. Mr. Geo;'ge Prifti, the Albanian Consul in Boston, who arrived in this country when fifteen years of alif', is a graduate of Boston University, a member of the Mas;achusetls and Federal bar and represents his country officially in Boston. II
Due to the fact that America is still dominated by the socalled «Nordic theory' and t:1e claims of the descendants of the Mayflower, the thinRers and historians of the
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lowers was Perdinand Konscal?, better I?nown under the Spanish adaptatio:1 of his name as Gonzales, who carried on his worl? in Mexico and in California. He produced the first Rnown geographical map of Lower California. joseph Kundel?, another prominent Croatian missionary, arrived in 1838 and was active in the ~jjdle West and founded there several cities, among which are Perdinand and jasper in the State of Indiana. The Croatians financed this missionary worl?, and between 1830 and 1840 over 57.000 florins were sent fo the United States. Slovene missionaries were also adive, especially in the North West. FredericR Baraga arrived in 1830, and worl?ed among the Indians of Michigan, Wisconsin and Minnesota. He found there a prosperous farmer, Petal' Pohel? of MetliRa, Yugoslavia. Baraga became Bishop of the ne\vl y founded Marquette Diocese in 1853. He must be also credited with a Grammar and Dictionary of the Chippewa language and a translation of the Bible into this same language. One of the counties of be State of Minnesota is named after him. From Baraga's numerous followers, four achieved the high honor of becoming Bishops: Ignatius Mral?, Ivan Vertin, jacob Trobec and Ivan Stariha. The first mass immigration. - The first mass immigration of Yugoslavs was due to religious motives. Many YU\loslavs found refuge in Prussia following the bloody uprisings of peasants in Croatia and Slovenia in 1573 and the suppression of the reformation movement by edict of the Archdul?e Ferdinand in 1598. · Their descendants left in organized groups for America at the beginning of the eighteenth century. One group of about 1.200 individuals went to Georgia and settled on the right banI? of the Savannah River, led by Pastors Gronau and Bolcius. The settlement was abandoned after the Civil War, but the cemetery there still remains. In fad. these settlers had introduced the sill? worm cultivation in Georgia. The other side of the' American Continent also began to receive Yugoslav immigrants about that time. A Dalmatian ship arrived on the Pacific coast at the beginning of the eighteenth century by way of India. Many sailors settled in Ne\v Orleans and until the middle of the nineteenth century, that rollicl?ing city was the principal Yugoslav settlement in the United States, whose were occupied as fishermen, traders, in shipping and in the oyster industry. Prom New Orleans many American Yugoslavs spread to other states. Many were attraded from there and from abroad by 509
the "old-rush of ' 49 in California. They became the pioneers in the apple, "rape and vine and fishing industries in Califol11ia and along the Pacific coast. Their contribution is described in JacR London's famed story, The Va II e y 0 f th e Moo n, who calls their settlement in the Pajaro Valley «New Dalmatia. and «Apple Parad ise.. Others pioneered in the cultivation of "rapes and fi gs. Their fishing boals are still sailing in and from San Pedro, Monterey and the Columbus River in California. The largest cannery in California, San Pedro, for sardines, tuna and macRerel, is owned by them. Many are mercha nts in San Fra ncisco, establishin" them~ selves also in t'-le restaurant and hotel business where they are still prominen!.2) lmmiqrants, especially from the coastal re"ions of Dalmatia, after 1850 came in numbers to re"ion farther east. Slovenian settlers founded Kraintown in Minnesota (named from Call101ia) and also BrocR\va'i', Minnesota. They came also to Chica"o, Omaha, and parts of Iowa. In 187:3 they arrived to Joliet, Illinois, where they now are represented in lar"e numbers. In New YorR, their settlement dates from 1878. But it was not until after 1890 that Yu"oslavs be"an to immigrate in lar"e numbers. Serbia p roper contributed very few, which is true also of Montene"ro. The bulR of Yugoslavs in the United States - Serbs, Croats, and Slovenes -are from the provinces formerly belonqin" to Austria-HungalT- They found employment in heavy industries, thou"h a majority of them were a"riculturists in their homeland, in the East and· Middle WesP). Gradually some of them chan"ed to various trades; but the majority are still worRin" in mines, steel and iron worRs, quarries, railroad tracRs, as masons, longshoremen, lumbermen, and similar industries . •) For the additional hidorical details, see, Bjankini, op. cit.; Ivan N. Maroc· rich, ,.Our 100.000 Yugoslavs on the West Coaste, South Slav Herald, March 10, 1934, p. 4 ; Anonymous, »lugoslavs in America «, in a Century of Proh'TCSS Int ernational Expo· sition, Slaus with Special Reference ' to Americans of Slav Ancestrr (Chicago, 1935), pp . 44--47 ; Anonymous, .Jugoslavia in America«, Chicago Tribll11e, June 1930 (special issue, The Kingdom of Jugoslavia), pp. 10---11 i Anonymous, Thl! Jug cslaus in the United State, of America (published by the Jugoslnv Section of Ameri ca's Making, Inc., New York, 192 1); L. St. Kosi er, Les Serbes, Croates et Slovbles en AmeriquI! (Zagreb, Bankarstvo, 1928); I. Mladineo, »JUgO SIIlV5 in Amencll «, Interpreter, Vol. IV, pp. 5-6; B. Angelinovic and I. I\.lladineo, Jugo sloveni II Sjedinjenim Drtavama Amerike (New York, 195 1); J. Lavertnik, Ameriski Slovenci (Chicago: Slovenska Narodna Podporna Jednotll, 1925); J. S. Roucek, »The Yugoslav Immigrants in America«, American Journal of Sociology, March, 1955, Vol. LXXX, pp. 602--6 11. ') These are mostly Slovenes in the NorthwC'st. According to the U. S. census o[ 1950, 75 .1 % Yugoslav! live in urban districts .
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Estimates of immigrations - Although no reliable statistics are available as to the actual number of Yus;:oslavs who have immis;:rated, it is probable that close to 700.000 Yus;:oslavs have settled in the United States, with two or three hundred of them in Alaska. Of this total the Croatian s;:roup should be credited with 400.000, the Slovene s;:roup with 200.000 or somewhat less, and the Serbian s;:roup with about 100.000 4). The official statistics of the United States census before the World War do not isolate this group since they record immigrants from the lelTitories that now belons;: to the Kins;:dom of Yus;:oslavia as Bulgarians, under the general classification of Buls;:aria, Serbia, and Montenes;:ro, or as Germans, Austrians, or Hungarians, since many Yus;:oslavs belonged at that time to Austria·Huns;:ary. Furthermore, the Yugoslavs tended to classify themselves accord ins;: to reliS;:ion, either as Eastern Orthodox (or Greek), Roman Catholic, or Mohammedan. Thus Bulgarians, Serbs, and Montenes;:rins were qrouped together in one division, Croats and Slovenes in another, Dalmatians, Bosnians, and Herzegovians in a third qroup, while a considerable number were classed as Austrians. Only since 1908 has the census been taken on nationality. From the year 1900 to 1930 the number of Yugoslavs, Buls;:ars, Dalmatians, and Bosnians to enter the United States was 700.127 plus the 78.750 enterins;: the United Staates up to 1900 - makins;: a total of 778,877 by 1930. Of this number 343.935 returned to Yus;:oslavia, leaving the to tal here at 434.942. Of this number (according to the statistics of the various beneficial ors;:anilations) 98.215 had died, so that on June 30, 1930, the number Iivins;: Yugoslavs tn the United States was 335.727. Of this number about 12.000 are Buls;:ars, making Yus;:oslav total about 325.000. According to Ivan Mladineo there have been born to these Yus;:oslavs in America 334.500 children. According to another estimate there are 700.000, divided as fo1l9WS: Croatians, 345.000; Slovenes 295.000; Serbians, 60.000. Settlements. - Sixteen states have nine-tenths of the Yus;:oslav population as indicated in Table I. TABLE
I
Principal Distribution of Yugoslavs in America
Pennsylvania Ohio Illinois
Michigan New Yorb
Minnesota California. Wisconsin
172.000 102.000 80.000 44.000 35.000 30.000 26.000 25.000
Indiana New Jersey ColorcJ do Montana.
Kansas Missouri
West Virginia. Washington
') The South Slau Herald, May 16, 1934, p. 4.
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25.000 17.000 15.000 15.000 14.000 13.000 12.000 10.000
The Chicago region has the greatest number of Yugoslav immigrants of any urban area, estimated at between 40.000 and 60.000 5). This distinction is, however, also claimed by Pittsburgh; which has the most important Serb colony in America and which is one of the two most important centers of Croat; (25.000 with the environment), the other one being Chicago. Cleveland and sun·oundings is the most impoliant Slovene colony with its some 50.000 Yugoslav immigrants. San Francisco and Oakland ha\7e about 17.000 Yugoslavs. Other main groupings of these South Slavs can be found in New York City and Hoboken, New Jersey (25.000), Buffalo and surroundings; the hard coal district of Eastern Pennsylvania and adjacent parts of the state of New York; Western Pennsylvania (especially in the steel and coal districts of Johnstown and Pittsburgh), with adjacent parts of West Virginia (Wheeling), and 011io (Youngstown, Detroit, and Akron); the copper-mining district of Northern Michigan, Milwaukee, and surroundings to Sheboygan (Michigan); the iron ore district of Northern Minnesota, Kansas City, and the coal basin of Pittsburgh (Kansas); Denver and the Colorado mining districts, the mining districts of Wyoming, Montana, and Salt Lake City; the whole coast of California; the copper mining districts of Arizona, Seattle (Washington), Portland (Oregon), Gal\7eston (Texas), New Orleans (Louisiana) and the Mississipi Delta, and Juneau (Alaska). Occupations. - The majority of Yugoslavs are employed in mines and industries (about 40 per cent), and a comparatively small number in agriculture. Only in Minnesota, Colorado, and California are to be found well-established Yugosla\7 farm settlements. But to-day the percentage of those working in the coal mines and industries has dropped considerably. On the other hand, the ,percentage of those working in the automobile industry has increased about fi\7e-fold since 1920 (about 10 per cent), most of such workers being located in Detroit In California the Yugoslavs ha\7e contributed to the apple industry, particularly in Watsonville and the surrounding territory; the thriving population of this apple center is composed in great majority of Sla\7onians. In and about Fresno, they have contributed in great part to the success of the grape industry. Monterey and San Pedro have been attracting the Dalmatian fisherman. On the northern coast of the Pacific, in POliland, Seattle, and Tacoma, Yugosla\7 immigrants have their own fishing companies and shipbuilding yards. In the southern I) Ibid., May I, 1934, p. 5.
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states, especially around the mouth of the Mississippi, Yuqoslav oyster fishers are leadinq in this business. But it was only durinq and after the World War that Yuqoslav immiqrants entered the commercial life of their newly adopted country. To-day they are more and more interested in trade, in road construction and various other public worl~s. and in some of the smaller industries. This applies, however, mainly to the American-born Yuqoslavs. Relis;!ion. - Contrary to the tendency of the C2echs to form «free ThinRinq' societies, the Yuqoslavs are more prone to persist in their reliqious bacRqround. The Croats and the Slovenes belonq as a rule to the Roman Catholic Church, althouqh we find a certain percentaqe of GreeR-Catholics amonq the Croats. The Serbs are usually of [le GreeR Olihodox reliqion. 6) We fin d very few Mohammedans in this country. Scattered throuqhout the country are thiliy-three Croat Catholic, forty-four Slovene Catholic, two GreeR Orthodox, and thirty-fi'Ve Serb GreeR Orthodox parishes: two Roman Catholic Churches of the GreeR Rite. Schools. - All the Yuqoslav Schools in the United States belonq to the various churches. There are 38 Yuqoslav parochial schools, with 13.000 students and 264 teachers tauqht by the Sisters of the Catholic Order of SI. francis. All the parochial schools are tauqht by nuns. All classes are conduded in Enqlish, althouqh in many of these institutions the respecti'Ve dialects of the Yuqoslav lanquaqe are tauqht. In addition, we find n Jmerous classes held on Saturdays for the purpose of teachinq the native lanquaqe. There is also one Roman Catholic Hiqh SC:lOol for qids. Divisions. - Durinq the World War most of the Yuqoslav political and social orqani2ations in the United States were concentrated into one central Yuqoslav Council in Washinqton. D. C, which aqain created the Yuqoslav Chancery. Thousands ed either the Serbian army. or the Yuqoslav volunteers of the American army. We hear of the Yus;!oslav federation of the Socialist Labor Party, the Yuqoslav Socia list federation, the Yuqoslav section of the communist party of America; the circle of Serbian Sisters Societies. Croatian Ladies and Yuqoslav Ladies, The Slovene Ladies federation and The Baraqa fed eration. Physical culture is mainly under the aeqis of So;wl (falcon) and Orlovi (Eaqles) societies. A total of 20 SORol Societies with about 3.000 existinq to-day and of which 15 are independent, the rest in the Yuqoslav .) The See of the Serbian Orthodox Bishop is at Libertyville, IlIinoill.
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Sokol Federation of Chicago, consisting of two subdivisions, the Chicago and Ihe Pacific Coast. Most of the Fraternal organizations have sections devoted to the of sports among their . There are nearly 200 National Homes in various colonies, the total value of which is estimated at :; million dollars. In addition to religious and political d ivisions, the Yugoslav tribes have different social and cultural outlooks because of their different historical experiences. Though the Serbs and Croats use a language which is identical, the Serbs write it in Cyrillic, \vhile the Croats use the Latin alphabet. Furthermore, the Croats and Slovenes are more subjected to westem influences 7}. Organizations. - In co mmon with many immigrant groups, the Yugoslavs are very strong in their benevolent fratemal organizations, which are frequ ently used to influence conditions in Yugoslavia. They combine the functions of insurance societies and of societies for the assistance of unemployed and disabled Yug.:>slav workers with that of centralizing various Yugoslav groups in America. The first '(ugoslav society was founded in 1857 in San Francisco, the second in 1874 in New Orleans, ultil to-day there a :·e some 3.000 of them. These societies, in tum, are grouped hlo unions which again are federated. There are fifteen various national fratemal and insurance organizations; about 80.000 (out of 250.000 ) are in the junior branches, composed chiefly of American born Yugoslavs. Some of the unio ns number over 1.000 societies \vilh more than 80.000 . The various unions have a total hip of about 250.000, and the value of their property is over dollars 12,OOO.000.8} The individual lodges are usually given Saints' names as patrons for the . All of them are based on provi ncial and religious lines. The most important of these lodges is the Croatian Federal Union (Zajednica), Pittsburgh, Pennsylvania, with a fund amounting to dollars 5,500.000 a nd a hip of 80.000. It owns the .Children's Home Of the Croatian Federal Union> at Desplaines, Illino is, worth nearly dollars 5 00.000. Next in importance is the Slovene National Benefit Society Oednota} of Chicago, with a fun d of dollars 5,250.000 and a hip of 60.000; the oldest is the Slovene Catholic Society of Joliet. lllinois, with dollars 2,500.000 and a hip of 40.000; the Serb National Federation, Pittsburgh, Pennsylvania, with dollars ') For the ba ckground of the various historical and pres(!nt difficulties influencing the social behavior of the Yugoslav immigrants, see J. S. Roucek, »The Social Character of Yugoslav Politics«, in Social Science, VoL lX, 1954, pp. 294-505 . ') The Chicago Tribune, op. cit., p. 11
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1,500.000 and a hip of 20.000. Several unsuccessful attempts have been made to weld these units into a compact unit. The Serb National Federation is the leading champion of this ideal. These unions their own organs. Thus the Serb Union publishes its daily S r bob ran, the Croat Union the Z a je d n i car, and the Slovene Union the Prosveta. The hip is, however, decreasing steadily, although these organizations have launched intensive campaigns to add new to their ranks, which have been considerably thinned by the economic depression and by the ing of older . The Slovene Society of Chicago, for instance, is offering as a grand prize, a trip to Yugoslavia, with all expenses paid.
Newspapers. - Many Yugoslav newspapers have been published in the United States but several were l of short duration only. The first Yugoslav-American periodical, the Sloven ian Un it '17 (Slavenska Slogal, appeared in San Francisco in 1884, followed by the N apredak of Hoboken, New Jersey, in 1891, and the Arne ri kansk i S I0 ven ec of Chicago in the same year. Since then some 200 different ones have .died (42 in New York, 29 in Chicago, 16 in Los Angeles, 15 in Pittsburgh, 12 in San Francisco, etc.), lasting from a single issue to 43 years of existence. At the present time there are 45 established Yugoslav publications, 8 dailies (with some 61.000 subscribers), 5 weeklies (with some 128.000 subscribers), 9 monthly and some semi-monthly papers hvith some 39.000 subscribers), two quarterlies, numerous bulletins 01 the beneficial organizations with ol7er 50.000 subscribers) a total of 45 periodicals, with a total of some 270.000 issues, with the circulation vatying from a thousand to 60.000 copies. The Slol7enes publish 15, the Serbs and the Croatians the remainder of the total. Various Almanacs are a regular yearly feature of most of the newspapers. European politics is the main topic, while only lately some interest is being evidenced in American polities. American-born generation. - The problem of the second generation is one of the most difficult faced by the Yugoslavs and their organizations. Politics and religious discussions do not interest, lor the most pati, the American-born Yugoslav children. Englishspeaking lodges are introduced, and in 1930 there were 63 Croat English speaking lodges alone, which centralized their activities around mushball teams, basket-ball teams, swimm ing patiies, picnics, socials, etc. There are about 70 chora l societies, 50 orchestras, many dramatic, gymnastic, social, ctamburica· orchestras, and other Rinds 01 clubs. This preponderance 01 musical organisations can 515
be explained by the fact that of all Europeans, the Yugoslavs are said to have developed most fully the art of folk-lore narrative, and these Yugoslav immigrants are still can'ying on their musical inclinations in such societies. More than a half of them are made up of Slovenes. Following the example of the Czechoslovaks, in 1933 a Yugoslav University club was organized in Chicago. The movement was stalied after similar organizations have been formed in Pittsburgh and Cleveland. But the prohibition of fu rther immigration and the force of Americanization are still victorious forces. This is well shown in the .Americanization. of the Yugoslav names. Thus Mr. O ll ack is now Mr. O'Black; Mr. lasRa or laRsic has become Mr. JacRson; or M. BelRo or Belic signs himself now as Mr. White 9). Contributions to America. - The immigrant Yugoslavs have contributed in no small measure to American progress, paliiculariy in the fields of science, invention, education, and literature. The late Dr. Mihailo Pupin of Columbia University is well Rnown for his inventions in long distance telephony and wireless telegraphyIO). Nikola Tesla is the inventor of polyphrase induction motors and alternating power transmission system, developed by the Westinghouse Electric Company. Science accords to him 75 original discoveries and all electrical machinery using or generating alternating current is due to him II). Dr. Eduard Miloslavich, one of the foremost pathologists in the United States, formerly Professor in Marquette University in Milwaukee, Wisconsin, has occupied a Professor's chair at the University of Zagreb since 1933. The late Dr. Henry Suzallo, who died in 1933, was one of the foremost educators in the United States, President o f the University of Washington from 1915 to 1926, and then President of the Carnegie Foundation for the Advancement of Teaching, he was also a trustee of the Carnegie Corporation of New YorkI2). Dr. VecRi Victor of San Francisco is considered one of the outstanding specialists in the world of mediCal science o n venerea l diseases. Frank Jaeger, Professor of Vol.
') See L . Adamic, »Jugoslav Speech in America «, in Arm'rican Mercury, 1927, pp. 119-21.
xm,
1') See his autobiography, From Immigrant tu Invenror (New York: Scribners' 1927). See also A. E. S. Beard, lO A Serbian-American Scientist - Michael Pupin., in OUT Foreign Born Citi%ens (New York: Crowell, 1922), pp. 202-7 . 11) See Slavko Boksan, Nikola Tesla und sein WeTk (Leipzig & Vienna: Deutscher Verlag, 1933); Beard, »An Electrical "Vizard - Nikola Tesla«, op. cit., pp. 284--88; »Nikola Tesla _, in Slavs ... .. . , pp. 54--5,6. U) According to the report of the New York Times, September 26, 1955 »hiJ father was a fonner sea captain of Czechoslovak birth_, -- a mistaken assumption.
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Aqricuiture in the Universit\! of SI. Paul, Minnesota, has revolutionized the field of the hone\! indush'\! with his contributions. Louis Adamic was a holder of a Guqqenheim Tra\7ellinq Fellows~ip in 1932-33; his The Nat ive's Return (New York : Harper, 1933) was a best seller for a timeI3). Dr. Paul R. Radosavljevich, Professor of Experimental Pedagoq\! in New York Uni versity, has written numerous lead inq works in his fi eld published in Serbian, Croatian, Russian, German, and Enqlish. He is best known for his cl assic Who are th e Slavs? (2 volso, Boston: Ric.'-lard G. oBadger, 1919), and his introduction to Lais Experimental Ed u ca ti o n (New York: Prentice-Hall, 1936). . These great names, however, do not exhaust the contributions o f the Yuqoslavs to American culture 14). In the field of education prominent are: Professor Francis Preveden of the Universit\! of Chicaqo, De Paul and now Minnesota, on philolog\! ; Professor Emil Weise, formerl\! of the Zaqreb Universil\!, now of Lo\!ola Universit\!, on patholoq\! and bac!eriophaqe; Professor JO:1O Zvetina Jr. of the De Paul and Lo\!ola Universities, on histor\! of law; Dr. Huqon Bren, Professor of Theoloq\!, formerl\! of Ljubljana and now with the Slovene Theoloqical SeminalY of Lemont, Ill., Professor Zivkovic of the Chicaqo Universit\!; Professor Mr. Krunic of the Universit\! of CalIfornia ; Professor Tomic, Dr. I. Altarac and man\! others. In the field of literature, Ivan Zorman, M. Sojat, Rev. Alexander UrunRar and Vinko Ujcic (pseudon\!m Georges) are leadinq in poetl"l!; Dr. A. Biankini and Ivan Mladineo have contributed to the knowledqe of the American Yugoslavs and their histOlY. Francis A. Boqadek, Dr. F. J. Kern and the late Georqe Schubert were compilers of dictionaries. In ali, Harve\! Gregor\! (Per. a Slovene), Macanovic with his \!earl\! exhibits on the Pacific Coast and in Chicago, Tanasko Milovic, Mr. and Mrs. Gosar, Vuk Vucinic and several \!oung ones are artistpainters of Chicago. The world famous Ivan Mestrovic has contributed the two monumental Indian statues at the entrance of the Grant Pal'k in Chicago. As composer, Maestro Alexander Savine Djimic has obtained world notice ; as conductors, Arthur RodzinsRi of the Cleveland S\!mphon\! is prominent. The pioneer organisation in presentation of chamber music in America, the famous Kneisel Quartet, had as U) Adamic' description of the peasant customs and !f)lk· l~re is really delightful. But his conclusions on politics, expressed especially in the last cru.pter, are naive. ") See: Jurica Bjankini, ·. Yugoslavs in the United Swtes«.. in Vanek and Vojan, op. cit., pp. 95-·99.
S17
its original member the late Louis SvecensRi, also a Yugoslav. In singing, the famous MilRa Ternina of the Metropolitan Opera, at the beginning of t;l e century, created an unexcelled tradition in the rmjition of Wagnerian roles in America. Worthy followers were I. Naval-PogacniR, Tino Patiera, I. Marion-Vlahovic and M. NiRolic of the Chicago Opera, ed recently by '(eodor Lovich (PasRo Alujevic) and Mato Culic-Dragun of the San Francisco Opera. In the modem art of cinema, among several of the actors' Iluild we find Laura La Plante (Laura TurR) and lohn Milian, with Petrovic, presently enllalled in Europe, but for years active in Hollywood, where a director, VorRapic, is one of the outstandinll modernizators of the technique of cinematollraphy. We must mention the achievement in civil enllineerinll of lohn laller and Lazarovich-Hrebelianovich; in tunnel construction of A. Dilic; and the interestinll fact that the father of the oil industry in Texas was Captain Anthony F. Lucas, a native YUlloslav, who was the first one to striRe oil in that state. Returned immiqrants. - In recent years the flow of immigration into Yugoslavia has become greater than emillration. In 1931, for instance, 3.427 immigrants from the United States tOOR up their abode in their native land. At present the Ilovernment of Yugoslavia is faced with the tasR of repatriating the returning emigrants. The ministry of Social Welfare has created a special section for that purpose, and there is also the organization . Oris> (Organizacija [seljeniRa). There exists a central organization, the Association of Emigrant Orqanizations, in Zagreb, with branches in Beillrade and Ljubljana.
josepfi S. Roucek
New YorR
APPENDIX ADDITIONAL ENGLISH BIBLIOGRAPHY Books and pamphlets: L. Adamic, Laughing in t he Jungle (New York: Harper, 1952) - an interesting of the conditions in Slovenian communities in the United States; immigrant types nre drawn with clarity and vividness. E. G. Balch, Our Slavic Fellow Citizens (New York: Charities Committee, 191 0) - although Miss Balch's work was written in 1910, it still remains the most com· prehen sive and scholarly treatment that we possess of the Slavic immigrant in America i there are separate ages dealing with Croatians, Dalmatians, Henegovinia.ns, Serbians and the other South Slav groups. K. Bercovici, On New Shores (New York: Cel)tury, 1925), ,.Jugoslav Fanners in the United States«, pp. 134---150. This chapter is a delightful and colorful sketch of a Yugoslav agricultural community in Ohio.
518
M. F. ' Byington, Homestead: the J-l ousehold 0/ a Mill T own (New York: Charities Committee, 1910) - a depressing pi cture of the industl'ial immigrant worker. E. E. Ledbetter, The Jug oslavs 0/ Cleveland (Clevelund Americanizati on Committee, 1918) - a very useful pamphlet. K. D. Miller, Peasant Pioneers (New York: Council of \ Vornen for Missions and Missionar y Educution Movement, 1925) - broad general characteri-zation, although exeggera ted and designed for religious work . E. O. P eholsky, Siaf.;ic Immigrant W omen (Cincinnati ; Powell and White,
1925). P . Radosavljevich, Who Are the Slavs? (Boston: Badger, 1919), 2 vols. - the best work on the background of Slavs and their contributions to America. F . J . \Vame, The Slav In vasion 0/ Mine Workers ( P~ adep hia; Lippincott, 1904). ~RTICLES,
L. Adamic, . The Land of Promise«, Harper Maga ::ine, Oct. 1931, Vol. 163, pp. 61S-628. E. G. Balch, lI Questions of Assimilation «, Charities and Commons, Dec. 7, 1907, Vol. 19, pp. 1162-74. A. E . Cane, . Slav Farmers on the Abandoned Farm Area of Connecticut«, Survey, Oct. 7, 1911, Vol. 27, pp. 951-6. K. H. Glnghorn, »Ghanging Character of the Immigrant«, World's 1-Jlork, 1900-1901, Vol. I, pp. 58 1-87, »SIavs, Magyars and others in the New Immigmtion c, Charities and Commons, Dec. 5, 1904, Vol. 13, pp. 199-205. J. R. Gammon s, lISIa"s in the Dituminous Mines of Illinois. , Ch4rities and Commons, Dec. 3, 1904, Vol. 13, pp. 227-229. M. Kecera, lI Slavic Races in Clevelandc, Charities and Commons, January 14,
1905, Vol. 15, pp. 377-578 . .1. Mladineo, liThe Southern Slavs in America«, Our JVorld, Dec. 1923, VoL
4, pp. 91- 93. M . S. Orenstein. :.Servo-Cronts of Ma~hnttanc, Survey, Dec. 7, 1912, Vol. 29, pp. 277-86. T. Roberts, :. The Slavs in the Anthra cite Coal Communities«, Ch4rities and Commons, Dec. 3, 1904, Vol. 13, pp. 215-22. E. A. Ross, . Slavs in Amerit~a c , Century, August 1914, VoL 88, pp. 590-8. M. B. Sayles, »Housing and Social Conditions in a Slavic Neighborhood«, Charities and Commons, Dec. 3, 1904, Vol. 15, 257-61. F. J . Sheridan, lIItalian, Slav and Hungarian Unskilled Lahor in the United States«, U. S. Labor Bureau Bulletin, 1907, Vol. IS, pp. 403-486. C. Sheridan, :.Racial Factors in Desertion~, Family Magazine, Nov. 1922, Vol. 3, pp. 165-170. F. 'W arne, lITndustrial Effects in Slav Immigration., Ch4rities and Commons, Dec. 3, 1904, Vol. 15, pp. 223--6. H . A. Miller, :.Jugo Slavs and Czecho slovaks«, Chapter X of Immigrant Backgrounds, Edited by H . P. Fairchild (New York : Jon \Viley, 1927). J. S. R.
New York
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Des mouvements vers les Balkans it la fin du neolitique
D
ans cet alticle j' ai !'intention de resumer les recherches hongroises concernant les mouvements vers les BalRans d la fin du neolitique hongrois. C'esl M. Calogovic qui donne quelques renseignements tres exacts d'ordre geographique qui peuvent nous servir de point de depalt. A son avis, les migrations des peuples du grand bassin hongrois ne pouvaienl se derouler qU'd travers des regions ayant une connexion hydrographique ou slruclu:'elle avec Ie bassin ho ngrois.• A cet egard on peul indiquer d I'Ouest la Basse-Autric~e, la Baviere, la Moravie, la Tc;,ecoslovaquie el la Silesie reliees au bassin hongrois par Ie Danube, d' aulre palt, au Sud, vers Ie nord de la Peninsule balRanique, d savoir la Youli/oslavie el indirectemenl la Thessalie, provinces, qui ont une relaIbn sltuclurelle Ires proche avec notre pays> I). Voici toul d'abord la chronololi/ie relative du neolitique honli/rois: A I'ouest du Danube
A I'esl du Danube
Ceramique Iineaire ancienne
Ceramique rubanee ancienne BURR I BURR II Groupe de Karas 3) BURR 1lI Tisza I Tisza I-II
Ceramique Iineaire recente Zseliz 2) Zseliz Tisza I-II (Lenli/yel)
Culture aeneolilique de BodrollRereszhlr (Tisza III) ' ) A. E. 1930. p. 45. ~ Fr. Tompa. Bericht. XXIV p. 2. ') Fr. Tampa. 1. c. pp. 13 et 1+.
5flO
•
Les premiers habitants de la Hongrie a partir de l'age neolitique appartenaient a un peuple representant la ceramique rubanee ancienne. line variete tres specialisee et locale de la ceramique rubanee ancienne se developpa dans la mO:ltagne de B}RR et dans ses environs (Bii ~Rien I-Ill). L'extension de ce peuple crea la civilisation de la Tisza I- II. La civilisation de la Tisza s'etendait Ie long de cette riviere et atteignait les BaIRans4). Les mouvements des peuples de la civilisation tibiscine (Tisza I-II) s'opererent dans toutes les directions indiquees par Calogovic, v<'rs les re"ions hydrographiquement et structuralement ouverles. C'est l'extension vers Ie Sud et vers l'Est qui retiendra pour Ie moment noire attention. ' 1. Tordos 5). La station de Tordos represente plusieurs civilisations dont la stratigraphie est incertaine. M. RosRa essaya d'y pratiquer des fouilles, mais ses efforls ne reussirent pas a eclaircir Ie probleme 6). Selon M. Tompa outre les tessons de la civilisation de Tordos proprement dite, on y reconnait les vestiges de Boian A, Gumelnita A, Er6sd I, Glina III (Nestor), et Tisza I-II. Parmi ceux-ci, Boian A doit etre plus ancien que les autres. Tisza I-II, Gumelnita A et Er6sd sont contemporaines 7). Nestor fait egalement mention, en ant, de l'infiltration de la culture de la Tisza 8), mais ses remarques y relatives appellent plus d'une correction. II ne s'agit pas seulement d'une
mais d'une vraie station des peuples de la civilisation de la Tisza, venus du bassin hongrois 9). Sans ettre ceci, iI faudrait y voir une importation tres considerable pour expliquer la grande quantile de tessons du style Tisza pur, trouves a Tordos. II fau!. considerer Tordos comme la statiqn la plus avancee vers l'Est de la civilisation tibiscine. Vers l'Est la route est bam!e par la population deja Ires abondante de la Transylvanie IO). Mais .) F,. Tompa. A. H. V-VI. 1929. •) Fr. Tampa. A. H. V· VI. p. 45 et 57; Cig. 4 (p. 45). Schroller. Die Stein wul Kupfen.eit Siebenbiirgens. Berlin ,1933. p. 8-12; pI. 4-7. Roska. Az osregenet ,,~. ,;konyve. 1927. 11. p. 406 et 55. I;g. 78 (p. 146), f;g. 91 (p. 156), 139 (p. 218), 166 (p. 272). 169 (p. 275), 171 (p. 277), 261 (p. 385), et 266-268 p. 'I
J,
5QI
14
bien enlendu, cette station de style Tisza est loin d'etre identique avec la civilisation de Tordos proprement dite. La civilisation de Tordos appartienl au meme slyle que Vinca I-II el Starcevo (nous y reviendrons). L'opinion de Schroller doit eire corrigee en ce sensll ). 2. PetrisI 2). Celie station est parvenue par une erreur dans la liste des stations fournissant les vestiges de la civilisation de Tisza en expansion. Les lessons provenant de Szamosujvar-Petris I3) appartiennent a une civilisation de I'age de bronze. C'est la meme civilisation qui a induit en erreur Schroller. II la no mmait
m.2.50
ffi. 4.50
Menghin
Vasic
Vinca III (Schnurkeramik. Vucedolkultur)
Tompa
Oberste Schichle
Vinca II a-b (Balldkeramik) Mit!lere Obsidiane Schichten
Vinca" ffi.5 .60
Vinca I (red slipped)
ffi. 9.50 19)
Vinca I (Ostmediter- Wohngrubenrane Dorfkulschichte tur) 18)
17)
infiltration tibiscine. Obsidiane red slipped
•;
~
3
is
•2• ,•" identique avec •
~
Starcevo 16)
U) Seion Schroller, la station de Tordos est une station tibiscine. Schroller 1. c. p. 10 et 12. ") Csalogovi". A. E. 1930. p. 44. Fr. Tomp • . A. H. V. VI. p. 45. ") A. E. 1901. p. 17 et 55, 146 et 55, 220 et 55, ct pp. 426-427, (Ia provenance des derniers est indiquee d'une fa ~on erronee; pour les corrections c£. A. E. 1902. p. 85) A. E. 1904. p. 227. 14) Schroll er. I. c. p. 12 55. Hubert Sclunidt. Zeitschrift fUr Ethnologie. 1905 p. 451 fig. 32 n-c A. E. 1932/33 p. 184. 11) Fr. Tempa. Bericht. XXIV. p. 41. M) Fr. T empa . 1. c. If} Vasil:. Prahistorische Zeitschrift. Berl in. 1911. p. 24. 55. 11) Menghin. Weltgeschichte der Steinzeit. 193f. p. 52---54. 1') Childe. The Danub~ in Prehistory. 1929. p. 26 ss. La carte de Childe (Mope III, p. 68.) est deja coropieleroent surllnnee.
5flfl
L'obsidiane, qui est mentionnee a ussi par Menghin, est·d'origine hon\1roise. Son apparition est attachee a I'apparition des tessons de style Tis2a pur20). Malheureusement, les publications sont tres inco mpletes et dans la matiere publiee on trouve rarement les tessons en question21). Mais a I'avis de M. Tompa qui a eu la chance d'etudier personnellement les vestiges de Vinca, la colonisation par les peuples du bassin hongrois est hors de doute. Naturellement, \'immigration n'etait pas assez forte pour disturber qravement la continuite des chistes de Vinca I- II. (c!. !i\1 1-2).
Fig. 1. - Petit .. autel~ de Vinca. (Muse<: National de Budapest). La matiere est brune, mal faite. Civilisation tiblscine.
Grandeur naturelle.
Fig. 2. -
L'ornemcntation de ('objet fig. 1.
4. PIocnik 22). Dans la matiere de la station nous pouvons eqalement reb'ouver un campement appartenant a la civilisation III} Fr. Tampa. Bericht p. 41.
n) Miloje M. Vusic. Prehistoricka Vinca 1. 1952. p. 53 et 54j pI. 27. nr. 114 a-b, 115 a-b. ~ It) Miodrng Grbic. PIOCllik. Belgrad. 1929. NT. 52, 55, 61-63 et 67. Csalogovilil. A. E. 1930 p. 46.
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.,'
de 1<1 Tiszi'. Les trouvailles publiees par Grbic ne son! pas d'un type uniforme, mais nous pouvons facilement y distinquer I'outillaqe du style Tisla. 5. Gradac pres ZloRucani 23). On y peut constater d'une fa~on tres nette la pre,ence de la civilisation de la Tisza. 6. La Slavonie 24). D'apres M. Tompa, I'extension de la civilisaiton de Tisza vers 1'0uest se deroule en partie a h·avers la Siavonie. Comme exemple caracteristique iI mentionne la station de Babska. 7. Philippi (dans les environs de Salonique). Selon les renseiqnements de M. Torrpa, Ie musee de Plovdiv qarde quelques tessons de cette station. Les tessons sont peints d'une couleur blanche, pasteuse, lavable (technique de Tisza). Les ornements sont les memes que les vestiqes de la station de Tiszapolqar 25) en Honqrie. L'expansion de la civilisation de la Tisla au dela du Danube vers Ie Sud, que nous avons etablie, qrace aux vestiqes retrouves dans les stations mentionnees, explique I'influence que cette civilisation exer~a sur la population des Balkans. Par consequent, les tribus relativement peu nombreuses de la civilisation de la Tisza se melaient a la population indiqene jusqu'a s'y perdre completemen!. Mais nous qardons un document h·es exact de I'influence et de I'immiqration: c'est Ie chanqement du style de I'ornementation assez abrupte en Thessalie (civilisation de Dimini26). La civilisation de Dimini est p:·ofondement melee d'une part de la population et des elements de la culture indiqene de Sesklo et d'autre part d'elements d'infilh·ation27). Nous pouvons encore relever !'influence de la civilisation d'Er6sd 2S). II est tres impoliant qu'en Thessalie on trouve les tessons oliqinaires des deux civilisations mentionnees, c'est-a-dire des tessons provenant de tribus immiqrees et encore non melees aux habitants indiqenes 29). L'obsidiane trouvee a Dimini provient de la Honqrie 30). a) Fr. Tompa. A. H. V·VI. p. 57 et 63. Gsalogovits. A. E. 1930 p. 46. HoernesMens-hill. Urgeschichle der bildenden Kunst in Europa. 1925 p. 285 fig 3,4 (voir Pro Tompn. A. H. V-VI. pI. 55 nr. 1 pI. 56 nr. 4 et pl. 58 nr. 3) el 10 . •1) Fr. Tompa. A. H. V-VI. p. 63. Fr. Tompa. Bericht. XXIV. p. 42. -) Fr. Tompa. A. H. V·VI. pI. 55-57. -) L. c. pp . 60 01 65 ") L. c. p. 63 -) L. c. -) Magulen dan5 Ie! environs de Larissa. Grundmann. Mitteilungen der Deutschf'o Archeologischf>n Geselschaft in Alh en. 1952. fig. 5 (p. 121 ). GrundOlsnn garde d0113 Sa collection quelques tessons, encore inedites, du styl~ Tina pur. Le tesson publit> l. c. fig. 5 (p. 116) pourrait ~tre cI'origille tibiscine. -) Fr. Tompa. llericht. XXIV. p. 41.
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D'autre part, I'influence du style de Tisza se manifeste dans la civilisation Tripolje-Cucuteni-Er6sd 31 ). Elle n'est ric-n d'autre qu'une consequence du contempordin des deux civilisations. Selon M. Tompa, quelques stations de la Bulgarie sont egalemc-nt inflIJencees par la civilisation de la Tisla. II mc-ntionne Ic-s stations de Tell Denev, Jamboli et VidboIP2). Dans les travaux hongrois on trouve I'opinion que la station de Butmir garde quelques traces de I'extension balRanique de la civilisation de la Tisla 33). A mon avis, les elements communs ne sont pas assez impOliants pour qu'on puisse etablir une
Sf2S
d'ici son chemin vers les Ball?ans du Nord, dont Ie vaste territoire n'etait pas encore peuple it ce temps-lit 37). Malheureusement, je ne suis pas en etat de pouvoir donner des renseiqnements precis sur ce probleme. Les specialistes de la prehistoire honqroise n'ont pas suffisamment approfondi l'etude de ce probleme. C'est pourquoi je me borne it siqnaler quelques details. Selon M. Tompa, la civilisation Vinca 1-Il-Starcevo- Tordos s'avanc;a non seulement vers les Ball?ans 38) mais aussi vers Ie Nord, vers Ie bassin honqrois. M. Tompa ranqe les traces de celie civilisation sous la denomination du qroupe de Koras 39).
Fig. 3. -
Valsseau trouve
a Devaban'ia.
Sa surface, d'une
cou leur iaune lirant sur Ie brun, est polle.
Hauteur: 10 em. Groupe de Koras.
II me semble que Ie probleme du qroupe de Karas est plus difficile. Le caractere de ceramique rubanee est indubitable 40), iI y n) Nestor voil tres nettement les voies de l'expnnsion, mnis tn sens invent'! (Nestor. Bericht, XXII. p. 55) Une . station bien nllcienne de Ia m ~me civilisation est Nlmdorv6.1ya. (Schroller. 1. c. pI. 2---5. Roska. 1. c. II. pp. 403-405.) -) Par exemple Butmir. J'ai egalement vu quelques tessons t.res cnracteristiqlles dans Ie musee de Volo. -) Fr. Tampa. Bericht. XXIV. 1934 pp. 45-47 . Banner. Dolgozatok . Szeged. VIII. 1952. p. 32 et 5S . Banner donne une denomination erronee. La carte de Ballner (I. c. p. 29) est egalement -inex8('te. II faut supprimer par exemple les stations Bodrogkeresztu r et Rakam8z. lis y sont parvenus par un€' interpretation erronee de la matiere. 11 est it reularquer que ses planches, it partir du pI. 18 (provenant des publications anciennes) y montrent lei objets du groupe de Koros, m~les avec autres objets appartenant sux civilisat.ions de Baden (Ossarn), BodrogkereSltur, et Pflge de brome. 40) Cf. Banner. 1. c. pI. 31 Dr. 11 et pI. 53 Dr. 3.
Sfl6
a certainement des affinites avec la civilisation de Vinca I-II- Starcevo-Tordos (decoration de la poterie avec des fillures en relief, pintaderas, les petits
en ten·e cuite, la peinture 4l ), mais Ie <Wini?elband . ponctue est presque tout a fait supprime et I'omementation donne des affinites avec Ie \/foupe de la ceramique pointillee de Stoci?Y42). En plus, il existe des affinites avec les cuI.tures qu'on trouve au Nord de la Ho nllrie 43). Tres enillmatique est une fa\:on de poterie que nous retrouvons en Thessalie 44). (Fill. 3). 11 est dommalle que la slratillraphie ne soit etablie que d'uue fa\:on insuffisante. Nous ne pouvons pas etablir exactement la chronolo!,lie relative des deux civilisations, celie de la Tissa et celie du !,lroupe de Koros45). Le nombre des tribus de Ia population tibiscine immi!,lree ne devrait pas etre considerable. Sur les stations de Vinca, Tordos et Plocnii? il s' allit seulement d'une colonisation tres mince et de peu de duree 46). L'aboutissement eut lieu, comme je I'ai deja remarque, dans la Thessalie. L'influence reciproque de la civilisation Vinca I-/l-Starcevo- Tordos et celie de la Tissa se laisse reconnaitre avec une nettete remarquable. D'une part, dans Ie bassin hon!,lrois nous retrouvons Ie <Wini?elband > ponctu si frequents dans la civilisation de Vinca I-II-Starcevo-Tordos 41) Banner. l. c. pp. ct 44. Vasil:. Prehistori cka Vinca I PI. 15 nr. 47 8_b et pI. 21. concernant les petits _autels.: voir Banner. 1. c. pI. 22 nr. 46, pI. 29 nr. ·18 et pI. 50 nr. 2. En f orme specialisee cf. Banner. I. c. pI. 5 nr. 9, 11 et 16, pI. 23 nr . .... 1 et ....2, pI. 24 nr. 18 et 19, pI. 29 nr. 16 et 19 pI. 50 nr. 1, 3- 6. NOlls retrouvons dans Ie groupe de Koros les coupes peintes en rouge (Vasil:. Prohistorische Zeitschrift. 1910. p. 29. et Banner. 1. c. pI. 17 nr. 12). Concernant la peinture cf. Banner. l. c, p. "'0. Dans sa traduction allemande il oublie de mentionner les tessons peints en rouge OU ocre monochrome pro~'en ant de Szarvas·Szappanos. ~2) Le »Winkelband « supprime: Banner. l. c. pI. 29 nr. 15, pl. 50 nr ...' pI. 55 nr. 55. et pI. 41 nr. 7. Concernant la ceramique pointill~e f f. Stocky, 1. c. I. pI. 50-52, specialement pI. 58. Pour des affinites dans les f afJOos de Ia poterie C£. Stocky 1. c. pI. 49. et Banner.. 1. c. pI. 17 nr. 4. 43) Stocky, l. c. pI. 76 nr. 10 (cer amique cordec) et Banner, I. c. pI. nr. to, Stocl:Y. l. c. P I. 58 nr. 5 et 9 (ceralllique de Jormansmiihl) el Banner. L c. pI. 17 nr. 12. tf) Banner. I. c. pI. 17 nr. 6 et 7. Grundmann. J. c. PI. 19 fig. l. fool,) Fr. Tompa. Berich t. XX I V. pp. 45-47. It) L'opinion de Schroller doit HIe corrige en ce sens. Cf. notre note 11 . •T) Fr. Tompa . A. H . V·VI. pI. 59 or. 11. (Bodrogkeresztur) PI. 45 nrs. 7-10
(C,bka). Banner. Dolgozatok. VI, 1950. pI. 21 nrs 7 et 8, PI. 22 nr. \ 4, pI. 24. (Kokenydomh). 4t) H. Schmidt. Zeitschrift fUr Ethnologie. 1905. fig. 25 (p. 445). 411) Vasic. Prehistorit ka Vinta I pI. 25 nr. 107 a-c.
5fl7
manquent presque parfaitement dans Ie ,","oupe de Tisza 50). Les pieces que nous avons trouvees, la issent entre voir I'influence exercee par Vinca. II est important de remarquer qu'elles datent de Tisza I tres ancien. L'un des deux fut trouve apres !'indication du vendeur a Szeged. L'ornementation montre beaucoup d'affinites avec BiiRR Ill. A cet egard iI suffit de rappeler la spirale faite dans la maniere du biiRRien 51 ) et I'ornementation en damier52). De meme Ie meandre rappelle Ie style du bliRRien53). L'objet represente Ie meme stade de Tisza I ires ancien (stade de transition) comme Ie vase anthromorphe de KenezI6 54). La surface de
Fig. 4. -
a-b L'cautel> de Szeged. a) Avant la restauratlon. b) Reslaure.
les champs depourvus d'ornementation, d'une couleur ocre clair pasteuse, lavable. La couleur naturelle de I'objet est rouge de terre cuite. La longueur d'un cote est It peu pres de II cm. Les tetes d'animaux rapellent la civilisation de Tordos 55). (Fig. 4). L'autre caulel. est fait dans Ie me me style. II fut trouve It Nadalja. L'objet est bien cui!. La surface polie est brune. (lci n:>us ~ l\'lais on les retrouve, carnme j'ai montre, dans Ie groupe de Koros. J.'opinion de Schroller et de Csalogovits doit ~tre corrigee (Csalogovits . 1. c. p. 47, SchrolleI l. c. p. 11 ). La citation de Schroller concernant A. H. V- VI pI. 40 nr. 16 est erronee parce que la provenance de I'objet cite est Gyulafehervar. La citation de Csalogovits est egaJement erronee. La station de Ohessenyo (A. E. 1911. p. 155 pI. 4) est une station qui cootient l'outillage du groupe de Koros. iii) Fr. Tampa. A. H. V-VI. pI. 29 nr. 22, pl. Z4 nr. 1 et pl. 33 nr. 5. U) L. c. pI. 12. U) A. E. 1936. fig. 42 (p. 71) deuxieme lign e, Ii droite. Fr. Tompa 1. c. pI. 15 nr. 20, pI. 34 nr. 14 et, pI. 35 nr. 12. H) Fr. Tompa. I. c. pI. 41 nr. 1 a-b. Y) Ro,k. 1. c. II. fig. 170 an. 9-10 (p. 276).
528
avons encore une technique qui ne se retrouve pas dans Tisza 11). Le meandre rappelie .Ie style de bURRien 56). La 10n\1Ueur du c6te plus larqe (mesuree tout pres des pieds) est de 8 cm. La stilisation des deux tetes rappelie la civilisation de Vinca 57). (Fiq. 5-6). La poterie omee d'un masque humain se trouve aussi dans Ie bassin honqrois, a TOl'dos et a Vinca 58).
Pig. 5. -
L'''dutel. de Nadalja. Civilisation tIbtsclne.
Fig. 6. -
L'ornemenlaUon de I'objet fig. 5.
En resume, on peut donc etablir que dans Ie bassin honqrois les mouvements du neolitique recou vrent tres probablement les mouvements d'une population qui, malqre son inclination it former tres t6! des unites individuelies, represente dans son ensemble la ..) Ct. la nole 53. 11) Vasic, PrehistoriskR Vint a I. U) Roska. I. c. II. (;g. 171 (p. 277). Fr. Tompo.. A. H. V-VI. pi. +0 nr. 11 (S~entes). Vassic. Prahlstorische Zeitschri£t Berlin 1910. Fig. 7 (p. 29).
529
civilisation de ceramique rubanee. Dans la TransJanubie, c'est la ceramique Iineaire qui s'elend, avec toutes ses varietes (qroupe de Zseliz), sans franchir pourtant la liqne du Danube. A l'Est du Danube, c'est la civilisation bURRienne qui represente un stade local plus evolue de la ceramique lineaire; BURR II est conlemporaine avec la civilisation de Zseliz. La fin du bURRien coincide chronoloqiquement avec Ie qroupe de Karas qui a, a I'avis de M. Tompa, son role dans la formation de la civilisation tibiscine. Celte derniere est la seule civilisation qui franchit les frontieres de ce domaine pour donner ensuite nai~sance, apres s'etre assimilee a la culture des peuples balRaniques, de sa part aussi, a la civilisation de Dimini. Budapest $dndor 6alluJ
Table des abbreviations. Berlcht.
A. E. = Archeol6glal Erte,1I0. Budapest. Berichte der Romisch-Germanlschen Kommlssion des Archaologischen Institutes. Franbfurl am Matn. A. H. = Archeotogia Hungarlca. Budapest.
530
Zur Semasiologie des Kuckucks Balkanslavischen
•
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D
er Name des Kucl?ucl?s, dieses I?lassische Beispiel aller Vertreter der onomatopoelischen Theone von der Sprachentstehunll, bietel uns samt seinen Ableilun\1en auch ein I?lassisches Beispiel fUr die Iin\iUistische Disziplin vom Leben der Worler, der Semasiolollie. In ahnlicher Weise, wie seine Benennun\1 auf Grund seines charal?leristischen Rufes enlsland, so sind auch die weiteren manni\1fachen Ableitun\1en und Bildun\1en davon teils der namlichen teils den anderen auffallenden Ei\1entUm Iichl?eiten dieses sonderbaren VOllels zu verdanl?en. Diese Erscheinun\1, die sich mehr oder weniller in der Mehrzahl. der europaischen Sprachen erblicl?en lassl, werden wir hier in einer lIanz I?urzen Fassun\1 darzustellen versuchen, soweit sie sich im Spiellel der Ball?ansprachen herausstellt. Zum Unterschied von den meislen anderen nicht-slavischen Voll?em, stellen sich die Ball?anslaven in tlbereinstimmun\1 mit den Albanesen l ) In ihrer anlhropopathischen Atiolo\1ie Uber den Kucl?ucl? diesen als vermeintliches friiheres weibliches Wesen vor. Am haufi\1slen isl es die Mutler, Schwesler, Tochler oder Braul, die ihren Sohn, Bruder, Valer oder Mann bel?laq!2). Der Grund fUr eine so1che Auffassun\1 und Vorstellunll vom Kucl?ucl?e Iieq! einmal in der auffallenden melancholischen Eintoni\1l?eit seines Rufes, zu dem sich am endsten die ihm ei\1ene schwarze Farbe, Scheuheit und Vorliebe fUr das einsame nachtliche Auftreten \1esellen; anderseils aber in der Psycholollie des I?riellerischen balRanslavischen Elementes selbsl, dem das Erlebnis und damil das Bild des I?la\1enden weiblichen Wesens we\1en des Todes eines im Krie\1e lIefallenen leueren Familienmilliliedes immer sehr nahe la\1. Dies bestat') G. v. Hahn, Albaneslsche Siudlen 16 5. _ 2) Ausfiih rUcher dariiber s. in meiner Abhandlung Uoleka 19) S. 10- 17.
"Kul<:av lca~ (Etnolosba bib-
tigen uns vor allem die za'llreic."en Stellen aus der epischen Volkspoesie, wo das erwahnte Erlebnis vom tragischen Tode eines HeIden und dessen Bei:1lagung am haufigsten behandelt wird und wo folgerichtig der Name des Kuci:1uci:1s die metaphorische Bedeutung einer tief betrtibten und i:1lagenden weiblichen Person (Mutter, Schwesler, Tochter, Braut) zu allererst annahm. Aus dem Gebiete der Voli:1spoesie Sling diese t1bertragung allmahlich in die alllagliche Voli:1ssprache tiber, wo sie dann auf Grund der Ass02iation vermittels der lauilichen Veranderungen und grammatiRalischen Adaptationen des Grund\vortes mil Anspielung an die anderen auffalligen Eiqenschaften dieses Vogels weiler entwicReit und semantisch differenziert wurde. Das Bild des semasiologischen Geschehens in Verbindung mit dem Kuchuci:1snamen dtirfle in diesem Faile, nach unserer Auffassung, in folgender Weise reRonstruirt werden.
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Tertium comparationis: Ruf des VOllets Scheuheit + Einsamlleit.
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sch,varze Parbe
1· Der dem Namen des KucRucRs zu Grunde Iiegende Rul eR u - RU' verbindet sich durch den EindrucR von ermUdender melancholischer EintonigReit mit dem GefUhle des Schmerzes bzw. der Trauer und resultierl in der Sprache als Ausruf: RURUI 'weh! au wehl' Beispiele: a) In der VolRspoesie:
diesen Vogel hervorriefen und ersl dadurch in, der Sprache: ee i n e UngllicRliche. ergab. Beispiele: a) In der VolRspoesie: (SRI',) eZaRuR~e do tri kuRa vic e: ... Roja RURa, niRa:! ne prestaje, - to je Iuzna lovanova majRa. - Koja RuRa jutrom i vecerom, - 10 je tuzna lovanova se j a - Koja RURa, Rad /oj na ~m padne, - 10 je mlada lovanova Ijuba. (VUR, Nar. pjes, 1. 430). Diesem serboRroalischen entspricht genau folgendes bulgarische Moliv: eNa srjed dvori edno suho dn.vo, - na dl"bVOtO do tri RURavici: - De-Io RURd, ta e onjemala, - tala' mi e mojala stara majRa; - de-to RURa mi e prisipnala, - la/a mi e mojala mila s e s I I' a; - de - 10 RURa i mi pogled'bva, 10 mi e moelo p'brvo libe (Miladinovic N° 100; VerRovic N° 321 ; Bezsonov 1.122-3). Weiler (SR!'): ePostace Ii majRa RURa vic a, - oslace Ii Ijuba udovica. (VUR, Nar. pjes. 4.233). eSlo j' danica Rrvava iZ!jegla, - 10 ees slara (d. h. Mutter) oslat RURa viea, (3,22'). eNe ostavljaj devel seslrenica - svijeh devel mladih RURavica' (2,510). eSlo ee ova crna RURavica?' (5.106} - fragl sich eine Witwe in ihrer Klage nach dem gefallenen Manne. Und wieder: eSlo ucinje vele jade mladoj Ivojoj RURavici, ~ Rojojzi si vjeru dao da je neeeS ostaviti? u. s, w. Zwar selten, abel' es Romml dorh vor, dass auch eine mannliche Person in derselben Rolle eingefUhrt wi I'd, so z. B.: eA slo RURa tiCd RURa vic a, ono jeste prolo Milutine (4,177). eTad zaRuRa sinja RURavicd - usred zime, Rad jo/ rORa nije; - to ne bila sinja RURavica, - vee 10 bio Vucicevic Pero. (4.2-3). b) In der Prosa: eZena mu prenemazuCi se odgovori: eKURU meni RURavici! evo gd (Sc. der Mann) U RUCi gde lezi mrlav . (Nar, prip. 215). eHitaj. RURavice crna, doma' (LjubiSa, Prip. 247). eTo sam RURavica na zelenoj grancici Rrila. (288). 3. Ableitungen: a) die Verba: SRI', RURali, i. 'clamo cu cu. (vom KUCRUCRe); uiRuRali, pf. 'dasselbe'; Ii g. (vom Menschen) in I r. 'Rlagen, wehRlagen, jammern'. Beispiele: eMuci scerce, U jadu RuR a I al. (VUR, Nar. pjes. 1.46p), eOna RUR a Mari I:elo glave. (1.553). eOsla Vilip nogom Ropajuci, - a Ijuba mu mlada RURaj Uci. (2.355). - Ona h'ci svome gospodaru - RURajuci i lice grdeCi. (2,16). NeRa bjezi, RURala mu majRal ' (4.365). eTaRo U jadu ne R UR a I a 1. (Pos!. 311). eZena R U Ra U vas glas. (LjubiSa, Prip. 201), ,Sla R URas? .On sarno RUR a'; buIll'. RURam, i. 'RUCRURRen'; fig. a) 'einsam leben, einsames Leben fUhren'; RURuvam, b} 'Rlagen, wehRlagen, jammern'; z a R U Ram, p f. dass, wie im SerboRroalischen. Cf. die Verwiinschung: eZ a R URa I da z a RUR a s I. slov. R U R a I i, i. 'schreien wie der KUCRUCR'; fig . 'Iraurig, betriibt sein'; I r. (sRr.) R u R a I i = 'Rlagen, beR!agen, beweinen': «K URa
majRa svoll fedinRa sina' (VUR, Nar. pjt's. here. 91). -Brata RURa, ovaRo Ilovori. (63). -A Ijuba mu plaeem st'lo Ilusi, - svoga ziva RU Ra juei drn\la' (Martie, O svetn. 1.69). -Mene moja neee RURa t majRa' (2.70). -ler si o vo doeeRala, - da ti RURas sreeu tvoju od naprt'tRa' (VUR Kove. lOt). - Pa potrei R majd llulla ju ei sv0'i! oca' (Vreevie, Nar. prip. 9). -Allo me Il UIl a 5, a 'no me zali. (Bogisie, Zb. 588); b) die Nomina: sRr. Il U Ran j e 'Wehiliagen, Jammern:' -Kad je dosla u bijeli dvore, - zaeu lelell i zaeu Il u Ran j e, starn majRu lo va RURajuei. (VUR, Nar. pjes. herc. 91); Ilullanja = d ass.: -Prepade se i pomisli da umrije, i otada je RURan j a i IeleRanja za majRo m' (Vreevie, Nar. prip. 54); R URan d z i j a (mit tiirRischer Endung) ~ dass.: -Stane ga R u Ran d z i I a i pomaIlnjavina ' (Srb. da lm. Magaz. 1868. 58); Il URn I a v a = dass.: -K uIl n j a va i Ielell stane svijeh Misiraca. (Danieic, Prip. iz sl. i nov. zav. 42). . Udariti U Il URn j a v U' (oft); R uRn j a v ina, aug m. von Rullnlava (vereinsamt und zwar von den Tieren) : -Stoji bulla nelallih telaea, - stoji blella malenih janjaca, Il URn j a v ina starijeh malaRa' (All. Rj. s.v.); RURuvijest [von RURU und vijest] = 'traurige Naehricht': - IziSla pripovijes, iznijela R UR u v i I e s. pa doSla Iistina, da nije istina ' (I. c.); sIov. R URa v a 'ein in Schluchten verborgener, einsamer, sparlieh bewohnter Ort': Na povelje bozle bodo po RURa v a h sRriti POROro delali. (e i I. PleterSniR, SI. I. 485); buill. RUIl a n j e, Il UIl Uvan j e = 'ululatus'; 'einsames Leben'; ~) die AdleRtiva: Il UIl a v = jammerlieh, Rlalllich, Illeinlich, nichtig: -Za ona tri Ilullava Selda. (in Dalm.), slov. lluRav, RURasl 'traurig, dUster' ; a d v.: Rullasto gledati; Ilullav 'elend, erbarmlich'. II
Tertium eomparationis: HeimHcbes Le\Ten der Bier in die Nesler anderer VOlleI; FHeben vor anderen VOlleln. K u Il a v ic a 'Kuellucll' - Vogel, der Ilein eiqenes Nest baul, wt'i\ trage; legt er heimlieh seine Eier in die Nester fremder Vogelniedertr ac hti q; fliehi vor den anderen Vogeln - feiq e l ) !Jibt in d er Sprache: - Peigling, Hasenfuss. Memme.• Beispiele: -Turd njemu neveselo vele: - Ali-paso. sinja Ilu Ila v i col (VUR, Nar. pjes. 4.272). - VeliRasi, grdne Ilullaviee, - postadoSe roda izdajice' (Gorslli Vijenae 9). -Ti si lluRavical' (oft). -Ti si ti c od lluRavice!. (Du bist ein KucllucRsjunge!) sa'll der Montenegriner einem, der sich o:,ne Grund gebardet und prahlt2).
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I) Bel den alten Griechen: 5 ch i a u - ~e I g e - fa u 1 - (Phlbbgus 73. 1iS3, 567). 2) Was uns an die SteBe in Platos com. Lalos (fr. 1) erlnnert:
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Die Schwache und Machtlosigkeit werden im seelischen Leben gew6hnlich vom MitleidsgefUhl begleitet. Sind aber diese Mangel und Defekte aus eigener Schuld entstanden, und wenn man sich dazu mit solchen Defekten einigermassen bewusst wfrieden gibt, dann trit! an die Stelle des Mitleids eher Verachtung. Solche Interpretation der oben erwahnten unsympathischen Eigenschaften des Kuckucks haben in der primitiven anthropopathisch disponierten Volkspsychologie zur Foige gehabt, dass man den Namen des Kuckucks, wie aucl Ableitungen davon, zur Bezeichnung analoger unsympathischer Eigenschaften beim Menschen, d. h. in der Sprache, angewendet hal. So zu deuten sind z. B., unter anderen, folgende Ausdriicke: skr. k u k a v 'armselig, jammerlich, klaglich, beklagenswiirdig, elend, ungliicklich, (am 6ftesten vom Menchen, aber auch vom Tiere und von den anderen Sachen): .Znam ja k ukava kukavica!> (sagt eine Frau von sich) .Kukave bile! > (Vuk, Rj. 5. v.) . • On kukav bez oruzja ne moze ni5ta>. >Kukavi pas lovacki cio dan zeca tira i sasvim umoran jedva ga ufati>. cJesu na krvavu kasapnicu odredeni (namlich die Ochsen), k u k a va im indi njihova debljina> (cit. Ak. Rj. s.v.); kukdvan 'e1end, arm, .armselig, kiinlmerlich': cOde kukavna baka put carevih dvora>. "cTu kukavnu veceru pocmu ova dvojica vecerati> (ib.). cA sta moze sa onosvoje kukavne plate?1 (oft!; kukdvno, adv.: cMoram ovako kukavno zivet> (ib.). cZivi jadno i kukavno> (oft); k u k d vs t v 0, n. 'Eigen5chaft desjenigen, der k u k a v oder k u k avica ist, Fei\lheit': cTo kukavstvo tajila bi vila> (Martie,Osvetn. 5.37); kukdvstina = kukavstvo: cDa se dignem nad svaku kukavstinu> (Pavlinovie, Rad 6). cDalje od sanja,rija ... dalje od kukavstina> (Razl. sp. 29); kukavicluk [kukavica + liirk. End. - luk] = dass.: cTo je kukavicluk! (oft).• To 'e od tebe, moj b'rte, pravi kukavicluk> (in Lika). ci to bi bio neki kuka vicluk, .a sta vise od mene> (cit. Ak. Rj. s.v.); kukavac l ), m. 'Arme(r), armer Schlucker, elender Kerl': cNe budali, kukavce>. cOvaj kukavac
on .
OUX 6pq.<; 6 flev i\{;upyo<;, rAUUKWVO<; wv flByaAou y{;VOS, . . . . . KOKKUE, t'jA(,'hoS "Bpl{;PXBTm GlKUOU 1t'E.3'[OVO~ BUVOUXiou KV~}lac; €XWV; I) Budmanl (AI? Rj. V. 756) vertritt die Meinung, dieses Substantiv sel vorn Adjekliv k u h: a v durch die Endung -b C h abgeJeitet worden, zum Unterschied von
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psu/e Va~e velicanstvo· (i b). eSta ccl sad, I? u I? a vee moj? (oft). eKud cu (odeI': Sto cu) sinji I?ul?avac! (oft); I?ul?avical?, m. als demo von l?uRavac: eSla eele na tom l?ul?avicRu? (AI? Rj. V. 758); I?ul?dv e lj, m. dass. wie I?ul?avac: eU ~to si se Ii upleo, I?uI?avelju moil' cO moj zalosni Ru l?ave lju, pa se Ii zengl. (ib.). cOn je I?ul?av e lj (= I?ul?avica - oft); I?ul?aveljica, f. analo'if m. I?ul?avel/: eKaRO se ona preza losna Ru I? a vel j i c a smije udati ? (c i I). AR. Rj. s.v.); I?u I? a vic I? I , a. po sse 5 von I?ul?avica = 'feiqherziq, feiqe , hasenmassiq, memmenhaft: eDol?azao bi malodu~nost i I? u I? a vic I? u slabost. (i b.). eNjeqovo je pona~nje (daanje) bilo· I?ul?avicl?o!. (oft); ad v.: cOn se poneo l?ul?avicl?iI. (oft).e Varna se ja ne cudim, vee se cudim filipovie na glasu bezima, - I? u I? avic I? i de su se predali.> eTurd Bo~niaci, ne hoteei I? u I? a vic Ri ustupiti Bosne, sprE'mahu se na I?rvav otpor' (c i t. AI? Rj. S. v.). Del' widernatiirliche Weq, auf weIchem del' Kuckuck zu seiner Nachkommenschaft zu kommen strebt, wirkt auf den del' Natur treu gebliebenen primitiven Menschen sehr unangenehm, was auch in del' 5praehe zum Ausdruck Rommt, indem ma n diese Eiqensehaft des Kuekucks dureh entsprechende Ausdriieke mit analoqen unsympathischen Eigenschaften des Menschen in Verbindung bring!. 50 nennen Z. B. die Mo ntenegriner die Kinder der aus Albanien nach Kuce iibersiedelten Albaner ck u k a v c i e i. (die Jungen vom Kuckuck) desweqen, weil sie auch weiler Albaner bleiben und die 5prache del' neuen Heimat nicht spree hen wollen. Die Verachtunq dieser Eigenschaft des Kuckucks spieqelt sich, unter anderem, auch in dem del' Brandmarkunq del' Niedertracht und des 5chwindels. zugedachten 5prichwOlie: cD0 d m e e e kao k u k a vic a j a j e> U.S.W. III Tertiumcomparationis: Erscheinen im friihlinq (friihlinqs.voqe!). Mit seinem durch d eQ auffallenden Ruf leicht bemerklichen Erscheinen am Anfan\! des friihjahrs galt del' Kuckuck seit jeher als sympathischer friihlinqsbote. Ais soIcher wird er uns geschildert schon vom alten Hesiod in seinem Hauptwerke "Epya Kat llllEPOl, wo es steht: KOKK US KOKK U: opuo<; EV 1'tetUAOlCn - to 1'tpwtOv, TEP1'tEl tE 6pOtOu<; E1't ' u1'te(pova yalav ... )lilOE ' Hl A~,')01 - ll~t' eap y,yvollEVOV (v. 486 sqq). Dieselbe Rolle wird dem Kuckucke auch
seitens del' Balkanslaven zugeschrieben, was wir aus ihren vE'rschiedenen Ausdtucksweisen herausnehmen konnen, wo del' cKuckuck. entweder als synonym iiiI' efriihiahr . gebraucht wird, odeI' sein Erscheinen und Ruf als Zeichen des beqonnenen friihlinqs behan536
del! werden, z. B: SRI'. cJa Ii mlada ponude nosila: - !ieeer smora, smoRve iz Moslara, i ja njela prije premaljeea, - zeljanice p r i j e R U R a vic e > (d. h. VOl' d e m Frlihlin g - VUR, Nar. pjes. 1.286). • Zelene se 'Iugovi posavsRi - i 11 U Raj u sinje R U R a v i c e - ima Irave ORO vode Save> (3.373) . • Z a R U R a I a sinja R U R a v i c a - od Durdeva do Pelrova danRa > (ZbNZ. 1.4). . Lislaj \loro, R U Ra j R uR a v ic 0: - neR se <:ini xopa 3a xajAYKe > (VUR, Rj. 323); bulg.: . K U R a v ic a R U R a, \lora se razviva - Rosoveto svirjal U uso'elo ~ vojn ici se piSbIb 0 1 vOjnieRi sela >. • K U R a v ic a R U R a na zelena bURa, - vojnici se piSa l na vOjnieRO pole> (Sloilov, KU R. 82); SRI". . Kad dodu laslavice i R U R a v i c e, ne boj se viSe snijega > - sagl das VoiR in Lipovo Polje in del' liRa (ZbNZ. 16. 153).
Hierhe1' ll"eha li ja auch die Mehrzahl von den Pflanzennahmen, welche in d er Gesellschaft mil dem Namen des KucRucRs VOl'Rommen, da sie so benannl worden sind gerade deswe\len, weil ihre BlUle bzw. AufReimen mil dem Erscheinen des KUCRUCRSI) zusammenfallt, z. B. SRI'. R U R a v ic a 'orchis'; 'ery thronium d ens ca nis'; R U R a v i c i c a , R U R a ve i c a odeI' R U R a vic i n hi e b 2) 'orobus (Iathyrus) vernu' ; R U R 0 vic a '0 r chi s co riopho ra '; R uRavieina Irava 'phu minore' ; 'valeriana officinalis'; R URovae in a 'arum ma eulalum'; R U R a vic i n 0 per j e 'o1'c:1is maculala '; RURaviein vez 'Art Pfl a nle' (SuleR, JU \losl. im. bilja 181; AR. Rj. V. 758; 761); slov. RURavica 'Iye hnis fJos cuculi'; 'orchis mo rio'; R u R a v ic e, pI. 'orchidae'; R u R a vic a eeladasta 'orchis mililaris'; R U R a v i c a d v 0 l i s I n a 'orchis b ilolia'; R U Ra vi c a siroRolislna 'orchis latifo lia'; RUR a ve c 'o rchis morio'; Ru l~ov i eRa 'Art essbareI' Schwamm'; RURovie n iR, RUROVni ~ en i R 'arnica monta na'; R URa vic j a 1' 0 Za 'Iyehnis flos cucu li' (Sul e l~ 1. c .; PletersniR, SI. I. 485-·6); bu l\I. (RU Rav i e i na (RuR avie j a) pr j alda 'euscuta europaea'; RURo o deI' RU Rav i e ino \lroldje 'musca ri racemosum' (auch: RURuvieina pljllnRa, RURu v i e in hljeb ;)2) 'fum a ria officin alis'; 'sedum'; 'muscari botryoides' (auch: RURovici); RURuviein h lj eb 2) rhynehospora a lba'; RURuvieina pljunRa 'equiselum arvense'; museari race mosu m'; RUR u vice \l r oz dje 'museari pY1'a midatum' ; RU RV ic e m Ij e RO 'ch",iidonium majus' ; 'Ia lhrea squamaria' ; R U R Uvic i n i s ib" i 'Ali Pflanze' (Gerov, RjeeniR II. 429; Paneev, Dod. 180-1 ). Beograd P. Bulat I) Da2U vergleiche man im Griech ischen: KOKK UYE<; d lcunlur etlam grossl caprifici arboris: oi OAUYOOl : quoniam sc . yaivovro. ~ KaT ' eap d}.1U TOI<; KOKK USlV. Und in ana loger Weise: KOKK UYlJaP KOKKUyio.v vocant Croto~ niaiae ventum quendam, Hesych: forsan quod eo tempore spirct, quo 6 KOKK u5 KOKK6;8l V (Thesaurus Gr. L. IV. 1736, 1737). 2) Ahalog dem alb. (Ioso). tlOUK (ogn. )"o y)"j') e KjUKje (KucoucRsbrol) 'Art blaue Blume', in welche die Schwester aus Trauer urn den verstorbenen Bruder verwande lt worden sei (G. v. Hahn, Albanische Studien 165).
lncip!t
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Bogisic en Bulgarie (1877) celebre juriste you\1oslave Balthasar BO\1iSic est connu comme L einvesti\1ateur du droit coutumier you\1oslave, comme professeur
d'histoire de droit slave a la chaire d'Odessa, com me editeur savant du Statut de Ra\1use et des chants epiques you\1oslaves, enfin co mme auteur de I'excellent Code Civil du Montene\1ro et com me ministre de la justice de ce pays. Mais iI y a une episode presque inconnue de sa vie, c'est sa paliicipation a l'or\1anisation judiciaire de la Bu l\1arie, a peine Iiben!e par les Russes en 1877. Ayanl scrute les archives de BO\1isic, conservees pieusement a Cavtat en Dalmatie (sa ville natale), nous y avons trouve ses deux memoires en lan\1ue fran<;aise: I. 0 r \1 ani s a Ii 0 n del a jus tic e en B u I \1 a r i e et II. 0 bservations s ur la nomination des jU\1es dans l es tribun a u x del a B u l \1 a r ie, ainsi que quelques notes et documents qui nous permettront de ressusciter cette episode interessante de la vie du \1rand juriste. II est bien domma\1e que BO\1isic n' ait pas tenu de journal dans ces temps; c'est pourquoi nous ne pouvons donner qu'un aper<;u assez court des evenements. II est connu que, depuis la revolte en Herze\1ovine de 1875, un courant slavophile puissant se forma en Russie; I'expedition du \1eneral Cerniaev en Serbie en fut Ie flui t. Depuis les massacres en Bul\1arie, I'opinion publique slavophile (co nduite par J. ARsaRov et et par DostoievsRi) demandait d'entrer en \1uerre pour Iiberer les Slaves Meridionaux. Mais Ie \1ouvernement russe hesitait lon\1te mps, parce que la position diplomatique de la Russie n'etait pas favorable de me me que celie de ses finances, et que I'empereur Alexandre II etait de par son caractere oppose a faire une \1uerre. Tout de meme, en novembre 1876 la Russie mobilisa son armee du Sud; son etat-major se porta a Kichinev. La' \1uerre devint inevitable, on n'atlendait que les resultats de la conference de Londres, ainsi 538
que Ie manifeste qui devait la declarer. Les transports slavophiles d 'avant-guerre gagnerent aussi BogiSic qui se trouvait ce temps a Paris, et fin issait justement son edition des chants epiques YOU\1Oslaves provenant des Bouches de Cattaro. Quoique BogiSic hit envoye par Ie gouvernement russe a l'etranger (depuis 1872) en mission speciale pour preparer Ie Code Civil du Montenegro, iI n'etait pas en etat de penseI' maintenant a ce labeur. Le gouvernement montenegrin lui-meme, occupe par des preparatifs de guerre, ne pourrait trouver personne pour s'occuper d'un paisible travail de commission, de lecture et de revision de chaque paragraphe d'un code civil futuro Le 1 avril I) 1877 BO\1iSic arriva de Paris a SI. Petersbourg; Ie :3 avril iI eut une entrevue avec Ie comte Nicolas )gnatiev, I'ambasadeur imperial tout-puissant a Constantinople (Jes relations diplomatiques enh'e la Russie et la Porte elaienl deja rompues, et Ie comte 19natiev se trouvait dans sa capitale). BogiSic fit sa connaissance encore au mois de mai 1871, quand iI fit un voya\1e d'Odessa a Constantinople; encore plus tot, en 1870 BogiSic lia amitie avec Michel AI. Hitrovo, consul general de Russie a onstantinople, qui venait souvent a Odessa 2). Dans son entretien avec N. P. Ignatiev, Bogisic apprit que la guen'e est decide el que son ami M. A. Hitrovo se trouve deja ' en qualM de connaisseur de la Turquie au quartier general du grand duc Nicolas, Ie futur generalissime. Bogisic ecrivit tout de suite une letlre a Hitrovo en Ie felicitant de pouvoir pre ndre pari aux evenemenls si importants pour I'avenir slave. II ecrit qu'i1 I'envie meme, et que «cetle envie a insi que Ie desir d'etre utile a la cause Ires sainte Ie stimulerent a offrir ses services au comte Ignatiev. 3). II pria Ignatiev de Ie recommandel' au prince Vladimir CerRasRi, chef de I'istration civile de I'armee russe; iI prie maintenant M. A. Hitrovo d 'appuyer sa demande a Kichinev, au qualiier-\1eneral. Sur ces entrefaits, la guerre fut deciaree par Ia Russie Ie 12 avril 1877 et les troupes rUsses s'appretaienl a franchir Ie Danube. Le 21 avril Bogisic re.;ut probablement une offt'e du prince CerRasRi, car iI lui envoya un telegramme de reponse: «De tout mon coeur suis pre! de servir la cause sainte; puis partir dans trois I) Toutcs les dates sont d:apres Ie calendrier orthodoxe. 2) N aus avans troU\'e une le ttre dans laqu elle M . A. Hitrovo £elicite Bog-i§ie d'avoir organise In Bihliotheque Slave a Odessa (en 1870) et lui adresse des vers 51a* vophiles a ce sujet. ~ ') Brouillall de lettre adresee a M. A. Hitrovo (en russe) - arch. Bogi§ic, raYOll 26, fasc. LXI.
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I S'
jo urs . <). Tout de meme BO\lisie ne quitta SI. Petersbour\l que Ie 20 mai, en route pour Ie qualiier- \leneral; iI s'arreta it Odessa pou r se pourvoir de Iivres necessai res pris de la bibliotheque de I'Universite. Le 28 mai iI arriva it Ploe~ti o u se trouvait Ie qualiier\leneral russe et fut re<;u par Ie prince CerRasRi 5). La position offi cielle de BogiSie devint: rofesseur it I'Universite d'Odessa, attache it la chan cell erie civile du qualiier- \leneral•. Nous ne savons malheureusement rien quelles questions (outre celie de la solde supplementa ire) furent d iscutees dans cette premiere en trevue de BO\liSie avec son nouveau chef, I'homme d'Eta t remarquable. II est probable que Ie prince proposa alors au professeu r de faire un projet \leneral d'organisal ion de la justice dans la Bul\larie qui sera occupee par I'armee I"Usse 6) . Ce projet devail repondre aux \louts scientifiques de BogiSie. II entreprit hardimt'nt ce trava il, tout independant, sans chefs ni adts. Le 5 juin iI fu t en audience chez Ie \lrand due Nicolas (frere de I'empereur Alexandre 11), Ie commandant en chef de I' armee. BO\liSie choisit domicile dans un hotel it Bucarest et commen<;a son !ravail qu'i1 acheva Ie 1 juillel. II ecrivi! pour Ie prince CerRasRi un apt'r<;u concis des institutions juridiques turques se trouvant en Bul\larie, uni it un projet de reforme de ces institutions par des nouveaux tribunaux designes par Ie \louvemement russe. Dans ce projet BO\lisic embrassa toutes les branches d e 1'01'\lanisation judicia ire; iI y de montra un e conna issance profonde de la matiere en cause ainsi qu'un esprit de circonspection da ns les reformes proposees. Ce projet fut remis au prince CerRasRi Ie 2 juillel. Dans sa lettre (en russel qui sui vait ce projet, BO\liSic sU\l\lere it son chef \'idee qu'i1 serait necessa ire d'organiser une enquete sur Ie d roit coutumier en Bulgarie, comme complement aux lois turques en vigueur. Celie enquete pOUiTait etre accomplie par une personne qui aUl'a il po ur seul bul - s'informer (avec ses adts) sur les coutumes juri diques bul\lares da ns les tribunaux et hors les tribunaux. II est evident que BO\liSie avait en vue d'etre place it la ") Brouillon de tel{~gramme , ib . ') ",Je lui ai remis un memoire sur la solde supplementaire«, dit Bogi§ii: dans une peti te note en fran'fnis, ib. I) Lc prince Vladimir Cerkaski deploya une grande acti vite comme chef de l' is tTation civile: p. ex une commission, ayant reeu de lui un programme detaille pour ctudier In Bulgarie, commenlfa In 50 avril ses travaux it Bucorest ; Je 21 mai elle publia deja un livre de 150 pages: ",Materiaux pour Petude de Ja Bulgarie«, v. E. Ut irl, P is m a i z B 0 1 gar i i v 1 8 7 7 god u, p. 116 . Sur Ie t Ole du prince Cer· kaski, v. Ies articles de M. Popruzenko dans B'I g ar s k ami s I II (1927), 251·263 et de D. Usta . Gencev, dans I 'Z V est i a n a i s tor. d r u f es t v 0 v S of i a IX ( 1929).
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tete d'une commIssIon pareille qui correspondrait Ie mieux a ses lIoOts scientiliques et a son experience dans ceUe matiere. Mais la chancellerie civile n'eut pas Ie couralle d'orllaniser une co mmission scientifique pareille au temps des operations militaires qui furent justement menees avec une fo rtune variable dans ces mois de juillet et d' aoOt. Nous ne tro uvons dans les papiers de BOlliSic aucune reponse officielle a son premier travai l et a sa lettre. Nous ne savons rien de quoi il fut occllpe en juillet, il parai! qu'il n' a rec;u aucune missio n no uvelle. Le 31 juillet il fut delellue dans la no uvelle
lui en rappellant que ce travail doit Nre pret dans Ie delai Ie plus cOUl·F). BO<;lisic lui repondit en demandant sa demission motivee par une maladie de foie. Sa demission fut confirmee Ie 8 septembre. Le 14 septembre BO<;liSic etait deja a Bucarest OU il trouva son ami M. Hitrovo et lui remit un memoire en franGais destine au prince CerRasRi .Observations sur la nomination des jU<;les dans les tribu· naux de Bul<;larie > et une lettre d' adieu. Ce memoire ecrit en lan<;lue franc;;aise, nous montre une fois de plus comment BO<;lisic envisageait lui meme son role en Bul<;larie. Ne connaissant pas bien Ie russe, qu'iI commenc;;a a oublier a Paris, Bogisic se sentait dans la cha ncellerie civile russe comme un spe· cialiste etran<;ler, comme un savant internationa l, auquel les com· missions russes devraient presenter leurs projets pour qu'il les cri· tique et commente. Les annees ees a Paris, I'accoutumerent a une inctependance complete. Les autorites russes ne Ie comprenaient pas (peut·etre, excepte Ie comte l<;Inatiev et M. Hitrovo). Pour eux Bogisic -n'etait qu'un fonctionnaire de V, ciasse, qu'un professor de province qui a quatre ans a Paris au lieu de professer ex ca t he d r a; s'iI rec;;oit une solde supplementaire dans Ie quartier·<;Ieneral, ii n'a qu'a executer Ie travail qui lui est con lie par les preposes, et cela dans Ie delai Ie plus court. La me fiance des bureaucrates et leur manque d'egard a un <;Irand savant donnerent lieu a un malentend" Bogi. sic quitta la Bul<;larie trop tot pour prendre part a son organisation definitive, comme Ie fit Ie savant tcheque Constantin Jirecek Mais les deux memoires, ecrits de la main de- BogiSic, meritent a etre publies. lis ont leur valeur comme premiers essais d'or<;lani· sation judiciaire de la Bul<;larie re<;leneree; ils attestent les sympathies ferventes du <;Irand savant you<;loslave pour Ie peuple bulgare.
Alexandre SoloJ7ieJ7
Beo<;lrad
1. Lettre de BogiJic au prince Cerkaski ( tradui~
du russe par A. S.) Votre Excellence, Prince Vladimir Alexandrovit, Pai l'honneur de presenter au jugemcnt de VotTe Excellence Ie memoire cit sur les questions principales de l'organisation provisoire judiciaire en Bulgarie. Ce rnemoire De concerne que ces changements dans l'organisation actuell e qui me ') On voit que la commission improvisee manquait de moyens et de chancellerie. Ce document officiel est cerit en l oule piece de Ia main du pres ident (qui n'avait pas de seeretaire) et porle Ie No 2. Lukianov ne manqua pas de signer: . Conseiller d'Etat actuel ..: (fonctionllaire de IV c1asse) pOUT marquer sa superiorite devnnt Bogisic qui n'etait que »statski sovjetnil;:..: (fonct. de V c1asse).
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semblerent les plus necessaires et les plus importantes pour les premiers temps de l'activite du gOllvernement Russe dans ce pays. J e n'ai pas entame les refor mes plus etendues qui seront necessaires plus tard, pensant que ce serait une question prematuree; les motifs de mon opinion sont exposes dans mon memoire. J'ose esplher que Ies defauts que V. E . trouvern dans Ie memoire ci_joillt, m er iteront Votre indulgence speciale, vu non seulemen t la complexite de la matiere, mais aussi les inconvenients du lieu et In courte duree de t emps que j'ai eu pour l'elaborer. Dans mon memoire je ne parJa is que des tribunauJ( proprement dits et des institutions qu i s'occupent directement d'affaires judiciaires; ; 'ai pense qu'il serait anticipe de parler encore de l'i stra tion d e la Justice. T out< de m~me je pense que les circonstances exigent qu'une institution (centrale) provisoire soit f ondee, dont je me permettrai de dire ici quelques mots. Pour introduire activement et strictement les changements necessaires dans 1'0rganisation judiciaire et pour les appliquer avec succes, vu les habitud es origin ales actuelles, ainsi que pour r egler l'exer cice des fonctions jnridiques d ans une direction n ouvelle, il faudrnit it ce qu'i l me semble, etablir une commission speciale ou une in stitu tion qui les surveillerait sans intermedinires . Outre cette Hiche principale, on devrait, selon mon· opinion, charger celte institution encore de d evoirs suivants: a) recueiHir les r egles non-ecrites qui completeront les statuts concernant l' organisation d es trihunaux et leur fonctionnement, selon Ie hut expose dans ce m emoire (section A, No. 6~); \ b )no ter toutes les institutions anciennes et nouvelles ou lerns parties speciales, qui se trouveront incapables de repondre it leur tAche durant leur fonctionnment actif; ensuite rapp orter ceci aux antorites superieures et faire les propositions necessaires pour leur modification Les t Aches nommees sous a ) et b ) pem·ent ~tre imposees a la per sonnel qui s'occupera avec ses adj oints specialement a rechercher et a etudier les cout umes jur idiqu es na tionales, d ans les tribunaux et hors d e ceux-Ia, dans toutes les clas.ses de la p opulation . Veuillez agreer etc. (Bucares l, Ie 2/14 juillet iBli )
F. Bogi§ic
11. Memoire de BogiSic sur l'organisation de fa justice en Bulgarie (Vorthographe de
Bogi~ic
est mise
a
point par la r edaction)
J 'ai I'honneur de soumettre a l'appreciation de V. E. les observations requises sur l'organisation transitoire du fonctionnement judiciaire ell Bulgarie. L es imperf ection s que V. E. va rencontTe~ dans cet exp ose, seront su ffisnmment excusees, je l'espere, en vue de la difficulte naturelle du sujet, de l'ahsence p resque absolue dans ce moment et dans cet endroit d es sources sures et suffisan tesj en \'ue en fin dn delai d ' a peine quelques jours qui m'a He fix e pour livrer ce t ravfil. En exprimullt mes opinisons sur les differents points d e la question qui nous occupe, je me suis fermement tenu aux trois n~gles suivantes que je considere comme principes fondamen taux: 1. Laisser pour Ie moment intnctes tontes les institutions de la macliinerie ju diciaire actueIle, et n e recourir aux changements ou plutot au.."X modifications, que dans Ie cas all elles sont absolument incompatibleJ avec Ie nouvel ordre d es choses. II . Quand ces modifications se rendent en effet indispensables, Ucher de toucher Ie moin s possible aux cotes exterieurs d es in stitutions respecti v('s.
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III. En faisant des changements et m~me en laissanl suhsister les chases in statu quo, Ie Caire de Ia~on que cela ne so it d'nucun prejudice el ne presenle point d'entraves plus lard au moment qu'on \'oudrn inlroduire des reformes plus radicales. A. Observations concernant la generosile des tribunaux: 10 Tous les tribunaux, de quellt:! caH\gorie et degre qu 'ils soient, qui existent actuellement en Bulgarie sous la domination turque, devrai en t Hre conserves jusqu'a une reorganisation definitive et complete, a moins qu e quelques changements de compe· tence, que je vais proposer tout a. l'heure ne rendaient superflu quelqu es kadis ou naibs. De ces changements dans la competence et de la cassation naturelle d u fonctionnement de quelques instances judiciaires par suite des evenements (a celte categoire pourrait appartenir p. e. la cour de cassation de Constatinople), depend.ra uniqucment la creation des nouvelles. 2ft La circonscr iption des tribunaux devrait rester, pour Ie moment, telle qU'eHe est, sans aucun changement. 3° Par rapport a la constitution des tribunalLx, a u nombre et il. la qualification de leurs membres et enrin it leur nomination , je serais pareillement d'avis de conser· ver en general Ie status quo. II y a pourtant nne di sposition qui, dans l es trihunaux collegiaux, ayant Ie ca.actere de trihunaux ordinaires du droit commun, devrait Hre, a. mon avis, abolie aussit6t, que possihle; je pense a la fixat ion prealable du nombre des membres pout chaque religion. De la m~me maniere devrnit e tre abolie une autre dispositi on d'apres laquelle Ie ministre de la religion musulmane (Ie kadi) preside de jure dans ces tribunaux. Ceci du reste sera trnite plus has. 4° En general, la competence des differentes categories des trihunaux reste au ssi in statu quo. Seulement il faudrait eliminer tout d'ahord de In competence de certa ins tribunaux ayan t un caractere religieux, quelques matieres apparlenaut au droit civil, mais qui grace au caractere et aux rlogmes de la religion dominanle sont considerees ~tre du ressort spi r ituel. Du reste en les el iminan t il faut proceder avec une circonspection particuliere pour ne pas heurter trop brusquement l'ordre etahli par l'habitude et ne pas produire par lit. de la conCusion dans I'istration de In justice. 5° L'ordre des instances restemit en general Ie m~me et ne serait modi fie que d'autant que eela deviendrait indispensable par la suite des modiCications introduite dan s la com petence des differentes ca tegories des tribunaux. 6° Parmi les r egles- de In procedure il n'y a, a mon avis, qu'une disposition seule qui it l'instant devrait etre abrogee dans tous les tribunaux OU ell e est pratiquee ouvertement ou sous des pretex tes, car elle cst absolument incompatible avec Ie nouvel etat des choses; j'elltends ici l'inission du temoignage des non-musulmans. La valid ite de la deposition en justice et de tout au tre tem oignage devrait plutot dependre des qualites roomIes de l'ind ivi du qui ia rend, ce qui dans les cas douteux devrait etre laisse it l'ap preciation du tribunal. En term i.nant ces obser vations generales, il me semble bien utile d'en ajouter une qui a mon avis est d'une importance de pr emier ordIe. On sait que Ia plupart entr e nous a puise ou puise ses connais sances sur l'organisa tio n de la justice en Bulgarie principalement si non exclusivement dans les documents legislutifs ottomans : lois dont Ie plu s grand nomhre est destine pour la generalite des provinces de l'Empire . L'experience nOllS apprend, que meme en Europe ou les lois judiciaires se font et s'ed· cutent sans arriere·pensee, qunnd ces lo is emhrassent un espace plus ou moins conside· r ahle, laisssent, par leur nature meme, un champ bien \'aste a la formation des regles non ecrites; - ces regles se manifestent dans J'usus fori, dans des coutumes de toute sorte, dans des interpretati ons plus ou moins forcee s du sens de in loi. Or si ces
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elements non ecrits sont etudies et pos en consideration en Europe, de combien cette necessite ne doit-elle pas ~tre plus grande et Turquie, oll it I'impossihilite de prevoir tous les cas par les lois ecrites, se t enrin la mauvnise Coi, la corruption , l'abus de tout genre et de tout degre, non moins dam Porganisation que dans Pistration de justice? En BuJgarie, par consequent, il nous £aut conna!tre les nombreuses r egl es n on ecrites, non seulement comme materiatL"( indispensables pour la reorganisation definitive de la justice, qu'on devra entreprendre plus tard, mais encore pour deux hesoins d' une actualite immediate: a ) pour opposer des moyens efficaces aux mauvais usages et aux abus, ainsi qu'it toute interpretation tendencieuse ou chicane de Ia loi; b) pour Caire respecte r celIes parmi Ies regles non ecrites qui De continnent rien d'immoral ou d'injuste, mais qui se sont developpes de I'ensembl e des besoins et des circonstances dans lesquelles viennent se confondre Ies differentes classes de la population. En nous tenant exclusivement a la loi ecrite, ou ignorant, ou ne pas respectant les regies non ecrites de cette derniere categoric, regies qui se sont developpees spontanement et organiquement par la vie positive - nous serions plus radicaux et violents que si nous abolissions d' nn coup toute I'organi sation qui se base sur les lois ecr.ites publiees, par exemple, danss Ie recueil de parade de M. Aristarchi-Bey. Pa ssons maintenant nux B. Observations concernant les di££erentes categories des tribunaux. I. Trihunaux ordinaires vel quasi:
1) La commune rurale. Celle-ci ne figure point panni les instances judiciaires dans Ie recueil de Mr. Aristarchi; et pourtant la loi accorde aux membres de chaque Ihtiar-Meclisi a la catego ric duquel appartient aussi la commune villageoise Ie droit d'aplanir les petits differents entre les habitants du bien quand il se sou* mettent volontairement it ses decisions. Mais, a ce qu i semble, l'Ihtiat-Mecl isi n 'a pas Ie droit d'employer Ies moyens coercitifs pour iaire execuler ses decisions. Je crois, que ce droi t devrait leur etre accorde et que m~me leur competence devrait Hre elargie. Pourtant je n'ai pas Ie courage de Ie proposer pour Ie moment a moins que cela n 'nit pas ete deja introduit spontan emellt par Ia coutume. Dans ce cas qui, d'apres des renseignements, n'est pas rare, il faudrait Ie Iaisser suhsister tacitement, sauf Ie droit d'appellation qui, dans tous les cas, doit etre reserve au.x parties. La commune villageoise, participant jusqu'a un certain degre de Ia nature organique de la famille, il faut bien se garder d'y vouIoir introduire la moindre innova tion sans une etude appro£ondie de sa nature intime et de tous les cotes de son fonctionnement. Le maximum des innovations qu'it mon avis on pourrait introduire pour Ie moment, e'est de leur Caire t en]r un Iivr'? dans lequel on enregistrerait sommairement les senten ces rendues J les aetes accomplis et Ies arrangements a Pamiable faits devant les anciens de Ia commune. Ces livres, entre autre, pourraient en son temps setvir aussi comme mater iaux lors de I'organisation definitive de la justice dans Ie pays. 2) Les Mekhemis chiriees, tribunaux OU jugent les kadis d'apres Ie Coran, se trOll vent dans tous les centres istratifs de circonscription telles que Ka:a, Sand/ilk et Vila yet; mais on les rencoutre bien souvent nussi dans Ies nahies. Ces tribunaux depuis l'introduction des mchkeme/ ni:amie ne pouvaient plus etre consideres comme tribunau:.: ordinaires dans les centres cites, mais dans ies nahies ou il n'y a pas de tribun aux reglementaires, les tribunal du kadi au naih a conserve jusqu'il. present 50'1 caractere de Tribunal ordinaire par rapport a toutes Ie! confessions. Apres I'occupation de Ia Bulgarie par nos troupes I'existence de ces Iribunaux religieul: musulmans comme instance ordinaire pour Ies chretiens, me semble incompatible, m~me dans
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les nahies, avec Ie but de l'occupation. A mon avis les Mekht!mes cht!riees deVTaient ~b:
En outre, au point de vue politi que, ceUe ission rerait voir que, quoique tcndant a Ia laicite des tribunaux ordinaires, Ie gouvernement ne neglige point les interets religeux, m~me de Ia population lll usulman e. Du reste, si 1'on ne veut pas que Ie kadi assiste a toutes les seances, on peut Ie faire par aitre toutes les fois qu'il s'agira des questions qui touchent de pres les institutions de la religion musuImane. Ce tribunal pourrait tenir ses seances une ou deux fois par semaine aux temps ct lieux qui seraient fixes d'avance et publies une fois pour toutes. Si l'on t rouvait que la collegialite de ces tribun aux - dans Jes circonstances actuelles ou en general - rend trop compliques leur organisation et leur fonctionneme nt, on pourrait alors faire elire tout simplement un juge de pai x pour toute la nahie . Pour simplifier cette election, on ponrrait, pou r Ie moment, la confier aux membres actuels . de tous les !htiar-Meclisi de Ia nahie. Si, du reste, on trouvait trop hasarde de confier les contestations mixtes a ces tribunaux des nahies, surtout s'ils ne doi vent pas etre collegiaux, on pourrait alors les declarer compHents seulement pour les non-musuJmans. Dans ce cas, les contestations mixtes (entre musulmans et non-musulmans) qui auparavant etaicnt jugees par les kadis, seraient de competence exclusive d es tribunalL"'{ reglementaircs de Ia kaza.
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Pour les haUlS dont I'extension est tellement petite qu'elles n'ont guere ete subdivisees en nahies, il est bien entendu que cette categorie de tribunaux est tout a fait superfl ue; dans ce cas Ie tribunal n~glementaire de ka:a etant competent en premiere instance pour toute sa circonscription. 5) A mon avis, il n'y a que bien peu a changer au fonctionnement aetuel des trihunaux reglementaires des kazas; par consequent, la Ka:a D eavl. Meclisi resterait ce qu'il etait jus
Quoiqu'il soit desirable au plus haut degre que toutes les particularites provenant de Ia difference de religion, .soien t eliminees des tribunaux ordinaires, pourtant, vu la nature tout a fait speciale de l'islamisme et les usages enrncines dans Ie pays par la longue domination turque, on est force a maintes concessions sur ce point. Done, puisque ces particularites ne peuvent pas ~tre completement ecartes, je veux proposer une corubinaison qui, si elle est realisable, nous di spenserait du moins d'a ngnlenter Ie nombre des tribunaux speeiaux. a. Toutes les fois qu'il y allrait a decider sur des contestations entre musulmans et non-musulmans, ou bien entre ruusulmans seulement, reei sera fait avec participation d'un mufti ou d'un hadi du lieu, n'irnporte quil y ait ou qu'il n'y ait pas des musulmans parmi les memhres du t r ibunal. Cette participation du mufti ou du kadi pourrait avoir lieu, soit en l'invitant a ~tre present aux deliberations du tri· bunaI, pour donner les informations requises, ou emeUre son opinion sur les que· stions qu'on lui poserait; soit en demandant son avis par ecrit. Dans ce dernier cas,
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quoique d'apres Ie cherie, les /etv(Js des muftis soient obligatoires pour les juges, ceci a mon avis ne saurait l!tre issible dans Ie nouvel ordre des choses. Si on fai sait participer personnelJement Ie kadi am.: dlHiberations, je crais qu' alors il faudrait fixer lm ou deux jours par semaine OU Ie tribunal (surtout celui de la kaza)
s'occuperait des objets dans lesquels sa participation serai l necessaire, nfin de laisser au kadi Ie temps de vaquer it ses Conctions ordinaires. P our les actions pennies, on n 'au r uit pas besoin it mon avis de 1'assistance du representant de In religion musulmane, a. l'exception peut-etre des cas ou parmi l e~ juges il n'y amait alleun m embre appartenant a celte religion et OU l'accuse ou les interesses dans Ia question seraient des musulmans. b. - Toutes les {ois qu' il s'agirait des immeubles mirie ou mevcoufe dans ces tribunaux, on inv1 terait un fonct ionnaire de I'istration de ces especes d'i m · meubles (si c'est possible, ce fonctionnaire devrait etre u n muffetil ) a assister a. la seance au I'on trailerait la question. Sa fonction principale sera it de donner Ie renseign~menl dont Ie tribunal aurait besoin j mais i1 peut aussi, dans Ie cas ou il craun leses les interets de l'i stration de ses biens, pounoir un appeJ Coontre la decision du tribunal, independamm ent au en s'u ni ~sa nt a la partie qui se croirait Iesee par la dite decision. Pour les Heux au il n'y aurait pas de tels fonc ti onnaires, il famlrai t inviter l'istrntion des biens domaniaux et des deveaf (ou toute autre autorite par laquelle ceUe-ci pourrait ~tre remplacee) a designer b. tel effet un deIegue connaissant Ia cause et les regles particulieres qui regissent ces especes d'immeubles. 6) Dans Ie centre inistratif d'un vilaret ou tout ailleurs, it faudrait creer une instance supr~me de justice qui remplacerait la cour de cassation (ahiamiadlie) d e Constatinople. Les membres deVTaient ~tre nommes par Ie gouvernement. Ce senn! devrait avoir pour Ie moment trois sections qui, u leur tour, pourra ient etr e subdivisees d'apres les besoins en sous-section s. L a premiere section, la principale, s'occupperait des affaires du droi t communi 10. deuxieme fonn era it une petite commission de revision pour les affaires concernant les immeubles mirie et mevcoufe (Ie vrai vakouf et Ie vakou£ improprement dit) et a laquelle on pourrait appeler en dernier ressort direclement, sans er les instances i.ntermed iaires. Quant aux memhres de cette cour, je crois que Ia section principale (Ia premiere) peut se er de membres musulmans, ou tout au plus on pourrait accorder uue au deux places aux membr es ayant les qualifications requises. ' Dan s la deuxieme section, it mon avis, Ie nombre de non ·musulmnns devrai t prevaloir j mai s parmi les membres musulmans il devrait y avoir en tout cas quelques muffetil. Du res te, ces deux section s, si on Ie trouve plus opport un, pourrai en t ~tre aussi bien erigees en senats conip li~teme nt separes. Le penchant naturel au parallelisme m'avait d'abord fait penser a une troisierne sect ion ou Senal, qui deciderai t en dernier ressort des contestations qui sont de competence exclusive des kadi! e t des aut res autoriMs puremen t rnusulman es. Mais en vue de l'organisation tout a fai t speciale des lribunaux musulrnans et de leur pr,.cedure, qui rendent les appellations extremement . r ares ; en vue aussi du cara ctere religieux par trop prononce de la judicatnre musulmane, je crois qu'on ne devrait introduire aucume innovation a l'orme etabli en cette matiere. S'il deviendrait ensuite indispensable d' instituer une autorite en r emplacem en t du cheik-u.l-islam de Constantinople, on consultera1t la-dessus les ulemas du . pays et leur avis, tant qu'il n'ellt pns contraire au.x int eTl~t s du gouvernement, devrait iHre pris en consideration lorl de Ia creation d'une telle instance.
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II. Trihunaux speciaux ou extrnordinaires. 1) Dans l'organisation et Ie fonctionnement des tribunaux de commune, il n'y a pour Ie moment rie o il changer .De m ~ me, on laissera intactes la competence et les fonctions des tr ibunaux de la ka=a comme tribunaux supplemen taires en matieres commerciales. 2) En principe general, il faudrnit laisser pareillement intact Ie fon ctionnement des tribu naux ecclesiastiqu es de toutes les co nfessions. Par consequent, rien ne sera change non plus dans Ie fonctionnement de ceux de l'eglise orthodoxe, a laquelle appartient la grande majoritc de la population du pays. Je me permcttrais seulemcnl dc faire quelques observations sur un cOte de la competence de ces tribunaux. On sa it qu'on Bulgarie l'evtque ou Ie conseil eparchial est competent non seule_ menl pour les affaires purement eccJesinsti ques et matri moniales, mais aussi pour tout ce qui COl1cerne In dot, les consequences civiles de la dissolution des frantfuilles et du divorcc: ; en outre, il decide bien souven t mcme les contestations qui se rnpportent aux droits des successions. Gest particulierement cette derniere matiere qui, d 'apre~ les principes de la lalcite du droit ci vil, devrait ~tre devolu plutOt aux tribunaux ordina ires, d'autnnt plus que ceux-ci maintenant vont etre christianises. Mais il y a encore des motifs bien serieux qui rendent recommandable une telle devolution, et si celle-ci n'est pas opportune pour Ie mom ent, du moins quelques modi fications dans la maniere actuelle de traiter eel objet. E n Bulgarie, comme chez tous les Slaves .i\ le ridiono llx (a l'exception des Slovenes de In Styrie, Ca rinthie et Carniole) il y a un doubJe systeme de moits de succession; c'est-a-dire que les principes de cette partie du droit civil sont tout it fait differents it In campagne, de ceux qu i dominent dans les vi lles. Ceci est la consequ ence natureUe du fait deja constate a savoir: que la famille viUageoise sud-slaye est basee sur des principes economiques et juri diques tout a fait ciifferents de ceux des fam.illes bourgeoises; et on sait que Ie droit de succession n'est qu'lUl appendice du droit de famille dont, par consequent, il slli t Ia nature. Or, les e\'eques ou leur conseils dans to utes les questions d'hereditc appliq uent les lois romano-byzantines, d'apres lesqUl>lles Ies filles sont traitees comme les fils, chose qui determine hien souven t Ie paysan hulgan! it prefcrer Ie tribuna l du kadi, car la loi 1m-que assigne 11 la fille seulement la moit ie de la portion du fils. L es habitants des viUes se son t presque habitues it cette egalite entre fil s et filles, quoique dans les villes purement bulgares (Oll I'in dividuahsme absolu n 'a pas encore atteint son point culminanl au detriment de In famille com me etre collectif) on n'a pas encore pu se convaiJlcre que cette egalite corresponde a la justi ce naturelle , tant que la famillerepose sur les ba ses donnees, A part dODC Ie bourgeois, it purt aussi l'enmen de 10 justice des dogmes juridiques cites, i1 est evident que si l'on conserve les choses purement in statu quo, Ie paysan du moins, c'est-a-dire Ie gros de Ia population du pays, vont (sic) reg retter de ce c6te-ci Pabsence de la justice· du "kadi: chose scandaleuse, si Pon veut, mais inevitable. Malgre tout cela , je n 'aurais pas Ie courage de conseiller pour Ie moment In de· volution de cette matiere exclusivement aux tribunaux ordinaires, quoique, d'un autre cOte, on ne peut pas e m p ~cber que les partis s'adressent aces tribunaux. Pour toute innovation dans cette matiere, je pourrais donc proposer un moyen mociificatif qui , naturellement, ne serait que bien provisoire. L'autorite superieltre devrait, n m on avis, recommander aux tribunaux epi· scopn ux que dans Ies questions des sllccessions et des di vision s du patrimoine entre paysans, ils fassent elire (bien entendu seuJement dans Ie cas ou l'on n'a pas pu ahoutir 11 un a.rrnnge~ent a Pnmiable), par les parties memes, par mi les honoratiorcs
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des paysans de la Nahie respective, deux arbitres qui , apres avoir prl!tl~ serment, decideront la question d'apres la coutume et d'apres la conscience. Dans les cas de desaccord entre les arbitres, eux-memes ou Ie tribunal eliront un ttoisierne qui trancherait de£initivement Ia question. L es sentences arbilrales seraient inappelables, hors Ie cas du dol manifeste. COllsiderant que la plupart des membres des trabunaux ni:amie sont des habitants des villes, ne serait-il pas plus con venable de faire aussi decider de pareilles questions par le.s arbitres? To ut Ie reste concernant les tribunaux de l'eglise orthodoxe, je Ie r eptHe, peut rester in statu quo jusqu'a l'organisation definitive des autorites ecclesiastiques et de leur competence ; organisation qui, vu I'importance capitale du sujet, ne peut pas tarder a devenir un fait accompli . .3) Par suite de ce qui a ete dit ci-dessus sur les tribunaux des kadis de to n~ degres, ceux-ci vont devenir des tribunaux purement speciaux, it cause de leur caractere religieux. Comme teIs, leur competence m erne vis-a.-vis des musulmans ne va pas au-dela des matieres ayant caractere religieux, bien entendu dans Ie sens musulman, ou, comme l'on sait, nombr e des rnatieres civiles sont cellsees appartenir au domaine r eligieux . Mais pour ces dernieres, cette competence doit-eUe etre obligate ire et exclusive m~me pour les musulman s? Je ne serais pas de cel avis . Car, outr e, qu'il est de l'inter ~ t du gouvernement d'elargir de plus en plus Ie ch3mp d'activite des tribunaux ordillaires, - les musulmans eux-m~mes n'ont pas confiance dans la justice du kadi par rapport it plusieures matieres. En Bulgarie, parmi les Turcs m emes, il y a des anecdotes et des dictons sa tiriques sur la justice du kadi en gE!lleral. La meme antipathie envers {;es tribunaux a ete constates en Algerie chez les Kabyles et meme chez les Arabes (»L'Algerie assimiIee« p. 12.3, 129). Von sait. aussi que l'une des ..principales causes ' de l'impopularite de l'istration de Schamyl, c'etait precisement sa pn:~fere~ce pour Ie cheriat et . son mepris pour l'adat. Dans Ie reste, rien n'est change par rapport au foncti('.nnement des tribunaux des kadis ni dans les nahies ni dans Ia residence des trois categories des tribunaux reglementaires tant qu'ils De viennent pas en collision avec les dispositions qui modifient l'ensemble de l'organisation judiciaire du pays. 4) Nos trihunaux militaires devraient etre competents pour les crimes de lesemajeste, de haute trahi~on , de revolte, de resistance a l'execution des ordres de Pautorite et quelques autres crimes ou delits de pareille nature. Cette competence extraordinaire devrait durer jusqu'a l'organisation definitive de Ia justice dans Ie pays, ou du moins jusqu'a la fin de Ia goerre. 5) n me faudrait dire encore quelques mots sur la competence rapport aux etrangers.
judiciaire par
Dans tous les pays civilises, Ie droit international prive est regIe presque de Ia meme maniere ; la Turquie seule et ses dependances en font exception. Cet etat exceptionnel dans ce pays se base entierement sur les capitulations qu'ont les nations europeennes ab antiquo avec la Turquie par rapport a. la competence des consulats dans Ies affaires judiciaires de leurs compatriotes. l ci donc, se presente avant tout la question: faut -il respecter ces capitulations, ou faut -il les ignorer completement et agir tout simplement d'apres leg' regles du droit commun europeen, des que notre istration se sera installee dans Ies territoires respectifs ?
n serait naturellement plus convenable, vu l'~ga.rd qu'on doit avoir au nom. russe, d'adopter la derniere des ces alternatives. Car il serait vraiment injurieux de 550
• nermettre m~me l'omhre d'nne comparaison entre notre organisation judi ciaire la plus ;"ansitoire et In plus improvisee, avec In justice turque In plus definitive et In plus ni-
znme du monde. En outre, Je moment present me semble hien propice pour se liherer d'un coup de ees capitulations, dont la Roumanie ella Serbie, par exemple. n'ont pu jusqu' n nos jours se debarasser completement. Mais malheureusement In solution de cette question depend de toutes especes de combinaisons de Ia politi que inlernationale, ce qui naturellernent n'est pas de mon Tessort. Je me pennettrai done seulement de faite suivre quelques observations sur la possibilite d'une devolution de cette motiere aux trihunaux du pays. 1) Possibilite formelle: a) Les capitulations relatives au privilegium fori des etrangers ont ete conclues avec la Turquie; or, dans les territoires occupes et istres par la Russie ces capitulations ne peuvent pas ~tre obUgatoires pour celles-ci (sic). Von sait du reste que Je gOHvernement Ottoman m~roe dans ces derniers temps, Iaisait tout son possible pour restreindre de plus en plus la juridiction des tribunaux consulaires, avec tendance systematique de s'en debarasser completement. b) Cette juridiction consulaire en Turquie ne doit pas etre consideree comme un droit absolu des Etats respectiIs, mais simplement comme une anomatie inevitable, derivant de la nature toute speciale de la justice musulmane et de ses anomalies organiques et inorganiques. Or, Ia justice turque n 'existant plus, il s'ensuit qu'une institution exceptionnelle qui o'en etait qu'une simple consequence, n'a plus la moindre raison d'l!tre. Je crois donc que l'ancienne regIe: cessante ratione legis cessat lex ipsa trouve sa meilleure application au cas qui nous occupe. c) Vabsence d'un code civil et penal (un code con tenant certaines parties du droit penal existe deja) ne peut pas servir de pretexte pour conserver Ies capitulations, ca r Ie Montenegro par exemple, de ml!me que plusieurs pays de I'Allemagne et plusieurs cnotons de la Suisse, n 'ont pas encore leur code, et pourtant aucun Etat ne pretend obtenir dans ses pays des competences privilegiees pour ses sujets. 2) Possibilite materielle: d ) Les tribunaux de commerce avec lesquels Ies etrnngers ont Ie plus a faire en Turquie, sont organises a peu pres it l'europeenne et leur (onctionnement surveille par notre istration ne peut que gagner en regularite et en surele. e) Les tribunaux reglementaires vont subir un grand changement dans leur p ersonnel et, chose importante, c'est qu'ils vont l!tre lih ..hes de la presidence du kadi. Ceci deja equivaut a une rHonne. Du reste, on pourrait, si on Ie trouverait necessaire, poun-oir les trihunaux ordinaires d'un petit reglement ou d'une instruction sur l'application des lois dans les matieres du droit prive internatioQ?l. Dans Ie cas ou la suppression des capitulations ne pounait pas nvoir lieu a l'instant, en vue de quelques eomhinaisons de politique exterieure, il faudrait a mon avis se reserver expressemenl ce droit des que l'organisation definitive de la justice aura eu lieu , et la clause y relative devrait Hre inseree dans les decrets des publications des modifications provi soires qui vont l!tre apporlees a l'organisation judiciaire actuelle. Le developpement ulterieur et Ie complement des details de ees quelques observations sur Porganisation de Ia justice en Bulgarie pourront l!tre fait lOTS de la discussion orale sur cette matiere. Dans In ml!me occasion, pourrollt. aussi ~t.re rectiIiees les erreurs qu'on rencontre ·dans eet expose et qu'il etait bien difficile d'eviter a cause de l'abscnce presque absolue, dans ce moment et dans ' cet endroit, de sources sures ('t suffisantes, et de ]'extreme brievete du lIelai qui m'a ete accorde pour Ie livrer.
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n est presque superflu d'ajouter en tenninant que tout ce qui a ete propose ci-dessus, se rapporte uniquemeot a Porgnnisation extrememeot provisoire et transitoire, qui serail introduite a mesure que nos troupes occuperont Ie pays. L'organisation definitive d' une branche aussi importante et aussi compliquee et delicate presuppose de longues et profondes etudes sur la vie domestique et socia Ie, economique et juridique, religieuse et morale, puhliquc et privee des habitants de toutes les parties du pays et des besoins qui en decoulent. Or ces Hudes, pour qu'elles aient une valeur reelle, peuvent ~tre faites seuJemeot par de patientes recherches »autoptiques« dans les pays m~mes et nullcment sur la base du petit nombre de pUblications sur Ie pays; car ces travaux ont etc faits ou par des touristes, done superficiellement, on par des specialistes d'autres sciences qui n'oot que des rapports indirects ou meme nuls avec les questions qui nous occupeot. v.
Bucarest ce 1/15 luillet 1877.
Bogi~il:.
III. Observations sur la nomination des juges dans les tribunaux de La Bulgarie
Dans la loi sur les vilayets, publiee par Ie gouvernement turc, il y a une disposi _ tion bien importante, d'apres laquelle toutes les places de juge dans les tribunaux reglementa ires, soo t electifs, Ie kndi du lieu (dt ns les kazas et les sandjaks) en etant Ie president. Le projet de loi redige par la commission juridique de Svglov a esscntiellement modifie cette disposition, en ce sens que: non seulemeot Ie president du tribunal serai t DOmme par Ie gouverncment, mais aussi deux de ses membres. Les nutres seraient tHectifs. Malgre mes objections contre l'innovation, elle a ete adroise dans Ia seance it In mnjorite des voix. Je roe suis reserve Ie droit de presenter mes ohservations separements, vu Pimporlance exceptionnclle de la question, mais n'ayant plus I'occnsion de les deposer au hureau de la commission, je me sllis decide ales soumettre it. I'appreciation du chef de l'istra tion civile du pays. Tout en comptant la nomination du president par Ie gou\'ernement, je me suis pronoce contre la nomination officielle des deux juges proposes par Ie projet, pour les motifs suiYants: 1. Avant tout, on Mroge au principe deja pose, de ne pas introduire, quant it present, des innovations dans l'organisation de la justice en Bulgaric, it moins que celles-ci ne soient ahsolument indispensahles en vue du nouvel ordre de chose, ce qui, sans aucuo doute, n'est pas Ie cas. 2. En outre, il est evident que par une telle innovation on augmenterrut considerablement les Crais de l'istration de la justice. 3. Mais abstractions {aites des prin cipes et des depen ses; OU prendre a l'heure qu'il est, les specialistes pour peupler lite telle quantite de tribunaux, si meme en Russie, ou il y a une douzaine de facultes et ecoles de droit, on est it peine en etat den trouver un nombr.:! suffisant; pour les besoins des trihunalL"'{. 4. n y a en effet quelques Bulgares qui ont fait leurs etudes de droit a I'etranger ; et on dit que In disposition que je combats, connerait des places sures it ceu.x-ci. Mais je crois que le s places de juges on t un but bien autrement important que (.elui de devenir une institution de bienfaisance. D 'aiUeurs si on veut absolument caser les juristes du pays, il y aura bon nombre de places dans les differentes branches de l'i stration . Rien n'empt"!che, · du reste, que ces specialistes soient choisis par les electeurs: leur seule qualite de specialistes les recommandera, de la maniere la plus eCficace, b. leurs compatriotes. 5. En ad.mettant meme que tous ces specialistes ont fait des etudes excellentes, il y a pourtant I'inconvenient que l'un a e tudie en Russie, l'autre en Serhie, Ie troisieme en , Ie quntrieme en Antriche et ainsi de suite. On peut bien s'imaginer queUe
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homoglmeite de vues et, par consequent, quelle harmonie devrll . prerider it leurs debats dans des tribunaux, ou la tradition reguliere et un usus fori n 'ont pas encore eu Ie temps de s'affinner. 6. L'experience nous apprend que les juges qui ont Iait leur cows de droit, m~me ceux qui Pont fait dans des ecoles homogenes, ont besoin, plus que tout autr e d'avoir a leur disposition des codes du droit materiel et formel. Sans code ils seraient, comroe des aveugles sans guides, habitues ·qu'ils etaient it Ia Faculte d'en tendre parler presque exclusivement de lois positives. Or, en Bulgarie il n 'y a point de codes nationnuxj et quant aux codes et lois turques encore en vigueur, nous savons que les anciens juge! populaires savaient pourtaDt les appliquer. 7. En Bulgarie, .it proprement parler, il n'a que Ie droit non ecrit, droit qui est a In portee de tout Ie monde, a l'e.xception toutelois des Iegistes dont Ies maitres etranger s l'ignoraient completement. Les juges populaires, au contraire, qui n'ont jamais interrompu leurs rapports de vie commune avec Ie peuple, Ie connaissent parfaitement, il peu pres de la m~me maniere, qu'on connait la langue maternelle, sans qu'on se soit particulierement occupe de Ia grammaire. 8. Mais on m'objecte: outre les juges nommes ofIiciellement, il y en a bien d'autres qui sont elus par les habitants. Reponse: jusqu'a present dans les tribunaux du Ka7.a, je n'ai jamais rencontre it la s~an ce plus de deux ou trois juges. II n'est pas it prevoir que cela soit change a l'avenir, car nne disposition du projet de loi roentionne, fixe it trois Ie minimum des juges presents a la seance. Done, les tribunaux qui jusqu'it present etaient eminemment populaires, vont devenir en effet des tribunaux (qu'on me e Ie mot) savants. 9. De celte Iat;:on nous allons offrir au monde un spectacle bien Hrnngej un proceue diametraJement oppose a ce qu'on voit ailleurs dans Ie monde civilise. En f't en Allemagne p. ex., ou il y n des myrindes de juristes, I'tHement populaire dans les tribunaux est represente par les junts, par les Schoffen; en Russie, outre les prisjaznyje ::asedateli, dans les tribunnux de I'Etat, et iJ y a des cntegor ies entieres de tribunaux tout a fait populnires (l es juges de paix, les volost nyje sudy). Et en Bulgarie ? lci, au contraire, on est sur Ie point d'installer des tribunaux pwement savants! 10. On me fait encore une objection: Tous Ies juges qui vont ~tre nommes par Je gouvernement, quoique ayant ret;:u une education jwidique it I'etranger, seront dans tous les cas des indigenes, qui connuissent les coutumes, les usages, les idees et les besoins du peuple. Vous mesure2 la valeur et Ia sinceritk de cette objection, on n'a que se rappeler: que les juristes qui, au moyen age, venuient de l'universite de Bologne en Allemagne, pour combattre et annihiler, avec une energie digne d'une cause meilIeur e, toutes les institutions du droit germanique et y introduire avec Ie droit romain Ie chaos, qui a dun~ pendant des siecles, - etaient de veri tables Allemands s'etant eloignes de la patrie pour quelquels annees seulement, aIin de Iaire leurs etudes a I'etranger. Des exemples analogues, du reste, peuvent Hre tires de l'histoire du droit it une epoque et dans des pays bien plus rapproches de nous. Et en eHet, on est bien pres de la Serbie et de la Roumnnie, pour se convaincre, que c'etaient hien des juristes indigenes qui, introduisant des institutions et des Ionnes juridiques etrangeres, ont naguere amene un chaos dans l'istrution de In justice de l eur pays respecti!; - etat de choses qui dure encore, qui a eu et qui aura des consequences bien Iunestes par rapport it l'etat economique et mOl·a! de ces populations. 11. ettons pour un illstant que je me trompe completement sur Ie compte des conseqUences qu'aurait en Bulgarie l'innovation dont il s'agit, - mais en vue du caractere bien provisoire de l'organisation judicinire qu'on est sw Ie point d'introduire,
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ne serait-il pas plus prudent de conserver, du moins provisoirement, ce qui enste ? De telle sorte on aurait Ie temps d'en faire l'experience. Dans Ie cas ou la pratique nous montrerait des defauts incorrigibles, rien n'emp~cberait, lors de l'organisation definitive, d'introduire l'innovation proposee, car alors seulement elle serait justiliee par Ie besoin, constate d'une maniere positive. 12. Au conaaire, si l'innovation est introduite des it present, et que l'experience demontre ensuite qu'elle ne peut l!tre maintenue, il est evident qu'alors Ie changement ne serait pas aussi facile, ml!me au point de vue materiel. Et au point de vue moral? Un tel changement equivaudrait evidemment it un aveu solennel de la part du gouvernement, que l'institution, telle qU'elle etait octroyee par les Tuxcs, etait bien meilleure j or un tel aveu ml!me tacite ne saurait l!tre que prejudiciable au prestige du gouvernement. 13. Enfin s'il y a des interl!ts du gouvemement a surveiller incessamment dans les trihunaw:, il me semble que Ie president qui serait nomme ofiiciellement, pourrait sulfire it cet office, sans parler ml!me de l'influence considerable que Ie gouvernement peut exercer toujours sur Ies elections.
V. BogiJiC.
Bucarest, ce 14/26 septembre 1877. IV. Lettre d'adieu de BogiJic au prince Cerkaski (en fran~ais)
Mon prince. En prenant conge de V. E. j'ai promis de lui remettre mes observations sut' un point important du projet de loi d'organisation des tribunaux en Bulgarie. Habitue a remplir scrupuleusement mes promesses, - j'ai l'honneur d'envoyer ci-inclus a V. E. les observations sur Ie sujet sus-mentionne. Ces observations, je peux l'affirmer, sont l'expeession fidele de rues convictions intimes j - a V. E. de jugee sur l'objectivite des vues qui les ont dictees. Veuillez agreer, mon Prince, les assurances de 1a consideration In plus distinguee avec laquelle j'ai l'honneur d'l!tre de V. E. Ie tres obeissant serviteur
P. Bogiiic Bucarest) ce 14 septemhre 1877. (Expediee au Prince Cerkaski par l'entremise de M. Hitrovo).
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Albaner und Slaven in SUditalien egen Ende des Mittelalters hat die BalRanhalbinsel durch den Einbruch der Osmanen einen heftigen Stoss in ethnischer Hinsicht erlitten. Die Folge waren massenhafte Auswanderungen der BevolRerung der Westhalfte nach Italien hinilber. Urn die Mitte des 15. Jdts. treten uns Albaner und Slaven an der OstRilste Italiens und deren Hinterland neben- und miteinander wohnend entgegen. Bereits im Jahre 1437 trelfen wir diese Siedler in der Stadt Recanali in den MarRen an (Thalloczy, Arch. f. sl. Phil. 27, 82 If.), wo sie noch in den folgenden Jahren bis 1479 erwahnt werden. 1458 begegnen uns alb. Kolonisten in der Stadt Ancona (MaRusev, Monum. his!. Slav. Merid. I 204). 1491 trifft man Albaner und Slaven in der Stadt Ariano bei Avellino in Kampanien an (Tommaso Vitale, Storia della regia dtla di Ariano e sua diocesi 408). Es ist das Verdienst Ascolis (Politecnico, Mailand 1867, S. 309 If., Studi critid II 701f.), Baldacds (Globus XClII (1908), Nr 3 u. 4, S. 44ff.) und Resetars (Die serboRroat Kolonien in Siiditalien, Schriften der BaIRanRom., Lingo. Abteil. IX (1911), Sp. 45ff.), auf die albanisch-slavische BevolRerung Siiditaliens nachdriicRlich hingewiesen zu haben. Die wechselvollen SchicRsale dieser rauhen AnRommlinge auf dem Boden des Molise urid ihre oft gewaltsamen Verschiebungen mag man bei Resetar und bei Max Lamberti! KZ 51, 260 If. nachsehen. Von dieser alb.-slav. VolRswelle sind nunmehr in der Provinz Campobasso die Dorfer Campomarino, Montecilfone, Portocannone und Ururi alb. geblieben, wahrend von den ehemals slav. Ansiedlern Silditaliens nur noch Montemitro, S. Felice Slavo und Acquaviva Collecroce in der gleichen Provine weiler bestehen. Diese sind, wie Resetar zeilli, aus Dalmatien eingewandert. Dagegen ist die alb.-slav. MischbevoiRerung im iibrigen Unterilalien geschwl1nden. Von ihnen besiedelte um 1461 ein Teil den.
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nordapulischen FlecRen Castelluccio dei Saut·i; 1513 Iiessen sie sich in der Stadt Giovinazzo in der Terra di Bari als Bauern und Kaufleute, und schon 1485 in Brindisi und 1491 in der alten Messapierstadt Oria nieder. In der Stadt Matera in der Basilicata hat Resetar alb. und slav. Familiennamen auf..edecRl. Das Verhaltnis der Slaven und Albaner zueinander ist die ..egenseitige Vermischung ..ewesen. So bemerRt ReSetar: cHochstwahrscheinlich aber zogen ungefahr urn dieselbe Zeit mit den aus Nordalbanien ..efliichteten Albanem auch SerboRraaten (deren es im Mitlelalter viel mehr gab als heutzutage!) sowie aus der benachbarten Zeta aus; jedenfalls verbindet die Tradition in Italien Albaner und Slaven miteinander, indem sie die von diesen beiden VolRem in Italien gegriindeten Kolonien an den Namen des albanesischen Heiden Georg Kastnota SRanderbe.. verRniipft •. Es ist anzunehmen, dass der alb.-slav.-roman. VolRermischun .. eine Sprachmischung ..efol..t ist, nur sind leider die zerstreuten slav. VOIRssplitter bis auf die Reste von Molise ..eschwunden. Stellt aber die Sprache das statische Ender..ebnis historischer Ereignisse dar, dann dar! man hier zwei prinzipielle Fra .. en anRniipfen: 1. 1st bei den heuti\1en Albanem oder Slaven von Molise ir..endwelche sprachliche Spur von der einsti..en ge\1enseiti\1en Durchdrin..un .. zu sehen? 2. Sind durch die einsti ..e t1berflutun.. Unteritaliens durch Slaven und Albaner slav. Worlelemente zu Griechen und Romanen der Umgebun....ewanderl? Wenn 2. zutrifft, dann folg! als Korollar die Fra ..e, ob diese etwai..en Elemente direRt durch die Slaven in die einheimische BevolRerun.. verschleppt wurden oder ob nicht die alb. Kolonisten die Vermittlerralle dabei ..espielt haben. 1. Unter den slav. Elementen der alb. Mundarlen von Molise sehe ich Reines, das durch seine Laut..estalt als sicheres MerRmal einer sprachlichen Beeinflussun.. seitens ihrer slav. Nachbarn auf italien. Boden ..elten Ronnte. Wohl aber lasst sich umgeRehrt an e i n e m bei den heuti ..en Italoslaven iiblichen Worle der alb. Einfluss erRennen: In Resetars G lossar findet sich, ohne nahere ErR larung, das Wort b ru Ra cBrat. , also eines der hauii\1sten Worler der ta .. lichen Um ..an\1ssprache. Ich deute das Wort als Kontaminationsform serboRr. R r u h Brat-alb. bUR a dss.; darin hat alb. bUR a sein r unter dem GehorseindrucR von R ru h erhalten. Die Entstehun.. eines neuen Bratnamens aus den Synonymen zweier verschiedener VolRssprachen ist bezeichnend ..enu .. und deutet auf ein dereinst inni\1es Zusammenleben der beiden VolRselemente. Dieses durch Kreuzung en tstandene neue Wort ist ein sprachlicher Niederschlag der ejnsti ..en ethnischen Symbiose. 556
2. Gerhard Rohlfs bemerkt in Griechen und Romanen in Unteritalien 149, dass slav. Lehnwbrter sieh bisher in Unteritalien nicht haben nach\veisen lassen; und doch versichert Ascoli aaO. fUr das romanisierte Slavendorf S. Biase im Molise, dass manche slav. Wbrter in der italien. Mundart weiterleben. Die Fralle nach dem Vorhandensein slav. Lehnwbrter oder Elemente in SUditalien erfordert samit eine erneute tlberprUfung; sie \vird gerade durch das von Rohlfs gesammelte, dankbare Material aus Unteritalien erleichtert. Bei Rohlfs Et. Wb. d. unterit. Graz. 2662, S. 295, wird aus dem gri. Corigliano zwischen Lecce und Gallipoli in SUdapulien pic c i weibl. Geschlechtsteil belegt. Dem entspricht aus Albanien aufs genaueste das Illeiehbedeutende tosk. pi <; und pi <;; k e mit deminut. -k e. Pi <; wird auch bei Kristoforidhi 329 ohne nahere Provenienz angegeben und fUr das Nordgeg. in der Form p i <; i g e durch Rossi bezeugt. Auch das Alb. in Griechenland kennt es als p i <; u I Geschlechtsteil kleiner Madchen, G. Meyer Et. Wb. 336. Bei pi <;; u I wird dass Suffix -ul deminutivisch verwendet, wofUr sieh semantische und formantische Analoga bieten: gri.-alb. k a <; u I (so bei Meyer in den Berichtigungen und Nachtrallen des Et. Wb. verbessert) Geschlechtslllied bei Saulllinllen, zu it. c a zz 0, venet. heisst es c a zz et 0, Neyer Et. Wb. 183; b i c uI Ferkel in Gjinokastra (sUdtosk.) neben b i c dss., vlll. auch Meyer 38, u. a. m. Dieses Suffix wird auch im Nllri. zur Bildunll von Deminutiven verwandt: neben O'CtKKOr; m. sac existiert das neu. O'U KKOU1,., petit sac, bourse, daneben ein fern. O'U KKOU1,.U sac; besace; bourse, s. Lellrand Diet. Ilrecmod.-fran.;. 769. - P i <; wird in Alb. auch mit bekannter Melapher in del' Bedeutung
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vor. In dem alb. Villa Badessa in den Abruzzen fand dieser Forscher KZ 53,306
niques qn!'co-romanes 533), zum Herren tiber Landereien also, wo auch noch qri. Ortschaften wie Galatina bestanden. In diesem Gebiet wurden nun nicht weniqer als dreizehn alb. Siedlunqen angelegt, die einen Kanton A I ban i a bildeten zum Unterschiede von dem anschliessenden G r e ci a. Nun sind wohl, wie die alb. Gemeinden bei Tarent, so auch die von den Kastrioten angeleqten Ansiedlunqen der A I ban i a hauptsachlich SoldatenRolonien qewesen. Urn 1725 scheint diese alb. Sprachinsel vollstandig geschwunden zu sein, denn Uqhelli macht ihrer Reine Envahnunq mehr. Sie ist in der qri.-roman. Umqebunq aufqegangen. Es ist nun meine Ansicht, dass die s e SoldatenRolonien es qewesen, von denen ein neues Wort der Sexualsphare, eben pic Ci, zu den Griechen der Umgebung austrahlte. Worter dieser Sphare gehoren beRanntlich zu den wanderfahigsten; besonders gerne pfleqt die SoldatesRa sie weith in zu verschleppen. Das ist die sozialgeschichtliche ratio der Entlehnung. Wollen wir noch die qeogra phische ratio beraten, so ist gerade der Ort, in dem unser Wort vorRommt, namlich Corigliano, von allen heutiqen Griechendorfern der am westiichsten vorgeschobene und in unmittelbarer Nachbarschaft des einstigen Herzogtums der Kastrioten qeleqen. Damit glaube ich gezeigt zu haben, dass dieses Wort den Griechen Apuliens durch alb. Vermiltiung zugeRommcn is!. Weniger nahelieqend ware m. E. die Annahme einer unmitlelbaren Wanderunq des Wortes von den apul. Slaven zu den Griechen, da diese einstiqen Slaven etwas weiler abliegen, wahrend Albaner und Griechen in KontaRtnahe zueinander beheimatet waren. Wir verlassen Apulien und wenden uns nach Kalabrien, urn ein Wort der Hauswirtschaft zu untersuchen. Der auch als Grazist beRannte Ral.-alb. Schriftsleller Vincenzo Dorsa belegt in seinem WerRe La tradizione greco-latina nei dialetti della Calabria Cileriore, Cosenza 1876, S. 30
. Bei G. Rohlfs Diz. Dial. delle Tre Cal. 249 steht
RingelbrezeI. Das sind die zwei Hauptbedeutungen des Wortes, die auch Kristoforidhis Worterbuch 169 bezeu\1t: Rulac;, pI. Rulac;ete KOUAOUplOY KOlV
<;, 2. u~ uP.OY ,ywp.[; ebenda als Adv. R u I a c; eingeringelt, im Kreise, in: ' gjarperi rri Rulac Die Schlange hat sich eingeringelt. Speziell bei den Christen von Elbasan bedeutet R u I a c; auch die Rin\1elbrezel, die zu O stern gebacRen und den Besuchern geschenRt werden. BashRimi 214 beleq! aus Nordalbanien R u I a c, pI. R u lee (mit Umlaut) ciambella di pane (it. cia m bell a wird in den Worterbiichern als pasta dolce a m o' di \1rosso an e II 0 d . i. susses, ungesauertes Brot in Ringelform erRlart). Die bei Kristoforidhi angefiihrte adverbielle Metapher wird bei BashRimi sowohl von der Schlan\1e als auch vom Hunde verwendet. Bei den Albanern in Griechenland existiert R u I a emit BedeutungsentwicRlun\1 in la ndwirtschaftlicher Hinsicht: KOUAOUPl TO U UAETplOU (TO TPlKEAWTOY SUAOY 61[ou eK~a[YEl TOU o"Tpa~ aplO u ~ ci.KP~ Reinhold bei Meyer Et. Wb. 212; 2. adv. «im Kreise >, v\1I. o. Kristoforidhi und BashRimi. 1m TOSR. ist das Wort ebenfalls allgemein \1ebrauchlich: In GjinoRastra bezeichnet R u I a c;, pI. Ru I e c; das unllesauerte Brot tiberhaupt, wahrend b rum e tea r d h u r den \1esauerten Brotteig bedeutet. Dies siisse Brot wird hier entweder aus Maismehl (R u I a c; i Ra lIa m boq t el oder aus Weizenmehl (RU I a c; i \1 ri nj e) geRnetet. Der Teig Rommt so in den grossen Kupferteller (te psi, s. Meyer 427) und wird obenhin gelOeichnet: beim Maisbrot wird gewohnlich die Oberflache durch einen Holzloffelstiel (b ish til u ge s) in Parallelogramme oder Rhomben eingeteilt, in deren Mitte je ein grosser PunRt eingedrticRt wird. Beim Weizenbrot werden die gleichen Fi\1uren mit einer Gabel gezeichnet, sodass ihre Kanten aus vier .Linien bestehen. GebacRen wird dieses Brot folgendermassen: Auf dem Herd wird eine Glutschicht gelegt, dar auf Rommt der Kupferteller mit dem Teiginhalt und dariiber die eiserne BaCR\1locRe (sa c. 5. Meyer 379), auf der noch Glut gestreut wird. Ganz so wird auch in der Malsija das Brot gebacRen, wie Baron Nopcsa, Albanien. Bauten, Trachten und Gerate Nordalbaniens 9911. uns lehrt: «Der Teig wird in die irdene. vorher lOur Rotglut erwarmte BacRschtissel (<;::erep) geleflt, mit der eisernen BacRglocRe bedecRt und auf die BacRglocRe (K a Ri n j) wird dann Glut gehauft. Urn die Glut am Herabrutschen von der BaCR\1loCRe lOU hindern, legt man auf dieselbe einen, die Glut haltenden, eisernen Reiten. Wenn man irgendwie zufallig der BacRschlissel entbehren muss, 50 fegt man die Feuerstatte reill) legt den Teig auf die vom Feuer erhitzle Volra und bedecRt ihn dann mit Blattern. In weiterer Ermangelun\1 der BacRglocRe le\ll man dann die Glut auch auf die Blatter. In Bezug 560
auf die form ist die albanische BacRglocRe mit der bosnischen, serbischen und bulgarischen identisch. Dieses ObjeRt ist mithin panbalRanisch. > Die tosRische BacR\1locRe von GjinoRastra stimmt mit der bei Nopcsa fig. 74 ab\1ebildeten uberein, nur ist sie wohl etwas \1rosser und flacher; ubrigens ist sie nicht doppeltgehenReit wie die nordalb., sondern der eine HenRel befindet sich in der Mille oben. Kulturhistorisch interessant ist die Ali des BacRens ohne BacRschusse1 oder BacRglocRe, mitunter ohne beides, wie Nopcsa hervorhebt und wie sie auch dem Suden Albaniens beRannt is!. Ein so \1ebaCRenes Brat wird hier als Ru I a <; n e hi . in Aschen(glut) gebacRenes Brot > bezeichne!. Zu diesem Namen und zu der soeben geschilderten Art der Zubereitung findet sich nun, wie oben erwahnt, jene frappante Entsprechung der aus Kalabrien (Dorsa): . c ullacc iu .... la lorta composta degli avanzi della pasta di pane che si cuoce nella cenere>. Erwahnenswert dunRt mir noch eine rituelle Verwendung des Rula <; in GjinoRastra: Nachdem hier die Braut a m Sonntag heim\1efiihli worden ist, gehen bei den Christen dieser Stadt ihre Angehorigen am darauffolgenden Montag abends 2um ersten offiziellen Besuch ins Haus des Eidams. Dabei beRommt der Trauzeuge (n u n) den HochzeitsRuchen (R u I a <;), zerbricht ihn iiber den Hauptern des jun\1en Ehepaars, tunRt ein SIUCR davon in Honig ein und isst es, dann verteilt er das Brat slUcRweise unter die Anwesenden und so kostet ein jeder davon. Das Zerbrechen des Brotes ist hier wohl ein Symbol fiir die ersehnte fruchtbarkeit in der Ehe, das Eintunken in Honig das Symbol des harmonischen Ehelebens. Es ist fUr die Entstehungsgeschichte der alb. Hochzeitsbrauche wichtig, dass diese Sitte mit dem Brauch der romischen c o n far rea t i 0 iibereinstimmt, bei dem Braut und Brautigam den farr e us p a n is (oder farreus c ibu s) brechen und von ihm kosten mussten. Was die Etymologie von k u I a <; betrifft, so ist es entlehnt aus slav. k 0 I a c von R0 I 0 Kreis, s. G. Meyer Et. Wb. 212. Zur Bedeutungsentwicklung verweist Meyer auf gri.-alb. k u I a <; . im Kreise> . Auf ein \1leiches kann man aus Albanien hinweisen, wo z. B. in Radhima bei Vlora r rat he t eig. die Kreise nach freundlicher Mitteilung des Herrn Seza;" Radhima .Ringelbrezel > bedeutel. Wie erRlart sich nun diese alb.-kalabres. tlbereinstimmung in Lautgestalt und Bedeutung eines Wortes des Haushalts und in seiner sachgeschichtlichen Verwendung? Haben es etwa die Slaven zu den Romanen Kalabriens \1e1ra\1en oder ist es aus den alb. Kolonien zu diesen gewandert? Welche ist ferner die kulturgeschichtliche Ursache der Entlehnung? Das Weirt lebt noch bei den Slaven von Molise, wie' ich Baldacci aaO. S. 54 entnehme: . Das national561
slavische Fest des S!. Blasiu5 wird auch noch s,refeier!. S!. Blasius ist der Schutzheilis,re s,res,ren die HalsRranRheiten. An seinem Tas,re (3. Februar) salbt der Priester den Dorfbewohnern die Kehle mit einem speziell dem heilis,ren Martl'rer s,reweihten Ole. In der Familie bereitet man eine Art von BisRuit (R 0 I a c) gefilllt mit BrotRrumen und Weinmost, del' mit Sauerteis,r und Gewilrzen zusammengeRocht wird, und ausserdem eine Art von Brbtchen (p ant ice), in die man eine Schilssel abdrilcR!. Die BisRuits und die Brote \verden vor der feierlichen Miltas,rsmesse geweiht und darauf in sehr feierlicher Weise in den Han verteilt, wo man isst und trinRt, wo man sins,rt, musi2iert und tanz!. Dieses Fest ist gleichzeilig ein Fest del' Kirche und des Karnevals, und zu ihm eilt viel VOiR der Umgegend· usw. Es s,reht aus diesem Bericht hervor, dass diese BisRuitS bei den Italoslaven eine Bedeutung bei rituellen Handluns,ren des nalionalen Jahresfestes besitzen. Nun findet man den Rula<; auch bei den Albanern Italiens anlasslich der Rirchlichen Feiern in Verwenduns,r. In Portocannone im Molise wird der Ru Ia <;, wie mil' HelT Costamo Ciarla, SchuldireRtor in Termoli, freundlichst milteilt, zu Ostern zubereite!. Er hat die Gestalt eines Ringelbrezels, wobei das eine Ende haRenfbrmis,r inwendig s,reRehrt is!. Er wird aus s,rrobern Mehl, Orangen, Gewilrzen udgf. hergestellt und wird damit zu einer Art MarmeiadenRuchen. In Villa Badessa in den Abruzzen bedeutet Rulja<;i nach Lambertz KZ 53,305 «Brot in Fladenform; Rula<; i bUR eve ist der s,resauerte MaisRuchen, R. i ndorrm ete das ungesauerte Bro!. In Piana dei Greci auf Sizilien bedeutet R ula<; 1. eine Rranzfbrmis,re Brotart, Rins,relbrezel; 2. Hausmehlspeise, die zu Weihnachten filr die Kinder gebacRen wird, aus zerstampften Feis,ren, Honig und ZucRer besteht und dann auch t e pi 0 Ii t «das Volle. genannt wird (freundliche Mitteilung des Herrn Prof. Gaetano Petrotta I). In ahnlicher Bedeutuns,r findet es sich auch in einem allen Kirchenlied des Nicolo Brancato aus Piana dei Greci (18. Jdt), dessen Ubersetzung bei Camarda, Appendice 180 buccellato, bei Marchianb Poesie sacre albanesi 40f. tortello lautet; 3. ceingerins,rell '; Q e nib u Xe t ~ u I a <; (X = Achlaut) Der Hund rins,rell sich ein, vgf. die ob. Beles,re aus Albanien bei Kristoforidhi und BashRimi und aus Griechenland. In Piana besteht namlich, wie mich Herr Dr. Giovanni Schiro und Prof. Gaetano Petrotta giltig belehren, der Glaube, dass wenn am letzten Aus,rustmorgen del' Hund eins,rerins,relt auiwacht, ein strens,rer Winter bevorsteh!. Wird er hins,res,ren am s,rleichen Mors,ren del' Lans,re nach lies,rend aufs,refunden, so ist I) Zur Bedeutungsentwlcklung Fiille: Kuchen~vgt. gri. 1tE.Aa.VO~ Opferkuchen,
dl. par ina 5
-
.fulle> f. Specht KZ. LXII 284 fI, Kretschmer Glotto XXVI 67.
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das ein Vorzeichen fur einen milden Winler; 4. in spnchw6rterlichen Redensarlen: U v des uri e e l a Ie s i I h 0 n R u I a c; Ich verhunsoere und mein Valer heissl R., dem aus dem nahen Palazzo Adriano Tat a jim R I j u h e j Ru I j ac; e u v des uri e I, Pilre Bibl. delle tradiz. popol. 24, 462 enlspricht. -R u I j a c; isl auch Ral.-alb., s. Bruno Guyon Siudi solottol. ilal. 5,20. Zusammenfassend ersoibl sich a lso liir unsere Belrachlunso folsoende Sprachsoeosoraphie dieses slav. Worles: Albanien, alb. Diaspora in Griechenland und Italien, Slaven von Molise, roman. Mundarten in Kalabrien. Wie isl diese Area 2U verstehen? Zweifellos haben sowohl die Moliseslaven als auch die Italoalbaner Wort und Sache aus ihrer respeRtiven Heimat mitsoebracht. Woher haben sie die Romanen Kalabriens erhalten? Nach der Lasoe der hislorischen Geosoraphie Kalabriens solaube ich nicht, dass den Kalabresen das Worl direR! durch slav. Wanderscharen zusoeRommen ware. Betrachlen wir hinsoesoen die ita loa lb. Siedlunsosverhaltnisse naher, so liesot soerade in der Provinz Cosenza die noch he ute sor6sste alb. SprachenRlave. Hier hat sich, besoGnstiS61 durch den soebirsoisoen CharaRter der Gegend, die a lb. Sprache in zahlreichen Ortschaften erhallen. Diese Albaner - und damit soelansoen wir zur sachsoeschichllichen ratio der Entlehnunso - brachten aus ihrer alten Heimat eine neue Brotart mit eisoener Herstellunsosweise mil, die sie auch an Rirchlichen Festtagen und auch bei Hochzeiten - vSOI. o. den HochzeitsRuchen in GjinoRastra - zuzubereiten pflesoten, und die den Romanen der Umsoebunso als wohl etwas Neues auffallen musste. Nichts laso demnach liir die in ahnlichen Verhaltnissen wie die Albaner lebenden Kalabresen naher, als Sache und Wort zusoleich von den benachbarlen alb. Siedlern zu entlehnen. Zum Schluss betrachten wir einen ita lien. Windesnamen aus Kalabrien und Sizilien: sizilian. p u i a vento di terra V. Mortillaro, Nuovo Die. Sicil.-Ital. 883, «siz. pu i a venticello che spira nella notte dalla parte del meczosoiorno Stud. solott. 7,56, siz. p u i a, puyia «vento di terra . Pasqualino, resog. (d. 5. die Mundarten urn Resosoio Calabria) p uy a «venlo freddo e spiacevole> Mandalari, Rosent. (Serra Pedace) p u y i a «Ieichter Abendwind . , nordRal. (Cassano) na p 6ya i vient;) ein leichter Wind > Rohlfs Et. Wb. d. unterit. Graz. 2729. Das Wort ist bei Rohlfs unerRlar! soeblieben. Ich bin soeneiS61, es mit alb. nordsoeso. p u h Ii - a vento placido e fresco BashRimi 368, tOSR. in Radhima bei Vlora fryn era me puhi Der Wind weht mit Kraft (Mitteilunso des H. S. Radhima) zu verbinden. Das alb. Wort stammt seinerseits nach Meyer Et. Wb. 356 aus slav. p u hat i blasen. Doch ist m. E. das Substantivum auf Rechnunso 565
des Alb. zu ziehen, indem aus dem slav. Verbum ein dem Slav. fehlendes Nomen p u h i naeh Analoqie der zahlreichen Feminina auf -I, alter -ila, (Pedersen Rom. )b. 9, I 208, )okl Stud. z. alb. Etym. 101ff.) neuqesehaffen wurde. Moqlieh ist aueh, dass bedeutunqsverwandte und qleichfalls zweisilbiqe Worter wie task sUhi Draehe, qeq. stuhi Sturmwind, qeq. duhi dss. zur Bildunq von p u h i als volRsetymoloqisehem Reimwort beiqetraqen haben2). Besteht nun die Identitat des sliditalien. p u i a mit alb. p u h i-a zureeht, so bleiben die naheren Umstdnde der Entlehnunq zu suehen. Das Wort Rann aus spraehliehen und wortqeoqraphisehen Grlinden nicht direkt von den Slaven Italiens zu den Romanen qewandert sein: aus spraehlichen deshalb, weil das Nomen dem Slid slav. wohl liberhaupt abgeht: aus wortqeoqraphisehen darum, weil die Slaven nicht so weit naeh Sliden bis Sizilien qewandert sind. Der einziq methodoloqiseh qanqbare Weq ist die Annahme, dass die Albaner Italiens das von Ihnen ihrerseits entlehnte Wort den Romanen weiter zubraehten. Die einziqen Vermittler Ronnen dabei naeh der qeoqraphisehen Laqe der Dinqe die Albaner qewesen sein. Tatsaehlieh kommt das Wort bei diesen vor. Aus Kalabrien findet man es bei Girolamo de Rada, Canti di Serafina Tapia S. 38 puXfs nqriret alla brezza friqida, und bei Giuseppe Serembe, Vjershe S. 57: puhj I. Mit X und hj wird der Ichlaut (wie in deu. Stadtehen) umsehrieben. Bei den siz. Albanern bedeutet ·puXf, -i a ebenfalls brezzolina di vento, Brise. Bedenkt man, dass die alb. Kolonien dereinst von Nord bis Slidkalabrien reichten und dass die jetzt auf Westsizilien besehrankte Spraehenklave einst aueh in Ostsizilien Spraehinseln zahlte, so ist die einstiqe Verbreitunq des Wortes bei den Italoalbanern hoehstwahrseheinlich qrosser qewesen als heutzutaqe. Da die roman. Area von pu i a liber Kalabrien und Sizilien nieht hinausqeht und da in diesem Gebiet ein qleichbedeutendes und qleichlautendes alb. p u Xi, -i a besteht, so ist m. E. die Quelle des roman. Wortes das Alb. in Italien. Die semantisehe Gleiehheit haben wir bereits qesehen, die lautliche Erklarunq bereitet Reine Sehwieriqkeiten: Die italien. Wortsippe lautet meist p u i a und p u y i a, worin y = j in deutseh ) a q e r, ital. b u i 0, pie t r a ist, s. Rohlfs aaO. xm. Das italoalb. p u Xi besitzt Ichlaul. Nun sind j und X zwei homorqane Laute, nur ist j stimmhaft und X stimmlos. Naeh Jespersen Lehrbueh der Phonetik 4 (1926) S. 133 sind bei j cdie Lippen in der Reqel spaltformig, Zunqenspitze in Ruhe. Vorderzunqe bildet spaltfOrmiqe 0ffnunq qeqen den harten Gaumen. 2} Nach freundlicher Mitteilung des Herrn P,ot. L. Ndrenlka lautet das Wort im Vuno in der Himara p u j e f. Wind. Dieses 1st ein Fem. Dieht auf -I, sondem auf - j e, alter -I e.
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Stimmbander schwingen. Bei ~ (d. i. X) ist dieselbe Einstellung wie bei j, ledoch die Stimmbander voneinander entfemt.. Also Ronnte das alb. X, zumal wenn es schwach artiRuliert wurde, von den Romanen leicht als stimmhafter Laut gehbrt und auch als solcher wiedergeben werden. Was femer p uy a bei Reggio Calabria mit RlicRverschiebung des ARzents gegenliber alb. pu Xi a betrifft, so vgl. man regg. a g rap p i d u wilde Birne aus gr. UYPCt1"OEU, regg. spa I ass u, s f a I ass a, s p 61 e s s u etc. «virgulto spinoso appartenente alia famiglia dei leguminosi. , aus gr. UMUAUSIOV, regg. Xam6r ipu neb en Xamar6pa lunge Eiche aus gr. ·XUP.o:tpWlflOV, regg. ~ e d i r i essere antipatico aus gr. ·X~OEUW , Rohlfs Gri. u. Rom. in Unterit. 10 if. Sachgeschichtlich ist die Entlehnung verstandlich, gehbren doch liberall die Windesnamen zu den am meisten verbreiteten Wanderwbrtern: Alb. rna i s t r a II Nordwestwind in Himara - einem der Hauptzentren der Verbreitung alter italien. Lehnwbrter -, ~amisch mas t r al e, aus it. mae s t r a I e liber ngri. P.UlO'TpUAAl Tagliavini Pedersen-Festschrift 171. alb. ponent, punent, best.-ndi Westwind, ngri. rrovevTES dss., gri. in Bova po n e n t i, aus it. po n e n t e Meyer 347 Hesseling Les mots maritimes empruntes par Ie grec aUx langues romanes, bei Sanfeld Linguistique BalRanique 56, alb. bun ace in GjinoRastra und noch haufiger in Vlora cFinsternis. ' ) ngd p.1[OUVUT<1U bon ace, Meeresstille aus ven. bon a z z a, it. b on a c cia, s. liber die gri. Wbrter Sandfeld aaO. 56 ; alb. jug e Slid, Slid wind aus slav. jug dss. Meyer 164; vore f. Nordwind, veri dss., aus ngri ~opeus i'l6PEIOS Meyer 477, alb. (mird)grr YR-u leichter und frischer \Vind, Brise, dem ein slidslav. ·gor(b)nbRb von gorbob zum Berge gehbrig zugrundeliegt, JORI Miletic-Festschrift 144. TosR. go r r e n Nordwind, Norden aus der bulg. Entsprechung go r e n mit hartem n, JORI ebda. Das letztere Wort (goren) hat bei Meyer E. W. 477 eine unhaltbare ErRlarung gefunden. Zum Semantischen: gore n - slav. go r a vgl. alb. ~amisch m a I i j e Nordwind, ere m a lit Nordostwind zu m a I Berg Pedersen Alb. Texte mit Glossar 124, 154. G vore bei Xylander (Meyer ebda.) Rann eine Kreuzung von go r e n und v 0 r e sein. BlicRen wir zurlicR, so gibt es m. E. slav. Elemente bei den sliditalien. Griechen und Romanen. Ein Wort aus der sexuellen Sphare in Apulien, ein anderes aus dem Haushalt und ein drittes alls der maritimen Lebenssphare in Kalabrien und Sizilien glaube ich aufgedecRt Zll haben. Die Vermittlerrolle ist notwendigerweise I) Auch im VolRslied: Hapu mo; bunad!, benu vetetime, Te shlloje bandldhi
te gjeje shtepine. Klare dlch, du Finsternis und werde hell, Damit der Llebhaber geht und das Halls findet.
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den Albanem Italiens zuqefallen. Also sind sie hier den Romanen und Griechen qeqeniiber die Gebenden. Dies trifft auch sonst zu: so haben italien. Dichter und Komponisten manchen Stoff zu ihren KunstwerRen bei diesen Kolonisten qefunden. Wiirde einmal der siiditalien. Wortschatz mit \1enauen 10Ralqeoqraphischen Anqaben besser beRannt werden als heute, so wiirde wahrscheinlich noch manches andere slav.-alb. ReliRtwort bei siiditalien. Romanen oder Griechen fesiqestellt werden Ronnen. GjinoRaster
Eqrem c;abej
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Notules VI. D umitrescu : - Les figurines anthropomorphes en os du Sud-Est de l' Europe pendant la p6riode 6n60l ith ique$uppli!ment
L'article precedent de M. VI. Dumilrescu ne renferme pas toules les analogies de Vinca pUbliees en 1936 1}. Les objels de Vinca que M. Dumitrescu c1asse dans son deuxieme groupe de . figurines en 05> doivent encore eIre consideres com me des sp a t u I a e, et non comme des figurines. Ces objets ont a Vinca un caractere sepulcral - in u su m mortuorum - ce que prouve leur form e, puis les tombeaux dans la couche de Vinca et enfin les nombreux vases plastiques 2} trouves dans cetle couche et qui ont, en cosmelique, des rapports tres elroits avec les spatulae. Aux figurines du lne groupe doil etre comparee une terracotta de Vinca de la profondeur de 4,9 m. 3}. Cette terra cotta est plate et represente d'une fa\;on sommaire une fiqure humaine avec des moiqnons. rai fait deja les rapprochements de cette terracolta avec les «figurines en os> de Bulgarie et de Roumanie. Sur Ie visage de cette terracotta de. Vinca les yeux sont representes par deux piqOres plus profondes. Le nez n'est pas represente plastiquement. Dans la partie inferieure du visage it y a quatre concavites hori20ntalement rangees et qui representent la bouche ainsi que sur les . figurines en 05>. A la hauteur des moignons it y a une rangee horizontale de piqOres qui correspondent a celles des . figurines en 05>. Sur Ie derriere de la terracotta de Vinca it n'y a que des piqOres peu profondes et qui ne sont point rangees dans un ordre determine. II est inutile, je crois, d'insisler sur les ressemblances de cette terra cotta de Vinca avec les . figurines en os> de Bulgarie et de Roumanie. Cette terra cotta n'est pas cependant I'unique exemplaire de son espece a Vinca. L'autre exemplaire en est une terracotta de 1) Miloje M. Vasic, Vinca prehistorique II et III, Belgrade 1936. ') Vin~ prehistorique IV, page XIX. ' I) Vinca prehistorique III, page 62, fig. 335.
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la profondeur de 5,8 m, sur laquelle se trouvent des ptqures confusement rangees du cote gauche et du cote droit de la tete, sur la poitrine et sur Ie dos. Quelques-unes de ces piqures, celles du visage, representent peut-etre la bouche, tandis que les piqUres du dos seraient les parties d'un collier sculpte (?). - Par cette sorte de piqures elle ressemble a une terracotta archaique de Lindos en Rhodes, que M. BlinRenberg4) con sid ere comme un produit local de l'iIe de Rhodes. Les analogies existant entre les objets en question et la terracotta de Vinca ne sont point un simple effel du hasard. Au contraire, i1s sont une preuve certaine des rapports entre la civilisation de Vinca et celie revelee par les fouilles du Bas Danube. Le fragment d'une terracotta trouve dans la profondeur de 4,3 m. 5) a les memes caracteres. Cette terracotta a toutes les qualMs caracteristiques pour les terracottas de Bulgarie et de Roumanie, autre fait sur lequel j'ai deja attire I'attention. La tetTacotta de ce type est etrangere a Vinca. Cet exemplaire avait ete probablemenl importe a Vinca des regions du Bas Danube. M. Dumilrescu ne pose pas la question sur I'emploi de ces «figurines en os > deja etudiees, bien que la solution de cette question soit importante a plusieurs egards. A cause deja de la forme de ces figurines, ainsi qu'a cause de petits trous qui s'y trouvent, on ne saurait supposer que ces figurines n'eussent represente que la figure humaine et qu'en cette qua lite elles eussent ete employees independamment des autres objets. Au contra ire, elles sont executees comme parties appartenant a d'autres objets, soit comme pieces de marqueterie, soit comme des pendentifs decoratifs sur une autre espece d'objets (colliers, courroies etc.). Cependant, les fouilles eifectuees en Bulgarie et en Roumanie n'ont jusqu'a present fourni aucune don nee sur I'emploi de ces figurines. De telles donnees sont offertes - indirectement, iI est vrai - par les objets de Vinca. De cette maniere j'ai deja auparavant compare ces
(voir plus haut, fig. 5b) de Bulgarie. Mais ce qui est beaucoup plus important sor celte statuette plus ancienne de Vinca c'est un trou creuse qui ait a travers Ie vertex et la nuque de 1a figure. Celte statuette devait etre employee meme apres I'endommagement de ce trou dans 1a tete, parce que dans la partie inferieure de la statuette on avait commence (mais non pas fini) a cre un trou pour y faire er la ficelle afin d'employer la statuette comme amulette-parure. On trouve des statuettes ainsi employees sur les figures hieratiques de 1a deesse de A c h n a en 4) Crn. Blinkenberg, Lindos I, Berlin 1931 , page, 467, No 1885, cf. aussi page 459. ~) Vinca prehistoriqu e III, page 76, fig. 406 . •) Vinca prehistorique II, page 140, fig. 295 et 296.
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Chypre datant de I'epoque du style orientalisant et sur lesquelles apparaissent comme in s i g n i a de petites figures anthropomorphes, puis les des des lemples et les sceaux 7 ). On a trouve a Vinca, mais pas encore decrit, des exemplaires de telles des en marbre avec un trou sur Ie cote oppose pour Ie age de la ficelle. Ajoutons encore que l'habitude du personnel cultuel de porter de leIs ins i g n i a etait venu en Chypre d'Egypte, d'ou etaient aussi parvenues jusqu'en Rhodes de pareilles figures en faience (au vue siecle)8). Sauf de rares exceptions, toutes les cfi\1Urines en os> de Bulgarie et de Roumanie ont deux ou plusieurs trous qui avaient servi a pendre les fi gurines au collier ou a quelque aulre espece de parure ou d'habit (courroies etc.). A ce point de vue un exemple dassique est offert par un collier d'Esle en Italie, datant de I'eqoque du c4-eme stade (II periode»9). Le collier est compose de menues perles en pate blanche et verte el de grains plus gros d'ambre jaune avec des pendentifs en os el en bronze. Les pendentifs en bronze sont pour la -pluparl des plaques trian\1Ulaires a petiles saillies repoussees. Les pendenlifs en os sont particulierement interessants. lis sont, a ce qu'il semble, aes representations schematiques des figures humaines que M. Hoernes avail considerees comme des representations de la deesse carlhaginoise Tanit 10). M. Mac Iver croit que ces objets avaient ete importes a Este des regions circamediterra neennes. Les figures humaines employees comme pendentifs sont connues aussi de N ovil ara ll ) ainsi que les exemplaires du musee d 'AscoIP2). Je ne peux pas m'arreter ici davantage sur ces phenomenes, mais pourtant j'insisle sur les pendentifs du collier d'Este, dont la ceramique montre deja les qualMs remarquables que nous trouvons aussi dans la ceramique de Vinca - dont je parlerai une autre fois. Cependant ie voud rais encore souligner en pll~sant un fait impo rtant. L' cidole de Klicevac >13) elles terracottas de Zuto Brdo l4 ) sont munis sur la courroie (idole de Klicevac) el sur les colliers, a insi que sur I ~s parures pour la tete et Ie dos (idole de Klicevac, terracottas de ZUlo Brdo) de pendentifs affectant des fo rmes differentes, entre autre celie des pendentifs en bronze appartenanl au co llier d'Esle. ') Vinca II page 140; H. B. :Walters Catalogue of the Terracottas in the British Museum , London 1903, page XXXVI ; British Museum, Excavations at Ephesus, the archai c Artemisia, London 1908, page 175. 8) Lindos I, page 26 . •) David Randall l\.Ta c-Iver, Th e Iron Age in Italy, Oxford 1927, page 19. tombe 122, fig. B. '0) A comparer aussi M. Hoernes, Urgeschichte der bildenden Kunst in Europa, Wien 1915, page 49. 11) D. R. Mac·!ver, The Iron Age, page 122. It) Ibidem, pI. 27, 28. n) Urgeschichte, 1915, page 409, fig. 2. 14) Urgeschichte 1915, page 411, fig. 4---7.
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Ce type de terracottas apparait en Serbie ensemble en meme temps avec la
qu'on trouve a Vinca Ie plus tot a la profondeur de 3,9 m.1S). C'est Ie degre posterieur de rage de fer a Vinca, au degre anterieur auquel appartiennent aussi les statuettes de marbre deja mentionnees de Vinca, fondee comme je I'ai prouve, vers I'epoque de transition entre Ie VII' et Ie VI'siecle avant J.-Chr. Or, c'est justement avec ces statuettes de marbre de Vinca que les
, dans la precedente figure 5 a-c. ont la forme commune. C'est Iii un fait significatif, puisque la Iitterature qu'on cite ici, comprend aussi des photollraphies (prises au Musee d'Ascoli) de pendentifs de I'age du fer ayant - entre autre - la forme de figures humaines a jambes ecartees, qui rappellent les
(de Bulgarie et de Roumanie) reproduites au tableau precedent (4 a-d). Pour les
du tableau precedent (3 a-b) nous pouvons, sans hesiter, nom mer les figures feminines habillees, que nous representent les statues en pierre de I'epoque grecque archaique ainsi que les statuettes en ivoire d'Artemis iI Ephese 16). Ce n'est presque exclusivement que par les materiaux utilises que les figurines en os etudiees par M. Dumitrescu sont caracteristiques pour la Roumanie et la Bulgarie. Mais elles ne peuvent pas, comme un tout particulier, etre separees du groupe en tier de ceUe espece, ni etre non plus datees uniquement selon la methode typologique, car on trouve aussi dans d'autres rellions ci vitisees des pendentifs de meme forme en la me me (os) ou une autre matiere (marbre, faience, metal etc.). Nous ne pouvons malheureusement pas indiquer avec precision la provenance de chaque objet, surtout quand it s'agit d'objets qui avaient ete certainement employes com me amulettes-parures. De tels objets peuvent avoir ete impories de I'etranger ou bien avoir ete executes sur place par des. ouvriers etrangers. Une chose, cependant, est claire et certaine. Les pendentifs a la forme humaine sont executes d'apres les types de plastique qui avaient existe a I'aqe du fer dans leurs regions de provenance, ce que prouvent aussi les exemplaires de Vinca, ainsi que les aytres pendentifs sur l'Idole de Klicevac et sur les terracottas de Zuto Brdo, dont la chronologie est, par la stratigraphie de la
a Vinca, definitivement confirmee. Dans ce supplement je n' ai presente que de petites remarques sur un sujet qui merite toute notre attention et une analyse plus develop pee. Je crois, cependant, que me me les groupes particuliers d'objets de I'epoque preromaine ne peuvent etre etudies avec succes si on ne les rattache pas a la civilisation entiere des regions ou ont ete effectuees les fouilles en question. Vinca I'a montre de la maniere la plus eclatante, et nous devons profiter de celie experience. Beograd Miloie M. Vasic U) Vinca prl!historique IV, page XV, 119. H) Excavations at Ephesus, pp . 155 et suiv . pp. 170 et suiv. ; Valentin MUller, Friihe Plnstik in Griechenland und Vorderasien, Augsburg 1929. Ta. XXIX 527-529.
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J Miszellen 1. «Le participe ltep"'O'r£vo<; signifie «avance en age': UvepUl" 0, "epuO'p.8vO, de meme en ro umain o m trecut, aroum. om t ric u!' Sandfeld, Linguistique balRanique 38. Auch alb. in meiner Heimatmundart GjinoRastra in Stidalbanien (woher auch die unten fo lgenden Belege stammen): n jeri ish Ru ar dss., aber auch n j e r i
, litt. etre fort d'ange veut dire en 'roumain «avoir du caractere, etre plein d'energie-, a f i s I a b de in g e r litt. «etre faible d'ange. , «etre sans energie, eire faible •. Ces locutions se basenl sur la croyance populaire, selon laquelle l'homme porte sur l'epaule droite un ange et un diable sur la gauche ... En bulgare on dit paraillement ja R mu bil angelal <son ange a ete fort -, c'est-it-dire «il s'est tire d'affaire., slab mu bil a n ge la! «i\ a eu du malheur. , t o j n e es angelite s i «il n'est pas avec ses .allges' c'est-a-dire eil est dans une mauvaise disposition d'esprit. Sandfeld 155. An dieser Redensart beteiligt sich auch das Alb., allerdings mehr in tlbereinstimmung mil dem Bulg: Es h t e ne .e n g j e ll t e m ir e «Er is! bei guter Seelenverfassung, bei guter Laune.; nUR eshte n e e n gje ll t e mir e eEr isl bei schlechter Laune •. 5. Dem arom. un dzone mu s t at asudat «un jeune ho mme '(it la) moustache naissante. Sandfeld 158 begegnen wir auch im A lb.: I d irs i m u s t a q j a . Sein Schnurrbart ist bereits gesprossen. Aus dem Ge!j(. n die r s, n d e r s i f belegt es Meyer 70. 6. tiber die adjeRt. Verwendung der Praposition mit + 5 u b st antiv belehrt uns Sandfeld 211ff. Dem von ihm angeftihrten rum. 'c u min t e intellige nt, sage, raisonnable aus cum i n t e ' avec intelligence>, ngri n) "uloi, "oufctve p.t YVWO'I «Ie gar<;on, qui eta it intel· . ligent. , ro Gs 6.vepUl1fou<; "ou oev dVCll p.t 'l'poVTjow «Ies hommes qui lle sont pas raisonnables' sei jetzt das alb. n j e rim e men t ein 'kluger, gescheiter Mensch hinzugeftigt. Auch adverbiell: $i cu adeva rat, alb. dhe me t e ver t e t e eund wirRlich •. Me wird im Alb., wie ich den Vorlesungen Prof. lORis entnehme, auch temporal verWendet: meR 0 h e rechtzeitig (p a R0 h e spat), me die II bei Sonnenlicht, me d i I e bei Tag, men a I e friihmorgens (eig. bei 571
17'
Nacht), daher die italoalb. Hypostase men ate f. Mor\len; z u I' a n j e b i I' b i I me ve 5 e Ich fin\l eine Nachti\lall noch bei Mor\lentau (VolRslied in GjinoR.). Diesel' Verwendung entspricht vollRommen das Ngri. flB in 1repUtaTcL fl" n) eyya pl er \leht bei Mondschein spazieren, das ich dem N\lri.-deu. Wb. von MilsolaRis 564 enlnehme, v\ll. oben alb. me hen e dss. Vgl. auch me v de Rei I'i m e Ii do m b I' e I e I' 6 c; nach meinem Tod wirst du K6ni\l sein Pedersen Alb. Te. m. Gl. 158. Alb. mel emit Partizip driicRI die Gleichzeiti\lReit aus, «als, sowie, indem. : mel e h y I' e (h y m u n) f 0 I i sowie er eintrat, sprach er PeRmezi Gram. d. alb. Spr. 195. 7. Kommen = en im Alb., Ngri. und Rum.: Alb. T e vi n e I' 0 b a I? l dir das Kleid? Ngri. To O peflU /lev floD ;oPXeTUl Das Kleid l mil' nichl MitsolaRis 387. Rum. i m I vi neb i n e es l mil', i m I vi nell' I' e i:i es ist mil' peinlich, Pop Rum.-deu. Wb. 492, v\ll. alb. me vie n mil' e es freut mich, me v j e n r'e n d e es beleidi\ll mich (daneben me v j e n I' end e l en g I' i hem Es fallt mil' schwer, vom Platz aufzuslehen). Das Verbum findel im Rum. und Alb. auch sonst die gleiche Verwendung: rum. i m I vi n e 5 a I u \l, alb. me v j e n lei R i ich Ronnie davonlaufen; rum. nu-tl vine sa crezI, alb. s'te vjen I'a besoc; man so lite es \lar nicht glauben. 8. Wie serboRr. put Well auch «Mal. bedeulet, 50 gelegentlich auch alb. u d he: u d hen epa I' e das ersle Mal. Dasselbe \lill auch von arom. c a I e und von bul\l. pat Sandfeld 89 1). Mehr beriihrt sich das alb. Wort in se iner Verwendung mit rum. c a I e We\l: rum c u c a I e recht, in del' Ordnung, \lerecht, vemiinftig, billig Pop 74, alb. me u d h e dss.; rum. a a f I a odeI' a \l a 5 i c u c a l ees liir gut hal ten ebda .. alb. n eve j e m i met e m bed h a, edhe i shle e tldh ese, qe Ie mart6nemi neve me repara, j 0 a j 6, wir sind alter, und es ist billig, dass wir zuerst verheiratet werden, nicht sie Pedersen aaO. 201; rum. din c a I e a f a I' a od. a I a I' a din c a I e aussersl, ausserordentlich, ungewohnlich ebda., alb. ja shte udhes unerhort, unziemlich, ungerecht; rum. a pune c e val a c a Ie elwas veranstalten, verfii\len; ordnen ebda., alb. e v uri pun e nne u d h e elwas in die richlige Bahn lenRen. 9. Zu P. Papahagis Parallelen AusdriicRen Nr. 137: Griine Pie rd e = Aufschneidereien, Irz. des bla\lUes. .Drum. ca I verzI (peperet I), N\lri. rrpa owu IiAOyU habe ich in dieser Zeilschrift Il'me annee, Tome I-II (3-4) S. ·227 alb. Ii do Rale jeshil Du verlangst unmogliches hinzugefii\ll. Wie ist die Redensart enlstanden? Es isl mil' wahrscheinlich, dass manche Redensarlen aile Marchenfiguren widerspie\leln: Tatsachlich be\le\lnen uns die \lriinen Pferde in Hahns Griechischen und Albanesischen Marchen: So heissl es im Marchen Nr. 26: Vom jiingslen Bruder, del' seine geraubte Schwestel' vom DraRenberge holl (aus Negades in Epirus): «Von da ging er (del' Prinz) in die Stalle und in einem Sialle sah er drei Flii\lelpferde, ein weisses, ein roles und ein griines, und er liess sie in den Hof, urn sich an ihren Spriingen zu ergolzen >. Einen analogen Ursprung hal die alb. Redensart «5 i i m a I' i me del' e' wie del' 1) Auch 1m Vegliot. bedeutet cale <Mal> Meyer Lubke REW 1520.
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Narr mit der Tiir, von jemandem, der einen Gel,l'enstand unn'itz herumlral,l't. Der AusdrucR ist als Rest einer Marchenl,l'estalt aufzu-' fassen: In Hahns Marchen BaRala (Nr. 34) aus \Visiani in Epirus heisst es: cDa ihm (dem Narren) aber diesel' (der Bruder) auf\letra\len hatie, auf die Haustiire achl zu haben, so versuchte er sie zuzuschliessen, und als er damil nicht zurechlRommen Ronnie, han\lte er sie a us, nahm sie auf die Schuller und \lin\l mil ihr auf die Weide>. Ahnlich im Marchen Nr. 126: Del' narrische Knecht, aus Kalliopi: cAls der narrisc:,e Knechl darin (im Gefan\lnis) sass, hob er die Tiiren aus ihren An\leln, nahm sie auf den RiicRen und gin\l fort >. Des\lleichen in ' der Variante aus KURuli in Epirus, Hahn II. 386. Ob die Gestalt vom narrischen Knechl sich auch im alb. Marchen findet, Rann ich nicht entscheiden, ebensowenig, ob die Redensart auch dem N\lri. ei\lnei. Jedenfalls findel sich also eine ngri. Marchenl,l'eslall in einer alb. Redensarl wieder. Die psycholol,l'ische ratio fiir die Entslehunl,l' del' \lriinen Pferde im Marchen Iie\lt darin, dass die volRsnmliche Phanlasie gerade von dem Irreellen, Unmol,l'lichen anl,l'ezol,l'en wird. So isl im alb. Marchen auch
(q u m e 5 h t i ida II and u 5 h e v e) beliebt und haufil,l'. 10. Dem rum. i eft i n I a fa in a ~ i 5 cum p I a r i t e entspricht volRommen das alb. iii r e n e m i e II e ish t r en j l e n eRr un de cBiIIil,l' beim Mehl und teuer bei del' Kleie>, d. i. sparsam am unrichlil,l'en P1alze. 11. AUl,l'e auch = cOffnun\l > iiberhaupt: a) Schlin\le: alb. sylh Schlinl,l'e Meyer 383, serboRr. bRa pI. die AU\len im Netze oder im BrJcRenbol,l'en, rum. 0 chi' u Loch, 03e, 0 :,1', Masche, Schlinl,l'e, Rinl,l', Glied einer Ketie, Lichlunl,l' im Walde Pop 313; b) Fach: alb. sir'i dollapil Fach eines WandschranRs, rum. ochi'u Fach eines SchriftRaslens; c) Schein: alb. sa per si e faqe cum Schein, rum. de ochii' lumnil des Scheines wegen, zum Schein, nl,l'ri. <'lliX Ta p.ana zum Schein. Alb. auch sa per si t e bot es des Scheines wel,l'en; d) Knospe: n\lri. n) p.an bourl,l'eon Le\lrand diet. 525, olr.\lri. am may AU\le, Knospe aus 6p.p.anoy Rohlfs Et. Wb. d. unler. Graz. 1517; e) rum. a fi cu ochiu in palru vorsichtil,l' sein, fleissi\l iiberwachen, alb. e ruan me Rater si er bewachl ihn f1eissi\l; f) rum. 0 chi u de \l a m a (Siebenbiirgen) Leichdorn, alb. 5 y I h Knochel am Fusse u. am HandgelenR Meyer 383, 5 i r' iRe mbes Knochel am Fusse; \l) pl.: cSpie\leleier>: rum. ochi', alb. ve matja dss., aus ngri. p.ana. Jedoch auch ilalien. occhio di bue dss. h) im Sprichworl: rum. 0 ch i i' ce II i.t sa vad, sa u i ta aus den AU\len. aus dem Sinn, alb. c;am. sit qe 5 piqen, harr6nene c;pejt die AU\len, die sich nichl sehen, vergessen sich schnell; auch gri.-alb. bei Reinhold; auch neugri. Pedersen aaO. 190. 12. G. Weigand Alb. Gram. 104 verbindet alb. h eR mire gul leben, heR Req schlechl leben mil rum. a Irag e lirer, endurer, woran Sandfeld 140 auch altfranz. provenc. trair e (traire mal) anRniipft. Die t1bereinstimmun\l greift weiler aus und umfasst auch das Alb.: he q bedeutet hier ziehen und leiden, s. schon Krisloforidhi 475, c;am. hilne heq sie Iitlen ' Nol, i th a t e gjitha se c; Rish he Iq u r <erzahlte ihm alles, was er ausgestanden hatte . Pe57:5
dersen aaO. 132; rum. mult(e) (mult neeaz) am tras vie! habe ich ausqestanden Pop. 468; aueh nqri. Tl eTpa~~ su )le Ulm)V "h,. /lvepWtrOV was habe ieh mit diesem Mensehen ausqestanden! Mitsotal:1is 872; rum. a traqe 0 palma eine Ohrfeiqe versetzen, alb. do te te heq nje pellelmbe Ich werde dir eine Ohrfeille veFsetzen; rum. a traq.e tutun rauehen Pop aaO., alb. e heq d uh ani n dss.; rum. a tr a qe de moa rte in den letzten Zilllen Heqen Pop. aaO., alb. he q; po hi q leer lall in den lelden Zilllen; rum. a traqe (focuri eu pu~ea einen Schuss ablleben, sehiessen~ alb. I e rn e te h e q n j e h er e! lass mieh einmal sehiessen!; rum. tras la lata mit einqelallenen Wanllen Pop 469, alb. i hequr' maqer nqri. TpU~W Xepl von elwas abstehen, auf etwas verzichten Mitso!. 871, alb. he q do re dss. 1m ilbriqen bedeutet alb. he q ~ trans. jemand verleumden; intrans.: m u a j i he q der Monat hat 31 Taqe; heq m e l:1ide (eiq. mit jem. ziehen) jemandes Partei erqreifen. Alb. aueh in Komposita: he q l:1 e q e s jemand, der an Leiden gewohnt is!. Ferner saq! man : i hoqa dr e l:1 e n ieh habe ihm das Mitlaqmahl bezahl!. Hi q e t (medial) saq! man aueh vom Bellattungslrieb der Kahe und Stuten. Gjinol:1aster
Eqrem
~abei
Moses Kohen aus Beograd und sein. Epistolarium
(Ein Beitrag zur Gesehichle der Juden in den Jahren 1688-90} Mit del' Einnahme Beoqrads dureh die Oesterreicher (6. September 1688) beginnt die Tragodie der dortigen Juden. Die Befehlshaber der osterreichischen Armee sahen in ihnen tlirl:1ische Gelan\l'ene und als solche wurden sie ins Innere Oesterreiehs verschlepp!. Ueber die Leiden dieser Unglilcl:1Hehen berichtet uns ein Augenzeuqe, Isaal:1 Almosnino, welchen man samt seinem Vater, dem Rabbiner Joseph A. nach Nil:1olsburg abgeftihrt hat : c Eine jede Heeresabteilung trieb die Gelangenen in eine andere Richtung. I). Ein Tei! wurde naeh Osijel:1 abgefuhr!2). Darliber besitzen wir eine bisher wenig beachtete Quelle, das Epislolarium 'Et Soler (Die Feder des Schreibers, Tile I nach Ps. 452), erschienen in Filrth, 1691. Der Verfasser isl der Schriftgelehrte Moses Kohen, Sohn des Michael K. In del' Vorrede erzahlt er uns, dass er aus Beograd 3) verI) Vorrede zunt Werke seines Vaters, I'Edut bihosef, I Slang, Jevreji u Beogradu 1926, 58ff, 49. I) Die kaiserlichen Truppen drangen im September 1687 in Osijek em; Festungskommandant war Graf Aspremont, Smiciklas, Dvijestogodiinjica oslobodenja Slavonije II 24 und R. Horvat, Povijest Hrvatske, 190+, 42. ') 1m Text Bel ogrado, einmal auch Belegrad, oder Beligrad (14b) ; vgl. Starine 1875, 193 Cf und B. Wachstein, Die InschriIten des Judenfriedhofes in Wien II 450; tiber die Regeln der hebriiischen Transkription frew,der Namen s. Festschrift zu S. Dubnows 70. Geburtstag 154. M. Kohen stammte aus Saloniki, D . Kaufman in UeYUe des Etudes Juives, 1898, 288. (1m Folgenden 2itiert REJ).
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trieben wurde und nach vielen iiberstandenen Leiden nach . Ossii:1> i:1am4). Wegen dieser sogenannten ii:1av'schen Form des Ortsnamens i:1onnte man nicht gleich eri:1ennen, dass es sich urn Osijei:1 handelt, zumal den deutschen Gelehrten der Name Essei:1 gelaufiq war. So versah M. Steinschneider 5) die Behauptung, dass hier Osijei:1 gemeint ist, mit einem Fragezeichen. Spater hat D. Kaufma nn 6) die Identifizierun\1 als sicher hin\1estellt und B Wachstein bemeri:1t in einer Fussnote seines Weri:1es, Die Inschriften des Judenfriedhofes in Wien I 291, dass die oben erwahnte Schrift noch wenig fiir die Zeit\1eschichte aus\1eniitzt wurde. Diese Liici:1e wollen wir nun ausfiillen, d ie in der Quelle enthal1enen historischen Nachrichten verwerten und namentJich das Schici:1sa l der Gefan\1enen schildern. Die ScjJrift besteht aus 2 Teilen. Der erste enthalt Epi\1ramme und Lobspriiche, welche a ls Einleitung EU den im zweiten Teile enthaltenen Bitlbriefen dienten 7). Diese Briefe versendete man an verschiedene Rabbiner und Gemeinden. Am Anfang belindet sich der Briefwechsel zwischen M. Kohen und dem Amsterdamer Rabbiner Joseph Zarfati (15b fO. Kohen fragt an, ob er nicht in Amsterdam als Thoraschreiber seinen Lebensunterhal1 verdienen i:1onnte (datiert am 25. Cheswan 450 = 8. November 1689). Auf den negativen Bescheid hin (der Btief Zarfatis ist vom 28. Adar 450 = 6. Marz 1690) berichtete er iiber d ie Lage der Gefangenen. Der Ort wird als Wiisle bezeichnet, die Gefangenen sind ohne MitteI 8). Wenn .) Die Scrueibung Ossik kommt bereits in lateinichen Urkunden des Mittelalters VOT, SmiNklas l. c. 12, Oppidum OS7.ik sell olim Os'Zek; vgl. J. Bosendorfer, Franjel'ci u Osijeku, 9.1809 erscheint ein Buch v. Jozepac: Ossik, halj. varosh., uDd Doeh 1842 wird die Stadt in einem Kalender so genannt, handschriftlich in cler Universitatsbi· bliothek Zagreb, Signatur 3122. VgL Doeh Nastavni vjesnik Xl (1903 ). ') Catalogus Iibrorum hebraeorum in Bibliotheca Bodleiana p. 1946, Nr. 6528 . •) REJ 1. c.
') Auf den ersten Blick kijnnte man sie fur fingierte Anschriften (A.nreden) eines Briefstellers haiten, zurnal in der Vorrede 'Et sOfer mit den Brifstellern »Ldon limudim..: von Eljakim Melamed (Amsterdam 1686) und
)t La~on
naki. von Joseph Ra-
kower (Frankfurt aiM. 1689) vergliehen wird. Ein Vergleieh mit den Briefen zeigt aber, dass diese Lobspruehe feste Bestandteile der gesehriehenen Briefe waren. Vor jedem Brief stebt der hetreffende Anfang der Anrede mit e. e. t schliessend, also auf den ersten Teil verweisend . On es .dieser Epigramme mehr als hundert gibt (der Ver{a sser registriert 100, die ubrigen sind ohne Nwnmern), so sind viele Briefe weggelassen, was in def Schlusshemerkung (24h) aueh erwahnt ist. Hier sind nur 20 Bittbriefe ahgedruckt, mit einer Antwort Zarfatis, also zusammen 21 Briefe. Die Epigramme sind nach dem damaligen Geschmack im Musivstil gehalten, aus Zitaten aus Bibel und Talmud, mit vielen Floskeln zusammengestellt uod enthalten iiberschwengliches Lob des Adressaten. Leider fehl en bestimmte Angaben, die uns die Pe rsonliehkeiten eruieren konnten. Hi e uud da kommt der Name vo r, was uns wenig nutzl. I) Diese Mitteilung scheint nieht von Moses Kohen zu stammen, da der ganze us (beginnt mit »gam'nni.. ..• ) von ein em Anonymus gezeichnet ist. Es handelt
sich wohl urn eine Zuschrift eines lVlannes, aer ebenfalls naeh Amsterdam ziehen wollte. Er habe immer fiir Befreiung anderer gesorgt, jetzt schmachte er selbst
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man den Ausdrucl:1 cich befinde mich noch in Fesseln> (17a) w6rtlich nimml. so ist anwnehmen, dass man ihnen, wenigstens zu bestimmten Stunden, Fesseln anlegte. Die Nahrungsmittel waren sehr l:1napp bemessen. Brot flir 50 Personen sollte flir 80 ausreichen (19a)9). Das darf man nicht nur auf die GrC\usaml:1eit des Kommandan ten zurucl:1fuhren, sondem schuld d aran war wohl auch der in Kriegsleiten herrschende Mangel an Nahrung, welche wegen der schlechten VerRehrsstrassen auch fUr das Militar schwer lU beschaffen war. Am meisten bel:1lagt er sich darliber, dass Reine Juden dort wohnen, welc:,e mit ihnen Mitleid hatten (19a). Sehr lebhaft schildert er die Auswirl:1ungen des Klimas. 1m Winter (wahrscheinlich des J. 1690) starben vor Kalte gegen 100 Menschen, und im Sommer haben wir vor Hunger Geschwollene ebenfalls 100, die mit der Steigerung der Hitle sterben werden (22b), denn sobald die Hitle stdrRer wird, schwellen · die Leute wie Blasen an (23a), jeden Tag sterben 2-3, auch die Lebenden stehen l:1aum auf den Fussen, denn sie sind geschwollen vor Hunger und sehen schlecht aus (21 a). M6glich, dass das Sumpfgebiet viel zur Kranl:1heit beigetragen haPO). O sijel:1 war Kriegsgebiet und Operationsbasis, daher waren die Gefangenen in standiger Furcht, dass sich «das Schwer! des Krieges> nicht del' Stadt nahere und sie dadurch in eine andere (noch schlimmere) Gefangenschaft geraten wurden. Wenn man nun die Umstand e berlicl:1sichtigt, unter denen M. Kohen und seine Glaubensgenossen lebten (Hunger, Kranl:1heiten, Todesfalle und Angst vor neuen Gefahren), so wird man verstehen, warum in den Briefen nichts uber die Bev61l:1erung oder sonst liber die Zustande in Osijel:1 berichtet wird. Musste doch der Verfasser Tage und Nachte mit dem Schreiben der Briefe verbringen und vor allem die Not schildem und Unterstlitzung verlangen (20a). Die Leiden und Sorgen scheinen ihn l:1ranl:1 gemacht lU haben, er spucl:1te Blut (19a-b). Sonst hatte M. Kohen, ein heller Kopf und geschicl:1ter Stilist, sein Interesse auch anderen Dingen zugewandt. Zufallig findet sich eine in Gefangenschaft, von den Kindem sei ihm nur eine Tochter geblieben, das Geld sei im Winter aufgegangen. Vielleicht erwiihnt denselben M. Kohen im us »umi.sad ahejnu •. ... (17b). Zum Ausdruck ~ \Vii ste« (auch v. Kohen S. 5h gebraucht) wiire III be. merken, dass die Nachrichten liber die Eevolkerungszahl divergieren: Eine osterreichische Kommission {and im J. 1687 bloss 86 Hii, N arodna Starina 1929, 33; nach Kolonitsch, Einrichtung des Konigrei chs Ungarn, Cod. man. 8653 der Nationalbibliothek Wien, gab es in Osijek und Darda im J. 1688 296 Ha und 2819 Menschen (cit. bei Smit iklas 1. c. 52). Nach R. Horvat, Slavonija 1936,9 soIl es nach einem Bericht eines Jesuiten damals 4000 Zivilbevolkerung und 2000 Soldaten gegeben haben. Die Zahl der Gefangenen lasst sich nicht feststell en. Auf Grund der in der QueUe angefUhrten Zahlen schatze ich dieselben auf 500-600.
') Zwar handeltc es sich urn eine Sondermassnahme, weil sie damals, ohne Mittel dastehend, nicht ziehen wollten (vgl. unten im Text), aber sie scheinen auch sonst Hunger gelitten zu haben. Die osterreichische Verwaltung liess auch nueh dem Zeugnis Oesterreicher viel 'Zu wUnschen librig. Viele Kroaten sahen sich genotigt, aus dem Lande zu fliehen, und zogen die Herrschaft der Tiirken vor. Smiciklas I 142 Anm. 2.
JO) Vgl. J. Matasovic, Stari osjeckr most (die aIte "Esseker Brucke) 1929 , 3, Sonderdruck aus Narodna starina VIII.
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sehr werlvolle NoHz. 1m Friihling des J. 1690 erhielten die Gefan genen einen Wechsel eines Nichljuden (cambio ~e l gojl caber wir erhieIten noch nicht das Geld, da der Nichljude RranR daniederliegt. (22a) II). Nehmen wir nun an , dass dieser Nichljude aus OsijeR war, 50 RonnIe man den Schluss ziehen, dass lrolz des Krieges und der Verwiislung doch irgendwelche Beziehungen finanzieller und wirtschaftlicher Arl zum Ausland beslanden haben. Vielleichl sind wichlige Nachrichten in den iibrigen Briefen enlhaIten, welche der Verfasser in einer besonderen Schrift cKese! sofer., d as Tinlenfass des Schreibers, Tilel nach Ezechiel 92, herauszugeben planle (23b, SchlussbemerRung) 12). Nachrichlen iiber andere Lander
Die Gefangenen waren in Verbindung mil den Glaubensgenossen anderer Lander durch Bolen (~e lih im). Diese brachlen Geld und es scheinl, dass sie auch die Briefe iibermilteIten. Von den auslandischen Gemeinden werden d ie deulschen am meislen gelobt, denn sie sind d ie freigebigslen (sie sandten 200 fl., 21 b). Ferner wird die WohltatigReit der ita lien ischen Gemeinden geriihml, welche man der schrifllichen Empfehlung eines Rabbiners verdanRte (22b). Geld Romm! a us Venedig (20b), und einmal horen wir, dass man Geld nach Wi en iiberwiesen hat (23a). Ueber Am~lerdam schreibt der Rabbiner J. Zarfali (Brief v. 6. Marz 1690), dass es dort sehr leuer is!, daher Ronnen die eingewanderlen Juden nur schwer ihr Bro! verdienen. Sie befassen sich mit Thoraschreiben, haIten Predigten und unlerrichten die Kinder. Andere wieder gehen von Haus zu Haus (Hausierer). Einige A~Renasim 13) haben ihren Erwerb gefunden, da sie einigermassen die Sprache beherrschen (Jod e im halla~o n beRirub, 16b). Jeden Tag Rommen Gefangene aus ihrem heiligen Lager, und ich bin nichl imstande, aile zu befriedigen. Das
Mit dem Schreiben der Briefe halle· man zwei Ziele verfolgl. Erstens wollle man Geld sammeln, urn die Not zu lindern, zweitens sollten die Glaubensgenossen anderer Lander angehallen sein, 11) Cambio ist spanisch und italieni sch ein Wechsel. Dass er im 16. Jahrhundert hei Judeo im Gehrauche war, geht aus den Responsen des Samuel di Medina henor. Vgl. Somhart, Die Judeo und das ' Virtschaftsleben, 1911, 66. \
12) Diese Schrift diirfte sich irgendwo hanrlschriftlich bef inden. Ja) Askenasim bezeichnen im Gegensat2 2U den spanischen, sogenannten sephardischen Juden, die Juden Deutschlands und Osteuropas. 16) Ueber die wirtschaftli che Lage der Judeo in Amsterdam s. REI. 1. c. 289 und S,' Seeligman in Poznanski - Festschrift, ·Warschau 1927, 148; 1690 hegegnen wir zwei Beograder Juden auf der Leipziger Messe, sie zaWen keinen Zoll, da sie Almosen sammeln (M. Freudenthal, Die jiidischen Besucher aer Le ipziger Messe, 14, zit. nach Wachstein).
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an der -Erl6sunl/' zu arbeiten, natiirlieh wieder dureh Geld. In den Brielen werden die Namen Noah 15) und jehuda erwahnt, die sich urn die Saehe sehr bemlihten. Namentlieh jehuda seheint BeziehunI/en zum General (Kommandanten der OsijeRer festunl/) I/ehabt zu haben. _Wir wissen, dass von Ihnen die Saehe abhanl/t und seine Bilte nicht abl/ewiesen wird. (24a). In einem Briefe ist liber die Verhandlunl/en zur Ausl6sunl/ der Gefanl/enen die Rede I6). Bereils in dem an Zariati I/erichteten Brief fraqie er den bei ihm seit 8 Monaten weilenden joseph Ibn Danon tiber die Reiseverhaltnisse aus. Der Letztere sollte mitteilen, wie hoch die Spesen sind, ob ihm vielleicht die jlidisehen Gemeinden Wal/en zur VerWI/unl/ I/estellt hatten und was ihm sonst auf der Reise ierte (17a)17). Man wollte orientiert sein, sobald sich die M61/liehReit zur Abreise bieten wlirde. Bevor sie sieh aber auf den WeI/ maehen Ronnten, hatten sie noeh vieles mitzumaehen, die Erl6sunl/ qinl/ lanl/sam vonstatten. Da sie Reine Mittel (Geld und Nahrunl/) hatten, muss ten sie die AnRunft der Boten abwarten, die sich vermutlieh urn eine I/ere\l"eite Abwanderunl/ Rtimmern sollten. Die juden waren daher ausser sich, als am 7. Auqust 1689 (21. Ab 449), an einem Sonntal/, pl6tzlieh der SeRretario (SeRretar des Generals?) ersehien und ihnen mitteilte, sie seien frei und mlissten sofort gehen. Das hatte er mit dem Kommandanten (sar ha I r) besproehen. Diesen Befehl empfanden sie als I/rausam, denn wie soli ten sie, jeder Mittel bar, mit frauen, Kindern und sehwaehen Greisen sich auf einen I/efahrvollen WeI/ machen ? Aber der SeRretar hielt sich nur einil/e Stun den auf, dann fuhr er pl6tzlieh fort und liess die Gefangenen in einer Ungewissheit zurtieR. Sie entsehlossen sich nun, den Wasserwel/, die Drau zu bentitzen und sieh vorlaufil/ naeh Of en (im Text Bodon = Budim) zu bel/eben. Zu diesem ZweCRe ersuehten sie den General, er solie ihnen Nahrunl/, Sehiffe und Wachter zur Ver!liqunl/ stellen. Der General wies die forderunl/en zurlieR und erRlarte, ihnen Brot nur noeh Wr 8 Tal/e zu I/ewahren, falls sie blieben. - Das Weinen der Unl/llieRlichen dranl/ bis zum Himmel·, aber nolens volens mllssten sie oaeh " Tal/en naehl/eben, lImsomehr IS) 20b. Zu vergleichen ist 68 (N T. 5), Moses Kohen spricht dem Noah sein Beileid anlasslich des Todes seines Sohnes aus. II) Die Boten berichten tiber den Beschluss der italienischen Judell, vorHiufig bloss das G~ld flir die Befreiung eines Teiles der Gefangenen (300) hereitzustellen, was allgemeine Entriistung hervoAllft. Man wusste ja nieht, wen man bevonugen sollte. Schliesslich einigte man sich dahin, dass 'Z.uniichst 350 gehen soli ten und es bliehen 160 (230).
11) An einer Stelle interessiert sich Kohen urn Nachriehten aus der Ttirkei (19a), sieherlich, urn iiher die Auslosung etwas zu erfahren. Die diesbeziigli ehen Verhandlun gen mit den Vertretern der tiirkisehen Regierung einerseits und den Juden andererseits sollen in Nikolsburg gefiihrt worden sein. So I. Slang in seiner Gesehiehte der Juden in Beograd, 40. Er beruet sieh auf das mir leider nieht zugiingliehe Werk von S. BUchler, A Zsid6k tortenete Budapesten, 169. Ibn Danon ist spaUr nach .Lcndon ge. kommen. REJ 1. c. 284. Joseph Ihn Danon richtet von London aus eine rahhinische Frage an Jakob Saspertas, Rabbiner in Amsterdam. ' In diesem Sehreiben (Responsen 'Ohel Jakob, Nr. 74, Amsterdam 1737) klagt er tiber sein Leid.
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als die Nahrung immer geringer wurde. Nach vielen Billen erhielten sie 3 IIleine Schiffe, in welche sich 400 M(>nschen sturzten. Wenn wir auch diese Zahl als tibertrieben ansehen, so dtirfen wir dem Verfasser glauben, dass ein furchlbares Gedrange entstand. Am Mittwoch, den 10. AU\fUst 1689 sind die Schiffe abgegangen und am Ufer beobachteten dieses Schauspiel die 60 zurticllgebliebenen Geiseln. Ausser ihnen gab es noch 20 schwache Menschen, die nicht mitfahren 1I0nnlen. Am Freitag, den 12. August 1689, Irafen die Boten ein und waren tiber die Abfahrt der Gefangenen besltirzt. Diese Milleilung ist durch einen Satz aus dem Wochenabschnitt (Perillope) «IIi te~e' datiert, welcher am 26. August gelesen wurde (19a). Wir wissen nicht, ob diese aus Ofen zurticllgellehrl sind, oder von dort weiler wanderlen. Jedenfalls horen wir, dass der General auch die Ubrigen ' Gefangenen «befreite. und drangle, sie solllen qehen. Bereits am 24. Februar 1690 (ein Tall' nach dem PurimFeie'rtag, so isl das Dalum zu ermilleln) drohte der General mit Rutenschlagen und slrengem Gefangnis, nachdem aber 2 Monale seit der «Auszahlung. (Losegeld) verstrichen waren, wiederholte er die Drohungen. Sie hofften, im Frtihling, zu Ostern, gehen zu 1I0nnen,IS) aber noch im September 1690 waren sie dorl, wie dies aus einem Schreiben an die Gemeinde Nillolsburg hervorgeht (20b). Dor! lebte sein Sohn, vielleicht waren dor! noch andere Mil\llieder seiner Familie. Ais sie der Befreiung entgegensahen, ersuchte er die Vorsteher der Gemeinde Nillolsburg, sie mogen seine Familie bis zu seiner Anllunft ernahren. Denn, wenn auch nur 46 Jahre alt, sei er durch Leiden derart gebrochen, dass er nicht imstande sein werde, die Weiterfahrt, allein, ohne Familie anzutreten. Sonst gedenlle er nicht, dort zu bleiben (19a). Die Gemeinde erftillte seine Bilte (19b), aber wie wir sa hen, zersloben seine Hoffnungen. Die Grtinde ftir die Verzogerung der Abreise sind uns nicht IIlar, der Man\lel an Milleln wird wohl eine Rolle \lespielt haben. Am 27. Juni 1690 (20. Tamuz) berichlet er jubelnd tiber die Befreiun\l (23a), urn den 8. Juli ersuchen sie urn Geld flir Nahrun\l und Kleider (datier! durch den Wochenabschnill Masee, der am 8. Juli \lelesen wurde (23a), aber noch 6. August, am Neumondsta\le Elul, erwarten sie die Boten (24a). In den letzten Briefen billet er R. Jehuda, er sol ie ftir die Gefan\lenen 2 Gruppene besorgen, denn die einen wo)len aufwalis, von Gemeinde zu Gemeinde, die anderen aber wollen abwalis \lehen (24). Herr Dr. J. Bosendorfer, Osijell, interpreliert auf meine Anfra\le diese Stelle so, dass ein Teil nach Poze\la (der grossten Stadt in Siavonien) \ling; der andere abersich tiber Ftinfllirchen nach Pest, Wien und Deutschland be\leben hat. Ausdriiclllich heissl es abel', dass sich manche wieder in Beo\lrad niederlassen wollen (daselbst) 19). Die Gefangenen sind zur rechlen Zeit \le\langen, denn «bald Iraf das ein, was sie am meisten ftirchtelen •. Das Schwer! des Krie\les naherte sich der Stadt. Nach dem Faile Beo\lrads (8. Olltober 18) In einem Briefe an Jehuda, datiert duch den Wochennb!lchnitt Vajjiga~ (gelesen am 9. Tebet ::::: 1. Januar 1690) ersuchen sie urn Geld und Wegzehrung. l') Unklar ist die der Mi~na Joma 59 entlehnle Phrase: Die Absicht Einiger ist, einen (Schritt) aufwarts und 7 (Schritte) abwiirts 2U machen. Vielleicht bedeutet es,
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•
1690) ZO\l sich General de Croy nach Osijel:1 zuriicl:1, befesti\lte es, versa h es mit einer Besatzun\l, und im November stand der Tiirl:1e vor der Stadt ( Fessler-K k~i n , Geschichte von Un!,l'arn, IV 481 ff). Moses Kohen \lin\l nach Nil:1olsbur\l (Vorrede) , seinem Versprechen \lemass blieb er dort nicht lan\le, eine \lewisse Zeit hielt er sich wohl in Fiirth auf, wo er sein Epistolarium zum Drucl:1e iiber\lab (24b, Schlussbemerl:1un\l). Spater sehen wir ihn a ls Biicherl:1orrel:1tor in Venedi\l (B. Wachstein im schon zit. Werl:1e). Die Darstellun\l der Erei\lnisse nach dieser Quelle halten wir fiir eine vorlauli\le. Vieles ist noch unl:1lar. Wir wissen nicht, wie die Verhandlun\len zur Befreiun\l VOl' sich \lin\len, l:1ennen die Ad ressaten nicht; na mentlich ware es wichti\l, die !,l'enannten PersonIichl:1eiten Noah und Jehuda zu eruieren, da diese durch ihren Einf1uss wohl d ie Hauptrolle spielten. Es werden noch \lenannt als Philantropen Samuel (20b) und Moses (6b, Nr. 64). In Samuel, «dessen Name weltbel:1annt ist. , diirften wir vielleicht den Hofful:1to r Samuel Oppenheimer vermuten, d er damaIs eine !,l'rosse Ro lle in Wien \lespielt ha(2 0). Ferner ist uns das Verhaltnis del' Gefan\lenen zu den Behorden und zur iibri\len Bevoll:1erun\l (sie war vorwie\lend deutsch, Narodna starina 1929, 33) unbel:1annt. Erst wenn es \le lin!,l'en wird, die iibri\len in Archiven jiidischer Gemeinden oder in Handschriftensammlun\len verstreuten Briefe zu linden, und die Militarberichte iiber diese Erei\lnisse (sie diirften sich in den Wiener Archiven fin den) heranzuzlehen, dann werden wir volle Klarheit iiber diesen Ge\lenstand mit seinen weitverzwei\lten Beziehun\len haben2 1).
Bjelovar
Dr. David Ginsberg
Die Reihenfolge der Briefe J) An Josep·h Zarfati, vom 8. November 1689. ') Die Antwort Zarfatis vom 6. Miirz 1690. ') An Zarfati, ohne Dntum. ') An eineo Dajan (Rahbinatsassessor, datiert durch die Perikope . ki te~e « , welche am Samstag, den 11 Elul :::: 26. August 1689 gelesen wurde). VgL 5n (N t. 13 ). ~) An die Vorsteher der Gemeinde Nikolsburg, olme Datum, vgl. 9h. I) An dieselben und an das Rabbinat, ohne 'Datum, vgl. lOb. dass sich die Betreifenden nieht auf eine Marschroute festlegen. sondern den Kriegsverhiiltnissen entsprechend den geeigneten Weg wiihlen waHten.
*') Der in 20b enviihnte Samuel ist mit dem in 8n (N r. 85) genannten identisch. Dagegen diirfte es sich heim Samu el in 6b (Nr. 65) urn eine andere Pe.rson handeln. Vgl. noch 4b (Nr. 32). 21) 1m Britischen Museum befindet sich unter Add. 26, 967 ein Manuskript von Moses Kohen. Es ist dies eine Kompilation religi oser Gedichte von verschiedenen Autoren. Einige Gedichte stammen von Kohen selbst. Zurn Beispiel S. 8. Aus der Vorrede geht hervor, dass Kohen die Stelle einens Kantors an der levantinischen Synagoge in Venedig hekleidete. Diese Tatsache ist bereits von G. Margoliouth in seinem Katalog III 265 verwertet worden. Das Mnnuskript stammt vom Jahre 1702.
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') An einen Rabbiner, wahrscheinlich
aus
Nikol sburg,
nicht
datiert,
vgl.
4a, Nr. 27. ' ) An Noah, einfIussreiche Personlichkeit, vgl. 6a, Nr. 57. Es folgt ein us, der vielleicht eine Zuschrift an Brief 8 ist. In diesem wird berichtet, dass die Gefangenen 18 fl. erhielten, die an Herrn Samuel iibenviesen wurden. Der Adressat (Noah ?) wird ersucht, die Gefangenen bei Herrn Samuel zu entschuldigen, dass sie an ibn kein besontl eres Schreiben geri chtet haben. Der Bri ef ist ohne Datum. ') Der Adressat ist unbekannt, ohne Datum, vgl. 6a ~b , 56 und 68. 1') Undatierter Brief an ein en Rahbiner, vgl. 2a, Nr. 4. 11) Ohne D atum. Nach 4a N r. 28 scheint es sich um einen Prediger zu handeln. Ein Zitat, lO rn ehar paran« aus dem Berge Paran, Deuteronomium 532 ist mit Strichen versehen, also eine Anspielung auI einen Namen. 1') An die Gemeindevorsteher, vielleicht au s Nikolsburg, ohne Datum vgl. lOa. U) Bri ef an einen Rnbbiner, vgl. 2a, datiert durch einen Satz der 10 Gebote, welche man zwei Mal im Jahre liest, er kann also im 'Vinter oder Sommer geschriehen worden sem. 1<) An einen Rahhiner, nicht dati ert, vgl. 3b, N T. 21. U) An einen Rahbiner, wamscheinlich aus l talien, vgl. 2h, N r. 12, kein Datum. ") An Gemeindevorsteher, vgl. 9a) datiert durch die Perikope, ma ,ee welche am Samstag, den 2 Ab-8. Jul i 1690 gelesen wurde. 1r) An Jehuda, datiert durch die Perikope lO vajjiga!«, gelesen am 9. tebet = 1 . Januar 1690. 1') Ebenfalls an Jehuda, nicht lange vor der Ahreise. ID) Brief v. 6. August 1690 (N eumondstag Elul). • , 12) Geschrieben unmittelbar vor der Reise. Di e Briere 18--21 scheinen an R . rehuda gerichtet zu sein, sie stehen auch neben 17, der bestimmt Jehuda gehort.
Der Thrakische Reiter -
eine Heilgottheit
Die bisheriqen Deutunqen der Nalur des Thrakischen Reifel'S nehmen fasl Reine Riicksicht auf die Ueberresle seines Kulles 1), welche aber ermoqlichen wiird en e iniqe Funklionen dieser Gotlheil zu erraten, wie an einem Beispiele qezeiql werden 5011. Zweimal jahrlich, a m Georqslaqe und am Himmelfahrtslaqe Christi, sammelt sich das Volk an der Q uelle Gla va Paneqa (Bezirk Televen, Bulqarien), die als HeilqueJle qilt. Die Nacht vorher schlaft man neben der Quelle und am Fesltaqe selbst badet man in ihr «der Gesundheit h a lb ~r>. Am Tage vo r den Festtaqen schlachten einiqe ein Opferlier (kurban), andere daqeqen werfen Miinzen in die Q ueJle oder slellen Hirse, Kuchen und Eier hin, wahrend die Kranken ihre Siabe oder G iirteJl appen niederJeqen, in der Meinunq, dass auch die Krankheit an dieser SteJle bleiben werde. Dobrusky, welcher diese Anqaben gesammelt hat, saqt nur, dass der Heiliqe Georq hier seil alles\en Zeiten als Verlreter des Thra kischen Reiters verehrt wird, ohne daraus weitere Schliisse zu ziehen. 2) I) VgJ. Kazarow, He r o s, Paul y-\Vl ssow a, R ea l- E n cy clo pa di e d. c l aSH sl sc h e n A ltertu ms\\1issensc haft (RE) Suppbd. 3,1147 ff. und Thr a bi sc h e Re l igio n, RE 5 A, 478. ff. • 2) Vgl. A rc h ao l ogisc h e Mitt ei lun ge n d. N a t l o n a lmu seum s (bulgarl sch) 1,1907, 4' ).
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Die Angaben sind etwas unvollstandiq - man saq! weder, welche Tiere qeopfert wurden (denn es ist Rlar, dass hier an bestimmten Ta\1en Opfer dar\1ebraeht werden - diesen Sinn hat offenbar das Werlen von MUnlen in die Q uelle und das Hinstellen von Hirse, Kuehen und Eier) noeh dass aueh Heilun\1en dureh InRubation stattfinden, auf welche das Schlafen bei der Quelle und das Baden <der Gesundheit halber' hinweisen, und doch sind sie wertvoll. Aus den am Ta\1e vor dem Geor\1sta\1e dar\1ebrachten Opfern Rann man schliessen, dass bei Glava Pane\1a ein Kultus des Heili\1en Geor\1 besteht, wahrend die An\1aben Uber die Heilun\1en durch InRubation be\veisen, dass er h;er als A r l t verehrt wurde. Der Heili\1e Geor\1 ist indessen ein Militarheili\1er und Nothelfer 3), welcher aber Reine Heilun\1en durch InRubation bewirRte 4), darum Rann er in diesem Faile nur die Int erpre tatio Christiana einer alteren, vorchristlichen Gottheit sein. Dieser Schluss wird bestati\1t auch durch die der ehristlichen Reli\1ion unbeRannten Opfer, welche bei Pane\1a dar\1ebracht werden. In dem VolRs\1lauben im heuti\1en Bul\1arien aber erscheint der Heili\1e Geor\1 nicht selten als Vertreter des T h r a R i s c hen Rei t e r s, und es Rommt heute sO\1ar vor, dass die Reiterreliefs als Bilder des Heili\1en betrachtet und verehr! werden, wie lum Beispiel in der armenischen Kirche in Plovdiv 5). Nun aber ist bei G lava Pane\1a ein im Altertume sehr besuchtes und beRanntes Heili\1tum des ThraRischen Reiters zu Ta\1e \1etreten, in welchem man zahlreiche Reliefs fand, darunter sehr viele mit seiner Darstellun\16). Auch diese Reliefs wurden fUr Heili\1enbilder \1ehalten und die Bauerinnen aus der Um\1ebun\1 Ramen sO\1ar, urn sie zu Riissen und Kerlen vor ihnen anzuziinden 7). Aus der Tatsache, dass bei dieser Quelle ein dem ThraRischen Reiter \1eweihtes Heili\1tum bestand, Rann man schliessen, dass der Kultus des Heili\1en Geor\1, welcher noch heute an dieser Stelle stattfindet, tatsachlich eine Fortsetzun\1 des thraRischen Kultus war, wie DobrusR\, meinte. Da der Heili\1e Geor\1 sonst niemals a ls Arzt ersche;nt, miissen auch die hier durch InRubation bewirRten Heilun\1en einer anderen Gottheit \1ehoren, und zwar sollen sie ein Ueberrest aus dem Kultus des ThraRischen Reiters sein, wodurch anderseits bewiesen wird, dass diese Gottheit ein He i I \1 0 t t war. Dieser Schluss \vird bestaii\1t durch die Tatsache, dass die Reiterreliefs, welche bei Pane\1a '\1efunden wurden, \1rosstenteils eine Widmun\1 an As R Ie pi 0 s, den HeiI\1ott durch InRubation par excellence, tra\1en S): es ist ohne weiieres Rlar, dass die Interpretalio Graeca den ThraRischen Reiter mil dem sowohl Rultisch a ls iRono\1raphisch unahnlichen ASRlepios 3) Vgl. Luctus-Anrich, Ole Anfange d. Heiiigenkultu5 L d. chrisl liche n Klrch e, Tiibingen 1904, 240 H; Joh. Aufha, Das Drachenwunder d . Heilig e n Georg, Leipzig 1911, 1 ff, 178 ff; Miracula S. Georgi! ed. Aufha, Upslae 191 3. 4) Es sind verschiedene mit Diospolls verbundene Wunder dieses Heiligen erwahnt. dessen ReHQuien auch Wunderheilungen bewirken; tiber aile diese Wunder haben w ir jedoch beine Angaben, vgl. Lucius - Anrich 240. 5) Vgl. Dumont-Homolle, Melanges d'archeologle et d'eplgraph i e,
Paris 1892, 219, 291. ') Vgl. Arch. Mill. I , 1907, I ff. 1) Vgl. Arch. Mill. I , 1907, 4'. 8) Vgl. RE 5 A, 499.
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eben deswegen ausglich, weil beide Gottheiten I n Rub a t ion 5 gotter waren 9). Auch die von den thraRischen Ortsnamen abgeleiteten Epitheta, welche dem ASRlepios in diesen Inschriften beigegeben sind 10), beweisen zur genlige, dass es sich um eine lORa Ie thraRische Gottheit und nicht um den griechischen Gott handel!. Das Heilig/um bei Glava Panega ist nicht das einzige neben einer Quelle gefundene Heiligtum des thraRischen Reiters - solche Heiligtlimer befanden sich bei Madara, Viden und KopeRlii (diese gilt auch jetzt als Heilquelle) II), und es ist wahrscheinlich, dass auch an diesen Stell en Heilungen durch InRubation stattfanden. Am Schlusse Ronnen wir einen ganz ratselhaften Rullischen AusdruCR im Kulte bei Glava Panega erwahnen. Nach DobrusRYs Mitteilung wird das dargebrachte und geopferte Speisenallerlei von dem VolRe a ls sa tira bezeichnetJ 2). Das Wort sa tira in diesem Faile bezeichnet offenbar Fruchtgemenqeopfer (rruvcf1mpp.(u oder rruYKUp1t(U) und erinnert auffallend an das lateinische 5 a t u r a, 5 a t ir a, das nach einer Anqabe des GrammatiRers Diomedes (G ram m. I a!. vol. 1, 485, 36 K) eine Schlissel mit der der Ceres darqebrachten Erstlinqen bezeichnete ll ). Es ist a ber so ohne weiteres schwer zu entscheiden, ob wir es mit einem Zufa ll oder villeicht mit ei nem alten, durch Jahrhunderte unveranderten saRralen AusdruCR zu tun haben. Beograd
Raslislav Marie
9) Auch Pemand Charpouthler, Les Dioscures au se rvi ce d' uD e
d eesse, PariS 1935, 284 meinl, dass Asbleplos auf den bel Glava Panega gefundenen Inschriften an die Stelle einer lobalen Goltheit getreten set: <mats lei. . ., Ie dleu grec a pris la place d'un dieu local. guerlsseur lui dussi: a plusleurs reprIses . . '/ se 5ubstltue, a l'I mage classique du dleu appuye sur son baton, celIe du heros chasseur:t. 10) Vgl. RE 5 A, 479 I. II} Vgl. Arch . Mitt. 1.1907, 4- 2 : <Man wlrft einlge Miinzen in das Wasser
oder stellt Hirse, Kuchen oder Eier hin: wenn jemand ein wenig vorn aHem hlnstellt, sagt man dass er eine csatira? hlngestellt hah . 12) Ueber den angeblich elrusl?lschen Ursprung der sat u r a al5 I a n x de 0rum vgL Muller, Philologus 78,1923,231 ff, besonders 235 ff und Ernout-Melllet, Dictionnai r e e t ymo l og i que de la lan g u e latine, Paris 1932, s.v. satira.
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Comptes rendus N. lorgo, Histoire des Roumains et de la romanite orientale. Publiee sous les auspices de sa Majeste Ie Roi Charles II par I' Academie Roumaine: Vol. I, I"" partie: Les ancetres avant les Romains. Vol. I., Partie 2: Le Sceau de Rome (pp. 4 10). Vol. II: Les Maitres de la terre ljusqu'a I'an mille) (pp. 422). Vol. III: Les fondateurs d'etat (pp. 424). Vol. IV: Les chevaliers (pp. 537). Imprimerie de I'etat, Bucarest, 1937. Riche de l'experience d'une vie entiere consacree it d'innombrables recherches dans Ies deroaines varies de l'histoire de la civilisation et maitre d' un vaste ~apital d'informations diverses, M. N. J orga nous donne aujourd'hui un irable expose synthetique de l'histoire du peuple r oumain. n faut avouer des Ie debut qu'a \'ec son large esprit de synthese, uni it ce discernemenL critique que donne Pintuition r eelle des faits historiques, M. N. Jarga Hait Ie seul indique pour ~Hever eet edifice grandiose qui couronne avec eclat tout ce qu'il a ecrit jusqu'ici dans Ie domaine de l'histoire du peuple roumain. Ayant accepte la charge d'en donner un rapide compte-r endu aux Jecteurs de la presente revue, nOllS porterons notre attention sur les questions de langue, que M. N. I orga a traitees sous leur aspect historique et qui presentent par HI. un viI intert!t pour Ie linguiste. Au chap. IX du vol. I. I-ere partie (115-133), parlant des Thraees, M. N. Iorga croit que leur langue, dont il ne nous est guere parvenu qu'une collection de p;es de cent noms de plante, l'inscription avec des noms propres liur I'anneau decouvert a Ezerovo et t oute 10. nomenclature toponomastique et anthroponomastique, a lni sse en roumain aussi hien que sur tout Ie territ oire occupe jadis par les Thraces des vestiges que certains linguistes se refusent a. reconrtai tre. Assurement, aujourd'hui ou 10. theorie de l'influence des suhstrats sur !'evolution des langues qui se sont developpees ulterieurement dans leur sire gagne sans cesse de nouveaux partisans, surtout parmi les savants qui eludient Ies langues indo-europeennes, il nous est impossible de ne pas r econnattre dans certains faits de langue, surtout du domaine de la phonologic, Ie rcflct des particularites tres anciennes. Ainsi I'e,";stence des phonemes d et 1 dans la langue roumaine et celIes des phonemes app~entees dans Ies autres langues sud-cst-europeennes qui se sont developpees sur -Ie suhstrat thraco-illyrien pourraient fort hien repre_ senter, comme Ie soutient M . N. Iorga, une particularite du parler des Thraces; malheureusement, la chose serait difficile a demontrer positivement, et la tentative de Mateescu a laquelle se rHere Pauteur ne prouve rien. n serait tout aussi difficile
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c1'expliquer, it partir du fond thrace, Ia labialisation de la postpalatale it appendice labio_ velaire qu : p (a qua: ora) d'autont qu'elle appara1t dans Ie groupe et : pt (pectus: piept). Ce phenomt'me, comme on Ie sait, existe en dehors du roumain dans trois nutres langues indo-europeenes: en grec, en italique (osco-ombrien) et en celtique (brittonique). A. Meillet croit que cette evolution s'est produite separement dans chaque domaine. »Le age de kw 11 p a pu se produire illdependamment en hrittonique et en osco-omhrien 1 comme il s'est produit independamment en grec ou en roumain« (Les dialeaes indo-europeens, 9, cf. 59). Pour Ie roumain, toutefois, il faut tenir compte aussi de la langue sarde, qui manifeste Ie m ~me phenomime et it. peu pres dans Ies memes mots que Ie roumain . eela etant, l'origille dialectale (osco-omhrienne) du phenomene, sur la quelle M. Bartoli a attire l'attention (Matteo Bartoli, Aile lonti del neolatino. Estratto dalla Miscellanea d.i studi in onore Attilio Hortis, Trieste 1910. Cf. Sex til Puscariu, Etudes de linguistique roumaine 1957, 11 ), semble plus probahle. En echange, Ie rhotacisme commun aux Roumains et aux Albanais pourrait avoir une origine identique. £t cette m~me origine peut l!tre attribuee, comme Ie veut I'nuteur, it. toutes .Ies particularites morphologiques, syntactiques et lexicales qu'on reI eve aussi dans les autres langues sud-est-europeennes. n est interessant d'observer que M. N. lorga n 'et pas, lui non plus, Ie r61e decisif qu'aurait joue 1a langue grecque dans Ia diffusion de ces pnrticularites, opinion que M. Kr. Sand feld a de£endue dans toute son oeuvre, a Ia mite de Pedersen. Dans notre etude sur ]a romanite balkanique ( Romanitatea balcanica) nous avons montre que les r eaHtes de la vie balkanique, telles qu'elles se presentent aujourd'hui et telles qU'elles ont toujours ete au cours des sieeles, sont loin de justifier la theori~ des savants danois. M. N. l orga all met, au contraire, une influence des Thraces sur Ies Grecs ; cette influence aurait pu s'exercer par l'intermediaire des Doriens. lt Nous ne savons rien d'une langue commune, une K01V~ grecque, ou se seraien t trouves de pareilles phenomenes, mais ils sont possibles seuJement a cause des coulees thraces vcrs Ie Sud, qui se sont eontinuees, et de la profonde in flu ence de ceux que les philo.>logues appeHent les lO Doriens «, lesqueis n'etaient que les barbares du Nord dans tous Ies domaines de Ia vie heUenique«. L'au1eur repousse de m~llle l'opinion que Ie roumain aurait fait des emprunts a Palbanais, pour 10 rai son que, les Alhanais COlOme les Roumnins ~'etan1 developpes sur Ie substrat thraco-ill yrien, ees pre tendus emprunts pourrai ent r epresenter en realite des mots herites de ce substra t. ant a la formation de la langue roumaine it partir du fond latin, M. N. lorga estime que Ie rournain s'est developpe dans Ia Da eie. »C'est la Dacie populaire qui, employant tout ce qui s'e1ait fait dans Ie domaine du latin sur des territoires plus anciens au-dela du Danube, a li:rti, a developpe et a conserve la langue roumaine« . Plus loin: lOla consolidation, sur un territoire determine, des formes flott antes Il'a pu se faire que dans nne formation politique, fut-elle meme de carnctere populaire, et celle-ci n'a pas pu ~tre realise dans 10 region du Sud du Danube, per_ petuellement tronblee et quj avail e officiellement a. la snprematie de la grecite byzantine, mais dans un moude ferme, autonome, malgre In souvera inite nominale des trwus de ces nouveaux maitres qui vivaient seulement dans leurs camps ou en hordes. « C'est par suite des mouvements de transhumance que la langue est demeuree aussi uniforme chez tous les Roumains. Au sujet de s transformations qu'a subies le Intin balkanique, I'auteur releve dans les inscriptions et Ies documents toute une serie de particularites, morphologiques et syn1actiques d'oit it resulte que »cette langue nouvelle est done cel1e de tout Ie Sud-Est roman qui ronne une seule unite, chaque region donnant so partie«. En fait , pour ce qui coneerue In langue r oumaine, son originalite ne eonsiste pas seulement dans ce qu'ellE' a herite des Romains, mnis aussi dans nne certainpphraseologie qu'on ne retrouve pns dans Ies autres langues sud-est-europeennes et qui
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appartient au fond populaire. Si cela D' a pas ~te etudie jusqu'ici, c'eat par sui te de I'importance excessive qu'on a accorde a l'aspect sud-est-europeen. Touchant I'influence slave subie partta langue roumaine, M. N. Iorga, con formement it une opinion anterieure exprirnee dans d'auLIes de ses ouvrages historiques, la suppose plus ancienne qu'on ne se I'imagine. Ainsi , s'appuyant sur la toponymie slave de Transylvanie, il c~oit que les Slaves auraient pu pemHrer en Dade comme element de Ia confederation sarmate: _Nous avons dit que leur existence, surtout en Transylva'nie ou on trouve tant de noms topographiques d'origine slave n'ayant pas de sens dans Ie rournain actuel, ne peut pas Hre exclue. 11 est possible qu'ils soient entres comme un element de Ia confederation sarmate, dont la formation restera tOlliours obscurE'. " Si, sous Ie rapport historique, on peut , a Ia rigueur, ettre ceUe apparition hA.tive des Slaves en Dacie, par contre, sous Ie rapport linguistique, aUCUD fait de langue De vient la confirmer: ni Ia toponymie slave de Dacie, ni les plus anciennes traces de l'influence slave sur la langue roumaine ne peuvent remonter au-dela. des IVe--Vlle siecles. Cela prouve qu'ils ne sont entres en relations plus sui vies avE": les R oumains qu'apres avoir franchi Ie Danube. Les idees de 1\1. N. lorga relatives a la difference qu'il fait entre Serbes et Bulgares sont particulierement interessantes: Les premiers ont etc influences dani leur langu e par l'element roman du moyen Danube, les derniers, par l'eIement r{l_ man du Danube inferieur: lO La difference entre Serbes et Bulgares, les deux forole .. des Yugosla\'es, Yient de leur fa lfon de s'initier au romanisme avant de er Ie Danube. Che't Ies premiers, avec I"amollissemeut du I, avec Ie penchant vers les voyelles claires, avec la sympath ie pour les formes en 0 et en on, ceci sans nous arreter sur Ja syntaxe totalement differente, nous voyons I'influence de la langlH.: romane du Danube moyen, qui etait aussi profondement influence par Ie fond celte it. sa ba se. Aussi certains traits d'esprit, vlent de leur melange avec cette race celte, Pelan et Ie caprice. En echange, ceux des Slaves qui arriveront a ~tre intituJes Bulgares d'aph~s la domination de cette bande de TUl·CS qui les a conquis, ant ete cultives au point de vue roman par I'element roman du Danube inrerieur, ct non apres leur descente en Moesie, mais pendant Ie stage, assez long, ainsi que le prouve la no· menclature restee, qu'ils ont fait au Nord du fleuve «. Si Ia premiere partie de celie affirmation, quoique probable, est plus difficile 8. dem ontrer, la seconde, en echange, parait evidente, surtout si Pan tieot compte de I'influence roumaine sur la l a ng '.l'~ hulgare a l'epoque des premiers coutacts slavo-roumains. L'auteur s'occupe longuement de cette influen ce, mettant a profit Ies sources d'in{ormations les plus recentes du domaine des recherches linguistiques. Entre les deux mille pages et plus qui constituent les volumes panIS jusqu'a ce jour, nous n'avons choisi dans ce bref compte-rendu que quelques idees . dans h·s parties qui concernent l'etude de la langue, aCin de donner nne image de la fa,.(tll dont un des nos hi storiens le s plus reputes voit la formation de' la langue roumaill~ au COUTS de l'evolutioll historique mouvementee du Sud-est europeen.
Th . Capidan
Cluj
Gam i lI se h e g, Ern 5 t: Romania lIermanica. Sprach- und Siedlungsgeschichte der Germanen auf dem Boden des alten Romerreichs. Band I- Ill. Berlin und Leipzig, Walter de Gruyter & Co 1394-1396. Les trois volumes de M. G. faisant partie .de la collection bien connue du Grundris s der germanischen PhiJoJogie reunissent Jes connaissances sur les destin~es des Germains etablis dans I'empire romain et dans les pays romans
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pendant I'epoque des migrations des peuples. C'est un ouvrage de synthese hlstorique et linguistique a la fOis. La synt hese y est basee sur I'etude des restes des langues germaniques conserves dans l'onomastique, la topon ymie et dans les mots d'emprunl de loutes les langues romanes. Les trois volumes de cet oU'VTage d'ensemble renferment non seulemen t un riche repertoire des elements linguistiques, mais its retracent I'i nfluen ce cxercec par les Germains sur tout Ie deveioppement Iingu is lique de la Romania et, enHn, i1s caracterisent les langues german iques respectlves en tant que cela se degage de I'etude des vestiges IinguisUques conserves en ro man. Pour notre revue ce n'est que la partie consacree a I 'eh~ment germanlque de la Romania orie ntale qui doit Nre prise en conSideration. La grave question de sa voir, entamee deja il y a lo ngtem ps, s'il y a des elements germaniques conservees du temps de la p ra mU~re epoque dans les Iangues balkanlques, est reprise par M. G. de nouveau et d 'une f<1c;on vigoureuse. L'element germanique du roumain qu'etudie M. G . est celui qui a ele discute par I' auleur de ces Iignes et qu'ont mls au jour les e ludes de MM. Diculescu, GiugJea, Kisch et Lowe. M. G. se borne a faire des observations de detail aux etymologies proposees jusqu'ici. Ce qu'i1 apporle du nouveau c'est Ie depouillement o nomaslique des inscriptions dont Ie resultat ne donne cependant rien de precis. M. G. abandonne Ie prin cipe observe jusqu'a present d'apres lequel iI faut eire extremement prude nt lorsqu'il s'agit d'ad mettre d es etymologies germaniques pour les mots roumains. Le point de vue de M. Diculescu qui decouvrait en roumain a pleines mains des mots d 'origine germanique sans s'informer au prealable s'Us peu\1ent etre ou non attribues aUx lan gues limitrophes du roumain est malheureusement conflrmee par l'autorite du romaniste berl inois. On trouve che;: lui comme nouveax gepidismes des mots roumains ou II est facile de reconnaitre l'origine slave. Tels sont: 1. r u d a (f1, p. 254, mot du Ba nat roumain) cStange, Deichsel, gaule, perche, brancard " qui est evidemment scr. r u d 0 du meme sens; 2. s tin g hie cbarre de bois, traverse >, mo t qui a sa famille parmi les slavismes roumalns (tin ga, zatigni, rastigni, potin g) du slave bal~aniqu e s'htega (d. scr. stega, pol. wstega ~Band >,a. sl. ec. v'bstagy); 3. tapa cscobitur~ in lemn:. (Pu~cariu DR III 680) dont a repose sur ea (d.
, en slave tepo , teU du meme sens; 4. a(se) cain a. ca in! «plaindre>, derives verbaux rOut~ains du slave ~aiati sc a(se) c a I crcgretier, deplorer:..
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Les critiques que i'ai apportees aux etymologies de Diculescu M. G. les repousse de son cole. Je ne vois cepcndant pas qu'il y a reussl. a te I a (II, p. 2(9) doit eire un mot gepidlque latin ise en ·attewiare plutot que latin aptabiliare :ZIrPIi 50,265, parce que west inte,rvocalique, dit-!1 , et 11 dOit disparaitre «wie sonstiges lat. 17». Pour cctle affirmation iI n'y a pas de preuves. Quant au sens de aptabiliare, hypothetique, . iI est vral, que i'a! propose cf. en roman aptu5, aptlculare"aptifi c are de RE~V3. boa r e = db a are «sanfter Wind, soune leger, brise, odeuT> est un deverbal roumain de aburd, aburi cverdunsten». II faudrait donc prouver pour les verbes roumains Porlgln e gepidlq ue et non pour les substanUfs qui en derlvent. On ne volt pas non plus pourquoi il faudrait proposer de differentes etymologies pour les mots signifiant d. Dampf et 2. Hauch, adem et 3. sanfier Wind:.. A cote des deverbaux boare = aboare II y en a aussi d 'autres com me bura «Damp!:., abur (d. aburul vlnlului), abure, abor d 'Olr demo aburel. M. G. ne parle rien sur les rapports probables du mot en question avec neogrec J.Ufopet cfeiner Regen:. (d. 0 bur a. de ploale cune petite plule fine:.) et alb. avu(e)ll «Dunst.c
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bur t a «ventre, panse> dont -1 a se retrouve en roumain dans f 0 I t e (a) du meme sens d. 2frPIi. 50, 274 el la racine dans buri c <nombrih, a se burica <se gonfler. , burdul
, burduhan
d 'origine hon groise. II manque d'a utre part Ie renvoi aux derives butoarc a d rone d 'arbre creux', buturu g a <souche> qui sont faits au moyen des suffixes slaves. Le derive roumaln but u c prouve de son cole que Ja termlnaison -u r e -u r a de but u r a est une fo rmat ion roumain e oblenue du pluriel butur'j' de but qui ne s'est pas conserve. II est frao chement exclu de postuter un derive gepldique en -116 rneme pour Ie cas ou 1'00 ne veut pas voir dans b u tIe mot slave bbl (cf. bita). M. G. se defend tres souven! de prendre en consideration les formes secondaires. A cote de r of lT il y a rofloT. La termin alson -ii remonte par cons,equent a - i n i , observation qui fa it songer a une terminaison collective slave en-ln e. II en est de meme de rapan, rapura , rap o r
(II 255), que M. G. fait remonier a gepidique rapp6 -ons, it y a encore rap ciuga «morve». Avant de proposer une etymolo gie quelcooque il faul elucider Ie rapport des terminaisons -an, -ur a , -o r et -ci u giL II en esl de meme de tar g a
dont derive sc ramur a DR V 410. Un substantlf doni Ie redoublement de la racine montre it lui seul !'origine onomatopeique fIgure aussi parmi les emprun ts gepid iques. C'est Ie cas de I'adv. farfota
roum. sa l eie, d. Giuglea DR III i68. Scr. hrnjkovit s'aecorde d'autre part avec rou m. dincau au la terminaison - a u = scr. - 0 v (i t) esl hon groise (-0 ). Roum. dop (de pluta , de sticla) cStopsel, Pfropfen. se trouvant aussi dans I'allemand de Transylvani e de manderait des raisons de beaucoup plus convaincanles que ne I'apporte l'auleur pour prouver I'orlglne gepidique.
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Nous apprenons ensuite que a gas i d rouv remante a un mol abstrait gepidique -ga s i his «Erbl icken, la vue, appercept ion » el non au verbe slave imperfectif gasit! <eleindre> qu'an emplaie auss! avec les complements: zedu. i e I j e, p a i u d e c: lrouver Ie moyen pour faire disparaitre la soH. les desirs, les ions>, sens melaphorique base su r Ie sens concrci (dai re disparaitre l'incendie, la rebellion »). Dans. la langue pastorale, ce mot de la vie quotidienne en slave a pu remplacer lat. ad f I a re a f 1a don t les difflcultes semantiques ne sont pas du tout moins grandes. De minces nuances phonetiques a elles seules suffisenl it M. G. quelquefois a posluler l'origine gepldique. Alnsi dans amari, -i au li eu de -i apres r suffit a ettre Ie croisemenl entre lat. a mar ire et gep. mar ria n. Le meme age s'observe cependant aussi dans 0 m 0 ri d'origine slave et, d l'initlale, dans les mols d'orlgine latine: rima , riu, riz sans que I'intervention d'un mot ayant r geminee necessaire. Cette fois aussi on attend en vain l'explicalion de t u re ate a, forme qui exisle a cote de tur eac, pour lequel on postule gep. tubrucus. Dans son expose, M. G. a introdu it parmi les gepidismes aussi les mots que Ie roumain a en commun avec d'autres langues balt.!aniqucs. Alnsl gar d «cloture, hale » (II 252) dont Ie correspondant albanals est gar I h, ga r d hi. M. M. Kisch et G. sont les premiers d y voir gep. gards. L'origine slave du mot albanats est exclue du fait que les slavismes albanais nc con naissenl pas i'evolution -d -th, -dh qu'on ne trouve pas non plus dans les mots d'origlne laline. Ce fait phonetique nous oblige a voir dans gard h- un mot autochtone. d'origine thrace ou iIlyrique. D'origine thrace ou illyrique pourrait Cire ensuite aroum. baru alb. bale (cavallo a fronte bianca» = grec rnoderne 'po.A1O;
. La forme albanaise punasht.!e ou punashe(e) a Ie meme sens que les mots rournain et grec mod erne. Le mot roumaln peul sans doule etre d'origine gothique, mals on ne sait pas si les Roumains I'ont dlrectement d'eux. II en est de meme de t u f a
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!) V. Archivum Europae cenlro-orientalis,
t. III,
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p. 21' et suiv.
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qroise et non Inversement. Le fait phonetlque do > n se trouve aussl dans les slavlsmes roumalns, d. pont a: < podnlea, povolu < povodhnb. La metathese ra ar, r e er de la syllabe inaceentuee est eo regie, d. fi rt al, st ranu! > s tar 0 u t. La fonnatloo du oom de lieu hongrois est en ordre. n faul sous-entendre Ie mot commun falu ou falva t:village>. 00 regrette de Ure dans un ouvrage Ires serieux des jeux etymo!oglques tels que I'explication du suffixe hypocoristlque roumain Ires repandu -ea par Ie pronom laUn Ilia. Gotea proviendrait de -Goto-i ll a! Dans celte discussion, un point nouveau est introduit par M. G. avec I'ission des mots d'origine longobarde en roumaln. Les Longobards, avant de s'etabUr dans la Lombard ie actuelle, vlvalent ensemble avee la population romane en Pannonle entre 546- 568, espace de temps peu considerable pour former un etat qui auraH pu donner la base dUX mots d'emprunt. Parmi ces elements I'auteur compte bar d a. La traduction qu 'il donne de ce mot t: Streitax:t:t est Inexacte. CeUe acception ne se trouve ni chez Tn~t1n oi dans Dictionarul limbei romSne. Ce modeste terme de charpenliers ne pretend nullernent a la gioire d 'etre, en roumain, un terme guerrier, t:Angriffs\vaffe:t. L'orl gine hongroise est tres probable, d. MeII ch-Gombocz, Magy. etym. szolar I 289, Berneker, S l av. etym. W6rterbuch 73. NI g h ioaga n'est traduite exactement par c:Slreltbolben:t. All sujet de ce ierme pastoral ie n'at rien a ajouter a ce que i'a j dit dans Z f r P h 50,277 et suiv. II n'y a pas lieu de Ie conslderer com me longobard. Seru n ta r cterrain plerreux:t est semantlquement trop loin de longobard s b run I a cScharte, Riss:t. Quant au verbe a s g u d u I, M. G. se refuse de prendre cn consideration l'explication que j'ai donnee dans Z f r P h 50,265. Ses raisons ne sont pas de nalure a me forcer d'abandonner "elymologie que i'ai proposee. Dans son explication de s m I c ui 11 neglige de prendre en consideration z m ic ura. Je oe vois pas pourquoi les derives verbaux faits au moyen de I'lnfixe duratif slave -u j 9 > ui seraienl impossibles d'adjectifs roumains? Q uant a s m ice a je dois renvoyer une fOis de plus a mon explication de Z f r P h 50,266, ce deminullf s'expJlquant parfaitement com me formation roumalne. Dans c ran g cbocage, taillis. (II 264) on ne volt pas pourquoi it fa ut aban~ donner I'explication usuelle par sl. R r 9 g b (Berneker, o. c. 624) qui suffit a tous les points de vue. Pour ce qui est de s trugure t: 1 grappe, 2. raisin >, a cote duquet iI y a en Moldavie aussi st ru g t: grappe >, je crols avoir demontre qu'li s'y agit a) du age semantlque t:grappe > raisin >, b) de R > g et c) slngulier strug slrugure refalt d'apres Ie p lurlel s tru guri. En somme, on a elargi sing. s trug de -ur e pour empecher I'homonymie entre st ru g = strung t: lour (du tourneur» , deverbal slave de strugati (ser. slrtig), et strug cgrappe > Je ne vois pas du tout pourquo l I'expllcation par scr. sir u R serait (Iautlich und begrifflich abzulehnen>. Quant a s t run g a (II 266), M.G. a sans doule raison de dire 4;wa hrschelnlich vorlateinisch >, mais pourq uol ne pas cHer a ce propos ser. s tru ga, bulg. stril ga, alb. s h trunge el grec moderne atpO UYKU qui appulent son poi nt de vue? Far a (II 261) esl en effet un mol d'origlne longobarde, mals it vit aussl dans les Balkans ou II est venu d' italie. Les migrations roumaines ont pu l'appor ter de la en Transylvanie. II ne eonslitue aueune preuve pour Ie sejour des Longobards en Pannonie. Le maleriel lexlcologlque de cette nature qui, meme dans Ie cas ou son origlne germanlque serail mise hors de doule, pourrait provenir du gothique. par consequent, eire emprunte dussl dans les Balkans. En lout cas iI ne pennel pas du
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tout de sc prononcer catt~gorlquement dans la question des anciens habitats des Roumains au Nord du Danube. M. G. s'obsUne a partager tout de meme Ie point de vue de M. Diculescu. Pour l'appuyer, il Infere aussi Ie deve10ppement semanUque de romanus rom an cglebae adscriptus :t . II dit notammcnt: (lJ 242): ~Waren die Rumanen , die, scit sic in der Geschichk besondcrs crwahnt werden, nicht ais rum ani, sondem als V 1a c h j V I a c hOi bczcichnet werden, erst 1m Mittelalter in ihre heutigen Wohnsitze vorgestossen, so ware es unverstandllch, dass sie, die ihre Wohnsitze verlassen hatten, ihre alte Volksbezeichnung mit der Bedeutung 'glebac adscriptus' mitgebracht hatten :t. Ces mots suscilcnt J'objcction que volci. La Signification albanaise de rom a nus :> rem e r atre, villageois:t (en Grece) prouve que Ie deveioppement semantique dont parle M. G. s'es! opere aussl dans les Balkans, conformement it celui dc j3)~6.Xot; a Byzance et de vlah'b chez les Slaves balkaniques. Ce changernent ne prouve rien en ce qui concemc les pi,,!s anciens habitats des Roumains. L'autrc preuvc qu'invoque M. G. a ce sujet regarde la tcrmlnologle agric.ole en tant qu'eHe cst d'origi nc Jatine. Elle prouverait cdie Bodenstandlgkeit des Rumanentums 1m Westen des heuligen Rumanien :t. Le plus important term~ pI u g etant au Nord du Danube d'orlgine slave et arat u aratrum ne sc trouvant quc chez les Aroumalns, je ne vois aucun profit de ce cote pour la these que defend l'auteur. Que dans ceUe question Du n are ne prouve rien, c'esl M. Sandfeld qui I'a dit tres bien. J'al montre dans S l avla VII 721 - 731 que Dunare coincide avec Dunavis Dunav(o) qui ne se trouve que chez les Slaves balkaniques. De tous les mots examines par M. G. il n'y a que nasture qui, sl I'on ne prefere pas l'expliquer par les moyens latins indiques par mol dans Z f r P h 50,254, puissc etre d'origine germanique, gothique ou gepidlque. La comparaison avec d'autres langues romanes nous autorise a postuler pour ce mot I'existencc" de l'empront germanique dans Ie latin vulgaire balkanique. Dans tous les autres CdS examines par M. G. on est autorlse a formuler ae tres serieux doutes au sujet de !'origlne gepidique. Quant a ce que dit M. G. sur I'element germanique de I'ancien dalmate des cotes adriatiques je n'al rien a observer. II y a pouriant un fait tres positif qui se d~gage de la lecture du grand ouvrage de M. G. Cela regarde la question de principe: pourquoi ia Romania orientale ne montre-t-elle pas l'element germanique en des proportions auss! considerables que la Romania occidentale? La reponse ne peut ~tre que la suivante. C'est parce que les Goths, les Longobards et les Francs ont reussi a former dans l'Occident des Elats qui se sont main tenus pendant un laps de temps plus ou moins proionge. En Occident, leur langue a penetre dans la vie sociale et dans l'lnlstraHon. Le latin medieval s'en est ressentl Ires profondement. Leur onomastique et leur toponomastique a remplace en dcs proportions tres considerables l'ancienne laHne, preuve suffisante qu'en Occident il y avaH assez d'agglomerations ' germaniques qui, avant de sombrcr dans la mer romane, vivaienl assez longtemps en symbiose avec les Romans. Rien de pareil ne s'est produit en Orient. Pour les tribus germanlques, les Balkans ne constltuaient, dans leurs migrations vers l'qccident, que Ie pays de age. L'onomastique ct la toponomastique des Roumalns, en tant qu'eHe cst ancienne, est d'origine slave. L'element lingulstique d'orfgine germanique est remplace lei par Ie slave. En Roumanie Ie slave joue Ie meme role que Ie franc, Ie burgond etc. en . Zagreb P. SKot
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Gunnarson, Gunnar: Das slavische Wort fiir Kirche. Fasci7 du Recueil de lravaux pub lie par I'Universile d'Uppsala,
1937, p. 66. La IIttera.ture sur Ie probleme des origines du terme slave chretien c r 'h by etc. ceglisc ) s'est enrlchle d'une nouvelle etude dont les resultats sont de nature a deconcerter les partisans des etymologies proposecs jusqu'a prescnt. Apres avoir demontre que les formes slaves conservees accusent toutes I'origlne balbanlque. M. G. s'efforce a faire provenir Ie mot en question non pas directement du grec Kupl(a)K6v(~ ), maisde roum. biserica tat. basilica. Voila ce a quoi personne n'a songe jusqu'a present. L'auteur elale sa nouvelle etymoiogie par des raisons d'ordre historique et IIngu!sllque. Toute la premiere partie, ct fa plus grande de la seconde, de son etude merltent en effel d'etre prises en tr es serieuse consideration. Mol d USS! je partage enUerement les resultats de I'analyse qu'll a don nee des formes slaves eonservees. Son analyse nous amene indubitablement a chercher dans un milieu balba nique les origines du mot en question. Seulement je ne puis partager I'explicallon proposee des form es c i r b va ..::. c rib: v a qu'on constaie dans les terriloires caRavienet slove ne it cote de slov. ce r bva et de stokavien c rR v a. Dans les premieres, Ie phon eme - i r- -= - rl- ne s'explique nullement par r voyelle, parce qu'clles se trouvent justemenl dans .I'aire qui la possedent. Les groupes - i r - et - r 1- dolvent sans doute remonler a leur source primitive ct ne sont point secondalres. Quant a la metath ese dans c I r - c r i-, c'est la Ie meme phenomene qu'o n constate auss! dans cr'bby de ·cbrby. Les formes des Slaves merldionaux presenten t done I'alternance c e r - c i r qui, toules les deux, peuvent engendrer r voyelle. Ce qu'U faut expli quer, c'est la question d 'ou provient celie alternance. Ellc pourrait remonler a e ferme du latin vulgaire de ba se le e a, lei de_meme que dans bon nombre d 'autres cas, Illals de la a l'o rJ gine proposee par J'auteur iI y a bien lo in. Tout d 'abord, be - ou b i pour b dans bas ill c a repose sur une aSSimilation roumaine de date recente et, comparanl p. e. roum. s I apin a scr. bul g. s top a ni n, o n ne peut pas ettre que protonique roumain soit represente par 'b dans un mot sl ancien, pour dlsparaitre ensuite de sorle qu'iI n'en resterait que · p se rbka · p ce rbba cerbky, clrbby. Tout eela est trop factice et trop imaginaire, c pour s n'est constate jusqu'a present que dans J'aire adriatique ou cette alternan ce est d 'ori glne venttlenne. Que dire de r ? L'auleur peut, it est vrai, invoquer en sa faveur 1a these de M. Pu~cariu qui dit que ce age ap parUent au roumain commun ou primitlf (urrumanlsch). II peut, ensuite, penser que ce age est preslave. Les mots slaves du roumaln ne Ie presentent pas. Bas ere c a serait done preslave. Mais ceUe maniere de voir n'est pas conflrm6e par les faits teIs que sl. Solun = Saruna, ~quatlon qui prouve que les Slaves mainllennent I latin de cette epoque et que les Roumains Ie changent en r. 11 est su r qu e ce rbby - ci rbb y ne peut s'expliquer pas du tout par Ie roumain b( a )is e ri c a. l ) La terminologie chretienne slave, en tant qu'eUe est d'ori gine laline, ne presente que quatre cas ou eIle s'accorde etymologiquement avec 1a roumaine; c'esl 1. bug. bomllam'b, b omb a s. f. = roum. cumine ca i 2. zezl n s. m., zei l-
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1) Cf. main tenant la meme mnniere de voir dans ies comptes-rendus que M. M. Vasmer et Rosetti ont consacres au memoire en question, Ie premier dans In Zeitschrift fur slav. Phil., v. X IV , p. 463 et suiv et Ie second dans Ie Bulletin linlfuistique, v. V, p. 226 et suiv.
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it at i en Dalmatie et en Bosnie = roum. aj u n; 3. ser. su bo la, bulg. s'b bo fa = = roum. sam b 11 I 11 et 4. skr. bulg. bum, C. b mot r = roulO. c um 11 t r u. De cette lisle i1 faut toul d'abord rayer e i i n. Roum. a j u n lat. j e i u n- montrant la dlsparilion de i Initial en regard de e i i n qui Ie conserve, ces deux formes du
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mot latin oe s'accordent pas. O'autres termes chre:fiens slaves ayant la meme base laUne que les expressions correspondantes en roumain, telles roum. par e s e m 'i == slave b 0 r I z m a de lat. qua d rag e s I m a .q u a d res i m a, accusent des intermediaires dlfferents. La. forme roumaine remonie a nom. acc. pI. qua res i mas du latin balkanique ella forme slave a barez(i)ma du latin d'Aquilela. O'oll iI suit que la !ermlnoiogle chretlenne slave a des sources laUnes tres diverses concordant avec des principaux foyers de I'evangelisation des Slaves meridlonaux. II faut, d'autre part, soullgner que la terminologie chretienne JaUne est ires souvent d'origlne grecQue, lemoin justemenl la terminologie de do m u s 0 e j qui est partout grecque. C'est Ie terme grec KUpt(a)KOV ou KUptaKrl = lat. do min 1c um qui expUque parfaitement toules les formes germaniques et slaves a la fOis. II faut prendre en consideration que toules les trois expressions se sont c~n serves en latin et que, sous form e lalinisee, elles furen! ees aux Germalns et aux Slaves. KUptaK6~ ne se Irouvc dans les langues romancs que comme Ie nom d'un saini tres venere: Sanctus Quiricus = Cyriacus. La. desinence grecque y est remplacee par Ie suffixe - 'i c u s do aDo min i c u s, autre saint egalement tres venere en Occident. L'aecent du nom grec dut, a cause de eeia, reeuler sur l'lnltiale, d'oll, d'apres la prononelation de ia voyelle grecque u, Ires variable en latin (u ul ou iu, u, e, i), les formes ·Cericus ou 'Ciricus attestees dans la toponom astlque romane. Dans Ie territoire ser. c'est la forme purement grecque qui, avec u ser. u, s'esl malnlenue dans I'onomastique: Kurjat
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En tout cas on volt bien que Ie mot emprunle par les Slaves au latin ecclesiastique des Balbans n'a suivi ni la decHnaison de b,?sta cmaison» nl celie de h ram 'b «temple:., declinaisons auxquelles on s'atlendrait vu Ie sens du mot en question, mais celles des mots abstralts de la dec1inaison -hI 'bve, des types leis que lub'l, 'bve camour» ou bien · moltt'l -eve riere' . La dec1inaison abstraite que les Slaves donnent a lat. ·c e ric a, ·c i ric a nous porte a penser que Ie mot en question fut communique aux Slaves par les milieux savants eecJeslastiques charges d 'evangeliser les Slaves plutot que par la symblose des deux populations, slave el romano-balkanique. S'II en est. alnsl, l'adjecUf grec KUpW.K6~ au fem lnln aurait pu eire en effet pour quelque chose dans la question de la desinence slave -hi, "'bve, les mlsslonnaires slaves ayant ele d'origine grecque. Envisage de cette fa~on, Ie phonetisme du mot slave en question ne presente plus d'embarras. Je parlage toute ce que Pauteur a dit dans Ie second chapitre de son elude sur Ie milieu balRanlque au Ie mot slave a pu eire emprunte. II ya seulement un p?int sur lequei M. G. ne se prononce pas et que je voudrais relever iei. II faut poser la question de principe: Comment Ie mot en question a-t-il ete communique aux Slaves? II parai! que I'auteur et que les Slaves ont appris a connaitre les eglises en vivent en symblose avec la population romane des Balkans. C'est 103. qui est sans doule poSSible, mais quand jJ s'agit de termes techniques ehretlens, II faui penser aussi a la vole savanie, aux pretres misslonnaires charges d 'evangellser les Slaves. Ce sont eux qui les ont pu communiquer aux Slaves. L 'd nalogi~ est donnee par les mtsstonnaires actuels. En chlnols p. c. la terminologlc chretienne diff e re sensiblement d'apres la confession des missionnaires. Les missionnaires catholiques et protestants nc repandent pas en Chine la meme termtnologle. Les missionnaires sont donc ceux qui ant dil avolr des raisons speclales de repandre en pays germaniques et slaves 'curlca, 'ciurlca, ·cerica ou ·ci rl ca et non pas basilica ou ecclesia, raisons que jat tache d'elucider dans la Revue des Etudes Slaves; VII, p. 177- 184, dans J'etude dont I'auteur n'a pas eu connaissance. Somme toute, M. G. a apporte deux points de vue qu'f1 faudra prendre en serieuse consideration lorsqu'on abordera de nouveau Ie probleme des origines du terme slave en question. Ces deux points de vue nous les avons mentionnes c!dessus. Mats son rapprochement de 'cerh by = cirhRY du roum. blserlca doit rester interessanl, bien qu'j) ne soit pas du tout de nature a resoudre ce probleme. II est utile enHn de relever dussi son trois! e me point de vue, a savolr, que Ie mot cn quession n'apparUent pas a Pepoq ue du slave commun (urslavisch), mats qu'it a ete emprunte successivemenl et it plusleurs reprises par les langues slaves du Nord aux Slaves balbaniques. Ce point de vue me parai! tres ralsonnable. 11 devra eire applique a I'examen des autres termes chretiens slaves toutes les fois qu' il s'agit d'emprunts faits a d'autres langues; aucun d'eux ne rcmonie a l'~poquc du Slave commun . Zagreb
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Dr. D. 1. Popovic: 0 i(1IRII;3PIIM3. ilpHJJ03H nBTaILY nOCTaHKa Hamer rpa1jaHcKor ~pywTBa. (Sur les Tsintsares. Contribution a Petude de la question des origines de la bourgeoisie serbe). 2e edition sensihlement augmenlee. Avec 30 gravures et une carte geographique. Beogrnd, 1937, p. 520, in 8°. L'etude que M. Ie docteur D. J. Popovic a consacre aux Aroumains nommes communement Tsintsnres (Oincari) par ~es Serbes et les Bulgares, etude dont la premie· re edition est de 1927 et Ia traduction roumame de 1934, n'emhrasse pas tout Ie domaine de l'activite de ce peuple balkanique. Dans son livre l'auteur a ramasse et ciasse bon nombre de documents relatifs it cette partie des Aroumains qui, des Ie debut du XVlIIe siecie, plus particulierement a partir de Ia destruction, par Ie fameux Ali-Pa~a (de Ianina), de Moschopole, ville d'Epire, venait s'ctablir comme commer~ants ou comme artisans, dans les villes et les hourgades serho-crontes de quelque impor tance, notamment dans ceux qui"" sont situes sur Ie Danube, comme Novi Sad, Zemlm, Beograd etc. C'est cette population, extr~mement intelligente, douee d'tm sens d'affaires des plus marques, qui a contribue d'une fn~on extraordinaire a In fonnation de la vie citadine parmi Jes Serbes du XVIIIe et XIXe siecles. Se distinguant non seulement par l'esprit pratique tres developpe, mais aussi par Ie goM pour les donations destinees am:: institutions pu h1iques, les gens de cette provenance ont contribue beaucoup au dcveloppement de Ia civilisation spirituelle et materielle des Serhes de ce temps. Leurs donations se rapporlaient nux ecoles et aux eglises a ]a fois. L es Aroumains qui s'etablissaient a cette epoque panni les Serbes sont epris de civilisation hellenique et iIs ent generalement pour Grecs. II est tres souvent malaise de distinguer nettement parmi eux les veritahles Grecs de purs Aroru.nains, ce que l'auteur a tres hien releve. En pays serho·croates ils commenc.ent a fonder des ecoles grecques et a former des communautes eccIesiastiques grecques. L'nuteur s'est attache R recueillir une large documentation sur les iuttes entre Grecs et Serbes pour les ecoles et Ies eglises. En dehors de Ia documentation se rapportant a la vie materielle des Aroumains etablis sur Ie territoire de Ia Yougoslavie actuelle, I'auteur a reuni sur eux heaucoup d'observations d'ordre psychologique. En lisant son ouvrage nous arrivons it mieux comprendre Ia celebre comedie de Jovan Sterija Popovic, lui-meme d'origine aroumaine. Page 79 noU!; lisons l'inscription funeraire de Ia famille Popovi6i se trouvant dans Ie cimetiere de Vdac, inscription qui nous pennet de situer exactement Paction qui se e dans la comedie intituIee Kir lanja. 1) C'est done Ie petit milieu tsintsare de Vdac que J. S. Popovic avait en vue en retra~ant les deux types de sa commedie, Kir Jnnja et Kir Dima . Vantagonisme qui s'etalt produit maintes fois entre Serbes et T sintsRres grecomanes, fait que l'auteur a illustre avec beaucoup d'exemples, nous fait miem:: comprendre aussi Ia conception fondamentale de In comedie de Jovan Sterija. Kir Janja et Kir Dima representent ~n effet ce milieu tsintsare d' une petite bourgade de la Voj· \'odina tandis que Ie serviteur de Kir Janja est un Serhe de pure origine. Sa comedie est done basee sur l'antagonisme de deux races.:) L'auteur a, d'autre part, etahli Ie territoire d'oit provient. cette population. A Ia page 23 il a meme$donne une carte geographique indiquant les lieux de leur provenance.
1) Kir Jdnja (ou Jdnjo (cf. Ak. Rj., IV, 456, 458) correspond exactement
a
Ia
forme grecque moderne rt(ivVll~ = grec Iitteraire IwCtvVfJS. La palatale nasale nj pour n est en ordre, cf. fenjer pour q>avapt. La voyelle grecque finale ·i a ete rendue par a parce qU'elle etait confondue avec Ia terminaison serbo·croate ·i au datif de ]a declinaison sluga. ' ) L'auteur de ce compte·rendu prepare une etude detailIee sur Ia comedie en question.
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C'est, en somme, la Maced-onie occidentale grecque (cSunK~ MaKecSWVlU) et l'Epire. Ce fait IlOUS aide a comprendre la langue slave ridiculisee par Jovan Sterija. Le slave mneMonien que parle Kir Janja est caracterise tout particulierement par Ie age de e inaccentue en i. L 'ou"rage tres documente dont nous rendons c()mpte ici sert done, dan s ulle large mesure, de commentaire a l'intelligence de la commeJie de Jovan Sterija. La nouvelle edition de cet ouvrnge contient non seulement un expose tres detaille des Tl!sultats auxquels l'auteur est arrive dans ses recherches, rna is aussi la liste raite par ordre ~ Iphabetique des familie s tsintsares, ce qui est fort a louer. Le contrOle etant Iacilite par la, Ie livre a gagne en utilite. Quant a l'anthroponymie tsintsare, l'auteur a tres bien etabli quelques faits tres remarquables. It a raison de considerer ceUJC parmi les noms des familles tsintsares qui sont serbes des leur apparation panni les Serbes, comme une espece de mimicrie linguistiqu e leur permettant de s'adapter plus Iacilement au nou,·eau milieu ou il viennent s'etablir, mais ceUc mimicrie se fait dans une direction nettement determinee. Tis sla vise nt leurs noms toutes les fois qu'il s'agit de noms de Saints grecs que pOTtail quelqu' un de leurs anc~tTes. Des qu'un Serbe de nos jours porte un nom de famille tel que Dimitriievic, Anastasiievic, etc. ou bien Dimoulc, patronymique serbe tire du raecourci tsintsare Dimu (de Demetrois), il est indubitahlement d'origine lsintsare. Mais iIs ne traduisent pas, ou tres rarement, les sobriquets aroumains des differents types. Ainsi, par exemple, un des ressortissants de Ia famille Kapmar(u ) (a Novi Sad 1781, a Budapest 1774, II. Slavonski Br od, page 32, 57, 434), plo,·enant de Sipiska .en Epire, n'a ahandonne son nom aroumainl ) que tre tardivement en l'echangeant contr e Popovic. Naum Krnar, nom qui s'ecrit aussi Krnara 4 ) ou Knnara (page 256), originair e de Moschopole en Epire, compaqnon d'exil de Karadorde (en 1817 a Holin), n'est connn que sous ce nom de pure origine aroumaine. 5 ) Le livre de M. Popovic renferme, en outre, des informations tres utiles su r Ie nationalism,e des Tsintsares ainsi que sur leurs agglomerations actuelles se trouvant eparpilIees ~a el la dans la Serbie meridionale, notamment sur celI e de Kru~evo qui est In plus considerable. Comme on peut voir de ces remarques, I'expose qu'a donne M. Popovic du probleme tsintsare n'embrasse qu'une partie des sorts de ce peuple essentiell ement balknnique, comllle il est appete tres justement par l'auteur. L'objet de son etude, ce n'est que I'epoque de leur forma tio n spirituelle et materielle sous les deux derniers siecles de la domination ottomane: leur ~rrlkisatioll, leur activite comme commerlfants e t comme artisans et leur etablissement partiel dans les territoires de la Yougoslavie actuelle . Vautre activite que les Aroumains deployaient comme pAtres nomades, Ie territoire respectif ou ils llomadisaient, activil~ qui precedait de beaucoup de siecles celie qu'examine l'auteur, - Ie n omandisme etait, on Ie sait, la principale caracteristique de leur '"ie balkanique a l'epoque byzantine, - tout cela n'cst pas entre dans Ie cadre de ses recherches. 11 est bon que · l'a nteur a ain si limite Ie domaine de son etude. Seulement, il a dil tirer de In des consequences au slljet de la solution du grave problem e de leurs origines. La limite que s'est impose l'auteur ne permet pas de se prononce.r en quoi que ce soit sur In Megalovlachie des Byzantins (p. 55) ni de {aire des allusions nux rapports l.!.intsares avec les Grecs byzat1tins, r emarques que l'auteur donne inutilement dans son epilogue.
P. Skok
Zagreb
3) j(apmar, de capu mare, veut dire mot it mot »grosse tete«. 4) -a pour -u final est comme dans Drakula -de roum. draculu :.diable«. 6) 11 s'agit sans doute de carnar ... bouchen, mot aroumain conserve de nos joun en Albanie, d. Capidan, A rom ft n i, p. 145 et REW3 1706.
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Eine Geschichle der Juden in Salonihi. (Dr. I. 8. e mmanuel: Histoire des Israelites de Salonique I Paris, 1936). Trotz des grossangelegten Werkes von Rosanes (Geschic:hte der Juden in der TUrkei) sind Einzeluntersuchungen n otwendig. Die heriihrnte jiidische Gemeinde in Saloniki fand jetzl in eiDem Saloniker Kinde ihren vortreffli chen Historiker. DeT Verfasser, von Kindheit mil den Traditionen deT Gemeinde und der Stadt ii.berhaupt vertraut, hat zahlreiche Drucke und Handschriften erforscht, namentlich die Schiitze in Oxford, London Wld Paris und stiitzt sich vornehmlich auf die s. g. Responsen, rabbinische Gutachten. Diese sind eine historische QueUe par excellence, denn der Rabbiner eniihlt nur nebenbei iiher Ereignisse und Zustande, die Hauptsache ist ihm die Beantwortung der gestellten Frage. Die Responsen verdienen daher die stiirkste Beachtung. Sie sind eine Hauptquelle, wen" das arch ivalische "1aterial vernich tel wurde, wie es hei Saloniki der Fall war. I) Bcnii17.t wurden auch die In schriften des Judenfriedhofes, welche der Verfasser in einem hebraischen ' ·Verke verofff'ntlicbt hat.f ) Die wissenschaftlichen Ergebnisse sind auch Iiir die Geschichte der ludell in lugoslavien von Bedeutung. Denn die tiirkische Gesetzgebung war in allen Landern der Monarchic die gleiehe und auch die innere Verfassung der jiidischen Gemeinden war eine einheitliehe. Die Verordnungen der Saloniker Rabbiuer galteD in Beograd, Skoplje uDd sieherli eh aueh in anderen Gemeinden . So die Verordnung tiber die Hasaqa, em altes talmudisehes, den tiirkischen Verh8.ltnissen angetes Gesetl, wonach kein Jude irgendwelche, Rechte eines andern Juden (Immobilien oder Pachtung von Zollen) erwe rben durfle'). Beziiglich der Gemeindesteuer bildete Beograd nur in dem Punkte eine Ausnahme, dass auch der 'Zeitweise angesiedelte Jude die Steuer entrichten musste") Aus den Responsen erfahren WiI vieles liber die wirtsehaftliehen Beziehungen 'Zwischen Saloniki, einem Industrie- und Handelszentrum, und den jiidischen Gemeinden der jugoslavisehen Gebiete. ,.Die E roberung Beograds, Ungarns und eines Teils von Grieehenlaud durcll Solisman schuf ein grosses Hinterland und die Karawanen konnten die in S. gekauften Waaren naeh Sofia, Bukarest, Beograd und noeh weiter befordern (5. 11 2)« . Den Verkehr erleichterten die sephardischen Elemente, die Mnrranen, welehe na ch der Vertreibung der Juden aus Spanien (1492), aus Portugal und Neapel (1497) und aUs der Provence (1501 ) sieh in grosser Zahl in der Tiirkei ansiedelten. In Vened ig, Konstntinopel und wohl aueh in anderen Gemeinden Iebten Saloniker Juden a15 Vertreter der hoeh entwiekelten 'Vebindustrie.') Die reichen Mnrranen, deren Kapitalien in den liberseeisehen Kolonien engagiert waren, suehten fur ihre Erzeugnisse neue Markte un d diese fanden sie in wirtsehaftlieh Doeh nieht ausgeniitzten Gebieten .' ) Besonders abhangig von diesen Miirkten waren sie wahrcnrl des Krieges -zwischen der Turkei und Venedig. Die Rabbiner und Gemeit:tdevorsteher griffen durch ihre Deschliisse tief ins WirtschaCtsleben ein.') Die oben erwahnte Husaqa hatte den Zweck, die Konkurrenz auswschalten. In dieser Hinsieht ist das Responsum des Samuel di Medina (1508·89), H oien mispat 565 interessant. Die Gemeinde in BitoIj verordnete, dass die Saloni-
') Monatssehrift flir Gesehichte und WissensehaCt des Judentums, -zitiert MGWJ 1950. 521. 2) Gedole Sa]oniki ledoratam Tel-Aviv 1956. I) Vgl. die aufschlussreiehen Ausflihrungen S. 72 If. Der Begriff. . Mulki«. erwahnt bei Medina, Hosen mispat 222--3, 244, wird bei Emm. meht erkl iirt. Aueh ,.Mukatn« (ibid 227) ist nieht gam klar. Emm. 73, Note 62. - 4) S. 150, Note 276. - 8) Histoire de l'industrie des tissus des IsratHites de Salonique, Paris 1955 S. 20-5. Diese auf Responsen aufgebaute Stud.ie ist der allgemein en Gesehiehte beigedruckt. -;- ') Dona Gracia und Don J oseph Na'ssi, der Henog von Naxos, hatten in Beograd und Sarajevo eigene Vertretungen (226, Anm. 76). - ' ) Vgl. die rabbinisehe Verordnung gegen Wolleexport ins Ausland ; wer sieh nieht fngte , wurde mit dem Bann beIegt. Histoire des tissus ... 51 ff.
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ker Juden das Leder nieht in rohem Zustande kaufen diiIften , sie miisst.en es von Hanclwerkem in Bitolj bearbeiten lassen . Da aber die Tiirken weiterhin Rohl e_ der kaulen konDteD, beklagten sich die Juden aus S. bf"i Medina, dass diese Verordnung einen Ruin liir sie bedeute. Medina gibt ihnen Recht, betont aber, cl ass auch andere Gemeinden auf diese 'I\'eise die Konkurrenz schlagen. (Vgl. Jore dea 122). In Ho ~en mi ~pa t 445 hebt Medina hervor, dass S. cine jiidische Mehrheit hat, man dlirfe daher einem J uden aus Skoplje keine Hindernisse stellen , wenn er nach Saloniki ziehen will , denn in Skoplje sind die Nichtjuden in der Mehrheit. Auch in kultureller Hinsicht hestand ein Austausch zwischen den cinzelnen G emeinden . Der beriihmte Rabbiner Joseph ben Leh stammte aus Bitolj (Slang, Jevreji u Beogradu, 19), Salamon Hal(>vi aus S. kommt 1568 nach Skoplje (Emm. 189). Abraham Gascon treHen wir in Saloniki und in Beograd (ibid . 187).') In Skoplje verbrachten ihren Lebensabend Joseph Handali und der Lehrer Isaak Pardo (ibid . 285--6), di e grosste talmudische Antoritat, der Nachfolger Medinas, war ein e gewisse Zeit in Bitol; (ibid. 269)' ); Meir Angel, Gelehrter und Dichter, fun gierte in Konstan_ linopel, Sofia und zuleht in Beograd (Emm. 283, Slang, 21) ; Moses Alfalas, der Mitarbeiter Salomon Hakoh ens hielt Predigten in Saloniki, Sofia und in D ubr ovnik (Ragusa). Die Ueberri edlung in eine andere Stadt erfolgte oft aus wirtsehaftlichen GrUndell , so wegcn eines Konkurses (Medina , H olen mi~pat 346, von S. nach Sonja; N r. 227, die F1ncht aus Beograd), wegen Gemeind esteuer (aus S. na eh Skoptje und Bitolj, Emm. 145), schliesslich notigten Feuerli:atastrophen und Epidemien zum Verlassen der Gemeinde (Medina ibid. 349 j Abraham Blanko aus S. war wiihrend einer Epidemie eine gewisse Zeit in Stip). Naturlich, unter den Hafen , welche im Verkehr mit S. standen, hat Dubro"nik eine h ervorragende Rolle gespif?:lt. Di e Jud en aus Dubrovnik wandt en sich oft an Medina urn Entscheidung in religiosen Angelegenheiten. Interessant ist das Responsum 350, wo uns beriehtet wird, dass Juden dort nur kune Zeit weilen, und bloss wenige hingekommen sind. Es handelt sich urn die Giiltigkeit eines Testaments, das in Erwartung der VoUstreclrnng des T odesurteiles dikti ert wurd e. l &) D en Juden ging es in dec T iirkei verhaltnisma ssig gut. Sie mussten wohl sehr viele Steuern und Ahgahen entrichten (man schickte oft Delegationen n"a ch Konstatinopel, um eine Erleich terung der La sten 'ZU erwirken), man halte unter Naturkatastrophen 'ZU lei den . AbeT die ti..irkisehe Regierung for derte Handel, Industrie und Gewerhe und in di esen Fiichern konnten die ri..ihrigE'n Juden ihre Kralte voll entfalten. Ausserordentlich wichtig war hierbei die feste inn ere Ordnung, die VerIassung der Gemeind e, die Regel ung aller Angelegenheiten von oben, von den FUhrern der judischen Gemein de und den Rabbi ner~ . Ohne die Tatkraft der letzteren, welche mit ihrem Einflu ss in aIle Domanen des Lebens eingriIfen, es regelten, nach Moglichkeit die Schwachen vor den Uebergriffen der Starken schulz ten, hatten sieh die G emeinden kaum erhalten konnen. Freilich gab es F aktoren, gegen welche aIle Ma ssnahmen niehts niitzten. Erstens die Willkiir der Jan itscharen, die selhst der Rcgi erung viel Ztl sc1l1lIfen ma ehten, zweilens die Bestechlichheit der Richter (aller dings wandten sich die Juden nur sellen an tiirkische Richter, ihre Streitigkeiten entschied der Rabbiner), schliesslich die UnsicheTheit der Strassen. ' ) Ihm Ioigten im Amte Elia Arbaro nnd Ahron Aba jut. -.., Vgl. Grabinschrilten Nr. 277. - 10) Das Respon sum ist Ieider niehl datiert. Ein ~ enau es Datum haben wir in Nr. 63. Es ist dies ein Handelsvertrag vom 13 Seval 5336 14 Januar 1576 (das Datum des Tages ist falsch). Medina spr icht mit Vera.,chtung tiber Dubrovnik : Sie baben keinen Konig, ni chts ist bei ihnen hestiindig, ieh horte, dass sie jeden Monat einen FUhrer wahlen . Der im Mili eu des tiirkischen D espotismus aufgewachsene Medina konnte kein Verstan dnis haben liir die Freiheiten der Ragusaner Republik.
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Die let'Lteren gingen uber jugoslavische Gebiete. Eille Strasse, die beriihmte Via Egnatia, hatte DuraZ7:o zum Ausgangspunk t UD d fiihrte uher Ohrid , Bitolj und SalonilO nach Konstatinopel, die zweite umrasste die Str ecke Saloniki- Beograd und die ..dritte hatle die Richtung Sofija. So ist es verstan dl ich , dass die Serben und Bulgaren immer ein Interesse ftir den Hafen Salonjki bekundeten. Von Beograd ging man mit der Denau n ach Ofen . Die r abbin ischen Schriften geben uns diesbeztiglich ein ansehauliches Bild tiber die damaligen Verhaltnisse. Sie erwEihnen oft R aubiiber f iilJe und Morde auf den Strassen, die Karawanen wurden beraubt, die Rei senden erschlagen und die R abbiuer hatten die schwierige Frag e III entscheiden, ob die Frau eines Verschollenen wieder heiraten dUrfe. Vom J . 1547 haben wir das Zeugnis des Beograder. Rabbinats iiber den Mord an Juden , welehe "on Beograd nn ch Of ell fuh ren . n ) 1m Jahre 1564 liess der Kapi tan eines Schiffes 6 Juden umbringen, welche im Dienste Dona Gracias standen und von Beograd nach Vidin fnhren (Emm . 255, Anm. 121). Es seien noch einige Bemerkungen gestattet. Troll del' griindJichen Studien des Herrn Emmanuel gibt es noch unbehobenes Malerial ill den Responsen , 118 mentlich zur Rechts -un d Kultorgeschicht e. So ware uber das wichtige Zahlungsmittel, den Wechsel lettra di cambio genannt (E m. 56) et.was mehr zu berichten und geDauer sein Wesen t;U bestimmen .n ) Das gilt auch fur das D okurnent bern} Kauf einer Magd (Medina Ho~en mispat 88--9, 165), das nieht einma) erwlihnt wird. (Ueber »Kompromisso « vgl . Jore dea 11 2). Wi chtig sind die GeldverhEiltnisse ver schiedener Lander (ibid . 33, 142)_ N icht ohne Interesse sind fur uns technische Na _ men fUr Zoll und Zollhaus (ibid. 82, 429). Wirtschaftliche Nachrichten finden wir in Nr. 90 (Heringe gekau ft in Konstantinopel werden nur im Winter "e rkauft), uber Mord handelt Nr. 5 ; tiber Homosexualitiit ist in Jore dea 115 'Xu lesen; Eben haeser 125 berichtet iiber Gepflogenheiten heluglich deT Morgengabe,' vgl. daselbst 137, 167 tiber Sittlichkeit tiherhnupt. DeT Uebertritt von Juden zurn Islam verursacbte dem iudischen Geschaftspartner viel Schaden ( Ho ~en mi~pat 130, 359 ). Die Meeresver s iche ~ rungen baben nieht die Juden erfunden, denn bereits im r omi schen Hecht ist der Begriff ,.pecunia traiect.icia tC bekannt (ln sti tutionen des rom . Rech ts von Baron An:lrassy, kroatiseh 226). Die Stoffe AI Quimin scheinen nach Medina Hoien miipat 147 nicht aus Saloniki zu sein (ander s Histoire de tissus.... 118). Auch nichtoffizielle Rabbiner waren von den Steuern befr eit (ibid. 156), Em~. 136 sprich t nor von rabbins officiels. 1m Kapitel uber die Ma rranen hat ten die Ar beiten von Asaf/') Roth U ) und ZimmelsU ) erwahnt werden sollen. 1m ersten Band wird die Geschichte der Gemeinde von den iiltesten Zeiten (die Gemeinde besuchte der Apostel Paulus) bis zum Jahre 1640 fortgefiihrt, zn einer Zeit als sich die erst.en Zeichen 'des Verfalls zeigen. Dem Erscheinen des lwei ten Bandes dieses bedeutenden W erkes sehen wir mit Spannung entgegen. Dr. David Ginsbe,.g
Bjelovar (z. Z. London)
II) Medina, Eben haeser 44. Ausser dem Richter M oses ben Nachman ( S lan~ , 142) zeichnen hier noch die Richter Iehuda ben Davi d nod David bar David . Somit ist die Liste von Slang zu erganzen. Auch fehlt in dieser List e der Ri chter (dajan) R . Abraham ben Chananja, bei Mo§e Benvenisti im Werke Pne Mo~e II 27 erwahnt. Ein interessanter FaU, welcher BeoArad mit Vidin verbindet, ist angefiihrt bei l\1ose Trani (genannt Mabit) ; s. Rosanes-Festschrift, Sofia 1933, 63. Uber Uskoken spricht Medina H o§en mi~pat 395. - 12) Dieser Wechsel war Un XVI. Jhdt. bei den Juden in Gebrauch . Zum Ursprung desselben vgl. F. Bau er, Die Juden im Cristlichen Spanien, Berlin 1929 I. 1063, Anm . 9 und VV. Sombart, die Juden und das Wirtschaftsleben, 1911, 66 . - ~ Jerusalem 1932. - It) London 1951. - ~r Berlin 1932.
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Chronique Scientifique De I'utilite d'un theatre enfantin interbalkanique I) (Communlc.tlon) I La corruption des moeurs que nOllS remarquons de notre temps nous a amene rechercher la cause dans cette sair du gain et de Pexploitation a tout prix qui caracterise notre epoque. Si nOliS devions prouver ce que nous avan~ons nous n'aunans qu'it reporter ce qu'on en tend dire it tout Ie mande en loute occasion, Ies evenements que nou s voyons se deroul er sous nos propres yeux et ceux que n ous a pprennent la lecture des journaux qui pullulent de faits divers adieux et immoraux:. Or In recherche illicite du gain dans ses dernieres annees s'est touruee opiniAtr e~ ment contre l'enfance qu'cHe empoisonne par des public~tions scandnleuses et par del spectacles peu propres ~ a deveiopper les bons germes.
a en
') E n date du 6 Fevrier 1935, I'Institut International de Cooperation lntellectuelle de Paris (S. d. N.), adressnit a Mme Londos-Dimitrncopoulos la letre de felicitation suivnnte: lt Madame, Ie Secr etariat de la Societe des Nation s me comllnique votre lettre du 20 Decemhre 1934 ainsi que volre brochure sur Ie theatr e enfantin . Nous avons pris connaissance et de vos lignes et de votre etude avec Ie plus vif inten!!t et nous tenons a dre nos voeux ~e succes it ceux que Ie Secr etaria t de la Societe des Nations vons a adresses Ie 4 Janvier dernier. Veuillez agreer etc. (signe) : H. BOllnet. L'eminent . professeur de pedagogie, M . N. Exar choponlos, ancien recteur de I'Universite d'Athenes ct membre de l'Academie, parlant du theAtre enfantin au cerc1e litteraire . Parnassost( a app recie l'oeuvre de Mme Fr. Londos-Dimitracopoulos de Ia maniere suivante: . Mme Dimitracopoulos a ete la premiere chez. nous it se rendre compte de ·l'imporlance de In creation d'un theAtr e enfantin et plus que tout autre elle etait indiquee pour entreprendre lIDe oeuvre pareille. Vll qU'ell e concen tre en elle toutes les qualites r equises. Institutrice di stinguee, ayant etudie de pres PAm e enfantine pendant de longues Dnnees en sa qualite de fon t tionnaire de l'in struction puhlique, on peut dire qu'elle a penetre it fond In nature de nos enfants et qu'elle en connatt les besoins Russi hien que ce qui provoque Pinterl!t du jeune Age. E lle est remplie du plus heau z.ele pour I'oeuvre d'education de In generation qui s'eleve. Douce pour la musique, Ie chant et Part de la scene, eUe est surtout un ecrivain remarquable, ce qui nous est prouve par l'abon dan ce de ses oeuvres, la perfection de son st'yle et leur contenu didactiquec. lt Il serait souhaitahl e que Peffort qui fI donne de si bons fruits a Athenes fOt etendu aux autres villes et provinces de la Grece. M. Th. Tourkovflssilis, m.ini stre de I'Instru ction publique et des Religions de 18 Grece a adresse la lettre suh'ante a Mme Londos (en date du 9 mni 1933): ltAyant en vue votre effort pour la creation d' une Scene Enfantine, Ie grand service que celle-cj a rendu et continue a rendre pour Ie divertissement des petits enfants, ainsi que la contrnhution avantageuse de la Scene EnfaJltine a i 'education des enfant ~recs nous vous exprimons n otre sa tisfaction pour Poeuvre qu e vous avez realisee et que vous n'aveoz cesse de continuert( .
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La vie intellectuelle et morale de Phomme depend en grande partie de la solidite des bases sur lesquelles elle doit s'elever, bases qui doivent etre jetees depuis In premiere enCance. Tout bon pedagogue sait qu 'en pedagogie 011 dispose principalement de deux moyens tTes effi caces pour atteindre Ie but qu'on se propose, ce sont: la suggestioc. et l'exemple, quoique In suggestion appartienne plutOt aux moyens de l'enseignement. Mais comme pedagogie et enseignement visent souvent Ie meme but, nous croyons ~tre en droit d'urur la suggestion a l'exemple. Chacun sait qU'en parlnnt de suggestion on entend la conception directe d'une chose par les sens, et In dite suggestion, de sa nature exerce l'influence qu'on sait sur I'esprit humain en general et sur celui des enfant s en particulier. C'est pourquoi J. J. Rousseau voulant demontrer a Emile les consequences du vol se sert du age d'u n voleur dans les fers, et combine clroitement ainsi l'influence de la suggestion a celle de l'exemple. Mais com me, en se servant de l'exempl e et de la relative suggestion, on devrnit disposer de maitres d'une capacite et d'une promp titude d'esprit exctionneIles, c'est pour cela que je souligne que la pedagogie et l'enseignement ne son t pas seulement de~ sciences des plus difficiles, sciences qui offrent continuellement de nouveaux problt~mes, mais des arts des plus delicah et des plus compliques. Le vrai pedagogue peut etre compare it un nouveau Pygmalion, car entre ses mains PAme en fan tine se degage de SOil enveloppe pour prendre Ia forme qu'il plait a l'artiste de lui donner. Ces arts, en sus de l'exemple et de la suggestion, emploient aussi les donnees de Ia logique et de In psychologie. Vapplication de ce qui precede se t-rouve dans Ie systeme pedagogique, dit »theAtr e enfantin« que nous avons cree et. qui fonctionne it Athenes (Grece) depuis l'nnnee 1931. Que }-,ersonne ne frorlce Ies sourcils a ce mot de theatre, qui d'ord inaire e pour synonyme d'immoralite : Le theatre n'est immoral que lorsque Ie contenu de la piece est immoral et ceux qui la jouent sont des ~tres vicieux, mais quand la piece est d'un contenu eleve on peut la com parer a un autel OU brule l'ensens de Ia vertu. Chez taus Ies peuples a l'origine Ie thetltre revet un caractere sacre et pour nous borner it un seul exemple Ie plus caracteristique, chez Ies Grecs Ie culte de D ionysos a donn e naissance a la tragedie. A leur tour Basile Ie Grand et Jean ChrY!lostome, au IV-e sieele de notre ere ont eu en vue, en redigeant l'ofice divin, In representation symbolique du mystere de Jesus et de sa mort sur la croix. 115 se sont servis de coulisses, d'un avant-scene, de choeurs. D'autre part, it la meme epoque Gregoire de Nazianze n'a pas hesite a ecrire une piece de theatre sur la ion, piece qui est consideree dans son originalite comme chef-d 'oeuvre du genre. Et nous voila revenus a notre sujet: Nous avons pense que faute d'un programme pedagogique extra-scolaire, pour empecher les enfants de suivre des spectacl es et des auditions qui ne sont pas pour leur age, qu'il CaliRit creer un theatre ou, grace a la qualite des oeuvres representees, on put contre.balancer les mauvaises influences du dehors et inculquer daps l'lune enIantine Ies principes de la faroille, Ie respect de Ia religion, l'nmour de In patrie et l'idee de fmternite universelle sans laquell e on ne saurait atteindre au renouveau d'une paix durable entre Ies peuples. Ce theatre se propose de developper chez l'enfant ses connaissances 1 pour mieux Ies adapter aux exigeances de la vie, de Caire eelore les talents, et de distinguer Ies mieux doues pour lei mettre sur la bonne voie et en faire les artistes, Ies ecrivains et ml!me les penseurs de demain . Mais pour obteni r ce resultst il faut que les pieces traitent de Ia vie familiale, sociaIe, psychoIogique de l'enCant et rien que de cela. Or, en voila les raisons : Pour que tout enseignement porte ses fruits, il est necessaire que cette enseignement s'adapte it des idees analogues anterieures, idees deposee~ dans Ie sub-conscient. Dans queUes conditions cependant les connaissances nouvelles peuvent-elles s'ajouter aux anciennes? Gela ne Cait de doute lorsqu'elles sont de ml!me nature
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et du Diveau de l'intelligence de l'enfant, car alors seulement les connaissances nouvelles peuvent s'enchainer logiquement IlUX anciennes et constituer un seu} tout. l\'lais en vue de ce resultat DOS maitres d'ecole aussi bien que nos elhes doiven t se liVTer 8. des efforts surhumains, ml!me s'ils disposent d' un materiel et de moyens irrrochablFs. L 'apport nouveau sous forme de specL':lcle reveille dan s la memoire Jes anci ennes images et les idees acquises et I'assimilation se fait dans les condi ti ons les plus favorables grAce it la fa~on dont les matieres sont presentc(>s, malieres qui deviennent I'apanage absolu de l'enfant. C'est pour cela que Ie sujet des pieces de theatre que nous avons en rue doit etre tire de la vie enfantine qui , par ailleurs, est inepuisable. C'est 'sur ce terrain qu 'il faut pla cer Ia force constructive du theAtre qui , sous les yew: de Penfant, fait er une {orue de per.;onnages parlant, agissant, vivant d'une vie semblable a la sienne, modeles dont la beaute morale doit peu a pen l'influencer. N'ouhlions pas que l 'Ame en fan tine n'est pas un bourgeon qui donne immedifltement une rose parfumee ou un lis d'eclatante blancheur. C'est cependal1t un bourgeoll qui , en se dcveloppant, reserve des surprises bonnes ou mauvaiscs, cl il Hrrive /lUX pedagogues les plus con. sommes de se demander parCoi s it (JUoi peuvcnt bien leur scrvir leurs recherches et leur experience s'ils ne sont encore pan'enus a se former une methode nette et infaillible, applicables it. tous les cas. II y a parCo is dans l'§me de l'enfant des dispositions et des tendances innees contre lesquelJes l'education doil entrer en Iutte. Nous savons tOllS que les exemples les plus nobles, exposees lheoriquement it I'enfant, m~me en ettant les con dition s Ies plus favorables, laissenl une impression faible et h emere sur son esprit. D'aill eurs, l'enfant rcagit instinctivement contre tout expose theorique de Ia mamIe, et il considere en cnnemi celui qui, par ses couseils, tache de Ie moraiiser, de mettre un [rein it l'epanonissement libre de ses tClldances el de ses dCsirs. II est impatient de In tyrannie que les g.·n ndes personnes semblent exerr~!, sur lui en Ie grondant ou en Ie conseillant, et, pour prouver sa liberte, lorsqu'on a cesse de Ie surveiller, il fa it tout Ie contraire de ce qu'on lui a nppris. Le theatre pedngogique cuitive, en outre, l'ensemble de sentimen ts et cxerce une influence heureuse sur Ia vie morale de I'en fant en exploitant les deux sentiments cardinaux, de la joie et de In doweur. Les suggestions gaies ou tristes transmises par Ie vehicule du thetltre et assimilees it celles que Penfant a deja re~ues donnent des impressions fortes et ineffa~ab le s en raison de leur nature m(!me. L'enfant qui \'Oit traine sur les planches Ie mellteur, Ie gourmand, Ie fourbe , Ie blasphemateur, etc. rit, gesticule, pousse des cris, se le\'e et se rassied , tout en approuvant Ie chfttiment qui lui cchoit. D'autre part, en assistant a Ia recompense de la vertu, il se rejoujt du triomphe qu'elle remporte sur Ie vice. Quel meilleur resultat peut done se proposer la pedagogic et queUe autre voie, plus directe, plus sure, plus cour te peut-eUe suivre pour nrriver it son but ? Aucune. 11 est naturel que Ies pre· dispositions au mal subissent l'influence morale environnante et qu'elles s'cmoussent. En ce qui concerne la vigueur et In duree.des impress ions enfantines, nous renvoyo ns notre lecteur a. sa propre experien ce: Chacun de nOllS en ce moment peut se repres~nter dans son esprit une longue suite d'evenements, qui Pont frappe pendant l'enfance, tandis que nous De serions peut-~tre pas a m~me de nous souvenir de choses tres recentes. Toute impression agreable et re;ouissante stimule I'esp rit et l'aide it form er des refl exions et des jugements du_rables. Or, sans que nou s ayons Pintention de rabaisser Ie r61e des pieces serieuses sur la formation du carnctere, on peut dire que les pieces gaies exel'cent une influence plus immediate et plus durnble. Vinteret et l'attention que Ie mllitre a tant de peine a reveiller chez ses eleves et sans lesquels, toute£ois, ses efforts restent steriles, naissent spon tanement au theAtre, surtout lorsqu'on y represente une piece gaie, car alors Pa ction combinee de I'intthet et de l'attention se transforme en une euriosite extrl!me. Cette curiosite fait merveilles. En outre, it est connu
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que, pour graver une impression ou une idee dans I'esprit, Ie mieux c'est de s'y arreter souvent; or, nous nous att..udollS plu s volontiers sur nos souvenirs ga'ls et cette insistance de la pen see sur un meme objet contrihue a rendre sa representat ion ine(fa~able. La memoire anssi s' exerce par l'assimilation rapide d'idees nouv elles ella comparaison inlerieure a vec celles qU'elle a deja re~ues et cel exercice, malgre sa complexitk, n'h'ige pas Ie moindre effort de la part de l'enIant. Ainsi Ie theAtre enfantin rem porte un nouveau succi~s en ce qui concerne la memoire, contrairement a l'ecole traditionnelle qui exige des efforts repetes et fastidielL,{ de In part de I' e](~ve. M~me r esultat se produit par les pieces a con tenu serieux, mais dans une mesure inIerieure. Et voila la cause. D 'instinct., l'ame huma ine repugne aux impressions tristes et l'esprit cvite, autant que possible, de se les rappeler et nou s savons bien quel grand r61e jone Ie retour frequent d'un Iait ou d'une idee dans I'esprit eL com bien il contribue a consolider les noti ons qu'il renIerme. 11 est aussi plus fa cile de Iaire comprendre aux enfa n ts la responsabilite d'un personnage par Ie comique car la confusio n dn mechant que nou s voulons corriger se Iait presque automatiquement. I.e ridicule est ridi cule en soi et la punition qu'il merite est evident e puur lout Ie monde, it plus forte raison pour l'enfant, dont Ie jugement s'exerce sans peine et sans avoi l' besoin de er par les stades successifs du raisonnement. II est evident que par cett.e voie on ne fatigue pas Ie jugement en formation de l'enfant, comme cela arrive par les cffets dramatiques; parce qu'en regIe ge nerale les caracteres sont plu s compliques dan s Ie drame. Venfant comprend avec peine la responsabilite qui derive de l'activite de chaque personnage, responsabilite sur la base de laquelle Ie dit personnage est puni au recompense. II reste froid au denoiiment parce qu'i! n'a pas pu suivre les disCllssions qui ont eu lieu sur la scene. Les enfants sont rendus i:t une h·Op grande tension inteIlectuelle pour H r e it meme de tirer une conclusion, que leur esprit ne sanrait encore leur fournir. IVYalgre cela il ne faut pas exc1ure totalement les i mpres sions tristes parce qu'elles ennoblissent l'ilme de l'enfant, polissent son caractere, accroissent sa sensibilite et Ie rendent mieux apte a comprendre et a compatir les soufs d 'autrui. Et nous voila revenus a ce que nons disions: Le theAtre adapt.e a Ia pedagogie doit presenter une gradation soignee dans Ie choix des pieces, gradation cor_ respondant a I'evolution intcllectuelle de l'enIant: soit pour Ies tous petits, nne grande rlose de comique et line quantite minime de serieux, soit pour les enfants d'Age moyen Ime dose egale de comique et de serieux, soit ponr les adolescents une dose consider able de serieux sans negliger tout a fait Ie comique. Le genre serienx, dont nous parIon s, se rapproche du dramatique et n'a aucun rapport avec la tragedie qu'il faut exc1ure absolument comme exeTl;ant une action nHaste sur Ie systeme nervelU. Voila toutes les distinctions que IlOUS avions a faire au sujet du comique et du serieux. Un element psychologique quj s' oppose a Paction de I'enseignement et de l'education, c'esl l'imagination. Chacun sait que l'en£ance est l'Age de l'imagimition. Venfant vit la plupart du temps das un monde imaginaire qu'il s'est forge lui-m~mc. Le mensonge qui, si ce n'est toujours, monte souvent it. ~es levres, les fausses nouvelles qu'il debite a toute heure el en toute occasion, Ies crnintes qu'il eprouve sans raison, ses jeux surtout, sont la preuve de ce que nous avan~ons. Le theatre enfantin circonscrit cette tendance de l'imngination dans Ie ca dre de la realite par la representation des scenes de Ia vie quotidienne. Toute representation fabuleuse doit etre severement proscrite du theAtre enfantin comme dC"eloppant a l'exces ce mauvais element psychique qui domine dans Ie jeune Age. Le theatre enfantin suppose une ecole vivante en' compa rai son de celle qui existe et demande logiquement des eleves qui incarnent les diIferents personnages. Les en-
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Cants spectateurs s'enseignent mieux seuJ em ent quand ce sont des enfants qui jouent sur la scene et qui hUtment, ridi culisent, f1etri ssent les differents decauts ou exaltent Is vertu; et cela parce que les petits spectateurs realisent en eux-mtmes ce qui se e sur In scene bien mi eux qu' il s ne feraient si la piece etait jouee par des acteurs de profession ou des amateurs quelconques. C'estla nature mem e qui sembl e l'exiger. Les enfants s'enseignent mielLx par leurs prop res camarades et comme preuve ils n'ont rien de plus naturel que de les imiter dans ce qu'ils font. li s mi"ent moins volontiers les exemples des grandes personnes. P ar ce systeme on cultive aussi Ie libre arbitre des enfants sans s'engager cepenclant dans la voie dangereuse d'une liberte sans contr6le, liberte appeJee a tort civilisation . Nous avons, en outre, la certitude que Ie theatre enfant in exercera avec Ie temps une influence heureuse sur Ie thea tre traditi on nel. Ayant ameliore la moralite des acteuTS, ceux-ci ch oisiront sans donte des pieces plus saines et, il va sans di re, ]a mo_ ralite publique en profitern. Nous appelons pa rticuliel'ement I'attentioll sur Ie fait que Ie theatre enfantin cultive en m eme temps la memoir e et Ie jugement malgre I'opinion courante des psychologues qui pretendent au con traire que l'un se developpe au detriment de Pautre. La raison s'exerce tou t au ssi pui ssamment car, pour interpreter et ml!me pour comprendre un r ole de carnctere souyent oppose au n6tre nOllS sommes obliges d'exercer notre sens critique, ce que les enfants font sans peine et ml!me avec plaisir, gdce a l'in terl!t qu'ils prennent n Pac tion.
II. La scene enfanline L e theAtre en fanti n Sa llS Ie titre »)la scene enfantine«, que j'a i (onde it Athenes il y a deja sept ans, basee sur des donnees scientifiques, a un but didactique, pedagogique, fa milial , social et, par consequent, national. Sur celte scene ont ete jou6es jusqu'a. present nile cinquanlaine de pieces, comedies, drames, comedies et drames Illusicaux, jeux accompagnes de musique, ces derniers destines a clinger les recreations. Ces pieces ont 6te toutes ecrites et enseignees gratu itement par moi-meJl1e 3. des eilhes des ecoles pri\'ces ct de I'Etat . Ces pieces se proposent d'exhalter Ie sentiment national chez nos enfants, tandis que d'a utre part eIl es cultivent en eux l'idee de la paix et de la fraternite universelles; elles ont pour but de leur inspi rer la reconnaissance enyers tous ceux qui leur rendent service et surtout ellvers Ies heros qu i ont tout sacrifie, meme l eur propre vie, sur Pautel d'une patrie Iibre et gran de. A l'enseignement des pieces ci-dessus f ai cru bon d'a jouter celui des dames c1assiques et de In musiquc choral e, non seulement parce que Ies enfants, comme les g randes personnes, ont besoin de delassement, mais parce que je crois que PAm e ell fantine qui a subi une culture artistique soignee est plus portee a la f1oraison t.otale des tresors moraux qui existent en ell e a l'etat latent. J 'ai deja pu constaler une ' amelioration dans les moerns de mes petits eleves quant a lerns sentiments familialLx, rcli gieux, patriotiqu es. L es rapport s entre elLX sont frnternels; ils ant du penchant a s'en tr'aider; l'ingratitude est comme bannie et on la considerc presque comme un cr ime ; ils evitent la societe des enfa nts dissipes, menteurs, moqueurs, impu dents, gourmands, va niteux, blasphemateurs. La cruaute si habituelle a leur Age tend a disparaitre, i1s ont en general plus de politesse dans . les r apports sociaux ; iTs sont plus facilement desarmes par Ie r epe ntir des mechants. »Le chant de la Pa i:o.: « est celui qu'ils preferent chanter et qll'ils apprennent a leurs compagnons d'ecolej ce chant est actuellement con nu de presque toute In jeul1l1esse helleniql1e. Sous Ie Ta!lport didactique j'en suis arnvee alLX conclusions sui "antes et j'appelle une fois de plus l'attention du lecteur Sllr ce point capital : La psychologic trnditionnelle nous enseigne que In memoire et Ie jugement ne sauraient coexister dan s une forte
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mesure pendant l'enrance, mais Pune se developpe au detriment de l'autre. Ce principe ne s'appJique pas, d'apres les observations que j'ai eu lieu de faire pendant sept ans de suite sur les pensionnaires de man theatre qui a nt remarquablement augmente de memoir e et de jugement, au poin t d'apprendre par coeur cinquante programmes differents de la duree d'em'iron deux heures et demies chacun , sans avoir hesoin de l'aide du souffleur, ce qui prouve justemen t leur memoire, et en donnant toutes les nuances des caracteres qu' ils son t appeles it interpreter, ce qui prouve la force de leur jugement. En outre, ils sont en elat de presenter des conI positions parfaites qu ant aux regtes de 1'art d'ecrire e\ il s'est trouve qu'une de mes eleves ecrit des contes publies pa r les journaux d'Athenes malgre son jeune age, puisqu'elle u'a que 16 aus. Un eleve semble avoir Ie talent de la com position musicale it un haut deg re et une fillette de 4 aus e1 Y2 est douee pour la rnim ique. Je e sous si lence d'autres sujets presque aussi remarquables. Le 95.% de m es pensionnaires ant les m eilleurs points a l'ecole et il n'est pa s r are qu'j!s obti enn ent des bourses d'etudes. De ce qui precede on peut deduire que Ie theatre pedagogique enfalltin peut donner d' un ciHe Ie delassemellt intellectuel et de l'autre apporte Ie developpement de l'Amc cl de l'espri l - education morale et education nationale. J 'ai f onde Ie theatre enfantin en Grece apres vingt aus d'etudes et de recherches et apres avoir ecrit ciuq volumes contenant en tout une cinquantaine de pieces de the{itre,
III P aralh?lement aux avantages que chaque peuple en particulier peut attendre d'un theatre enfantin scien tificfUemellt organise et fonctiOllna nt de la maniere qu' iJ est dit, je croi s utile de faire ressortir Ie r ole non moins considerable qu' il peut avoir sur les rappo rts mutuels des l'euples halkaniques: rapports politiques et commerciaux, mais quelle que soit leur nature, rapports pacifiques ou joue Ie secoUTS mutuel et l'idee d'etroite solidarite. II serait a souhaiter que chez tous les peuples des Balkans fussent fondes de pareils theatres enfantins obeissant tou s aux memes directives scrupuleusement ap. pliquees et reposant sur Ie principe essentiel qu'il faut inculquer a la jeunesse, soit gar~ons ou fille s, sans distinction de sexe, l'opinion que les peuples des Balkans ne doivent pas se considerer comme etrangers les uns aux autres, ni, a plus forte raison, comme ennemis les uns des autres, mais au conlra ir e COillme uile grande famille unie par des liens de fraternelle ami tie. II faut que les enfants saehent de bonne heure que chaque peuple, pris en soi, n'est tout au plus qu 'un monacle sans grande resistance et qU'abandonne a ses propres forces, il court de grands r isques s'il subit Ie choe d' un elmemi puissant; que, d'autre part, tout peuple ayant des droits ~gaux a la Eberte il resulte que c'est it. juste titre l(U'il appeHe Ie respect de ces droits, ca r comme chacun aime sa propre patrie et souhaite de la voir prosperer, ainsi en est-il de ses voisins qui ne peuvent avoir que des tentiments analogues. Lorsque nous aurons reussi a inculquer ces simples veri tes dans les jeunes esprits, alors on vena naitre spontancment Ie secours mutuel et la solidarite entre nations. Don c, que tout ecrivain balkanique, inspire par I'eclat sacre du flambeau d' Olympie qui naguere traversait son pays et lui ~Hait solennellement remis au age, engage son activite future dans cette noble voie! Qu' il ait toujours present a I'esprit que Ia civilisation d' Olympie n 'a pas He fecondee par des cadavres epars et des ossemenls blanchi s; que l'Olivier sauvage d'Atlis n'a the arrose ni de sang ni des larmes du desespoir et que Pune et l'autre ont ombrage de leurs branches l'antel immacule de l'Ideal , Pautel sublime de la Paix et de la Civilisation.
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II Y a six ans, lorsque se deploya dans Ie monde diplomati que d'£urope I'intense mouvement pacifique que Pon sai t en Cavcur de la paix et des moyens prntiques de I'assurer dans Pavenir, aynnt suivi les debats avec Ie vif interH qu'ils mentaient que chnque particu1ier leur temoignAt, a mon avi s j'ecrivis line piece de theAtre sur celle question capitale et je I'int.itulais »L e Chant de In Pai x«, piece qui fut envoyee .Ii M-r Ie Secretaire General de 10 S. D . N. Sir Eric Drummond a,'cc un m emoire Ul!S etendu Oll je faisais ressortir qu e tous les efforts des peuples pacifiques doivent se porter sur la jeunesse eduquee convenablement depuis la plus tendre en fanc e. Mon en voi me valut les feli citation de la S. D . N., quant a mon activite, par une lettTe m'annon\-ant qu'il avail ete depose alL,( archives du Secretariat General pour Hre consuite par les intcresses (N! 5 c/270 14/300). Encouragee par cet ccnt je me mis en devoir de poursuivre mon experience et je creais Ie thetltr e enfantin, soit la »Scene enfan tine« comme je Ie nommais, auquel j'appliquais l'ensemble de mes idees et de mes theories. Je souhaite que les E tats Balkaniques stimul ent Ie naturel amou r propre et Ie zele de leurs ecrivains of in de mieux cimenter I'oeuvre de Paix si heureusement commencee et qu'ils daignent considerer cette modeste idee que je jette d' un Theatre Enfantin Interbalkanique. En effet iI serait l'annonce d' un Iendemain pr ometteur OU les Etats trou vera ient leur securite m oin s dans les traites et les conventions que dans l'nmour que chacun n ourri t pour sa propre pntrie et Ie respect qui doit en decouler pour cell e des autres. Athimes
Euphrosrne L ondos-Dimitracopoulos
Les Aroumains Extralt de mon IIvr. - 0 Cinear lm . .. (2- 'dit.) Seogrild 1937 Que faut-il entendre au juste par Ie mot aroumain? La reponse a donner n'es t pas bien simple. L ' Aroumain est d'orib';ne il1yrienne, thTace, raremeut slave, de langue romaue, de religion orthodoxe, de cu lture grecque du moins dan s les villes, de profession pasteur, com mer\-ant ou artisan. Tout Ie reste: son n OIll , son nom de famille, son patriotisme, sa nationalite, de tout cela r ien n 'est determ ine. L a caracter istique la plus sailla nte de l'Arownain, c'es t I'imprecision. Les Aroumains, dans les temps modernes, descend ent de Hristifor 2efarovic, ce meme Hristifor Ze farovic, sujet lure, qui ecrivit et ilIustra notre premier li vre moderne imprim e: »le zoographe general illyrico-mcien ». II etait o'riginaire de D ojran, mais avec un e forte dose d'aUa ch es grecoromanes, »presque un Yongoslave grccise «, qui »n'est jamais nrri,'e 1:1 savoir Ie slave d'eglise, IIi notre langue nl Ie russe«, mais il .ecri vait soit en grec, soit en se servant d'un curieux melange de neol ogismes Jivresques et de nos diIfercnts diaJectes meridionaux. II signait: _Ie gardicn du peuple bulgare_ au bien »Ie bulgare Zefarovc (ou Zefarovic), il a ecrit son testament en grec et 1'0. signe en grec Hristo foros Zefar ! Pa r sa profession c'est Ie prototype de I'Ar otunain : il peignait en couleurs, il gravnit des livres et des icOnes, il fa isait Ie commerce des lines, des objets d'eglise, des cha subles et. des an timinses, de Vienne a Bucaresl. E n 1741-42 il grava Saint Theodore Strati late et Theodore Th~ro n e avec les med aillons des saints les plus populaires de ceUe region : Constantin et Helena , Demetrius et d'autres. A Ia m~me epoque, il gra va, a la commande de quelques commer\-ants arouma i.ns de Moskopolje, Ie saint serbe J ovan-Vladimir, entoure de medailIons representant Jes
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villes de Moskopolje, Elbasan et graphie, c'etait Ie premier livre .ppartenait done aux Grecs, aux et aux Roumains.') Un de ses d' Au lriche.
Bent. Un peu plus Mt it avait publie Ia Stemaioimprime de la Iitterature serbe contemporaine. n 5erbes, aux Bulgares, aux Albanais, aux Aroumaim. proches parents app8Ttenait meme a I ~ noblesse
* II est injuste et inexnct de croire en depit meme de certains intellectueIs arOllmains - que Ie sentiment national est faible chez les Aroumains, et qu'ils restent commer~ants meme quand il s'agit de patriotisme. D'slltres pellp les commer~ants tels que les Juifs, les Armeni el1s et les Grecs, commer~ants plus anciens et meilleurs que les Aroumains, u'onl pas Ie sentiment national bien de\'eloppe. Les Juifs sont tTes souvent de nationalite double, mais en realite, c'est I'adaptation au groupe dans lequel ils vivent. lis etaient Juifs et Ie sont toujours Testes. L eur nationalisme, rn eme s' ils ont oublie In langue, elnit tres solidement cimente par la religion, une grand e culture et un e magnifique . Or on snit que les Armeniens et les Grccs abandonnent difficil ement leurs idees nntionales. 5i Pan veut bien com pr endre Ie sentiment patriotique des Aroumnins il faut se rememorer certai ns ep isodes de leur existen ce . Avan t In conquHe de In presqu'ile balkaniq ue par les Roma ins, les Illyriens, les Thraces et les Grecs hab ltaient ce territoire . Les Bomains ont TI!ussi it im poser leur langue, leur culture et leur nom aux peuples soumis. Les Thra ces et les lllyriens se sont adaptes presque compH~temen t a la langue latine, a Ja culture et au n om romains. Ces Illyrien s et ces Thraces latinises, ce sont les Aroumains. Mnis cet.te romanisation n'etait en somme que cultu relJe. Les croisements entre vainqueurs et vaincus elaient minimes. L'arrivee des Yougoslaves a ete un facle ur decisif dans la destinee des Arouma ins. A ce moment-Ii:! dans Ie Nord de la presqu' Ue balkaniql.le la population, pas tres densc, etait presque t"xclusivement composee de R omans. Cette population rOUlane alia se r efugier dans les hautes montagnes des l'appar ition des 5la,'es qui Haient bien plus nombreux qu 'eux. De cette maniere leur corps ethnique etait brise, et repousses dans les montagnes, il s eurent desonnais une position insula ire. Ains. il ne resta plu s de tout e cette grande elendue d e terre peupJee d'habi tan ts fa langue romanI", que quelques oasis dissemines. Le sort de celte population romane etait tranche. Leur assimilation ne fut plus qu'une question de temps. Gomme nous venons de Ie voir, cellI" population romanI", dont les Aroumains Iont partie, n 'ava il pas de vie politique propre, alII" n 'avait pas d'etat et par consequent elle ne se croyai t chargee d'aucune mi ssion speciale. EDCin Ia profession de ces gens joue egalement un rOle tres important dans ceUe question. n s gagnaient leur pain hors de leur patrie et n'avaient pas d'idees communes prof on dement ancrees. Commer~ants pour la plupnrt, ceux qui n 'etaien t pas gnk ises purent tres fa cilem ent prendre la nationalite de n 'imp~rte quel groupe ethnique des Balkans, surtout s'il5 Haient de rn~m e religion. Ce sonl les causes premieres de la disparition des Aroumains. Ce processus a de. commencer tres tM. Ainsi certaines famille~ aroumai nes ont donn e de grands hommes it differents g roupes ethniques de In presqu'ile balkanique comme par exemplI" les Botsaris - Bocar ie - BOlariu.!) E nsuite, njoulons un autre argument de grande importance. Parmi la population chretienne de la presqu'ile billanique il s'est fonne nne certaine soli darite ') En 1400, Arta fut prjs par un certai n Von.ko, que Ia chronique de Comnime et Procles nomme lt se rb e-arbanito- bul garo-vn l a que .~ f) Ce cas d'ind ifference nationale n'est pas nouveau, surtout pai dans Ie pays d'ou viennent ces homrn es.
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qui est ]a consequence du long esclavage sous la domination turque. En premier lieu la m~me religion les unissait, mais aussi en quelque sorte une culture semblabIe et une position sodale presque identiques. Cette solidarite apparait surtout dans les premieres annees du XIXeme siecle. Les insurrections contre Ies Turcs sont conSlderees cornme Ia cause commUlle de tous Ies chnHiens des Balkans .•<\.insi, dans la guerre de 1778-1790 (Kocina Krajina ), et dans I'insurrection serbe de nombreru: Aroumains prennent part. Kovace\ric publie son livre sur l'insurrection de Karadorde grAce surtout li B. tous les habitants de Zemun qui sont Serbes, Grecs et Valaques «. La famille grecque des Ypsilanti etait a Ia tete du mouvement national grec en Roumanie. Un certain Vasa Montenegrin prend part comIlle »general« a l'insmr ection grecque de 1821. La m~me annee Jorgaj meurt glorieusemeut B. Ia bataille du monastere Sek, avec sa compagnie ou il y avait pas mal de Serhes qui avaient guerroye avec Hajduk Veljko. La nationalite et les noms de fam ille ne jounaient pas chez les Aroumains de r Ole special, surtout pa s s'il s'agissait d'un autre groupe chretien de la presqu'ile bnlkanique j Iii. iIs savaient Hre des nation alistes ardents, grecs, serbes, bulgares et r oumains. Le e les unissait aux Grecs, Ie milieu aux Albanais et aux Roumains. Leur patrie s'etendait jusqu'a In region d'Ohrid, la ou allait se developper In plus ancieone culture des Slaves du Sud. II est certain que des Slaves habitaient leur contree encore auparavant. Les noms des endroits indiquent une population slave: Vlahoklisura, Vlaholivada , Selica, 1'rnovo. VinIluence de la nouvelle culture slave n 'a pas ele sans importan ce. Le culte des principaux personnages du temps: Saint Naoum et Saint Vladimir - surtout du premier - etait tres repanduj ces saint s slaves l ont devenus leurs sain ts locaux.
• Les premiers rapports entre Yougoslaves et Grecs n'ont lieu qu'apres l'arrivee des Yougoslaves dans In presqu'tle baThanique. Le ;noment etait e depuis Iongtemps ou les Byzantin s d'alors, au trefois les Hellenes, etaient montes iI. l'apogee de leur gloire. Au m oment de l'arrivee des Yougoslaves dans les Balkans, les Byzantins sont Ies heritiers de la grande oeuvre politique et culturelle qu 'est I'Empire romain d'autrefois. Bien que l'empire byzantin fut nouvellement cree, au point de vue politique et cultureI, il marquait neanmoins une renaissance grandiose de l'esprit hellenique. Dix siecles eDtiers, spres la chute de l'empire romain d'Occident. il reussira a soutenir I'eclat du nom r omain et it rester, dans Ie proche Orient, un facteur decisif 'au point de vue politique et culture!. Quand les Yougoslaves arriverent dans la pr esqu'ile balkanique, ce ne fut pas d'un coup, mais Ientement et pour ainsi dire insensibl ement que Byzance Jeur permit de s'etabhr sur son territoire. Pendant longtemps les Byzantins les considererent comme des barbares, ils Ie faisaient d'ailleurs pour d'autTes peuples aussi. S'ils leur accordaient des concessions, et quand ils Ie faisaiellt, c'etait contre leur gee. Depuis la foudation de PEtat serbe ce son t surtout les rapports politiques qui sont importants; au moyen de ces derniers 0 0 en arrive aux rapports religieux et culture]s. II est tout a fait compreh ensible que nos a'ieux aient it peu pres tout pris a Byzance, Ie pays Ie plus cultive d'Europe, en ce temps lao Toule notre civilisation medie\'ale est plus ou moins Ie refIet de la civilisation byzantine d'alorsj les traits originaux de notre culture sont minimes et marques de primitivite. L'in£Juence byzantine s'est exercee plus particulierement dans nos classes sociales les plus elevees et les plus cultivees. La plupart de n os rois et de nos grands personnages furent les disciples et les o.dmirateurs de Byzance. Certains d'entTe eux, comme par exemple Ie petit-fils de Stevan Nemanja, Ie fondateur de Ia dynastie qui a r egne chez nous au Moyen-Age, Ie roi Radoslav, se sen-
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taient plus grecs que serbes. Ce cas n'est pas isole, on Ie relrouve au temps de l'apog~e de notre etat medieval m~me chez les membres de la ma ison roy ale et ceux de la noblesse. Nos classes les plus hautes sont a ce moment-In en rapports avec les principaux representants de la vie politi que et culturelle de Byza nce. II n'est pas besoin de nouvelles preuves a cette affirmation. Mais les influences directes de la culture byza:, tine sur Ie gros de la population n 'ont certainement pas du etre importantes. II en est tout autrement quant aux rapports de notre peuple avec les Grecs au moment de la domination turque ct apres ce temps. A partir de ce moment-Iii. nous 8.vons eu tres peu a faire avec de veritahles Grecs. Jusqu'a present nous n'avons pns rencontre un seul Grec qui fut originaire d'Athenes ou de Co nstantinople, nous en avons trouve quelques-uns seulement de Salonique et il nous semble qu' ils n'habitaient pas notre pays mais s'y trouvaient de age pour affaires pendant Ull temps plus ou moins long. Nos Grecs sont en somme des Aroumains grecises et originaires des villes purement aroumaines OU se trouvaient tres peu de Grecs, qui n'eta ient pa s venus de I'Hellacle mais des contrees n clemi harbares - comme les H ellenes consideraient ces regions - de la l\1acedonie, de l'Epire et de la Thessalie. Mais on ne peut Ie contester, les Aroumains se sentaient Grecs et il s apportaien t recllement b. langue, la maniere de vivre, l'esprit grecs au monde occi dental et dans nos pays. Les Aroumains n'ont jamais ete nombreux dans les milieux serbes du moins pa s autant que les Allemands en Croatie. II y a quarante ans iis etaient en viron 5.000 selon Weigand, dan s la Serbie d'avant 1912. Aujourd' hui on pourrait a peine en tr ouver un millier dans tout notre peuple au nord et au sud de Nis. lIs n'ont jamais Me suffisamment nombreux chez n OllS pour y faire predominer Ie grec, publier un journal dans leur langue et donner des representations en grec au theatre; pourtant c'etait autrefois Ie cas et ~a l'est aujourd'hui encore, dans un certain sens, avec I'allemand en Croatie. Chez nous les Aroumains etaient toujours peu nomhreux et disperses, mais cependant leurs qualites intellectuelles et artistiques etant incomparablement plus grand es que celles des Allemands ou des Yougoslaves, leur influence donc a etc tres pui ssan te, surtout sur notre hourgeoisie, en somme creee par eux. N ous tacherons d'exposer tout ce qu' il y a de negatif et de positi( dans l'heritage qu'ils nous ont laisse. Comme nous venons de Ie voir, les Aroumains etaient doues de qualites rares, parfois meme geniales, non seulement pour les affaires mais aussi pour d'autres choses. Par leurs capacites ils pourraient prendre place au rang des peuples anci ens reellemel1L doues, tels que les Hettites , les Phenciens, les Assyriens, les Syriens, les Juifs, les Grecs et les Anneniens, au nez aquilin si caracteristique. Lorsque, un jour, on aura analyse Ie sang de nos grands hommes, on verra comment la plupart, issus de Ia bourgeosic, ont des liens de parente avec ces hommes si bien doues, soit du c6te. paternel soit du cole maternel. Les Arournains sont a la base de notre culture moderne et de la vie de notre bourgeosie au XVIIIeme sieele, et en .Serbie dan s la premiere moitie du XIXeme sieele. A mesure que nous nous eloignons de cette epoque et que nOllS nous approchons de~ temps modernes, leur importance dimi~ue. Aujourd'hui on peut dire qU'elle est inexistante. A cette epoque-Ia il s ont joue Ie plus grand role au moment de la creation et du developpement de notre classe moyenne actuelle. Il s (urent, pour la plupart, les maitres de nos commer~ants et de nos artisans et leur influ ence a certainement du etre importante, no lIS ne savons pas encore jusqu'a quel point, car la question n'a pas He etudiee a fond. En tant que commer~ants, voyageant tres sou vent a l'etrallger, ils se presentaient sous des nom s serbes aux etrangers de nos villes d'Autriche-Hongrie. C'est a eux que revient Ie merite d'avoir exporte SUI les marches d'Occident certains pro duits de notre pays (Ie betail, les denrees alimentaires .et Ie vin de Karlovci). Pendant qu' ils tenaient en mains la vie economique chez nous, les J uifs ne poin'aient pas reussir. Ver s 1870, la disparition des familIes aroumaines, grandement serbisees, amena
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la decadence de notre bourgeoisie dans les regions serbes d' Autri che-Hongrie. A leur place, des Juifs ell grand nombre vinrent s'etablir ; dans les villes serbes d' Autriche-Honsrie ce furent les Juifs allemands, et dans les villes de 5erbie des Juifs espagnols. Cette decaden ce dans notre bourgeosie serbe d'Autriche-Hongrie fut un coup terrible pour tout notre peuple, qui avail trOllve dan s ces families aroumaines ses plus grands bienfaiteurs. 11 serait difficile, je crois, de trouver une institution tant soit peu importante, qU'eHe soit culturelle ou de bienfaisance, a laquelle les hommes de ce milieuia. ou bien leun descendants n'aient pas pr~te leur concours ou Ie secours de leur richesse. Depui s la disparition des famill es aroumaines de nos ,'iltes d'Autriche-Hongrie, Ie nombre des bienfaiteurs du peuple diminua sensiblement. Si I'on compare les merites des individus d'origine arournaine et leur apport materiel et inteUectuel pour Ie hien et Ie progres des regions serbes de notre peuple au rOle des Juifs dans la bourgeoisie croate (aujourd'hui encore ils y occupent une place tres important e - bien plus importante que celie des A.roumains chez les 5erbes) on pourra peut-etre se rendre compte de Ill. contribution pO!'itive que cet element constructif a 'f ourni 3. la cause publique. Voici ce que nous pOUTrions dire de leurs qual ites positives. Leur economie dans les affaires ne semble pa savoir pris racille dalls notre bourgeoisie ou Pon trouve pin· tOt Ie golit du travail que celui de l:economie. De m~me il n'y a guere chez n ous de traits caraeteristiques des Aroumains. - Et traces de conservatisme et de piete leurs autres qualites telles que la proprete, la lucidite d'esprit, la sobriete, n'ont pas laisse de traces hien profondes. 5i notre peuple avait seulement deux des qualites de ce peuple-lit: l'acharnement au travail et Ie gouL de l'economie - peut etre pas dans la mesure extreme Oll on les rf"llcontrait chez ees gens - il seTait un des mienx annes pour 1a lutte culturelle d'aujourd 'hui . Malheureuse ment, au lieu de ees qualites positives ce sont les qualites negatives qui nous sont restees. Dans les mouvements d'idees de notre e, leIs In lutte ardente de notre jeunesse - issue surtout de In bourgeoi sie - eontre la haute hierarchie, on retrouve l'esprit querelleur des Grees et leur baine de 18 hierarchie. De m~me Ie viJain esprit de partisans, de si mauvai s gout, prend sa source dans eet esprit-lao Dans notre bourgeoisie il ::a encore d'a utres qllalites negatives que les Aroumains nous ont leguees: la vanite, l'etroitesse d'esprit , f'egolsme et surtout In tricherie. Ces dCfauts sont tres significatifs sUrtout pour notre mileu, notre etat et notre peuple. Peut-~tre qu'iI ne serait pas sans intkr~t de voir quels sont les resultats de eet esprit dans Ie e du peuple grec lui-m~me, par ailleurs un des peuples les plus anciens, et on peut meme dire, Ie fondateur de la civilisation europeenne. H istoriquemen t et quant a leur civilisation les Grecs sont anterieurs aux R omains. Pourtant, contrairement au peupl e romain, qui a reussi a edifier un puissant empire, et qui a fait de si grandes conquHe.s au point de vue de la langue et de Ia culture, Ie peuple grec, devenu Ie maitre de toute la partie orientale du grand empire, n'a pas reussi b. greciser les masses, et ce qui est tres int eressant , depuis Ie i\·loyen-Age l'emploi de Ia langue grecque a constamment diminue. Les Grees n'ont jamais eu Ie sentiment du droit bien dl!veloppe, et naturellement leur etat n'etait pas fonde sur Ie droit. n leur manquait cette belle arne slave ou pour mieux dire russe, idea Ie et large, qui par son ardeur a pu conquerir et assimiler, au poi nt de vue de la race, de In langue et de la cjvilisation, les grnnds groupes ethniques si differents les nns des aulres, sur Ie territoire presque illimite de l'Europe du nord et de I'Asie. La "anite, l'etroitesse d'esprit, l'egolsme et surtout la tricherie ne conquicrent pas les Ames. Et en depit de toute son enorme predominence culturelle, I'esprit grec n'a pas1reussi ~ Iaire des con.l~tes importantes. NOllS ajouterons encore que cet esprit-lil ne s'est pas montre, nous semble-toil, dans toute son ampleur chez Ie peuple grec. Une civilisation ancienne I'a preserve
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des consequences fune stes que cet esprit pourrait produire dans un peuple tel que Ie notre, qui se trolive 11 un tournant de son histoire, ou il e de !'etat patriarchal it l'etal civi li se. Le Hombre des illettres diminue chaque jour, et il y a danger que les qualites nega tives de cet esprit ne se propagent dans Ie gros de la population . De plus, notre peuple 5e trouve dans une periode de transition, non moins importante pour son avenir, c'eska-di re qu'il veu t s' unifier et devenir homoglme conune il 1'a ete autrefois, or, pOl.-l r ce travail-Is , d'autres qua lites sont requises. N otre pe uple montre jusqu'a present une grande divers ite. Avec differ ents nom s, de clans et de nations, des r eligions et des cultures differeotes, il ne presente pas un probleme bien simple . Ce qui est plus important encore, cette population n'a jamais vecu dans une communaute plus intime, sUrtout pas aux momen ts difficiles, et ce qui est tout aussi important, pour la creation d' un etat homogene, les differentes parties de notre peuple n'ont pas verse Ie sang i1 parts egales. Notre homogeneite est plutOt scientifique, objective, iI nOllS manque toujours une idee commune qui seule peut nous souder plus intimement, ca r les peuples peuvent ne pa s avoi r d'etat et "i vre en groupes a u bien disperses par Ie m onde, mais on ne peut les imagi ner sans idee commune. Les Aroumain s presentent un probleme tres important et tres inte ressant, non seul ement pour notre peuple, mais pour tous lcs peuples balkalliques. Kanitz a deja tres justemcnt remarque, qu'ils sont un des elements culturcls les plus importnnts dans la pr esqu'iJe balkanique. L eurs families ont donne les hom mes les plu s doues non settlement chez nous ma is aussi chez les Bulgares, les Roumnins et les Albanais. Parmi les peuples balkaniques, ils ont ete balkaniq ues au plus haut degre. Il s on l donne des inruvidus qui se sont devoues a la fois pour tous les groupes chn!tiens de In presqu'i1e balkanique. De leurs rangs sont sortis : Camblak, Zefarovic, Jorgac, Steria, Trandafil. Les m~mes familIes (Darvar, German, Bocari c) ont droit b. 10 reconnaissance de differents groupes ethniques de uotre presqu'iJe . II n'y a pas un seul groupe de qui il s n 'ai ent pa s merite. Donnant genereusement a taus, il s se sont di ssous. Leur influence est tres grande mais cependant tres differente sur chaque groupe ethniqu e. Leur role aussi est different parmi les Sla ves, les Roulllain s et les Albanais. Uue etude min lltieuse preeisera que les Aroumain s furent main s nombreux chez nous que chez les autrt' ~ peuples des Balkans. lI s ont bcaueoup fai t rour I'unite culturelle dc Ia presqu'iJe halkanique . Et les savants, dan s les Balkans, auront pour devoir d'etudier leur grande influen ce dans. la vie politiqu e, economique, scientifique, litteraire et arti st iq ue de ehaque groupe ethnique. D. 1. Popovic
Beograd
le Deuxibme Congrbs turc d ' Histoire La Socilhe turque d'hi stoire qui fut fond ee on plut6t renovCe en 1931 a organise jusqu1ici dell." congres. Le pr emier eongres eut lieu a Ankara en juillet 1952 dont les actes ont ete publi es dans un ouvrage volumineux.' ) Le deLL"I(ieme eongres ture d' hi stoire siegea du 20 au 2·6 septembre 1957 a Istanbul, au palai s de D olmabah~e (sur Ie Bosphore), sous Ie haut patronage du President de In R epublique turque, S. Exe. KamAl Atatiirk. A ee eongres prirent part plus de trente savnnts etrangers des diffeI) '1'. C. Maurif VekAleti : Birinci Turk Tarih Kongresi, konferanslar-mu :ake re zabttlan. Istanbul 1932. (XV 651 pp. , avec illustrations et une carte j tout en turc).
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rents pays d'Europe. Le 20 septembre, avant l'ouverture du congres, une exposItIon archeologique et historique Cut inauguree, dans une part ie du palais mentionne, en presence d'Atatiirk lui-m~me qui temoigna un grand inter@t pour cette exposition . Scion Popinion generale, cette exposition a lite tn~s bien organisee; c'est surtout Petat achlel des fouilles hittites, phrygiennes et autres en Asie Mineure dont eUe donne un tableau exact. Au congres meme ont lite faites plus de soixante-dix conferences soi t en turc soit dans une des grandes langues europeell nes. Ce dernier fait donne a ce eongre& ture un certain earactere international, d'autsnt plus que la plupart des conferenciers etrangers traitaient des questions qui, en meme temps, interessent fortement l'histoire generale. Les conferences ont He precedeE's de deux rapports importants: la comDlUnicalion de Madame Afel, vice-presidente de Is Societe, au sujet de l'scti"ite archeologique de la Societe d'histoire et celie de M. MU'laffer Goker, secretaire general, au sujet de Pactivite de la Societe dans d'autres domaines (publicntions diverses , Bu lletin de la Societe, etc.). Quant nux conferences elles-ml!mes, elIes se rapportaient, en prin cipe, n Ia prehistoire, it l'hisloire el it l'etal actuel des pays de la Republique turque, et surtout de son noyau, Asie Mineure. Bie n que I'archeologie et la prehistoire y predominerenl , une grande partie de conferences touchaient nux Turcs eux _ m~mes en general ou specialem enl aux fondnteurs de l' Empire ottoman . Ayant Pintention de donner utle idee plus complete des travaux du Congres, je mentionnerai ici hrievement m l!me les confe · rences qui ne se rapportent pas a ma spec ialitc, mais qu'il me sembl e han de ne pas om etlre, car l'enonce seu} de leurs titres annoncc suffisamment leur contenu et leur but. Les conferences suivantes concernant la periode prli historique me paraissent avoir un carnctere plus general: L es relations anthropologiques entre l'Asie Mineure et l'Europe d la pbiode neolithique (M. E. Pitta rd), UJ Turquie, point de jonetion en tre I'Europe, l' Asic et l' Afriquc (M. H. Breuil), Les relations entre Ia Grece et l' Asie il'1ine ure aux temps pni ll istoriqlJes, surtout en vue des jouilles projetees d Milas en Carie (M. A. VV. Persson), L e resume d'une conjeren ce sur ia population prehistoriq ue de la steppe tu rcomane et ses relations avec l'Anatolie (M. T. J. Arne), Coutumes juneraires d'Anatolie d l'fi poque de ia prfihistoire ( M. K . Bittel), De l'importance des bron:::es decou verts en An atolie (M . St. Przeworski), us dernieres decouvertes eneolithiques en Asie-Mineure considerees d la lumiere des premieres recherches historiques concernant Ie Caucase (M. F'r. Hantschar)' et Nouvelle s decou vertes dans la prehi$toire d'Ankara et de ses environs (M. ~ . A. Kansu). Parmi les conferences traitant des themes de Pa n c i e nne his t 0 ire 011 peut mentionner celles-ci: u s questions jUfldamentaif's de l'histoire de I'Asie Anterieure (1\1. Landsberger), L'Anatolie dans l'histoire (1\'1. Cl. "Bosch), La Grece, 1'lran et les Enjant s d'Israel (M. Myres), Resuitats des foliilles d'AIacahoyiik (lVI. H. Z. Ko~ay ) , L'histo. riograph ie chez les Hinites (M. H . G. Giiterbock), UJ strategie des rois guerriers hittites (1\01. J. Garstang), De {'influen ce de la langue sUlnlirienne sur Ia langue babylonienne (M. $. Akkaya), L'art monumental des Sumcriens (M. Andrae), Us jaits recents en archeologie et les Subars (M. Y. Z. Ozer), L'etat actuel d u problemc d es Etrusques (M. 'W. Brandenstein) et La decouverte de l'imprirnerie (1'1. H. Bossert.?) La c ui t u r e e gee n e et la per i 0 de c I ass i que de l'Asie-Mineure font Ie sujet des conferences suivantes: Le monde cretois et vieil anatolien pendant Ie deu:rieme mille/wire (1\'1. Marinatos), La question des Akas dans l'histoire egecllne (M. ') D 'aprcs M. Bossert, un procede d'imprimerie primitive etai t en usage deja au XVII-e siecle avant J .- Chr.
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A. Mufit Mansel), Les fouille s de Troie-llissarlik (M . W. Dorpfeld),Les fouilles de Troie 19 J2-1917 (M. Blegen) et Recherches su r les ruines g recques et romaines en Anatolie (M. Schede). Les conferences qui viennent d'etre mentionnees touchent plus ou moins it la prehistoire et a l'hi stoire de PAnatoli e, mais non pas aux Turcs NIx-memes, aux Seldj oukides et T ures osmanlis r especti"ement, depuis qu'ils s'y sont inslalles. Cependant, Ie congres a aborde plu sieurs question s relati\'es aux T urcs avant leur arnvee en Asie-l\1ineure, ou aux ancien s Turcs avant qu' ils aient meme embrasse l'Islam. Ainsi, par ex empIe, M. Ismail Ralli hmirli aUa jusqu'au x vestiges de la culture turque en Arabie preislamique. M. Bossert, dans sa communication preci tee, a suffisamment traite aussi des Ouigou rs, ancien peuple ture qui avait forme un E ta1 independant deja au VlII-e siecle, et de leur haute culture, en prelendant qu'ils ont meme connu Part de I'imprimerie. M. R . Rahmeti Arat etudia, d'a pres les rares textes turcs de I'epoque oUlgoure, les formule s de dates chez les Turcs. M. Fatin Gokmen exposa en detail sa maniere de concevoir l'astronomie et Ie calendrier chez les anciens Turcs. IVL G. Feher parla de la culture des T urco-Bulgares , des Magyars et des nations apparentees, mais en m~me temps de l'influence de la culture turque en Europe. La communication de M. L . Rasonyi expliqua les traces que les difIerents peuples turc du moy en-age ant laissees dans la toponymie de TTansylvan ie. Enfin , c'est a ce groupe qu'appartienl aussi l'importante conference de M. F\Iad Koprulu concernant L es institutions juri. d iques turques au 1r..Clyen-age (avec Ie sous-titre: N'y a-t-il pas un droit public turc en dehors du droit public islamiq ue?) dans Jaquelle Ie savant turc, contrairement a I'opinion generaJ ement adoptee, prouve qu e les Turcs, a van 1 d'entrer dans 18 communaute isJamique, possedaient une ancienne et forte connaissance du droit qui, par l'inteqnediaire des Protobulgares, a exerce une influence sur les Slaves balkaniques. Ensuite viennent les conferences qui traitent du role des T urcs apres qu'ils furent entres dans la grande communaute culturelle de I'Jslam. Que certain s savants arabo-isiamiques de grande renommee thaient d'origine turque, c'est ce que les spe~ cialistes savaient deplli s bien longtemps j mais dans les confth ences dont il est question cette note a ete par ticulier ement souIignee. Ainsi M. H. H. Sayman, se basant sur Ie fait que Mll~ammad al-Khwarizmi, auteur de Ia premiere algebrc arabe (IX-e siecle), est originair e de Khwarizm (Khiva), en Turkestan , appelle t oute Ia periode a I g e h r i que (825-1637) dans l'histoire des mathematiques la periode t u r que . C'est d'une maniere semhlable que M. Er nst " on Aster f ait ressortir l'independance de la pen see philosophique turque en appuyant son assertion sur les faits que Ies celebres philosophes musulmans al-FarAbi (mort en 950) et Ibn Simi. (en Europe connu so us Ie nom d'Avieenne ; mort en 1037), quoique ecrivan t, il est \'Tai, en langue arabe, etaient d' origine torque (Ie premier de la province de Transoxanie, Ie second de la Boukh (l _ ra). De meme, 1\1. Nevzat Ayas qui, dans sa con ference, analyse les conceptions des TUTcs avant et apres leur isIamisation, conceptions relatives nux lois de Ia N atur e, s'en rapporte, pour la periode apres-islamique, Ie plus souvcnt a al-Farabi et Ihn Sin:1En outre, quatre conferenciers s'accuperent des Turcs seld jollkides q ui , comme on sait, peu de temps apres avoir embra sse I'Islam fond erent leurs 1:.tats en Khorassan, Kirman, Syrie, Irak et Anatolie, en d'autres termes regnerent sur I'Asie Anter ieure du X-e et XII-e siecles. Puisque la deca den ce d u monde m usulman tombe precisement a cette epoque-Ia, en Occident, depui s Ie temps de R enan , on pensait que l'invasion seldjoukide fut la cause de cette decadence. Cependant, M. ~emsettin Giinaltay pr ouve, dans sa communication, que ce n'est pa s exact. Les conferences de M. M . Friedrich Sarre et Albert. Gabriel , deux eminents savan ts europeens, semblent appuyer, au moins d'une maniere indirecte, la these du con feren cier ture: Ie premier
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parla avec enthousiasme de Part seIdjoukide it Konia, ancienn e capitale des Seldjouks anatoliens, et Ie second, sur l'architeclure seldj oukide en general. Enfin , M. ~ . A. Kansu fit une commun ica ti on sur I'etude anthropologique des Turcs Seld joukides. Ge n'es t qu'a prcs lout cela qu'on peut er nux conferences toucha nt les Tures Osmanlis, conferences qui sont it m~me d'interesser la plupart de nos lecteurs. Ges conferences concernant les Turcs proprement dits peuvent etre r eparties en trois grou pes, it savoir: 1) les conferences sur I'histoire politique et culturelle des Turcs et les sources de cette histoire, 2) sur l'nnthropologie des T urcs et 3) les theses hnguistique et historique qu'ils de!endent aujourd ' hui . Si nous regardons de plus pres les conferences du prem ier g roupe, on s'ap er~o it tout d'abord qu'aucune n'etait speciaJem ent consacr ee aux deux premiers siecles de 1'£tat ottoman. La communi cation de M. D . H. Sadi Selen sur I'Atias d'Anatoli e turc, execute par Nasuh Silahi, nous conduit tout de suite au XVI -e siecl e. Madame .~fet, dans sa confere nce, donna ill} Rper~u £or Ies points caraclf~ristiques de l'histoire t urque-ottomane, et M . R . Hartmann etudia la Turquie nouvelle dan s Ie cadre de J' histoire genernle de la Turquie. En .fait d'autres conferen ciers de ce groupe, M . J . Moravcsik souligna l'importance des sources byzan tines pour Phi stoi re turque, M. E. nossi rapporta sur les sources turques et itahennes relatives it 1'histoire tu.rque se trouvant dans les hibliotheques et archi ves italiennes,. M. H . Scheel insista sur l'i rnporlance des etudes des documents pour les r echerches sur I'histoire turque, et l'auteur de ces lignes tra ~a une esqui sse des relation s culturelles entre la Turquie et les pays qui constitu ent aujourd'hui In Yougoslnvie, depuis I'a pparition des Turcs dans les Balkans jusqu'a D OS jours. Le deuxierne groupe de conferences concerna nt les Turcs modemes traita les sujets suivants: Mme M . D ellenhach des Documents pour l'histoire anthropoLogique des T!lrCS, ensuite M. N ureddin Dnur des Orig in es de Ia race turque du point de vue des groupements sanguin s, pui s M . Sadi I nnak des R echerches sur 10 biologie de La race turque (grou pements sangui.n s et empreintes de doigts) et en[in 1\'1. H. R e~ it Tankut donna l'expose des r elations entre la race et In langue. Le troi sieme et Ie dernier groupe de themes concernant Ies To rcs d'au jourd' hui n'avait que deux con ferenciers, turcs tous Ies deux: M. I. Necmi Dil men et M . ~iikrii Akkaya; Ie premier exposa La position et l'importan ce de Ia tlu!orie linguistique »Gunef-Dil« (» Soleil-Lan /ue«) dans La these turq ue d'histoire et Ie second parla de La science de l'histoire et notre (== tu rque) these historique. Gomme c'est Ie cas dan s In plupart des Congres, chacune des communications n'etait, peut- ~t re, pas claire et convainquante pour t ous, surtou t certninf"s conclusions trap general es et trop hardies relatives nux peri odes alla nt jusqu'a deux ou trois mille a.ns avant 1<1 naissance de Jesus-Christ. l'1:ais, d'autre part, on ne pellt cl eve r aucun doute au suj et du niveau scientifique de la plupart des conferences qui retentiront probabl ement plus ou moins dans Ie monde des specia li stes. En ce qu.i concerne particuli erement les conferences touchant · aux Turcs, eU es ont mi s a jour les problemes auxquels on n'a vait pas jusqu'a presen t suffisamment prete attention et dont In solution sera bienvenue non seulernent 8. la turcologie mais aus si a 1'histoire generale. Apres In clOture du Congres, In Societe torque d'hi stoire a organise deux ex· cunions scientifiques pour Ies savants etran~ers: une it Troie, conduite par M. 'W. Dorpfeld qui ya fait des [ouill es, et Pautre it Ala cahoyiik et Bo gazkoy (dans Ie centre de I'A sie-Mineure) ou les Turcs et les Allemands continuent leurs fouilles . L'auteur de ces lignes s'est associe a la second e excursion, conduite par M. M . HAmit Ziiheyr Ko~a y, l'nrcheologue bi en connu qui a explore Alacahoyiik, et ~iikrii Akkaya , charge de COUTS it I'UniversiM d'Ankara. Ce qu e les congressistes onb vu b. ces excnrsiom compIetait tres bien les conferences tMoriques, faites precedenunent au Congres de Dolmnbah!fe.
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En outre, les participants it Ia second.e excursion qui ant e toute une se· maine it Ankara et en Anatolie eurent l'occasion de voir de leurs propres yeux et sur Ies li eux m~mes Ies resultats du serieux effort scientifique de la Turquie nou· velie et Ies pr ogres recents de ce pays dan s tous les domaines d~ I'activite. Ava nt de terminer, il faut souligner qu e I'excursion et Ie Congres m~me etaient tres bien organjses et que l'hospitalite turque traditionnell e, si r emarquable par sa discretion, se manifest.a une fois de plus. Les congressistes se souviend ront de ce Congres avec plaisir et gratitude.
F. Bajraktareuic
Beograd
le 8S· anniversaire du professeur
S. S. Bobcev
A la fin du mois de janvier 1958, un rar e juhile fut fete dans In capitale de la Bulgnrie - Ie 85·e anniversaire du pro fesseur Stefan Bobeev, juriste et historien de grand talent et homme politique eminent. Sa biogrnphie interessante nous evoque toute l'hi stoire de sa patrie. Stefan S. Bobeev naquit Ie 20 janvier 1853 a Elena (depnrtement de Trno\'o), en pleine domina tion turquc qui semblait s'affermir encore a 10. su ite de la deIai te russe en Crimee. TI fit ses premieres eludes da ns sa ville natale ; it peine t.ge de quinze ans, il se rendit a Constantinople, ou il entra it I'Ecole Im periale de Medecine; it y suivit les conrs de Iycec pendant quatre ans e~ a en 1872 a l'enseignemen t superieur . Comme lyceen , il prit deja part au mouvement litteraire national de la jeunesse bulga r e; son premier article est imprime en 1871 dans Ie journal »Makedonia e:: redige par Je poHe Slavejkov; Bobee\' devient aussi collahoratcur des journaux »Stupan « et »Den e::. En 1875 il est arr~te pa r la police turque et tmine en tri buna l pour avoir imprime un livre populaire: ... Voyage aut~ur du mon de«, imbu d'idees patriotiques. Acquitte par la justice tllrque, il retourna it ses etudes de medecine, m ais au mois de mai 1876, etant pres de recevoir son bre\'et de docteur, il dut quitter Cons tantinople et emigrer a Odessa pour eviler la police du sultan. II devient journali ste et part en Serbie commc corresponda nt a l'etat.-major du general russe Cernjajev qui commandait l'armee serbe dans sa lulle heroique. E n suite Mr. Bobeev redige un journal bulgare it Bucarest. Quand la guerre russo-turque c ommen~a en 1877, it de\'ient fonctionnaire it 10. chanceJlerie civile du prince V. A. Cerkaski et revient dan s sa ville liberee par les troupes russes. Son ideal de jeunesse, la liberation de la Bul garie - s'est r ealise. Mr. Bobeev s'appri}te it servi r son pays ; mais se sont les sciences socia les qui l'atti rcnt mnintenant. 11 par l pour Moscou OU il comm ence ses etudes en droit it l'Universite chez des pro fesseurs eminents (entre autres Ie celebr e sociologue Malxime Kovalevski). En 1880 il achlwe brillamm ent ses etudes, reotre en Bulgarie ou il est nomme president de tribunal it Plovdi\' (Philip. popolis). n s'adonlle a\'ec ardeur n la vie socia le de son pays; il est presidcnt de tribunal, redacteur de journal, directeur de justice en Roumeli e (1884--1885), a\'ocat; il imprime des articles juridiques et un programme pour rassembler les coutumes el l! pays. L es evenements politiques l'obligent d'emigrer encore une fois , Ie 11 aout 1886. Il revient en Russie, au il devient publiciste, colla_b oratcur de maints journaux TOsses; il s'occupe aussi du tra vail scientifique. II publ ie en 1888 un »Recueil de coutumes jllridi· ques bulgart"£e:: COllronne par la Societe Imperiale Geographique et Ethnographique de St. Petersbourg ; il publie aussi ses »Lettres sur la Macedoine« en russe.
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E n autornn e 1889 11 rentre en Bulgarie, OU il se fi xe cornme avocat a Plovdiv. D y ronde avec Mr. Madia rov dell.." r evues eminentes: »Bfilg arska Zbirka .. et ,.Juridi ~eski Pregled « qu'i l transporle en 1899 a Sofia , ou il se con sacre de plus en plus a I'etude des coulumes el de I'histoire du droit. En 1902 il est elu profes seur d'sn cien droit bul gare a I' Universitej il occups cette chaire vingl ans environs. Mai s la vie politique l'attirait toujours. Partisan fen'ent du rapprochement des peuples slaves, il presida en 1906 Ie I congres des ecrivains et pub· li cis tes yougoslaves a So fia ; en 191 0 i1 y preside Ie f ameux Congres Slave, qu i se rallia all programme du neoslavisme. En 1911 il est elu depute au parlement (par Ie parti populiste) el re~oit Ie portefeuille de ministre de l'i nstruction pubHque dans Ie cabinet de I. Gesov. L e 1 octobre 191 2 il part pour St. Petersbourg cornme ministre plenipot entiaire de la Bulgarie, comme protagoni ste de l'all iance balkanique. Dans Ies jou rnees critiques de 1913, il supplie son gouvernement de ne pas entrer en guerre contre les Serbes ; quand ce pas fatal fut fait tout de meme, il donna sa demission et r evi nt de la capit ale r usse 0. sa chaire de Sofia. Depule en 1914 et 1915, il pr oteste en vain contre la politique aveugle de Rado· slavo", qui menait son pa ys a decl arer Ia guerre a la Ru ssie. Ces deceptions cruelles Ie degouter ent de la politique; iI s'adonna encor e plus science, comme pro fesseur et cornme r edacteur de journaux juridiques et slavophiles ( »Juri di~ e sk i P regl ed .. , »Slavjanski Glas .. ).
a la
L'oeuvr e scientifique de Mr. Bobeev est tres gran de j il est Ie Condateur et Ie maitre des etudes d'rustoire du droit bulgare/ ) il est Ie Fustel de Coulanges de sa patrie. Ayant commence par l'inves tigatioll du droit coutumier, depuis 1885, il publia qu elques grand s volum es du »Recue il de coutumes jurid.i ques bulgares «, un livre profond sur la commu naute de fam ill e (la za druga) en Bulgarie l ) et une quantile d'articles sur diverses questions du droit coutum ier. n entra dans cette matiere dans les tr aces du gran d Bogi si6 qui cornmen ~a brill nmment a etu dier Ies coutumes yougoslaves, et nous pOllvons dir e qu e l'oeuvre de Bobeev egale en tous points ceJle de son predecesseur et la sure ml!me qu ant au volume. En ml!me tem ps il defricha une matier e inconn ue - Phistoire de droit bulgare. Appres une edition raisonnee des »Monuments d'ancien droi t hulgare«l) en 1903, il publia en 1910 un grand manuel d'histoir e de I'an cien droit bulga r e. Ce recueil de cours con tient l'hi stoire des insti tut ions et du droit bulgare depu is ses origin es jusqu'a l'epoque de la domina tion ottomane (fin du XIVe sieele). Ayant expose Ie but et les methodes de sa discipline , l'auteur e a l' ~ tu d e des sour ce5 et de la bibliographie. 'lais Ie centre de ce tUlte monumental c'est rhi stoir e du droit public de Pancielme Bulgarie, aimi que ceI1e du droit penal et civil. Ce grand traite d'histoire du droit marqua lin e oque dan s In sc ien ce bulgare et u'est encore n ull ement sure. II est fonde sur des pr ofondes etudes du droit compare, qui seules permirent a l'a uteur de combler les· lacun es et la penur ie des sources et de ressusciter l'aneien droit bulgar e dans toutes ses bran ches.4) En 1919 Mr. Bobeev publi a un »M anuel abrege d'histoire du dr oit hulgare .. et un cours de droit canon iqu e dont il etait charge pendant quelques temps . ') S. S. Bobeev: Sbornik na bAlgarskite juridil:eski obil:aji, t. I. Droit de famille, P lovdiv 1897, p. 502; t. If. Droit civil, Sofia 1902, p . 521 ; t. HI. Droit public 1915, p. 500; 1. I V. Droit jud iciaire 1917, p. 147 (= Sh. nar. umotv. XXXIII); t . V, Droit penal. ') S. S. Bobeev : BAlgarska celjadn a zndruga, Sofia 1907. p. 207. I) S. S. Bobeev: Sta robAlgarski pravni pametnici. Sofia 1903, p. 176 . •) S. S. Bobl:ev : !storia na staroto bAlgarsko pravo. Sofia 1910, p. 560.
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Nou s ne pouvons nullcment donner une liste detailIee des travaux, des articles nombreux de l\1r. Bobtev. Nous noterons seulement qu'il travaille iniatigablement dans son domaine dont il est Ie maitre incontestej jusqu'a present iI ecrit des articles sur la coutume et Panclen droit, il puhlie des documents et des proverhes juridiques, il etudie dans Ie dernier tem ps l'epoque si peu exploree de la domination ottomane!) President de diverses societes sava ntes, memhre de l'Academie BuJgare, membre· correspondant de maintes academies, il fonde en 1920 a Sofia une Universite Libre, dont In necessite se faisait sentir en Bulgarie et en fut Ie r ecteur pendant ae Ion· gues annees. Gomme doyen des juristes slaves, il presida en 1933 Ie I Gongres des juristes Sla· ves it Bratislava et fut tHu premier docleur honoris causa de l'universite de Bratislava. Mr. Bobcev a deja celebr e solenn ellemen t en 1921 Ie cinqunntcnairc de son activite dans Ie domaine des lettres ; son nouvel anni"ersarre marque 85 ans d'one vie fecond e et 55 ans de tra"ail dans Ie domaine de In sci ence juridiqu e. N O llS souhaitons it ce grand sa"ant, it ce partisan si sympatique dll rapprochement des peuples slaves et balkaniques, de fl!ter son centieme anniversaire dans sa Bulgarie natale, dans ce pays de longevite. A. Soloviev
Beograd
1) Notons p. ex. Ie recueil in teressant: Na ~eto narodno pravo v juridiceskite poslovici. So fia 1933 (God. SoL Univ. l urid . fak. XXVIII), p. 151; Na~ijat juridices},.; folklor okolo prodatba na konj. Sofia 1933 (Spisanije BMA". Ahd. N. XLV, p. 145-193); Blilgarski pravni dolmmenti ot vreme n a osmanskoto vladicestvo, Jurid. Pregled 1932, No 7-8. Turski poslovici v BAlgari ja (b v. E tnogr. Muzej X- XI). Sofia 1933.
Ancora sulla trascrizione dei nomi cirillici in caralleri latini sotto I' aspello biblioteconomico e bibliografico La q uestione della Irascrizlone in caratterl latlnl del noml slav! cIrilHci e stata o rma! esaurientemente studlata e rlsolta I). E' In fonda una questlo ne di clemenlare se01pliciia, grandemente facilitata dalla grafia croata, la Quale, applicando nell'uso corrente I'alfabeto latino a un a lin gua slava che si vale indifferentemenlc anche dell'alfabeto cirillico, ha gia concrelamentc stablUto, in modo inequivoco, l'esatta corrisponden2a d l ogn! lettera e dl ogoi suono tra I due alfabetl, In tegrando co n I'ausilio di segni dlacrlti ci la serle delle lettere latlne, meno ricca di quella slava 2). Accettata dunque com pletamente, com' e stato fallo da slavisti, giottologl e filoiogi, la transcriz lone croata, n~n c' e che da aggiungere all'a lfabeto croalo Ie poche lettere cirilliche che, essendo scomparse daIl'alfabeto serbo, no n hanno potuto trovare natu rale corrispondenza in Quello croato (51, 10, '1>, "h, h, Ha, etc.), per stabllire un sistema generale e skuro d i trascrizione applicabile a luite Ie Hngue slave a I) V. tra i piu recenU scriltl In argomento:
CT.
POMdHCKH.
fl a Tl1HCKd
TpaHCKp11l1L1l1a Ha 6bJlrapCKOTO nllCMO in: «o b nrapcKII flperrreA'b>, I, 1930); H. Bat ows k i. La translitteraUon et ta prononciation des caracteres cyrill iques bulgares et serbes (in cRevue Internatlonale des Etudes balkaniques', II, 1936); E. Dam ia n i. Sulla questlone della trascrlzl one del caratteri cirillici in caraHeri latinl e vi ceversa. Sofia, Cipev, 1936 (pubbllcato anche nella «Rivista ItaloBulgara dl Letteratura, Sto rla, Arte:., VI, 1936). 2) V. II mio citato scritto : <Sulia questione della trascrizione, etc.', dove ho rlportato per Intero il sistema di trascrizlone.
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caratieri cirilllcl, cioe oUre che alIa serba, - aUa russa, aUa bulgara, aJl'ucraina, aUa bianco·russa, alia paleoslava. Anche Queslo problema e stato, in complesso, facilmente rlsoito: per cerle lettere scomponlbili in due lettcre esistcnti nell'alfabelo scrbo (51 = ja ; 10 = jU), non c' e stato che da riprodurre in caratteri latini i due elementi foneticl di cui csse risultavano (j~a, j·u); per aitre, foneticamente identificabili con altre leltere pure comun! ai due alfabeti (8, i, a), s' e addiriUura adottata nella Irascrizione la lettera latina corrispondente a Quella cirillica d'identico suono (e, I, f; I't s' e reso con e); per Ie nasali, sopravvissute (aU'lnfuori di talune forme dialettali) nella sola lingua polacca, e baslaio adottare la grafia polacca ~, ~), basala, del resto, a sua volta, su crlteri general mente gia ammessi in glotto·logla - e finalmente per la vocale ,Yo., oggi sopravvissuta nel solo alfabeto bulgaro (e analogamente pel b in corpo di parola, il cui suono s'identlfica perfetlamente con quello dell ' ai) 5' e convenuto di r!correre alia grafia che sl ritrova gia pure in romena: a, e che preclsamente sostitulsee I'antiea leHera b usala dagli stessi Romenl in alo, Quando anch'essl scrivevano in caralterl clrillici, e che corrisponde al suono bulgaro deWai e deU'b, mentre sle convenuto di raffigurare per 10 p iu il b degli alfabeti bu!garo e russo con un scmplice apostrofo ('), inteso a segnalare la presenza d'una letter·a non mula, rna avenle suono vocalico Inesprimibite in Qualsiasi altra lingua co n alfabeto latin o. E naturalemenle s' c soppresso dalla trascrizione latina it 0 in fine dl parola (gia proprio a nche dell'alfabeto russo, ogg! rimasto solo in QueUo bulgaro), perche esse e total lll enle muto e la sua pl"cscn za e incQul vocamente certa e nota, senza bisogno di segnalarla, a chiunQue conosca rortografia della lingua bulgara (0 della russa anteriore alia riforma sovictica) alia fine di ogn! parola non terminante per altra vocale. Salvo Qualche dlvergenza a proposito proprio del be del h, che talunl, basandos! su criteri piu s tor!co~li ng ui stici che fonctici, preferlscono rendere rispettivamente con u (tanto In prin cipio Quanto in fine dl parola) e con j (0 anche mantencndo la lore grafia cirillica nella stessa trascrizione e r!nunciando Quindi a tentame una Irascrlzione, 0 addlritlura abolendo ogni loro trascrizionc, come fanno i Croati e i Cechi), questa sistema generale fa oggi legge in quasi tutte Ie pubblicazioni di ca raHeri scientiflco, fIIologico e glottologieo in qualsiasi lingua cd e univer.;almente riconosciuto e adottalo, a presclndere dalla pronuncla diversa delle singole Hngue (10 r itroviamo Quindi in grammatici1e scientifiche, in sludi filologici e glottologici, in opere e riviste specializzate, quali, per esempio, la cZeitschrift fU r slawische Phitologle", la cRevue des Etudes Slaves,» la cRivisla di Lellerature slave", la «Slavia", la cSlavische Rundschau .. , Ie «Monde Slave», l'cEuropa Orientale', la cRivlsta Jtalo~Bulgara » , etc., etc., ed anche in pubbHcazioni dt caraltere non slreltamentc slavistico, quali, per esempio, la grande Enclclopedla Italiana, la maggior parle delle pubblicazloni dell'lstituto .per l'Europa Orientale di Roma, Ie pubblicazion! b!bliografiche della Camera del Deputati di Roma e della s~a Biblioteca, e COS! v ia). Non e quindl iI caso di insislere ancora sull'argomento della trascrlzlone scientlfica internazionale, nel Quale s'C; ormai tutti d'accordo e sui quale non c'e nulla di nuovo da dire l ). J) L'importanza dell'adozione d'un sistema uni co razlonale e preciso di traM scrizione, che stabilisca una corrlspondenza sicura e costante tra ogni segno alfabeUco ciril!ico e ogni segno alfabetico latino non si limita alia sola opportunita di evitare J'incertezza, I' anarchia, il caos nelle trascrlzloni, rna 51 estende anche all'opportunita dl poter sempre ricostruire esattamente e con sicttrezza assoluta dalla trascri~ zlone l'originaria grafla cirill ica, iI che e appunto possibile solo quando sia precisa e costante la corrispondenza Ira i segn i grafi cl dell'uno e dell'altro aifabeto.
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Resta Invece e restera sem pre, aceanto al rlsoUo problema d ella Iraserizlonc sclentifica internazionaie, l'insoluto e insolubite problema della trascrizione corrente, d ella trascrl zlo ne fonetica, la quale, a ppunlo perch c foncll ca, si differen zia inevi. tabilmenle da popolo a popolo, come sl d ifferenz la la ri spettiva gra fia di eiascun a lin gua ri spetto all'alfabeto laUno (e cia sl verifiea a nche nei ri guardi di qualche popalo slavo ad aJfabeto latino, i! polacco p. es. , che ha un suo sistema spec ia le di riproduzlone nella propria li ngua di vari suoni sla"I, completamenle diverso da QueUo Internazlonale 4) . Impedlscono I'uniftcazione del vari sisteml di trascri::ione fo netlca sostan· zialmente Ire oslacoli pressoch illsormoniabili: t. Ie infinite diversita dl pronun cia dell'alfabeto latina (0 di sin gole Jettcrc 0 gruppi di Icttere) da lingua a lingua; 2. la comune ignoranza della pronuncia d i termini siavi fu or i del ruondo slavo ; 3. la mancanza dei necessari scgn i diacriti ci nella maggior parte delle tipografle de l paesi non slav!. La grande maggioranza del pubbli co del leltori di paes i non slavi abituata a rlspettare la gratia di Qua lunque nome straniero, sia anche la piu lontana dalle regole d i pro nuncia dell a sua li ngua, soltanto quando sl IraUa dl lin gua a ca raHeri lati nl (i caratleri goti ei, parzialmente usati da l Ted eschi, non entrano qui in considerazione come caratter i diversi dal latini, perche sono in tutto e per tutto equ iva lenti ai la tini), e scrive quindl, per esem pio, anche in ilaliano 0 in se S h ake spea r e 0 N ietz sche, co::;! come 10 scri vo no rispetlivamente gil Ingles! e I Tedesch i, pur non corrispondendo a ffatlo q uesta grafla ne a lia pronuncia italiana n e a Quella fra ncese, c all o slesso modo ripe Ie dl solito macchinalmente la gra fia di no mI slav! a caratter i latini (I a dove non subentrano rag io nl di materiale Impossibilita tipografi ea per talune lcllere con segni diaerillc i) scrivendo, per csempio. Can k are M I c k lew i c =: Quando in nessun modo it c e it cz potrebbero avere nella propria lingua iI suono d i U. e d i 4, ehc hanno ri spettivamente in sloveno e in polacco. - Ma la medesima grande maggioran=:a di questa pubbHco di lettorl di paesi no n slavi, che can osee i no ml slavi non a traverso la lo ra lettura di reita nella scrittura origl naie, rna a traverso la lora pronuncla (e npur Questa sernprc esalta!), no n sl adattera mai ad applicare a lia loro grafia n e ll ~ sua lingua un sistema radical mente diverso da QueUo della propria e cerchera sernpre istlnt ivamente di rende re I scgn i cirllI ici, e he non conosce se no n a traverso una plu 0 menD approssimathTa. pron uncia. con QueUe letlere latine che gJi sembrerann o, secondo Ie norme della propria lingua, piu adatte a rendernc iI suono, 0 sl Iimltera, se trova il nome gia citato In a Ura lingua a caraltcrl la tin i, a riprodurre Ia grafla dl Questa sem:a neppur dornandarsi se sia conciliabile con Quella della propria.
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01 qui un a ridda di trascrl=:ionl Ie p iu d isparate e contrastanti, piu 0 menD foneticamente esalte caso per caso. special mente per talun! norni slav!, com e, per dar solo qualche esempio evidente, Ie seguent!:
4 epHbiweBcKHt - Ce r n 'ise v SRi j (lrascriz ione sclentifica internazio na le), T c her n 'i c h e v s k 'i {prevalente trascri ziane foneti ca se}; T s c her n 'i s c h e w~ s ki j (~s b: 'i; prevalente trascriz ione fonetica tedesca); C h er n 'i she v s b: 'i (prevalente trascrizionc fonetica Inglese) ; C e r ny s c e v s b: i j (pre\""alente trascrlzione fo netica ttaliana); C z ern y s =: e \v s b: i (trascrizione polacca), etc. 4) P. es., i Polaechi, corn'e noto, rendono con s z la letlera cirillica W (5), con c z la lettera cirillica 4 (c), con 2- la lettera c irillica tK (z), con s z c z la leHera cirill ica I.U. (sc), etc.
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llleAPHHb - 5 c e d r i n (trascrizione scientiflca internaz ionale); C h t c h edr i n e (trascri zione fonetica se); 5 c h t s c h e d r i n (trascrizione fonetica tedesca)j 5 h c h e d r i n (poss lbile trascrizione fonetica Inglese); 5 s c e d r I n (approssimativa trascrizlone foneti ca italian a) ; 5 z c zed r i n (trascri zione polacca), etc. )f(YKOBCKitt - Zu k 0 vs b i j (trascrizlone scientifica interna zionale); J ouk 0 v s b y (trascrizione se) ; D 5 C h u k 0 v s b I j (trascrl:;!:Ione tedesca) ; G i uk 0 v s b i j (approsslmativa trascri?:ione fone tica italiana), etc. ilYWKHHb Pu s kin (trascri?:ione sc ientifica interna?:lonale): Po u c hbin e (trascri zione se); Pus c h bin (trascrizione tedesca); Pu s h b i n (trascrlzione in glese); Pu s c bin (approssimati\"'a trascrizione fonetl ca ilaliana); Pu s z kin (lrascrizione polacca), etc. etc.
Se a quesle poi aggiungiamo anche Ie numerose \"'arianU parz iali di clascuna trascrizione (I usato a volte invece dt V, e viceversa; -off, oppure -o\V' fina le, invece dl -o v; je oppure Ie invece di ej c h 0 kh Invece di h, e tante allre), Ie combind.2ioni fonetiche sulla base della pronu ncJa di altre Hngue (gli Olandesi, per esem pio, scrivono Poes h bi n, Toerge n e w, Ts jec h o\v per H YWKHHb, T y p reHeBb, 4 eXOBb 5); gli Ungheresi: Csehov; I Romeni: Pu~bln, e via d i segulto) si moltiplicano all'infinito, generando un la l caos, che a volte sl finisce col perdere ogni orientamento se non sl e pill che espert! in materia, tanto piu che non e raro il caso - specialmente in talune lingue - d i im possibilita assoluta di rendere secondo Ie regole dell 'ortografia nazlonale l'esatta pronuncla dt determinate lette re 0 sillabe slave, perche tale pron uncia in quella data lin gua no n esiste. E allora 51 han no trascri zloni approsslmative, convenzlonali 0 arbitrarie, compromessi piu 0 meno arb!trari Ira diverse trascric:ioni, che ingenerano una vera babelica confusione {II caso e sopra tutto frequente In Italiano per la particolare Im possibil lta d! riprodurre ccrU suon! slav!, chc mancano alIa lingua e non trovano quindl nessuna possibile riproduzlonc nella grafia italiana: il 4 e 10 ill, per esempio, Qua ndo non sono seguiti da vocale, ll..J.., )1(, X, e via d i seguito, suon! tutti pel quali s'e costretti, quando non si fa uso della trascri zione sclentifica, 0 a rlcorrere ad altri suoni piu 0 meno approssimativamente imparentati con Quelli 0 a trascrizloni secondO" regole fon eliche di altre lingue}. Un ri med io effkace a Quest'anarchia non esiste per Ie ragion i cui ho accennato. Non c'e dunQue da far altre che cercar dl diffonde re quanta piu c posslbile la trascrizione sclentiiica tra Ie classi colte e raccomandare, dove la trascrizione scientlfica non e possibile, la trascrizione fo nefica pi u razionale e pi u vlclna alia vera pronuncia, per eliminare almena tutte QueUe deformaz ionl dl trascrlzione che non d i rado 51 dcbbono a sola ignoranza di editori 0 di autorI6) .
$) Cfr. in argornento : N. Van W i j b. De transkriptle van russiese eigenllamen. Gravenhagc, Centrale Vereeiniglng voor openba re 1ceszalen, 1925. 6) Non e raro 11 caso d! orriblli confusion! dO'9'ute alJ 'inesperienza e igoo· ranza dl trad uttori dl seconda mano, i Quali, rltraducen do da una traduzlone stranlera, anziche dall'originale, mantengono supinamente nella lore lin gua la grafta d ella traduzione di cui 51 valgono, se nza renders! conto dell'incompatibillta 0 addl r ittura assllrdita di tale grafia in rapporto con Ie piu elementar! regole di pronuncia e ortografla della loro lingua stessa (iJ caso e particolarmente frequente neUe cita~ zion! d t nom i slavi da parte di giornali, che desumono notizle da altr! giornali stranierl 0 da agenzie d 'informazionl strantere). Trovo non cattivo iI sistema dl accompagnare Qua1che volta, quando I me?:?:1 tlpografici 10 permettono e quando sl tratta d i scritti destlnati a un pubblico profano, la trascrizione sc ientlflca con una trascrizlone" fonetlca (da aggiungere tra parentesi
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Questa torre dl Babele nel campo delIa trascrlzione del nom l slavl, che, se non si potra mai assolutamen le eliminare per Ie raglon i esposte, puo peraltro, con un po' di lenacia e d i buona volonta, esser sempre meglio discipllnata e che vlene effetlivamenle sempre meglio dlsctplinandosi quanta pi u si diffondono gU studi slavistlci e i contatli col mondo slavo, porta a inconvenlenti particolarmenle gravl nel campo biblioteconomlco e bibliografico. E' un a rgomento questa del quale mi sono gia occupato7), rna suI quale va l la pena di insistere. II problema della trascrizione si com plica singolarmente nel campo biblioteconomico e bibliografico, in quanto qui si tratta non pi u di adotlare soJtanto un dato sistema unHorme di trascrizione dei caraiteri cirillici, rna di d isciplinare nei catalogh i delle biblioleche Ie differenli trascriz ioni gia a dotlate nei testi S). E il problema diviene anche pi U importante, perchc, mentre nella maggior parte delle blblioleche di paesi non slavi la presenza dl opere slave nel testo origlnale e una rara eccezione, opere dl autori slav i in tradu~ i on e esistono pi u 0 meno da per tutto e dl solilo anche In nolevole . quantita. II problema della cata logaz!one di opere di a ul orl slavi prcsenta due aspetiL II primo ri guarda Ie opere slave originali, sta mpate in caratier! cirillici; iI secondo Ie tradu zioni di opere slave. In quanta alle opere stampate in caratleri cirilli cl e possedute da biblioteche di paesl a caratleri latini, la soluzi one del problema e la piu sempli ce: 1. 0 sl fa un catalogo a parte per Ie opere a caraiteri cirillici (ed e questa it sistema preferito nelle biblioteche dove la quantita del volumi in caratieri c irillici controbilanc ia piu 0 meno quella dei volum! in caratteri latin! e nelle bi blioteche dl paesi slavi dove sono in uso i caralteri cirillici - Russia, Serbia, Bulgaria). E con questa sistema it lettore non ha che da estendere, caso per casa, Ie sue ri cerche su due cataloghi anziche su uno solo. QUi, a seconda del casi, puo essere anche consigliabile l'adazione di schede dl rinvio dall'uno all'altro catalogo pei nom i che figurano in entrambi; 2. oppure - e questa secondo sistema e preferibile per ragionl pratiche quando sl tratta di bi blioleche in cui II numero delle opere In caratter! cirlllici e moUo inferiore a queUo delle opere in caratteri la tlni - si adolta un sistema precise e costante di trascri zione (naturalmenle e piu che mal raccomandabi le la Irascrlzlone scientiflca) e si inserisce ogni scheda al suo posta nalurale secondo I'ordine alfabelico che risulta daUa trascrizione stessa 9) . Ma piuttosto che ricorrere a una trascrio in nola), la ql!ale ind ichi al lettore per 10 meno approsslmativamente la pronuncia del nome slavo, quando questa si scosta troppo nella trascri:: ione sCientifica tnte rnazionale dalle norme ortografiche della sua lin gua. Sistema questo che In certi cas! non sarebbe male applicare anche a proposito di noml slav! pur originariamente ScriUi in caraiteri latini, rna la cui pronuncia sia molto d!versa da quella della lingua In cui vengono ripo rlaH. P.es.,inHaliano : Caadaev (Ciaa daje v), Micbiewicz (Mttzbt ev lc), Can bar (T za nb a r), e COS! via. 7) V. II mia rapporto a l 11 0 Congresso mondiale delle Biblio leche edt BiblJografia, pubbJicato nella rivisla : el ' Europa Orientale», XV,1935: eSulla unificaz lone della trascrizione dei nomi sla\71 origianariamente scritti in caratteri cirillici nei ca ta~ loghi delle biblioteche a caralteri la ti n!» (edito a nche a parte in estralto: Roma, Tip. Consorzio Nazionale, 1935). 8) 10 esamino qui la queslione nei ri guardi del ca ratieri ci rillici, rna naturalmente Ie stesse considerazion i valgono per la catalogaz ione in qualsiasi lingua ad aUabeto 0 scritiura divcrsa dalla latina. 9) E'consigliabile in questi casi conside rare cOlTIe caratiere a se, dist!nguendole dalle corrispondenti normall dell' alfabeto latino, Ie stesse lettere latine munite d! segn! diacritfci ; p. es., C, 5, 2, distinte nel catalogo alfabelico da c, s, z.
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zione cornpleta dell'lntera scheda, come sl fa da talun!, riteQgo moHo piu pratico e bibliograficamente plu proprio riprodurre per Intero 1'Indica:=ione bibllografica dell'au lore e del tHolo COS! come sono, doe in caratteri cirillici, e sovrapporre al nome d ell 'autore COS! riprodotto in caratleri cirillicl la sua esatia irascri zlone scientifica in carat-teri latini, in modo che q uesta compaia at primo poslo sulla scheda (0 nel reglstro) e serva d i norma per ta colJocazlone in ordine alfabetico nel catalogo, Ira lutte Ie altre schede (0 registrazloni) in caratteri latin!. P. es., si vuol cataloga,e rope,a , )KYKOBCKin B. A. C04HHeHi H. CdHKTITeTep6yprb, etc. La scheda risultera cosi compllata: iukovs ktj V. A. )KYKOBCKi l! B. A. C04HHeHiH, elc. Risultato pratico di questa sistema e la fuslone sem pllcissima delle d ue grafie, con la conservazione dell'esatta grafia originale e l'esatta lnserzione automati ca della segnalaEione blbliografica ncll'ordine alfabetico latino, unico e generale per lutto il catalogo. J1 problema peraltro e meno sempllce quan do si tratta non pi u di catalogare e inserire nel catalogo generale autor! e opere In caratterl clrlllici, rna schede di traduzion! In caratler! latin! dl tali opere. Ecco a1l0ra pullulare, in una ridda fantastica, i vari CernysevsR l j, Tche rny c h evs RY, Ts c hern is ch ews kij, Chernyshevskii, Czernlszcwsb:t, Cer ni scevskij, Seed r in, Ssce d r i n, Chlchedl'ine, S c ht sc h e drln, Z UROV SRij, J OUROVSRY, GiURovSR i j, D sc huk owsky, e via d i seguito, a seconda della trascriz ione preferita dal traduttorc, e di conseguenza Ie opere d'uno stesso autore di5perdersi nel catalo go generale solID Ie pi u dive rse lettere dell'alfabe to. Cosi che un pO'7e ro consultatore, che non conosca tutte Ie innumerevoli trascrizion l possibil i del mondo e non abbla ore intere da perdere sui cataloghi, finlsce col non esser mal sicuro d ella sua rleerca e corre addlrittura II rischio di non tro'lare proprio l'opera che cerca 0 di trovare per 10 meno un a parte soltanto delle opere che gli occorrono. La gravita dell ' incon'leniente da! pu nlo dl vista biblioteconomico e blbliografico non ha blsogno di essere sottolinea ta. Come 51 pub por'll rlrnedio? 10 ho applicato questa sistema: Ricostruita per ogn i nome slave origlnariamente sCl'itto in caraHer! cirillici la sua esatla graBa onginale in caratleri drillici, e fattane la trascrizione sc ientifi ca internazionale in caratleri latini, ho trattalo ogn! scheda (0 registrazione) di autori slavi tradotti allo stesso modo delle schede degJi autori slavi cirillici non tradotti. Ho mantenuto, cloe, sulle schede e ne l regislri, per elementare inderogabile criterio di precisione bibllografl ca, la trascl'izj one .usata, caso per caso, nell'opera in questlone, rna sopra al nome dell'aulore slavo cosi trascritto - col medcslmo sistema usato per Ie schede e registrazionl ~d e ll e opere in caraHerl clrillici - ho ripeluto iI nome stesso in trascrizlone scientifica internazionale e dl questa sollanlo ho fen uto conto per I' inserzione net catalogo generale, secondo l'o rdine alfabeti co. Per esempio: ci sono tre opere tradotte da catalogare : una ilaliana: G i uRo vs kij V. A. - Opere; una se: JOUROVSRY V. A. - O euvres; una tedesca: D sc hukow ski j W. A. - \V'er Re. Tanto nella scheda italia na, quanto!n quella se, quanto In quella tedcsca, sopra al nome GiUROVSRii, loukovSRy. D sc hu kowSRi j, allo stcsso r..lod o come avevo fatlo nella scheda dell'opera in caratteri c!rillici, ho scritto II nome Zu b 0 vs b I I V. A. nella trascrizione · sclentiflca. Ed ecco che tutte e Ire Ie schede sono automaticamenle venule a con~ nuire allo stesso posto, accanto a quella dello stesso aulore in caratteri cirilli ci nel
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cataiogo alfabetlco e ognl possibilita di d ispersione e stata eliminata, pur non essendo stata in nessun modo alterata Jlortografia seguita in ciascun caso. Ne vale J'obic.::ione che, in questo modo, il lettore inesperto 0 ignaro del sistema d i trascri zione scientlflca 0 il quale, comunque, non pens! a simili spostamenti aifabclici, polrebbe cercar opere d i autori slavi tradotte sotto I'ind ica.:: ione aliabetica corrispondente al nome nell a grafia che egli conosce 0 nella quale I'opera e stata stampata e non trovaria, giacche basta inserire al rispettivo posto, per ogni nome slavo in trascrizione diversa da queUa sc ientifica, una semplicissima scheda di rinvio (JOUkOVSRij V. A. - Vedi: ZURov s ki j V. A. ; GiuRovskij V.A. Vedi: ZURovsk i i V. A; Chtched r in - Vedi: Sced rin, etc.) per eliminare senz'altro anche questa inconveniente IO). Di questa prdblema, del problema cioe della catalogazione delle opere . slave In caratteri cirillici e in tradu.::ione mi sono gia, come ho detto, occupato altra volta sollevando la questione e proponend o i rimedi anche all lIo Congresso mondia le delle Biblioteche e di Biblio grafia te nutos i d !'1adrid e Barcellona nel 1935. La mia proposta fu altora ascoitata, d iscussa e, approvata all'unanimita, fu formulata In un voto del congresso per la SUd adozione generale ll). L'esperi~ n Ea che ho Hnora fatto del sistemr1 nella mla blblioteca personale e in quella da me d iretta alia Camera dei Deputati di Roma ne ha confermato la praticita. Ma la sua ado.::ione, COS! elementarmenle semplice, urta soltanto contro difficolta immaginarle, che provengono dalla generale scarsa conoscen za dell 'a1fa~ beto slavo, delle sue varie trascrizioni e delle varie questioni connesse, da parte di bibliotecari e blbliofili, e che li traitengono dall'affrontare iI problema e rendersi direttamente conto della sua facilissima soluzi one. Ho per questa ritenuto non inutile tornare sulPargomento ed esporre piu dettagliatamente i criterl su cui si basa la mia modestissima proposta. Roma
Enrico Damiani
10) A questo proposito sl presenta anche iI problema della r iprodu.:: ione del nomi non slavi di autori slavi, scritti quindi in caratteri cirill ici nei testi originali P. es.: rep~eH 'h, Al1XeHBdJIA'h, BnOK'h. Applicando la regola e trattand oli come nomi slavi, questi nomi dovrebbero essere trascritti : G e r c e n, A j hen val d , BloR; e COS! effetivamente sono da taluni trascritti. Ma qui in reaita non si tratta piu di trascri:;:ione di nomi russi in lettere latine, rna di r icostruzione dell'originale grafia latina (net caso speciale tedesca) di nomi non slavi di autori slavi. E quindi mi pare piu giusto riportarli aHa loro vera grafia: He r zen, Eich e nw a ld, Blo c R. Ma sara sempre consi gliabile, pur adottando questa grafia come la vera, dl abbon~ dare in r ichiaml e schede di rinvio (Ger ce n, vedi: Her.::en ; Aj h e nv ald, vedi: E I c h e n w a I d, ecc.) per evitare possibili dispersioni 0 equivoci. E analogamente sara sempre' consigliabile adottare come scheda base quella d'un nome slave in trascri.::i one non scientifica, con scheda di richiamo per la trascrizione scientifica, nel caso di quaJche nome slavo di autore non slavo, divenuto dunque definitlvo nella sua tradizione non scientifl ca nella lingua del paese. It) V. c:Collaboration et aide mutuelle entre bibliotheques. Transcription:., a pag. 27 degli «Actes du Comite International des Bibliotheques. 8 ~e me session. Madrid-Barcelona, 19- 20,30 Mai 1935» . Publication de 1a Federation Internationale des Bibliothecaires, vol. VII. La Haye, 1935. I Soviety hanno proposto e in parte adottato in sistema ufficia le dl trascrlzione adatabbile a tutte Ie tipografie, in quanto non fa uso di segn l diacritici (w = sh, 'i( = :;:h, etc.), rna esso non ha avuto applicazione fuoti della Russia.
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BIBLIOGRAPHIE Liste des piriodiques re~us par I'Institut Balkanique en echange pour la Revue internationale des Etudes balkaniques: Aevum Milano; Ann ales scientifiques de PUniversite de Jassy In~i; Annali (Insti tuto superiore orientale di Napoli) Napoli; Archiv Orientalni - Prahaj Archivum Europae Centro-Orielltalis - Budapest; Arhiva - Ia~i; Arhiv za pravne i druitvene uauke - Beowad; Arltiv za :zgodovino in narodopisje - Maribal; Balkans, Les - Athimesj Berliner Monatshefte - Berlin ; Bratislava - Bratislava ; Bulletin de l'Academ ie des lettres _ Beograd ; Bulletin de 18 Chamhre de Commerce et de I'Industrie - Bucure~ti; Bulletin de I'Office du Commerce exterieur - Beograd; Bulletin d'Inlormations economiques - BeograJ j Bulletin demographique - ' Bucure,ti Bulletin economique (Bureau central de Presse) - Beograd ; Bulletin hebdoma,iaire - Athtmes; Bulletin linguistique -- Paris- Bucure~ti j Bulletin mensuel - Athe.n~s ; Bulletin of New York Library - New York; Bulletin photographique des somma ires des periodiques fran ~ais et etrangers - Bois-Colombes ; Byuntiniscbe Zeitschrift - Berlin ; Byzantinoslavica - Praha ; Correspondance economique roumaine - Bucure~ti1 Casopis Niirodniho musea - Praha ; Casopis za zgodovino in narodopisje - Maribor; Ceskoslovensko-Jihoslovansktl. Revue _ Praha-Beograd; Echos d'Orient - Pari s; Ekonomist - Zagreb; Eksporten Pregled - Sofia; Emerita - Madrid ; Eos - Lw6w; Ethnographia (Nepelet) - Budapest; Etnolog Ljubljana ; Europa Orietale, L' - Roma ; Europiiische Revue - Leipzig ; Europe Centrale, L' - Prague ; Filo'ZOfski Pregled - SoIia; Forschengen und Fortschritte - Berlin ; Geist der Zeit - Berlin; Geolo~ki anaH - Beograd ; Glas Matice Srpske - Novi Sad; Glasnik Etnograiskog Muzeja - Beograd ; Glasnik GeograI~kog druUva - Beograd ; Glasnik Istori skog druUva - Novi Sad; Glasnik Jugoslovenskog profesorskog dru~tva Beograd; Glasnik Muzejskog druUva za Slovenijo - Ljubljana; Glasnik Zavoda za unapredenje spoljne trgovine ---: Beograd; Glas Srpske Kraljevske Akademije Beograd; Godi§njak Matice Srpske - Novi Sad; GodBnjak Skopskog Iilozofskog Fakulteta - Skoplje ; Hamburger Monatshefte fur auswiirtige Politik - Hamburg ; Hrvatska Revija - Zagreb ; Hungarian Quarterly, The - Budapest - London - New York ; Irenikon - Amay-sur-Meuse; Italo-Blilgarsko Spisanie - Sofia; Izvestija na BAlgarskija Arheol. Institut - Sofia; Jahrbilcher fiir Geschichte Osteuropas- Berlin ; Journal of hellenic studies, The - London; Jugoslovenski istoriski cusopis - Beograd; Juini PregledSkoplje; Juinoslovemki IiIolog - Beograd; Knjiievni Sever - Senta; Knjiioven Pregled - SoCija ; Krug - Beograd ; Lathat&r - Kecskemet; Leipziger Vierteljahrschrift fill Sudosteuropa - Leipzig ; Letopis Matice Srpske - Novi Sad; Listy filologicke - Prahaj Mesecni izvestija - SoIij a ; Mitteilungen der Anthropologitichen GeseUschalt ·Wien j Modern{ Slat - Praha j Monatshefte Iur auswnrtige Politik - Berlin j Mande Oriental, Le Uppsala, Leipzig, Paris, London j Narodna Sarina - Zagreb; Narodnf Radn -
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Praha; NaJ jezik - Beograd ; Nation und Staat - Wien; National-sozialistische Monaishefte - Miinchen ; Nouvelle Revue - Budapest ; Nova Evropa ~ ZaKTeb; Otec Pajsij Sofija j Paix, La - Pari s; P an europa - Ziir ich-Wien ; Pannonia - Budapest; Pravosude - Novi Sad ; Pregled - Sarajevo ; Prilozi za knjitevnost, jezik, istoriju i folhlor Beograd ; P riloz i proucavanju narodne poezije - Beograd ; Privredni Bilten Zavoda za unapred. spoljne tr,(ovine - Beograd ; Prosveta - Saraj evo; Prosv~ta - Sonja; Rad lugoslovenske Akademije Zagreb ; Revista criticA Ia~i ; Revista lusitana Lisboa; Revista de Drept public Bu cure~ ti; Revue Anthropologique Paris; Revue des Etudes anciennes Paris; Revue des Etudes slaves Paris; Revue economique internationale Bruxelles ; Rocznik Slawi sztycZllY Krakow; Ruski Arhiv Beograd; Slavische Rund schau Pr ag ; Slavjanski V!sti - Sofija; Slavonic Rewiew, The - London ; Societe BeIge d'Etudes & d'Expansion Liege ; Sociologicka Revue - Hrno j Srpski Knjiievni glasnik - Beograd ; Starinar Beograd; Statisticeski godi~njalc - Sofija ; Statistika nu kooperativ. sdrui:enija - SoCija ; Slimmen aus dem Siidosten - MiincheD; Tat, Die - Jena ; Trudove na Statist. Instilut - Sofija; U. G. I. R. - Bucure~ti; Ukrainische Kulturberichte Berlin ; Ulkii Ankara; Vjesnik Etnografskog Muzeja - Zagreb; Volk und Reich - Berlin ; Weltwirtschaftliches Arcruv - Kiel ; Wiener politische BUHter - Wien j Wiener Studien _ "Vien ; Zapi si (Glasnik Ceti nj . istori skog dru ~ tva ) - Cetinje; Zeitsch rift der Akademie flir deutsches Recht - Berlin ; Zeitschrift fUr Geopolit.ik - Heid elberg; Zeits/?hrift fiir P olitik - Berlin ; Zeitschrift fur slavische Philologie Leipzig; Zlatorog - Sofija. Strani Pregled ~ Beograd; Rocenka Slovanskeho Ustavu - v Praze. II
Liste des livres parus en 1937- 1938 deposes nu bureau de l'InSlitut Balkanique pour t!tre annonces dans la R evue Internationale des Etudes balkaniques : Amari Michele, Storia dei Musulmaui di Sicilia, Vol. I, Catania 1955-XI, R. Prampolini Edit. , p. XLllI 677, VIIlo.; Vol. II. , Catania 1935 - XIII, p. XIX 650, VIllo; Vol. III. , Parte I , Catania 1957- XV, p. 350. - Ammende Dr. Ewald, Die N ationalitaten in den Staaten Europas,Wien 1931, \ 'V. Braumiiller, p. XXIV 568. Ergiinzungen, Europ. Nation. Kongress 1952, p. VIf1 + 101. - Amlravie G., Di zionario delle lingue ital iana e slovena, Milano 1936, A. Vallardi, p. CVII+71D. - Bakotie Dr. Luio, Rec· nik srpskohrvatskog knjiievllog jezika, Beograd 1956, p. 1399. - Balkan States, The - I Economic, Oxford Cniversity Press 1956, London, Humphrey Milford, p. 154. - Barnes, Ha rry Elmer, A Hi story of Historical Writing, Norman 1937, University of Oklahoma Press p. 434. - Barres Maurice, Chronique de la Grande Guerre, X, 1-er Juillet l -eI Decembre 1917; XI, 2 Decembre 1917-25 Avril 1918, Paris 1937, Ed. PIon, 1. X p. 565 XI, p. 410. - Batusie SIauko, Argonauti, Zagreb 1956, Matiea Hrvatska, p. 184. Bauer Ernest, Dana~nja N jemacka, Zagreb 1957, Matica Hrvatska, p . . 97. Bauer Victor, Zentraleuropa. Ein lebendiger Organi sm us, Briinn 1936, Friedr. Lrrgang, p. 254. - Bitner Dr. Konrad, Deutsche und Tschechen. Zur Geistesgeschichte des bohmischen Raumes, -- Brunn 1936, Rudol f M. Rohrer, - p. XVI 259. - Boldur A. V., I storia Basarabiei , Chisinliu 1957, TipograIia :..Dreptatea « (Pu saj), p. 524. - &mifacie Antun , Krv majke zcmlje, Zagreb 1935. - Braun, Dr. Maximilian, »Kosovo », Leipzig 1937, Markert & Petters, p. 140. Candrea 1. Aurel & Adamescu Gh. , Dictionarul Encic10ped ic ilustrat, Bucure~ ti, Ca rtea Romaneascil., p. XXIV, 1948. - Buschor Ernst, Die Plastik der Griechen, Berlin 1936, Rembrandt - VerI. p. 123. - Cankar lzidor, Zgodovina Iikovne umet. v. Zahodni Evropi, III del. Od leta 1400 do leta 1546; 1. Snopic: ra'lvoj stila v ita!. renesallsi, Ljubljana ·1956, Slov. Mat ica p. 208. - Chadwick If. Munro et Chadwick N. Kershaw, The Growth of literature, V ol. 11, Russian Oral Literature, Yugoslav Oral Poetry , Early Indian Literature, Earl y H ebrew Literature, Cambridge
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Les interessantes mod ifications qui ont ete apportees au plan des tirages de la Loterle ayant trouve Ie meillcur accueil aupres des acheteurs de billets, puisque presque tous les bil lets prls Rar les entroseurs ct leurs agents autorlses ont ete eCQuies, la Loterie d'Etat a maintenu en v igueur ce plan pour Ie prochain tirage de la 36e tranche de billets. Les billets du J-er t1rage de la 36c tranche sont en vente depuis Ie 15 mars a. c. II a ele emls 100.000 billets enUers, dont les tirages auront lieu d UX dates sulvantes:
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Dans Ie cas Ie plus heureux, iI sera possible, grace au cumul des primes et d es gains, de gagner, avec un seul billet, la somme de
Din. 3,200.000 Le paiement des gains est garanti par l'Eiat Yougoslave. Les billets sont en vente aupres des entre poseurs et leurs agents autorises, dans toutes les localites d 'une certaine im portance. Des re n se i ~ n ements plus d etall lc~s sur Ie programme et Ie reglement general de la loterie son t foumis gracieusement, sur simple demande, par tous les vendeurs auto rl ses de billets. En achetant des billets de la Loterie d'Etat, on ne se procure pas seulement la chance d'un benefi ce personn el, rna Is on contrlbue en o utre a ,'amelioration de Ja situation de I'economle nationale, de ,'artlsanat, de l'industrie et des invalides de guerre, etant donne q ue tout Ie benefice net, realise par la vente des billets, sera affede it ce but.
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Notules: VI. Dumitrescu : »Les figurin es anthropomorphes en os du Sud·Est de PEurope pendant la periode eneolithique•. Supplement, par Miloje M. Vasic (Beograd). - I Miszellen, par Eqrem Cabej (Gjinokaster). - Moses Kohen aus Beograd und sein Epistolarium (Ein Beitrag zur Geschichte der Juden in den Jahren 1688-'90), par Dr. David Ginsberg (BjelovarJ. Der Tluakische Reiter - eine Heilgottheit, par Rastislav Marie CBeog.z;ad) Pelastica I, par M. Budimir (Beograd) . . . . . . . . . . _ . .
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Editions de l'Institut BalkaniQue: ....---- 1.
.Revue intemationale des Etudes ball:zaniques", 1.1. (c!puise), t 11.- VI. a 175.- dinars chacun, en abonnement 120.- dinars. 2. "Knji\la 0 Ball:zanu" (Le Livre des Ball:zans, en serbocroate, t. I. 150.- dinars, t. II. 120.- dinars, tous les deux ensemble 220.- dinars. 3. "Privreda savremene Tursl:ze" (La nouvelle Turquie economique), par Drall. P. Mihajlovic, ed. serbocroate et lran<;aise, a 40.- dinars chacune. 4. "La poesie youlloslave contemporaine", par Miodrall lbrovac, 20.- dinars. 5. "La poesie llrecque des cinquante demieres annees", par Helle Lambridis, 20.- dinars. 6. "La poesie roumaine contemporaine", par Mario . Roques, 20 dinars. 7. "La nouvelle Litterature buluare", par Georqi Konstantinov, 20.- dinars. S. "Les Litteratures contemporaines des Ball:zans", 70.- dinars. 9. "Ball:zan i Ball:zanci" (Les Ball:zans et les Ball:zaniques, en serbo-croate), 20.-, relic! :30.- dinars. 10. "Borba za nezavisnost Ball:zana" (Luttes pour J'independance ball:zanique, en serbo·croate), par V. COrovic, 20.-, relic! 30.- dinars. 11. ,,)ulloslovensl:za.misao" (L'ldee youlloslave, en serbocroate), par F. Sgic, 40.- relie 50.- dinars. 12. "La YoUlloslavie pour Ja sante publique", par Ie D-r B. Konstantinovic, 30.- dinars. 131 . Les Ball:zans, leur e et leur present", relie, 350.- dinars. 14. • Ball:zansl:zi svet" (Le monde ball:zanique, en serbocroate), IIratuitement. Sous presse: Encyclopedie economique des Ball:zans (en deux volumes. 700 palles in 40. chacun). Pour paraitre prochainement: "Hrvati i Ball:zan" (Les Croates et les Ball:zans), par M. Budimir et P. SI:zoI:z; ·Znameniti BUllari XIX vel:za' (Les Bulliares cel~bres au XIXC siec!e, par G. Konstantinov).
Pour tous Jes renseignements et J'acquisition des editions s'adresser it I'lnstitut BaJkanique, Knez MihajJova 17, Beograd (Yougoslavie). . ~Iamparij a ~ Be ldra " Beoarad, VURa Karadiica 14
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